Cet article concerne la région culturelle et historique. Pour l'ancienne région administrative, voirAuvergne (ancienne région administrative). Pour les homonymes, voirAuvergne (homonymie).
| Auvergne Auvèrnha(oc) Euvarnhà(oc) | |
Blason de l'Auvergne | Drapeau de l'Auvergne |
L'Auvergne Limites du début de l'ère chrétienne auXIe siècle (couleur) Limites duXIe auXVIIIe siècle (ligne bleue) | |
| Administration | |
|---|---|
| Pays | |
| Statut | Entité géographique et culturelle |
| Départements français | Allier (03) (partie) Cantal (15) Haute-Loire (43) (partie) Puy-de-Dôme (63) |
| Villes principales | Ambert,Aurillac,Brioude,Clermont-Ferrand,Cournon d'Auvergne,Issoire,Mauriac,Riom,Saint-Flour,Thiers,Vichy[a]-Cusset. |
| ISO 3166-2 | FR-03FR-15FR-43FR-63 |
| Démographie | |
| Gentilé | Auvergnat, Auvergnate |
| Population | 1 362 367 hab.[1](2014) |
| Densité | 52 hab./km2 |
| Géographie | |
| Coordonnées | 45° 42′ nord, 3° 18′ est |
| Superficie | 26 013 km2[2] |
| Point culminant | Puy de Sancy (1 885 m) |
| Divers | |
| Langue régionale | auvergnat, aurillacois, bourbonnais vivaro-alpin[b] |
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L'Auvergne (enauvergnatAuvèrnha[3],[c] ouEuvarnhà[d]) est unerégion historique et culturelle située dans le centre de laFrance, au cœur duMassif central.
De 1941 à 1946 et de 1956 à 2015, larégion Auvergne fut également unerégion administrative française[e] composée des quatre départements de l'Allier, duCantal, de laHaute-Loire et duPuy-de-Dôme[f]. Sa plus grande ville,Clermont-Ferrand, en était le chef-lieu. Cette région a été supprimée le par laloi sur l'ActeIII de la décentralisation. Les départements qui la composaient font maintenant partie de la nouvelle région[4]Auvergne-Rhône-Alpes.
Avec plus de 2 600 ans d'histoire, l'Auvergne est une des plus anciennes régions de France et une des mieux identifiées[5]. Toutefois, son territoire est perçu de façon variable et le géographePierre Bonnaud compte quatre définitions possibles pour les contours de la région. Ainsi, en plus de l’ancienne région administrative, il y a deux Auvergne historiques. La première a existé jusqu'auXIe siècle et correspond à la cité desArvernes ouArvernie qui se perpétua avec lediocèse primitif de Clermont. La constitution duduché de Bourbon confisqua le nord de son territoire et laissa une province plus petite auXVIIIe siècle[g],[6].
Enfin, dans l'imaginaire parisien, l'Auvergne apparaît souvent comme une région plus vaste. AuXIXe siècle et auXXe siècle une vague d'immigration venant d'Auvergne, de l'Aveyron, de laLozère et de lamontagne limousine a submergé la capitale. Elle y a imposé son folklore et a été identifiée comme celle des « Auvergnats de Paris » ou « bougnats ». Il n'est pas rare que toute la partie sud du Massif central soit ainsi assimilée à l'Auvergne. Clin d’œil à l'histoire, cette aire territoriale fait penser à celle des peuples vassaux des Arvernes sous l’Antiquité[7].
Même si cette région n’a plus de concrétisation administrative, son histoire et sa géographie lui donnent une profonde cohérence. Samétropole, Clermont-Ferrand, la polarise en totalité et confirme cette unité.
L'Auvergne tient son nom du peuple desArvernes, dont le nom est généralement interprété comme « ceux qui vivent devant des terres plantées d'aulnes » par composition du préfixe gauloisare (« près de », « devant ») et deverno ouuerno (« aulnes » ou « aulnaies »)[8]. Le nom Auvergne est écrit en roman médiéval ou enauvergnatArvernha,Auvernha,Auvernhe ou dans le nord de la LozèreAlvernhe[h]. La chaîne évolutive de ce toponyme est :Arvernia ›Alvernia ›Alvernha ›Auvernha ›Auvergne[i].
Leblason de l'Auvergne,d’or augonfanon degueules bordé desinople, a été pris par lescomtes d'Auvergne depuis au moins leXIIe siècle, les sceaux et l'iconographie des comtesRobertIV etGuyII présentant déjà le gonfanon pour emblème de l'Auvergne[9]. L'origine de cet emblème n'est pas certaine. Il pourrait s'agir de la bannière de l'abbé d’Aurillac autour de laquelle se rallièrent les chevaliers de la nation d'Auvergne lors de laconquête de Jérusalem ou alors de celle d'Eustache III, aïeul d'Adélaïde de Brabant, la mère du comte. Eustache III avait le titre decomte de Boulogne-sur-Mer et était le frère deGodefroy de Bouillon.


L'Auvergne doit son nom aupeuple gaulois desArvernes. C'était l'une des tribus les plus puissantes et les plus riches de la Gaule antique. Cette prédominance s’explique par plusieurs raisons. Le territoire arverne donnait à ses occupants une totale autonomie agricole, il se composait au centre de la grande plaine très fertile de laLimagne, de coteaux fruiticoles sur le pourtour et enfin de grandes prairies de moyenne montagne idéales pour l'élevage. Ces zones d'autosubsistance étaient noyées dans un dense massif forestier qui fournissait l'énergie nécessaire à la mise en place d'industries prospères[10] : la céramique et la métallurgie.Lezoux devint à l'époque gallo-romaine un des plus grands centres de production de poteries (en particuliersigillées) d'Europe. Ces poteries font partie du matériel archéologique courant que l'on retrouve partout dans le nord de l'Europe[j] et servent à la datation des lieux fouillés. L'exploitation de nombreuses mines d'or, d'argent et d'autres métaux (exploitées depuis 400av. J.-C. au minimum)[11] permit de faire de la métallurgie, de la forge et de l'orfèvrerie (en particulier du travail du cuivre) une grande spécialité arverne. Dans laGuerre des Gaules deCésar,Vercingétorix est décrit avec « une grande armure faite de nombreuses pièces d'argent assemblées et reflétant le soleil ». Les Arvernes frappaient leur propre monnaie et multipliaient les échanges commerciaux avec les tribus voisines (moins de15 monnaies connues pour57 peuples gaulois). Ils développèrent au centre du monde gaulois un commerce est-ouest et nord-sud engendrant une grande richesse. La puissance militaire des arvernes était importante, elle s’appuyait sur un territoire difficile à atteindre par les armées adverses car entouré sur quasiment tous ses côtés par des massifs montagneux (seul le nord était ouvert sur les plaines du centre de la Gaule). Enfin, il y avait au sommet dupuy de Dôme un sanctuaire d'une importance majeure pour plusieurs nations gauloises qui s'y retrouvaient.
Les recherches archéologiques les plus récentes situent la capitale des Arvernes de la fin du second âge du fer à l'oppidum de Corent[12],[13].

Strabon décrit une royauté arverne puissante qui impose auIIe siècle av. J.-C. son hégémonie sur les peuples gaulois[14] avec notamment les règnes des rois arvernesLuern etBituit. Si beaucoup d'historiens, dans la ligne deCamille Jullian, ont décrit la Gaule Celtique comme un « empire arverne »[15], on parle plutôt aujourd'hui d'une « hégémonie » similaire à celle de certaines cités grecques classiques, comme celle qu'exercèrentAthènes ouSparte, c'est-à-dire non pas une structure politique, mais une ascendance diplomatique, militaire, culturelle et économique. La confédération arverne regroupait lesGabales, lesVellaves, lesCadurques, lesRutènes, et son aire d'influence comprenait une partie du Languedoc et de l'Aquitaine.
Vercingétorix prit le titre deroi en 52av. J.-C. Son père, Celtillos, qui avait tenu cette fonction auparavant, fut exécuté par ses compagnons après avoir tenté de rendre le titre héréditaire. Au cours de l'hiver 53/52av. J.-C., Vercingétorix profita d'une révolte desCarnutes dans Bourges pour constituer une alliance contre les Romains avec la plupart des57 peuples celtes des deux tiers nord de la Gaule. Pour la consolider et en gage de fidélité, il réclama et obtient de chaque peuple gaulois des « otages » (fils ou filles de rois).
Un des hauts lieux historiques d'Auvergne est celui de labataille de Gergovie, situé à 12 km au sud de Clermont-Ferrand[16], où Vercingétorix battitJules César en52 av. J.-C., avant de le poursuivre avec ses cavaliers et ses troupes vers le nord.
Beaucoup plus tard, lesiège d'Alésia[k] se termina par une victoire romaine et marqua la fin du roi arverne. Pour enfermer les troupes Arvernes dans Alésia, les légionnaires romains construisirent pendant des mois14 lignes de pièges (fosses avec pieux entre autres) et de fortifications sur plusieurs centaines de mètres. L'arrivée trop tardive des secours des Gaulois de l'ouest (pourtant fortes de plus de 300 000 hommes) fut déterminante dans la défaite. Par deux fois, les troupes gauloises dirigées par plusieurs chefs furent à deux doigts d'établir une jonction avec les assiégés. Ces tentatives menées à la tombée de la nuit permirent à Vercingétorix et ses cavaliers de faire des échappées mais coûtèrent de nombreux morts aux troupes arvernes. Vercingétorix négocia sa reddition contre la vie sauve pour les 60 000 rescapés d'Alésia. Après le départ des Gaulois de l'ouest, on l'emprisonna à Rome et on le fit figurer autriomphe de César ; après quoi il fut exécuté.
Les Romains créèrent par la suite la ville d'Augustonemetum sur l'un des cinq sites urbains arvernes existants, lui-même site d'un ancien volcan. Cette ville deviendra plus tard Clermont-Ferrand. La partie est de la commune actuelle était d'ailleurs occupé par une agglomération de plaine importante (site d'Aulnat-Gandaillat)[17].

Après sa victoire sur les Arvernes, César amorce une politique habile qui les ménage et les associe au pouvoir. Les deux siècles qui suivent la colonisation correspondent à une période de paix et de prospérité. L’Auvergne fait partie de la province d’Aquitaine, les quelques Romains qui viennent s’y installer sont rapidement assimilés, les modes de vie arvernes et romains sont peu différents et facilitent l’association. Le latin s’impose tardivement sur la langue gauloise. La capitale gallo-romaine,Augustonemetum, prend le nom d’Arvernis auIIIe siècle.
À la fin duIIIe siècle ou auIVe siècle,saint Austremoine évangélise l’Auvergne. À cette époque, la province est menacée par la poussée des peuples germaniques et l'affaiblissement de l'empire. En 469, l’autorité de Rome est toujours reconnue mais la province est encerclée par lesBurgondes et lesWisigoths. Ces derniers, menés par le roiEuric, déferlent sur le pays en 471.Sidoine Apollinaire, onzièmeévêque d'Auvergne, mène alors la résistance et la défense d'Arvernis pendant quatre ans aux côtés d'Ecdicius, son beau-frère. Il fournit un riche témoignage sur l'Auvergne à la fin de l'Antiquité[l],[18],[19].

En 475, et malgré une résistance victorieuse, Rome choisit de céder l'Auvergne aux wisigoths afin de conserver laProvence, plus proche géographiquement et culturellement du cœur de l'Empire. L'Auvergne et sa capitaleClermont sont intégrées auroyaume wisigoth d'Euric et en deviennent une pièce majeure. Habilement, le roi wisigoth choisit le catholique arverneVictorius pour devenir comte d'Auvergne et duc des provinces d'Aquitaine[20]. Il libère ensuiteSidoine Apollinaire qui retrouve son siège épiscopal après deux années de captivité. À la suite du décès de Victor, le successeur d'Euric,Alaric II, placeApollinaire (le fils de Sidoine) sur le trône comtal. Ce dernier a la charge d'une part importante de l'armée wisigothique et mène le combat avec de nombreux auvergnats contre lesFrancs lors de labataille de Vouillé[21]. Après la chute du royaume wisigoth de Toulouse, l'Auvergne passe sous la domination deClovis, le roi des Francs. L'aristocratie pro-wisigothe d'Auvergne résiste à cette nouvelle domination comme en témoigne la révolte dePlacidina etArcade. Conquise militairement parThierry en 536, l'Auvergne est rattachée à l'Austrasie pendant un siècle. Des aristocrates gallo-romains locaux sont nomméscomtes et dirigent la province avec les évêques d'Auvergne.
À la fin duVIIe siècle ou au début duVIIIe siècle, l'Auvergne passe sous l'influence duduché d'Aquitaine[22]. Gouvernée par lesducs d'Aquitaine qui portent également le titre decomte d'Auvergne, elle fait l'objet de convoitises entre francs et aquitains. Durant cette période, ce sont les évêques d'Auvergne qui exercent concrètement le pouvoir[23]. Ils fondent partout en Auvergne de nombreuxmonastères (Brioude,Manglieu,Thiers ou encoreMozac), qui mènent une grande activité intellectuelle et scolaire[24] et font de l'Auvergne une importante place de laChrétienté.
À ces troubles politiques, se rajoutent pendant ces siècles de grandes calamités telles que les épidémies auVIe siècle[25] et les incursions des troupes ducalifat ommeyade. En760Pépin le Bref, dans sa lutte contre le duc d'Aquitaine, fait deux incursions dévastatrices qui détruisent la province et sa capitale[26]. Lesnormands attaquent la région à partir duIXe siècle. Ils assiègent et incendient la capitale[27] avant d'être chassés de la région par les milices et nobles locaux. Les puissantes familles seigneuriales auvergnates, livrées à elles-mêmes, se mènent des guerres privées incessantes, et pillent la région sans relâche. L'insécurité permanente culmine auXe siècle[28].
Cette insécurité est à l'origine du mouvement de la « Paix de Dieu », qui naît en Auvergne au milieu duXe siècle, et qui aura un retentissement formidable dans le monde occidental. Il fondera les bases morales de la société médiévale[29].

Gouvernée jusqu'alors par les ducs d'Aquitaine et d'Auvergne la province connaît un changement politique majeur à la fin duXe siècle quandGuy, vicomte de Clermont et d'Auvergne, se proclamecomte d'Auvergne et crée la dynastie comtale héréditaire. Les comtes d'Auvergne s'affranchissent de plus en plus de leurs suzerains directs. À mesure que leur autonomie s'affirme, l'Auvergne s'intègre progressivement au royaume de France. Les comtes sont eux-mêmes suzerains de grands seigneurs[m]. À la même époque les évêques d'Auvergne deviennent maîtres de grands domaines centrés sur Clermont qui constituent la « seigneurie épiscopale de Clermont ».
Du fait de la concurrence politique des comtes, une longue rivalité entre Clermont et Montferrand voit le jour. Le comte d'Auvergne n'avait pas un grand réseau de vassaux, sans doute parce qu'il n'était que le descendant d'un modeste vicomte. Il possédait en propre de nombreuses terres en Basse-Auvergne, la majeure partie de la Limagne, des terres en Brivadois mais très peu de choses en Haute-Auvergne. Il n'était pas le maître de la capitale qui appartenait aux évêques qui avaient aussi de nombreux vassaux en Haute-Auvergne. Le domaine de l'Abbaye d'Aurillac était libre et exempt de toute juridiction et ne relevait que du pape[30] (il forma par la suite lavicomté de Carlat).

Lesabbayes d'Auvergne voient leur renommée s'étendre très largement dans la Chrétienté[31] et se bâtissent une solide réputation en Occident. Véritables foyers intellectuels, elles sont particulièrement prospères duXIe au XIIIe siècle. Les abbayes d'Aurillac et de laChaise-Dieu sont les plus célèbres.Gerbert d'Aurillac (926-1003), grand savant et mathématicien favorise l'introduction des chiffres arabes en Occident. Entre 950 et 1150 environ, l'Auvergne se couvre d'admirables églises romanes d'une grande homogénéité de style. C'est la naissance de l'art roman auvergnat.
En 1095 le papeUrbainII convoque unconcile à Clermont. À la fin du concile, il lance l'appel de Clermont et adjure les chrétiens d’Occident de cesser leurs guerres fratricides et de partir pour la Terre Sainte pour délivrer Jérusalem. Une foule considérable de « pauvres gens » se met en route pour Jérusalem et sera massacrée par les Turcs. Les seigneurs partent à leur tour, de tout le royaume, dont lecomte d'AuvergneGuillaumeVI, et de très nombreux seigneurs auvergnats. Ils prendront Jérusalem en 1099.
En 1147Robert III d'Auvergne meurt en Terre Sainte. À son retour en Auvergne, son filsGuillaume « le jeune », se trouve dépossédé par son oncleGuillaume « l'Ancien » à qui l'on avait confié les biens et prérogatives pendant l'absence du comte d'Auvergne. Le conflit aboutit à un partage des terres du comté : Guillaume l'Ancien (ou Guillaume VIII) garde la plus grande partie des terres et conserve le nom decomté d'Auvergne ;Guillaume le Jeune (ou Guillaume VII) conserveMontferrand, la capitale comtale, ainsi que quelques terres autour dePontgibaud et enLimagne (Dauphiné d'Auvergne).
En1212 le roi de FrancePhilippe-Auguste envoie une armée en Auvergne et dépouilleGuyII de presque tout son comté. L'Auvergne tombe à la suite dusiège de Tournoël en1213. Les territoires confisqués, qui représentent la plus grande partie de l'Auvergne, sont annexés au domaine royal et nommés « Terre d'Auvergne ». Ainsi, à partir du début duXIIIe siècle, l'ancien comté d'Auvergne se trouve morcelée en quatre entités politiques aux statuts inégaux[32] : Lecomté d'Auvergne, petite région centrée surVic-le-Comte, leDauphiné d'Auvergne, région située à l'ouest d'une ligne Clermont-Issoire, la seigneurie épiscopale de Clermont, propriété de l'évêque de Clermont et la Terre d'Auvergne qui devient en 1360 leduché d'Auvergne avecRiom pour capitale.

AuXIVe siècle la province reste dans le giron de la famille capétienne. Elle est donnée en apanage àAlphonse de Poitiers, puis en 1360 comme duché àJeanIer de Berry (qui rachète aussi lavicomté de Carlat). Une de ses filles épouse le duc deBourbon qui devient alors duc d'Auvergne. Tous leurs domaines sont finalement confisqués parFrançois Ier en 1527.
Lapeste noire frappe durement l'Auvergne, en particulier en 1348, 1349, 1360 et 1383. La mortalité très élevée diminue fortement l'activité de la région[33].
Pendant laguerre de Cent Ans des hommes d'armes français recrutés sur les terres soumises à l'Angleterre et groupés engrandes compagnies pillent et rançonnent les villes auvergnates. Après 1375, les routiers s'implantent solidement en Haute-Auvergne et ne seront chassés que par une forte expédition royale en 1392.

Lamaison de Bourbon apparaît auXe siècle àBourbon-l'Archambault. Ses domaines s'agrandissent rapidement et finissent par constituer un duché situé au nord de l'Auvergne. En 1416, les princes de Bourbon parviennent à commander toute la province[34]. Cette situation se prolongera pendant un siècle. Les Bourbons s'opposent régulièrement aux rois de France au cours de cette période. En1523, spolié par le roiFrançois Ier et sa mèreLouise de Savoie,CharlesIII, duc d'Auvergne et de Bourbon se réfugie auprès de l'empereurCharles Quint, qui était également son suzerain pour la principauté desDombes, et change ainsi de camp pour préserver l'indépendance de ses domaines et la possession de ses biens familiaux[35]. Ses domaines sont finalement confisqués, et l'Auvergne retourne au domaine royal en 1527. Depuis 1012, les comtes d'Auvergne avaient maintenu un petit fief en plein cœur de l’Auvergne àVic-le-Comte.Catherine de Médicis en hérita par sa mèreMadeleine de La Tour d'Auvergne à la mort de sa tanteAnne d'Auvergne en1524. Son mariage en 1533 avec le futurHenriII permit la réunion de ce dernier morceau de l'Auvergne à la couronne de France.


Un siècle après laguerre de Cent Ans, l'Auvergne plonge dans les guerres de religion. Des milices calvinistes font des incursions dans le Haut-Pays, et prennent par surprise des châteaux ou des bourgs catholiques qu'ils rendent ensuite en contrepartie d'une rançon, pillant et détruisant les abbayes. Lecapitaine Merle en particulier, solidement implanté dans le Gévaudan voisin, rançonne Issoire mais échoue devantSaint-Flour. C'est ainsi que l'année qui suit la destruction de l'Abbaye de Vabres, la ville d'Aurillac est prise en 1569, ses habitants rançonnés, et sonabbaye entièrement pillée, ses trésors fondus et emportés à Genève, ses richesses vendues aux enchères, ses archives incendiées et ses bâtiments détruits.
En 1623,Blaise Pascal naît le 19 juin au pied de laCathédrale de Clermont-Ferrand. Il est le fils d'Étienne Pascal (1588-1651), conseiller du roi pour l'élection de Basse Auvergne, puis second président à la Cour des aides de Montferrand, et passionné par les sciences (ami de Leibnitz, Mersenne, Roberval et Descartes). Il décidera d'éduquer seul ses enfants (dont Blaise), avec la visite régulière de ses amis scientifiques.
En 1665,LouisXIV instaure temporairement àClermont et auPuy une cour criminelle d'exception, lesGrands jours d'Auvergne, afin de faire droit à de nombreuses plaintes de personnes du peuple victimes des violences et des exactions de certains fonctionnaires ou membres de lanoblesse d'Auvergne. La vie des magistrats est relatée parEsprit Fléchier, de nombreuses condamnations à mort et confiscations sont prononcées.
AuXVIIIe siècle, la condition économique de la paysannerie s'améliore considérablement grâce à la politique avisée desintendants et des subdélégués d'Auvergne qui prennent le relais des abbayes et développent l'élevage, la fabrication du fromage, l'agriculture, les verreries, les forges, les routes. Le contrebandierMandrin marque la région par ses activités. L'Auvergne voit naître à cette période le général révolutionnaireDesaix.
En 1750 naît la première Loge maçonnique de Clermont[36]. La franc-maçonnerie se développe très rapidement en Auvergne et devient très influente à Clermont où on compte cinq loges à la veille de la Révolution.
Au moment de la révolution française, quelques auvergnats se distinguèrent :Georges Couthon, proche deRobespierre, combattit les cléricaux, Le cantalienJean-Baptiste Carrier joua un rôle important dans la chute desgirondins etCharles-Gilbert Romme créa lecalendrier républicain et mit fin à laconvention montagnarde.
En 1789, les provinces françaises sont supprimées et sont remplacées par les départements. La partie nord de l'Auvergne donne naissance auPuy-de-Dôme. Les représentants de la région de Clermont, comme le franc-maçonGaultier de Biauzat, craignaient que l'on choisisseRiom comme chef-lieu. Aussi, ils préférèrent que la partie nord de l'ancienne province fasse partie du département de l'Allier. Cela permettait de mettre Clermont-Ferrand au centre du département et lui garantissait ainsi l'assurance d'être siège de la préfecture. Le nouveau département devait s’appeler "département du Mont-Dore" mais les élus locaux craignirent qu'à Paris, on imagine qu'il y avait de l'or dans la région et qu'on la taxe plus que de raison. Ce fut donc le volcan du puy de Dôme qui donna son nom au nouveau département.
Le département duCantal correspond à l'ancien bailliage des montagnes d'Auvergne agrandi d'une large partie duCézallier et de l'Artense, ainsi que de la région deMassiac. Les deux villes d'Aurillac etSaint-Flour se disputèrent âprement le siège de la préfecture. Après une période d'alternance, ce fut Aurillac qui l’emporta. La région deBrioude fut associée auVelay pour former le département de laHaute-Loire. Si les limites extérieures des trois départements reposent sur les frontières historiques des provinces, la ligne qui les sépare reste arbitraire.
AuXIXe siècle,NapoléonIII fit beaucoup pour l'Auvergne. Il se soignait àVichy et souhaita en faire la plus belle station thermale de France. Pour cela, il prit modèle sur la station allemande deBaden-Baden. Il fit tracer dans la ville de grandes avenues, fit construire uncasino, de grands hôtels, l'église, le chemin de fer et la gare. Il ajouta de grands parcs et installa une digue fluviale sur l'Allier pour former un lac de plaisance. Lui et l'impératrice Eugénie fréquentèrent également la station deRoyat. Intéressé par l'Histoire, il encouragea les fouilles deGergovie et fit connaîtreVercingétorix. Il était membre de plusieurs sociétés savantes d'Auvergne comme laSociété de la Haute-Auvergne.

Le train n'arriva à Clermont-Ferrand qu'en 1858. Le reste de l'Auvergne fut desservi encore plus tardivement. C'est la société duGrand Central qui fut chargée d'établir des voies entre Clermont et le sud-ouest et entre Lyon et Bordeaux. Le franchissement des montagnes du Massif central nécessita des travaux considérables et la construction de nombreux ouvrages d'art. Paradoxalement, l'arrivée de ce moyen de transport n'eut pas que des effets positifs. Le phénomène d’exode rural vers Paris s'accéléra et les campagnes très densément peuplées commencèrent à se vider de façon accélérée.
En1889,André Michelin et son frèreÉdouard fondèrent à Clermont-Ferrand la sociétéMichelin etCie, c'était le début d'une aventure industrielle qui allait transformer le paysage économique et humain de la région.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, lemaréchal Pétain etPierre Laval décidèrent de faire de la ville deVichy le siège de l'État français et de son gouvernement. Les importantes capacités hôtelières et la position enzone libre de la ville furent déterminantes dans ce choix. La ville n'a été délivrée de cette occupation qu'à la libération. L'Université de Strasbourg se replia avec ses professeurs et de nombreux intellectuels à Clermont-Ferrand. En avril 1942, lemaréchal Pétain intenta le célèbreprocès de Riom dans l'intention de montrer la responsabilité politique des hommes de laIIIe République dans la défaite de 1940. Cette tentative se solda par un échec,Léon Blum etÉdouard Daladier montrèrent que l'Armée française avait été incapable de préparer et conduire la guerre.
À la même époque, la capitale auvergnate vit la création du premier réseau de résistance de France :Libération-Sud. Le maquis des Résistants d'Auvergne fut l'un des plus grands et des plus actifs de France. Il livra une guerre de guérilla meurtrière face aux Allemands et libéra la région avant l'arrivée de troupes françaises. En 1944, les maquis d'Auvergne menèrent la terriblebataille du Mont Mouchet qui causa d'importantes pertes civiles. Dans les années 1960, Clermont devient une ville universitaire importante, avec un afflux d'étudiants tandis que les lycées de plusieurs villes de la région plus petites vont participer àune version originale de Mai 68, qui va s'étendre rapidement aux entreprises auvergnates.

En 1941, l’État français créa la région de Clermont-Ferrand, qui regroupait les quatre départements de l'Allier, duCantal, de laHaute-Loire et duPuy-de-Dôme. En 1955, la France se dota de nouvelles structuresrégionales, la nouvelle région administrative Auvergne regroupait les quatre mêmes départements. En 1972, la loi[37] fit de la région Auvergne un établissement public régional et la loi dedécentralisation de1982 en fit une collectivité territoriale à part entière.
Le[4], la région Auvergne a été réunie à la régionRhône-Alpes pour former une grande région administrative qui a reçu le nom de « RégionAuvergne-Rhône-Alpes ». Dans cette nouvelle structure, les quatre départements auvergnats ne représentent plus que 14 % du PNB et 18 % de la population totale. Cette marginalisation a été critiquée par plusieurs élus locaux[38],[39],[40]. À l'occasion de cette réforme, l'ensemble des administrations régionales a quitté la région et a été relocalisé à Lyon ; de nombreuses directions régionales, comme celle de la SNCF par exemple, ont également suivi le même chemin. L'Auvergne a ainsi perdu plusieurs centaines d'emplois qualifiés. L'éloignement des centres de décisions régionaux est devenue considérable. Il faut par exemple4 h 30 min de route pour rejoindre Lyon depuis Aurillac ou plus de6 h de voyage en train.

L'Auvergne apparaît comme une région bien individualisée duMassif central. Cependant, si elle est limitée à l'ouest par leLimousin et lesgorges de la Dordogne, et à l'est par lesmonts du Forez, sa bordure méridionale reste plus indécise. On peut néanmoins la jalonner par l'Aubrac et laMargeride. La morphologie d'ensemble de la région se présente comme un entonnoir ouvert au nord et resserré au sud. Au centre, l'Allier forme un axe orienté nord-sud le long duquel s'étendent de vastes plaines : lesLimagnes. De part et d'autre s'élèvent les formations collinéennes et de moyenne montagne.
Si le trait dominant de l'Auvergne est son compartimentage en massifs et bassins, un des caractères les plus originaux est la présence de massifs volcaniques remarquablement conservés.
Les fragments de la vieille chaînehercynienne qui dataient de la fin duTertiaire ont été fracturés et portés à des altitudes variables à cette époque lors de l'apparition desAlpes. Les blocs cristallins ont été soulevés le long de failles et délimitent de petits fossés : laplaine d'Ambert, surplombée par le massif duLivradois (Bois Noirs, 1 215 mètres), et lesmonts du Forez (Pierre-sur-Haute, 1 631 mètres). Ceshorstsgranitiques sont prolongés au nord par laMontagne bourbonnaise et au sud par les monts de laMargeride (signal de Randon, 1 551 mètres) qui se prolongent dans laLozère. Du nord-ouest au sud-ouest, les masses cristallines conservent une allure de plateau. LesCombrailles sont profondément entaillées par l'érosion fluviale (gorges de la Dordogne et de laSioule). L'érosion glaciaire intense est à l'origine des nombreux lacs de l'Artense qui lui donnent des aspects deScandinavie. Au sud-ouest, laChâtaigneraie offre un paysage de collines et un climat adouci, aux accents méditerranéens.


Au-dessus du socle cristallin, surgissent les édifices volcaniques. Le volcanisme auvergnat a principalement été actif durant les périodes tertiaire et quaternaire, l'âge des volcans s'étageant de 65 millions d'années pour les plus anciens à seulement 7 000 ans pour lachaîne des Puys. Les volcans d'Auvergne sont donc les plus anciens volcans d'Europe mais parmi ceux-ci se cache également le plus grand volcan d'Europe. Ce qu'on appelle lesmonts du Cantal et qui compte plusieurs sommets volcaniques ne représente en fait qu'un seul et même volcan s'étalant sur 70 km de longueur, 60 km de large et culminant à 1 855 mètres (on estime que sa hauteur originelle aurait pu dépasser les 4 000 m d'altitude).
Les monts Dôme alignent 80 volcans. Tous les types y sont représentés, même si les volcans de typestrombolien sont les plus nombreux. Ce sont des volcans récents et bien conservés ; ils sont dominés par lepuy de Dôme (1 465 mètres). Le site a été inscrit aupatrimoine mondial de l'UNESCO le. Au sud, se situent ensuite lesmonts Dore qui culminent aupuy de Sancy (1 885 mètres), point culminant duMassif central. Ce sont de grandsstratovolcans plus anciens qui ont été démembrés par l'érosion fluviatile et glaciaire. Ils emprisonnent des lacs d'origines diverses : lacs de cratère (maar) tel que lelac Pavin, lacs de barrage volcanique comme lelac d'Aydat ou lelac Chambon ou lacs morainiques comme lelac de Guéry. Plus au sud, s'enchaînent d'abord le plateaubasaltique duCézallier, qui évoque parfois les paysages de l'Écosse, puis le puissant ensemble volcanique du Cantal d'où rayonnent, à partir dupuy Mary (1 783 mètres) et duPlomb du Cantal (1 855 mètres), des vallées en auge (Cère,Maronne,Rhue,Alagnon). Celles-ci séparent de vastes plateaux basaltiques, aux sols fertiles : lesplanèzes. La plus grande est laplanèze de Saint-Flour. Cet ensemble bénéficie de la protection duparc des Volcans d'Auvergne. Au sud de laTruyère, l'Aubrac conserve une allure de plateau où terrains granitiques et volcaniques se mêlent. À l'est de l'Allier, les volcans du Livradois paraissent plus modestes et lemassif du Devès se prolonge jusqu'àLangogne.
Le volcanisme en Auvergne est encore actif. Plusieurs volcans ne sont pas éteints, mais seulement endormis et le réveil de l'un d'entre eux reste possible.

Lesbassins d'effondrement, dans lesquels les mers tertiaires ont déposé plusieurs centaines de mètres de sédiments, ont fixé les cours de l'Allier le long duquel se succèdent les plaines fertiles. Ces plaines sont appelées « Limagnes » :Limagne de Brioude, d'Issoire,Grande Limagne,Limagne bourbonnaise…
Ces plaines sont parmi les plus basses, les plus plates et les plus fertiles d'Europe. Elles s'étalent sur quatre-vingt-dix kilomètres de long et forment une bande de terre noire en forme de triangle pointé vers le sud et évasé au nord. On y cultive les oléagineux, la betterave mais aussi la vigne et les fruits. Les rendements obtenus sont parmi les plus élevés d'Europe[42].
L'Allier est la grande rivière de l'Auvergne ; après avoir pris sa source dans les monts de la Margeride elle la traverse de part en part en formant un axe orienté nord-sud. Elle fait comme une colonne vertébrale et structure le territoire. L'Auvergne, c'est la vallée de l'Allier, ses coteaux et les montagnes qui l'encadrent. Cette même structure se retrouvait dans l'ancienne régionAuvergne.
Le débit de l'Allier dépasse parfois celui de laLoire et cette dernière donne l'impression d'en être l'affluent au point de confluence. L'Allier est une rivière peu domestiquée et qui reste très sauvage. Son lit varie fortement, la faune (notamment les oiseaux) est riche et les zones humides nombreuses. Son débit est très irrégulier, les eaux les plus hautes sont en hiver, les plus basses en été. LaDore dans leLivradois, l'Alagnon dans lesmonts du Cantal et laSioule dans lesmonts Dôme et lesCombrailles sont trois de ses affluents principaux. Au sud, laTruyère, affluent duLot, fait frontière avec les départements de laLozère et de l'Aveyron et laCère avec celui de laCorrèze. À l'ouest, laDordogne fait transition avec le midi aquitain.
Nb : Seuls les cours d'eau dépassant 20 km de longueur sont mentionnés dans ce tableau.
| Affluents de l'Allier | Affluents de laDordogne | Affluents duLot |
|---|---|---|
|


L'Auvergne présente une très grande variété de milieux naturels et d'espèces animales et végétales. On y trouve par exemple 80 % des espèces de libellules présentes en France et 56 % des espèces de papillons. D'importantes populations d'espèces rares comme leGrand Murin, leCampagnol amphibie leCuivré de la bistorte ou leMilan royal arrivent à se maintenir. En 2017, on comptait 51 espèces de mammifères en Auvergne[43].
La richesse naturelle de l'Auvergne s'explique par la diversité de ses caractéristiques physiques (climats, substrats, sols, reliefs), un réseau hydrographique important et tête de bassin versant, un territoire rural et peu urbanisé (51 hab./km2) et des pratiques agricoles et sylvicoles globalement moins intensives qu’ailleurs en France[44].


La région n'échappe toutefois pas audéclin de la biodiversité même s'il est plus modéré qu'ailleurs. La fragmentation des espaces naturels et l'appauvrissement ou la destruction des habitats (simplification des milieux agricoles, urbanisation), la pollution (engrais, assainissement domestique), l'arrivée d'espèces exotiques envahissantes et les changements climatiques sont les principales menaces auxquelles l'Auvergne doit faire face.

Situé au cœur de l'Auvergne, leparc naturel régional des Volcans d'Auvergne abrite des paysages, une faune et une flore remarquables. Du nord au sud, il s'étire sur 120 km et sa superficie de388 957 hectares en fait le plus vaste parc naturel régional de France. Son altitude varie de400 à 1 885 m d'altitude. Il se compose de quatre régions volcaniques : leCézallier, lesmonts du Cantal, lesmonts Dore et lesmonts Dômes, ainsi que d'une région granitique : l'Artense. Ses ressources aquatiques sont d'une grande qualité, il ne compte pas moins de 4 000 km de cours d'eau, de nombreux lacs naturels, tourbières ou zones humides ; 60 % de son territoire est reconnu pour sa biodiversité remarquable. La diversité géologique, les reliefs et le climat du parc expliquent son exceptionnelle variété de faune, de flore et de milieux naturels (prairies, landes d'altitude, tourbières, lacs naturels, forêts, falaises)[45].
Les prairies et les pelouses d'altitude et landes couvrent 60 % du parc de façon continue. Leur diversité floristique est considérée comme unique en Europe. On y trouve la plus importante population nationale dePies-grièches grises d'Europe. Les forêts couvrent 30 % du territoire, leur diversité et leur richesse varient selon l'altitude et l’exposition et sur des substrats variés et forment le milieu terrestre le plus riche en biodiversité. On compte133 tourbières de plus de 1 ha sur le territoire du parc. Elles restent majoritairement en bon état de conservation et abritent des populations d'espèces animales et végétales remarquables comme laLigulaire de Sibérie, l'Azuré des mouillères, leCriquet palustre, l'Agrion à lunules. On y trouve aussi une exceptionnelle diversité de moussesbryophytes comme lessphaignes. Le parc compte de nombreux lacs, dont plus d'une trentaine sont d'origine naturelle. Ces lacs de montagne d'origine volcanique ouglaciaire sont relativement préservés mais fragiles et présentent une exceptionnelle biodiversité. La plupart abritent des herbiers aquatiquesoligotrophes[45],[46].
Le parc du Livradois-Forez est le quatrième plus grand parc naturel régional de France. Cette région de moyenne montagne est située sur la partie orientale de l'Auvergne et possède une grande variété de milieux naturels : tourbières et lacs tourbeux, landes montagnardes des Hautes Chaumes du Forez, hêtraies et sapinières, forêts alluviales, buttes et coteaux secs de Limagne, prairies naturelles de fauche, rivières et torrents où l'on trouve encore lamoule perlière. Ce territoire, à l'origine consacré à la polyculture et l'élevage, est aujourd'hui très faiblement peuplé. La moitié de sa surface est constituée de vastes espaces boisés. La totalité des51 espèces de mammifères représenté en Auvergne est présente dans le parc[43].
Entre le parc et l'Allier, lebois de la Comté est une forêt a fort degré de naturalité qui couvre une surface comprise entre900 ha[47] et1 500 ha. Cettetillaie-frênaie constitue un des massifs les plus diversifiés et floristiquement les plus riches de France.
On compte cinq réserves naturelles nationales et cinq réserves naturelles régionales[48] en Auvergne. Il y a également79 sites « habitats Natura 2000 » ainsi que12 sites « oiseaux » pour une superficie389 550 ha (15 % de la région)[49]. On y trouve65 espèces d'oiseaux inscrites en annexe I de la directive Oiseaux,48 espèces (animales - hors oiseaux - ou végétales) d'intérêt communautaire et47 habitats naturels retenus au sein de la directive Habitats[50].
| Réserves naturelles nationales | Réserves naturelles régionales | Conservatoire du littoral | Sites Natura 2000 |
|---|---|---|---|
|


Adossée aux versantsseptentrional etméridional duMassif central, la région présente d'importants contrastes climatiques générés par le relief, avec une continentalisation rapide d'ouest en est. Trois influences interagissent sur cette région :

L'aéroport de Clermont-Ferrand-Auvergne a accueilli jusqu'à 1 090 417 passagers en 2002, il est retombé à 398 934 en 2011[51],[52] à la suite du rachat deRegional Airlines parAir France et à la délocalisation du hub de cette compagnie sur l'aéroport de Lyon en 2003. Depuis le site aéroportuaire a du mal à se relever du préjudice. L'arrivée sur la plate-forme des compagniesFly Kiss puis deRyanair en 2013 avait malgré tout contribué à relever le trafic à 416 451 passagers en 2014[53]. Les aéroports d'Aurillac et du Puy-en-Velay sont reliés à Paris respectivement par Chal'air etHex'air[n].
Les deux autoroutesA71 etA75 constituent un axe nord-sudParis –Montpellier –Espagne qui se croise àClermont-Ferrand avec l'axe est-ouest formé par l'A89Bordeaux –Lyon –Genève. Ils permettent désormais de relier toutes les grandes métropoles nationales. LaMéditerranée n'est plus qu'à3 h 48 de l'ancienne capitale régionale[54] depuis l'ouverture duviaduc de Millau en 2004. L'autoroute A89, prolongée hors de l'Auvergne enautoroute A72, relie Clermont-Ferrand àSaint-Étienne. L'autoroute A77, dite « Autoroute de l'Arbre », poursuit l'autoroute A6 au départ de Paris pour la prolonger et aller (en tant queroute nationale 7) jusqu'àMoulins, dans l'Allier.
La qualité des routes est excellente sur tout le réseau des nationales et départementales et ce réseau permet de relier Paris à Moulins (RN 7) et Clermont-Ferrand en4 h 30, et Moulins àMontluçon (A71,RN 79 etRN 7)[55].
Le réseau routier régional compte d'importantes routes nationales comme laRN 102 qui relie l'A75 àBrioude,Le Puy-en-Velay et lavallée du Rhône, laRN 122 reliant l'A75 àAurillac ou laRN 88 formant l'axe transversal Lyon – Saint-Étienne – Le Puy –Toulouse.

Laligne SNCF Paris – Clermont-Ferrand a été électrifiée en 1990 et a reçu des améliorations dans le passé. En 2003 le temps de trajet le plus court entre les deux villes était de2 h 59, il peut s'élever à3 h 24 pour les trains desservantNevers,Moulins,Vichy etRiom. Depuis 2012 les trains en provenance d'Auvergne arrivent engare de Paris-Bercy.
Aucuneligne à grande vitesse n'est prévue à court terme pour la région. Le projet d'une ligne TGVParis –Bourges –Clermont-Ferrand –Lyon a été plusieurs fois évoqué, notamment en 2015, lors de la création des nouvelles régions administratives. Une telle ligne mettrait Clermont-Ferrand à2 h 15 de Paris et permettrait de dédoubler l'axe TGV rhodanien très chargé. D'autres projets moins ambitieux mais plus réalistes ont également été proposés, comme le projet « Des trains pour tous » qui propose la modernisation des voies existantes et l'utilisation de trains à haut niveau de service[56]. Les temps de parcours seraient alors de2 h 30 mais avec des prix de billets plus faibles et une meilleure desserte des villes moyennes du centre.
Le Plan Rail Auvergne 2009-2013 a permis, en cinq ans, de rénover significativement le réseau ferré auvergnat[57]. ToutefoisAurillac etLe Puy-en-Velay ne disposent pas de relation directe en train avec l'Île-de-France.
La ligne qui relie Clermont-Ferrand à Lyon comporte des tronçons sinueux et non électrifiés, notamment entreRoanne etLozanne. En 2016, il fallait entre2 h 15 et2 h 44 pour relier les deux villes[58]. L'amélioration de cette liaison est souhaitable car elle permettrait à l'Auvergne de bénéficier des avantages de lagare de la Part-Dieu pour l'accès à laLGV Méditerranée et aux futures lignes Rhin-Rhône porté par l'association ALTRO.
Les lignesClermont – Nîmes etClermont – Béziers souffrent d'une faible fréquentation et leur avenir reste incertain[59].
Depuis le, la région gère le serviceTER régional dans le cadre d'une convention avec la SNCF. Le périurbain allant deMoulins àBrioude (via Vichy principalement) concentre la plus importante part des services avec un cadencement lentement mis en place depuis. En, le serviceTER Auvergne comptait266 trains en circulation par jour, quinze lignes,7,1 millions de voyages annuels et84 gares pour un budget de140 millions d'euros (22,4 millions de recettes commerciales)[60].

L'Auvergne est habitée depuis plus de 15 000 ans. Ses habitants ont donc pu voir les éruptions volcaniques à l'origine des volcans les plus jeunes de la chaîne des Puys (4 000 à 12 000 ansav. J.-C.). On estime qu'avant la bataille de Gergovie, vers 250 à 50av. J.-C., la population des Arvernes (les Gaulois les plus riches de la Gaule Antique) était de l'ordre de 200 000 à 300 000 personnes[62].

En 2013, laRégion Auvergne comptait 1 357 668 habitants[64] mais la partie correspondant à l'ancienne province ne compte que 885 288 habitants[o]. Les quatre départements auvergnats sont ceux où la population vit en moyenne le plus en altitude et s'inscrivent dans ladiagonale du vide. Leur densité de population moyenne n’est que de 52 habitants/km2. Les départements de l’Allier, du Cantal, et la moitié ouest de la Haute-Loire sont marqués par une faible natalité et un vieillissement de la population.
À l'origine très rurale, lapopulation auvergnate tend à s'urbaniser : plus de sept habitants sur dix vivaient en ville en 2016. Grâce à l'attractivité de l’agglomération clermontoise et l’arrivée de jeunes familles, le Puy-de-Dôme limite cette tendance à la baisse[65] et concentre plus de 50 % de la population régionale.
Clermont-Ferrand se trouve au milieu d’un couloir urbain dynamique de 601 000 habitants qui s'étend de Vichy à Issoire en suivant l’Allier[66]. Grâce au solde migratoire positif, les quatre départements ont malgré tout gagné 20 000 habitants entre 2007 et 2014[67].
L'Agence régionale de développement des territoires d'Auvergne (ARDTA) et l'INSEE ont établi une typologie des « bassins de vie » de la région qui identifie six types de bassins de vie aux caractéristiques différentes. La première est constituée par la grande agglomération de Clermont-Ferrand. Celle-ci stimule des bassins de vie suburbains grâce à son attraction économique. Les agglomérations moyennes de Moulins, Vichy, Montluçon et Aurillac se placent en situation intermédiaire.
À l'opposé, deux types de zones rurales en difficultés se font face. La première correspond à des territoires de moyenne montagne habités par une population âgée et majoritairement agricole. Dans le Cantal, près de 17 % des personnes âgées de plus de75 ans vivent sous le seuil de pauvreté alors qu'elles ne sont que 9,3 % en Auvergne-Rhône-Alpes[63]. La deuxième se retrouve enBocage bourbonnais ou dans leLivradois. Il s'agit de bassins de vie ruraux socialement fragiles[63] et plus touchées par le chômage[63].

Les principaux foyers de peuplement se trouvent près des cours d'eau (Allier,Tiretaine), les places de marché (Brioude) et les bassins industriels :Clermont-Ferrand,Cournon,Thiers (coutellerie),Vichy,Aurillac. Les villes représentent plus de 70 % de la population, tandis que les campagnes, après un fortexode rural au début duXXe siècle ont perdu l'essentiel de leur population. L'Auvergne compte six villes dont l'aire urbaine dépasse 50 000 habitants[p].Clermont-Ferrand représentait plus du quart de la population de l'ancienne région Auvergne et quasiment la moitié de celle de la région historique. L'ensemble urbain a accédé au rang demétropole le[68].
| Ville | Population 1999 | ||
|---|---|---|---|
| Commune | Agglomération | Aire urbaine | |
| Clermont-Ferrand | 141 004 | 258 541 | 409 558 |
| Vichy | 26 915 | 60 877 | 80 194 |
| Montluçon | 44 074 | 60 993 | 78 477 |
| Le Puy-en-Velay | 22 010 | 42 608 | 66 129 |
| Moulins | 22 667 | 40 050 | 58 355 |
| Aurillac | 32 718 | 36 096 | 56 830 |
| Thiers | 14 950 | 18 281 | 51 492 |
| Issoire | 14 778 | 14 548 | 27 502 |
| Riom | 19 324 | 25 052 | Clermont-Ferrand |

Les recherches d'Emmanuel Todd ont montré que lesystème familial dominant en Auvergne est celui de lafamille souche[70], avec une nuance pour le département de l'Allier où on voit la domination de la famille souche de type incomplet. Ce schéma anthropologique tend à favoriser une attitude d'acceptation de la société telle qu’elle est, sans contestation majeure, mais avec le souhait constant d'améliorer les conditions de vie sociale. Ce type familial exalte sa différence, sonethnocentrisme et son attachement aux liens du sang. Dans les deux tiers ouest de la région on note également la présence sporadique de familles communautaires, notamment à l'ouest de l'Allier ce qui expliquerait certaines tendances électorales[70].
La région se trouve sous l'influence de deux aires culturelles et politiques contradictoires. La première, celle du « mouvement », trouve son centre directeur versMontluçon et lesCombrailles. La seconde, celle de « l'ordre établi », a son centre directeur enAubrac. Dans la première, le vote communiste a eu longtemps une place prépondérante. Dans la seconde, les valeurs de la droite traditionnelle et de la religion catholique restent profondément ancrées. Entre les deux, une large bande médiane allant dubocage bourbonnais à laChâtaigneraie oscille entre ces deux tendances. La région de Clermont-Ferrand, ville où la franc-maçonnerie a une implantation très ancienne, est une terre socialiste. La région d'Aurillac a longtemps été radicale, la région deSaint-Flour est très conservatrice et celle de Brioude a longtemps été anticléricale[71].
Pierre Charbonnier note qu'en Auvergne, le « notable » a longtemps tenu une place essentielle dans la vie politique. Propriétaires terriens, industriels ou alors médecins, on a vu de véritables lignées dynastiques se constituer, comme celles desDormoy[72].
Parmi les hommes politiques auvergnats célèbres, figurentÉtienne Clémentel, un des pères de la technocratie et de l'intervention de l'État dans l'économie en France, et plusieurs présidents de la république :Paul Doumer,Georges Pompidou etValéry Giscard d'Estaing.
L'Auvergne connaissait en 2016 un des taux d'emploi les plus élevés de France[q] (91,1 % contre 89,8 % en moyenne nationale)[63]. Ce score est à la fois dû à la présence d'industries dynamiques mais aussi à une forte propension de la jeunesse à chercher du travail dans les régions voisines[73].
En 2018, les quatre départements auvergnats comptaient environ 533 182 emplois[74]. L'emploi public et l'agriculture sont très représentés ainsi que les activités industrielles (26 % du total contre 18 % en France). Le secteur tertiaire, très varié dans sa composition, représente 64 % du total. Cette proportion est inférieure à la moyenne nationale et les activités scientifiques, techniques et de service aux entreprises y sont insuffisamment développées[75].
Les cinq principaux employeurs se concentrent sur l'agglomération clermontoise :Michelin, leCHU de Clermont-Ferrand,Limagrain, leconseil départemental du Puy-de-Dôme et la ville deClermont-Ferrand.

L'Auvergne est une terre de prédilection pour le rugby:
Le Clermont Foot 63 est un club defootball fondé en1984 et basé àClermont-Ferrand. Il a été créé sous le nom deClermont Football Club par la fusion de deux clubs de la ville, leStade clermontois et l'Association sportive montferrandaise. Après avoir connu de graves difficultés en 1990, le club est reparti sous le nom deClermont Foot et a accédé à laLigue 2 en 2003 puis à laLigue 1 en 2021. C'est le premier club auvergnat à évoluer à ce niveau. Il dispute ses matchs à domicile austade Gabriel-Montpied. Ce succès fait de Clermont-Ferrand une des rares villes françaises à posséder à la fois une équipe de football évoluant en Ligue 1 et une équipe de rugby dans leTop14[78],[79].
Le club d'athlétismeClermont Athlétisme Auvergne est lui aussi très dynamique. Créé en 2002 il comptait cinq sections locales et 2 769 licenciés en 2015. Il a toujours figuré dans le top 5 du classement des clubsFFA et a terminé premier en 2015 au palmarès FFA national mixte[80]. Plusieurs de ses membres sont des champions de classe mondiale comme le perchisteRenaud Lavillenie et le coureur de haiesGarfield Darien[80].
Le journal clermontoisLa Montagne a été créé en 1919. Il est devenu le grand quotidien régional du Massif Central à partir des années 1960[81]. En 1972, le journal donnera naissance au groupe de presseCentre-France. Celui-ci a pris progressivement des parts majoritaires dans de nombreux quotidiens régionaux. En 2017, il couvre non seulement les quatre départements auvergnats et les trois départements limousins mais aussi cinq des six départements du Centre-Val de Loire ainsi que les départements de la Nièvre et de la Loire. Au total il distribue plus de 400 000 exemplaires par jour et réalise une audience de plus de1,3 million de lecteurs par jour[81].
En 1945 l'État crée la station régionale « Radio Clermont-Auvergne ». Celle-ci est devenu après différentes évolutions la stationFrance Bleu Pays d'Auvergne[82]. Elle couvre la totalité des départements de l'Allier, du Cantal et du Puy-de-Dôme ainsi que l'ouest du département de la Haute-Loire. C'est une des stations les plus écoutées dans la région de Clermont-Ferrand[83].Logos FM est une station musicale et culturelle régionale qui est née à Vichy puis s'est installé à Chamalières. Elle couvre aujourd'hui un bassin d'un million d'habitants. RVA est une radio créée au milieu des années 1980[84], elle diffuse un programme généraliste sur une grande partie des quatre départements régionaux[85].
Dans le sud de l'Auvergne,Jordanne FM est une radio associative d'Aurillac qui s'est développée et est devenu une station régionale diffusant sur le Cantal, le Lot, l'Aveyron et la Corrèze. Aucune radio commerciale auvergnate n'a su imposer un réseau sur la totalité de la région. C'est une radio Aveyronnaise,Radio Totem, qui a réussi à développer un réseau qui couvre une grande partie du Sud de l'Auvergne après avoir établi un bureau à Aurillac. Celui-ci produit un programme spécifique pour la région.
France 3 Auvergne est une des vingt-quatre antennes de la chaîneFrance 3 du groupeFrance Télévisions. Elle a été créée en 1964 à son emplacement actuel, au château Saint-Victor àChamalières. Elle dispose de bureaux dans l'Allier (àMoulins), leCantal (àAurillac) et laHaute-Loire (auPuy-en-Velay). Elle produit quotidiennement des journaux régionaux et des journaux locaux pour l'agglomération clermontoise ainsi que des magazines sportifs, économiques et politiques.


À la rentrée 2014, les collèges et lycées des quatre départements accueillaient plus de 105 500 élèves et les établissements de l'enseignement supérieur près de 45 000 étudiants, dont plus de 32.000 dans l'Université Clermont-Auvergne. Cette dernière a obtenu la marque d'excellence « Label I-Site » en 2017[86]. L'apprentissage a concerné plus de 9 000 jeunes. Les jeunesauvergnats présentent un taux de scolarisation plus élevé que la moyenne nationale aussi bien dans le secondaire que dans le supérieur. Leurs résultats aux examens sont plus favorables (89 % de réussite à l'ensemble des Bac contre 87 %, 85 % contre 84 % au CAP). Les jeunes sans diplôme et ne poursuivant pas leurs études sont moins nombreux que dans le reste du pays (10 % contre 12 %)[75].
L'Auvergne est également l'un des premiers pôles de recherche en France. En plus de ses 45 000 étudiants elle n'accueillait pas moins de 6 000 chercheurs[87] en 2011, dans les domaines de la chimie, des pneumatiques, de l'acier, des sciences médicales et pharmaceutiques, dans la recherche agronomique, dans les biotechnologies, la sismologie, la météorologie. Elle compte aujourd'hui quatreEPST (INRA,CNRS,Inserm,IRSTEA), leBRGM, deux pôles de compétitivité dynamiques (Céréales Vallée etViaMéca), elle participe auCancéropôle CLARA et au pôle de compétitivité Elastopôle.
Six grandes écoles d'ingénieurs sont reconnues internationalement : l'ISIMA (Institut supérieur d'informatique, de modélisation et de leurs applications),Polytech-Clermont (Institut des sciences de l'ingénieur),SIGMA Clermont (mécanique et chimie), l'ESC Clermont (École supérieure de commerce de Clermont-Ferrand),Agro Paris Tech ENGREF (École Nationale du Génie Rural des Eaux et des Forêts), VetAgro Sup (Institut d'enseignement supérieur et de recherche en alimentation, santé animale, sciences agronomiques et de l'environnement)[87].
Malgré son faible marché local la région a développé de nombreux champions nationaux et internationaux tournés vers l'exportation tels queMichelin,Limagrain (semences),Aubert et Duval (aéronautique),MSD-Chibret (pharmacie),Bigard (entreprise) &SOCOPA (viande),Centre-France-La Montagne (presse quotidienne régionale),Volvic-groupe Danone (eau minérale). La plupart de ces champions exportent plus de 75 % de leur production dans le monde entier. L'Auvergne compte aussi de nombreuses PME dynamiques qui bénéficient d'un réseau de formation supérieure de qualité centré sur la capitale régionale. Clermont-Ferrand comptait six grandes écoles et 45 000 étudiants en 2015, ses deux universités ont été réunies en une seule en 2017[88]. Le thermalisme et le tourisme offrent une ressource non négligeable à la région.

L'Auvergne est une région relativement industrielle, puisque la part de l'industrie dans la population active en 2015 s'élevait à 18 % (80 000 emplois) contre 13 % pour la moyenne nationale. Toutefois, de 2005 à 2015, l'industrie auvergnate a perdu un cinquième de ses emplois[89],[90]. Le tissu industriel est diversifié : pneumatiques (Michelin), élastomères (Trelleborg Industrie), industries métallurgiques (Aubert et Duval,Constellium), mécaniques (Valeo), pharmaceutiques (MSD-Chibret,Thea), Câbleries (Groupe Omerin)[91]… Il s'appuie aussi sur des traditions industrielles anciennes (coutellerie à Thiers, métallurgie à Issoire, dentellerie au Puy, parapluies à Aurillac).
La principale industrie auvergnate est celle dupneumatique.Michelin était la première[r] entreprise mondiale du secteur en 2021[92],[s], elle est implantée dans195 pays. L'entreprise a gardé son siège social et son centre directeur à Clermont-Ferrand, c'est un cas unique en France car la quasi-totalité des autres entreprises du CAC40 a son siège à Paris ou en région parisienne[93]. Aujourd'hui encore l'entreprise emploie 14 000 personnes à Clermont-Ferrand notamment dans les services administratifs ou dans la R&D. Au nord de la ville, le centre de recherche de Ladoux reste le plus important du groupe au niveau mondial (2 500 salariés)[94]. L'entreprise concurrenteDunlop est installée àMontluçon.
En 2016 l'Auvergne se situait au4e rang national pour son industrie pharmaceutique. Le secteur représentait 1,8 milliard d’euros de chiffre d’affaires et faisait vivre 3 600 salariés[95]. Trois sites majeurs sont installés près de Clermont-Ferrand. ÀVertolaye le site deSanofi produit descorticostéroïdes. À RiomMSD Chibret produit des médicaments ophtalmologiques, antibiotiques et antiparasitaires.Thea, également spécialisée dans l'ophtalmologie, est le premier groupe européen indépendant dans ce domaine et possède des filiales dans vingt pays d'Europe[96]. Le Groupement des Industries du Médicament de la Région Auvergne (Gimra) réunit37 entreprises comme Quantel Medical (équipement laser et à ultrasons) ou TVM (ophtalmologie vétérinaire)[97].

En 2003 le secteur de la métallurgie et des équipements mécaniques en Auvergne représentait 23 000 salariés soit 23 % des salariés industriels[t]. L'activité liée aux métaux se concentre dans les environs deThiers,Issoire etDompierre-sur-Besbre.
À Thiers, lacoutellerie est une activité multiséculaire et fournit encore 80 % de la production nationale[98]. De nombreusesPME y exercent leurs activités principalement dans ledécolletage. Aujourd'hui, la ville est reconnue comme étant la capitale française de la coutellerie et représente un importantbassin coutelier au niveau mondial[99].Aubert et Duval (aciers spéciaux) exploite la plus puissantepresse hydraulique du monde occidental avec 65 000 tonnes de puissance installée en 1974 à Issoire[100] et uneaciérie électrique auxAncizes. Toujours à Issoire,Constellium produit des pièces d'aluminium pour l'industrie aéronautique etIssoire Aviation produit également des pièces pour l'aéronautique et desavions légers. L’équipementierValeo produit des accessoires pour automobiles etPSA Peugeot Citroën exploite àDompierre-sur-Besbre une fonderie où l'on fabrique des pièces de freinage. ÀAmbert, leGroupe Omerin est devenu un chef de file mondial dans le secteur des câbles électriques, gaines tressées et éléments flexibles spéciaux[101], il est devenu le 1er fabricant mondial de fils et câbles isolés en silicone et le 1er tresseur européen de fil de verre[102].
Avec 26 200 emplois en 2015, l'agriculture représentait 5 % des emplois régionaux (le double de la moyenne nationale : 3,1 %)[103]. En moyenne, La valeur de l’ensemble des productions agricoles approchait2 milliards d’euros. La production de viande bovine arrive largement en tête (41 % de la production agricole auvergnate). En 2010, l’agriculture occupait plus d’1,5 million d’hectares en surface agricole utilisée, soit 57,3 % du territoire régional. Le reste du territoire est occupé par des surfaces boisées (742 000 ha) et par des friches (342 000 ha)[103].
L'agroalimentaire est forte et a développé quatre filières d'excellence : la filière céréales qui s'appuie sur les productions de laLimagne, la filière viande avec des productions bovines reconnues (racesSalers) mais aussi ovines, porcines et aviaires, la filière lait (cinqAOP fromagères) qui compte 9 000 producteurs de lait et la filière boissons (109 sources d'eaux minérales et numéro 1 en Europe avec six marques nationales ou internationales)[104],[105]. La sylviculture, la production de miels, de confitures et de fruits confits sont des activités anciennes mais toujours présentes.
Dans lesLimagnes on pratique les grandes cultures : céréales (blé, orge, maïs), oléagineux (colza,tournesol) etbetteraves sucrières. Au total270 000 hectares sont consacrés à la production céréalières et c'est à Clermont-Ferrand que se situait l'usine française de transformation de betteraves la plus méridionale. L’entrepriseLimagrain est devenue le quatrième plus grandsemencier mondial[106]. Elle a établi son siège social àSaint-Bauzire, près de Clermont-Ferrand. Cette société dispose d'un réseau de recherche composé de50 stations de sélection, sept laboratoires debiotechnologie et trois laboratoires de recherche sur les ingrédients. Elle investit plus de 14,6 % de son chiffre d'affaires enrecherche et développement (60 millions d'euros) et emploie quelque 2 000 chercheurs[107], ce qui en fait, avec l'INRA etMichelin, l'un des principaux pôles de recherche de la région. Jacquet (leader français de la boulangerie industrielle) et Domagri (filiale de Limagrain) disposent d’installations ultra-modernes pour le travail du grain. Parallèlement à la production de céréales et à l'activité de meunerie, une industrie tournée vers l’alimentation animale se développe (Alivert, Jambon SA, Pet Food Plus, Thivat Nutrition Animale)[104]. Dans la Haute-Loire, la culture de lalentille verte du Puy est localisée sur les plateaux duDevès. C'est le premier légume à avoir obtenu uneAOC. Dans le Cantal, la culture de la lentille blonde a été relancée sur laPlanèze de Saint-Flour.
L'Auvergne bénéficie de nombreuses sources d'eau minérale naturelle plate ou naturellement gazeuse, dont plusieurs sont commercialisées (Vichy Célestins etVichy Saint-Yorre,Châteldon,Rozana, etc.). La plus connue, l'eau deVolvic, n'a jamais été utilisée en thermalisme. Très faiblement minéralisée, elle est classéeeau de source aux États-Unis.Le secteur des eaux minérales est particulièrement bien représenté avecVolvic, mais aussi leGroupe Alma (Saint-Yorre,Vichy Célestins,Chateldon etRozana),Sainte-Marguerite, Châteauneuf, Saint-Diéry,Saint-Géron,Arvie,SMDA (Mont-Dore), Aquamark (Laqueuille), etc. La société Audebert Boissons produit descolas et d'autres sodas vendus sous la marque « Auvergnat ». À Aurillac, la Distillerie Couderc produit les liqueurs de gentiane et différentes crèmes de fruits.
Dans sa partie montagneuse, l'Auvergne est une région d'élevage extensif orientée vers la production delait et deviande. C'est le berceau de laracebovinesalers et dans une moindre mesure de la raceaubrac (Cantal). On y élève aussi beaucoup lacharolaise. Laferrandaise est une race locale ancienne qui se développe à nouveau.
Essentiellement orientée vers la viande de boucherie, l’industrie des viandes s’appuie également sur l’élevage de volailles (dix labels rouges), l'élevage porcin (appellation « Porc d'Auvergne ») et les salaisons. La production de viande bovine est bien représentée dans l'Allier, ainsi que dans lesCombrailles qui s'est spécialisé ces dernières décennies dans la production de broutards de racecharolaise destinés à l'exportation. Dans l'est de laHaute-Loire leFin gras du Mézenc est une AOC de viande bouchère produite avec des animaux engraissés avec le foin des prairies d'altitude. L'Auvergne organise chaque année en octobre le « Sommet de l'Élevage » àCournon-d'Auvergne, première manifestation de ce type en Europe.
Les quatre plus grands groupes industriels du secteur sont Arrivé Auvergne,Socopa,Doux et Celvia[104].

L'Auvergne est une région importante pour la production defromages. En 2011 elle produisait le quart de la production française de fromages AOP avec 50 000 tonnes[108]. Cinq appellations agricoles fromagères bénéficient de la protectionAOP :Bleu d'Auvergne,Cantal (en trois affinages : jeune, entre-deux, vieux),Fourme d'Ambert,Salers,Saint-nectaire. La production est riche et variée : legaperon, le chèvreton du Forez, lemurol, le pavin, le crottin d'Ambert, la fourme de Saint-Anthème ou le chapelou sont des produits appréciés. Les plus grandes entreprises françaises sont implantées dans la région :Sodiaal (Candia),Savencia Fromage & Dairy,Lactalis,Les Fromageries Occitanes,Société laitière des volcans d'Auvergne et d'importantes PME régionales se sont développées : Dishamp, Walchli, Garmy…
En 2014, le secteur Bois auvergnat employait environ 12 000 personnes réparties sur environ 4 000 entreprises et comptait 7 550 salariés (7 % en exploitation forestière, 13 % en1re transformation, 74 % en2e transformation et 6 % en négoce)[109].
Dans le nord de l'Allier, laforêt de Tronçais (10 400 ha) est aussi une curiosité touristique. Cette haute futaie dechênes est une des plus grandes d'Europe, elle a été créée à l'époque deColbert pour les besoins de lamarine. Elle produit unbois de très haute qualité qui est utilisé par exemple pour la fabrication des tonneaux des grands crus.
L'Auvergne a aussi développé un pôle de santé et de loisirs fort avec les stations thermales de Vichy, du Mont-Dore, de Châtel-Guyon, entre autres. Elle compte dix stations thermales :
L'association Thermauvergne inclut également deux stations immédiatement frontalières de l'Allier :Bourbon-Lancy, située dans le département deSaône-et-Loire, etÉvaux-les-Bains, située dans le département de laCreuse (maisSaint-Nectaire ne fait pas partie de cette association).Vichy, sous l'impulsion deNapoléonIII, est devenue à partir du milieu duXIXe siècle la « Reine des villes d'eaux ». La station thermale deLa Bourboule dans le Puy-de-Dôme, créée en1875 à la suite de la découverte des eaux thermales, fut un centre touristique d'importance, notamment autour de1900, lorsque 10 000 curistes y venaient chaque année. La fréquentation est aujourd'hui bien plus faible.
En 2014 le chiffre d'affaires du tourisme auvergnat s'élevait à2,5 milliards d'euros. On y a compté34 millions de nuitées (dont 37 % sont des nuitées marchandes) pour 170 000 lits touristiques marchands (principalement en campings, hôtels et meublés de tourisme) et 410 000 lits en résidences secondaires.

Chaque année, la région enregistre environ10 à 11 millions de nuitées dans les hébergements marchands,5 à 6 millions de nuitées en résidences secondaires, et10 à 12 millions de nuitées réalisées chez des parents ou amis[110]. D'après les travaux conduits par l'Observatoire régional du tourisme « SPOT Auvergne » cette clientèle touristique en séjour apporte annuellement entre1,2 et 1,4 milliard d'euros dans l'économie régionale. La consommation touristique totale se situe entre2,5 et 2,8 milliards d'euros et plus de 7 % duPIB régional.
L'Auvergne représente globalement entre 2,7 et 3 % de part de marché dans l'activité touristique nationale, en croissance régulière et totalise entre 12 000 et 25 000 emplois salariés liés au tourisme selon les mois, en raison de la forte saisonnalité. La clientèle néerlandaise représente 36 % de nuitées. 20 % de la clientèle française vient de l'ancienne région Rhône-Alpes et 18 % de l'Île-de-France. Trois sites majeurs accueillent un million de visiteurs chaque année[110]
Le tourisme vert est un point fort de la région. Elle compte deux parcs naturels régionaux, leparc naturel régional des Volcans d'Auvergne et leparc naturel régional Livradois-Forez, mais aussi70 sites de baignade en plan d'eau ou rivière, douze bases de loisirs, cinq plages labellisées « Pavillon Bleu », seize sentiers de Grande Randonnée, quatorze itinéraires équestres, huit voies vertes et 4 000 km d'itinéraires VTT balisés. Des sites exceptionnels comme lepuy Mary ou lePlomb du Cantal sont accessibles par téléphérique ou par la route. Lepuy de Dôme est desservi par le trainPanoramique des Dômes. De nombreuxsentiers de randonnée pédestre, équestre, cycliste et VTT sillonnent l'ensemble des massifs. On peut aussi y pratiquer les sports aériens comme le parapente, le deltaplane, l'ULM, le saut à l'élastique, la chute-libre, le parachute ascensionnel, la pêche, la chasse, le golf, l'escalade et la via ferrata, les parcours dans les arbres, ainsi que le tourisme fluvial.
Depuis le, le site de laChaîne des Puys et de laFaille de Limagne sont classés sur la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO[111],[112].
L'Auvergne possède également de nombreuses communes labellisées « Station Verte ».

La région compte huit routes historiques et touristiques :
| Bases de loisir dans l'Allier | Bases de loisir dans le Cantal | Bases de loisir dans la Haute-Loire | Bases de loisir dans le Puy-de-Dôme |
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La région compte plusieurs stations de ski alpin, les principales sontSuper Lioran sur lemassif du Cantal (60 km,45 pistes),Super-Besse (43 km,27 pistes) etLe Mont-Dore (41 km,31 pistes) dans lemassif du Sancy, soit au total 144 km de pistes pour le ski alpin. L'Auvergne dispose également de 900 km de pistes nordiques réparties sur12 domaines consacrés auski de fond[113]. On y pratique aussi leski joëring, leski de randonnée et la balade enraquettes ou entraineau.
La région possède quelques communes labellisées « Village de Neige ».
Stations de ski en Auvergne:
| Cantal | Puy-de-Dôme | Haute-Loire | Allier |
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Plusieurs festivals ont obtenu une renommée internationale:

Trois autres festivals connaissent un grand succès et une forte affluence :
Six territoires ont été labellisésVilles et Pays d'art et d'histoire par le ministère de la Culture et de la Communication : lePays de Billom-Saint-Dier, lePays du Haut-Allier, lePays d'Issoire, le Pays deRiom et la ville deThiers. Trois édifices sont classés au patrimoine mondial de l'Unesco et 2 235 Monuments historiques sont classés ou inscrits[110].
Leguide vert,le guide rouge gastronomique et lesCartes Michelin nés en Auvergne, contribuent depuis leur création au développement du tourisme en Auvergne et en France. En, le guide touristiqueLonely Planet a classé l'Auvergne au sixième rang des régions incontournables à découvrir dans le monde. Qualifiée par le guide de « joyau méconnu », elle intègre ainsi leTop 10 des régions à visiter en 2016.
L’Auvergne s’inscrit en grande partie dans l’aire linguistique de l'occitan[118],[119] auquel s'ajoutent des parties pour leCroissant, lebourbonnais d'oïl et lefrancoprovençal. Cela n'en fait pas pour autant une région véritablement méridionale. Située au centre-sud du pays, elle fait partie de la France médiane plus que de la France centrale ; c'est selon les mots dePierre Bonnaud une terre « intermédiaire » qui se trouve à la rencontre d’influences venant aussi bien du nord que du sud[120]. À la fois originaux et diversifiés les traits culturels caractérisant l’Auvergne dépassent largement les frontières étroites de la province historique[121].

La quasi-totalité du territoire auvergnat s’inscrit dans l’aire linguistique de l’occitan. En plus de l’auvergnat, d’autres langues apparentées étaient parlées dans la région tels que les parlers duCroissant (arverno-bourbonnais au nord-est etmarchois au nord-ouest) ainsi que l'aurillacois au sud-ouest du Cantal. On parlait le dialecte vivaro-alpin dans quelques communes du sud-est du Puy-de-Dôme. Les spécialistes classent l’auvergnat et les parlers du Croissant dans les ensembles supradialectaux dunord-occitan ou de l’arverno-méditerranéen. Ils classent l’aurillacois dans le groupe de l’occitan méridional[123],[124],[125],[126],[127].
Un dialecteromani propre à l'Auvergne, leromani auvergnat, est également parlé dans la région par lespopulations roms[128]. Il a été étudié et codifié par Joseph Valet[129],[130].
Les limites linguistiques de l’auvergnat ne correspondent pas à celles de l’ancienne province. On ne le parlait pas dans l’arrondissement d’Aurillac, mais il était parlé dans le sud du Bourbonnais (ligneMontluçon-Gannat-Vichy), leVelay, la moitié est de laCreuse, lePays d'Ussel et au nord de laLozère et de l’Ardèche. On peut utiliser deux systèmes graphiques différents pour écrire l’auvergnat : lanorme classique et l'écriture auvergnate unifiée spécialement conçue pour s'adapter aux spécificités de la langue et issue des évolutions de cette dernière. On distingue deux ou trois types de nuances dialectales pour cette langue : l’auvergnat septentrional, le plus répandu géographiquement, concentre 80 % de la littérature, l’auvergnat méridional parlé dans les deux tiers duCantal. Entre les deux, l’auvergnat médian (ou arverno-vellave) parlé de l’Artense au Velay combine de façons diverses les caractéristiques des deux groupes précédents. Plusieurs linguistes commeHenri Guiter,Hans Goebl,Jacques Allières,Jules Ronjat ouRoger Teulat choisissent de le regrouper dans la seule et unique catégorie de l’arverno-limousin[131],[132],[133],[134],[135],[136],[137],[138].
Levivaro-alpin est un dialecte parlé de l'extrémité est de la région jusqu'auxvallées occitanes d'Italie. En Auvergne, il est parlé à l'extrême sud-est duPuy-de-Dôme et duLivradois, à l'est d'Ambert et autour d'Arlanc[139].
L'aurillacois est une variété septentrionale dulanguedocien[140]. Il a été nommé « Dialecte carladézien » par le mouvement du revivalisme linguistique dufélibrige et guyennais par le géographe Pierre Bonnaud. Proche durouergat, il est classé dans le groupe « occitan méridional » par Jean Lhermet[141].
La moitié méridionale du département de l'Allier parle une langue de transition située en l'occitan et lalangue d'oïl et nommée langue duCroissant. Cette aire dubourbonnais croissantais est elle-même subdivisée. Une frange nord du département du Puy-de-Dôme y est aussi rattachée avec notamment une partie importante du canton deSaint-Eloy-les-Mines[142],[143].
L'ouest de l'Allier, autour deMontluçon, parle lemarchois qui se rapproche dulimousin[144]. Les deux tiers sud-est de l'Allier autour deVichy, de laLimagne bourbonnaise et de laMontagne bourbonnaise utilise l'arverno-bourbonnais[145] qui est lui un parler du Croissant plus proche de l'auvergnat.
L'université Clermont-Auvergne propose des cours d'occitan. La recherche universitaire est assurée au sein de deux laboratoires : le Centre d'Histoire Espaces et Cultures (CHEC) et l'Institut d'Histoire des Représentations et Idées dans les Modernités (IHRIM)149[146]. Un sondage de l’IFOP datant de 2012 indiquait que le nombre de locuteurs se situait aux environs de 80 000[147]. Ce nombre a probablement diminué car une grande partie d'entre eux étaient des gens âgés. Les dernières générations semblaient néanmoins développer une envie d'apprendre l'occitan et se montraient favorables à la valorisation de la langue[148]. L'UNESCO classe l'auvergnat dans la catégorie des langues sérieusement en danger.
Une querelle linguistique est apparue au cours des années 1970. À cette époque lemouvement nationaliste occitan a repris l’aire linguistique de l’occitan pour asseoir ses revendications politiques. Cette idéologisation a provoqué des réactions en Auvergne. Un groupe d’érudits locaux fortement impliqué dans la défense de la langue a tenu à se détacher de cette mouvance. Autour de l’universitairePierre Bonnaud et de l’association le Cercle Terre d'Auvergne, il a construit une théorie tendant à prouver que l’auvergnat est une langue ayant connu un développement distinct des autres dialectes occitans[149],[150]. Cette tentative est qualifiée de « sécessionnisme linguistique » par les occitanistes[151],[152],[153].

Sidoine Apollinaire naquit en 430 àLyon dans une famille de notables gallo-romains. Il fréquenta longtemps les allées du pouvoir et ses talents de poète furent remarqués par les officiels de l'époque qui lui demandèrent de composer leurspanégyriques. Il se retira dans la propriété de sa femme àAvitacum (Aydat) et devint ambassadeur des Arvernes puis évêque de Clermont, ce qui lui donna la charge de cette province à des moments troublés. Ses éloges restent très formels et n'ont qu'une valeur documentaire, mais sa nombreuse correspondance illustre ses qualités d'écrivain et apporte un témoignage sur cette époque lointaine.
Grégoire de Tours (539-594) est né à Clermont (ou peut être à Riom). Issu d'une famille aristocratiquearverne, il fut éduqué par son oncle paternelGallus,évêque de Clermont. Il fut ordonnédiacre et résida à labasilique Saint-Julien deBrioude jusqu'à son élection comme évêque de Tours en573. Il a écrit de nombreux textes religieux, mais ce fut surtout le premier historien de France. Son œuvre majeure est l'Histoire des Francs qui raconte l'histoire du pays des origines jusqu'auVIe siècle.
Gerbert d'Aurillac (945-1003) est probablement entré commeoblat à l'abbaye Saint-Géraud d'Aurillac où il fit de brillantes études. En 999, il devient pape sous le nom de Sylvestre II. Ce fut un humaniste « complet », longtemps avant la Renaissance. Il remit à l'honneur la culture antique et fut un brillant scientifique. Parmi tous ses travaux, on lui doit des traités de mathématiques, des traités ecclésiastiques et une nombreuse correspondance révélant ses qualités humaines.

L'Auvergne est un des principaux berceaux de lalittérature occitane et ce, depuis leMoyen Âge[154] comme en témoignent les écrits de nombreuxtroubadours tels que lecomteRobert IV Dauphin d'Auvergne ouPeire d'Alvernhe. A cette époque, la langue d'oc était aussi utilisée comme langue officielle dans certains écrits[155].
Dès leXVIe siècle, on voit apparaître des écrits en auvergnat dans la région de Clermont, seul endroit où l'instruction est présente. Il s'agit en certains cas de textes d'imitation[156].
AuXVIIe siècle, les écrivains locaux, issus de la bourgeoisie, forment une confrérieLau companhou do tour[157]. Chaduc et François Pezant écrivent desnoëls dignes d’intérêt. Ceux des frères Pasturel sont religieux et ceux des frères Laborieux sont satiriques[158]. Ces derniers décrivent la vie du vigneron alors que les frères Pasturel écrivent des chansons et des poèmes lyriques. Ils transcrivent l'Énéide de Virgile en vers burlesques auvergnats. À la fin duXVIIe siècle et au début duXIXe siècle, les auteurs auvergnats prennent part au débat d'idées.Jacques Jarsaillon écrit cinq comédies dramatiques remarquables par leur style, dontMargoutou,L'ivrogne etClaudine. Les études sur les coutumes locales et la langue sont nombreuses (Labouderre, Murat, Vinols, Deribier de Cheysac) et concernent toutes les parties linguistiques de l'Auvergne.
De la fin duXIXe siècle jusqu'au milieu duXXe siècle, la littérature en auvergnat se rétracte dans les petites villes et diminue en qualité de forme et de fond. Les auteurs se laissent influencer par les formes languedociennes et se limitent aux idées convenues. L'ambertois Régis Michalias se distingue dans cet ensemble. Il fut le premier lyrique à la manière auvergnate,Er d'un païzan etEr de loû su[159] évoquent la nature et font part de sentiments retenus.
Depuis 1970, le Cercle Terre d'Auvergne[160] et sa revueBïzà Neirà[161] ont permis à des locuteurs de s'exprimer[162].
Les revuesLo Convise d’Aurillac (et leurs éditions) etParlem! Vai-i qu'a paur! de Thiers (et les éditions de l’Institut d'études occitanes) complètent le paysage littéraire en auvergnat avec les récits d’Étienne Coudert, Josiane Guillot, Jean Roux, Félix Daval, Antoine Chapus, Hervé Quesnel et Christian Bonnet.

La littérature en aurillacois quant à elle connait une chronologie différente de celle de l'auvergnat. Il n'y a pas eu auXVIIe siècle de bourgeoisie cultivée pour promouvoir la langue. C'est à la fin duXIXe siècle et au début duXXe siècle qu'elle connait un véritable printemps grâce à l'heureuse influence dufélibrige[163]. Le poète fondateur de la littérature de cette langue est sans contesteArsène Vermenouze (1850-1910) qui décrit avec sensibilité le pays et les hommes de la terre d'Auvergne. À ce sujet, Pierre Bonnaud dit de son œuvre :« Dans ses alexandrins, la Haute-Auvergne déploie sa noblesse émouvante et sa simplicité majestueuse »[162]. Vermenouze associe le talent de poète à celui de conteur et devient le chef de file incontesté des félibres cantaliens : l'Escolo Oubernhato ou Escòla auvernhata. Le capiscol du mouvement ouvre le chemin à d'autres poètes tels que l'abbé Four ou le chanoine Francis Courchinoux. Leduc de La Salle de Rochemaure écrit lesRécits carladésiens.Antonin Dusserre, T. Laborie, F.Bourgade, J.-S. Mathieu ouFernand Prax ont poursuivi le mouvement avec l'appui de la revue régionaliste « laVeillée d'Auvergne ».
De nombreux écrivains français sont d'origine auvergnate. Leurs œuvres ne sont pas régionalistes mais elles témoignent de la vitalité intellectuelle et artistique de la région.


Blaise Pascal (1623-1662) est sans aucun doute le plus célèbre de tous les intellectuels auvergnats. Mathématicien, scientifique et philosophe de génie il a écrit lesPensées, œuvre considérée comme une des pièces maîtresses de la littérature française. D'autres penseurs auvergnats ont également œuvré dans le domaine de la philosophie et de la théologie :Génébrard (1535-1597) grand savant etthéologien,Antonin-Gilbert Sertillanges (1863-1948) philosophe moraliste,Teilhard de Chardin (1881-1955) scientifique et philosophe ouJoseph Malègue (1876-1940) écrivain prolifique porté par la foi.
De grands hommes politiques on marqué leur époque par leurs pensée :Michel de L'Hospital (1506-1573) auteur d'épîtres, de poésies et de traités politiques, l'historienJean Savaron (1566-1622) ou l'essayiste politiqueFrançois Montlosier (1755-1838).
De nombreux écrivains auvergnats ont fait partie de l'Académie française :Jean-Baptiste Massillon (1663-1742), prédicateur qui faisait l'admiration deVoltaire,Jean-François Marmontel (1723-1799) écrivain qui a excellé dans tous les genres et les poètesFrançois Maynard (1582-1646),Louis de Boissy (1694-1758),Dormont de Belloy (1727-1775),Jacques Delille (1738-1813),Sébastien-Roch Nicolas de Chamfort (1740-1794) etPierre de Nolhac (1859-1936),Jules Romains alias Louis Farigoule (1885-1972).
Parmi les nombreux romanciers on pourrait choisir de citerJules Vallès (1832-1885),Émile Clermont (1880-1916),Valery Larbaud (1881-1957),Amélie Murat (1882-1940), Paul Morand (1888-1976),Georges Bataille (1897-1962),Jean Montaurier (1906-1992),Pierre Schoendoerffer (1928-2012), cinéaste-écrivain,Georges Conchon (1925-1990), Richard Bohringer (1942-), aussi acteur.
Raymond Bruckberger (1907-1998), écrivain et cinéaste, aumônier de la Résistance, fut l'un des Cantaliens les plus bouillants de son temps.
Albert Londres (1884-1932) fut le premier journaliste moderne.

Plusieurs auteurs, le plus souvent originaires de la région, ont mis l'Auvergne au centre de leur œuvre :
Arsène Vermenouze (1850-1910) n'a pas seulement écrit en langue d'oc, il a également écrit de nombreux poèmes en français. Son recueilMon Auvergne fut primé par l'Académie française.Camille Gandilhon Gens d'Armes (1871-1948) a marqué son époque pars ses recueils de poèmes exaltant le patriotisme et l'amour de la terre natale.

Une des figures littéraires de l'Auvergne est certainementHenri Pourrat (1887-1959). Il a recueilli la littérature orale de l'Auvergne et a écrit des contes, des romans et des essais concernant la région. Son romanGaspard des montagnes a connu un immense succès.Antoine Sylvère (1888-1936) doit sa célébrité à son romanToinou : Le cri d'un enfant auvergnat.
Alexandre Vialatte (1901-1971) est à l'origine d'une œuvre universelle et originale mais il a aussi écrit de belles pages sur l'Auvergne etLucien Gachon (1894-1984) a décrit avec réalisme l'univers paysan dans ses romans.Jean-Pierre Leclerc (1950-2011) aime dépeindre la région dans ses romans.
Léon Geneix (1905-1990) est également une figure de la poésie auvergnate, notamment par son recueilLes jours qui passent, recueil témoignant de son amour de sa région et de sa passion pour la nature.

L'écrivainJean Anglade (1915-2017) est un des plus grands porte-paroles de l'Auvergne. Certains n'ont pas hésité à l'honorer du titre de « Giono ou Maupassant d'Auvergne ». Son œuvre est volumineuse, elle se compose de romans, de biographies, d'entretiens, d'ouvrages d'histoire, d'essais, d'albums illustrés, de poésies et de théâtre.

Claude Dravaine (1888-1957) a écrit plusieurs romans dont l'action se situe dans la région d'Ambert et siMarie-Aimée Méraville (1902-1963) était institutrice, elle fut surtoutromancière, auteur denouvelles etethnologue descontesauvergnats.Cécile Sauvage (1883-1927) a illustré le Livradois dans plusieurs de ses romans.

Aujourd'huiJeanne Cressanges (1929) est l'autrice de romans et d'essais reliés au Bourbonnais.
Cécile Beauvoir (1967) écrit ses romans de façon épurée et poétique pour rendre l'instant et les émotions dans toute leur intensité.
Marie-Hélène Lafon (1962), professeur agrégée de grammaire, est l'auteur de nouvelles, de prose poétique et de romans. Les personnages et les lieux lui sont inspirés par son pays natal situé entre monts du cantal etCézallier. Ses ouvrages écrits dans un style sensible et affûté ont été plusieurs fois distingués notamment par lePrix Renaudot et lePrix Goncourt de la nouvelle.
Cécile Coulon (1990), romancière, nouvelliste et poétesse a publié son premier roman à l'age de 16 ans. Elle obtient depuis un succès grandissant, plusieurs fois récompensé. Elle a souvent situé ses romans en Auvergne, région où elle est née et où elle vit.
L'écrivain américainClark Ashton Smith, pour le besoin de ses romans defantasy, a créé laprovince historique française fictive d'Averoigne. Son nom est sûrement inspiré de l'Auvergne, bien qu'il évoque également l'Aveyron[164].
Il existe depuis leMoyen Âge plusieurs formes liturgiques auvergnates. Les rares études concernant le sujet attestent dernièrement des découvertes réalisées à partir des manuscrits médiévaux et modernes. Les chercheurs commeMichel Huglo avaient commencé à analyser les différents livres liturgiques. La liturgie clermontoise rayonnait sur toute l'Auvergne médiévale. Mais d'autres grandes églises, dirigées par des chanoines ou des moines lettrés, s'étaient également dotées de liturgistes performants. Ainsi les chanoines deBrioude avaient réalisé des livres liturgiques et des pièces liturgiques différentes de celles de la cathédrale mère du diocèse. AuXVIIIe siècle, les chanoines deClermont avaient ajouté de nombreux saints auvergnats aux calendriers liturgiques du diocèse. Cela correspond au mouvement dugallicanisme. En Velay, les liturgies dudiocèse du Puy avaient adopté d'autres particularités.
Ces liturgies auvergnates étaient directement liées à la valorisation identitaire des personnages locaux et des saints locaux. Les Auvergnats ont donc prié leurs saints grâce à des pièces de chant et des oraisons composées en Auvergne par les moines deLa Chaise-Dieu, de Clermont, de Brioude etc. Les liturgies en Auvergne ont favorisé la forme des églises auvergnates en particulier dans l'iconographie et dans les thèmes utilisés dans les chapiteaux sculptés[165].
Dans les églises romanes du diocèse de Clermont, plusieurs chapiteaux représentent le Saint-Sépulcre. Pendant des années les chercheurs ont supposé l'existence d'offices liturgiques ayant un rapport avec le tombeau du Christ à Jérusalem. Avital Heyman a repéré pour l'Auvergne, la montée de la conscience d'une libération indispensable de la Terre sainte. Comme ailleurs en Europe, la dévotion pour le Saint-Sépulcre était particulièrement en vogue. Les clercs ne participant pas aux croisades, pouvaient cependant réaliser des prières pour aider spirituellement les croisés. La libération du Saint-Sépulcre motivait toute la chrétienté et le pape également. Dans de nombreuses églises, on proposait aux pèlerins de visiter des « copies » du Saint-Sépulcre afin de satisfaire les fidèles.
À Brioude, une relique du Saint-Sépulcre était exposée dans une chapelle éponyme. Un chapiteau du Saint-Sépulcre avait d'ailleurs était placé en face d'un chapiteau représentant un croisé triomphant de l'Islam. L'analyse des bréviaires auvergnats a montré récemment que plusieurs prières surérogatoires étaient récitées dans la cathédrale de Clermont afin de « libérer » le Saint-Sépulcre et la Terre Sainte. À Brioude, les chanoines récitaient un office du Saint-Sépulcre le 4 mars de chaque année. Cet office a été effectué par les chanoines jusqu'en 1789. L'iconographie de la chapelle Saint-Michel de la basilique de Brioude reprenait également le thème de la croisade. Ainsi, en Auvergne, de nombreuses églises étaient ornées de fresques et de sculptures représentant la croisade et le Saint-Sépulcre. Ce thème était mélangé aux thèmes mythologiques et moralisateurs. Les clercs avaient ainsi répondu à la dévotion croissante pour le Saint-Sépulcre. Ils soutenaient ainsi par leur prières et par leurs monuments, la libération du tombeau du Christ[166].
Les formules liturgiques particulières au diocèse de Clermont étaient encore utilisées avant Vatican II. Après la réforme, de nombreux saints auvergnats ont été supprimés des calendriers liturgiques auvergnats. Le clergé clermontois avait hésité (dans les années 1970) à fabriquer un bréviaire de Clermont (comme on le faisait jadis). La liturgie clermontoise est aujourd'hui remplacée par la liturgie romaine. Un missel de Clermont existe, mais il n'est que rarement respecté. Quelques fêtes de saints auvergnats font encore l'objet de liturgies particulières : on fête la Saint-Austremoine ou la Saint-Julien[167]. Mais beaucoup de saints auvergnats ou de vierges auvergnates, comme sainte Florine[168], ne sont plus fêtés. Depuis les années 2000, quelques reliques réapparaissent cependant lors des offices. Au hasard du vouloir du prêtre, il est encore possible de célébrer devant une relique d'Austremoine, etc. La rédaction des missels et des bréviaires en français n'a que très rarement intégré les anciennes liturgies « régionales » au profit du modèle romain, mais de nouvelles coutumes liturgiques naissent dans les paroisses.

L’École de Murol, comme l’école de Barbizon ou l’école de Pont-Aven, présente toutes les caractéristiques des écoles de peinture du paysage duXIXe et duXXe siècle français : un artiste majeur, une unité de temps et de lieu et une inspiration unique.
L'abbéLéon Boudal, curé de Murol, est à l'origine de l'école. Il a su accueillir une cinquantaine de peintres et les rassembler dans un mouvement pictural fort.Victor Charreton fut leur chef de file. Les autres éléments majeurs de l'école furentVladimir de Terlikowski, originaire de Varsovie,Armand Point etMario Pérouse, un industriel auvergnat. Le peintreriomoisCharles Jaffeux a également participé au mouvement. ÀMurol, les artistes ont été séduits par les paysages naturels de la montagne, notamment la neige et les ciels de montagne. Ils ont aussi pris comme modèles des habitants vaquant à leurs occupations. Ces peintres s'inscrivent dans un courantpostimpressionniste ou parfoisfauviste[169].

George Onslow est incontestablement le plus éminent des compositeurs ayant vécu en Auvergne. Né à Clermont-Ferrand (1784), il y est également décédé (1853). En dépit d'une renommée internationale, il resta toujours fidèle à sa ville natale, ce qui ne l'empêcha pas de fréquenter les plus illustres musiciens de son temps et d'être publié et diffusé partout en Europe par les plus grandes maisons d'édition. Un festival,LesSoirées Onslow, lui est consacré chaque été pendant la première semaine du mois d'août à l'initiative duQuatuor Prima Vista qui en est le fondateur.

Dans les années 1920,Joseph Canteloube[v] (1879-1957) collecte, harmonise, et orchestre le recueilChants d'Auvergne. Ceschants traditionnels font partie durépertoire classique et ont été enregistrés par de nombreux chanteurs, telle la sopranoMadeleine Grey qui les crée en 1926, lesbarytonsGérard Souzay puis Bernard Boucheix en 1966 et 2007,Victoria de los Ángeles en 1973,Frederica von Stade en 1985, etc.
Plusieurs compositeurs sont nés en Auvergne mais sont bien vite partis s’établir à Paris :Antoine Lhoyer,Emmanuel Chabrier,François George Hainl,André Messager,Antoine-François Marmontel,Roger Désormière, André Gannes etFrançois-Bernard Mâche. Seuls quelques-uns sont originaires d’Auvergne et y ont établi leur activité : c’est le cas d’Henri Thévenin (né à Vichy),Gilles Raynal (né à Saint-Flour) etBaudime Jam (né à Clermont-Ferrand).
D'autres ont résidé pendant des périodes plus ou moins longues en Auvergne, sans toutefois s’y installer :Jean-Philippe Rameau (originaire de Dijon),Isaac Strauss (originaire de Strasbourg), Pierre Angot (originaire de Neuville-lès-Dieppe) et Dominique Jayles (originaire de Toulouse).Daniel Meier (1934-2004) était originaire de Pau mais s'est établi définitivement en Auvergne en 1975.

L'orchestre national d'Auvergne est une formation de21 musiciens de niveau international créée en 1981 par le Conseil régional d'Auvergne et le ministère de la Culture. Il a été placé sous la direction deJean-Jacques Kantorow puis d'Arie van Beek et enfin deRoberto Forés Veses en 2012. Il est basé à Clermont-Ferrand et se produit dans la région, dans de nombreux festivals en Europe[w] et dans plusieurs villes du monde telles queTokyo,Osaka,New York,Philadelphie,Baltimore,Munich,Francfort,Amsterdam,La Haye,Zurich,Genève ouMilan. Son répertoire s'étend de la musique baroque à la musique contemporaine[171],[172]. Il a joué sous la conduite de chefs prestigieux commeEmmanuel Krivine,Gilbert Varga,Fabio Biondi ouHervé Niquet.
Au Moyen Âge, on a d'abord joué de la flûte, du fifre et du tambour. Lavielle à roue est arrivée ensuite. C'est un des instruments traditionnels les plus anciennement utilisés. Elle faisait office d'instrument universel car elle permettait à la fois de jouer la mélodie, l'accompagnement rythmique et l'accompagnement mélodique. Le joueur pouvait également chanter en même temps qu'il jouait. Les vielles utilisées en Auvergne sont d'abord venues de Paris et de l'est de la France. La fabrication àJenzat d'instruments très décorés est à l'origine de sa grande diffusion dans la région. AuXVIIe siècle on voit apparaître la cornemuse, appelée chèvre, cabre oucabrette à cause de l'outre faite en peau de chèvre. Lacornemuse bourbonnaise connait un succès plus tardif en Basse Auvergne grâce à la présence d'excellents facteurs locaux. Le violon était aussi très utilisé dans les campagnes.

Une grande page de la musique auvergnate s'est écrite à Paris. Dès le début duXIXe siècle l'immigration auvergnate se développe dans la capitale. Elle prend une très large ampleur avec l'arrivée du chemin de fer dans le Massif central. Les Auvergnats s'installent dans les faubourgs miséreux comme lequartier de la Roquette ou larue de Lappe, ils occupent des petits métiers (ferrailleurs, porteurs d'eau). C'est à cette époque que se créent les bals auvergnats. Il y a de nombreux banquets où l'on se retrouve par canton ou par corps de métier et où l'on danse labourrée. La cabrette que l'on équipe d'un soufflet placé sous le bras devient alors un instrument extrêmement populaire. Elle a un son puissant qui s'adapte bien aux ambiances bruyantes et ses nombreuses harmoniques permettent un jeu varié.
Après laguerre de 1870 la musique auvergnate devient à la mode dans tout Paris. On finit par compter plus de 200 bals auvergnats dans la Capitale. D'abord régionale, cette musique devient alors une musique urbaine prisée de tous. Un des plus grands joueurs de cabrette de cette époque futAntoine Bouscatel. Ce musicien originaire de lavallée de la Jordanne a connu un immense succès. Il tenait un bal « Chez Bousca » d'abordrue de Lappe puisrue de la Huchette. C'est peut-être lui qui, le premier, accepte d'associer l'accordéon à la cabrette. Cet instrument a été apporté par les immigrants italiens. Il a d'abord été accueilli avec réticence dans la communauté auvergnate mais le goût du public fut le plus fort. La présence de la manufacture Dedenis àBrive-la-Gaillarde a accéléré la diffusion de l'instrument dans le Massif central[173].


Un autre grand acteur de cette histoire musicale futMartin Cayla. Ce joueur de cabrette était originaire deSansac-de-Marmiesse. Il créa la maison de disques spécialisée dans la musique auvergnate « Les disques du soleil ». Son magasin de disques était le plus grand de Paris. Il signa tous les artistes auvergnats de l'époque et ses enregistrements, revenus dans les campagnes, servirent de modèle à tous les musiciens du Massif central. Cela produisit un phénomène d'unification et de standardisation du répertoire[174].
Après 1918 la musique jouée dans les bals auvergnats se métisse ; on joue des valses, des polkas, des mazurkas... La cabrette est peu à peu reléguée aux bals strictement régionaux. C'est la naissance d'un nouveau genre de musique : lemusette. En Auvergne, jusque dans les années 1960, on aime écouter les deux styles de musique et l'on ne se demande pas lequel est le plus authentique car les deux proviennent de la même source. L'accordéonisteJean Ségurel a connu un grand succès et aujourd'hui encore des artistes commeSylvie Pullès poursuivent la tradition.
Depuis lesannées 1970, lors de la vaguefolk, la musique de tradition orale estcollectée, enregistrée et mise à disposition du plus grand nombre pour que ce patrimoine soit le ferment de nouvelles créations. Aujourd'hui de nombreux groupes assurent des bals, concerts, spectacles comme Bouffard en trio, l'Auvergne Imaginée, Le Comité, La Compagnie Léon Larchet, La Chavannée, La Pastourelle de Roannes Saint Mary, Les Brayauds, Le Duo Artense, Virginie Basset, Anne-Lise Foy, Traucaterme ou encore Alain Bruel. Vielle, accordéons diatonique ou chromatique, cabrettes, violons et cornemuses se mêlent aux trombones à coulisse, trompettes, basses, batteries pour le plaisir de danser des polkas,mazurkas, valses,bourrées à 2 ou 3 temps.
Les plus anciens chants d'Auvergne sont probablement les « Chants de Plein Vent ». Il s'agit de simples mélodies psalmodiées sur des onomatopées qui variaient selon la saison ou le moment du jour. Ils accompagnaient les moments de la vie rurale. Les « Grandes » servaient à encourager les animaux à travailler. On note que certains d'entre eux sont composés sur une gamme différente de la gamme moderne ou des gammes antiques grecques ou romaines. Ce système musical original provient probablement de l'époque celtique[175]. Les « chants de moisson » comportaient des paroles.
Les « Baïleros » étaient des psalmodies au rythme libre qui permettaient aux bergers de communiquer entre eux à grande distance.
Les « Révéliés » étaient chantés par les enfants de maison en maison la nuit du1er mai ou au moment des fêtes religieuses pour obtenir de petites récompenses[176].
Les « Regrets » sont des chants mélancoliques comparables à ceux du troubadourAustan d'Orlhac.
Une grande part des chansons traditionnelles de la région sont simplement des versions arvernisées des chansons communes aux provinces paysannes françaises[162].
Depuis 1985 l’Agence des Musiques des Territoires d’Auvergne (AMTA) collecte le patrimoine oral de l’Auvergne (musiques traditionnelles, chants mais aussi contes, légendes, danses, langue…) ; elle a constitué un fonds documentaire qui, en 2016, représente plus de 1 000 heures d’enregistrements sonores, plus de800 heures de films, 10 000 photos, etc.[177].

La bourrée est la plus fameuse des danses d'Auvergne. AuxXVIIe et XVIIIe siècles,Lully,Rameau ouBach en firent des arrangements pour la cour,Madame de Sévigné raconte l'avoir vu à Vichy. Traditionnellement elle se dansait entre hommes ou entre femmes. Au début du siècle on la dansait souvent en tenant un bâton. La bourrée auvergnate a un rythme ternaire. Les pas sont glissés et ponctués de frappés, les danseurs ne se rencontrent pas. Les hommes se tiennent droit, un peu inclinés en arrière et la tête en avant, et gardent les poings relevés. Les femmes gardent le buste immobile en tournoyant, leurs bras restent en bas et le mouvement des pieds se fait discret sous les jupes.
La bourrée entre homme et femme conçue comme une poursuite galante serait plus récente. AuXVIIe siècle,Fléchier fut choqué par l’indécence d'une de ses variantes appelée la « goignade ». Il raconte que les danseurs font« des figures très hardies, des pas déréglés et toutes les parties du corps se démontent d'une manière très indécente »[178].

Très longtemps le costume paysan est resté simple et peu différent de ceux des autres provinces. Les vêtements étaient faits de chanvre que l'on cultivait sur place ou de laine marron, noire ou grise dans le bas pays. On portait des sabots en boulot ou en vergne dans les montagnes ou en noyer dans les plaines. Les hommes se coiffaient d'un chapeau de feutre à large bord. EnPays Brayaud ils portaient un tricorne de feutre noir. L'hiver on se couvrait d'une mante à cape qui descendait jusqu'aux chevilles appelée la « coubarte » ou la « saïle »[176].
AuXIXe siècle le costume régional s'individualise. Dans les montagnes les éleveurs adoptent la blouse de lin bleu ou noir comme dans d'autres parties du massif central. Les femmes se montreront plus conservatrices et seront les dernières à abandonner le costume régional. C'est certainement la coiffure qui était l'élément le plus original de leur tenue. La coiffe variait considérablement d'un pays traditionnel à l'autre. De nombreuses nuances de forme et de port permettaient à la porteuse de signifier son état, comme le deuil. En Limagne les femmes portaient un bonnet rond à bordure tuyautée très enfoncé. Les plus jeunes le portaient plus relevé sur le front, sans bordure mais avec un large ruban posé en papillon[162].



Située à la confluence d'influences provenant de toutes les parties de la France, l'Auvergne présente tous les types d'habitats traditionnels mais dans des proportions différentes pour chacun des quinze pays traditionnels[179].
Dans lesLimagnes et laPlanèze de Saint-Flour et dans une moindre mesure sur les plateaux défavorisés de laMargeride l'habitat est regroupé en villages. Partout ailleurs l'Auvergne se caractérise par un habitat dispersé. La structure la plus fréquente est celle du hameau de cinq à six maisons d'habitation, accompagnées de leurs granges et dépendances[180],[181]. L'habitat permanent ne dépasse pas les 1 000 mètres d'altitude (1 200 sur les versants est des massifs). Au-delà les bâtiments sont dévolus à des utilisations saisonnières (burons, granges). Dans le Cantal la date de construction, voire le nom du propriétaire, figurent fréquemment sur le linteau de la porte. En montagne, le « couderc », espace ouvert et commun, est l'un des éléments importants des villages. Les villages à « barriades » sont constitués de groupes linéaires de maisons jointives. En montagne on retrouve quatre types de maisons :
Dans les Limagnes les maisons sont regroupées et ont plusieurs étages. L'étable et les cuves de vin sont au rez-de-chaussée, la cave est au sous-sol. On monte à l'étage par un escalier extérieur qui donne sur un balcon, « l'estre », lui-même couvert d'un petit toit, le « courcour ». Les fermes isolées ont leurs bâtiments disposés en équerre ou en carré autour d'une cour.
La région se trouve à la rencontre de l'aire des « toits aiguës » et de l'aire des « toits plats ». Les toits « pointus » et à forte pente correspondent aux anciennes toitures en chaume. Elles sont maintenant couvertes delauzes, d'ardoises ou, éventuellement, de tuiles plates dans le Bassin d'Aurillac. Les toits à faible pente sont les toits « méridionaux », leur couverture est constituée entuile canal[183]. On les retrouve principalement dans les Limagnes et la moitié est de l'Auvergne. Entre les zones on trouve fréquemment une étroite zone de transition où les deux types de toit se côtoient.
La cuisine auvergnate traditionnelle a gardé la réputation d’être simple et roborative. D'originepaysanne, on y trouve souvent des plats à base dechoux. Avec lescochonnailles, ce légume est à l'origine de plats tels que lapotée, lechou farci, la pintade fermière aux choux, ou lasaucisse de choux. Dans l'Aubrac, lasoupe au fromage revient à la mode[184]. Lestripous d'Auvergne se composent d'une farce (20% de fraise de veau, 80% de pansette de veau ou d'agneau, oignon, ail, persil, épices) roulée dans une pansette demouton, le tout cuisiné au vin blanc. On les accompagne de pommes de terre, carottes ou lentilles…
Lessalaisons auvergnates ont une réputation de grande qualité : lejambon d’Auvergne et lessaucisses etsaucissons secs d'Auvergne bénéficient d'uneIGP depuis 2016. Le petit salé peut être accompagné delentille vertes du Puy (AOP) ou de lentilles blondes de la Planèze. Parmi lescharcuteries, les pieds deporc panés ou auvin blanc sont des mets réputés, ainsi que l'andouillette de Saint-Pourçain et le pâté thiersois. Lecoq et le chapon fermiers au vin de chanturgue, le gigot brayaude, la truite au lard (fario de la Sioule ou de la Cère), entourée ou farcie d'un morceau de poitrine fumée, ou les rillettes de canard sont des grands classiques de la table auvergnate.

Lesbourriols sont des petites galettes composées pour moitié de farine de sarrasin et de farine de blé alors que lapachade est une sorte de crêpe épaisse et croustillante cuite dans une poêle avec du beurre. Lesrissoles de Saint-Flour quant à elles sont fourrées avec une préparation à base decantal entre-deux et de fromage blanc.
L'ail rose de Billom est réputé pour son goût incomparable. Il est produit dans une aire géographique qui s'étend autour des communes de Billom, Reignat, Espirat et Glaine Montaigue.

Lapomme de terre, à la culture adaptée au climat d'altitude, est à l'origine de plats tels que latruffade, un plat composé de pommes de terre sautées et detome fraîche decantal. L’aligot est une purée faite avec latome du même fromage et de l’ail. Lepounti est un pâté sucré-salé duCarladès et de laChâtaigneraie. Lapatranque est un plat à base de cantal doux et de pain de campagne. Ces spécialités se retrouvent aussi enMargeride dans le sud de l'Aubrac et enViadène. La patia, plat type de lajasserie, est un gratin de patates cuit au chaudron avec ail, oignon, crème fraîche, sel et poivre.

Parmi les nombreux desserts, lapompe aux pommes, lescornets de Murat fourrés à la crème fraîche et lescarrés de Salers, sont les plus connus[185]. Lafouasse du Cantal est une grosse brioche au levain parfumée à l'eau de fleur d'oranger. Latarte à la tomme de Vic-sur-Cère est une spécialité locale mais les pâtisseries auvergnates les plus classiques sont lemilliard aux cerises et les tartes aux myrtilles du pays. Les friandises les plus fameuses sont bien sûr lespâtes de fruits d'Auvergne, les fruits confits et les confitures artisanales de la Limagne et de Clermont mais aussi lescroquets de Mauriac, les macarons de Massiac, les volcans dulac Pavin, les pralines de Randan et d'Aigueperse, lesmassepains d'Aigueperse, les tourtes macarons-myrtilles, l'aliéné de l'Allier, les noisettes de Salers, les chocolats de Royat, les chocolats à la verveine du Puy, les nougats, les miels artisanaux et les pains d'épices locaux.
Certainesappellations d'origine dans le domaine viticole d'Auvergne bénéficient de la protection de l'AOC :Côtes-d'auvergne,Madargue, Châteaugay, Chanturgue, Corent et Boudes sont les cinq dénominations locales. Il se produit aussi desbières,hydromels etcidres de façon artisanale ou fermière. Les eaux minérales sont nombreuses et variées. Lesliqueurs de gentiane (Salers,Avèze, Gentiane d'Or, gentiane d'Aurillac…) sont devenues emblématiques de la région comme laVerveine du Velay en Haute-Loire et les apéritifs et liqueurs à base de châtaigne (comme le birlou, le Tonton) dans l'ouest du Cantal. Le Marc d’Auvergne a obtenu uneIndication géographique protégée en[186]. Les distilleries Pagès, Balthazar et Couderc sont renommées dans le domaine des liqueurs.
LeBourbonnais a aussi ses spécialités : lepâté aux pommes de terre aussi appelé « pâté bourbonnais » est préparé avec de lacrème fraîche, lapompe aux grattons, lepiquenchâgne, la moutarde deCharroux, les dindes deJaligny, le parfait de Charolais, le canard à laDuchambais, le fromage deChambérat, les sucreries (pastilles et sucres d'orge de Vichy), les palais d'or de Moulins, les vérités deLapalisse, les crottes de marquis deLurcy-Lévis, l'aliéné de l'Allier. Côté boissons, on trouve levin de Saint-pourçain, qui détient l'AOC depuis 2009 et qui possède un cépage qui lui est propre, letressalier. La production est actuellement d'environ31 000 hl par an pour640 ha cultivés. De petits agriculteurs producteurs se sont également lancés dans la fabrication fermière de bière, de whisky bourbon ou d'absinthe notamment.
Marie Quinton (1854-1933), dite « La Mère Quinton » ou « La Belle Meunière », deRoyat est l'ambassadrice de la gastronomie auvergnate et l'aubergiste auvergnate la plus connue au monde avec son cabaret Belle Meunière à l'exposition universelle de Paris 1900 : latruite au bleu, le coq au vin deChanturgue, ses omelettes, la truite ou la sole « Belle Meunière ».
AuxXIe et XIIe siècles l'Auvergne a connu une remarquable efflorescence spirituelle et artistique. On ne compte pas moins de deux cent cinquante édifices religieux romans datant de cette époque et constituant un patrimoine culturel exceptionnel. Alors que les régions du nord de la France ont rapidement évolué vers l'art gothique, l'Auvergne a connu un développement plus lent et plus tardif, qui a légué des édifices romans de taille importante et de belle qualité. Cinq édifices situés autour de Clermont-Ferrand sont appelés « les églises majeures » du fait de l'homogénéité de leur architecture :Notre-Dame-du-Port,Saint-Nectaire,Saint-Austremoine d'Issoire,Notre-Dame d'Orcival etSaint-Saturnin. Elles ont toute l'apparence d'édifices construits en une seule campagne, probablement à partir du modèle de l'ancienne cathédrale romane de Clermont aujourd'hui disparue. Ils présentent une synthèse architecturale complexe, précise et tout à fait exceptionnelle dans l'art roman[187],[188].
L'Auvergne compte un grand nombre de villages et villes pittoresques. La majeure partie de la province, notamment la partie montagneuse, est restée à l’abri de l'industrialisation et a connu un fort exode rural ; cela explique pourquoi de très nombreux villages sont restés préservés et ont gardé toute leur authenticité. Neuf d'entre eux (Arlempdes,Blesle,Charroux,Lavaudieu,Montpeyroux,Pradelles[189],Salers,Tournemire etUsson) ont obtenu le label « Plus Beaux Villages de France ». Il est difficile de citer tous ceux qui peuvent retenir l'attention du visiteur :Brioude,Lavoûte-Chilhac,Saint-Arcons-d'Allier,La Chaise-Dieu,Chanteuges,Saugues[190],Chaudes-Aigues,Murat,Murol,Ébreuil,Saint-Saturnin,Saint-Floret,Champeix,Saurier,Courpière,Billom,Marcolès,Maurs-la-Jolie ouBesse-et-Saint-Anastaise en sont quelques-uns.
Dans la capitale, lecentre ancien de Clermont et levieux quartier de Montferrand sont dignes d’intérêt. De nombreuses villes ont gardé un centre particulièrement bien préservé, c'est le cas deThiers avec ses maisons à colombages,Riom, ancienne capitale ducale,Billom, siège d'une université au Moyen Âge, Le Puy-en-Velay, Aurillac, Moulins ouSaint-Flour, ville épiscopale.
À l'apogée de la féodalité, l'Auvergne s'est couverte de châteaux, les vicomtes de Clermont, lesseigneurs de Mercœur, lesbarons de Latour et dePolignac et lessires de Bourbon firent construire de nombreuses forteresses. Depuis leXIIIe siècle, ces bâtiments ont successivement subi les assauts de Philippe Auguste, de la guerre de Cent ans, des villageois, des guerres de Religion, de Richelieu, de Louis XIV et enfin de la Révolution. Avec un peu d'imagination, on ressent la puissance que représentaient au Moyen Âge les châteaux d'Anjony, d'Alleuze, deLéotoing dans les montagnes d'Auvergne ou deChavaniac dans le Brivadois ouMauzun dans le Livradois. Lechâteau de Châteaugay a conservé son beau donjon et ceux deMurol et dela Roche résistent au temps. Lechâteau de Tournoël entre Limagne et Monts Dôme a connu de grandes pages d'histoire.
À la Renaissance, les places fortes se transforment en demeures charmantes et deviennent la propriété de bourgeois ou de gens de robe. Le château dePesteils garda une fonction de surveillance. Les châteaux de Davayat ou d'Effiat ont un beaustyle Louis XIII. Lechâteau de Cordes dans les Monts Dore reçoit un jardin dessiné parLe Nôtre, celui deChazeron dans les Combrailles est agrémenté d'un perron et d'une galerie d'honneur. Si lechâteau de Villeneuve-Lembron fait transition entre Moyen Âge et Renaissance, celui deParentignat prend un tour très classique et celui deLa Bâtisse se remarque par la splendeur de ses jardins.
L'établissement de voies de communication modernes au travers des montagnes d’Auvergne a nécessité la construction d'importants ouvrages d'art. Certains, comme leviaduc de Garabit, sont devenus des emblèmes de la région.
L'astéroïde(22827) Arverniaporte le nomlatin de la région.
« Nord-occitan (limousin, auvergnat, provençal alpin) »
« Voir carte. »
« Il existe, çà et là, dans l’espace occitan, quelques velléités localistes, refusant de reconnaître l’unité de la langue d’oc, se référant à « des langues d’oc » […]. Les tenants de ces positions sont cependant extrêmement minoritaires, en termes de reconnaissance populaire (même si leur influence est parfois sensible en Provence, Béarn ou Auvergne). L’immense majorité des universitaires, comme l’immense majorité des militants, y compris les tenants actuels de la graphie mistralienne, admet l’unité de la langue d’oc dans sa diversité dialectale. »
« Tous deux[Qui ?] s’emparent avec volupté des travaux controversés du géographe auvergnat Pierre Bonnaud, qui arrache son Auvergne à l’ensemble occitan pour en faire la composante centrale d’une « médioromanie » linguistique à laquelle aucun romaniste sérieux ne croit. »
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