Cet article est uneébauche concernant ungroupe ethnique, leSuriname et laGuyane.
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Population totale | 55 800[1] |
Langues | Ndjuka |
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Ethnies liées | Bushinengue, Aluku (autrefois ditsBonis), Paramaca, Saramaca |
LesAukan,Okanisi[2],[3],Ndyuka,Ndjuka ouDjukas, sont un peuplemarron des Guyanes, c'est-à-dire descendants de rebelles s'étant libérés de l'esclavage de latraite atlantique. Les Ndjukas vivent auSuriname et enGuyane française sur les berges duMaroni, mais aussi au nord-est duGuyana dans la région deBerbice Oriental-Courantyne près du fleuve deCourantyne à la frontière surinamienne. Ils parlent lendjuka ou uncréole local et pour certains pratiquent lapolygamie[4].
Leurlangue est actuellement un créole fortement dérivé de l'anglais, à environ à 90 %, assez proche de celui parlé par lesSaramacas pour qu'ils puissent se comprendre.
Avant eux d'autresesclaves marrons Africains avaient établi des débuts de populations issues d'esclaves échappés (lesSaramacas qui ont essaimé dans une grande partie de la Guyane), et après eux lesaluku feront de même. Échappés des grandes plantations sucrières du Suriname auxXVIIe et XVIIIe siècles, ils se sont progressivement enfoncé dans laforêt amazonienne, où on les considère comme principalement installés le long des berges de l'aval du bassin dufleuve Maroni, dans l'actuelle région frontalière deSaint-Laurent-du-Maroni à proximité duSuriname, ainsi que dans la région deMana. Ce mouvement migratoire s'est fait après le moment de la premièreruée vers l'or[4].
Les Djukas ont parfois du défendre leurs territoires contre lesSaramacas ou d'autres groupes ethniques proches.
En 1760, ils ont signé untraité de paix avec les autorités coloniales de laGuyane hollandaise qui leur a donné liberté et autonomie, et avec des clauses de gratifications périodiques[5].
Aujourd'hui, hors de la forêt certains vivent en ville dont àSaint-Laurent-du-Maroni dans le quartier marron de la Charbonnière[4].
L'ethnologue Diane Vernon a décrit dans lesannées 1970 la vie d’un village sur leTapanahoni (ditNdjuka liba, ce qui signifie le fleuve ou le pays ndjuka), situé sur la partie amont du Maroni)[4].
En 2017, la communauté okanisi a élaboré une loi pénale, appeléeDeng weti[6].
La vie sociale des Ndjukas a notamment été étudiée et décrite par Thoden van Velsen & van Wetering (1988)[7] et Parris (2002)[8].
La société ndjuka est divisée enclans.
Chacun de ces clans est structuré selon sonmatrilignage et organisé sous l'autorité d'un« Gaanman ». Celui-ci, chef du clan et prêtre suprême est aidé dans ses tâches par« plusieurs kapiten (au moins un par clan) qui le représentent dans les divers grands villages du pays ndjuka ; ces kapiten sont eux-mêmes assistés de basia auxquels peuvent être dévolues des tâches plus spécifiques. Parmi ces basia et plus récemment parmi ces kapiten peuvent figurer des femmes qu’on appelle alors uman basia (femme basia) et uman kapiten (femme kapiten). »[4].
La société ndjuka est matrilinéaire. Chaquemariage se prépare par de longues négociations entre lesmatrilignages respectifs des deux futurs époux[4]. Un enfant est considéré comme appartenant à sa mère et à son lignage. Il ne peut lui être enlevé sans son accord.
À l'adolescence (avant 18 ans en général, dès que la mère juge que sa fille a les seins bien développés) la cérémonie duPangi (« don rituel du pagne ») marque le passage de la jeune fille au statut de « femme adulte », lequel est associé à des droits, dont celui d'avoir pour les femmes le souhaitant leur propreabattis pour par exemple produire ducouac (dénomination guyanaise dumanioc préparé entapioca), et avant lemariage d'avoir desrelations sexuelles avec les partenaires de son choix (à condition de rester discrète, faute de quoi sa réputation et celle de sa famille en souffrirait). Le don du pagne peut aussi être déclenché par la survenue d'unegrossesse durant l'adolescence[4].
Au Surinam, dans les villages de la forêt, lapolygamie est pratiquée, tradition qui présente là la particularité de s'inscrire dans un« système matrilinéaire où les femmes sont tout à la fois puissantes et dépendantes ». Le droit français interdit la polygamie mais il est toléré chez certaines femmes ndjukas en situation d'immigration. Ce droit est revendiqué par les femmes, mais desethnologues montrent qu'il peut aussi se retourner contre elles[4].
Le mariage coutumier est ditlibi anga (vivre avec) oupoti a osu (mettre dans la maison) et pas plus que lesfiançailles il ne modifie la notion depropriété ; les bien ne sont pas communs, la maison, la pirogue appartiennent à l'un ou l'autre des époux. Le père n'a pas de droit sur l'enfant. Un couple fiancé peut vivre ensemble durant des années avant de se marier (ou de se séparer)[4].
Dans les années1980 et1990 Diane Vernon a aussi décrit la vie spirituelle et la représentation du corps chez les Ndukas[9],[10],[11].
Quand un membre de la communauté meurt, le deuil durait autrefois jusqu’à deux ans mais il peut aujourd'hui se terminer après six mois. Le non-respect de la fidélité durant cette période est supposé porter malheur, via lekandu (principe magique et vengeur), et éventuellement apporter la maladie (sida y compris, depuis qu'il a été introduit dans ces régions)[4].
« Dans ce nouveau texte, les Ndyuka sont devenus les Aukans, ainsi que vous désignez désormais ce peuple marron. Pourquoi ce changement de nom ? Plaidez-vous pour que cette désignation se généralise en Guyane ? Ces dernières années, le peuple aukan lui-même a demandé d’être appelé "Aukan" ou "Okanisi" plutôt que Ndyuka, exactement comme le peuple saamaka a demandé, quelques ans avant, d’être appelé "Saamaka" plutôt que "Saramaka". Nous respectons leur choix. »