Né dans unegrande famille de la noblesse polonaise[1] Zamoyski suit des cours de droit, d'économie et d'agronomie àFribourg puis de philosophie àHeidelberg (1912 - 1914). Son intérêt pour la théorie esthétique ne faiblira jamais, comme en témoigne la conférence surL'Art et la Substance qu'il prononça en 1954 auCongrès International de Philosophie, àSao Paulo[2].
De 1916 à 1918 il étudie à laLewin-Funke Schule deBerlin, puis à laKunstgewerbeschule deMunich, où il rencontreStanislas Przybyszewski. Celui-ci l'introduit au sein du groupe d'avant-garde polonais dePoznańBunt (« Révolte »)[3], proche des revues expressionnistes deBerlin,Der Sturm etDie Aktion. Zamoyski participe en, à Poznań, à une exposition deBunt qui fut à l'origine d'une polémique[4], puis exposera avec le groupe à Berlin, en, dans une galerie de la revueDie Aktion[5].
De retour en Pologne, il s'installe àZakopane, « le Chamonix de la Pologne »[6], lieu de rendez-vous des artistes et des intellectuels polonais de l'époque, avec sa femme, la danseuse et actrice italienne Rita Sacchetto (1880 - 1959), épousée en 1917 à Vienne[7]. Il participe à la création d'un mouvement artistique expressionniste[8] qui prend en 1919 le nom deFormisme[9].
Regroupant en particulierTytus Czyżewski,Stanisław Ignacy Witkiewicz (ditWitkacy), Léon Chwistek[10], les frères Zbigniew (1885 - 1958),Andrzej Pronaszko (1888 - 1961) et Tymon Niesiołowski (1882 - 1965), leFormisme est sans doute « le mouvement esthétique le plus important de la Pologne indépendante »[11].
La caractéristique essentielle du mouvement, selon Léon Chwistek, souvent considéré, à côté de Witkiewicz, comme le principal théoricien duFormisme[12] est « la tentative de créer un style nouveau, sur la base des concepts de réalisme et de beau, qui se développaient à partir de l’expérience des cubistes, futuristes et expressionnistes »[13].
Czesław Miłosz rapporte les débuts de cettepremière avant-garde polonaise : « Dès 1918, une poignée de poètes et de peintres qui fréquentaient àCracovie un café appeléLa Muscade, avaient formulé certains programmes et s’étaient donné le nom deformistes. Ils mettaient l'accent sur laforme pure comme essence de l'art ; c'est ainsi qu'en peinture leur mouvement conduisit à unedéformation des objets représentés, voire à des compositions non figuratives (...) Un poème constituait un objet autonome, qui tenait debout du seul fait de son existence, et qui ne dépendait d'aucun message traduisible en prose »[14].
Le groupe formiste s'exprima en particulier dans la revueFormisci (« Les Formistes ») éditée par Tytus Czyżewski dont six numéros parurent à Cracovie, en 1919 - 1921[15]. Léon Chwistek publia son célèbre etprogrammatique article:Formizm dans le no 2 de cette revue, en[16].
Rappelant sa rencontre avec Witkiewicz, Zamoyski écrira plus tard : « L’imprésario de ma femme à Zakopane, M. Danek, me fit connaître Witkiewicz. Coup de foudre ! Avec Witkiewicz je ressentis immédiatement une union profonde et joyeuse, mais aussi tragique. Je décidai sur-le-champ de déménager de Vienne à Zakopane, et cela uniquement parce que nous étions devenus inséparables »[17]. Zamoyski sera l'auteur de l'illustration de couverture de l'ouvrage de WitkacyNowy formy w malarstwie publié en 1919[18]. La même année, Zamoyski sculptera unPortrait de Stanislaw Ignacy Witkiewicz « sur fond de son essence », aujourd'hui disparu. La réponsefacétieuse de Witkacy fut une œuvre qu'il intitula :Un débris non essentiel d'Auguste Zamoyski, également disparue[19].
Zamoyski présentera sa conception de l'art à plusieurs occasions dans des catalogues d'exposition, notamment lors de la Ire Exposition des Formistes qui eut lieu à Varsovie en 1919 et lors de l'exposition conjointe du groupe formiste et du groupeBunt à Poznań en 1919 - 1920[20]. Cherchant uneréconciliation théorique de la nature et de la forme, il introduisit le concept de l’œuvre d'art commeallégorie dynamique (« Alegoria dynamiczna ») que Witkacy, dans son essai surL'Idée de forme (1919), rapproche de son propre concept detension directionnelle (« Napięcie kierunkowe »)[21].
RevueZwrotnica, Cracovie, Pologne - Couverture du No 6, octobre 1923
Il publiera en 1922 dansZwrotnica (« Aiguillage »), la revue d'avant-garde de Cracovie fondée et dirigée par le poète et critique Tadeusz Peiper (1891 - 1969) qui, de retour d'Espagne, collaborait avec la revue d'avant-garde espagnoleUltra[22], un article souvent cité, intitulé :O kształtowaniu (« Sur la création de la forme ») dans lequel il écrit : « On ne doit sculpter ni pour la gloire, ni pour l'argent, ni pour aucune autre raison sinon celle de contenter unbesoin de forme. Plus cette raison est absolue et exclusive, plus la forme est pure (...) Le Beau, c'est une joie désintéressée, pure (lepur besoin de forme), c'est une certaine harmonie entre le sujet et l'objet ». Face auximpasses de l’abstraction pure et du naturalisme, il définit sonintuition vitale[23] de l'art : « Joindre l'harmonie absolue de la nature et de la forme absolument pure, voilamon problème, et je suis convaincu que tel est le problème futur de l'art véritable. Par forme pure, j'entends tout ce qui a surgi du pur besoin de façonner »[24].
On citera, en parallèle, ce qu’écrivait en 1920Guillermo de Torre, un des fondateurs de l'Ultraïsme, dans sonManifiesto ultraista: Vertical : « Tous les pugnaces courants esthétiques d'avant-garde débouchent aujourd'hui sur le même slogan unificateur : Création. L'Art Nouveau, qu'il s'appelleultraïste[25],créationniste,cubiste,futuriste,expressionniste, commence là où se termine la copie ou traduction de la réalité apparente : là, sur ce planultra-spatial, où le poète forge des œuvresinouïes (« inauditas ») et créées qui n'admettent pas la confrontation avec la réalité objective »[26].
Auguste Zamoyski,Nu allongé (1932), sculpté en pierre de Landernau - Museu de Arte de São Paulo, Brésil
Il se rend à New-York en 1920, où il passe un an et rencontreKatherine Dreier etMarcel Duchamp[27] puis s'installe à Paris à partir de 1924. Il a son atelier avenue du Maine « en face de celui deBourdelle [qui] peinait alors sur le monument deMickiewicz »[28] et qu'il voit souvent. « Il participe activement à la vie de Montparnasse ; il est très lié avecKisling,Tristan Tzara et bien d'autres ; mais ses meilleurs amis sont le peintre polonaisPankiewicz etMarcoussis pour qui il éprouve une affection sans bornes »[29] et dont il avait sculpté la tête (1923).
Auguste Zamoyski,Ève (1936),Musée national de Varsovie, PologneAuguste Zamoyski,Nu (1943), Museu de Arte da Pampulha, Belo Horizonte, Brésil
Dès 1922, dans un opuscule surTytus Czyżewski et la crise du Formisme, Léon Chwistek annonce, sentencieusement : « L'Association des formistes a cessé d'exister »[30]. Et en 1923, Auguste Zamoyski organise à Zakopane une exposition qui doit signerLa fin du Formisme (« Koniec Formizmu ») au cours de laquelle il détruit, de manière démonstrative, quelques-unes de ses œuvres[31].
SelonMaria Delaperrière, l'exil en France délibérément choisi par Zamoyski « va lui permettre de dépasser le Formisme et d’imprégner ses sculptures d’un mysticisme profond, expression, comme il le dira lui-même, d’une recherchede la vérité etnon de l’originalité »[32].
Et Zamoyski explique ainsi son éloignement / dépassement duFormisme : « Au bout de plusieurs années d'essais et d'efforts, leFormisme en tant que tel, ainsi que ma théoriea priori sur la création ex nihilo de formes inexistantes, commencèrent à susciter en moi des réserves et des doutes ». Alors, « poussé et encouragé par une intuition indéfinissable, je me mis àausculter la nature (...) Il ne s'agissait nullement pour moi de la copier, mais de l’étudier, éventuellement de l'utiliser »[33].
En 1940, séparé de sa deuxième épouse, la comédienne et chanteuse Maneta Radwan[34], il émigre au Brésil où il restera jusqu'en 1955[35]. Il fondera dans ce pays des écoles de sculpture à Rio de Janeiro et à Sao Paulo. Durant cette période il se liera avec le peintre, figuriniste et scénographe brésilien Bellá Paes Leme[36].
Revenu en France, il vécut quelques années à Paris dans un monastère dominicain, reprenant contact avec la Pologne où il essaie, sans succès, de créer une chaire de sculpture à la faculté d’architecture de l’École polytechnique de Varsovie.
Il s'installe en 1957 dans la région de Toulouse, àSaint-Clar-de-Rivière, avec Hélène Peltier, professeur de littérature russe, qu'il épouse en 1959[37]. Il y meurt en 1970 et y est enterré[38].L'Ascension, une œuvre monumentale commencée en 1959 et restée inachevée[39], est placée à l’entrée de l’école qui porte son nom dans ce village deHaute-Garonne[40].
August Zamoyski,Frédéric Chopin (1944), Praia Vermelha, Rio de Janeiro, BrésilAugust Zamoyski dans son atelier (1948)
La critique distingue généralement trois périodes dans le développement de l'œuvre de Zamoyski[41].
La périodeformiste (1917 - 1925), à Zakopane (Pologne). De cette période décisive pour l'orientation originale de sa vocation artistique et de sa pensée, Zamoyski écrit au début de son essaiAu-delà du Formisme : « J'ai écrit ce travail en pensant avec nostalgie àWitkiewicz, mon inoubliable ami, et à la mémoire de mes camaradesTytus Czyżewski, Andre,Andrzej et Zbigniew Pronaszko, Tymon Niesiołowski, Emile Breiter, Emil Breiter et Léon Chwistek et Leon Chwistek. Je le dédie à mon cher amiWładysław Tatarkiewicz , la tête philosophique la plus remarquable de la Pologne[42], qui a été le témoin de nos luttes »[43]. « Ce qui nous soudait, continue-t-il, c’était le sentiment de la révolte et le besoin de contester les formes de l'art qui nous avaient précédés, l’académisme et l’impressionnisme »[44].
Son œuvreIch dwoje (« Eux deux », 1919)[45], dont le motif sera repris et décliné plusieurs fois (bronze, bois, marbre), est une des œuvres les plus caractéristiques de cette période. On citera également :Łza (« Larme », 1917)[46],Akt kubistyczny (« Nu cubiste », 1918),Portrait deRoger Raczyński (diplomate polonais, 1918)[47],Portrait de Marie Walterskirchen (1921),Portrait de Louis Marcoussis (1923)[48],Tête d' Antoni Słonimski (1923 -1927)[49].
August Zamoyski,Cardinal Sapieha - Prière dans la nuit obscure de l'Occupation (1970), Cracovie, Pologne
Une périoderéaliste (France, Brésil ; 1925 - 1950), où ses œuvres sont souvent des nus ou des portraits féminins ; ainsi :Vénus (1935), Franka, Ewa (1936), Wierka - Tête d'une jeune fille de la campagne (1936). De cette période on notera particulièrement deux œuvres créées au Brésil :Nu (1943), sculpture monumentale placée devant le bâtiment duMuseu de Arte da Pampulha deBelo Horizonte projeté parOscar Niemeyer[50], et une statue deChopin (1944) élevée sur laPraia Vermehla àRio de Janeiro[51].
Enfin, une période d’expressionnisme spirituel (dernières années au Brésil, France, Pologne ; à partir de 1950) où l’inquiétude religieuse qui ne l'avait jamais quitté se retrouve dans des œuvres commePietà, Saint Jean-Baptiste (1950 - 1953),Résurrection (1967 - 1968)[52] ouCardinal Sapieha (1968 - 1970)[53].
Dans une lettre à Tatarkiewicz datée d’, Zamoyski souligne cependant la continuité de sa vision artistique. Il écrit : « Mathèse tire son origine deBergson, bien sûr, mais aussi dePlotin ouAugustin. Évidemment, ladurée de Bergson est d'une certaine manière un état mystique. Je pense que c'est aussi le cas de l'inspiration, et l'œuvre d'art véritable est le résultat d'une expérience mystique,la seule valable, face au mur devant lequel s'est trouvée la science contemporaine, c'est-à-dire la physique quantique et la théorie de la relativité. Et la philosophie s'est embourbée devant le même mur tragique (...) L'art, s'il devait être seulementmimétisme, dans un sens mal compris, serait également voué à l’épuisement, comme je le pensais lorsqu'avec les frères Pronaszko, Czyżewski et Witkacy nous avons créé le Formisme »[54].
« L'art est la figuration des choses non soumises à nos sens » avait dit Zamoyski en 1954 dans sa conférence surL'Art et la Substance[55]. Ce que l'on pourrait traduire ainsi, en suivantJean-Luc Marion :donner à apparaître ce que nous ne voyons pas[56].
En 2002, Hélène Zamoyska fait don d'une partie importante de l'œuvre d'August Zamoyski à l'abbaye de Sylvanès, et le musée Zamoyski ouvre ses portes en 2009[57].
À l'occasion du cinquantenaire de la mort du sculpteur (2020), une exposition intituléeAuguste Zamoyski. Penser dans la pierre, ainsi qu'une édition des archives du sculpteur sont organisées en Pologne (2017 - 2020) par leMusée de la littérature Adam Mickiewicz de Varsovie en collaboration avec leMusée Auguste Zamoyski de Sylvanès[58].
Le, la collection des œuvres de Zamoyski conservée à Sylvanes depuis 2009 a été acquise par leMusée national de Varsovie[59]. Elle comprend quatre-vingt-treize pièces qui sont exposées dans ce musée depuis le[60].
↑ Texte français dans : Auguste Zamoyski,Au-delà du formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, pages 111 et suiv.
↑ Voir : Marek Bartelik,Early Polish Modern Art : Unity in Multiplicity, Manchester University Press, 2005, pages 100 - 101.Bunt est un groupe de peintres et poètesexpressionnistes polonais, parmi lesquels on citera notamment le poète Adam Bederski (1893 - 1961) et le peintre Jerzy Hulewicz (1886 - 1941). Le groupe fut actif dans les premières années de l’indépendance de la Pologne (1918 - 1920) et édita à Poznań la revueZdrój (« Source »), qui continua jusqu'en 1922
↑ Affiche de l'exposition :BUNT, Ausstellung Expressionistischer Kunst, von 1. zu 30. April 1918. LaSociété des Amis des Beaux-Arts de Poznań ayant jugé immorales quatre œuvres de Zamoyski et une gravure de Stefan Szmaj (1893 - 1970),Pocałunek (« Le baiser »), l'exposition fut annulée et transférée dans une autre galerie de Poznań où elle fut présentée de manièreautonome parBunt. Rappelons qu'à cette époque, Poznań (Posen, en allemand) était sous administration prussienne
↑ Zamoyski présente sept œuvres, parmi lesquellesŁza (« Larme »). On trouve unKalendarium détaillé des expositions de Zamoyski sur le site duMuzeum Augusta Zamoyskiego de Jabłon, le village natal du sculpteur
↑ La première exposition du groupe eut lieu àCracovie, en novembre 1917, suivie en avril - mai 1918 d'une exposition àLwów. Voir (en polonais) : Małgorzata Geron,Les Formistes dans le milieu artistique de Lwów, Actes de l'Université Nicolas Copernic, Laboratoire d'Histoire d'art moderne, Torun, 2013
↑ Léon Chwistek (1884 - 1944) est un peintre, logicien et mathématicien polonais. Il enseigna notamment à l'Université de Lwów. L'ouvrage Wielość rzeczywistości, publié en 1921 à Cracovie, présente sa conception philosophique fondamentale de lapluralité du réel qui exige que l'on « s'efforce de construire des concepts nouveaux de la réalité », et sa conséquence sur le plan de la théorie et de la pratique de l'art : « Pour la peinture et la sculpture, la théorie de la pluralité du réel a une signification double : 1) Elle implique la nécessité de rejeter le postulat de l'art comme copie de la nature, qui est la négation de tout art véritable. 2) Elle fournit la base d'une justification théorique de tous les types fondamentaux de peinture et de sculpture ». Voir : Leon Chwistek,Pisma filozoficzne i logiczne, Tom I, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1961, respectivement : pages 32 et 80 (traduit du polonais)
↑ Gérard Conio,Aleksander Wat et le diable dans l'histoire, L'Âge d'homme, Lausanne, 1989, page 22. Rappelons que la Pologne recouvra son indépendance en novembre 1918
↑ À propos de lathéorie du Formisme, Witkacy lui-même écrit en 1921 : « Une théorie du Formisme, sur laquelle tous les représentants de ce groupe pourraient s'accorder, n'existe pas pour l'instant. Cependant les articles de Chwistek, notre travail : Nowy formy w malarstwie (« Nouvelles Formes dans la peinture », 1919) et, récemment, l'ouvrage de Winkler intituléFormizm devraient suffisamment éduquer les critiques afin que lesFormistes et le public ne soient dorénavant plus obligés d'entendre les banales conversations au sujet duBeau, etc., sous lesquelles se cachent un vide absolu et une méconnaissance des choses ». Voir : Stanisław Ignacy Witkiewicz,À propos des critiques -IVe Exposition formiste, in :Pismo Filozoficzne i Estetyczne, Tom II, Państwowe Wydawnistwo Naukowe, Varsovie, 1979, page 223 (traduit du polonais). L'ouvrage de Konrad Winkler (1882 - 1962), peintre, critique d'art et escrimeur de haut niveau, auquel Witkiewicz fait référence :Formizm na tle wspólczesnych kierunków w sztuce (« Le Formisme par rapport aux courants de l'art contemporain ») fut publié à Cracovie en 1921
↑ Leon Chwistek,Formizm, in :Catalogue de laIIIe Exposition des Formistes, Cracovie, 1919, page 7. Dans ce texte, Chwistek explique que le groupe s'était décidé à prendre le nom deformistes afin de sedifférencier desexpressionnistes essentiellement Allemands. Le texte surFormizm est repris dans : Leon Chwistek,Wybor pism estetycznych, Introduction et choix des textes par Teresa Kostyrko, Universitas, Cracovie, 2004, pages 93 - 96. Voir également: Małgorzata Geron,Tymon Niesiołowski (1882 - 1965) Życie i twórczość, Wydawnictwo Neriton, Varsovie, 2004, page 83 (traduit du polonais)
↑ Czesław Miłosz,Histoire de la littérature polonaise (traduit de l’anglais par André Kozimor), Fayard, 1986, pages 542 - 544
↑ Stanisław Ignacy Witkiewicz,O pojęciu formy, in :Pisma Filozoficzne i estetyczne, Panstwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1974, pages 170 - 171
↑ De retour en Pologne après un séjour de cinq ans en Espagne (1915 - 1920), « Peiper écrivit pourUltra quelques articles, entre autres, en novembre 1921, le texte :Une nouvelle théorie de l'art sur le livre de Léon ChwistekWielośc rzeczywistości. La revue se convertit en modèle pour la création conceptuelle deZwrotnica et il en reprit des poèmes d'auteurs d'avant-garde espagnols et français qu'il traduisait et interprétait lui-même. » Voir : Piotr Rypson (ed.)Tadeusz Peiper, Heraldo de la vanguardia entre España y Polonia, Muzeum Narodowe w Warsazwie y Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid, 2015, page 547. Sur la revueZwrotnica, également : Piotr Rypson,De "guarda-gujas" a "Papa de la vanguardia", in : Piotr Rypson (ed.)Tadeusz Peiper, Heraldo de la vanguardia entre España y Polonia, Muzeum Narodowe w Warsazwie y Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid, 2015, pages 265 - 277. Cet ouvrage, très richement documenté, a été publié à l'occasion de l'exposition sur Tadeusz Peiper présentée à Varsovie en mai - août 2015, puis à Madrid en septembre - novembre 2015. Les douze numéros de la revue, parus entre 1922 et 1927, sont disponibles sur le site duRICN - Digital Repositary of Scientific Institutes
↑ Zamoyski dans ce texte parle dudésir de maîtriser la forme comme d'unepassion au même titre, par exemple, que le sport, qu'il pratiqua d'ailleurs à un haut niveau
↑ On notera le commentaire deJosé Ortega y Gasset sur ce courant artistique : « Loin d'aller plus ou moins maladroitementvers la réalité, on voit que le peintre avancecontre elle. On a proposé avec fougue de ladéformer, de rompre son aspect humain, de ladés-humaniser (...) Il s'agit de créer et d'inventer des actes inédits, adéquats à ces figures inédites, (...) desultra-objets. » Et il ajoute en note : « L'Ultraïsme est un des noms les plusajustés qui aient été forgés pour désigner la nouvelle sensibilité » (traduit de l'espagnol). Voir : José Ortega y Gasset,La Deshumanización del arte (1925), in :Obras completas, Tomo III, Editorial Taurus, 2010, page 858
↑Manifiesto ultraista : Vertical, Supplément au no 50 de la revueGrecia, novembre 1920 (traduit de l'espagnol). Le texte est accompagné d'uneeffigie de l'auteur par le peintre uruguayenRafael Barradas et de « bois » d'ornement par le peintre argentinNorah Borges. Reproduction duManifeste sur le site de laBeinecke rare book and manuscript library, Yale University Library. Voir également : Guillermo de Torre,Literaturas Europeas de Vanguardia, Rafael Caro Raggio, Editor, Madrid, 1925, page 106
↑ Voir : Marek Bartelik, Early Polish Modern Art : Unity in Multiplicity, Manchester University Press, 2005, page 123
↑ Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, page 57
↑ Voir : Hélène Zamoyska,Portrait d'un artiste in : Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, page 16
↑ Leon Chwistek,Tytus Czyżewski a kryzys formizmu, Księgarnia Gebethnera i Wolffa, Cracovie, 1922, page 4
↑ Voir : Barbara Ilkosz, Barbara Banaś, Maria Jeżewska,Zapisy przemian: sztuka polska z kolekcji Krzysztofa Musiała, Muzeum Narodowe, 2007, page 192
↑ Maria Delaperrière,La poésie polonaise face à l'avant-garde française : fascinations et réticences, Revue de littérature comparée 3/2003, no 307, pages 355 - 368
↑ Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, pages 56 et 68
↑ Née en 1906, Maria Maneta Radwan est une comédienne et chanteuse polonaise. Lorsqu'elle se produisit au Théâtre Bériza, en 1927 à Paris, sous la direction deLéon Chancerel, la presse fut unanime. Un critique enthousiaste écrivait : Celle « dont les jambes sont d'un acrobate et le cœur est d'une Ophélie n'est-elle pas le vivant symbole de l'acteur complet que réclame lamission nouvelle » du théâtre ? Elle épouse Zamoyski en 1933 et s'en sépare en 1939. En 1959, elle se marie en secondes noces avec le sculpteur françaisJean-Claude de Saint-Marceaux. Voir : Maryline Romain,Léon Chancerel : portrait d'un réformateur du théâtre français (1886-1965), L'Âge d'homme, 2005, pages 105 -106. Également :Joanna Krasnodębska,Angielka w Paryzu : Listy Haliny Korn -Zulawskiej do męża (maj - czerwiec 1950), Archiwum emigracji : Studia, szkice, dokumenty, Torun, no1 - 2 (16 - 17), 2012, page 163. Sa mère, née Wertheim, était d'une famille de musiciens, et fut liée un temps avec le pianisteArtur Rubinstein. Voir : Harvey Sachs,Rubinstein, a life, Grove Press, New-York, 1995, pages 108 et suiv.
↑ En 1945, il fit transporter certaines de ses sculptures restées en France, aux États-Unis, où il ne put parvenir à attirer l'attention des critiques, puis au Brésil. Voir :MagazineLife, 14 février 1949
↑ Bellá Paes Leme, née en 1910 à Sao Paulo, étudia en France auprès d'André Lhote (1936 - 1939). Elle eut une importante carrière comme scénographe. Elle épousa Auguste Zamoyski en 1942
↑ Hélène Peltier (1924 - 2012) est une universitaire française spécialiste de littérature russe. Première femme agrégée de russe, elle enseigna à l’université de Toulouse où elle créa le département de russe. Elle rendit visite àBoris Pasternak en automne 1956 et rapporta à cette occasion un exemplaire du manuscrit dactylographié duDocteur Jivago. Elle fit partie de l'équipe des traducteurs de l'ouvrage (avec Michel Aucouturier, Jacqueline de Proyart et Louis Martinez). Voir : Boris pasternak,Lettres à mes amies françaises, 1956 - 1960, Introduction et notes de Jacqueline de Proyart, Éditions Gallimard, 1994. Compte-rendujournalistique sur « la bataille menée pour la publication de l'original russe » duDocteur Jivago, in :Inside the Zhivago Storm - Hélène Peltier, Boris Pasternak, and Giangiacomo Feltrinelli. Hélène Peltier introduisit également en France des manuscrits de l’écrivain dissident russeAndreï Siniavski et en assura la publication dans la revue de l’émigration polonaiseKultura installée àMaisons-Laffitte. Voir : Friederike Kind-Kovács, Jessie Labov (ed.),Samizdat, Tamizdat, and Beyond : Transnational Media During and After Socialism, Berghahn Books, 2013
↑ Zamoyski fut enterré dans le parc de la ferme de Saint-Lys où il avait son atelier, près de Saint-Clar. À la mort d'Hélène Peltier, en 2012, sa tombe fut transférée au cimetière de Saint-Clar où il repose désormais avec son épouse. La sculptureRésurrection orne leur tombe qui porte l'inscription latine suivante :Hic iacent comes Augustus Zamoyski 1893 - 1970 sculptor et uxor Helena Peltier 1924 - 2012. Expecto resurectionem mortuorum (sic). Voir : « Saint-Clar-des-Statues : Le Sculpteur Zamoyski ». Document vidéo de l'INA
↑ À propos de cette œuvre, Zamoyski écrit à Tatarkiewicz, en 1968 : « Après quelques mois de travail dans la carrière d'Estremoz (Portugal), j'ai obtenu avec beaucoup de peine un bloc de marbre de huit tonnes,4 mètres de hauteur et 90 × 90 cm. Je sculpteen lui L'Ascension qui est destinée à une nouvelle chapelle ( sur des plans deWright ) dans le Michigan, États-Unis. C'est un travail pour de nombreuses et nombreuses années. » Voir : Władysław Tatarkiewicz,Parerga, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1978, page 58 (traduit du polonais)
↑ Voir par exemple : Zofia Kossakowska-Szanajca,August Zamoyski, Arkady, 1974, et le commentaire qu'en fait Tatarkiewicz, dans : Władysław Tatarkiewicz,Parerga, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1978, pages 53 - 56
↑ Władysław Tatarkiewicz (1886 - 1980), formé à l'École de Lvov-Varsovie, est connu surtout pour sonHistoire de la philosophie et pour ses études d'éthique et d'esthétique. Il donna en 1977 une courte leçon surCréer et découvrir ( « Tworzenie i odkrywanie » ) dans laquelle il étudie les conceptions artistiques de Zamoyski et ses sources philosophiques, en particulier le néo-platonisme et la philosophie deBergson. Voir : Władysław Tatarkiewicz,Parerga, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1978, pages 39 et suiv..
↑ Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, page 25
↑ Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, page 26
↑ Le modèle pour cette œuvre est Rita Sacchetto. Voir : Małgorzata Geron,La danse dans la création des formistes, Actes de l'Université Nicolas Copernic, Département des Monuments historiques, Torun, 2011, page 195
↑ Le bâtiment fait partie duComplexe architectural de Pampulha construit en 1942 - 1944 sur un projet d'Oscar Niemeyer. Il était à l'origine un casino et fut converti en musée en 1957
↑ Information sur cette sculpture sur le site culturelMea Kultura
↑ Cette œuvre de grandeur natureorne la tombe de Zamoyski, au cimetière de Saint-Clar-de-Rivière
↑ Cette statue du Cardinal Sapieha est dressée devant l'église des franciscains, à Cracovie (Pologne)
↑ Władysław Tatarkiewicz,Parerga, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1978, page 49 (traduit du polonais)
↑ Auguste Zamoyski,Au-delà du Formisme, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, 1975, page 149
↑ Nous faisons référence ici au court texte : Jean-Luc Marion,Ce que nous voyons et ce qui apparaît, INA Éditions, 2015
↑Le musée Auguste Zamoyski, sur le site officiel duPrieuré des Granges. Le Prieuré des Granges est situé près de l'abbaye de Sylvanès
Jerzy Giedroyc, August Zamoyski, Hélène Zamoyska,Listy 1956-1970, oprac. naukowe Agnieszka Papieska, Andrzej Stanisław Kowalczyk, Łódź - Paryż -Warszawa 2024.
Zamoyski,Au-delà du Formisme, précédé dePortrait d'un artiste par Hélène Zamoyska, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art »,no 4, Lausanne, 1975(ISBN978-282512186-3).(Aperçu. Consulté le)
Inés R. Artola,¿Que fue el Formismo polaco (1917 -1922) según los Formistas?, Instituto de Historia del Arte (Universidad de Varsovia), Instituto Cervantes (Varsovia), 2014
Inés R. Artola,Formiści: la síntesis de la modernidad (1917 – 1922). Conexiones y protagonistas, Editorial Libargo, 2015. Cet ouvrage présente une étude des relations entre le Formisme polonais et l'Ultraïsme espagnol « qui furent dans leurs géographies respectives les véritables pierres angulaires d'un éveil à la modernité » et le rôle important, dans ce contexte, de Tadeusz Peiper qui résida en Espagne, pays neutre, pendant la1re Guerre mondiale et jusqu'en 1920
Inés R. Artola,Contrastes, convergencias y casualidades: Formisci y Ultra, in : Piotr Rypson (ed.)Tadeusz Peiper, Heraldo de la vanguardia entre España y Polonia, Muzeum Narodowe w Warszawie y Real Academia de Bellas Artes de San Fernando, Madrid, 2015
Marek Bartelik,Early Polish Modern Art : Unity in Multiplicity, Manchester University Press, 2005
Leon Chwistek,Wybor pism estetycznych, Introduction et choix des textes par Teresa Kostyrko, Universitas, Cracovie, 2004. Cet ouvrage reprend les deux articlesFormizm (1919) etFormizm (1920), ainsi que les éléments principaux de la discussion que Chwistek etWitkacy menèrent à propos d'une théorie du Formisme
Małgorzata Geron,Formiści. Pomiędzy tradycją a awangardą, Acta Universitatis Nicolai Copernici, Torun, 2012(Repozitorum UMK - en ligne)
Małgorzata Geron,Formiści. Twórczość i programy artystyczne, Wydawnictwo Naukowe Uniwersytetu Mikołaja Kopernika, 2015
Irena Jakimowicz,Witkacy, Chwistek, Strzemińki - Myśli i obrazy, Arkady, 1978
Irena Jakimowicz (sous la dir.),Formiści, Arkady, Varsovie, 1989. Catalogue de l'exposition qui eut lieu auMusée National de Varsovie en avril -
Zofia Kossakowska-Szanajca,August Zamoyski, Arkady, 1974. Cet album reproduit un nombre important de photographies réalisées en 1968 par Eustachy Kossakowski. Voir la présentation de cet ouvrage sur le site :Culture.pl
Joanna Pollakówna,Formiści, Zakład Narodowy im. Ossolińskich, Wrocław, 1972
Władysław Strzemiński,Katarzyna Kobro,L'Espace Uniste - Écrits du Constructivisme polonais, L'Âge d'homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art », Lausanne, 1977. On lira en particulier le chapitre surL'Art moderne en Pologne qui contient une analyse très structurée des caractéristiques essentielles du Formisme, pages 134 et suiv.
Władysław Tatarkiewicz,Parerga, Państwowe Wydawnictwo Naukowe, Varsovie, 1978. La leçon surCréer et découvrir, incluse dans ce recueil, étudie l'œuvre de Zamoyski d'un point de vue philosophique. L'auteur se fonde notamment sur sa correspondance avec le sculpteur qui couvre ladeuxième période française, de 1959 à 1970
Hélène Zamoyska,Cheminements et correspondances de la sculpture d’après l'œuvre d'Auguste Zamoyski, in :Transpositions, Série A - Tome 38, Université de Toulouse - Le Mirail, 1986, pages 181 et suiv.