
Depuis le déclenchement de laguerre de Gaza le 7 octobre 2023, lesforces de défense israéliennes ont mené des attaques — notamment denombreuses frappes aériennes — contre plus de 200 établissements éducatifs, dont des universités, dans la bande de Gaza.

Fin mars 2024, lesNations unies ont recensé plus de 200 attaques israéliennes contre des écoles à Gaza, dont au moins 53 complètement détruites[1],[2]. En juillet 2024, les 19 universités de Gaza ont toutes subi d’importants dégâts, avec 80 % des bâtiments universitaires détruits, 103 membres du personnel académique tués, et 90 000 étudiants privés de la possibilité de poursuivre leurs études[3],[4]. En juin 2024 selon l'UNOCHA, 76 % des écoles de Gaza nécessitent une « reconstruction complète ou une réhabilitation majeure ». En août 2024 selon l'UNICEF, 564 établissements (soit 85 % des écoles de Gaza) ont été touchées par des attaques israéliennes[5].
Tsahal affirme viser les écoles car, selon elle, des combattants palestiniens les utilisent à des fins militaires. Toutefois, selon des chercheurs ayant examinés ces allégations, il s'agit d'éléments trompeurs présentés sans preuves concrètes[6]. Entre autres, l'armée israélienne a détruit la dernière université de la bande de Gaza par explosion contrôlée[7].

Le 17 octobre 2023, une frappe aérienne menée par Tsahal touche une école de l’UNRWA située dans le camp de réfugiés d’Al-Maghazi, dans la bande de Gaza[8],[9],[10]. L’UNRWA signale six personnes tuées parla frappe, et des dizaines d’autres blessées, y compris des membres de son personnel[10],[11],[12],[13]. L’organisation indique également qu’au moins 4 000 personnes se sont réfugiées dans cette école[14] depuis le début de la guerre à Gaza[8].
Au moins cinq personnes sont tuées lors d’une frappe aérienne visant l’école secondaire de filles d’Al-Maghazi, le 27 décembre 2023[15].
Le 3 novembre 2023, une frappe aérienne des FDI touche l’école Osama bin Zaid, située dans la zone d’Al-Saftawi, au nord de la bande de Gaza. Cette école appartient à l’UNRWA. Selon le ministère de la Santé à Gaza, la frappe tue 20 personnes et blessé des dizaines d’autres civils[16]. Le ministère de la Santé et l’UNRWA indiquent qu’au moins 1 000 personnes se sont réfugiées dans l’école depuis le début de la guerre[17],[18].
Le 4 novembre, une porte-parole de l’UNRWA confirme qu’Israël a mené une nouvelle frappe aérienne contre une école gérée par lesNations unies dans le camp de réfugiés deJabaliya[19],[20]. Selon le ministère de la Santé de Gaza, l’attaque contre l’école Al-Fakhoora (en) a fait quinze morts et des dizaines de blessés[19]. Selon l’UNRWA, au moins une des frappes a touché la cour de l’école, où des familles déplacées avaient installé leurs tentes[19]. En réaction à cette attaque,Al Jazeera déclare qu’Israël « tente d’éliminer la totalité des sources de survie de la population civile afin de la forcer à évacuer vers le sud de la bande de Gaza »[21].
Une seconde frappe aérienne contre l’école a lieu aux premières heures du 18 novembre 2023. Des journalistes présents sur place rapportent la présence de nombreux cadavres[22]. Cette seconde attaque a fait au moins 50 morts[23]. Une vidéo diffusée après ce qui est qualifié de « massacre » montre un homme marchant à travers plusieurs salles de l’école, où l’on voit des dizaines de cadavres, tandis que des cris de détresse résonnent dans tout le bâtiment[24].
Le 9 novembre 2023, une frappe aérienne israélienne touche l’école Al-Buraq, située rue Lababidi dans lequartier d’Al-Nasser, au nord deGaza-ville. L’établissement, utilisé comme refuge par l’UNRWA, abrite des personnes dont les habitations ont été détruites[25]. Au moins 50 personnes meurent dans l’attaque, et de nombreuses autres blessées signalées[26]. Le missile israélien a frappé l’école le matin, alors que des milliers de personnes s’y étaient réfugiées[27],[28]. Parmi les victimes figurent également des enfants. Selon leministère palestinien de la Santé, des dizaines de personnes ont été blessées dans l’attaque[27],[29],[30]. L’armée israélienne affirme avoir éliminé Ahmed Siam, un commandant du Hamas accusé d’avoir « retenu environ 1 000 habitants de Gaza en otage à l’hôpital Rantisi », ainsi que d’autres combattants du Hamas[31],[32].
Le 17 novembre 2023, une frappe aérienne israélienne touche l’école Al-Falah, située dans le quartier d’Al-Zaytoun, à Gaza-ville. L’établissement est utilisé comme refuge par l’UNRWA. Au moins 20 personnes sont tuées et de nombreux blessés signalés[33]. Le missile israélien a frappé l’école le matin, alors que des milliers de personnes s’y étaient réfugiées[34],[35]. En raison de la coupure des communications dans la bande de Gaza à ce moment-là, les équipes de secours n’ont eu connaissance de la frappe que le lendemain[36].
Le 23 novembre 2023, une frappe aérienne israélienne touche l’école Abu Hussein, située dans le camp deJabaliya. L’établissement est utilisé comme refuge par l’UNRWA. Au moins 27 personnes sont tuées dans l'attaque, et de nombreux blessés signalés[37]. Le missile israélien a frappé l’école le matin, alors que des milliers de personnes s’y étaient réfugiées[38]. L'établissement est de nouveaubombardé en octobre 2024 (en), tuant au moins 28 personnes, dont plusieurs enfants[39].
L’école primaire An-Nazla, dans le nord de la bande de Gaza, est bombardée alors que des centaines de réfugiés s’y étaient abrités[40]. Au moins dix personnes sont tuées, dont des enfants[41]. Le 25 mai 2024, une femme dont la fille a été blessée lors de l’attaque déclare : « Les enfants jouaient dans la cour de l’école, et soudain, nous avons été bombardés. Nous avons vécu quelque chose d’inhumain »[42].
Le 6 juin 2024, vers 2 heures du matin[43],[44], les forces israéliennesciblent les salles de classe du dernier étage de l'école Al-Sardi (en) dans le camp de réfugiés deNousseirat, en lançant deux missiles[45]. Cette attaque est survient après l'annonce de nouvelles offensives terrestres et frappes aériennes sur plusieurs camps de réfugiés dans le centre de la bande de Gaza[46]. La munition utilisée est la bombe guidée américaineGBU-39[43].
Le 15 décembre 2023, une frappe aérienne israélienne vise l’école Haifa, dans la ville deKhan Younès, au sud de la bande de Gaza. L’établissement est utilisé comme refuge par l’UNRWA. moins 20 personnes sont tuées, et de nombreuses autres blessées. Le bombardement coûte également la vie au photographe de la chaîneAl Jazeera,Samer Abu Daqqa (en), et blesseWael al-Dahdouh, directeur du bureau d’Al Jazeera à Gaza[47].
L’Université d'Israa (en), située àAl-Zahra, au sud de Gaza-ville, est détruite par l’armée israélienne en janvier 2024[48]. Selon l'UNOCHA, Tsahal utilise le campus comme un « centre de détention improvisé pour interroger des détenus palestiniens avant leur transfert vers un lieu inconnu »[49]. L’Université de Beir Zeit accuse l’armée israélienne d’avoir volé 3 000 artefacts rares avant de détruire l’établissement[50].
Le 9 juillet 2024, les forces de défense israéliennesbombardent l’école Al-Awda (en) — une école gérée par l’UNRWA et transformée en centre d’hébergement pour personnes déplacées fuyant l’invasion israélienne — àAbasan al-Kabera, près de la ville de Khan Younès, dans la bande de Gaza, en Palestine. Au moins 31 Palestiniens sont tués dans l’attaque, et plus de 53 autres blessés ; la majorité des victimes sont des femmes et des enfants[51]. Beaucoup d’entre elles étaient des réfugiés en provenance deRafah, fuyant l’offensive israélienne contre la ville. Cette attaque constitue la quatrième frappe menée par Tsahal contre une école palestinienne au cours des quatre jours précédents[52].
Lafrappe aérienne de l’école Khadija, menée par les forces de défense israéliennes, a lieu le 26 juillet 2024, dans la région centrale de Gaza, plus précisément àDeir el-Balah[53]. Cette attaque fait au moins 30 morts, dont sept mineurs[54]. Le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, rapporte environ 100 autres blessés. Les victimes, qui s’étaient réfugiées dans l’école, ont été transportées à l’hôpital Shuhada Al-Aqsa (en) pour recevoir des soins médicaux[55].
Le 4 août 2024, les forces de défense israéliennesbombardent l’école Hamama (en), dans lequartier Sheikh Radwan à Gaza. L’école abritait des personnes déplacées par l’invasion israélienne de la bande de Gaza, notamment des femmes et des enfants. Selon la Défense civile de Gaza, 17 personnes sont tuées et « de nombreuses autres » blessées, tandis que l’école est « entièrement détruite ». Selon l’armée israélienne, l’école était utilisée par le Hamas pour planifier et mener des attaques contre les troupes israéliennes, ainsi que pour fabriquer et stocker des armes[56]. LeHamas qualifie cette affirmation de faux prétexte « pour cibler des civils sans défense ». Le Mouvement de résistance palestinien dénonce cette attaque comme une continuation de la « guerre brutale d’extermination » menée par Israël à Gaza[57].

Le 10 août 2024, Israëlbombarde l’école Al-Tabaeen (en), située dans l’est deGaza-ville, abritant des Palestiniens déplacés cherchant refuge pendant la guerre de Gaza. Selon les autorités sanitaires palestiniennes[58], au moins 80 Palestiniens sont tués et 47 autres blessés[59], plusieurs victimes étant piégées à l’intérieur de l’école pendant la propagation rapide des flammes. L’armée israélienne dénonce des « chiffres exagérés »[60]. Il s’agit de la cinquième attaque contre une école en une semaine ; leHaut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme se dit « horrifié par la série d’attaques » visant les établissements scolaires. Selon l’armée israélienne, l’école abritait « 31 terroristes du Hamas et duJihad islamique palestinien » et servait de « quartier général du Hamas »[61]. Elle déclare également avoir pris des mesures pour éviter de nuire aux civils. Un expert en armement deCNN identifie des éclats provenant d’une bombeGBU-39 fabriquée parBoeing[62].
Le 11 septembre 2024, les forces de défense israéliennesbombardent l’école Al-Jawni (en), gérée par l’ONU, dans le camp de réfugiés deNousseirat, au centre de Gaza. L’école servait de refuge aux personnes déplacées par l’invasion israélienne de la bande de Gaza, notamment des femmes et des enfants. Selon les secouristes, 18 personnes sont tuées et plus de 44 autres blessées[63]. Parmi les morts figurent six employés des Nations unies, dont le responsable de l’abri de l’UNRWA[64]. Ce bilan représente le plus grand nombre de victimes parmi le personnel de l’ONU lors d’un seul incident dans la guerre de Gaza, portant à 220 le nombre de membres de l’UNRWA tués depuis le début du conflit. Selon Tsahal, au moins neuf des personnes tuées étaient des membres du Hamas[65]. Cette attaque constitue le cinquième bombardement de l’école Al-Jawni depuis octobre 2023[66].
En décembre 2023, des rapports ont fait état d’un massacre de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des bébés, perpétré par les forces israéliennes à l’écoleShadia Abou Ghazalé, à l’ouest ducamp de réfugiés de Jabaliya, dans la région d’Al-Faluja, au nord de la bande de Gaza. Le massacre aurait eu lieu au début du mois de décembre[67],[68],[69],[70]. L'école servait d'abri et avait été encerclée par l'armée israélienne pendant plusieurs jours[69],[67]. Des vidéos et des photos montrent des corps entassés dans l'école et des dégâts à l'intérieur de l'école[67],[68],[71]. Selon des survivants du massacre, des femmes, des enfants et des bébés abrités dans l'école ont été exécutés par les troupes israéliennes[67],[68],[70]. Les rapports indiquent qu'au moins 7 et jusqu'à 15 corps criblés de balles ont été retrouvés[67],[68],[69].
Le 25 mai 2025, unefrappe aérienne israélienne (en) tue au moins 36 personnes, dont 18 enfants et six femmes[72] et blesse au moins 55 autres dans l'école Fahmi Al-Jarjawi dans lequartier d'Al-Daraj à Gaza[73]
Le 3 décembre 2023, l'armée de l'air israélienne bombarde l'école de la Sainte Famille dans laville de Gaza[74].
En juillet 2024, plusieurs écoles sont frappées par des frappes aériennes israéliennes, amenant la porte-parole de l’UNRWA, Juliette Touma, à déclarer que les attaques contre les écoles sont devenues « un phénomène quasi quotidien »[75]. Le 7 juillet 2024, une attaque israélienne contre l’école Al-Jaouni provoque la mort d'au moins 16 Palestiniens selon le ministère palestinien de la Santé[76]. L’école Al-Jawni est également touchée par une frappe israélienne faisant 16 morts, d’après le ministère de la Santé de Gaza[77]. Le lendemain, l'école de la Sainte Famille à Gaza est touchée par une frappe, lePatriarcat latin de Jérusalem déclarant : « l'école est un lieu de refuge pour des centaines de civils »[78]. Le 14 juillet 2024, une frappe israélienne sur l'école Abu Oraiban provoque la mort de 22 personnes et en blesse 100, selon le ministère de la Santé de Gaza[79]. Le 16 juillet 2024, une frappe aérienne israélienne contre l’école al-Razi dans le camp de réfugiés de Nousseirat aurait tué au moins 42 personnes, faisant de cette école la sixième école de l’ONU bombardée en dix jours[80]. Le 17 juillet 2024, Juliette Touma, porte-parole de l’UNRWA, indiqué que huit écoles ont été touchées au cours des deux semaines précédentes[81]. Le 27 juillet, au moins 30 personnes sont tuées par une frappe aérienne israélienne sur une école de Deir al-Balah[82],[83].
En août 2024, les attaques israéliennes contre les écoles semblent « se produire avec une fréquence croissante » d'après l'UNOCHA[84]. Au début du mois, les frappes aériennes israéliennes sur les écoles al-Nasr, Hassan Salama et Dalal al-Mughrabi font des dizaines de victimes[85]. Elles abritaient des milliers de personnes déplacées internes[86]. Le 4 août 2024, une frappe israélienne contre l’école Hassan Salama tue au moins 30 personnes, selon l’agence palestinienne de réponse d’urgence. L’école servait alors d’abri pour des personnes déplacées[87]. Le 20 août 2024, un bombardement aérien tue au moins 12 personnes à l’école Mustafa Hafez[88],[89]. Le lendemain, la défense civile déclare qu'au moins une frappe aérienne israélienne a tué au moins quatre personnes à l'école Salah al-Din[90].
En septembre 2024, une frappe aérienne israélienne tue au moins 24 personnes et en blesse 30 sur l'école Zeitoun dans la ville de Gaza[91]. Le ministère jordanien des Affaires étrangères condamne cette frappe dans les « termes les plus vigoureux »[92]. Plus tard ce même mois, une attaque israélienne contre l’école Hafsa al-Faluja fait au moins 15 morts[93]. 28 personnes sont tuées en octobre 2024 par un bombardement israélien de l'école Rufaida (en)[94]. Sept personnes auraient été tuées par un bombardement israélien de l'école Zayd ibn Haritha[95]. Le 19 octobre 2024, une frappe aérienne israélienne provoque la mort d'au moins 73 personnes à l'école Asmaa, dans lecamp de réfugiés d'Al-Shati àBeit Lahia à Gaza, selon la Défense civile de Gaza[96]. Le 24 octobre 2024, une frappe aérienne israélienne tue au moins 17 personnes à l'école Al-Shuhada, selon les responsables de l'hôpital[97]. Le 3 novembre 2024, l’armée israélienne attaque une école abritant unesoupe populaire àBeit Lahia. Un panneau était visible sur le toit de l’établissement avec l’inscription : « School. Please Don't Bomb » (École. Veuillez ne pas bombarder), en hébreu et en anglais[98].
Le 3 avril 2025, au moins 27 Palestiniens, dont des femmes et des enfants, sont tués par une frappe aérienne israélienne visant l’école Dar al-Arqam dans le quartier deTuffah[99],[100]. Le 23 avril, dix personnes sont tuées dans une attaque israélienne contre l'école Yafa dans la ville de Gaza. Selon des témoignages, l’une des victimes, un enfant, aurait été brûlé vif dans un incendie déclenché par la frappe[101]. Le 12 mai, au moins 16 Palestiniens, dont cinq enfants, sont tués dans une frappe aérienne israélienne ciblant l’école Fatima Bint Assad, située dans le camp de réfugiés deJabaliya[102]. Le 19 mai, au moins cinq personnes sont tuées et plusieurs autres blessées, dont des enfants, lors de frappes israéliennes contre l’école Al-Hasayna, transformée en abri humanitaire dans le camp de réfugiés de Nousseirat[103]. Le 20 mai, dix personnes sont tuées par une frappe aérienne israélienne dans l'école Musa bin Nusayr[104]. Le 3 juillet, au moins 16 personnes sont tuées par les forces israéliennes dans l'école Mustafa Hafez de la ville de Gaza[105].
Le 11 juillet, huit Palestiniens, dont des enfants, sont tués lorsque les forces israéliennes ont ciblé l’école Halimah al-Saadiyah dans le camp de réfugiés de Jabaliya[106].
Les motivations d’Israël pour attaquer des structures civiles à Gaza font l’objet de vives controverses. Israël affirme viser ces lieux en tant que cibles militaires, soutenant que des groupes armés palestiniens, comme le Hamas, utilisent des infrastructures civiles — telles que des écoles, des hôpitaux ou des immeubles résidentiels — pour y stocker des armes, planifier des opérations ou se dissimuler. Cependant, de nombreux critiques — dont des organisations de défense des droits humains, des observateurs internationaux, des journalistes et certains gouvernements — accusent les forces israéliennes de cibler intentionnellement des civils et des infrastructures civiles, en représailles auxattaques du 7 octobre 2023. Ces accusations s'appuient sur le grand nombre de victimes civiles, la fréquence des frappes sur des lieux identifiés comme abris humanitaires, et les destructions massives dans les zones résidentielles[107].
Pendant laguerre de Gaza, les forces de défense israéliennes affirment détenir des preuves concernant le lancement de roquettes par le Hamas à proximité d’écoles[108],[109]. Toutefois, selon une enquête du groupe de recherche britanniqueForensic Architecture, ces affirmations sont souvent utilisées de manière généralisée pour justifier des frappes étendues sur des écoles dans une région donnée[6]. Même dans les cas isolés présentés par Tsahal,Forensic Architecture juge les preuves de Tsahal trompeuses et infondées[6]. Israël accuse également le Hamas d'utiliser les écoles comme « centres de commandement et de contrôle ». Bien qu’Israël affirme cibler des infrastructures militaires, les équipes de secours intervenant dans les décombres des écoles détruites rapportent que la majorité des victimes retrouvées sont des femmes et des enfants[110]. Le Hamas nie utiliser les écoles à des fins militaires[111].
Dans une autre vidéo, des soldats de l’armée israélienne sont filmés en train de se réjouir alors qu’ils font exploser des écoles de l’UNRWA peintes en bleu[107]. D'autres vidéos publiées par des soldats israéliens les montrent en train de détruire ou de vandaliser des écoles situées dans la bande de Gaza[112]. Dans l’une de ces vidéos, des soldats de Tsahal mettent délibérément le feu à une bibliothèque scolaire[113].
De nombreuses voix — dont plus de 1 600 universitaires ainsi que plusieurs chaînes d'information — ont accusé Israël de cibler délibérément les établissements éducatifs à Gaza et de commettre unscholasticide (destruction systématique de l’éducation)[114],[115],[116]. Selon Sean Carroll, directeur général de l’American Near East Refugee Aid (en), le terme « scholasticide » est approprié, décrivant le « ciblage » des écoles comme une attaque contre le droit fondamental à l’éducation pour une génération entière de Palestiniens[117]. L’usage de ce terme reflète l’inquiétude croissante face à la destruction massive d’écoles, d’universités, de bibliothèques et d’infrastructures éducatives dans la bande de Gaza depuis le début du conflit.

Le ministère de l'Éducation de Gaza rapporte qu'entre le 7 octobre et le 26 décembre 2023, 4 037 élèves et 209 membres du personnel éducatif ont été tués, 7 259 élèves et 619 enseignants blessés, et 352 écoles endommagées[118]. Le 16 janvier 2024, le ministère actualise son bilan, portant à 4 368 le nombre d’élèves tués et à 388 le nombre d’écoles endommagées depuis le début de la guerre[119]. Des organisations de défense des droits humains ont indiqué que 94 professeurs d’université ont également été tués[120]. Au 4 février 2024, le ministère de l’Éducation de Gaza dénombre 4 800 élèves tués[121]. En mars 2024, les Nations unies et le ministère ont annoncé que 5 479 élèves ont perdu la vie depuis le 7 octobre[122],[123]. À la fin du mois de mars, ce chiffre a encore grimpé à 5 881 élèves tués[124]. En conséquence de la destruction systématique des établissements scolaires, l'éducation de 600 000 enfants a été interrompue dans la bande de Gaza[125]. Certains élèves tentent de poursuivre leur scolarité en ligne, bien que les coupures d’électricité, le manque de matériel et l’insécurité généralisée rendent cette solution extrêmement difficile[126].
À la fin du mois de décembre 2023, selon l’ONU, 90 % des bâtiments scolaires à Gaza sont utilisés comme abris pour les personnes déplacées[127]. L’organisation rapporte également que 75 % des infrastructures éducatives de la bande de Gaza ont été endommagées[128]. Le 11 février 2024, un représentant du ministère de l'Éducation de Gaza a affirmé : « Toutes les institutions d’enseignement supérieur de la bande de Gaza ont été endommagées, soit totalement, soit partiellement »[129]. Fin avril 2024, 65 % des écoles utilisées pour héberger des personnes déplacées ont été « directement touchées ou endommagées » par des frappes ou des combats, estime l’UNOCHA[130]. En mai 2024, le Bureau d'information du gouvernement déclare que plus de 100 universitaires de Gaza ont été tués par les forces israéliennes depuis le début du conflit[131]. En juin 2024, environ 39 000 lycéens n’ont pas pu passer leurs examens de fin d'études secondaires, du fait de la destruction des écoles, du déplacement massif de la population et de l’insécurité persistante[132].
Un rapport rédigé par des chercheurs de l’Université de Cambridge, du Centre d’études libanais et de l’UNRWA affirme que les attaques israéliennes ont retardé de cinq ans l’éducation des enfants palestiniens et risquent de provoquer l’émergence d’une « génération perdue »[133].

À la suite de la guerre de Gaza, les enfants sont touchés de manière disproportionnée dans labande de Gaza, où 40 % de la population a 14 ans ou moins[134],[135],[136]. Le 13 novembre selon l’UNICEF, plus de 700 000 enfants ont le statut dedéplacés. Unecrise humanitaire grave, avec des cas d’épidémie sévère degastro-entérite liée au manque d’eau potable, suscite de vives inquiétudes parmi les responsables de la santé et les organisations d’aide[137]. Lors d’une conférence de presse au début du conflit, le secrétaire général de l’ONU,António Guterres, avertit : « Gaza devient un cimetière pour les enfants. Des centaines de filles et de garçons sont tués ou blessés chaque jour »[138].
Save the Children, l’UNICEF et les responsables de la santé palestiniens décrivent des enfants laissés avec des handicaps permanents, des troubles de santé mentale et des amputations, des milliers souffrant de déshydratation, de malnutrition, ainsi que de maladies respiratoires et cutanées. Fin mars 2024, on estime à 13 000 le nombre d’enfants tués à Gaza, probablement des milliers d’autres ensevelis sous les décombres[139]. Le directeur adjoint de l’UNICEF qualifie les conditions des enfants à Gaza de « plus horribles » qu’il ait jamais vues[140]. La crise persistante perturbe également lesvaccinations de routine, exposant des milliers d’enfants à des risques accrus. D’autres défis majeurs comprend l’absence d’abris adéquats, le manque de vêtements d’hiver suffisants, ainsi que les lourdes conséquences psychologiques sur la santé mentale des enfants[141],[27],[142],[143].
La suspension de l’année scolaire 2023-2024 en raison de la guerre en cours laisse plus de 625 000 élèves ainsi que 22 500 enseignants à Gaza sans école[144]. En avril 2024, 5 994 élèves gazaouis ont été tués depuis le 7 octobre[145]. Selon l’UNICEF, 80 % des écoles à Gaza sont soit endommagées, soit détruites, privant ainsi les élèves d’accès à l’éducation. LaSociété du Croissant-Rouge palestinien indique qu’environ 1 000 enfants à Gaza ont perdu une ou deux jambes. De plus, les Nations unies indiquent queplus de 50 000 enfants à Gaza souffrent de malnutrition sévère[146].
Un étudiant en master à l’Université islamique de Gaza déclare : « Il ne s'agit pas seulement de la destruction des bâtiments de l’université, mais aussi de l’avenir de tous les étudiants. Des personnes ayant commencé un master, une licence en sciences ou même un doctorat. Nous ne savons pas comment nous allons continuer »[147].
La correspondante d’Al Jazeera,Hind Khoudary (en), indique : « Les écoles dans la bande de Gaza ne sont pas seulement des écoles, ce sont des abris et des cimetières »[148]. En mai 2024, le Premier ministre palestinienMohammad Mustafa partage une image d’un soldat israélien brûlant des livres à l’Université Al-Aqsa, où il commente : « Israël a ciblé toutes les universités de la bande, certaines sont complètement détruites[149]». Dans un éditorial duNew York Times,Mosab Abu Toha écrit : « Comment un enseignant — moi ou n’importe qui d’autre — peut-il retourner enseigner aux enfants et faire comme si ces mêmes lieux n’avaient pas été des zones de mort et de souffrance ? »[150].
Le néologisme « scholasticide », déjà utilisé en 2009 pour décrire « la destruction systématique par les forces israéliennes des centres d’éducation chers à la société palestinienne »[151], refait surface durant les hostilités de 2023 et début 2024. La professeure Chandni Desai de l’Université de Toronto écrit : « Lescholasticide n’est pas ungénocide en soi, mais on peut soutenir qu’il fait partie d’uneguerre génocidaire »[152].
Lauréate du prix Nobel,Malala Yousafzai évoque une série de bombardements d’écoles en juillet 2024 : « Il est effroyable de voir combien d’écoles ont été bombardées à Gaza »[153]. Dans un message publié sur les réseaux sociaux en septembre 2024, Yousafzai écrit : « Je suis consternée qu’Israël continue de cibler les écoles à Gaza — où des milliers de personnes déplacées cherchent refuge — avec des frappes indiscriminées »[154]. En avril 2025, l’Organisation des historiens américains adopte une résolution condamnant le « scholasticide » commis par Israël à Gaza, avec une majorité décisive : 104 membres ont voté en faveur de la motion, contre seulement 25 opposants. L’organisation appelle également à un cessez-le-feu permanent à Gaza[155].
En juin 2024, le directeur du programme Al Fakhoura auQatar critique les frappes aériennes, déclarant : « Cibler les infrastructures éducatives essentielles détruit l'espoir de nombreux Palestiniens à Gaza, où l’éducation est un outil important et crucial pour la survie et l’égalité »[156].
L’UNRWA pointe les frappes aériennes israéliennes contre les écoles : « Ce mépris flagrant dudroit humanitaire doit cesser »[157]. En juillet 2024, le chef de l’UNRWA,Philippe Lazzarini, commente une frappe israélienne contre une école de l’ONU par ce message : « Un autre jour. Un autre mois. Une autre école frappée »[158].
En août 2024, un responsable de la communication de l’UNICEF évoque les attaques israéliennes contre les écoles et autres infrastructures civiles : « Ces écoles ne sont plus des écoles. Elles sont devenues des abris très rudimentaires pour de nombreuses familles, et malheureusement, au cours des dix derniers mois, nous avons assisté à de nombreuses attaques contre des écoles, des hôpitaux, des infrastructures civiles dont dépendent les enfants et les familles, ce qui rend la vie encore plus misérable »[159].
Ramy Abdu (en), responsable de l'Euro-Mediterranean Human Rights Monitor, décrit l’assassinat par Israël de l’analyste politique palestinien Ayman Rafati comme faisant partie du scholasticide à Gaza[160]. L'organisation à but non lucratif des droits de l'homme condamne l’escalade des attaques israéliennes contre des écoles gérées par l’UNRWA servant d’abris pour des personnes déplacées dans différentes régions de la bande de Gaza. L’équipe du Euro-Med Monitor a documenté d’importantes attaques aériennes et d’artillerie israéliennes sur au moins cinq écoles de l’UNRWA au cours des dernières 24 heures. Ces offensives ont causé de nombreuses victimes et constituent une grave violation des protections légales devant garantir la sécurité des installations de l’ONU[161].
« All schools in Gaza have been shut and no university has survived more than 100 days of onslaught by the Israeli military. »
« Through the physical destruction of educational and cultural infrastructure, scholasticide obliterates the means through which a group, in this instance Palestinians, can sustain and transmit their culture, knowledge, history, memory, identity and values across time and space. It is a key feature of genocide. The custodians of that knowledge are being killed. »