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Aurige de Mozia

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Aurige de Mozia
Image illustrative de l’article Aurige de Mozia
TypeStatue
Dimensions181 cm × 40 cm
MatériauMarbre
Période2e quart duVe siècle av. J.-C.
CultureGrande-Grèce
Date de découverte1979
Lieu de découverteMotyé
ConservationMusée Whitaker,Motyé
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L'Aurige de Mozia est une statue de marbre du deuxième quart duVe siècle av. J.-C., découverte en1979 àMotyé en Sicile.

Découverte

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Cette sculpture grecque, destyle sévère[1] ouionique archaïque, a été découverte le 26 octobre 1979, lors des fouilles effectuées sur l'île de Mozia, dans la lagune de de Marsala, dans le secteur nord-est de l'île, entre le sanctuaire de Cappiddazzu et les murs de la cité punique[2].

Description

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La statue représente un jeune homme athlétique,cambré, le poids du corps reposant sur la jambe gauche, et les bras disparus semblant avoir été le droit levé, le gauche sur le côté replié, avec la main dont on perçoit quelques phalanges sur la hanche[2]. Les pieds ont également disparu. Ses cheveux sont coiffés en trois rangées de boucles[3]. Cinq clous de bronze dans la tête portaient probablement un casque[4], ou couronne de la victoire[2].

Il porte une longue et légèretunique, réalisée selon le stylepanneggio bagnato qui laisse penser qu'elle aurait été réalisé par un élève dePhidias[2] ou des sculpteurs deParos selon Olga Palagia[5]. D'autres pensent qu'elle a été produite dans le sud de l'Italie (Ortiz, Polacco, Schröder) peut-être parPythagore de Reggio (Jiri Frel, Rizza, Servais-Soyez, Knigge) ou en Sicile hellénique (Lagona, Dontas, Spigo, Bisi, Dörig, Ostby, La Rocca, Falsone, Guzzo, La Lomia, Precopi Lombardo, Yalouris), ou qu'elle est l'œuvre d'un grec punique (Di Vita) ou d'un punique (Tamburello)[3].

Interprétations

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Ni la date précise de l'œuvre (vers 470 ou après le milieu du ve siècle avant J.-C.) ni sa signification n'ont été clairement établies, malgré un nombre important d'études à son sujet[1].

Sa posture, cambrée voire sensuelle, le port d'une tunique, attribut plutôt féminin dans la sculpture grecque qui figure les hommes le plus souvent nus[6], la bordure de la tunique et la ceinture pectorale orientale, et sa taille légèrement plus grande que la moyenne des statues grecques, rendent cette œuvre atypique et la livrent à des interprétations nombreuses et variées[7].

L'opinion commune se partage entre la représentation d'unaurige victorieux[4] (conducteur de char) ou un personnage lié à sa victoire, pour honorer la victoire d'un tyran, et celle d'une divinité punique commeMelkart (qui porterait alors une peau de lion) ouBaal, ou un Carthaginois important, telHamilcar de Giscon[4].

D'autres interprétations plus originales ont été publiées :Dédale ailé arrivant chez Cacolos selon Stucchi -1986-87), un jeune homme travesti pour un culte aux yeux d'E Paribeni (1986), un danseur ou musicien homosexuel pour Maria Rosaria La Lomia (1988), un danseur de la pyrriché, danse armée selon N. Yalouris (1990), Pythagore selon German Hafner[4]...

Vincenzo Tusa pense lui qu'il est habillé à la manière phénico-punique[8]. Carlo Odo Pavese et M. Bell identifient chacun la statue à Nikomachos, conducteur du quadrige deThéron, vainqueur aux Jeux Olympiques de-476, le premier voyant dans la tunique unchiton[7].Olga Palagia suppose qu'il s'agirait de l'une des deux statues d'un groupe sculpté àParos et érigé àHimère pour y célébrer la victoire deGélon sur les Carthaginois, lesquels auraient séparés les deux statues après la bataille de -409. L'ensemble représenterait alors un devin armé prédisant un succès militaire, dont la posture serait semblable à celle de l’Oinomaos du fronton est d’Olympie, et orné d'une ceinture prise aux vaincus[5]. Lorenzo Nigro, professeur agrégé d'archéologie et d'histoire de l'art à l'Université La Sapienza de Rome, y reconnaitAlcimédon, fils de Laercès, qu'Homère décrit dans l'Iliade comme le conducteur du char d'Achille[2].

Retrouvée enterrée, son origine fait également débat. Pour beaucoup, la statue est grecque, commanditée par une cité sicilienne et pillée par les Carthaginois qui l'emmènent dans leur colonie de Mozia. Elle a pu être cachée par les Carthaginois lors de leur guerre contreDenys l'Ancien (397av. J.-C.) pour qu'elle ne soit pas prise par l'ennemi après qu'ils l'ont rapatrié à Mozia lors de la destruction deSélinonte en -409[2] à moins que les Syracusains ne l'aient mis à terre pour voler son ornement en bronze[3].

Dominique Fernandez voit la statue comme la« figuration idéale de l'homme-femme : viril par sa taille exceptionnelle, ses organes sexuels, sa prestance, féminin par sa pose, son déhanchement, sa recherche vestimentaire ». Il suggère que l’ambiguïté sexuelle de la statue expliquerait une valorisation nationale plus faible que d'autres artéfacts antiques italiens[6].

Expositions

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L'Aurige de Mozia au British Museum en 2012.

Bien conservée, elle est exposée dans lemusée Whitaker de Mozia[7]. Elle a été exposée àVenise à deux reprises, àBerlin[9], auBritish Museum lors desJeux olympiques de Londres de 2012[10] puis auJ. Paul Getty Museum deMalibu[11].

Notes et références

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  1. a etbIrene BaldRomano, ReinhardSenff, EmmanuelVoutiras et AntoineHermary, « La sculpture grecque : découvertes archéologiques, avancées scientifiques, orientations méthodologiques »,Perspective. Actualité en histoire de l’art,no 1,‎,p. 10–22(ISSN 1777-7852,DOI 10.4000/perspective.1438,lire en ligne, consulté le)
  2. abcde etf(it)Redazione, « L'identità del giovane di Mozia. L'efebo sarebbe Alcimedonte, auriga di Achille », surFame di Sud,(consulté le)
  3. ab etc(it) « MOZIA in "Enciclopedia dell' Arte Antica" », surwww.treccani.it(consulté le)
  4. abc etdMarioDenti, « TYPOLOGIE ET ICONOGRAPHIE DE LA STATUE MASCULINE DE MOZIA »,Revue Archéologique,no 1,‎,p. 107–128(ISSN 0035-0737,lire en ligne, consulté le)
  5. a etb« Comptes rendus bibliographiques »,Revue archéologique, 2014/1 (n° 57), p. 153-222.[lire en ligne]
  6. a etbDominique Fernandez de l'AcadémieFrançaise et FerranteFerranti,Le radeau de la gorgone,Grasset,, 384 p.(ISBN 978-2-246-36959-2,lire en ligne)
  7. ab etcJean-YvesMarc, « Carlo Odo Pavese, Il auriga di Mozia »,L'Antiquité Classique,vol. 68,no 1,‎,p. 601–601(lire en ligne, consulté le)
  8. BrunoRochette, « Les Grecs et l'Occident. Actes du colloque de la Villa «Kérylos» (1991) »,Revue belge de Philologie et d'Histoire,vol. 75,no 1,‎,p. 156–158(lire en ligne, consulté le)
  9. (it) « Se ci metti piede ne resti stregato: l'isola di Mozia e il mistero del "Giovinetto in tunica" », surBalarm.it(consulté le)
  10. (en) « The Motya Charioteer comes to London: the most tantalising marble sculpture in the world », surThe Telegraph,(consulté le)
  11. (it)Tp24.it, « La Sicilia e i suoi tesori invisibili: il Giovinetto di Mozia a Malibu, l'Efebo di Selinunte a Shangai, il Satiro a Londra... », surTP24.it,(consulté le)
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