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| Augustin Daniel Belliard | ||
Le général Augustin-Daniel Belliard. | ||
| Naissance | Fontenay-le-Comte | |
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| Décès | (à 62 ans) Bruxelles | |
| Origine | ||
| Allégeance | ||
| Grade | Général de division | |
| Années de service | 1791 –1815 | |
| Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes | |
| Distinctions | Comte de l'Empire grand-croix de la Légion d'honneur | |
| Hommages | Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile,24e colonne | |
| Autres fonctions | Membre de laChambre des pairsAmbassadeur de France en Belgique | |
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Augustin-Daniel Belliard, né le[1] àFontenay-le-Comte (Vendée) et mort le àBruxelles enBelgique, est ungénéral français de la Révolution et de l’Empire. Volontaire de l'armée du Nord de 1791 à 1793 puis de l'armée d'Italie de 1796 à 1798, il participe à de nombreuses batailles de la Révolution française. Il joue un rôle important dans lescampagnes d'Italie et d'Égypte, pour ses actions menées contre larévolte de Rome et pour avoir obtenu la capitulation française d'Égypte. Il se distingue ensuite durant l'Empire pour sa participation à de nombreuses batailles (Ulm,Austerliz,Iéna,Friedland notamment) qui lui valent sa nomination engrand officier de la Légion d'honneur. Il est ensuite envoyé enEspagne en 1808, où il est nommé gouverneur de Madrid et devient membre de lanoblesse d'Empire.
Augustin Daniel Belliard est le fils d'Augustin Belliard, (1734-1811) procureur du Roi deFontenay-le-Comte, et d'Angélique Robert-Morinière (1731-1773), elle-même issue d'une famille de marchands établie à Fontenay depuis la fin duXVIIe siècle. Après une enfance heureuse parmi ses trois sœurs (dont une épousera lebaron Pervinquière) et son frère, Belliard fait ses études dans une petite ville duPoitou, lorsqu'éclate laRévolution française.
Il représente la ville de Fontenay à lafête de la Fédération du 14 juillet 1790. Il revient deParis plein d'enthousiasme et l'année suivante, ses concitoyens l'élisent capitaine du1er bataillon de volontaires de Vendée formé à Fontenay. Engagé volontaire en 1791, Belliard rejoint l'armée du Nord, où il demeure pendant quelque temps sous les ordres dugénéral Dumouriez. Il combat àGrand-Pré, àValmy, àJemmapes et àNeerwinden, où il sert comme aide de camp de Dumouriez. À Jemmapes, à la tête du1er régiment de hussards bien que blessé après une chute de cheval, il enlève successivement plusieurs redoutes autrichiennes et conquiert sur le champ de bataille le grade d'adjudant-général. Compromis par la défection de Dumouriez en avril 1793, Belliard est arrêté, transféré à Paris et cassé. Immédiatement, il s'engage comme volontaire dans le3e régiment de chasseurs, et termine la campagne comme simple soldat. Il est réintégré dans son grade et placé sous les ordres dugénéral Hoche.
En 1796, il rejoint l'armée d'Italie que commandeNapoléon Bonaparte. Il combat àCastiglione, àVérone, àCaldiero, àArcole, et à Saint-Georges. À Arcole, il a deux chevaux tués sous lui. Lorsque Bonaparte tombe dans le marécage, Belliard charge ses hommes de l'en sortir. Il est nommégénéral de brigade à l'issue de la bataille, le 18 novembre 1796. Dans lacampagne du Tyrol, il se bat activement aupassage du Lavis, àTrente, àBrixen, où il fait 2 000 prisonniers au général autrichienLaudon (de) et lui enlève quatre pièces de canon. ÀTramin, il met en pleine déroute le corps autrichien de Laudon. Le 9 février 1798, il s'empare deCivita-Vecchia, presque sans avoir éprouvé de résistance et rejoint àRome le généralBerthier, qui l'envoie en mission diplomatique àNaples. Lors de larévolte de Rome contre les troupes françaises, son attitude énergique empêcheFerdinand IV de Naples de franchir la frontière pour appuyer l'insurrection.
Il participe à lacampagne d'Égypte, commande une brigade de la division dugénéral Desaix lors de la prise de Malte (10 juin 1798), débarque àAlexandrie, participe à labataille des Pyramides, où, à la tête d'un carré d'infanterie, il reçoit la première charge des mamelucks. À labataille de Samanouth,Mourad Bey va encore se heurter à l'aile droite de la petite armée de Desaix, commandée par Belliard qui, secondée par l'artillerie, doit mettre les mamelucks en déroute. Belliard pénètre ensuite enAbyssinie avec Desaix à l'automne1799, il prend part à labataille d'Héliopolis en mars 1800 où, sous les ordres deKléber, 10 000 Français luttent contre 70 000 Ottomans. Après avoir combattu à Koraïm, il marche avec douze cents hommes contre l'armée ottomane qu'il chasse deDamiette. Assiégé dansLe Caire par les forces combinées des Anglais, des Turcs et des Mamelouks, assailli par terre et par mer, aux prises avec une population nombreuse et fanatique, il obtient le 27 juin 1801, une capitulation honorable et ramènera en France les troupes placées sous ses ordres. En Égypte, Belliard témoigne également de son intérêt pour les travaux des savants participants à l'expédition.

À son retour, Belliard, préalablement nommégénéral de division le 6 septembre 1800, va prendre le commandement de la24e division militaire àBruxelles ; il y reste jusqu'en 1804. En 1805 et 1806, il prend une large part aux campagnes d'Autriche et dePrusse, en qualité de chef d'état-major dumaréchal Murat. Il contribue à la victoire d'Ulm et se distingue àAusterlitz le 2 décembre 1805, nommé grand officier de laLégion d'honneur sur le champ de bataille. Il est gouverneur deBerlin puis, lorsque laguerre reprend, il se bat àIéna, àErfurt, àLubeck, àHeilsberg, à Hoff, àEylau et àFriedland, entre 1806 et 1807.
Employé ensuite à l'armée d'Espagne en 1808, il est nommé gouverneur deMadrid. Après labataille de Talavera en 1809, Belliard devient le conseiller intime duroi Joseph, qui bientôt, faisant face à une émeute, doit abandonner sa capitale. Le 2 octobre, Madrid, attaquée par les Français, va être prise d'assaut, quand la Junte, pour éviter les horreurs du pillage, en livre les portes au général Belliard, malgré les cris d'une population furieuse. Malgré les ordres réitérés deNapoléon Ier, Belliard suspend l'exécution dumarquis de Saint-Simon, général français émigré commandant une armée espagnole. Créécomte de l'Empire le 9 mars 1810, et comblé d'honneur par le roi Joseph, le général Belliard crée à la ferme du domaine de Pahu àLongèves (dont la mairie se situe maintenant dans cet ancien corps de ferme), près deFontenay-le-Comte, une bergerie-modèle, par le croisement des mérinos d'Espagne avec des brebis du pays, ainsi qu'un haras.
Nommé le 29 août 1811, chef d'état-major de Murat à laGrande Armée, il rejoint dans les premiers jours de juin 1812 leroi de Naples, avec lequel il entre àVilnius. On le voit ensuite àOstrovno, àVitebsk, àSmolensk, àDorogobonge, àla Moskowa. Durant cette bataille, Belliard a deux chevaux tués sous lui. Le lendemain 8 septembre, àMojaïsk, un boulet lui emporte le mollet gauche et l'empêche de prendre le gouvernement deMoscou que l'Empereur lui destinait. Après laretraite de Russie et à peine guéri de ses blessures, il est nommé colonel-général des cuirassiers, pour réorganiser le corps de la cavalerie. Napoléon l'appelle à son état-major en qualité d'aide-major de l'armée. Belliard est dangereusement blessé àLeipzig le 14 octobre 1813, où il a deux chevaux tués sous lui et le bras gauche brisé par un éclat de mitraille. Malgré ses blessures, il se bat àHanau et rentre àMayence avec les débris de l'armée. Lemaréchal Berthier ayant suivi Napoléon à Paris, Belliard est nommé major général de l'armée et envoyé en cette qualité àMetz, où il la réorganise, mettant les troupes françaises, manquant de tout, atteintes par le typhus, en mesure de résister au nouveau choc des Alliés.
Pendant lacampagne de France, Belliard commande un corps de cavalerie. Le 11 février 1814, portant un bras en écharpe, il charge les Russes retranchés à laferme de la Haute-Épine et contribue à la victoire deMontmirail. Le 12, auCombat de Château-Thierry, l'extrême droite de l'armée prussienne est tournée par ses escadrons et se sauve en désordre à travers les bois. Le 10 mars, devenu commandant de toute la cavalerie de la garde, il prend part à labataille de Laon. Le 12, il est àReims, et le 25 à labataille de La Fère-Champenoise, où la cavalerie ne cède que devant des forces supérieures. Le 30 mars vers 23 heures, Belliard, venu aux devants de l'Empereur, lui apprend à Juvisy-sur-Orge, à l'auberge de la Cour de France, lacapitulation de Paris. Il se trouve àFontainebleau avec les générauxDrouot,Bertrand etCaulaincourt lorsque Napoléon faitses adieux. Il ne quitte Fontainebleau qu'après le départ de Napoléon pour l'île d'Elbe.
Louis XVIII le nommepair de France,chevalier de Saint-Louis. Après le retour deNapoléon de l'île d'Elbe, il est fait major général de l'armée que leduc de Berry commandait. Belliard accompagne la famille royale jusqu'àBeauvais et ne rentre à Paris que sur l'ordre exprès deLouis XVIII. Napoléon revenu auxTuileries, Belliard lui déclare ne pas souhaiter de commandement, sauf si la guerre éclatait, conformément aux engagements pris avec le duc de Berry. Cependant, la guerre reprend et le 9 mai 1815, il arrive àNaples pour seconder Murat. Après labataille de Tolentino, Belliard rend visite à la reineCaroline, épouse du maréchal, et s'embarque sur une goélette qui le débarque àToulon le 29 mai.
À peine rentré à Paris, Belliard est nommé au commandement des3e et4e divisions militaires et établit son quartier-général à Metz. Il se hâte de mettre les places en état de défense. Le soulèvement est presque général et en quelques jours, les seuls départements desVosges, de laMeurthe et de laMoselle équipent et arment quarante-cinq bataillons degarde nationale. Labataille de Waterloo entraîne la chute définitive de Napoléon et le retour des Bourbons.
Au retour de Louis XVIII, le général Belliard est arrêté, cassé dans ses titres et rayé de la liste des Pairs de France pour avoir accompagné l'Empereur lors des Cent-jours. Le 21 novembre 1815, il est conduit à laPrison de l'Abbaye, avec les générauxDrouot,Cambronne etd'Ornano. Après plusieurs mois de captivité, il est remis en liberté et entre dans la vie privée, d'où il ne sort qu'au 5 mars 1819, époque où le ministèreDecazes le rappelle à la Chambre des pairs. Sous le ministère deVillèle, il est chargé de préparer contreAlger un plan d'attaque. Mais ce plan comportant un effectif de 50 000 hommes et une dépense de cent millions de francs est abandonné. Il faillit en 1828, être nommé chef de l'expédition de Morée, avant que legénéral Maison ne soit désigné pour la commander.

Ancien compagnon d'armes deLouis-Philippe d'Orléans, aux côtés de qui il a combattu à Valmy et à Jemappes et avec lequel il n'a pas cessé, sous la Restauration, d'entretenir des relations, Belliard adhère sans arrière-pensée à lamonarchie de Juillet. Louis-Philippe le charge d'aller notifier au cabinet de Vienne son avènement comme roi des Français. Après laRévolution belge de 1830 et l’indépendance de la Belgique, Belliard est nomméministre plénipotentiaire àBruxelles. LesPays-Bas rejettent l'accession au trône deLéopoldIer et l'armée néerlandaise envahit la Belgique lors de lacampagne des Dix-Jours. Louis-Philippe envoie une armée française de 50 000 hommes pour arrêter l'offensive néerlandaise : l'Armée du Nord, sous les ordres d'Étienne Maurice Gérard. Après la victoire française, letraité des XXVII articles est signé le, définissant la Belgique en État indépendant.
Les difficultés du côté de la Belgique aplanies, Belliard est nommé à l'ambassade deMadrid. Mais le, avant de pouvoir rejoindre l'Espagne, il tombe dans leparc de Bruxelles frappé d'une attaque d'apoplexie foudroyante, au moment où il sort du palais du roi Léopold. Unestatue à son honneur est érigée à Bruxelles, en bordure du parc près des bâtiments de laSociété générale de Belgique, au débouché de larue Baron Horta. Cette sculpture deGuillaume Geefs constitue la première statue payée par souscription publique en Belgique (depuis l'indépendance de 1830). Le jour de l'inauguration de celle-ci se tient à Bruxelles une vente publique des objets du général ; un grand sabre y est le clou de la vente. Sa dépouille mortelle est transportée à Paris et déposée aucimetière du Père-Lachaise (35e division), le 14 mars de la même année.
Franc-maçon, il est initié en 1802 à laloge maçonniqueLes Amis philanthropes deBruxelles, fondée en 1798. Son oraison funèbre est prononcé parAlexandre de Laborde qui porte ses décors maçonniques[2].
| Figure | Blasonnement |
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Ecartelé : au I, du franc-quartier des Comtes militaires de l'Empire ; au II, de gueules, aux ruines d'argent ; au III, de gueules, à un palmier terrassé d'argent adextré d'une pyramide et senestré de deux autres du même ; au IV, d'or, au cheval cabré de sable.[5],[6],[7] |
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