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Avars

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Ne doit pas être confondu avecAvare,Avar,AVA ouAvars (Caucase).

Khaganat avar

vers560 – 805

Description de cette image, également commentée ci-après
Les Balkans vers 680.
Informations générales
StatutKhaganat
CapitaleRing des Avars
ReligionTengrisme
Histoire et événements
555Première mention des Avars en Europe
Années 570Les Avars contrôlent le bassin desCarpates et les rives nord de lamer Noire
626L'Empire byzantin est assiégé conjointement avec lesSassanides
632Abandon des rives de lamer d'Azov auxBulgares
791Début desguerres des Francs contre les Avars
805La partie occidentale constitue une marche de l'Empire carolingien
Khagans
(1er)565-602Bayan
(Der)805Abraham

Entités précédentes :

Entités suivantes :

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LesAvars ouAvares étaient une alliance de plusieurs groupes de nomades eurasiens, parfois qualifiés de « turco-mongols »[1]et issus de la confédération desRuanruan qui menaçait laChine auIIIe siècle. Ils se sont ensuite installés enEurope centrale sous l'impulsion de leurkhagan,BayanIer et ont dominé une partie de l'Europe orientale entre les années 560 et 800.

Ethnonyme

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Comme pour toutes les confédérations multiethniques qui sont passées par lasteppe pontique en pratiquant un large métissage basé sur le rapt et l'esclavage, lesexonymes, peu documentés, renvoient à de multiples réinterprétations en différentes langues. Ainsi enturc ancien, lesAvars sont les « vagabonds »,avaral-i[2].

Ils sont appelésObres dans laChronique des temps passés dumoine Nestor rédigée àKiev vers 1115[3].

Histoire

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Origine

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L'Asie centrale vers 500, montrant les territoires d'origine possibles des Avars d'Europe.
Steppe pontique vers 650.

Ils sont probablement originaires deMongolie, connus par les Chinois sous le nom deRuanruan (Jouan). AuVe siècle, leurkhan Chö-louen fonde un empire nomade de laCorée à l’Irtych[4]. Les textes byzantins conviennent que leur mouvement vers l'Europe a été déclenché par la montée du premier khaganat turc dans les années 550, centré dans ce qui est aujourd'hui la Mongolie, lorsque les Turcs ont détruit un empire appelé ruanruan par leurs voisins chinois. Cependant, les textes ne s'accordent pas sur qui étaient les Avars, ni d'où ils venaient exactement[5]. Les éléments transmis par la tradition historique sont les suivants:

En546, leurs vassauxTölech se révoltent.Bumin, chef des Tujue (Göktürks), réprime la rébellion et réclame en récompense la main d’une princesse ruanruan, ce qui lui est refusé. Vexé, il se décide à la révolte, et envoie une ambassade enChine auprès desWei. Il s'allie avec eux, et en 551 épouse une princessetabghach. En 552, le dernier khan ruanruan, encerclé, se donne la mort. L'Empire avar s'effondre, il est remplacé enMongolie par celui des Göktürks ; les survivants se réfugient à la frontière de la Chine, où lesQi du Nord, successeurs des Wei, les établissent comme fédérés[4].

L’historienbyzantinThéophylacte Simocatta relate la migration des Avars de laHaute-Asie vers laRussie méridionale. Il distingue les vrais Avars des Pseudo-Avars (Pseudavaroi). Les premiers seraient les Ruanruan proprement-dits, les autres : des peuples rencontrés en chemin, et que les historiens modernes supposent êtrescythiques (iraniens),hunniques et/outurcs. Selon Simocatta, les Avars connus en Europe auraient usurpé ce nom prestigieux. Ils seraient selon lui formés de deux hordes unies, celle des Ouar (ou War), qui a donné Avar, et celle des Kounni ou Khouni, qui semble d'originehunnique, lesΟυαρχονήται (Ouarkhonites) des Byzantins. Certains orientalistes, d'après les sources byzantines qui qualifient lesOuarkhonitai d'Ogor, pensent qu'ils pourraient être d'origineouïghoure, donc turque. Albert Herrmann, qui insistait sur leur origine mongole, suggère que si les Avars qui émigrent en Europe dans la seconde moitié duVIe siècle ne sont plus des Ruanruan, ils pourraient être desHuns hephtalites, vaincusvers 565 et chassés deTransoxiane et deBactriane par lesSassanides et lesGöktürks[4].

Arrivée en Europe

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Ceux qui se dirigent vers l'Europe sont connus sous le nom d'Avars (grec : Αβάροι :Abaroi,latin :Avari,Avares) et migrent vers l'ouest, tout en poussant devant eux d'autres peuplades turco-mongoles : « les Hunnougour et Sabir et d’autres hordes hunniques » selon Théophylacte Simocatta[4] ; ce nom d’Hunnougour, transcrit parOnogoures, est, par confusion ultérieure avec lesMagyars, à l'origine du nom latin d’Unguri, lesHongrois. Les Avars sont mentionnés pour la première fois au nord duCaucase en555 par des sources syriennes (le pseudoZacharie le rhéteur)[6]. Installés sur laVolga, ils envoient une ambassade menée par Kandikh au généralbyzantin Justin enLazique en557, par l'intermédiaire du roi desAlains du Caucase, Saros. L'empereurJustinien invite cette ambassade àConstantinople, où elle arrive en janvier558[7]. Avec l'autorisation du Sénat, selonMénandre le Protecteur, l'empereur charge les Avars de soumettre les nomades de la steppepontique (aujourd'huiukrainienne) tels que lesKoutrigoures,Outigours,Antes,Sabires,Zales et autres, contre un paiement, et des terres sur le bas-Danube[8].

Vers560 les Avars vassalisent les Outigours et les Koutrigours[9], qui nomadisaient au nord-ouest de lamer d'Azov et à l’embouchure duDon. Ils atteignent le bas-Danube en562[10], et envoient une nouvelle ambassade àJustinien pour demander des terres au sud du fleuve (Mésie) ; l'empereur leur propose d'occuper le territoire desHérules, enPannonie seconde, mais ils ne se montrent pas intéressés[11] et lancent alors des campagnes au nord-ouest, contre les tribus slaves (Antes,Slovènes etWendes), à l’ouest (où ils entrent enGermanie, mais sont mis en déroute enThuringe par le roifranc d’AustrasieSigebert en562) et vers lamer Noire (où ils ravagent laScythie mineure, ce qui les fait entrer en conflit avec l'Empire byzantin, dont c'est une province)[4]. Une autre expédition de pillage, jusqu'aux rives de l'Elbe en566567, voit la défaite de Sigebert qui est fait prisonnier, puis libéré contre rançon[12].

Après la mort de Justinien, une ambassade avare est à nouveau reçue par l'empereur byzantinJustin II en565. L'envoyé des Avars, Targitès, réclameSirmium et le paiement auparavant versé aux Outigours et Koutrigours, désormais vassaux des Avars. Justin refuse[11]. Durant l'hiver 566–567, lesTurcs occidentaux traversent laVolga gelée, dans l'intention d'écraser les Avars[12]. LeKhâgan (« khân des khâns ») avarBayan, menacé à l'est, conclut une alliance à l'ouest avec lesLombards dePannonie contre lesGépides, qu'ils chassent deDacie en567. Les Avars contrôlent alors la steppe de la Volga au Danube et les populations locales, comme lesSlaves, lesValaques et lesBulgares. Ils exploitent la population rurale sédentaire. Les Slaves participent parfois à leurs expéditions, notamment surConstantinople[13].

Après le départ desLombards vers l'Italie, au printemps568, Bayan occupe la partie ouest du bassin desCarpates et toute la région du moyen-Danube[14]. Les Avars avancent jusqu’enBavière et multiplient les raids de pillage dans le monde germanique, souvent en tant que mercenaires des souverains d’Europe occidentale et méridionale.

En569, ils réclament à nouveau à l'Empire byzantin la possession deSirmium, enPannonie, et un tribut. Devant le refus des Byzantins, ils envoient leurs alliés koutrigours ravager laDalmatie, par laSave[11], et obtiennent en571 un traité qui leur laisse les terres desGépides, sauf Sirmium[15].

Le premier Empire avar (580-670)

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Carte montrant la localisation du Khaganat avar en Europe, vers600.

Durant l'été582,Bayan s'empare deSirmium. L'empereur byzantinTibère II lui paie un énorme tribut pour sauvegarder le reste desBalkans, et obtient une paix de deux ans. Bayan, accompagné deSlaves, repasse le Danube en585, mais est battu durant l'été après s'être avancé jusqu'auLong mur de Thrace. Il assiègeThessalonique ( ou 587)[10], mais est vaincu en587 par les Byzantins près d’Andrinople. Il revient en592, prend Anchialos (aujourd'huiPomorje (en) enBulgarie) et ravage laThrace, mais se heurte au général byzantinPriscus, qui franchit le Danube, l’attaque en Pannonie et le bat complètement sur les bords de laTissia, tuant quatre de ses fils en601. Bayan meurt peu après, en602[4].

À partir de610, son successeur se tourne vers l'ouest et attaque l'Italie.Cividale, capitale duduché lombard du Frioul, est prise. Le ducGisulf II meurt au combat, et sa femmeRomilda passe à l'ennemi. Les Avars mettent leFrioul à feu et à sang et combattent le roi lombardAgilolf. En619, lors d'une entrevue àHéraclée de Thrace, le Khagan tente de s'emparer de la personne de l’empereurHéraclius, puis attaque vainementConstantinople. Il s'allie aux Persessassanides, enguerre contre les Byzantins, pour assiéger conjointement Constantinople en juin–juillet626 avec « 80 000 cavaliers et fantassins » (chiffre certainement exagéré par les chroniqueurs de l'époque), comportant, en plus des Avars, des contingents slaves,asiatiques et germaniques ; mais la flotte byzantine parvient à empêcher les Avars et les Perses de coordonner leur action, et les Avars sont repoussés avec de très lourdes pertes ()[4]. Cette défaite est le signal de la révolte pour lestribus slaves, et despopulations valaques soumises par les Avars. À la mort du Khagan vaincu (630), lesProto-Bulgares, jusqu'alors fidèles alliés des Avars, demandent que la dignité deKhagan soit attribuée à leur khanKoubrat[4]. Les Avars répriment cette révolte, mais doivent abandonner aux Proto-Bulgares la région au nord de la mer Noire, diteGrande Bulgarie (632). À l'ouest, le FrancSamo prend la tête de la révolteslave et s’affirme comme chef des territoires libérés, laMoravie, laBohême, laBasse-Autriche et laSerbie blanche (631). Dans le bassin du bas-Danube et lesBalkans, les envahisseurs slaves forment des « sklavinies », petites principautés indépendantes les unes des autres, qui s'intercalent entre les « valachies » et échappent plus ou moins complètement au pouvoir de l’empereur byzantin. Les Slaves occupent ainsi la région entreDanube etSave, qui échappe aux Avars. Après la mort deSamo en658, son domaine se désagrège. Les Avars rétablissent leur domination sur la frontière du Danube, mais ils sont déjà entrés en décadence.

L'Empire avar tardif (680-804)

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Zone de peuplement avar vers 600-800
Disque de joaillerie d'un guerrier avar (VIIIe siècleapr. J.-C.) de Drasendorf (district deMistelbach).Asparn an der Zaya (Basse-Autriche). Musée de la Préhistoire et de la Protohistoire

L'Empire avar se replie sur les territoires de l’actuelleHongrie, l'ancienne Pannonie, en y accueillant les fragments d’autres peuples venus des steppes (turco-bulgares oufinno-ougriens ?). Une période plus paisible commence, qui développe un artisanat raffiné (objets ciselés ornés « de griffes et de rinceaux »).

À partir de l'an791, lesFrancs deCharlemagne et de son filsPépin d'Italie, décidés à en finir avec cespaïens, lescombattent violemment et sans relâche avec leurs troupes franques,bavaroises et lombardes. Leur camp retranché, leRing des Avars, est pris en796, avec un trésor considérable, fruit de plusieurs siècles de pillages. Après les dernières révoltes contre les Francs en799/805, Charlemagne ne conserve que la partie occidentale de leur empire, située entre leDanube et l'Inn, et en fait sous le nom d'Avarie (en) une marche de l'empire des Francs. Le reste est occupé par les Slaves et desBulgares.

Article détaillé :Guerres des Francs contre les Avars.

Les Avars sont exterminés ; ceux qui se soumettent sont convertis auchristianisme de gré ou, bien souvent, de force, les derniers rebelles seront vaincus en805. Une loi franque ordonne de ne vendre aucune arme aux Avars, et leur existence en tant que peuple distinct s'arrête là. Une toute dernière expédition, en811, détruit les derniers résistants. Certains, peu nombreux, se réfugient dans les montagnes deTransylvanie, au milieu des Valaques et des Slavons ; lesSicules transylvains sont parfois considérés comme leurs descendants, mais ils ont adopté la languehongroise, avec quelques particularismes et archaïsmes. Ceux restés en Pannonie sont harcelés et totalement dispersés par les Proto-Bulgares, autrefois persécutés par ces mêmes Avars. On n'entendra plus parler d'eux à partir des années822.

SelonConstantin VII Porphyrogénète, on trouvait encore auXe siècle enCroatie un certain nombre de leurs descendants, que l’on appelait encore Avars[16].

Tactiques militaires et technologie

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Arc réflexe du cimetière avar deGyenesdiás, Comté de Zala, Hongrie,VIIe siècle

Les Avars, peuple des steppes, utilisaient des tactiques analogues à celles des Mongols et desSarmates. La charge de cavalerie et le « hit and run » — consistant à tirer des flèches à cheval tout en refusant le corps à corps — étaient souvent employées. On sait de sources sûres qu’ils se servaient de la cavalerie lourde pour le combat. Le cheval et l’homme sont couverts de la cuirasse de fer d’origine probablement scythique (retrouvées dans une tombe avare). Ces peuplades remportaient des victoires contre des peuples employant majoritairement l’infanterie : les peuples Francs, Gépides, Slaves et Lombards. L’Empire byzantin, lui, s’était doté d’une cavalerie dès leVe siècle, et pouvait donc rivaliser avec eux, tout comme lesKökturks, dominant les steppes orientales.

Leur technologie est plus évoluée que celle desHuns. Outre l’arc à double courbure, qui a remporté des succès auVe siècle, les Avars amenèrent l’étrier en Europe. Cette innovation permettait au cavalier de se dresser sur sa monture, et de tirer à l’arc avec précision en se retournant aussi vite.

Nous connaissons l’ordre de bataille suivant : les Avars employaient leurs esclaves (Gépides puisSlavons) comme fantassins, envoyés les premiers au combat. Si ceux-ci l’emportaient, les Avars pillaient le camp ennemi ; dans le cas contraire, les cavaliers étaient engagés. Lors d’une défaite face aux Byzantins, sur 21 000 prisonniers, les Byzantins ont recensé plus de 18 000 individus des différents peuples soumis, et à peine 3 000 Avars.

Structure politique

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Les Avars au départ étaient dirigés par unKhagan. Le terme khagan signifie Grand Khan ou Khan des Khans (rois des rois), impliquant que les Avars se considéraient comme un Empire à part entière.

Le Khagan accédait au pouvoir par élection auQurultay : un conseil de « nobles » qui élisait le khagan parmi les différents membres de la famille du Khagan. Ce mode de désignation se retrouve chez les autrespopulations turco-mongoles).

La Royauté semble s’être divisée en deux, avec toujours le Khagan au sens politique, et plus tardivement leiuggur ; un chef militaire et religieux. Une chronique indique que Charlemagne reçut la reddition du Khagan et iuggur. On sait que les Avars s’appuyaient sur de petits Khan locaux (comme lestudun (en), lestarkhans, etc.). Les Avars étaient donc rigoureusement organisés.

Le Khagan pouvait désigner un chef parmi les différents clans, appeléWalluc. On connaît ce terme par les chroniques deSigebert. Un chef bulgare chassé par les Avars du nom de Alzeco devint chef des Wendes sous ce titre.

Dans la culture

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Les Avars ont été éclipsés dans notre culture car ils ont exercé une très faible influence en France. Dans les cultures slaves anciennement soumises, tout comme les Huns pour les Germains, ils sont la définition de la terreur. L’auteur de laChronique de Nestor de 1113 les condamne notamment (avec excès) trois siècles après leur disparition.

Ils sont souvent mis en retrait, car ils étaient surtout affiliés aux Huns, qui sont disparus un siècle plus tôt. Les chroniques relatent le combat de Sigebert face au roi des « Huns ». L’apparition desMagyars, plus entreprenants et plus vivaces, est une autre raison de l’oubli des Avars en Occident. L'aura de terreur de leurs prédécesseurs et celle de leurs successeurs sont restées supérieures à la leur. De manière générale, la plupart des peuples qui se trouvaient sur le Danube semblent partager un sentiment de brutalité commune durant l'Antiquité et lehaut Moyen Âge (Thraces, Proto-Bulgares, Huns, Avares,Goths, Slaves).

Galerie

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Génétique

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Vase en forme de tête de taureau.Trésor de Nagyszentmiklós

Comme le rapportaient les auteurs anciens, une partie de la société avar était probablement d'origine asiatique, mais la rareté des données historiques et archéologiques entrave la localisation de leur pays d'origine. Une étude génétique moderne (2019) a porté sur la variabilité duSTR du mitogénome et du STR chromosomique Y de 26 individus, certains d'entre eux représentant un groupe d'élite bien caractérisé enseveli au centre dubassin des Carpates plus d'un siècle après la conquête avar. L'étude montre que le groupe étudié a des affinités génétiques maternelles et paternelles avec plusieurs populations anciennes et modernes d'Asie centrale et orientale. La majorité de la variabilité de l'ADN mitochondrial représente des haplogroupes asiatiques (C, D, F, M, R, Y et Z). La variabilité Y-STR des mâles d'élite analysés n'appartient qu'à cinq lignées, trois N-Tat avec des parallèles principalement asiatiques et deux haplotypes Q. L'homogénéité des chromosomes Y révèle que la parenté paternelle est une force de cohésion dans l’organisation des couches de l'élite avare, tant sur le plan social que territorial. Les résultats indiquent que l'élite des Avars est arrivée dans le bassin des Carpates en tant que groupe de familles et est restée essentiellement endogame pendant plusieurs générations après la conquête[17].

Les analyses des marqueurs phénotypiques montrent que tous les Avars étudiés avaient les yeux et les cheveux sombres à l'exception d'un seul individu. La tolérance au lactose est détectée chez seulement 2 Avars sur 14. Leurs gènes sont proches des populations de Sibérie. Dans l'étude Neparáczki et al. (2019), les auteurs concluent que la prévalence imprévue de l'haplogroupe N1a Hg-s sibérien jette un nouvel éclairage sur leur préhistoire. Accepter leur origine présumée deRuanruan impliquerait une classe dirigeante d'ascendance sibérienne en Asie intérieure avant la prise de pouvoir par lesTurcs. La fréquence étonnamment élevée de N1a1a1a1a3 Hg révèle que les ancêtres des Sibériens et desBouriates de l'époque contemporaine auraient pu donner une part considérable à l'élite des Ruanruan et des Avars[18].

Deux nouvelles études (2022) confirment une migration transeurasienne rapide et de longue distance des élites de la période avare et suggèrent que le « noyau d'immigrants » des Avars est originaire de la Mongolie actuelle, leur origine remontant auxXiongnu. Ces individus portent une ascendance nord-asiatique correspondant au profil des populations précédentes des steppes mongoles, en particulier un génome disponible à partir de la période ruanruan[5]. Selon Zoltán Maróti et al., la composante majoritaire de leur génome correspond à la populationnganassane de Sibérie[19]. Dans l'étude Gnecchi-Ruscone et al., tous les individus du début de la période avar, sauf deux exceptions, forment un groupe serré avec un haut niveau d'ascendance ANA (« anciens Asiatiques du nord-est »). Ils sont situés entre les populations mongoles actuelles (lesBouriates et les Khamnigans) et les populations delangues toungouses /nivkhe (par exemple, lesNéguidales, lesNanaï, les Ulchi et lesNivkhes) ainsi que du seul génome ancien disponible de la Mongolie de la période ruanruane[5]. Certains des derniers individus d'élite étudiés portaient une composante d'ascendance non locale supplémentaire correspondant largement au profil génétique des populations de la steppe, ce qui pourrait indiquer une migration ultérieure ou refléter une plus grande diversité génétique au sein de la population migrante initiale[5].

Les analyses génétiques montrent que la société avare était fortementpatrilinéaire associantpatrilocalité etexogamie féminine. Des cas de partenaires multiples sont répertoriés notamment entre des hommes proches familialement qui partageaient la même épouse ce qui suggère l'existence dulévirat un type particulier de mariage où le frère d'un défunt épouse sa veuve afin de poursuivre la lignée de sa famille[20].

Notes et références

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  1. (en) AlexanderVovin, « A Sketch of the Earliest Mongolic Language: the Brāhmī Bugut and Khüis Tolgoi Inscriptions »,International Journal of Eurasian Linguistics,vol. 1,no 1,‎,p. 162–197(ISSN 2589-8825,lire en ligne, consulté le)
  2. R. Catarini,Dictionnaire des nationalités et minorités en U.R.S.S., p. 39,Larousse,Paris, 1990(ISBN 2-03-740067-5).
  3. Chronique de Nestor, p. 8 et dans l'Index p. 273.
  4. abcdefg ethRené Grousset (1885-1952), « L'empire des steppes, Attila, Gengis-Khan, Tamerlan »[PDF], Payot, Paris, quatrième édition : 1965, première édition : 1938.
  5. abc etd(en) Guido Alberto Gnecchi-Ruscone, Anna Szécsényi-Nagy, István Konczet al.,Ancient genomes reveal origin and rapid trans-Eurasian migration of 7th century Avar elites, cell.com,1er avril 2022, doi.org/10.1016/j.cell.2022.03.007
  6. (en) Glen Warren Bowersock, Peter Robert Lamont Brown, Oleg Grabar,Late antiquity : a guide to the postclassical world, Cambridge (Mass.), Harvard University Press,, 780 p.(ISBN 0-674-51173-5,lire en ligne).
  7. Ernst Stein,Histoire du Bas-Empire : De la disparition de l'Empire d'Occident à la mort de Justinien (476-565), A. M. Hakkert,(lire en ligne).
  8. Robert Folz,De l'antiquité au monde médiéval, Volume 5, Presses universitaires de France,(lire en ligne).
  9. Dimitrina Aslanian,Histoire de la Bulgarie, de l'antiquité à nos jours, Versailles, Trimontium,, 510 p.(ISBN 2-9519946-1-3,lire en ligne).
  10. a etbVladislav Popovic,La descente des Koutrigours, des Slaves et des Avars vers la mer Égée : le témoignage de l'archéologie, Comptes-rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles-lettres, Volume 12, pp. 596-648,(lire en ligne).
  11. ab etcEduard von Muralt,Essai de chronographie byzantine : Pour servir à l'examen des annales du bas-empire et particulièrement des chronographes slavons de 395 à 1057, St. Petersbourg, Eggers,(lire en ligne).
  12. a etbL'Or des Avars dans le bassin des CarpatesVIe – VIIIe siècle : Pavillon des arts, 12 février-30 mars 1986, Association française d'action artistique,(lire en ligne).
  13. Ľubomír Lipták et Sabine Bollack,Petite histoire de la Slovaquie, Paris, Institut d'études slaves,, 127 p.(ISBN 2-7204-0317-2,lire en ligne).
  14. (en) Denis Sinor,The Cambridge history of early Inner Asia, Volume 1, Cambridge/New York/Melbourne, Cambridge University Press,, 518 p.(ISBN 0-521-24304-1,lire en ligne).
  15. LouisBréhier,Vie et mort de Byzance, Paris, Albin Michel,, 596 p.(lire en ligne).
  16. Constantin VII Porphyrogénète,De Administrando Imperio, Chap. XXX-XXII, 30. Le thème de Dalmatie, c. 950.
  17. (en) Veronika Csáky, Dániel Gerber, István Koncz et al.,Genetic insights into the social organisation of the Avar period elite in the 7th century AD Carpathian Basin, Scientific Reports, 10, 948, 22 janvier 2020, doi.org/10.1038/s41598-019-57378-8
  18. (en) Endre Neparaczkiet al.,Y-chromosome haplogroups from Hun, Avar and conquering Hungarian period nomadic people of the Carpathian Basin,Scientific Reports, volume 9, Article numéro: 16569, novembre 2019
  19. (en) Zoltán Maróti et al.,Whole genome analysis sheds light on the genetic origin of Huns, Avars and conquering Hungarians, biorxiv.org, 20 janvier 2022, doi.org/10.1101/2022.01.19.476915
  20. (en) Guido Alberto Gnecchi-Ruscone, Zsófia Rácz, Levente Samuet al.,Network of large pedigrees reveals social practices of Avar communities, nature.com, 629, p. 376–383, 2024, doi.org/10.1038/s41586-024-07312-4

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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