Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Auguste Vaillant

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirVaillant.

Auguste Vaillant
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Activité
Enfant
Autres informations
Condamné pour

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Auguste Vaillant, né le àMézières (Ardennes) etguillotiné le àParis, est unanarchiste etcriminelfrançais.

Très vite gagné aux idéessocialistes etlibertaires, il émigre enArgentine. De retour en France, le, il jette une bombe dans laChambre des députés, blessant plusieurs personnes. Après cet attentat, la Chambre a adopté une série de lois anti-anarchistes connues sous l'appellation de « lois scélérates ».

Biographie

[modifier |modifier le code]

Jeunesse

[modifier |modifier le code]

Né dans les Ardennes àMézières (qui n'est pas encore fusionné avecCharleville) le[1], fils d'ungendarme qui l'a abandonné[2], Vaillant connaît une enfance misérable. À 12 ans, il vit seul àParis. Il est plusieurs fois arrêté et condamné, pourgrivèlerie, pourmendicité, etc.[2].

Il exerce divers emplois manuels en tant qu'apprenti et se passionne pour l'astronomie et laphilosophie. En 1883, il a épousé Virginie Viol qui accouche d'une fille, Sidonie[3], qui sera recueillie plus tard parSébastien Faure. Le couple habite alors àClichy au 83rue Martre, où Auguste est "éventailliste", mais la famille vit dans le dénuement.

Préoccupé par sa propre misère et celle qui règne à Paris, sa présence est signalée en 1884, par un rapport de police, dans une réunion organisée par leComité révolutionnaire central (mouvement politique de tendancesocialisteblanquiste). Il est particulièrement actif lors de la campagne desélections législatives françaises de 1885, dans le18e arrondissement de Paris où il habite,rue Ordener, pour les idées socialistes et révolutionnaires. Il milite auxÉgaux de Montmartre, qui tente de mobiliser les habitants contreJules Ferry, baptiséFerry-Famine ou encoreFerry-Tonkin. Il quitte Paris, et s'installe àVilleneuve-Saint-Georges. Il s'intéresse à l’anarchisme et, en 1889, est délégué à la correspondance du groupe « Les Révoltés » de Villeneuve-Saint-Georges[2],[4].

Il décide alors de tenter sa chance enArgentine dans larégion du Chaco, mais c'est un échec. Après trois ans d'exil, il revient en France en 1893. Il trouve un emploi dans la maroquinerie, mais vit très modestement, avec sa fille Sidonie et une cousine germaine de son épouse[2]. Vivant désormais àChoisy-le-Roi, Vaillant crée un « Cercle philosophique » dans le but de populariser l'étude des sciences auprès des ouvriers.

Il renoue alors avec le milieu des « compagnons » anarchistes, qui préconisent « lapropagande par le fait »[5]. Les vagues d'actes anarchistes se multiplient alors enFrance dans les années 1892-1894, à l'initiative de plusieurs activistes, parmi lesquelsRavachol,Sante Geronimo Caserio ou encoreÉmile Henry[6].

Attentat du 9 décembre 1893

[modifier |modifier le code]
Reconstitution de l'attentat.
Illustration parue dansLe Petit Parisien.

Ce contexte motive Auguste Vaillant, qui veut également venger la mort de Ravachol. Vaillant entend aussi dénoncer la répression du gouvernement deJean Casimir-Perier contre les activistes anarchistes.

Il passe à l'acte le. Après être passé chez le photographeCharles Gallot pour récupérer son portrait qu'il avait fait faire le[7] Il va vers 16 heures lancer une bombe dans l'hémicycle de lachambre des députés auPalais Bourbon[2], présidée parCharles Dupuy. C'est une bombe chargée de clous, de morceaux de zinc et de plomb qui s'abat sur les députés et sur les spectateurs assistant aux délibérations. Elle devait exploser en l'air, mais, sa trajectoire ayant été déviée par le geste imprévu d'une femme, une cinquantaine de personnes sont légèrement blessées, dont Auguste Vaillant lui-même, par les clous de 3 cm.

Le journalisteBernard Thomas conjecture que cet acte résulterait d'uneprovocation policière destinée à justifier la répression prévue contre les milieux anarchistes. Vaillant était surveillé par la police[8] mais il s'agit vraisemblablement d'une incurie des forces de l'ordre plutôt qu'une manipulation de leur part[2].

Un article duFigaro du décrit la scène :

« La bombe a été lancée de la seconde tribune publique située à la droite du président de la Chambre, au deuxième étage, et a éclaté à la hauteur de la galerie du dessous, emportant dans un immense tourbillon tout ce qu'elle rencontrait devant elle. Plusieurs députés ont été renversés ; l'abbé Lemire est projeté sur le sol, il est atteint par un projectile derrière la tête et reçoit une blessure profonde. D'autres députés sont blessés : MM.de Lanjuinais, Leffet, le baron Gérard, Sazenove de Pradine, de Montalembert, Charpentier, de Tréveneue. On les entoure, on les emporte dans les bureaux pour leur donner les premiers soins. M. Ch. Dupuy, au fauteuil, a eu le cuir chevelu déchiré par un clou. »

Après l’attentat

[modifier |modifier le code]

Procès et exécution

[modifier |modifier le code]
Croquis d'audience du procès d'Auguste Vaillant (L'Illustration,).
Vaillant lors de son exécution.

Arrêté avec vingt autres personnes, Vaillant avoue dans la nuit qu'il est l'auteur de l'attentat. Lors de son procès, il fait remarquer que son geste était destiné à blesser et non à tuer, raison pour laquelle il a rempli sa bombe avec des clous et non avec des balles.

Avant le verdict, Vaillant s'exprime devant les jurés :

« Messieurs, dans quelques minutes vous allez me frapper, mais en recevant votre verdict, j'aurai la satisfaction d'avoir blessé la société actuelle, cette société maudite où l'on peut voir un homme dépenser inutilement de quoi nourrir des milliers de familles, société infâme qui permet à quelques individus d'accaparer la richesse sociale (…) Las de mener cette vie de souffrance et de lâcheté, j'ai porté cette bombe chez ceux qui sont les premiers responsables des souffrances sociales »

— Transcription publiée dansLe Petit Journal

Auguste Vaillant est condamné à mort. Malgré une demande de grâce signée par 58 députés dont l'abbé Lemire, le plus grièvement blessé durant l'attentat (il est resté trois jours à l'hôpital), auprès du présidentSadi Carnot, Vaillant estguillotiné le[2],[9]. Il a 32 ans. C'est la première fois, depuis laRestauration, qu'on applique la peine de mort à quelqu'un qui n'a pas tué.

Sa mort entraîne la colère des anarchistes qui adoptent pour hymne la chansonLa complainte de Vaillant de F. Xan-Neuf et de Charles Spencer. En représailles,Sante Geronimo Caserio, unanarchisteitalien, assassinera àLyon le Sadi Carnot, qui avait refusé la grâce de Vaillant.

L'adoption de sa fille Sidonie, d'abord proposée àSéverin Rappa, est prise en charge parSébastien Faure et financièrement par laduchesse d’Uzès, célèbre militante du camp légitimiste puisboulangiste[10].

Conséquences politiques

[modifier |modifier le code]
Article connexe :Lois scélérates.

La conséquence directe des actes anarchistes est l'adoption des « lois scélérates » en 1893 et 1894. La première, votée le, concerne la sécurité générale. Elle prévoit la création de nouveaux délits, dont l'apologie de faits ou apologie de crime. Cette loi permet aux autorités d'ordonner des arrestations et des saisies préventives. La seconde, le, concerne les associations de malfaiteurs. Elle a pour objectif d'autoriser toute poursuite contre des groupes accusés de préparer des attentats. La troisième, adoptée le, s'en prend à ceux qui« font par un moyen quelconque acte de propagande anarchique », et touche aussi laliberté de la presse. Elle interdit toutepropagande aux anarchistes et se traduit par l'interdiction de leurs journaux[5],[6].

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. VivienBouhey (préf. Philippe Levillain),Les anarchistes contre la République : contribution à l'histoire des réseaux (1880-1914), Rennes,Presses universitaires de Rennes,coll. « Histoire »,, 491 p.(ISBN 978-2-7535-0727-2,lire en ligne),p. 275
  2. abcdef etgJean Maitron,Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français,(lire en ligne), « Vaillant Auguste [anarchiste] »
  3. Archives des Hauts-de-Seine,acte de naissance en ligne p. 146
  4. Michel Ragon,Dictionnaire de l'anarchie, Albin Michel,(lire en ligne), « Vaillant Auguste (1861-1894) »
  5. a etbGuy Herzlich, « Les lois scélérates à l'époque de la " propagande par le fait " »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  6. a etbCaroline Monnot, « "Plutôt la mort que l'injustice. Au temps des procès anarchistes", de Thierry Lévy : ils croyaient dynamiter l'injustice »,Le Monde,‎(lire en ligne)
  7. « L'attentat anarchiste : Vaillant chez le photographe », surGallica,Le Temps, et« L'attentat anarchiste », surGallica,Le Temps,
  8. Bernard Thomas,Les provocations policières, Paris, Fayard,, 508 p.(lire en ligne),p. 54-58, 115, 139
  9. Pierre Truche,L'anarchiste et son juge : À propos de l'assassinat de Sadi Carnot, Fayard,, 190 p.(ISBN 2-213-59278-0),p. 16.
  10. « Portrait de la duchesse d'Uzès », surnoblesseetroyautes.com,

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Cet attentat est évoqué parLouis Aragon dans son romanLes Cloches de Bâle.

Évocations radiophoniques

[modifier |modifier le code]

Vidéographie

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
Personnalités liées à l’anarchisme
Inspirateur de l'anarchisme
Massacre de Haymarket Square
Anarcho-syndicaliste
Communiste libertaire etsocialiste libertaire
Anarchiste individualiste
Écologiste libertaire
Pacifiste etantimilitariste
Pédagogue libertaire
Féministe libertaire
Chanteur et chansonnier
Anarcho-punk
Anarcho-capitalisme
Écrivain et/ou philosophe
Historien de l'anarchisme
Outils de recherche
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Auguste_Vaillant&oldid=227006643 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp