Cette île, qu’il situe au-delà desColonnes d'Hercule, est dédiée àPoséidon et, après avoir connu unâge d'or pacifique, évolue progressivement vers unethalassocratie conquérante dont l'expansion est arrêtée parAthènes, avant que l'île ne soit engloutie par les flots dans un cataclysme provoqué à l'instigation deZeus.
Si le mythe a été peu commenté et a eu peu d'influence durant l'Antiquité, il a suscité un intérêt croissant à partir de laRenaissance. Au-delà de sa portée philosophique et politique, il a depuis donné naissance à de nombreuses hypothèses. Certains auteurs affirment que l'Atlantide est un lieu qui aurait réellement existé et qu'il serait possible de localiser. Dans le même temps, l'Atlantide inspire de nombreuses interprétations ésotériques, allégoriques ou encore patriotiques qui ont donné lieu à une abondante littérature.
L'Atlantide demeure un thème fertile dans l'art et la littérature ou encore les jeux vidéo, en particulier de nos jours, dans les genres liés au merveilleux et au fantastique, comme lafantasy, lepéplum ou lascience-fiction.
L'histoire de l'Atlantide puise son origine dans deux desDialogues duphilosopheathénienPlaton (–), leTimée et leCritias, qui sont présentés comme une suite deLa République[1] et ont pour objet d'illustrer, à travers ce récit, les vertus des citoyens idéaux suivantSocrate, montrant comment une Athènes vertueuse est venue à bout d'un ennemi malfaisant[2].
Platon,« inventeur » de l'Atlantide[3], y confronte deux images de laCité au travers de l'affrontement de deux d'entre elles, en des temps immémoriaux. L'une — Athènes — vouée à la justice (δίκη), l'autre — Atlantis — à la démesure (ὕβρις)[4]. Situé au-delà descolonnes d'Héraclès, Atlantis (Ἀτλαντίς) — devenu en français« Atlantide »[5] Ἀτλαντίδος (νήσου) — est une île gigantesque quePoséidon, dieu des océans, reçoit lorsqueles dieux se partagent la Terre. C'est une région fabuleuse, aux contours indéterminés, bordée par leroyaume Cimmérien au Nord et par lejardin des Hespérides ou l'île des Bienheureux au Sud[6].
Poséidon s'y unit avec Clitô, une jeune mortelle autochtone, qui enfante cinq lignées de jumeaux masculins[7] qui se partagent l'île, dessinée et organisée par leur géniteur divin en dix royaumes dont ils deviennent les premiers souverains[4]. L'île tire elle-même son nom de l'aîné d'entre eux,Atlas, tout comme la mer qui l'entoure, l'Atlantique[4]. Gouvernés par des souverains sages et modérés, les Atlantes, justes et vertueux, connaissent sur leur île — riche d'innombrables ressources — unâge d'or[6] qui les amène à édifier une cité idéale[4]. Mais, progressivement, les descendants des premiers Atlantes deviennent de plus en plus expansionnistes et, pris d'une frénésie de conquêtes, multiplient les invasions[6]« de laLibye jusqu'à l'Égypte et de l'Europe[8] jusqu'à laThyrrénie »[9].
Athènes met fin à cette expansion et libère les peuples soumis à leur joug, tandis que Zeus punit les Atlantes, incapables de rester fidèles à leur origine divine, en engloutissant Atlantis dans les flots. Ainsi, la cité vouée à la mer périt par la mer[4], laissant place à« un limon infranchissable »[9].
Selon Critias, son arrière-grand-pèreDropidès[11] s'est vu confier par le législateurSolon (VIe siècle av. J.-C.) une confidence que lui-même tenait d'un prêtre égyptien du temple deSaïs au cours d'un voyage d'études qu'il entreprit en Égypte en[12] sous dominationperse à cette époque.
Le prêtre égyptien donne quelques indications géographiques, puis entreprend de narrer la lutte desHellènes menée par Athènes, puis d'Athènes seule, contre les soldats atlantes venus des îles« du fond de la mer Atlantique », événements qu'il situe 9 000 ans avant son époque. Peu après la victoire, des tremblements de terre surviennent àAthènes ainsi que dans l'Atlantide. LeTimée donne ensuite une description générale de la civilisation atlante, de son expansion, de la guerre contre Athènes et de la destruction finale de l'Atlantide.
Extrait duTimée :
« Les monuments écrits disent que votre cité détruisit jadis une immense puissance qui marchait insolemment sur l’Europe et l’Asie tout entières, venant d’un autre monde situé dans l’océan Atlantique. On pouvait alors traverser cet Océan ; car il s’y trouvait une île devant ce détroit que vous appelez, dites-vous, les colonnes d’Héraclès. Cette île était plus grande que la Libye[13] et l'Asie[8] réunies. De cette île on pouvait alors passer dans les autres îles et de celles-ci gagner tout le continent qui s’étend en face d’elles et borde cette véritable mer. Car tout ce qui est en deçà du détroit dont nous parlons ressemble à un port dont l’entrée est étroite, tandis que ce qui est au-delà forme une véritable mer et que la terre qui l’entoure a vraiment tous les titres pour être appelée continent. Or dans cette île Atlantide, des rois avaient formé une grande et admirable puissance, qui étendait sa domination sur l’île entière et sur beaucoup d’autres îles et quelques parties du continent. En outre, en deçà du détroit, de notre côté, ils étaient maîtres de la Libye jusqu’à l’Égypte, et de l’Europe jusqu’à la Tyrrhénie. Or, un jour, cette puissance, réunissant toutes ses forces, entreprit d’asservir d’un seul coup votre pays, le nôtre et tous les peuples en deçà du détroit. Ce fut alors, Solon, que la puissance de votre cité fit éclater aux yeux du monde sa valeur et sa force. Comme elle l’emportait sur toutes les autres par le courage et tous les arts de la guerre, ce fut elle qui prit le commandement des Hellènes ; mais, réduite à ses seules forces par la défection des autres et mise ainsi dans la situation la plus critique, elle vainquit les envahisseurs, éleva un trophée, préserva de l’esclavage les peuples qui n’avaient pas encore été asservis, et rendit généreusement à la liberté tous ceux qui, comme nous, habitent à l’intérieur des colonnes d’Héraclès. Mais dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires, et, dans l’espace d’un seul jour et d’une seule nuit néfastes, tout ce que vous aviez de combattants fut englouti d’un seul coup dans la terre, et l’île Atlantide, s’étant abîmée dans la mer, disparut de même. Voilà pourquoi, aujourd’hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas fonds vaseux que l’île a formés en s’affaissant.
Voilà, Socrate, brièvement résumé, ce que m’a dit Critias, qui le tenait de Solon. »
LeCritias entre davantage dans les détails, contant l'origine des habitants (nés de l'union dePoséidon et d'une mortelle prénommée Clitô, elle-même fille d'unautochtone) et leurs mœurs, la géographie de l'île, son organisation sociale et politique. La fin duCritias est perdue. Le récit s'interrompt au moment oùZeus décide de punir les Atlantes décadents.
Si la légende nous semble transmise par Platon, celui-ci ne l'utilise néanmoins qu'accessoirement pour illustrer son propos, qui est le devenir d'Athènes. Un nombre croissant de spécialistes de l'Antiquité et de Platon considère aujourd'hui que le récit de l'Atlantide n'est qu'une fiction entièrement élaborée par Platon à partir de références mythologiques nombreuses et de ses idées politiques et philosophiques (voirinfra).
Platon a décrit de façon précise l'Atlantide, qu'il présente comme un monde idyllique. On peut en résumer les détails comme suit :
L'île est située au-delà desColonnes d'Hercule, où se trouvent des fonds vaseux, restes de l'île disparue. Depuis cette île, on a accès au continent situé plus loin. À l'époque de Platon, lesColonnes d'Hercule étaient positionnées de part et d'autre du goulet de l'actuel Gibraltar[N 1].
Le roi éponyme de l'Atlantide estAtlas, un fils du dieu de la MerPoséidon et d'une jeune mortelleClitô[14].
L'île est divisée en dix royaumes gouvernés par Atlas et ses neuf frères puis par leurs descendants. Chaque royaume possède sa propre capitale, copiée sur la cité-mère, capitale du royaume d'Atlas, dessinée par Poséidon lui-même. La cité-mère est située autour d'un mont. Elle est circulaire et entourée de fossés navigables.
L'île est riche enressources naturelles, parmi lesquelles figure un métal mystérieux, l'orichalque, mais doit aussi importer des produits, ce qui suppose des relations commerciales avec des peuples voisins[12].
La religion des Atlantes était centrée surPoséidon, le père des dynasties royales, et incluait le sacrifice annuel d'un taureau que l'on devait capturer pour ensuite l'égorger sur un autel en forme de colonne.
Les Atlantes deviennent corrompus au fil du temps. Ils fondent par les armes des colonies des deux côtés de leur île, conquérant une partie de l'Afrique jusqu'à l'Égypte, et de l'Europe jusqu'à l'Italie.Athènes est le seul État capable de s'opposer à leur expansion.
L'Atlantide, ainsi que l'armée athénienne, ont été engloutis lors d'un immenseraz-de-marée associé à des tremblements de terre, en un jour et une nuit. Platon ne donne pas d'explication géologique à cette catastrophe.
Ces événements ont lieu 9 000 ans avant l'époque deSolon.
Contrairement à une idée reçue, l'Atlantide en tant que telle apparaît peu dans les anciens textes grecs ou latins de l'Antiquité païenne : on trouve mention de l'Atlantide seulement chezStrabon[15] (64 av. J.-C. — v.25) qui, relayant l'avis dePosidonios (v.135 —51 av. J.-C.), pense « que la tradition relative à cette île pourrait bien ne pas être une pure fiction »[16].
Aristote (384 —322 av. J.-C.), disciple de Platon, dénie - toujours d'après Strabon - toute validité au témoignage apporté par son maître[17], ainsi qu'en douteÉratosthène (276 —194 av. J.-C.) au siècle suivant[18].Théopompe deChios (378 —323 av. J.-C.) parodie, lui, le récit platonicien avec l'île imaginaire deMéropide[19].
Thucydide (v.460 —400 av. J.-C.), ne parle ni d'« atlante » ou d'« Atlantide » mais, parce que dans sonHistoire de la guerre du Péloponnèse, il fait remonter l'histoire de la Grèce à la thalassocratie de Minos, certains ont voulu y voir une allusion à l'Atlantide.
SelonProclus (412 — 485), le philosophe platonicienCrantor (IVe siècle av. J.-C.) avait vu de ses yeux l'histoire de l'Atlantide sur une inscription égyptienne. Selon H.-G. Nesselrath, professeur dephilologie classique à l'université de Göttingen, il faut noter la contradiction entre le témoignage de Proclus et celui de Platon — où le prêtre égyptien tient le récit entre ses mains et non pas sur un support épigraphique — et surtout il faut se rappeler que Crantor ne connaissait pas la langue égyptienne ni ne savait lire les hiéroglyphes. CommeHérodote, qui rapporte avant lui des interprétations erronées sur les monuments égyptiens, Crantor était dépendant de ses informateurs et de ses préjugés : son témoignage n'est ainsi pas probant[22].
Négligé auMoyen Âge, le thème de l'Atlantide n'a trouvé un écho réel qu'à partir dela Renaissance[23] et la redécouverte des auteurs anciens, suscitant notamment l'intérêt de l'humanisteMarsile Ficin qui traduit en latin les dialogues de Platon[24]. LeCritias — souvent détaché des dialogues de Platon auquel il appartient pourtant — s'est singularisé et donne lieu à des interprétations spécifiques[23]. Des auteurs s'attachent à le christianiser, recherchant ou créant des concordances entre celui-ci et l'Ancien Testament[24].
L'épisode devient le prétexte à fictions, parfois utopiques ou en soutien de la définition politique de la constitution parfaite[23].Francis Bacon publie ainsiLa Nouvelle Atlantide en 1627 qui s'inspire du récit de Platon et met en scène une société philosophique de savants sur l'île imaginaire de Bensalem[25]. À ces approchesthéologiques ounaturalistes s'ajoutent bientôt des interprétations symboliques, allégoriques, ésotériques, nationalistes[24].
D'une manière générale, deux positions s'opposent depuis quant à la compréhension du récit : d'une part celle qui considère les récits de Platon comme une pure fiction, un mythe sans lien avec l'histoire réelle, une fable[27], d'autre part celle qui pense que le mythe se rapporte à des faits réels, en supposant une déformation plus ou moins grande de ces faits par l'auteur grec, ou par les interprétations de son texte[28]. On dénombrait plus de 4 000 ouvrages ou articles rédigés sur le sujet en 2002[29].
Cette approche politique et « historiciste »[32] a été reprise et développée notamment parPierre Vidal-Naquet. Platon n'est ni un historien ni un géologue, c'est un philosophe qui cherche à définir la société idéale. Dans leTimée et leCritias, il oppose l'Atlantide ouverte sur la mer, technicienne et conquérante, corrompue par la richesse (comme ladémocratie athénienne dans laphilosophie politique de Platon), à uneAthènes archaïque fondamentalement terrienne, rurale,autarcique et conservatrice. Les dieux donnent la victoire à la meilleure société sur la pire[33].
Dans ses deux dialogues Platon introduit une nouveauté : « dire le fictif en le présentant comme le réel. Avec une perversité qui lui a valu un immense succès, Platon a fondé leroman historique, c'est-à-dire le roman situé dans l'espace et dans le temps »[34]. Mais c'est là un message qui s'accorde néanmoins avec ceux des autres dialogues politiques de Platon,Lois etRépublique. À ce titre, pourPierre Vidal-Naquet, le récit de Platon est une utopie négative[35] qui doit être placée aux côtés des utopies et anti-utopies plus récentes ; en chercher les traces physiques est un contresens qui conduit à chasser une chimère : l'histoire de l'Atlantide est donc d'abord l'histoire de l'imaginaire humain. Pour Hervé Duchêne, professeur d'histoire ancienne à l'université de Bourgogne, le procédé rhétorique de Platon, présentant le fictif comme le réel aurait égaré « ceux qui cherchent naïvement dans leCritias et leTimée une réalité historique ou topographique précise »[36].
Ainsi, même si Platon précise dans ses dialogues « le fait qu'il ne s'agit pas d'une fiction, mais d'une histoire véritable et d'un intérêt capital[37] », une majorité de livres universitaires[38] s'accordent aujourd'hui à voir le mythe de l'Atlantide comme une fable de Platon[39]. C'est l'opinion qui s'est en effet imposée avec les travaux dePierre Vidal-Naquet qui n'a pas abordé le mythe de l'Atlantide par les sciences du climat, de la géologie, de l'océanographie mais du point de vue de l'historien et duphilologue[40] et de Christopher Gill[41] dans le monde anglo-saxon ou encore de Heinz-Günther Nesselrath en Allemagne[42].
La construction de cette fiction s'explique, pour Kathryn A. Morgan[43], par la nécessité d'élaborer une vision d'Athènes qui corresponde aux idéaux politiques de Platon : l'histoire de l'Atlantide correspond au noble mensonge qui peut servir de récit fondateur à une cité[N 3]. Pour construire son pastiche historique Platon a donc réutilisé les lieux communs de l'historiographie de son temps. De même, pourBernard Sergent, historien et chercheur auCNRS, Platon a « fabriqué un mythe » en s'inspirant de motifs puisés dans la mythologie grecque : notamment des mythes de cataclysme et d'engloutissement, la mythologie propre àPoséidon et trois récits de guerre qui l'opposent àAthéna - athénien, béotien et thessalien - que Platon a dû entendre enfant[44]. C'est de cette opposition théologique qui oppose les deux divinités — et les cités qu'ils protègent — que Platon crée le mythe de l'Atlantide dans le cadre de son récit de la création du Monde[44]. Sergent souligne également la proximité du mythe platonicien et de la trifonctionnalité indo-européenne[45].
Luc Brisson, chercheur au CNRS, traducteur, éditeur et spécialiste des textes de Platon a lui aussi repris l'analyse de Pierre Vidal-Naquet à propos du récit de la guerre entre Athènes et l'Atlantide. Il remarque « beaucoup de lecteurs sont restés insensibles à l'ironie — à la perversité — de Platon, qui ont considéré comme une vérité historique le récit fait par Critias le jeune […] le génie de Platon, dans cette affaire, aura été de montrer à quel point il est difficile, dans la pratique, de distinguer la fiction de la vérité et le sophiste de l'historien et du philosophe »[46]. Selon Guy Kieffer, chargé de recherche au CNRS, géographe et géologue qui s'est penché sur les sources de Platon : « Il est maintenant admis que l'Atlantide n'a jamais existé et qu'il s'agit d'un mythe créé par Platon »[39]. Il conclut : « L'Atlantide n'a jamais existé. Elle correspond à une allégorie imaginée par Platon pour donner une leçon de civisme et de bonne conduite à ses concitoyens d'Athènes et dénoncer leur mercantilisme, leur indiscipline, leurs querelles et l'esprit démagogue de leurs mœurs politiques »[47].
Cependant ces conceptions sur l'origine fictive du mythe ne sont pas toujours partagées en dehors de la communauté deshistoriens, desarchéologues et desphilologues classiques. En effet, des érudits ou amateurs de tous genres, mais également desgéographes, desgéologues, certainspréhistoriens continuent leurs études et leurs explorations. L'Atlantide a ainsi été situé en des centaines d'endroits[50] dans l'espace mais aussi dans le temps[51] : évidemment un peu partout dans l'océan Atlantique où toute terre émergée pouvait faire matière à hypothèse avant le développement des connaissances sur latectonique des plaques ; puis en divers points de laMéditerranée, mais également enÉgypte, dans leHoggar, auTibet, enMongolie, enSuède, auPérou, auMexique[52].
Dans son ouvrageLe Mythe de l’Atlantide paru en 2012[53], René Treuil présente et contextualise les différentes théories — ainsi que leurs motivations idéologiques voire politiques — qui proposent de donner une localisation géographique à l’Atlantide ainsi qu'il analyse la résistance du mythe qui relève d'un ensemble plus vaste, celui desparadis perdus et desâges d’or[54].
L'archéologue grecSpyridon Marinatos et son compatriote lesismologue Angelos Galanopoulos[55] proposent l'« hypothèse minoenne » dont les arguments sont présentés par Angelos Galanopoulos et l'historien britannique Edward Bacon dans un ouvrage commun paru en 1969[56]. L'hypothèse postule l'existence d'unecivilisation minoenne, dont des éléments ont été découverts sur le site d'Akrotiri, sur l'île deSantorin partiellement détruite lors d'uneéruption volcanique — qu'on nomme aussi « éruption minoenne » — vers1650 av. J.-C.[57]. Celle-ci, de typeplinienne, aurait généré d'énormes tsunamis qui ont pu atteindre jusqu'à50 mètres[58] ; des chiffres plus élevés encore ont été proposés — jusqu'à250 mètres[59]. Mais pour D. Dominey-Howes (Kingston University) l'hypothèse d'un tsunami est insuffisamment fondée[60]. Parmi d'autres éléments cette théorie sujette aux débats, les auteurs ont dû diviser par dix les 9 000 ans « avant le règne deSolon » évoqués par Platon pour mettre en adéquation leur hypothèse avec les découvertes archéologiques[56].
S'il y a une certaine logique à vouloir lier le récit sur l'Atlantide et les découvertes issues des recherches sur les sites minoens, de nombreux autres éléments tendent à réfuter cette hypothèse strictement contemporaine : la théorie selon laquelle la catastrophe aurait provoqué la destruction de la civilisation minoenne est aujourd'hui largement démonétisée pour des raisons de concordance de dates[61] ; le cataclysme en question n'est nullement évoqué par Platon ni aucun texte antique qui ne nous soit parvenu ; latopographie, l'orographie et la luxuriance de Santorin ne correspondent pas davantage aux descriptions qu'en fait Platon, dont l'on peut en outre imaginer que — porté sur les voyages — s'il avait dû croire que l'île était l'Atlantide, il s'y serait rendu[52]. Par contre, pour Guy Kieffer, il est vraisemblable que Platon se soit inspiré des réalités géologiques observables en Sicile, plus particulièrement dans la zone de l'Etna, pour donner à son récit une apparence crédible et une précision forte dans ses descriptions[52].
En 2009, le géologue-préhistorien Jacques Collina-Girard propose de voir l'Atlantide dans un site géologique avéré près dudétroit de Gibraltar[62], mais à une époque où aucune civilisation sédentaire n'existait. Selon lui, seul le récit du cataclysme s'inspirerait de faits réels, l'île se trouvant enfoncée d'une quarantaine de mètres sous le niveau de la mer[63]. Son existence aurait longtemps été transmise par la mémoire orale[64] que la géologie permettrait de retrouver, alors que la description de la civilisation atlante ne serait due qu'à l'imagination de Platon[65]. Le philologueHeinz-Günther Nesselrath lui a objecté que les cas attestés de telles transmissions orales ne correspondent jamais à une situation semblable à celle présentée dans le cas de l'Atlantide, où la mémoire des événements aurait été conservée en un lieu et par un peuple très éloigné de la catastrophe initiale[66].
Une conférence internationale s'est tenue enGrèce àMilos en 2005[67] avec pour ambition proclamée de trancher sur la question de l'origine du mythe et de faire le point sur les connaissances récentes. Si le professeurChristos Doumas, historien et archéologue grec, y a soutenu l'idée de la non-existence de l'Atlantide, des indépendants et des chercheurs de diverses disciplines[68] ont présenté diverses hypothèses de localisations sans parvenir à aucun accord sur la localisation définitive de l'Atlantide[69] et ont établi une liste de 24 critères[70] nécessaires à l'identification d'un site avec l'Atlantide. Une deuxième conférence fut organisée en 2008 à Athènes[71], une troisième s'est tenue àSantorin en 2010.
Les 24 critères d'identification
La métropole atlante ne devrait être localisée que là où existait une île et où des parties de cette île peuvent encore exister.
La métropole atlante devrait avoir eu une géomorphologie spécifique, composée d'anneaux concentriques alternés de terre et d'eau.
L'Atlantide devrait avoir été située au-delà des Colonnes d'Hercule.
La métropole atlante était plus grande que la Libye, l'Anatolie, le Moyen-Orient et le Sinaï réunis.
L'Atlantide doit avoir abrité une population instruite avec des qualifications en métallurgie et en navigation.
La métropole atlante devrait avoir été assez facilement accessible d'Athènes par la mer.
À l'époque, l'Atlantide devrait avoir été en guerre avec Athènes.
La métropole d'Athènes doit avoir subi à l'époque une destruction physique dévastatrice sans précédent.
La métropole atlante devrait être entièrement ou en partie sous les eaux.
La métropole atlante a été détruite 9 000 "années égyptiennes" avant leVIe siècle av. J.-C.
Le port de la métropole atlante était à 50 stades (7,5 kilomètres) de la ville.
L'Atlantide a eu une densité de population élevée, assez pour entretenir une grande armée (10 000 chars, 1 200 bateaux, 1 200 000 hoplites).
La religion atlante comportait le sacrifice de taureaux.
La destruction de l'Atlantide a été accompagnée d'un tremblement de terre.
Après la destruction de l'Atlantide, le passage des bateaux a été rendu impossible.
Les éléphants étaient présents en Atlantide.
Aucun processus physiquement ou géologiquement impossible n'est en cause dans la destruction de l'Atlantide.
Des sources chaudes et froides, avec dépôts de minerais, étaient présentes en Atlantide.
La Métropole atlante était située sur une plaine côtière de 2 000 × 3 000 stades (300 × 450 kilomètres), entourée par des montagnes tombant dans la mer.
L'Atlantide commandait d'autres États pendant la période.
Les vents en Atlantide venaient du nord (seulement dans l'hémisphère nord).
Les roches en Atlantide étaient de diverses couleurs : noir, blanc, et rouge.
Il y avait des canaux pour l'irrigation en Atlantide.
Sur base de l'hypothèse minoenne, leCommandant Cousteau mène une expédition de recherches sous-marines en 1976 qui — s'il la défend — ne peut conclure à l'historicité de la description que fait Platon de l'île et de la civilisation qu'il nomme « Les Atlantes », anéanties par le cataclysme, ce qui n'est pas le cas ni de Santorin, ni de la Crète[72].
D'autres, avant Jacques-Yves Cousteau, ont émis des hypothèses sur la localisation de l'Atlantide ou sur son hypothétique survie. Ainsi, dans les années 1970, les datations desmégalithes de Bretagne ayant attesté l'antériorité des mégalithes bretons par rapport aux pyramides, certains érudits, dans le cadre d'études pseudo-scientifiques, émettent l'hypothèse de l'origine atlante de ces constructions, et plus généralement de l'hypothétique arc mégalithique atlantique, source de la civilisation européenne selonJean-Jacques Prado. La diffusion de ces thèses auprès du grand public, assurée parJean Markale, dans son ouvrageCarnac et l'énigme de l'Atlantide[73], relèvent pour l'archéologueJean-Pierre Adam[74] de « rêveries rarement dénuées de fantasmes idéologiques » fruits d' « archéomaniaques » qui, contre la recherche scientifique, proposent des théories construites « avec la seule aide de l’imagination »[75].
Diverses interprétations ésotériques ou originales ont été données au récit de Platon, qui, par exemple, aurait plutôt été écrit comme un avertissement ou un message informatif sur l'incroyable pérennité des connaissances humaines d'une histoire qui se serait transmise sur plus de 11 600 ans. Ainsi le politicien populiste et pseudo-scientifiqueIgnatius Donnelly, considéré comme unfou littéraire[76], publie en1882Atlantis : Le Monde Antédiluvien dans lequel l'Atlantide serait à l'origine de l'humanité moderne et où il postule l'existence d'Atlantes survivants. DansLectures de vies, le « prophète dormant »Edgar Cayce, un photographe devenu mage, prétend que les Atlantes subsistent dans le monde contemporain et que l'Atlantide ressurgira un jour[77].
L'ésotéristeHelena Blavatsky, fondatrice de laSociété théosophique, a tracé en1888 une histoire occulte de l'humanité et y développe l'idée que l'Atlantide serait l'une des cinq« races mères » qui se seraient succédé, dans le cadre d'unevision cyclique du Temps, pour dominer la Terre, plaçant ainsi les Atlantes à égalité avec les Aryens[78]. À propos de l'Atlantide, elle écrit :« c'est le nom du quatrième continent. Ce serait la première terre historique, si l'on prêtait aux traditions des Anciens plus d'attention qu'on ne l'a fait jusqu'à présent. La fameuse île de Platon, connue sous ce nom, ne constituait qu'un fragment de ce continent »[79]. L'Atlantide est considérée par cette dernière comme le quatrième continent, car il aurait été précédé par ceux de laLémurie, de l'Hyperborée et par le continent Polaire.
Le théosophe William Scott-Elliot publia en 1896 uneHistoire de l'Atlantide, où il décrit les différents peuples qui se sont succédé sur ce continent ainsi que leur vie spirituelle. À partir de 1904, l'anthroposopheRudolf Steiner complète les descriptions de Scott-Elliot dans son livreChronique de l'Akasha en insistant sur l'évolution intérieure de l'humanité atlante qui a préparé les facultés de notre humanité actuelle. Steiner fait correspondre le déluge atlante avec la fin de la dernièreglaciation soit il y a 10 000 ans[80]. Les théories fantaisistes se succèdent à l'instar de celle du polytechnicienJean Deruelle[81] qui fait de l'Atlantide une civilisation mégalithique engloutie en Mer du Nord, une théorie qui n'est, selonPierre Vidal-Naquet, « ni plus ni moins délirante que bien d'autres »[82].
AuxXIXe et XXe siècles, de nombreux auteurs présentent l'Atlantide comme le berceau de larace aryenne. En effet, à la suite des écrits deKarl Georg Zschaetzsch dans les années 1920, certains théoriciens du nazisme, Rosenberg et Himmler principalement, développent l'idée que l'hypothétique peuple desIndogermains, peuple originel dont seraient issues les populations germaniques, serait originaire de l'Atlantide[83], ce qui permet une filiation ininterrompue sur plusieurs dizaines de milliers d'années et autorise pour la race aryenne une domination mondiale[84]. Si ces spéculations suscitent l'intérêt de Himmler ou deRosenberg, elles reposent sur des éléments si faibles qu'en définitive elles obtiennent peu d'écho et, considérées comme marginales, ne trouvent aucune traduction dans les vecteurs de diffusion de la pédagogie nazie[85].
En 1934, l'archéologueAlbert Hermann, proche deHimmler, localise l'Atlantide, foyer desIndogermains, qu'il situe entre la Mer du Nord et l'Afrique du Nord, mais cette hypothèse reste très minoritaire chez les nazis[83]. Ces spéculations, influencées par les conclusions d'Alfred Rosenberg[86], retiennent l'attention de Himmler qui ordonne pendant laguerre de préparer des campagnes de fouilles sous-marines dans la Mer du Nord et à proximité de l'archipel d'Heligoland, au large deCuxhaven[85], tandis queKarl Georg Zschaetzsch la localise au niveau desAçores[84]. Himmler, tout à sa quête des origines nordiques de la race indogermanique, applique pour cette civilisation disparue les postulats de l'origine nordique de toute civilisation[85].
Après la fin de la seconde guerre mondiale, les débats autour de la localisation de la mythique Atlantide et sur l'origine atlante des populations européennes semblent constituer l'apanage de laNouvelle Droite, reprenant plus ou moins fidèlement les conclusions de Kossinna et de Zschaetzsch[87].
D'autres légendes ou traditions mythiques à travers le monde parlent de territoires engloutis et decités perdues comme l'île d'Avalon, la ville d'Ys, le continent deMu, l'Hyperborée, laLémurie[88]… Il en est des mythes de cités ou continents perdus comme de ceux duDéluge.
En 2009, une équipe de chercheurs pense découvrir des vestiges immergés de bâtiments ou de villes. L'Atlantide est alors tout naturellement évoquée. Cette découverte présentait l'originalité de s'articuler sur la version 5 deGoogle Earth, fournissant des photos détaillées des océans vus du ciel[89].
Bien queGoogle Earth ait en effet permis dans le passé de localiser des vestiges, Google s'inscrit en faux concernant cette annonce[90], arguant qu'il s'agit d'un artéfact créé par le processus de collecte des données d'une campagne océanographique, les formes géométriques trouvées par les chercheurs étant les sillons de bateaux opérant une cartographie paréchosondage(en)[91].
↑« La montagne a donné son nom aux habitants du pays : on les appelle les Atlantes » traduction A. Barguet, Gallimard, folio, 1992,p. 443.
↑Voir aussi les interprétations proches de Thomas K Johansen (Center for Hellenic Studies-University of Bristol), « Truth, Lies and History in Plato's Timaeus-Critias”[1]
↑Formé régulièrement d'après le radical de ce mot de la troisième déclinaison que l'on retrouve en retranchant la désinence -ος du génitif singulier ; cf.ÉloiRagon,AlphonseDainet al.,Grammaire grecque, Paris, J. De Gigord,,p. 27.
↑Atlas et Eumélos (« le riche en troupeau ») qui devient Gadiros en dialecte local ; Amphérès (« ajusté des deux côtés, se dit d'un gouvernail » ; nom qui ne se retrouve nulle part ailleurs ) et Evaimon (« celui qui est de bon sang, de bonne race »), Mnéseus (« celui qui convoite ») et Autochthon (« né du sol »), Elasippos (« celui qui lance les chevaux ») et Mestor (« celui qui conseille »), enfin Azaès (« celui qui a la peau brune ; nom qui ne se retrouve nulle part ailleurs ») et Diaprépès (« celui que l'on remarque, l'éminent ») ; cfLuc Brisson, « De la philosophie politique à l'épopée. Le « Critias » de Platon »,Revue de Métaphysique et de Morale, Presses universitaires de France,no 4,,p. 422-423(lire en ligne).
↑a etbL'Europe, dans l'antiquité grecque, est d'abord une façon de désigner la Grèce continentale avant de progressivement prendre de l'importance et de devenir l'antonyme de l'Asie antique. Le partage Europe-Asie est ainsi longtemps la coupure principale du monde gréco-romain ; cf.François Hartog,Mémoire d'Ulysse : Récit sur la frontière en Grèce ancienne, Gallimard,(ISBN978-2-07-073099-5),p. 266
↑Il s'agit de laLibye antique, une région qui, pour les Grecs anciens, s'étendait à l'ouest de l'Égypte antique, correspondant à l'actuelle Afrique du Nord-Ouest.
↑Pierre Vidal-Naquet, « Hérodote et l'Atlantide entre les Grecs et les Juifs. Réflexion sur l'historiographie du siècle des Lumières ».Quaderni di storia, 8, 1982, 16,p. 7.
↑Guy Kieffer,« A la recherche des sources de l'Atlantide », dans Éric Foulon,Connaissance et représentations des volcans dans l'antiquité: actes du Colloque de Clermont-Ferrand, Université Blaise-Pascal, Centre de recherche sur les civilisations antiques, 19-20 septembre 2002, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal,(ISBN9782845162372,lire en ligne),p. 85-92.
↑a etbGuy Kieffer, « À la recherche des sources de l'Atlantide », dans Éric Foulon dir.,Connaissance et représentations des volcans dans l'Antiquité, actes du colloque de Clermont-Ferrand 2002, CRCA, université Blaise-Pascal, Clermont-Ferrand, 2004,p. 86 ; voir aussiarcheologis.free.fr
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↑ab etcGuy Kieffer,« A la recherche des sources de l'Atlantide », dans Éric Foulon,Connaissance et représentations des volcans dans l'antiquité: actes du Colloque de Clermont-Ferrand, Université Blaise-Pascal, Centre de recherche sur les civilisations antiques, 19-20 septembre 2002, Clermont-Ferrand, Presses universitaires Blaise Pascal,(ISBN9782845162372,lire en ligne),p. 85-92.
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