Pour l’article homonyme, voirAtticisme (peinture).
Cet article est uneébauche concernant laGrèce antique et la littérature.
L'atticisme (signifiant littéralement « qui est propre au dialecte attique »[1]) est un courant de larhétoriquegrecque, revendiqué comme tel dans le premier quart duIer siècle av. J.-C. Ce courant est particulièrement marqué par des tournures et expressions caractéristiques d'unelangue littéraire, fine etépurée[1], se voulant proche de celle des orateurs et des artistes duVe siècle av. J.-C.[2]. L'atticisme s'oppose ainsi d'une part à l'asianisme, dont il est la réaction[3], d'autre part au grec parlé de l'époque, qui pour sa part a poursuivi simultanément son évolution vers lakoinè.
Par extension (ou affectation de langage), ce terme en vient à désigner toutclassicisme à travers l'histoire, notamment dans les domaines artistiques[1].
On peut voir dans lakatharévousa un usage ultérieur de la langue grecque en lien avec la tradition atticiste enGrèce.
L'atticisme désigne tout d'abord les particularités de style des grands orateurs attiques, à savoir une certaine idée de la précision, de la pureté de la langue et de la vigueur de l’expression. L’atticisme a été apprécié pour son alliance d’élégance et de sobriété, notamment parQuintilien, le grand réformateur de l’art oratoire latin auIer siècleapr. J.-C., père de larhétoriquemédiévale et de laRenaissance. Il vantait ses vertus d’objectivité et de précision face à l’ornementation excessive et séductrice (donc trompeuse) de l’asianisme et du style courtisan deSénèque.
Par extension, l'atticisme s'oppose au manque de raffinement et de culture artistique ou littéraire de l'espritbéotien et duphilistinisme.
Louis Aguettant, utilisant le terme pour qualifier la musique deGabriel Fauré, précise :« …l’atticisme, qui se définit si bien par ses contraires : l’emphase, l’outrance, la vulgarité, la lourdeur, l’affectation, l’effort - l’atticisme qui n’appuie pas, qui n’insiste pas, qui ne crie jamais, qui n’emploie jamais plus de mots ou de notes qu’il n'en faut, qui a le sens inné du choix et de la mesure, qui est la forme suprême du goût, dans un parfait naturel. »[4]

Apparu àRome à l'époque deCicéron, l'atticisme a passé à ses débuts pour un retour auxcanons classiques desorateurs attiques après les outrances du style prétentieux de l'asianisme et de larhétorique sophistique. Dans deux ouvrages, leDe optimo genere oratorum et leOrator ad Brutum, Cicéron polémiqua contre les attiques romains qui prenaientLysias comme modèle d'orateur, et mit en avantDémosthène, qui représentait pour lui l'atticisme authentique et complet.
Bien que le langage dépouillé de l'atticisme devînt à la longue aussi sophistiqué et orné que les péroraisons qu'il était censé supplanter, sa simplicité originelle lui permit de rester compréhensible à tout le monde grec de l'Antiquité. Il contribua ainsi à maintenir vivants des liens culturels vitaux autour de la Méditerranée et même au-delà.
Représenté à son apogée par desrhéteurs commeDenys d'Halicarnasse, des grammairiens telsHérodien etPhrynichos Arabios à Alexandrie, l'atticisme se développe aux siècles suivants. Il se répand avec la diffusion du christianisme et l'autorité croissante desPères de l'Église,saint Augustin ousaint Jérôme, chez qui l'on note l'influence deQuintilien. Il leur fournit un outillage rhétorique, et imprègne toute la culture grecque postérieure, au point de supplanter même le grec parlé, ancêtre dugrec moderne, qui reste dans l'ombre et dont on ne retrouve aujourd'hui des témoignages écrits que dans des documents privés et des textes de littérature populaire.
Des auteurs admirés et fréquemment imités commeLucien de Samosate étaient eux-mêmes tenants de l'atticisme, si bien que ce style survit jusqu'à laRenaissance, lorsque le flambeau de ce classicisme est repris par les étudiants non-Grecs des réfugiésbyzantins. L'érudition de la Renaissance, fondement deshumanités dans l'Occident chrétien, a repris à son compte le jugement antique sur la valeur didactique duclassicisme et du bon goût atticisant, relayant ainsi pour plusieurs siècles le sentiment de supériorité athénien de la période hellénistique.

L'idéal de sobriété, de précision et de pureté du langage mis en avant dans l'atticisme se retrouve d'une certaine manière dans le classicisme français duXVIIe siècle. L'atticisme devient même un courant de la peinture classique française entre les années 1647 et 1660. Son style se veut savant et rigoureux, proche de celui deRaphaël, et se pose en réaction aulyrisme et aux effusions baroques.
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