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| l'Authie | |
L'Authie àHem. | |
Localisation du cours de l'Authie | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 108,18 km[1] |
| Bassin | 1 305 km2[2] |
| Bassin collecteur | l'Authie |
| Débit moyen | 10,8 m3/s (Quend)[3] |
| Nombre de Strahler | 3 |
| Organisme gestionnaire | EPTB Authie[4] |
| Régime | pluvialocéanique |
| Cours | |
| Source | près de la route D176E |
| · Localisation | Coigneux |
| · Altitude | 131 m |
| · Coordonnées | 50° 07′ 50″ N, 2° 33′ 09″ E |
| Embouchure | laManche |
| · Localisation | entreQuend etConchil-le-Temple |
| · Altitude | 0 m |
| · Coordonnées | 50° 22′ 04″ N, 1° 36′ 44″ E |
| Géographie | |
| Principaux affluents | |
| · Rive gauche | Gézincourtoise, Pendé |
| · Rive droite | Quilliene,Grouche,Fliers |
| Pays traversés | |
| Départements | Pas-de-Calais,Somme |
| Cantons | Acheux-en-Amiénois,Pas-en-Artois,Doullens,Bernaville,Auxi-le-Château,Crécy-en-Ponthieu,Hesdin,Campagne-lès-Hesdin,Montreuil,Rue,Berck |
| Régions traversées | Hauts-de-France |
| Principales localités | Nampont,Auxi-le-Château,Doullens |
| Sources :SANDRE :« E5500570 »,Géoportail,Banque Hydro,OpenStreetMap | |
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L’Authie est unfleuve côtier du Nord de laFrance qui se jette dans laManche après un cours long de 108,18 kilomètres[1] sis dans les départements de laSomme et duPas-de-Calais, dans lebassin Artois-Picardie. Son cours, orienté ouest - nord-ouest, épouse la direction des autres fleuves côtiers du nord de la France, laCanche au nord, laSomme et laBresle au sud.
Son cours régulier, lié à la présence d'un puissantaquifère, a depuis longtemps attiré les hommes qui y ont développé une activité agricole encore dominante aujourd'hui. La vallée de l'Authie, autrefois frontière entre le royaume de France et les possessions desHabsbourgs d'Autriche et d'Espagne, occupée par de nombreux villages et de petites agglomérations, recèle un riche patrimoine architectural, abbayes et châteaux s'égrenant le long des rives du fleuve. Sonembouchure formant une vastebaie, comprise entreFort-Mahon-Plage etBerck, typique desestuaires picards, abrite unefaune et uneflore diversifiées attirant de nombreux visiteurs.
Le nom du fleuve est attesté, pour la première fois, en723 sous la formeAlteia[5]. Ce nom procède d'un type toponymique celtique (gaulois)[6] de sens inconnualtegia[5]. D'un point de vue phonétique : on a unepalatalisation de l'intervocalique /g/ > /j/, puis unamuïssement /j/ > /∅/, phénomène bien connu enlinguistique historique[5].
Un terme gauloisattegia est reconnu par Xavier Delamarre[7], au sens de « cabane, hutte » et dont sont issus les toponymes de typeAthée,Athis. Il s'analyse enad- (préverbe) ettegia (maison, cf. vieil irlandaisteg 'maison'; vieux galloistig, galloistŷ; vieux bretontig, bretonti 'maison'). Il est vraisemblable qu'Authie contienne le même élémenttegia précédé d'un autre préfixe. Le même auteur expliqueArthies (Artegiae 680) comme pouvant provenir d'un* Are-tegia, solution possible pour Authie, sachant que /r/ passe régulièrement à /l/ devant consonne[7],[note 1].

L'Authie prend sa source àCoigneux à 131 m d'altitude[8] (mais serait plutôt 104 m d'après IGN et géoportail), arrose la commune d'Authie et adopte une direction ouest - nord-ouest selon l'orientation tectonique générale des cours d'eau de cette région (Somme,Canche) recevant l'apport de son premier affluent notable, laQuilliene, àThièvres. Le fleuve baigne ensuiteDoullens où il conflue avec son principal tributaire (laGrouche),Auxi-le-Château, puisArgoules etNampont au nord de laforêt de Crécy, avant de se jeter dans laManche entreFort-Mahon-Plage (poulier) etBerck (musoir). En pénétrant dans leMarquenterre, l'Authie incline, à cause de l'action de petits affluents, leFliers en particulier, son cours vers le sud-est, puis forme, àGroffliers, unestuaire qui continue à se déplacer. Son cours sépare, peu aprèsAuxi-le-Château, les départements de laSomme et duPas-de-Calais, donc la régionHauts-de-France.

L'Authie entaille le vaste plateau incliné vers l'ouest occupant l'Artois et lePonthieu ; une couverture delimonspléistocène peu épaisse recouvre l'argile à silex et le socle decraie. Ce dernier apparaît sur les versants de la vallée du fleuve côtier qui l'entaille, tandis que le fond de celle-ci est composé d'alluvions.
Le profil en long du fleuve est assez régulier et caractérisé par une pente moyenne faible (1 ‰), plus forte en amont deDoullens (2,3 ‰), elle n'est plus que 0,4 ‰ en aval deDompierre-sur-Authie faisant de l'Authie un cours d'eau à écoulement lent[9].
L'ensemble du cours peut être divisé en plusieurs entités géographiques et paysagères[2] :
Depuis le regroupement des deux communes deFrohen-le-Grand, etFrohen-le-Petit, dans la nouvelle commune deFrohen-sur-Authie, l'Authie traverse quarante-quatre communes[note 3], vingt-deux dans chacun des deux départements et sixcantons[12] : dans le sens amont vers aval :Coigneux (source),Couin,Saint-Léger-lès-Authie,Authie,Thièvres,Thièvres,Sarton,Orville,Amplier,Authieule,Doullens,Hem-Hardinval,Occoches,Outrebois,Mézerolles,Frohen-sur-Authie,Béalcourt,Beauvoir-Wavans,Auxi-le-Château,Willencourt,Le Ponchel,Vitz-sur-Authie,Gennes-Ivergny,Boufflers,Tollent,Le Boisle,Labroye,Raye-sur-Authie,Dompierre-sur-Authie,Tortefontaine,Ponches-Estruval,Douriez,Dominois,Saulchoy,Argoules,Maintenay,Roussent,Nampont,Nempont-Saint-Firmin,Tigny-Noyelle,Villers-sur-Authie,Colline-Beaumont,Quend,Conchil-le-Temple.
Soit en termes de cantons, l'Authie prend source dans lecanton d'Albert, traverse lecanton d'Avesnes-le-Comte,canton de Doullens,canton d'Auxi-le-Château et a son embouchure entre les deuxcanton de Rue etcanton de Berck.
L'hydronymeAuthie se retrouve dans les neuf toponymes suivants :Authie,Authieule,Dompierre-sur-Authie,Frohen-sur-Authie,Raye-sur-Authie,Saint-Léger-lès-Authie,Vauchelles-lès-Authie,Villers-sur-Authie,Vitz-sur-Authie.
Vauchelles-lès-Authie n'est pas dans la liste des communes traversées, mais est voisine de Authie, Saint-Léger-lès-Authie et Thièvres.

L'Authie traverse une seule zone hydrographique« l'Authie » (E550)[1][note 4].
L'Authie bénéficie d'unbassin versant (de 1 305 km2)[2] extrêmement simple qui correspond à un val de l'Artois, où le fleuve, rectiligne, collecte un réseau symétrique d'affluents élémentaires ; la vallée présente toutefois un profil dissymétrique, au versant en pente douce de la rive droite s'oppose le versant raide de la rive gauche[13].La dissymétrie de la vallée est issue de la sensibilité différente des versants exposés au sud aux phénomènes decryoclastie liés à l’alternance de gel / dégel lors des périodes deglaciations du Quaternaire. Les versants exposés au sud ou à l’est sont ainsi en pente forte et opposés aux versants nord ou ouest en pente douce[14]. En amont deDoullens, ce bassin s'étend cependant au-delà des anticlinaux bordant le val au détriment des bassins de laSomme et de laCanche. La largeur moyenne du petit fleuve est comprise entre 10 et15 mètres dans la partie aval du cours. Sa pente moyenne naturelle est de un pour mille mais elle est compensée par la présence de 22 barrages[15].
L'ensemble de son bassin s'étend sur plusieurs pays : lePonthieu et l'Amiénois au sud du cours du fleuve et leTernois au nord et recouvre totalement ou partiellement le territoire de 156 communes (73 dans laSomme, 83 dans lePas-de-Calais) regroupant 75 200 habitants (28 500 dans la Somme, 46 700 dans le Pas-de-Calais)[16],[17], soit une densité moyenne faible de 57 h/km2 (plus élevée dans la vallée que sur les plateaux bordant celle-ci). Seules, six communes du bassin dépassent 2 000 habitants[18].
L'Institution Interdépartementale Pas-de-Calais/Somme pour l'Aménagement de la Vallée de l'Authie a été fondée en1993 et a la responsabilité de coordonner actions et projets concernant le fleuve côtier ainsi que de veiller à la qualité de ses eaux[2]. Devenue, le[4],Établissement public territorial de bassin (EPTB), elle a été chargée d'élaborer unSchéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE)[19] dont les objectifs principaux sont d'améliorer la qualité des eaux, de favoriser l'écoulement de celles-ci pour que perdure la richesse biologique du fleuve, mais également d'accompagner les mutations socio-économiques de la vallée en assurant la promotion d'une politique cohérente de développement dutourisme et des loisirs respectueuse de l'environnement[2]. L'arrêté de validation de ce SAGE n'a pas encore été signé mais un certain nombre de validations (de l'état des lieux, du choix de la stratégie) par les autorités préfectorales devrait conduire à une mise en œuvre rapide[19].

L'Authie a cinquante-trois tronçons affluents référencés[1] ; ces affluents de l'Authie sont peu puissants et de faible longueur (d'amont en aval) :
Donc sonrang de Strahler est de trois par la Quilliene ou la Grouche.

Dans le cadre d'unrégimepluvialocéanique, l'Authie assure un débit régulier et relativement soutenu de 10,8 m3/s à l'exutoire[3]. L'ensemble du bassin versant est affecté par unclimat océanique caractérisé par une température moyenne annuelle de10 °C, un faible nombre de jours de gel, desprécipitations relativement élevées comprises entre 800 et 900 mm par an sauf à proximité de l'estuaire où elles s'abaissent brutalement à moins de 650 mm/an[22].
ÀDompierre-sur-Authie, à une trentaine de kilomètres de sonembouchure[23], le débit de l'Authie, observé sur 45 années (de1963 à2007), atteint en moyenne 7,9 m3/s pour un bassin versant de 784 km2 (soit guère plus de 60 % de sa superficie totale). Le fleuve présente des variations limitées dumodule, la période des hautes eaux peut être enregistrée à la fin de l'hiver et au printemps avec une moyenne mensuelle de 9,32 m3/s, 9,36 m3/s et 8,91 m3/s atteinte respectivement en mars, avril et mai.
Les basses eaux interviennent à la fin de l'été et durant l'automne avec des débits compris entre 6,39 m3/s et 6,73 m3/s de septembre à novembre (le mois d'octobre voyant le plus bas module de l'année). Les périodes d'étiage, tout comme les crues, sont limitées. La régularité du débit du fleuve s'explique par le puissantaquifère des niveauxcrayeux duCrétacé (Sénonien[note 6],Turonien et plus rarementCénomanien) qui renferme une nappe puissante en communication directe avec les cours d’eau de la région[24]. Cette nappe alluviale contribue à 80 % du débit de l'Authie[25] et y joue un rôle régulateur majeur. Pendant les mois de faibles précipitations (essentiellement en période estivale), la rivière est alimentée par la nappe, d’autant plus que son niveau est bas par rapport à celui de cette dernière, durant l'automne et l'hiver à plus importante pluviosité, ce sont les hautes eaux de la rivière qui contribuent à la recharge des nappes[26].
Malgré cette caractéristique, la vallée de l'Authie peut connaître desinondations, surtout dans la partie aval du cours entreDompierre-sur-Authie etQuend sur une superficie estimée à 2 200 hectares. Les crues actuelles du fleuve pouvaient autrefois être localement renforcées par desbarrages de castor, des embâcles naturels et aujourd'hui par les fossés de drainage et l'accumulation d'embâcles au niveau de ponts ou de barrages demoulins faisant alors obstacle à l'écoulement[9]. À proximité de l'estuaire dessurcotes et l'influence des marées font aussi ressentir leurs effets, éventuellement cumulés[9].
En établissant une comparaison entre le débit et le bassin versant, l'Authie présente un module relativement abondant ainsi que l'atteste unelame d'eau de 317 mm/an (bien inférieure à celle du bassin de laCanche de l'ordre de 427 mm mais largement supérieure à celle du bassin de laSomme qui atteint seulement 196 mm, la moyenne nationale étant de 300 mm)[27]. Sondébit spécifique (ou Qsp) est de10 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin (9,5 l/s/km2 pour l'ensemble des cours d'eau français, mais 13,5 l/s/km2 dans le cas du bassin de laCanche et 6,9 pour celui de laSomme)[28].

Les premières traces d'occupation humaine de la vallée de l'Authie remontent de 200 à 300 000 années durant leMoustérien. De nombreux outils de l'époquenéandertalienne ont été découverts[29] sans pour autant que les sites mis au jour revêtent l'importance de celui trouvé àCaours sur leScardon à une quinzaine de kilomètres au sud. Si les hommes peuplent la vallée à l'époquegauloise (des bijoux, des armes et des monnaies ont été découverts dans un sanctuaire de l'époque pré-romaine àDompierre-sur-Authie[30]), puis durant celle de laBelgique romaine, le cours de l'Authie reste à l'écart des grands courants de circulation. Les voies de communication ne suivent pas la vallée orientée d'est en ouest mais la traversent selon une direction nord-sud. Ainsi en va-t-il pour la route de l'étain reliant l'actuel port deBoulogne-sur-Mer au Sud de la France avant la période d'occupation romaine[31] ainsi que pour lesvoies romaines assurant les liaisons entreParis (Lutecia),Amiens (Samarobriva) et la mer deBretagne par le port deBoulogne-sur-Mer (Gesoriacum)[31]. La vocation agricole de la vallée est déjà attestée car la prospection aérienne et les fouilles archéologiques ont permis de retrouver de nombreuses grandes exploitations gallo-romaines (villa rustica) notamment àNampont[32] mais, en revanche, pas d'agglomérations possédant de vastes ensembles monumentaux.

La vallée de l'Authie devient, à partir de laguerre de Cent Ans et de labataille de Crécy, un lieu d'affrontement et un enjeu primordial dans les combats que se livrent les grandes entités politiques. AuXVIe siècle, au cours de la lutte entre la France et lesHabsbourgs d'Autriche et d'Espagne, l'Authie devient la frontière entre les Français qui restent maîtres de laPicardie et les Espagnols présents enArtois après la signature dutraité de Madrid le et dusecond traité de Cateau-Cambrésis le[33]. Le cours du fleuve se couvre de puissantes forteresses, françaises au sud, espagnoles au nord. Dans la première moitié duXVIIe siècle, la région sert à nouveau de champ de bataille dans le cadre de laguerre de Trente Ans jusqu'en1648, puis de la guerre qui oppose la France à l'Espagne jusqu'en1659. À l'issue de cette dernière, letraité des Pyrénées, signé le, redonne l'Artois à la France et fait perdre à l'Authie son statut frontalier[33]. Les nombreux combats se déroulant dans la vallée, les exactions de la soldatesque entraînent la ruine de nombreux édifices et villages et conduisent les habitants à aménager desmuches, souterrains-refuges, établies à proximité ou plus souvent sous leur village où ils peuvent se réfugier en cas de danger avec leurs biens et leur bétail. Il arrive souvent que l'entrée soit localisée dans l'église, la muche se situant sous la place du village, comportant allées de circulation et chambres pour abriter les familles avec animaux, victuailles et toutes les richesses que chacune possédait. Plusieurs dizaines ont été répertoriées dans laSomme et dans lePas-de-Calais[34].
L'Artois revenu à la France, l'Authie n'en constitue pas moins une limite administrative entre des provinces au statut fiscal différent. Au nord du fleuve, différentes impositions ne sont pas appliquées comme lagabelle, lataille, lesaides et letimbre, ce qui entraîne une contrebande de part et d'autre du cours de la part de Picards cherchant à acheter dusel à moindre coût[33]. Ce problème de délimitation de territoire ne se termine pas avec la fin de l'Ancien Régime et l'établissement desdépartements par laRévolution,Auxi-le-Château reste ainsi pendant un an, en1790-1791, divisée en deux, une partie de la commune dans laSomme, l'autre dans lePas-de-Calais avant de revenir à ce dernier[33].
Comme cela avait été le cas à des époques antérieures, les moyens de communication nouveaux comme lechemin de fer auXIXe siècle évitent la vallée de l'Authie. Aucune voie ferrée, mêmed'intérêt local, ne s'installe le long du fleuve. Les grands axes ferroviaires se contentent de franchir perpendiculairement l'Authie tout comme les voies routières d'importance. Seules desroutes départementales longent le cours d'eau, la D 319 au nord, la D 224 au sud et encore s'en éloignent-elles à proximité de l'estuaire. La vallée présente une faible densité de réseaux de transport si on la compare avec ses homologues septentrionales, en particulier l'Aa[35].
Même si quelques navires de faible tonnage ont remonté le cours de l'Authie dans sa basse vallée à diverses époques de l'histoire, l'Authie n'a jamais été aménagée pour la navigation. Pourtant, en1272, il est envisagé, par lecomte de Ponthieu, Jean de Nesle, le creusement d'un canal de la baie de l'Authie àRue dont le port commence à s'ensabler, cette voie d'eau devant être alimentée par les eaux de l'Authie. Face aux difficultés techniques, les travaux ne sont pas engagés et l'idée de canal est abandonnée dès1277[36]. AuXVIIIe siècle, un projet, resté à l'état embryonnaire, de rendre l'Authie navigable de l'embouchure àDoullens a également été établi[2].
Sur une centaine de kilomètres, l'Authie déroule son cours, le long duquel desabbayes, de nombreux châteaux rappellent son riche passé, mais également les nombreuses guerres et ravages que subit cette région.
Près des sources du fleuve,Authie garde le souvenir, outre sonprieuré, édifié dès leVIIe siècle, dépendant de l'abbaye deCorbie, des tisseurs develours installés au bord d'une retenue d'eau de1824 à1957, et de Louis Dewailly, riche négociant amiénois occupant le château et dont l'action en faveur de la commune et de ses habitants a marqué l'histoire locale[37]. Plus en aval,Doullens possède une descitadelles les plus vastes de France, édifiée auXVIe siècle par Robert Mailly sur l'ordre deFrançoisIer pour défendre la ville menacée par lesHabsbourgs, maîtres de l'Artois voisin[38]. En suivant le cours du fleuve, on ne s'éloigne guère des réalités guerrières, carAuxi-le-Château garde les vestiges de son ouvrage fortifié, élevé en1178 parPhilippe d'Alsace,comte de Flandre et ruiné durant laguerre de Trente Ans en1637[39]. ÀDompierre-sur-Authie, ledonjon d'aspect médiéval ne date que duXVIe siècle et jouxte lemanoir duXVIIe siècle, édifié en pierre et en briques, par Charles de Rambures, celui qui, précisément, prit et détruisit la forteresse d'Auxi-le-Château[40]. L'abbaye deDommartin, située sur la rive opposée, rappelle que la vallée fut également une terre de foi. Fondée en1125 par leschanoines réguliers de Prémontré, quelques années seulement après la fondation de l'ordre parSaint Norbert de Xanten, elle fut reconstruite auXVIIIe siècle[40].

Cet édifice religieux précède le plus célèbre des monuments de la vallée : l'abbaye de Valloires et sesjardins. Érigée, à partir de1137, par Guy II,comte de Ponthieu, cetteabbaye cistercienne connut deux siècles de prospérité avant d'être ravagée par laGuerre de cent ans, puis celle detrente ans[41]. Reconstruite auXVIIIe siècle, de1741 à1756, préservée des destructions lors de laRévolution, elle offre une grande unité architecturale. Depuis1989, lesjardins abritent une collection de 4 000 espèces de végétaux et variétés d'arbustes dans quatre espaces différents ; au centre du parc, une roseraie (qui abrite 2 000rosiers dont beaucoup de variétés anciennes) respecte l'esprit cistercien en laissant dominer le blanc et le rose pâle[41].Les autres lieux patrimoniaux de la basse vallée de l'Authie répondent à un registre plus profane : châteauRenaissance duXVIe siècle àArgoules[42], forteresse duXVe siècle deNampont, construite sur une île de l'Authie et rare vestige de la série d'ouvrages militaires défendant la frontière du royaume[40].
Plus près de l'estuaire, lemoulin deMaintenay, dont les fondations remontent à la fin duXIIe siècle, offre le meilleur exemple de l'ancienne activité meunière de la vallée. Propriété de l'abbaye de Valloires depuis1197, il a été utilisé par les moines jusqu'auXVIIIe siècle. Revendu à des particuliers, il reste moulin à farine jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, puis est transformé enscierie qui arrête ses activités dans lesannées 1970 avant d'être restauré et transformé en écomusée[43],[44]. AuXIXe siècle, la vallée de l'Authie a compté jusqu'à une cinquantaine de moulins[45] (un tous les deux kilomètres, ce qui montre le faible peuplement de la vallée lorsqu'on compare cette statistique avec les 60 moulins de laDurdent concentrés sur les 24 km de cours de ce petit fleuve côtier deSeine-Maritime) dont les meules broyaient lescéréales, lecolza, lelin, l'œillette ou lacameline[46] pour en extraire la farine ou l'huile.
En 2021, une passerelle est mise en place au lieudit "Pont-à-Cailloux" pour assurer la continuité de la piste cyclable entre les départements de la Somme et du Pas-de-Calais. Cet ouvrage est réalisé dans le cadre du Plan vélo-route européen, l'EuroVelo 4, ou encore VéloMaritime (partie française) qui va deKiev enUkraine àRoscoff en Bretagne[47].


L'économie de la vallée de l'Authie et des plateaux qui l'encadrent est dominée par l'agriculture, les terres agricoles (surface agricole utile) représentant 85 % de la superficie du bassin versant[48]. La polyculture (céréales,betterave à sucre,colza,pomme de terre) occupe les plateaux aux terres fertiles recouvertes delimons, l'élevage (essentiellementbovin) est localisé dans la vallée où se pratiquent également la culture dutabac et lasylviculture, tout particulièrement lapopuliculture en plein essor. Globalement, depuis une trentaine d'années, l'élevage (sauf dans la vallée) régresse face à la mise en cultures des terres[16]. Ainsi soumise à d'importantes pressions agricoles, l'Authie présente une mauvaise qualité de l'eau liée à de fortes concentrations ennitrates, matières organiques et matières en suspension[49]. Toutefois sur les terres les moins fertiles, on assiste à une déprise agricole, ainsi les coteaux abrupts, domaine deslarris, pelouses calcicoles piquetées de rares arbustes, autrefois occupés par l'élevage des moutons, ont été abandonnés, retrouvant un couvert forestier[45]. L'activitépiscicole est encore peu présente avec seulement deux lieux d'élevage àBeauvoir-Wavans et àDouriez[50].
L'activité industrielle est peu représentée en dehors des petites agglomérations deDoullens (industrie agro-alimentaire avecCofranlait, industrie chimique avecRosenlew dans la commune voisine deBeauval)[51], d'Auxi-le-Château (présence d'un équipementier automobile, Techform, dépendant du groupeThyssen-Krupp[52]) et de l'exploitation deballastières au niveau de l'estuaire. Des activités traditionnelles comme l'industrie textile à Doullens avec la filature decoton Julien Thiriez père et fils et l'émaillerie à Auxi-le-Château (usine Aubecq) dans la haute vallée ont aujourd'hui disparu. Il subsiste toutefois, sous une forme artisanale, une activité devannerie, héritière d'une longue tradition, auBoisle[53].
La vallée de l'Authie, peu urbanisée, riche en sites patrimoniaux, a su développer l'activité touristique en multipliant les possibilités d'hébergement (gîtes ruraux, terrains de camping) et les activités (randonnée,cyclotourisme, sports nautiques,canoë-kayak)[54]. Cetourisme vert, auquel on peut adjoindre les activités de découverte du patrimoine naturel de la baie de l'Authie, vient s'ajouter aux activités balnéaires plus anciennes présentes sur le littoral dans les stations deFort-Mahon-Plage et deBerck[48]. Lapêche de loisirs, pratiquée sur la quasi-totalité du cours ainsi que dans les nombreuxétangs artificiels liés à la présence de l’eau et à son captage aisé en fond de vallée, et lachasse, plus présente dans la partie aval et l'estuaire (nombreuxgabions), peuvent être considérées comme des activités touristiques à part entière[45].
La baie de l'Authie (voir sa géographie ci-dessus), dont deux espaces (Baie d'Authie et Dunes de Berck, respectivement de 233 et238 hectares) ont été acquis, entre1986 et2003, par leConservatoire du littoral, abrite un milieu naturel diversifié. Le paysage, au nord de l'estuaire du fleuve et à proximité de la pointe de Routhiauville au sud, est fortement marqué par la présencedunaire : dunes blanches, dunes boisées, prairies arrières-dunaires… soumises aux attaques incessantes de la mer[55]. De multiples espèces végétales s'y rencontrent comme le rareiris fétide (Iris foetidissima), l'oyat (Ammophila arenaria), lepanicaut des dunes et l'élyme des sables ouseigle de mer[56]. L'avifaune, dont la diversité n'égale pas, certes, celle de labaie de Somme voisine, ne manque pas d'intérêt avec la présence, permanente ou temporaire, de l'aigrette garzette (Egretta garzetta), de laspatule blanche (Platalea leucorodia), dufaucon pèlerin (Falco peregrinus), de l'épervier d'Europe (Accipiter nisus), dupic épeichette (Dryobates minor), ducochevis huppé (Glerida cristata) et même de quelquescigognes. Le milieu dunaire abrite des espaces humides, les pannes, mares temporaires en général à sec durant la période estivale[57]. Ces pannes se sont formées au début duXIXe siècle lorsque l'estran recouvrait, lors des grandesmarées, des dépressions sableuses. Progressivement ces dernières furent isolées du milieu marin par la mise en place de cordons de dunes mais furent toujours alimentées en eau par les précipitations et lesnappes phréatiques[58]. Aujourd'hui, les pannes abritent des espèces végétales comme lamenthe aquatique (Mentha aquatica) ou encore l'orchis incarnat (Dactylorhiza incarnata) et des espèces animales variées tels lecrapaud calamite (Epidalea calamita), lehéron cendré (Ardea cinerea), legrèbe huppé (Podiceps cristatus) ainsi que de nombreusesgrenouilles etlibellules[57]. Dans la partie méridionale de la baie dominent lespolders, conquis sur la mer grâce à l'édification des renclôtures, domaine des cultures et des pâturages. Ces espaces humides, entrecoupés de canaux de drainage, de fossés, de mares et d'étangs, abritent de nombreuses espèces deJoncs, deRoseaux et d'autres végétaux aquatiques[55].
Pour préserver ce milieu fragile fréquenté par près de 500 000 visiteurs par an, le Conservatoire du littoral envisage de restaurer le pâturageovin extensif pour entretenir le milieu dunaire[59], mais également d'améliorer l'accueil des touristes par des aménagements mieux adaptés à la problématique environnementale actuelle : parkings intégrés au paysage, sentiers de découverte balisés[60]

Flore : sur le seul planfloristique, on trouve dans la vallée 16 espèces protégées parmi lesquelles desfougères, laparnassie des marais, seule représentante en France du genreParnassia, des orchidées comme l'orchis grenouille ou laspiranthe d'automne.
Faune : la faune amphibie du cours d'eau et des rives de fleuve côtier contenait encore à la fin duXXe siècle une population importante detritons crêtés. Cette espèce est fortement menacée (ou a déjà disparu) dans de nombreuses régions par la destruction de son habitat liée aux activités humaines[61].
L'Authie est représentative des« hydrosystèmes fluviatiles nord-atlantiques » en raison de la diversité et représentativité de sonichtyofaune et de celle de ses habitats aquatiquesrhéophiles (terme désignant les espèces animales ou végétales préférant les eaux animées par de forts courants) etlentiques (terme désignant les organismes vivant dans les lacs, les étangs, les marais, les eaux stagnantes ou tout autre hydrosystème traversé par des courants faibles à nuls)[61].
Selon une étude datée de1979 et produire par l'OREAP (Organisme régional d'étude pour l'aménagement de la Picardie)[62], tout à la fin desannées 1970 l'Authie apparaissait encore globalement de« de bonne qualité, avec toutefois des foyers de pollution bien localisés (secteurDoullens-Occoches, secteurVitz-Dompierre). On observe, au débouché du Fliers et ducanal de Retz, une très nette détérioration de la qualité de cette rivière, notamment sur le planbactériologique : en période estivale, les taux de germes fécaux sont élevés ; les plus mauvais résultats atteignent 1.100.000E Coli/lOOml et 1.100.000streptocoques fécaux/ 100 ml en aval de l'écluse Waben. Les valeurs impératives sont dépassées dans 60 % des cas, à marée haute comme à marée basse ».
En2017 l'Authie est, avec laBresle, l'un des rares cours d'eau de laSeine auDanemark à encore accueillir lesaumon atlantique, poissonmigrateur considéré comme un bon bioindicateur de la qualité de l'eau[61].Par rapport aux autres cours d'eau régionaux et de l'Ouest de l'Europe, la qualité de l'eau est redevenue globalement bonne (les rejets industriels et urbains y étant moindre qu'ailleurs et plutôt en diminution).
Subsiste toutefois unepollution chronique d'origine agricole ou liée à l'imperméabilisation de certaines zones du bassin versant ; l'érosion et leruissellement liés aux pratiques d'agriculture intensive et à l'augmentation des terreslabourables au détriment dessurfaces en herbe sont à l'origine de fortes concentrations dematières en suspension (MES) et d'une pollution chronique par lesnitrates et par despesticides[48].Selon les données récoltées sur huit points de mesure par l'Agence de l'eau[63], on ne trouvait pas en 2004 dans lescaptages d'eau potable de lanappe (nappe qui alimente certaines sources et une partie de l'Authie en période de basses-eaux) de teneur en pesticide supérieure à 0,5μg/l (pour les molécules recherchées), mais 45 % des analyses en contenaient à des doses comprises entre 0,1 et 0,5 μg/l[63].
En2004, selon l'Agence de l'eau, les principaux paramètres physico-chimiques facteurs de dégradation de laQualité de l'eau du bassin de l'Authie étaient lesMES[63], les nitrates[63], les pesticides phytosanitaires[63] et moindrement d'autres nutriments[63]. Pour les nitrates, en 2004 toujours, seuls 20 % de ces mêmes captages contenaient moins de25 mg/l[63] (seuil que l'OMS recommande de ne pas dépasser pour lasanté humaine), et 10 % en contenaient de 40 à 50 mg[63]. Concernant l'aménagement du cours d'eau, le principal problème était encore celui des seuils et des barrages[63]. l'indicediatomée ne montre que rarement unbon état écologique[63], probablement en raison des nutriments et sédiment apportés par le ruissellement issus de l'érosion[63] (qui n'est plus filtrés par lesprairies,marais etripisylves autrefois omniprésents dans tous les fonds de vallées et par les prairies qui dominaient sur les pentes).

La qualité de l'eau est donc maintenant plutôt dégradée par l'érosion des sols et à une généralisation de l'eutrophisation dans lebassin versant. Ces deux facteurs contribuent à l'envasement et à une certaineanoxie des sédiments de sections importantes du fleuve, ainsi qu'au colmatage par envasement ouencroutement defrayères (desalmonidés notamment, qui nécessitent un substrat de typegravier très aérés pour permettre l'oxygénation des œufs[64]) sont source de dégradation écologique du cours de ce petit fleuve et de sonestuaire, lequel est par ailleurs potentiellement fortement concerné par les problèmes desaturnisme aviaire. Lesseuils et certains ouvrages implantés en travers du lit du cours d’eau peuvent aussi gêner ou empêcher la circulation de poissons (migrateurs notamment).
Concernant l’État des masses d'eau au regard de laDirective cadre sur l'eau, il est plutôt meilleur qu'ailleurs dans les régions adjacentes, mais en 2004, l'hydrologie du bassin, malgré certains efforts derestauration, est encore considérée comme très légèrement perturbée sur 63 % du fleuve, et moyennement perturbée sur les 37 % restant.
Pour le réseauNatura 2000 et latrame verte et bleue duSRCE, le secteur de vallée de l'Authie est néanmoins l'un des grandscorridors écologiques (couloir fluviatile /continuum fluvial) majeurs et essentiels du nord de la France en raison de ses prairies et marais tourbeux qui abritent de nombreuses espèces animales et végétales[65].
Cecours d'eau est principalement peuplé d'herbiers subaquatiques d'eau douce qui sont un habitat utilisé par de nombreuses espèces d'invertébrés aquatiques ; ces herbiers, très semblables à ceux qu'on trouve dans la Canche voisine, étaient jusque dans lesannées 1960 riches en renoncules aquatiques (Ranunculus fluitans[66] qu'on trouve encore significativement présente dans certains affluents de la Canche et de l'Authie). Ils comprennent encore plusieurs espèces deCallitriche[66] du Faux Cresson de fontaine (Apium nodiflorum aussi dénommé Ache nodiflore[66]), du vrai cresson de fontaine (aussi dit « officinal » (Nasturtium officinale)[66], de la Veronique aquatiqueVeronica anagallis-aquatica[66] et de Rubanier dresséSparganium erectum[66] (essentiellement sous sa forme subaquatique, ondulante sous l'eau) sous ainsi que d'uneGlycérie (glycérie plissée)[66].
Diverses espèces demousses aquatiques dont la Fontinale(Fontinalis antipyretica) sont également présentes, formant très localement des « coussins » ou des tapis denses formant des abris pour certains escargots et divers invertébrés dont lesgammares.
Dans les courbes, dans les sections plus profondes ou larges, ainsi que dans les bras où le courant est ralenti, le fond peut être envasé ; et dans les zones où le courant est plus vif il est généralement composé de gravier et de rognons desilex (ocres-bruns) formant desfrayères pour lessalmonidés et d'autres espèces.
Dans certains segments d'affluents et du fleuve le fond est colmaté par un biofilm encroutant plus ou moins continue de bactéries et cyanobactéries qui contribuent parbiolithogenèse à former desbryophytes (jouant ainsi un rôle depuits de carbone).
Certaines sections ou zones pluspierreuses sont colonisées par deséponges d'eau douce (organismes filtreurs).
Outre l'emblématiquesaumon, d'autres poissons migrateurs ou sédentaires, tels que latruite fario, (qui devienttruite de mer le cas échéant), lalamproie fluviatile, lalamproie de Planer et lechabot considérés comme patrimoniaux ou comme bon indicateur écologique, sont également présents dans les affluents de l'Authie, parfois de manièrerelictuelle.

L'Authie est un cours d'eau d'une grande richesse halieutique. Elle est classée « cours d’eau à salmonidés » dit de « première catégorie » depuis1987[67].L'Authie et ses affluents sont pour cette raison soumis, au nom duCode de l'environnement (arrêté du 18/04/1997), à l’obligation de « libre circulation » des poissons migrateurs. Il n'existe pas de grandsbarrages hydroélectriques sur le fleuve, mais vingt-deux petits barrages ou « seuils » - plus ou moins difficilement franchissables par les poissons migrateurs dans le sens de la remontée ont été recensés sur le cours principal et ses affluents. Pour faciliter ou permettre le passage des poissons et notamment leur montaison jusqu'en amont du cours d'eau ou dans ses tributaires, l'ouverture définitive des barrages, ou à défaut leur aménagement, ont été progressivement mis en œuvre[68]. Quelques-uns de ces barrages sont encore infranchissables ou posent des problèmes majeurs, notamment àTollent en partie aval du fleuve[69]
De mars à[70], une partie des poissons remontant le fleuve ou ses affluents ont été capturés à environ 10 km de l’estuaire dans une cage àNampont avec identification de l’espèce, mesure du poids, de la taille, du sexe-ratio, de l’état de santé et identification plus précise des périodes migratoires (qui dans un contexte de dérèglement climatique restent cependant liées aux conditions environnementales globales, mais aussi à des conditions locales de température, d'oxygénation, de débit, de pollution, etc.)[70]. Quelques saumons atlantiques et truites de mer ont été en outre dotés d’une puce RFID permettant leur suivi parradio-tracking afin de mieux connaitre leurs parcours, leurs difficultés et leurs temps de migration et de mieux identifier leurs zones de repos, de nourrissage, de frayère, de front de migration, etc[70], de permettre de recueillir des informations sur les points de blocage et de retard à lacontinuité écologique pour les grands salmonidés migrateurs sur l’Authie, retard lié à la présence de différents ouvrages[70]. Les émetteurs sont posés près de la nageoire dorsale. Si un poisson équipé est capturé par des pêcheurs, ces derniers sont invités à le remettre à l’eau en signalant le lieu et la date de la prise, ou à envoyer leno de puce RFID à la fédération en précisant sonno , la date et le lieu de capture[70].
Des pucesRFID sont déjà utilisées ailleurs pour le suivi des saumons, par exemple - dans le cadre d'un projet de600 millions de US dollars - sur le fleuveColumbia dès1986, pour étudier les couloirs, dates et vitesse de migration dessaumons chinook dans un cours d'eau comptant environ 400 retenues d'eau sur son parcours et de nombreux affluents[71] et longeant un complexe nucléaire ayant libéré une importante pollution radioactive dans le fleuve (les 14 sous-espèces de chinook sont en voie de disparition ou fort déclin dans tous les cours d'eau du Nord-Ouest du Pacifique[71], de même que la plupart des saumons dans le monde). Dans le fleuve Columbia, près de deux millions de saumons sont ainsi « taggés » chaque année[71], ce qui a permis de repérer les zones dangereuses pour les poissons et d'y réduire les taux de mortalité de 15 à 20 %[71].
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Cours d’eau principaux desbassins versants Artois-Picardie | ||
|---|---|---|
| D0 :Sambre | ||
| E1 :Escaut | ||
| E2 :Scarpe | ||
| E3 :Lys-Deûle | ||
| E4 :Aa-Yser | ||
| E5 :fleuves côtiers | ||
| E6 :Somme | ||
Cours d'eau du bassin côtier Artois-Picardie | ||
|---|---|---|
| 300 km > | ||
| 100 km > | ||
| 50 km > | ||
| 30 km > | ||
| 10 km > | ||
| en souligné les fleuves et en parenthèse les (cours d'eau affluents) Agences de l'eau :Artois Picardie | ||