Pour les articles homonymes, voirBea.
Augustin Bea | ||||||||
![]() Augustin Bea en 1963. | ||||||||
Biographie | ||||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Naissance | àRiedböhringen, ![]() | |||||||
Ordre religieux | Société de Jésus | |||||||
Ordination sacerdotale | ||||||||
Décès | (à 87 ans) àRome, ![]() | |||||||
Cardinal de l'Église catholique | ||||||||
Créé cardinal | par le papeJean XXIII | |||||||
Titre cardinalice | Cardinal-diacre deS. Saba | |||||||
Évêque de l'Église catholique | ||||||||
Ordination épiscopale | par le papeJean XXIII | |||||||
Président duConseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens | ||||||||
– | ||||||||
| ||||||||
![]() | ||||||||
« In nomine domini Jesu » « Au nom du Seigneur Jésus » | ||||||||
(en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | ||||||||
modifier ![]() |
Augustin Bea, né le àRiedböhringen dans le Sud duGrand-Duché de Bade, alors dans l'Empire allemand et mort le àRome en Italie, est unjésuiteallemand,théologien etbibliste qui fut la cheville ouvrière des contactsœcuméniques avant et durant le concileVatican II, et ensuite le premier président duConseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens. Grand architecte de l’amélioration des rapports de l'Église catholique avec les autres confessions chrétiennes, il fut créécardinal en1959 par le papeJean XXIII[1].
Enfant unique né dans unefamille aux revenus très modestes, le jeune Augustin peut étudier grâce à l’aide matérielle des habitants de son village. Il leur en restera reconnaissant toute sa vie. Après l’écoleparoissiale, il est admis en1893 au collège catholique deSasbach am Kaiserstuhl (Bade). Il y reste six ans, et passe ensuite au collège classique deRastatt (1898-1900) où il obtient son diplôme debachelier.
Le désir dusacerdoce, très tôt présent, s’affermit au cours de ces dernières années d’études. Ses parents souhaitent qu’il entre auséminaire deFribourg-en-Brisgau, mais, attiré par lavie religieuse Bea choisit plutôt de s’expatrier pour entrer chez lesjésuites (allemands) alors en exil auxPays-Bas (le "Kulturkampf" du chancelierBismarck avait banni les jésuites d’Allemagne), où il suit une initiation spirituelle de deux ans (1902-1904) aunoviciat de Blijenbeek, suivie des études dephilosophie àValkenburg, toujours aux Pays-Bas (1904-1907). Bea enseigne ensuite lelatin durant trois ans au collège deSittard (1907-1910) et termine le cycle des études par lathéologie (de nouveau à Valkenburg). Bea est ordonnéprêtre le.
Durant laPremière Guerre mondiale le père Bea est àAix-la-Chapelle (1913-1917) puis il enseigne l’Ancien Testament au théologat deValkenburg (1917-1921). C’est alors que commence à se dessiner sa vocation de bibliste et, particulièrement, son intérêt pour la destinée dupeuple juif. Il estprovincial des jésuites d’Allemagne de1921 à1924. Il est à l'origine de la fondation ducollège Berchmans dePullach pour les études théologiques et philosophiques des jésuites allemands.
En1924, le père Bea est appelé àRome pour enseigner lathéologie biblique à l’université pontificale grégorienne. En1928, il passe à l’institut biblique et se spécialise dans l’exégèse de l’Ancien Testament. Il en devient le recteur en1930, et le reste jusqu’en1949. Durant 19 ans, il coordonne le travail scientifique de recherches ensciences bibliques de l’institut, dirige la revueBiblica, publie nombre de livres et articles tout en enseignant l’Ancien Testament et la théologie de l'Inspiration dans lesÉcritures. Sous son rectorat, est créée la Faculté des sciences de l’Orient ancien.
Sa compétence fait qu’il est fréquemment consulté par le papePie XI. Il est déjà membre de la commission pour la réforme des études ecclésiastiques supérieures, laquelle publiera ses conclusions dansDeus Scientiarum Dominus (ca)[1]. En 1930, il se prononce pour la mise à l'Index de l'ouvrage « Le Messianisme » de l’abbé Louis Dennefeld, professeur à laFaculté de théologie catholique de Strasbourg, qu'il accuse d'utiliser le « langage impertinent (pour ne pas dire insolent) des auteurs rationalistes » et de mettre en cause le principe de l'inerrance biblique'[2]. À partir de1931, Bea est également consulteur de laCommission biblique pontificale. L’encyclique dePie XIIDivino afflante Spiritu (1943) qui traite de l’étude moderne desÉcritures saintes - un tournant dans l’approchecatholique de la recherche biblique (Inspiration,Qumrân, divers sens de l’Écriture, plus grande liberté de recherche, etc) - lui est largement redevable.
En 1935, pour la première fois depuis laRéforme des catholiques sont invités à un congrès protestant d’exégèse biblique de l'Ancien Testament. En tant que recteur de l'Institut biblique pontifical, le père Bea y conduisit le groupe d’exégèses catholiques. Il fut invité même à présider la dernière session du congrès. Comme le dit MgrMarius Besson : "C'est la Bible qui divisa les chrétiens; c'est la Bible qui les réunira".
En1945, c’est un nouveaupsautier latin, traduit à partir de l’hébreu même, qui paraît: lePsalterium pianum. Ce travail de longue haleine avait été entrepris à la demande dePie XII, dont il était également ami (et même confesseur à partir de 1941)[1].
Plus tard, Bea est également membre de laCongrégation du Saint-Office, et participe à la rédaction du texte sur la définitiondogmatique de l’Assomption de laVierge Marie (proclamée le1er novembre1950 parPie XII). La même année (1950), avec laCongrégation des Rites, il amorce le projet de réformeliturgique réalisé durant leconcile Vatican II.
Dès qu’il a convoqué le concileVatican II (25 janvier 1959),Jean XXIII songe à y inviter des observateurs non catholiques. Il confie à Bea la tâche de contacter lesÉglises et communautés chrétiennes non-catholiques et de créer ce réseau d’observateurs qui participeront auconcile. C’est la première fois qu’une telle initiative est prise. Tout est neuf, et leur méfiance séculaire vis-à-vis de l’Église catholique doit être surmontée. Pour donner du poids à la démarche de Bea et lui permettre de s’adresser au plus haut niveau des Églises, Jean XXIII le créecardinal en décembre1959 et le consacre lui-mêmeévêque le 19 avril 1962. Publications, messages, conférences et contacts réguliers du cardinal, respectueux et affable avec tous, feront qu’une grande majorité desÉglises non catholiques répondent à l'invitation du pape et assistent au concile.
Comme promis à son ami, l’historienJules Isaac, Jean XXIII veille à réviser radicalement les relations de l’Église avec lejudaïsme. C’est au bibliste et exégète Bea qu’il confie la tâche de travailler et de présenter le texte sur les relations avec le judaïsme, qui devient la4e partie de la déclarationNostra Ætate). Ce texte est approuvé avec le reste de la déclaration en 1965. Jamais l’Église n’a parlé aussi respectueusement des juifs et du judaïsme. Le cardinal Bea confie plus tard que la question des relations avec les juifs lui tenait particulièrement à cœur. C’était pour lui un problème personnel et spirituel.
Un article de la revue duSIDIC explique en quoi la déclarationNostra Ætate constituait une révolution théologique :
Responsable du premier Secrétariat pour l’unité des chrétiens dès sa création en1960, le cardinal Bea est nommé président duConseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, qui en prend la succession après le concile[1]. Cette fonction fait de lui le responsable de l'application desorientations œcuméniques décidées par Vatican II. Jusqu'à sa mort, en1968, il s'emploie à rapprocher les chrétiens entre eux, ce qui lui vaut d’être souvent appelé leCardinal de l’unité.
De très nombreux articles sur l’exégèse de l’Ancien Testament, et sur l’œcuménisme.