Auschwitz (enallemand :Konzentrationslager AuschwitzÉcouterⓘ, « camp de concentration d'Auschwitz ») est le plus grand complexe concentrationnaire duTroisième Reich, et est à la fois uncamp de concentration, uncentre de mise à mort et uncamp d'extermination par le travail. Le camp est divisé en trois parties distinctes : le camp de concentrationAuschwitz I, initialement camp de prisonniers polonais ; le camp d’exterminationAuschwitz II, initialement camp de prisonniers de guerre soviétiques ; le camp de travailleurs forcésAuschwitz III, fabrique de caoutchouc synthétique, carburant synthétique, explosifs, engrais etc, construit parIG Farben.
En effet, Auschwitz est aussi un centre industriel et un nœud de communication ferroviaire situé sur le territoire des localités d'Oświęcim (Auschwitz enallemand) et deBrzezinka (Birkenau enallemand), à une cinquantaine de kilomètres à l'ouest deCracovie, dans laprovince de Silésie, occupée par l'Allemagne après l'invasion de la Pologne en.
Le camp de concentration est créé le à l'initiative deHeinrich Himmler et est dirigé par lesSS[1]. Le centre d’extermination est construit à partir de la fin de 1941 et le second camp de concentration, destiné au travail forcé à IG Farben est créé au printemps 1942. Cescamps sont libérés par l'Armée rouge le.
En cinq ans, plus de 1 100 000 hommes, femmes et enfants meurent à Auschwitz, essentiellement à partir de 1942 dans le cadre de ce que les nazis appelèrent la « Solution finale de la question juive ». Parmi ces victimes, 900 000 sont tuées le jour même de leur débarquement des trains qui les ont amenées, assassinées dans leschambres à gaz et incinérées dans lesfours crématoires. Les autres victimes meurent des mauvais traitements qui leur sont infligés, demaladies, demalnutrition, voire à la suite d'expériences médicales.
Un nombre encore incertain deTsiganes y sont également assassinés. Cette tragédie est connue sous le nom deporajmos dans la mémoire collective rom[2],[3].
Comme les autres camps de concentration nazis, Auschwitz était placé sous les ordres de Heinrich Himmler et de la SS. Le responsable du camp fut leSS-ObersturmbannführerRudolf Höss (du au, puis de nouveau entre et), remplacé entre-temps parArthur Liebehenschel, et ensuite parRichard Baer.
En raison de sa taille, Auschwitz est considéré comme lesymbole des meurtres de masse commis par lesnazis et plus particulièrement comme celui de laShoah, au cours de laquelle près de six millions de Juifs furent assassinés.
Monument historique majeur contribuant au « devoir de mémoire », Auschwitz est, depuis 1979, inscrit aupatrimoine mondial de l'Unesco. Le nom officiel du site commémoratif estAuschwitz-Birkenau, camp allemand nazi de concentration et d'extermination (1940-1945)[4],[5],[6].
Auschwitz II (Birkenau), ouvert le, d’abord pour les prisonniers de guerre soviétiques — à la fois camp de concentration etcentre de mise à mort immédiate où périrent plus d'un million de personnes, juives dans leur immense majorité ainsi que desTziganes ;
Ces trois camps étaient complétés parune cinquantaine de petits camps (appelés aussi « kommandos ») dispersés dans la région et placés sous la même administration.
Il se situe au milieu d'une région de laPologne annexée par le Troisième Reich en 1939. Les premiers prisonniers sont desopposants politiques polonais,socialistes oucommunistes pour la plupart. Une première vague, au nombre de 720, arrive en. Le camp est prévu pour ceux que le régime nazi estime dangereux : suspects derésistance,hommes politiques,intellectuels, desAllemands condamnés par les tribunaux, des prisonniers politiques, ainsi que ceux que les nazis appellent des « éléments asociaux » :Tziganes,prostituées,homosexuels,handicapés,Témoins de Jéhovah,Juifs. En 1940, le camp renferme de 13 000 à 16 000 détenus, pour 300 gardiens SS[9]. Le nombre de prisonniers atteint environ 20 000 en 1942.Durant les vingt premiers mois, plus de la moitié des 23 000 prisonniers polonais meurent à la suite des traitements inhumains et destortures infligés par les gardiens SS[10].
Ces ressources sont nécessaires pour la production d'essence synthétique et decaoutchouc synthétique (Buna) ; elles sont essentielles pour soutenir l'effort de guerre allemand. C'est pourquoi lesnazis chargent le groupe chimiqueIG Farben d'assurer l'exploitation du site[11].
LeReichsführer-SSHimmler comprend l'importance du projet et envisage de passer d'une population carcérale de 10 000 à 100 000 lors de sa visite en[12]. Himmler veut faire d'Auschwitz un camp modèle de colonisation à l'Est, avec uneKommandantur et unquartier général monumental duparti nazi ; ce dernier aurait eu des appartements privés de grand luxe ; ce gigantesque projet aurait été financé par la manne générée par la revente des matières premières à IG Farben, mais il n'a pas été mis en œuvre en raison du déroulement de la guerre déclenchée en quandAdolf Hitler donne l'ordre d'attaquer l'Union soviétique[12]. Le commandant SSRudolf Höss est chargé de la construction du camp et de son entretien. Höss n'aura pas toujours le matériel nécessaire à la construction, c'est pourquoi il se verra obligé d'en voler[13].
À partir de l'agression contre l'URSS, on redirige desprisonniers de guerre soviétiques vers Auschwitz, ce qui modifie les plans initiaux de Himmler (liresupra). La brutalité des gardiens SS augmente particulièrement à l'arrivée de ces captifs : ils sont les plus mal traités de tous les détenus[14]. En été 1941, environ 10 000 prisonniers de guerre soviétiques sont envoyés à Auschwitz pour réaménager le camp ; en été 1942, ils ne sont plus qu'une centaine qui servent alors de cobayes pour l'expérimentation de chambres à gaz[12]. Les exécuteurs de ces basses œuvres sont désignés parmi les déportés.
À mesure que les troupes allemandes pénètrent en URSS, on assiste aux assassinats massifs de toutes les populations juives. On y fusille hommes, femmes, enfants, du bébé au vieillard dans les régions traversées, mais en des officiers de la Wehrmacht se plaignent de cette tâche barbare et déshumanisante ; les Allemands pour une raison decoût refusent d'envoyer sur le front les bonbonnes demonoxyde de carbone nécessaire auxgazages ; c'est pourquoi en le médecin SSAlbert Widmann (qui a déjà participé au gazage des handicapés au monoxyde de carbone) teste une méthode à base d'explosifs, mais c'est encore pire ; Wideman pense alors utiliser lesgaz d'échappement descamions dans lesquels les prisonniers seront entassés. Cette méthode est testée sur des prisonniers de guerre soviétiques.
Höss a tenu à reprendre la devise ducamp de mise à mort de Dachau[15],Arbeit macht frei — « Le travail rend libre » —, qu'il fait inscrire en lettres capitales au-dessus du portail d'entrée. Les détenus chargés de l'installation, dontJan Liwacz, montent volontairement à l'envers la lettre « B » du mot Arbeit comme un pied-de-nez au commandant du camp[16],[17].
Pour surveiller ceux-ci, les SS utilisent desKapos, principalement recrutés parmi lesprisonniersallemands de droit commun les plusviolents. Les détenus sont catégorisés parsymboles de formes et de couleurs bien définies, cousus sur leur tenue de bagnard : prisonnier politique, Juif, homosexuel, etc. Les détenus sont également identifiés par un numérotatoué sur le bras.
Porche d’entréed'AuschwitzI avec l'inscriptionArbeit macht frei (« le travail rend libre »).
Les prisonniers travaillent pendant six, voire sept jours par semaine. Le dimanche est en principe réservé à la « toilette personnelle » mais l'absence d'hygiène, la malnutrition et les mauvais traitements provoquent rapidement de nombreux décès.
Auschwitz est d'abord un camp de travail où les détenus sont des hommes adultes. Les prisonniers valides doivent travailler, ceux qui sont malades ou blessés ne sont pas ou peu soignés et meurent d'épuisement. Plusieurs sont envoyés à un poteau d'exécution pour y être fusillés. À la fin de leur journée de travail, des individus considérés comme récalcitrants ou paresseux sont plus qu'entassés pour la nuit, dans des geôles cubiques de moins d'un mètre cinquante de côté. Des exécutions sont aussi le fait des médecins du service d'euthanasie du Reich, chargés de tuer les handicapés mentaux et physiques, parmi lesquels 575 seront transférés dans deschambres à gaz en Allemagne pour y être éliminés[18].
Lorsque Hitler décide l'extermination systématique des Juifs à grande échelle,Rudolf Höss, alors responsable du camp, expérimente divers modes d'exécution. Le nombre de déportés augmente rapidement et il est chargé de « préparer à Auschwitz une installation destinée à l'extermination en masse »[19]. Son approche du problème est technique et pragmatique. Les exécutions sont jusqu'ici menées à l'arme à feu, les déportés fusillés au bord de fosses communes qu'ils ont eux-mêmes creusées. D'autres prisonniers recouvrent les corps de chaux. Cette méthode est décrite par lui, lors de son interrogatoire après sa capture, comme peu efficace, lente, et coûteuse en munitions. Elle est en outre éprouvante pour les personnels chargés de ces assassinats. Prenant modèle sur lecentre de mise à mort de Treblinka, il fait construire deux petites chambres à l'extérieur du camp, où les déportés sont asphyxiés par les gaz d'échappement d'un camion. Höss raconte que cette opération prenait du temps, que les SS chargés de l'opération l'abrégeaient souvent, et qu'un nombre non négligeable des gazés reprenaient conscience alors que leurs bourreaux les enterraient.
La premièrechambre à gaz (partiellement reconstituée) située àAuschwitz I.
C'est en observant les précautions importantes que nécessite l'emploi d'unpesticide utilisé pour nettoyer les baraquements que l'idée vient à l'assistant de Höss,Karl Fritzsch, d'employer leZyklon B[20]. Il l'utilise d'abord dans leblock 11 sur des prisonniers soviétiques. Höss satisfait de la méthode de Fritzsch décide de la généraliser[12]. Le Zyklon B était un pesticide, actif au simple contact de l'air ambiant, connu et utilisé couramment dans l'armée allemande. Le camp d'Auschwitz en possédait donc de grandes quantités en stock. Pour nettoyer un baraquement de la vermine qui l'infestait, il fallait en faire sortir tous les prisonniers, fermer hermétiquement toutes les ouvertures et répandre les cristaux de ce pesticide sur le sol. Après environ une demi-heure, un soldat pénétrait dans le baraquement, muni de gants et d'unmasque à gaz, pour ouvrir et ventiler la pièce.
Testé en sur des prisonniers de guerre soviétiques, le produit se révèle mortel même en très petite quantité. Les SS ajoutent des ventilateurs pour accélérer la propagation du gaz délétère au début du processus de gazage. Les corps des premières victimes tombées au sol recouvrant souvent les cristaux de Zyklon B (qui réagissent à l'air), ils décident de déverser le produit par des lucarnes percées près du plafond.
Les SS aménagent alors dans le camp souche un bâtiment comprenant une chambre à gaz et un four crématoire attenant équipé de quatre foyers. Cette installation fut mise en service en 1941 avant d'être transformée, après la mise en service d'Auschwitz II, enbunker de protection en cas d'attaque aérienne et en dépôt de munitions. C'est pour cette raison que le bâtiment n'a pas été détruit par les nazis. Lefour crématoire actuellement visible y a été reconstruit après la guerre à partir du matériel original récupéré sur place.
Sur les ordres de Heinrich Himmler, leBlock 24 fut transformé en bordel pour récompenser les détenus méritants[b],[21],[22].
En, le camp est fractionné en trois parties[23] ; tandisqu'Auschwitz I devient leStammlager enfrançais :« lestalag », Birkenau devientAuschwitz II ; celui-ci comprend lecentre de mise à mort ainsi qu'un gigantesque camp de travail forcé. C'est là qu’ont péri plus d'un million de personnes, principalement des Juifs et des Tziganes. À partir de 1943, sous l'autorité duLagerkommandant (qui commande l'ensemble des camps du complexe),Auschwitz II a son propre commandant (unLagerführer) :Friedrich Hartjenstein de 1943 à 1944, puisJoseph Kramer de à[24].
Le rôle principal de Birkenau, défini dèsfin 1941, est d'appliquer lasolution finale de la question juive, c’est-à-dire la mise à mort systématique et programmée desJuifs d'Europe, à l'échelle industrielle.
Birkenau est à environ trois kilomètres de la ville d'Auschwitz, dans des marécages[25],[26] ; il se trouve près de l'emplacement du village deBrzezinka (Birkenau en allemand) détruit pour construire le camp.
D'une capacité théorique de 100 000 détenus[27], il s'étend sur170ha (720 m sur 2 340 m), fermés par 16 km de barbelés[28]. Il comprend, dans sa configuration finale, trois parties ouLager : le camp des femmes, le camp des hommes et une extension jamais terminée « Mexico » ; en tout,300 baraques environ, tout usage confondu. Chacun desLager est entouré de clôtures de barbelés électrifiés à haute tension. Certains détenus désireux de se suicider se jetaient sur ces fils de fer[29].
Sortie (faisant aussi office d’entrée) de Birkenau(AuschwitzII), vue depuis l'intérieur du camp (en).La même sortie le.
Dans un premier temps, Himmler avait pensé Birkenau comme une extension d'Auschwitz destinée à accueillir des prisonniers de guerre soviétiques dans le cadre de l'invasion de l'Union soviétique[30]. Ce sont d'ailleurs ces prisonniers soviétiques qui commencent à construire les baraquements en brique qui deviennent plus tard le camp des femmes.
Les crématoires (KII à KV) sont construits sous la direction de l'organisation SS des constructions (Bauleitung(de)), dépendant duSS-Wirtschafts-Verwaltungshauptamt (Office central administratif et économique de la SS, ou SS-WVHA). La fabrication des installations de mise à mort et des crématoires est confiée à diverses entreprises, dont laTopf und Söhne d'Erfurt, fabricant de systèmes de chauffage et de fours crématoires. De nombreuses difficultés surgissent, du fait de l'absolue nouveauté et de l'ampleur du projet. Ces difficultés conduisent à des conflits entre le WVHA et les entreprises, et à l'abandon de certaines installations[31].
Le parcours des déportés vers la chambre à gaz.
Les détenus arrivent de toute l'Europe en train, souvent après plusieurs journées passées dans des wagons à bestiaux. Certains sont déjà morts à leur arrivée : de soif, de faim, de maladie ou encore d'asphyxie.
Pendant la plus grande partie de l'existence du camp, les déportés doivent descendre des wagons au niveau de l'ancienne gare de marchandises d'Auschwitz, sur laJudenrampe, et marcher environ un kilomètre jusqu'à Birkenau. La voie ferrée sera prolongée plus tard, terminant son trajet à l'intérieur de Birkenau (Auschwitz II), au plus près des dispositifs de gazage, auprintemps 1944 (juste avant l'arrivée desHongrois). La classique photographie où l'on voit des rails franchissant un des deux porches au centre du bâtiment principal, est prise depuis l’intérieur du camp. Ce porche, clos par un lourd portail, fut d'abord employé pour l'accès sévèrement contrôlé au camp des véhicules automoteurs, des piétons autorisés et surtout des déportés. Il fut ensuite modifié pour permettre la pose des rails d'une voie unique raccordée à la gare de marchandises. Passé ce porche, par un système d'aiguillage cette voie se divisait en trois, triplant alors les « capacités d'accueil » du terminal ferroviaire. Un autre porche, moins haut, fut percé plus au sud pour rétablir un passage autre que ferroviaire et notamment celui des déportés « travaillant » à l'extérieur de l'enceinte de Birkenau. L'image de ce camp, telle que souvent présentée aujourd'hui, correspond donc à la configuration ultime du bâtiment principal, surmonté en son centre de la vigie où se tenait le commandement de la garde SS. Les clichés sont pris depuis l'intérieur (côté ouest) car une vue d'ensemble de la façade principale (côté est) exige un recul, une prise de distance, plus difficile. De plus, depuis l'intérieur, on voit « mieux » les rails, plus nombreux qu'à l'extérieur…
LaSelektion de déportés juifs dirigés vers la chambre à gaz d'Auschwitz-Birkenau,.
À peine sortis du train, les prisonniers subissent laSelektion. D'un côté, on fait ranger les faibles, les personnes âgées, les malades, les femmes enceintes, les enfants pour les conduire vers ce qu'on leur laisse croire être des installations sanitaires, des douches, mais en fait des chambres à gaz. D'un autre côté, on parque les adultes (en théorie à partir de15 ans) jugés les plus valides par les SS et destinésa priori au travail forcé. Souvent, le docteurJosef Mengele ou ses assistants opèrent en complément une sélection parmi les nouveaux venus pour conduire des « expériences médicales ».
Dans tous les cas, les détenus sont contraints de se dévêtir totalement. Les cadavres de ceux qui ont été gazés sont tondus, dépouillés de leurs bijoux ou dents en or, puis chargés dans un monte-charge menant aux fours crématoires. Ceux qui se retrouvent « parmi les plus forts », sont également tondus, tatoués à l'avant-bras gauche, « désinfectés » puis envoyés en quarantaine dans des baraquements un peu à l'écart des installations principales. Tous les biens (vêtements, lunettes, jouets, etc.) récupérés sur les morts ou volés aux survivants sont triés par des équipes d'anciens déportés spécialisés dans cette tâche et stockés dansdes entrepôts appelésKanada dans le jargon du camp. Les objets personnels de valeur font l'objet d'une comptabilité précise établie par l'administration du camp sous les ordres deKarl Möckel et sont ensuite envoyés en Allemagne, au rythme d’une fois par trimestre.
Après leur quarantaine et une sévère désinfection, les survivants au premier tri sont répartis en groupes de travail, appelésKommandos, et employés comme main-d'œuvre esclave dans les usines dépendant du camp, mais aussi dans des fermes ou à l'intérieur du camp.
Les ruines d'une installation de traitement des eaux usées.
Les chambres à gaz des crématoires II et III ont chacune une surface de210 mètres carrés, celles des chambres à gaz des crématoires IV et V chacune une surface cumulée de237 mètres carrés, leur permettant de recevoir jusqu'à plusieurs milliers de personnes[32]. Une salle, dotée d'une installation sanitaire factice, laisse entrevoir une trappe sur le toit d'où lezyklon B est jeté par des gardes. On examine ensuite soigneusement les cadavres pour récupérer leurs éventuelles bagues ou dents en or avant de les brûler aussi vite que possible dans les fours crématoires contigus. C'est la mission duSonderkommando choisi parmi les prisonniers. Vers la fin de la guerre, alors que les crématoires tournent à plein régime, les nazis tuent plus de victimes que les fours ne peuvent en accepter et doivent brûler les corps dans des fosses de crémation creusées à proximité. Les cendres sont transportées par camion jusqu'à laVistule toute proche, où elles sont dispersées dans le fleuve[33].
Sélection de femmes et enfants juifs hongrois à la descente du train, Auschwitz-Birkenau,.
À partir du, 440 000 Juifs hongrois sont déportés à Auschwitz-Birkenau après que laWehrmacht a pris le contrôle de laHongrie en. Parmi eux, 250 000 sont assassinés, les autres envoyés dans des camps de travail.
Le camp des familles était un camp à l'intérieur d'Auschwitz II (Birkenau), créé en 1943. Il regroupait des familles, principalement d'originetchécoslovaque. Ce camp devait servir de justification face à l'opinion internationale ; néanmoins, une partie de ses membres a subi les expériences dudocteur Mengele[34].
Le gouvernement nazi travaillait avec les industriels allemands (fonderie,industrie chimique,armement…). Décidée au début de l'année 1941, la construction de l'usineIG Farben decaoutchouc synthétique (Buna) à Monowitz, qui resta inachevée, fit appel de manière croissante à la main d'œuvre concentrationnaire. Lasous-alimentation, les conditions de travail inhumaines et le renvoi des inaptes à lachambre à gaz, dont a témoigné notammentPrimo Levi, y ont fait entre 25 000 et 35 000 victimes (23 000 décès relevés sur 35 000 détenus employés pour la période 1943-1944)[c].
Les camps annexes étaient désignés sous les vocables d'Aussenlager (camp extérieur), deNebenlager (sous-camp) ou d'Arbeitslager (camp de travail)[35]. OutreIG Farben, de nombreuses autres industries allemandes commeKrupp etSiemens construisaient des usines dotées de camps annexes[36]. Autour du camp-souche d'Auschwitz gravitaient ainsi 45 camps satellites dont 28 servaient l'industrie de l'armement. La population de ces camps allait de quelques douzaines à plusieurs milliers[37]. Des camps furent construits àBlechhammer,Fürstengrube,Jawischowitz(de),Jaworzno,Lagisze,Mysłowice,Trzebinia, et d'autres centres plus distants comme leprotectorat de Bohême-Moravie[38],[39],[40]. Les déportés étaient employés dans différents secteurs d'activités. Ils se voyaient ainsi confier des travaux dans les mines, ceux relatifs à l'armement, dans les fonderies ou d'autres industries métallurgiques, dans les industries chimiques ainsi que des travaux forestiers ou liés à l'agriculture[38].
Les prisonniers commençaient la journée à4 h 30 du matin (une heure plus tard en hiver) avec l'appel. Le docteurMiklós Nyiszli décrit l'appel comme débutant à 3 heures du matin et durant 4 heures. À ce moment de la journée, même en été, il fait froid. Les prisonniers étaient en rangs à l'extérieur des baraquements et restaient là jusqu'à 7 heures, horaires à laquelle lesofficiers SS arrivaient[41]. Pendant ce temps, les gardes pouvaient leur infliger des punitions, pour un bouton manquant, une gamelle mal nettoyée. Ils pouvaient ainsi être contraints à rester une heure en position accroupie, les mains sur la tête ou recevoir des coups. Les détenus étaient comptés et recomptés[42].Miklós Nyiszli décrit comment la mort s'invitait également à l'appel du matin, rôdant parmi les détenus se supportant l'un l'autre, jusqu'à ce que l'épreuve soit finie. Lorsqu'il était prisonnier en 1944-1945, de cinq à dix prisonniers étaient retrouvés morts après chaque nuit dans son baraquement[43]. Les prisonniers relevant du service deJosef Mengele étaient quant à eux réveillés à 7 heures, l'appel pour eux, ne durait que quelques minutes[44].
Winkel d'un prisonnier politique polonais.Potence mobile utilisée dans lesblocks.Vêtement de prisonnier juif à Auschwitz.LeBlock 11, le block de la mort.
Après l'appel, lesKommandos se mettaient en marche vers leur lieu de travail, par groupes de cinq, portant leur tenue de camp rayée, sans sous-vêtement, portant des sabots de bois mal adaptés à leurs pieds et sans chaussette[45]. Un orchestre de prisonniers (comme l'Orchestre des femmes d'Auschwitz au camp pour femmes d'Auschwitz II-Birkenau) était obligé de jouer des airs entraînants pour accompagner le départ des prisonniers vers leur lieu de corvée. LesKapos avaient la responsabilité des autres prisonniers tout comme l'escorte SS qui les accompagnait. La journée de travail durait douze heures en été et un peu moins en hiver. La plupart des tâches étaient relatives à la construction du camp, aux travaux dans les gravières ou dans les dépôts de bois. Aucune pause n'était accordée. Un prisonnier était même assigné aux latrines pour mesurer le temps que les détenus prenaient pour se vider la vessie et les intestins[42],[46]. Le dimanche n'était pas un jour de travail, mais les prisonniers ne se reposaient pas pour autant. Ils devaient nettoyer les baraquements et prendre leur douche hebdomadaire[47]. Les prisonniers pouvaient écrire, uniquement en allemand, à leur famille, ceux qui ne maîtrisaient pas l'allemand devaient se faire aider pour rédiger leur courrier. Les membres de la SS censuraient le courrier sortant[48].
Un second appel était effectué le soir. Lorsqu'un prisonnier manquait à l'appel, les autres devaient rester en place jusqu'à ce que la cause de cette absence soit identifiée, ceci, indépendamment des conditions climatiques et même si cela devait durer des heures. Des punitions,collectives ou individuelles, étaient infligées sur la base de ce qui s'était produit durant la journée. Les prisonniers recevaient alors leur ration d'eau et de pain et regagnaient leur baraquement. Le couvre-feu intervenait deux ou trois heures plus tard. Les prisonniers dormaient sur des banquettes de bois, sur leurs vêtements et chaussures pour éviter qu'ils ne soient volés[47].
De huit cents à mille détenus étaient entassés dans les lits de bois superposés de chaque baraquement. Incapables de s'allonger complètement, ils dormaient en long ou en travers, avec les pieds de l'un sur la tête de l'autre, le cou ou la poitrine. Dépouillés de toute dignité humaine, ils se frappaient, se mordaient, se donnaient des coups de pied afin de grappiller quelques centimètres d'espace supplémentaire pour dormir un peu plus confortablement, ce qui rendait leurs nuits fort courtes[49].
Afin de gagner en capacité et d'évacuer les sanies libérées par les détenus, les châlits étaient légèrement inclinés. De plus, les châlits supérieurs (théoriquement plus propres) étaient pris d'assaut par les plus costauds, plus « valides » que ceux qui se voyaient contraints de se contenter des banquettes inférieures où en raison de la dysenterie fréquente se déversaient tout au long de la nuit les déjections venues des étages supérieurs.
L'hiver, une installation de chauffage sommaire parvenait à maintenir une température limitant le nombre de décès par hypothermie. Chaque baraquement était équipé de deux cheminées en briques. Placées à chacune des extrémités du bâtiment leurs foyers étaient reliés par un large conduit bâti à même le sol, dans l'axe du baraquement. Ce système de chauffage demeure l'un des vestiges d'origine encore visibles. Les constructions en bois (à droite de l'entrée du camp) sont des reconstitutions récentes, les matériaux d'origine ayant été dévastés soit à l'évacuation du camp, soit - après la libération - par les populations locales à la recherche de combustible.
En plus de l'entrée monumentale d'Auschwitz-Birkenau, il subsiste quelques bâtiments « en dur » comme le bureau où, entre deux arrivages de convois de déportés, se tenaient Mengele et ses assistants, quelques bâtisses qui abritaient les cuisines ou divers magasins servant à la vie du camp.
Les différents types de prisonniers se reconnaissaient à des pièces de tissu de couleur triangulaires cousues sur leurs vêtements sous leur numéro de matricule appeléeswinkel. Lesprisonniers politiques portaient un triangle rouge ; lestémoins de Jéhovah, violet[50] ; les criminels, vert ; les Juifs portaient l'étoile jaune. Lestsiganes portaient le brun ou le noir[2]. La nationalité était représentée par une lettre sur lewinkel. Les détenus pouvaient avoir plusieurswinkel s'ils entraient dans plusieurs catégories[51]. À Auschwitz, et uniquement là, les prisonniers étaient tatoués sur leur avant-bras de leur numéro de matricule, les prisonniers de guerre russes étaient tatoués sur la poitrine[52],[53]. Dans le cas des juifs un triangle était quelquefois tatoué sous le numéro[54],[55].
Le matin, les prisonniers recevaient une boisson chaude mais pas de nourriture. Le midi, ils recevaient une soupe claire sans viande et le soir, un quignon de pain rassis. La plupart des prisonniers gardaient un peu de pain pour le lendemain matin[56]. La ration journalière ne dépassait pas700 calories, à l'exception des détenus soumis aux expérimentations médicales qui étaient mieux nourris et mieux vêtus[57]. Les conditions sanitaires étaient déplorables et l'eau potable manquait[48]. À Auschwitz II - Birkenau, il n'y avait pas de latrines avant 1943, deux ans après que la construction du camp n'eut démarré[58]. Le camp était infesté par la vermine comme lespoux qui étaient vecteurs de maladies et les prisonniers mouraient en masse d'épidémie detyphus ou d'autres maladies[58]. Lenoma, une infection bactérienne liée à la malnutrition, était une cause de mortalité infantile importante dans le camp desRoms[59].
LeBlock 11 à Auschwitz était la prison dans la prison. C'était là que ceux qui avaient enfreint l'une des nombreuses règles du camp étaient punis. Ceux-ci pouvaient connaitre lacellule-debout qui contenait quatre hommes sur un espace d'un mètre carré et demi. Ils ne pouvaient que se tenir debout, et le lendemain, ils étaient contraints de faire leur journée de travail. Les prisonniers condamnés à mort pour évasion pouvaient être laissés en cellule, sans nourriture et sans eau jusqu'à ce que mort s'ensuive[60]. Parfois, pour frapper les esprits, ils étaient pendus à proximité de leur baraquement sur des potences mobiles, comme ce fut le cas pourMala Zimetbaum etEdek Galinski. Au sous-sol, se trouvaient lescellules-sombres qui ne comportaient qu'une toute petite fenêtre et une porte robuste. Les prisonniers détenus dans ces cellules suffoquaient fréquemment pour avoir brûlé tout l'oxygène de la cellule quand les SS n'allumaient pas une bougie pour accélérer le processus. Certains furentpendus par les bras, les mains entravées dans le dos pendant des heures et même des jours, jusqu'à ce que les articulations des épaules soient complètement disloquées[61].
Approximativement à la même époque, des activistes duParti socialiste polonais (PPS), commeStanisław Dubois, commencent à former leur propre organisation (Dubois sera exécuté par les Allemands en 1942). Parallèlement, des détenus associés avant-guerre à la droite polonaise, commeJan Mosdorf(pl) etRoman Rybarski(pl), forment leur groupe indépendamment des deux autres. À mesure que le nombre de détenus et la taille du camp augmentent, des efforts sont accomplis pour tenter d'unifier ces différents mouvements au sein d'Auschwitz. Objectif atteint en 1942, lorsque le ZWZ et les autres groupes fusionnent sous le vocable deArmia Krajowa polonaise (Armée de l'intérieur). Quand le premier commandant du groupe unifié,Rawicz, est transféré auCamp de concentration de Mauthausen dès cette même année 1942,Juliusz Gilewicz le remplace à la tête du mouvement jusqu'à sa disparition, lors d'une exécution de masse, en[62].
Fin 1942, alors que le camp héberge désormais des déportés venus de l'Europe entière, d'autres foyers de résistance voient le jour selon des clivages nationaux ou ethniques. À côté du groupe principal constitué par les Juifs, on trouve ainsi des groupes detchèques, slovaques,russes,yougoslaves,français,autrichiens et mêmeallemands. Une organisation internationale se constitue en 1943, leKampfgruppe Auschwitz (Groupe de combat d'Auschwitz), dont les dirigeants sont les AutrichiensErnst Burger etHermann Langbein et les PolonaisJózef Cyrankiewicz etTadeusz Hołuj. En 1944, l'Armée de l'intérieur et leKampfgruppe parviennent à mettre sur pied le Conseil militaire supérieur d'Auschwitz, organe de coordination de la résistance[62].
Les objectifs principaux de la résistance intérieure du camp d'Auschwitz associent l'aide matérielle apportée aux prisonniers pour survivre (dont la contrebande de médicaments grâce à des Polonais vivant à l'extérieur du camp), la collecte d'informations sur les atrocités et assassinats de masse perpétrés par l'administration allemande, l'organisation d'évasions et la préparation d'une éventuelle insurrection du camp. Cette dernière ne voit jamais le jour, bien que plusieurs révoltes soient menées. La plus connue d'entre elles concerne le soulèvement dessonderkommandos d'Auschwitz II - Birkenau le[65]. Elle a pour origine une « information » qui circule à propos d'une prochaine sélection visant à liquider les membres desKommandos 59 et 69 travaillant dans les crématoires IV et V. Les installations du crématoire IV sont alors incendiées. Une partie des Sonderkommandos parvient à atteindre la forêt voisine malgré le peu de ressources et d'armes en leur possession. Les Allemands se lancent à la poursuite des fugitifs et tuent plusieurs centaines d'entre eux. Le crématoire IV est détruit[66].
Le, auzigeunelager, le camp des Tziganes, des roms apprennent que leurs exécutions sont actées pour le lendemain. À cette annonce, plus de 600 détenusTziganes se mobilisent et se révoltent, se barricadant et fabriquant des armes de fortune pour se défendre contre les gardes du camp. Leur résistance est si vigoureuse que les nazis sont contraints de repousser leur exécution[67],[68].
Le, Witold Pilecki, qui s'était délibérément laissé arrêter et déporter à Auschwitz en vue d'y créer un mouvement de résistance, s'évade à son tour avec deux co-détenus,Jan Redzej etEdward Ciesielski.
Le 7 octobre 1944, quelques-uns des membres des kommandos 59 et 69 qui se sont enfuis dans la forêt voisine après avoir incendié le crématoire IV (beaucoup seront rattrapés et exécutés).
Vers la fin de la guerre, les hommes d'unSonderkommando, sachant leur élimination programmée, et redoutant que toute trace du génocide ne soit effacée avant la libération du camp, décident de laisser un témoignage sur les activités réelles à Auschwitz. Ils rédigent un document de plusieurs pages auquel ils joignent la liste des noms et les signatures des 200 hommes du Kommando. Le message est caché dans un cylindre de zinc soudé et enterré dans la cour du crématoire II. Un second exemplaire est caché dans un fauteuil de style« Récamier »[d], destiné à l'oberschaarfurhrer Mussfeld. Le fauteuil devait être expédié au domicile de l'officier àMannheim[71],[e]. Cependant l'auteur n'indique pas en note si, après guerre, ces documents furent retrouvés ou même recherchés.
Vue aérienne du camp d'extermination d'Auschwitz-Birkenau à son extension maximale. Cliché de laRAF du.
Entre 1940 et 1942, les premières informations parviennent aux Alliés. En particulier, celles concernant les massacres commis par lesEinsatzgruppen à l’Est, premier mode d’extermination des Juifs par desKommandos. Ils reçoivent également desrapports deWitold Pilecki, fondateur de l'armée secrète polonaise volontairement infiltré parmi les prisonniers du camp, dès. Letélégramme Riegner[f] du leur confirme la politique d’extermination qui est menée par leTroisième Reich.
À l’automne 1942, des rescapés témoignent, comme le résistant polonaisJan Karski qui s’entretient directement avecFranklin Delano Roosevelt et l’administration britannique en vue de mettre un terme au massacre. Le rapport deNatalia Zarembina basé sur les récits de trois évadés est publié àVarsovie en. Le, les forces américano-britanniques et les gouvernements en exil à Londres font une déclaration conjointe condamnant la politique d’extermination des Juifs d’Europe, menaçant leurs auteurs de représailles.
Jerzy Tabeau et Roman Cieliczko, deux détenus polonais, s'évadent le. Jerzy Tabeau rédige un rapport qu'il transmet en. Son rapport de19 pages est intégré auxProtocoles d'Auschwitz sous le titreRapport du major polonais.
Peu de temps avant ledébarquement de Normandie, deux prisonniers évadés,Rudolf Vrba etAlfred Wetzler, font également un rapport détaillé sur les pratiques dans les camps de la mort. LeRapport Vrba-Wetzler et ceux d'autres évadés constitueront les Protocoles d'Auschwitz qui seront transmis auxAlliés et seront versés comme preuves au dossier duprocès de Nuremberg (documents022-L).
En 2003, laRoyal Air Force (RAF) dévoile officiellement certains clichés pris en 1944. La RAF qui cherche des installations militaires ne s'attarde pas sur les camps. L'information arrive pourtant jusqu'àWinston Churchill qui se décide pour une attaque avant de se rétracter à l'idée de tuer inutilement des détenus par des opérations debombardement aérien. Ce questionnement fut à l'origine dudébat sur le bombardement d'Auschwitz.
Les travaux des historiens depuis lesannées 1970 ont permis de démontrer que les Alliés avaient connaissance de laSolution finale, à savoir la politique d’extermination systématique de tous les Juifs d’Europe. Le rôle des pays neutres a été crucial dans ce domaine, laSuisse, et, à moindre titre, laSuède, étaient des terres de sécurité pour les agences juives et les diplomates alliés, par lesquelles ils pouvaient recevoir des informations. La résistance polonaise et des contacts amis dans l’administration nazie ont permis peu à peu de mettre au jour ce secret que les nazis s’acharnaient à dissimuler.
Les Alliés attaquentAuschwitz III Monowitz, le, usine de fabrication decaoutchouc synthétique à quelques kilomètres du camp d’Auschwitz I. Certaines bombes tombent même sur le camp tuant accidentellement une dizaine de déportés. Ce raid montre qu’un assaut aérien sur Auschwitz était désormais dans le rayon d'action des Alliés en 1944.
En 1942, Winston Churchill, sous la pression du Parlement et de l'Église anglicane, donne l’ordre à son administration militaire d’envisager toutes les possibilités de bombardement des camps, mais il lui est répondu que les cibles sont hors de portée d’action. C’est à partir de, lorsque les forces américaines sont stationnées àFoggia dans le sud de l’Italie que les camps entrent dans le rayon d'action des forces alliées à l'Ouest et c'est à la même période que laLuftwaffe perd peu à peu le contrôle de l'espace aérien au-dessus du Reich à la suite de l'opération Pointblank.
Les preuves de l’ampleur des atrocités sont connues des dirigeants politiques. Aux États-Unis, les journaux parlent dans leurs colonnes de la Solution finale, les agences juives américaines font pression sur l’administration militaire pour obtenir un assaut sur Auschwitz.
Le ministre adjoint à la GuerreJohn McCloy refuse d'exécuter un bombardement sur les camps de concentration, car les cibles ne sont pas militaires et qu'un bombardement causerait trop de pertes parmi les détenus dans les camps. À cette époque, la priorité est donnée à l'offensive terrestre qui doit absolument progresser.
Libération du camp par l'armée soviétique en janvier 1945.Libération du camp par l'armée soviétique en janvier 1945.Vue actuelle d'une des allées du campAuschwitzI.Ruinesd'AuschwitzII. Seules restent les cheminées en maçonnerie, les baraquements en bois ont disparu.Vued'AuschwitzII. Entréeà l'avant-plan, baraquements reconstituésà droite, ruines de baraquementsà l'arrière-plan.
À partir d', l'Armée rouge est à200 kilomètres d'Auschwitz. Les autorités nazies envisagent alors la liquidation du camp en cas de nouvelles victoires soviétiques, ainsi que cela avait déjà été fait pour les autres centres d'extermination situés plus à l'Est.
Aussi longtemps que cela a été possible, les nazis ont continué l'extermination dans les chambres à gaz. Les nazis ne mettent fin aux travaux d'agrandissement d'Auschwitz (camp souche et Birkenau) qu'à la fin de l'année 1944. Les travaux d'extension de certains des camps auxiliaires continuent pratiquement jusqu'à la libération.
Avant cela, les nazis entreprennent de détruire et d'effacer les traces des crimes commis. Ils prennent soin d'assassiner la plupart des témoins oculaires du génocide et particulièrement les Juifs qui avaient travaillé dans les crématoires. Ils font nettoyer et recouvrir de terre par des déportés les fosses contenant des cendres de victimes. Ils brûlent les listes des Juifs exterminés, une partie des dossiers et de la documentation, en deux temps : d'abord entre juillet et pour les listes de transports (Zuganglisten-FP) conservées au bureau de la direction politique, puis en avant l'évacuation du camp. Cette destruction fut partielle : une commission spéciale soviétique a pu retrouver et réunir, après la libération du camp, un important volume de documents épargnés, notamment 90 000 actes de décès émis d'août à ainsi que les archives de laBauleitung, l'administration centrale chargée de la construction (ces archives ont été restituées auMusée d'Auschwitz en 1991-1992). Mais de nombreux documents sont manquants : ce sont en particulier les listes de transport des convois d'Europe occidentale, les registres (Totenbücher) à l'exception de ceux du camp des Tziganes, les listes marquées « SB » (pourSonderbehandlung, « traitement spécial »[73]) des personnes désignées pour les chambres à gaz, les rapports sur les arrivées et les sélections, les listes de transferts, la plupart des rapports desblocks ainsi que les archives des sous-camps et des entreprises employant les déportés[74],[75].
Après l'été 1944, le camp se dépeuple progressivement. Les détenus évacués sont soit employés dans des usines d'armement situées plus à l'intérieur du Reich (principalement des Polonais et Soviétiques), soit, dans le cadre desmarches et des transports de la mort, conduits vers d'autres camps de concentration. Lamarche de la mort d'Auschwitz àLoslau, endurée par des détenus épuisés, sans manger ou presque, dans un froid glacial, est responsable de plusieurs dizaines de milliers de morts. Le a lieu le dernier appel général. Y sont présents 67 000 déportés dont 31 800 à AuschwitzI etII et 35 100 dans les camps auxiliaires dépendant de Monowitz.
1977, un procès complémentaire se tint également àFrancfort où deux membres de la SS furent poursuivis pour meurtres perpétrés dans lecamp annexe deLagischa (en polonais :Lagisza) et lamarche de la mort de Golleschau àWodzisław Śląski (en allemand :Loslau).
En 2008, l'Allemagne adapte ses textes de lois pour y intégrer la notion de participation passive à des meurtres de masse l'autorisant désormais à poursuivre d'anciens Nazis pour leur seule appartenance à une organisation criminelle et tandis qu'aucun fait précis ne peut leur être attribué[79].Oskar Gröning est poursuivi sur cette base. Il est condamné le à quatre ans de prison pour « complicité » dans le meurtre de 300 000 Juifs[80].Reinhold Hanning est quant à lui condamné à cinq années de réclusion, en 2016, pour complicité dans le meurtre de masse de 170 000 Juifs. Il meurt l'année suivante tandis que son appel est en attente de traitement par la justice allemande[81],[82].
1,3 million de personnes ont étédéportées dans les camps d'Auschwitz ;
1,1 million de déportés y sont morts dont :
960 000 Juifs ;
70 000 à 75 000 Polonais non juifs ;
21 000 Tziganes ;
15 000 prisonniers de guerre soviétiques ;
10 000 à 15 000 détenus d'autres nationalités (Soviétiques, Tchèques, Yougoslaves, Français, Allemands, Autrichiens, Belges, Hollandais).
Il s'y ajoute un nombre incertain, mais semble-t-il réduit, d'homosexuels qui y furent déportés en tant que tels : 48 noms de déportés à ce titre y ont été répertoriés pour l'ensemble de la période- ; un comptage des effectifs de fait état de 22 détenus au titre duparagraphe 175 sur 53 000 hommes[84]. Un seul survivant homosexuel (et déporté à ce titre) d'Auschwitz est connu, Karl B[85].
René Blum, critique d'art, journaliste et fondateur des Ballets russes de Monte-Carlo, frère de Léon Blum, torturé et assassiné dès son arrivée à Auschwitz[88].
Raphaël Feigelson, résistant français, évadé d'Auschwitz qui a conduit l'unité soviétique qui a été la première à pénétrer dans le camp lors de sa libération.
Éva Heyman, adolescente juive hongroise de 13 ans qui a écrit un journal juste avant la déportation à Auschwitz où elle a été envoyée parJosef Mengele à lachambre à gaz.
Etty Hillesum, née aux Pays-Bas en 1914, décédée avec tous les siens en 1943 (Auteure d'un journal intime :Une vie bouleversée).
Willy Holt, décorateur de cinéma, Césars 1988, professeur à la FEMIS, auteur de l'ouvrage sur sa déportation à AuschwitzFemmes en deuil sur un camion[89].
Czesława Kwoka, jeune fille polonaise de 14 ans, assassinée le 13 mars 1943. Son histoire et une version colorisée de sa photo, effectué par Marina Amaral, ont ému le monde entier.
Hermann Langbein, déporté politique autrichien, auteur deHommes et femmes à Auschwitz etLa résistance dans les camps de concentration nationaux-socialistes.
Young Perez, né le 20 mars 1911 à Tunis, champion de boxe. Mort le 22 janvier 1945 lors de l'évacuation du camp[90].
Witold Pilecki, né le àOlonets, officier de cavalerie, agent de renseignement et chef de la résistancepolonaise. L'unique prisonnier « volontaire » du KL Auschwitz, il s'évade du camp le.
Samuel Pisar, survivant d'Auschwitz, avocat international, écrivain, auteur deLe sang de l'espoir.
Felka Platek, peintre, née le 3 novembre 1899 et morte à Auschwitz le 2 août 1944
Paul Sobol, survivant, auteur du livre :Je me souviens d'Auschwitz… De l'étoile de shérif à la croix de vie[91],[i].
Lale Sokolov, né Ludwig Eisenberg, tatoueur du camp.
Hélène Solomon-Langevin, résistante et femme politique française, députée communiste en 1945 et 1946, puis bibliothécaire au CNRS.
Wladek (dit Vladek) Spiegelman, Juif polonais déporté à Auschwitz en 1944 et survivant. Son histoire est racontée sous forme de bande dessinée (Maus, parue en deux tomes) par son fils,Art Spiegelman[j].
Rosa Stallbaumer, résistante autrichienne déportée àDachau puis à Auschwitz où elle meurt en 1942.
Edith Stein, philosophe juive convertie aucatholicisme et devenue carmélite ; déportée et gazée à Auschwitz, elle sera canonisée parJean-PaulII et déclarée copatronne de l'Europe.
Simone Veil, femme politique française, ministre et présidente du parlement européen. Détenue 13 mois à Auschwitz (Bobrek) et après lamarche de la mort àBergen-Belsen ; libérée le 27 janvier 1945.
Shlomo Venezia, auteur d'un témoignage sur son expérience au sein des Sonderkommando.
Erna de Vries, « demi-juive » qui a volontairement été déportée pour rester avec sa mère
Anja Zylberbeg, juive polonaise déportée à Auschwitz en 1944 et survivante. Elle était l'épouse de Wladek Spiegelman et la mère d'Art Spiegelman. Son histoire est également racontée dans l'œuvre de son fils,Maus, mais de manière moins complète que celle de son mari, car elle est décédée en 1968, soit longtemps avant la genèse du livre, et n'a donc pas pu témoigner auprès de son fils.
Chaussures de déportés juifs à Birkenau, conservées à Auschwitz I dans une des salles du musée.
Après sa libération en 1945, Auschwitz reste abandonné pendant deux ans. Le Parlement polonais décide en 1947 de faire d'Auschwitz unmusée à la mémoire des victimes.
Le camp souche, AuschwitzI, a été restauré et sesblocks 4 et5 utilisés depuis lesannées 1950 par les Polonais pour réaliser une exposition permanente qui veut présenter les conditions de vie des prisonniers, principalement à partir d'objets récupérés dans les restes du camp de Birkenau à la libération du camp. S'y trouvent notamment des effets personnels de déportés : vaisselle, lunettes, chaussures etc., exposés dans des vitrines. L'une d'elles montre des cheveux qui devaient être utilisés pour fabriquer du tissu. Tout ce qui provenait des victimes devait resservir et profiter auReich. Depuis lesannées 1960, certainsblocks hébergent des « expositions nationales » réalisées par les divers pays d'où lesJuifs furent déportés à Auschwitz. Au rez-de-chaussée dublock 20 se trouve l'exposition française, inaugurée en, d'une grande qualité muséographique.
Le block 13 a été aménagé et propose une exposition permanente dédiée à l'holocausteRoms et Sinté, (lePorajmos)[94].
En 1948, des travaux sont effectués dans le bâtiment de l'ancien Crématoire I, transformé par les nazis en abri anti-aérien en 1943, afin de restaurer, selon les informations disponibles alors, le crématoire et la chambre à gaz dans leur état supposé d'origine : des fours sont réinstallés, la cheminée est reconstruite, les murs qui divisaient l'ancienne chambre à gaz sont abattus, la porte et une partie des orifices d'introduction duZyklon B sont rouvertes[95].
« Que ce lieu où les nazis ont assassiné un million et demi d'hommes, de femmes et d'enfants, en majorité des Juifs de divers pays d'Europe, soit à jamais pour l'humanité un cri de désespoir et un avertissement. Auschwitz - Birkenau 1940 - 1945. »
— Ce texte est inscrit sur 21 dalles fixées sur le sol du monument, toutes traduites dans des langues différentes.
L'emplacement de la « maison rouge » (lebunker I), totalement détruit par les nazis, n'est précisément identifié qu'à la fin des années 1990. Il est aménagé en lieu de mémoire, marqué par une stèle. De même, il ne demeure que l'emplacement des murs de la « maison blanche » (lebunker II), marqué par quelques lignes de briques. Les grandsKrema II, III, IV et V apparaissent en revanche plus visiblement, sous forme de ruines pour les deux premiers[96].
Une des22 dalles commémoratives.
Depuis peu des espaces en périphérie des deux camps principaux et en dehors de l'espace du musée sont mis en valeur. C'est le cas de la rampe ferroviaire (Judenrampe) située à 1,5 kilomètre de Birkenau, où sont arrivés les trains convoyant les déportés de à. Ce n'est qu'à partir de la fin du printemps 1944 que la prolongation de la voie ferrée, décidée par les nazis pour accélérer l'extermination desJuifs hongrois, arrive à proximité immédiate des chambres à gaz, à l'intérieur du camp.
Pendant laGuerre froide, les chiffres furent gonflés par le gouvernement communiste polonais. Le caractère essentiellement juif des victimes, dans un climat d'antisémitisme persistant, tendant à être nié ou du moins minimisé.
L'installation d'un carmel dans l'enceinte du camp d'Auschwitz, dans les années 1980, a provoqué une longue controverse, les organisations juives dénonçant une tentative de gommer la spécificité juive du lieu au profit d'une « christianisation » et d'une récupération de la Shoah.Jean-Paul II trancha la question en 1993 en ordonnant le départ des carmélites[97], mais la polémique sur la « christianisation de la Shoah » fut relancée en 1998 lors de la canonisation d’Edith Stein[98], puis de l’érection d’une nouvelle croix haute de huit mètres[99],[100].
Le site est visité par environ un million de personnes par an. Son entretien est principalement financé par l’État polonais. En décembre 2011, l'Autriche effectue un don de 6 millions d'euros pour la sauvegarde d'Auschwitz[102]. Pour Jean-Charles Szurek, chercheur au CNRS, malgré les abus liés autourisme de masse, « Il n'y a pas vraiment, chez les intellectuels qui travaillent autour du génocide, de débat moral sur le fait d'avoir transformé Auschwitz en lieu de visite. Ces bus de touristes sont la contrepartie d'un travail de mémoire qui est devenu massif et s'incarne ici. Même si ce voyage d'un jour fait en charter depuis une capitale européenne me paraît absurde, un jeune qui est arrivé en rigolant ne repartira peut-être pas sans avoir perçu quelque chose. »[103].
Édition de l'Amicale des déportés d'Auschwitz,Témoignages sur Auschwitz, 1946 [Récits par le Dr B. Krewer, Claudette Bloch J. Furmansk, les Drs Désiré Hafner et Golse, Mme Kleinowa, etc. Avant-propos de Claudette Bloch.] Préface de Jean Cassou. Dessins de François Reisz.(ISBN9782307525042) PDF /(ISBN9782307191711) EPUB)
Joseph-Désiré Hafner,Aspects pathologiques du camp de concentration d'Auschwitz-Birkenau [Thèse pour le Doctorat de l'Université de Paris, mention médecine, présentée et soutenue publiquement le 14 juin 1946](ISBN9782307397076) PDF /(ISBN9782307063742) EPUB)
André Lettich, Lazar Moscovici et alii,1942, Convoino 8, témoignages rédigés en 1945-1946, publiés en 2009, Éditions du Retour(ISBN9782952676939)
Sigmund Toman,Vous, vous savez, mais moi je ne sais pas : Questions à un survivant de la Shoah, Interview de Michèle Honsberger et Martine Mouron, éd. Delibreo, 2008.
Ruth Fayon, Patrick Vallélian,Auschwitz en héritage : De Karlsbad à Auschwitz, itinéraire d'une jeune fille dans l'enfer de la Shoah, éd. Delibreo, 2009.
Witold Pilecki,Le Rapport Pilecki : Déporté volontaire à Auschwitz, 1940-1943 (Raporty Pileckiego), traduit du polonais par Ursula Hyzy et Patrick Godfard, Champ Vallon, Époques,(ISBN9-782-87673-955-0).
Willy Holt,Femmes en deuil sur un camion, Nil édition.
Auschwitz : Les nazis et la solution finale, série documentaire en six épisodes deLaurence Rees pour laBBC, 2005. Conseillers historiques :Ian Kershaw,C. Browninget al.. Édité en DVD.
↑« Aucun autre lieu de la destruction ne s'est jamais imposé à la mémoire avec la même universalité. D'abord parce qu'Auschwitz est sans doute le plus grand cimetière du monde : le plus grand cimetière de Juifs (près d'un million) mais aussi de Polonais (70 000 à 75 000 morts), de Tsiganes du Grand Reich (environ 20 000) - un cimetière sans tombes puisque les corps ont été réduits en cendres ».AnnetteWieviorka (entretiens avec Séverine Nikel),L'heure d'exactitude : histoire, mémoire, témoignage : entretiens avec Séverine Nikel, Paris, A. Michel,coll. « Itinéraires du savoir »,, 248 p.(ISBN978-2-226-20894-1,OCLC759036899),p. 207.
↑Outre la disponibilité des matières premières, le site avait été choisi en raison de sa position géographique centrale au carrefour des voies de communication et suffisamment à l'Est pour être protégé des risques de bombardements alliés.L'IG Farben était initialement plus intéressée par l'emploi de main d'œuvre allemande issue des projets de germanisation que par la main d'œuvre concentrationnaire. Le site employa finalement environ 40 à 50 % de travailleurs étrangers, 20 à 30 % d'allemands et 30 % de détenus. Voir Peter Hayes,Industry and Ideology: I. G. Farben in the Nazi Era,Cambridge University Press, 2001, 411 p.(ISBN9780521786386)p. 350 et suivantes.
↑Le fauteuil est bien décrit dans le livre deMiklós Nyiszli : un grand divan de deux places, recouvert de tapis de Perse, avec un niche pour recevoir un poste TSF et des lampes intégrées.
↑Ce message sorti du camp par ruse avait plus de chances de ne pas être perdu lors de la destruction planifiée du camp.
↑Gerhart Riegner du congrès juif mondial envoie dès mars 1942 par télégramme un message sur l’extermination des Juifs au nonce à Berne, puis à Londres, Washington, et au Comité international de la Croix rouge, « Femmes et enfants exterminés. Hommes esclaves travaillant jusqu’à l’épuisement, ensuite supprimés. » mais il n'a pas eu d'écho.
↑Détenue aucamp de Drancy () puis déportée à Auschwitz-Birkenau, elle meurt à Bergen-Belsen en avril 1945.
↑Sigmund Toman,Vous, vous savez, mais moi je ne sais pas. Questions à un survivant de la Shoah Interview de Michèle Honsberger et Martine Mouron, éd. Delibreo, 2008.
↑Olena Zaremba-Blatonowa, Lidia Ciołkoszowa, Wanda Czapska-JordanPuls, "My tu żyjemy jak w obozie warownym": listy PPS-WRN Warszawa-Londyn 1940-1945, janvier 1992, 548 p.,p. 193.
↑a etbGilbert, Martin (1989). "The Question of Bombing Auschwitz, " in Michael Robert Marrus.The Nazi Holocaust: The End of the Holocaust. Part 9. Walter de Gruyter.
↑Bernard Krouck,Victor Martin, un résistant sorti de l'oubli, Les Eperonniers, 1995. Existe aussi en version filmée dans le style Docu-fiction réalisé par Didier Roten.
↑Franciszek Piper, « Sources concernant l'histoire du camp de concentration d'Auschwitz » dansLes archives de la Shoah, CDJC-L'Harmattan, 1998, 362 pages(ISBN9782296372177)p. 157-176.
↑Conan Eric et Peschanski Denis,« AUSCHWITZ: LA VERITE »,L'Express, édité le 23 septembre 1993, consulté le 9 mai 2013.
↑Anatoly Shapiro, « Le 27 janvier 1945, Auschwitz était libéré », surLa lettre de l'AFMA, bulletin d'information de l'association Fonds mémoire d'Auschwitz, texte écrit dans unsamizdat en 1981, reproduit en novembre-décembre 2009,p. 9.
↑Aude Massiot, « Plus de soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la traque des derniers criminels du Troisième Reich divise ceux qui ont consacré leur vie à ce combat. »,Libération,(lire en ligne, consulté le).
↑Franciszek Piper,''Auschwitz Concentration Camp, dans Michael Berenbaum et Abraham J. Peck (éditeurs),The Holocaust and History. The Known, the Unknown, the Disputed and the Reexamined, Indiana University Press, 1998,p. 378.
↑RégisSchlagdenhauffen,Triangle rose : la persécution nazie des homosexuels et sa mémoire, Paris, Autrement,, 314 p.(ISBN978-2-7467-1485-4)[EPUB](ISBN9782746720459) emplacements 1108-1120 sur 6260.
↑Jörg Hutter, « Konzentrationslager Auschwitz: Die Häftlinge mit dem rosa Winkel », in Olaf Mussmann (dir.),Homosexuelle in Konzentrationslager, Westkreuz Verlag, 2000, 158 p.(ISBN9783929592511).
↑Paul Sobol,Je me souviens d'Auschwitz… De l'étoile de shérif à la croix de vie, nouv. éd. revue et corrigée, Bruxelles, Racine, 2010(ISBN978-2-87386-680-8).