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Athribis

30° 28′ 00″ nord, 31° 11′ 00″ est
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Athribis
Ville d'Égypte antique
Noms
Nomégyptien ancienHout-héry-ib
Nom actuelTell-Athrib
Kom Sidi Youssef
Administration
PaysDrapeau de l'ÉgypteÉgypte
RégionBasse-Égypte
Nome10e : Nome du Taureau noir (km-wr)
Géographie
Coordonnées30° 28′ 00″ nord, 31° 11′ 00″ est
Localisation
Géolocalisation sur la carte :Égypte
Voir sur la carte topographique d'Égypte
Athribis
Géolocalisation sur la carte :Égypte
Voir sur la carte administrative d'Égypte
Athribis
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Athribis est le nom grec d'une cité antique égyptienne dudelta, dans leXe nome deBasse-Égypte, « Le grand taureau noir ».Son nom égyptien estHet-ta-hérieb ouHet-ta-héri-ib ou encoreHout-héry-ib.

Ce site, connu par les archéologues sous le nom arabe de Tell-Athrib, se trouve près de la localité de Benha. Il est connu de nos jours sous le nom de Kom Sidi Youssef.

Histoire de la ville

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Bien qu'il soit attesté par les textes que la ville existait déjà au cours de l'Ancien Empire, et qu'unepyramide en brique crue identifiée et relevée auXIXe siècle soit probablement un témoin de cette haute époque, les vestiges les plus anciens découverts sur le site remontent à laXIIe dynastie. On notera également une stèle de laXIIIe dynastie qui, fait rare méritant d'être mentionné, porte la titulature du pharaonAmenemhat V. Aujourd'hui disparue, lapyramide est quant à elle interprétée comme faisant partie de lasérie de monuments similaires à trois ou quatre degrés que les pharaonsHouni puisSnéfrou construisirent à travers tout le pays. Ces monuments n'avaient pas de fonction funéraire mais, selon l'analyse des égyptologues, devaient davantage marquer la présence d'une institution royale visible par tous, voire d'une résidence secondaire du souverain. Selon cette hypothèse la ville d'Athribis était alors déjà une localité importante, rivale des cités qui possédaient déjà ce type de monument royal telAbydos ou encoreÉléphantine.

On y vénérait un dieu du nom deKemour, à signification de fertilité, mais aussi le dieuKhentykhety, assimilé au soleil naissant, parfois figuré sous la forme d'un crocodile mais le plus souvent représenté sous la forme d'un dieuhiéracocéphale portant l'épithète deHorus Khenty-Khety, et également d'Osiris qui réside à Athribis.

Les textes et sources connus grâce à différentes œuvres conservées dans les principales collections égyptologiques nous indiquent en effet qu'un temple de cette divinité y avait été édifié auNouvel Empire. Plusieurs dignitaires du règne deThoutmôsis III originaires d'Athribis sont ainsi connus pour les dédicaces qu'il laissèrent en l'honneur du dieu et de leur maître et souverainPharaon. C'est ainsi que Touri qui occupait alors la charge du maire de la ville et de grand prêtre du dieu, non seulement atteste l'intervention du roi dans la ville et ses sanctuaires mais révèle qu'une chapelle ou une partie du temple principal était consacrée àHathor Nebet Hetepet, littéralementHathor Maîtresse du Sycomore[1].

Sous le règne d'Amenhotep III le temple d'Horus Khenty-Khety est restauré ou embelli et l'on suppose que l'une des deux statues célèbres de lions couchés de ce pharaon qui sont conservées auBritish Museum, provient de ce site, car elle porte la mention du dieu auquel était consacré le temple d'Athribis[2].

C'est de cette ville qu'était originaireAmenhotep fils de Hapou le célèbre architecte d'Amenhotep III. Ce personnage célèbre de laXVIIIe dynastie qui accéda à de très hautes fonctions dans l'administration royale ne manqua pas d'honorer sa ville natale. Ainsi il fit installer dans le temple d'Horus Khenty-Khety une statue imposante représentant un cobra dressé que l'on a baptisé depuis sa découverte le « Serpent d'Athribis ». Exposé aumusée du Caire, il porte outre la titulature du pharaon régnant :Serpent dressé parfait du domaine d'Horus Khenty-Khety.

Amenhotep fils de Hapou[3] laissa de très nombreux textes et dédicaces, le plus souvent en l'honneur de son maîtreAmenhotep III. L'une d'elles nous renseigne plus particulièrement sur la topographie de la ville antique d'Athribis :« Mon maître fit creuser son lac méridional et son lac septentrional qui sont diaprés de fleurs de lotus[4] ».Ainsi on peut raisonnablement restituer l'aspect général de la ville pharaonique duNouvel Empire avec son temple principal au centre bordé au nord et au sud de deux lacs sacrés.

Obélisque deRamsès II
Musée Archéologique dePoznań

Ramsès II édifia ou agrandit le temple et y érigea deuxobélisques engranit noir, dont un exemplaire est actuellement visible et restauré au musée archéologique dePoznań enPologne et l'autre, fragmentaire, est conservé auMusée du Caire. Ces deux obélisques ont reçu des dédicaces supplémentaires deMérenptah puis deSéthi II.

Les bases enquartzite rouge de ces deux obélisques ont été retrouvées et sont actuellement exposées dans les jardins duMusée du Caire.Une première base avait déjà été enregistrée dans les réserves du tout jeune musée égyptien sans précision sur sa provenance. Puis la deuxième base fut découverte par la mission polonaise quifouille le site depuis la seconde moitié des années 1940, permettant ainsi d'identifier avec certitude la provenance des deux monuments et leur fonction initiale.

L'ensemble des obélisques plus basses représentent avec quelques reliefs les seuls vestiges monumentaux qui subsistent du temple d'Athribis duNouvel Empire.

Mérenptah successeur deRamsès II y a également laissé de nombreux vestiges, et il semble que c'est à partir de cette époque que la ville commença à représenter un véritable rôle stratégique. En effet, un texte deRamsès III, nous informe qu'un prince local complota contre lui. Le roi indique comment il réduisit cette sédition et fit rénover et embellir pour la circonstance le grand temple d'Athribis.

La cité resta probablement prospère lors de laTroisième Période intermédiaire et put jouir de sa proximité avec les grands centres du delta telsBubastis ouTanis. De plus, située à la base du delta du Nil et représentant un lieu stratégique, elle allait bientôt jouer un rôle de toute première importance dans les troubles qui survinrent à laBasse époque notamment dans la lutte qui opposa leskouchites avec les principautés du delta puis quelques décennies plus tard avec l'Assyrie qui convoitait les richesses de la terre du Nil.

C'est en effet depuis Athribis quePsammétique Ier, alors prince du petit royaume qui s'était formé à la suite de l'anarchielibyenne et de la domination kouchite, reprit l'avantage après le retrait des troupes assyriennes et réussit à réunir lesDeux Terres en fondant laXXVIe dynastie.

Les découvertes faites sur le site confirment que la ville resta un centre important de la monarchie saïte et conserva ce rôle stratégique tout au long de cette période agitée et bien au-delà lorsque les troupes grecques puis romaines prendront tour à tour le chemin de l'Égypte.

Fouilles archéologiques

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Relevé des ruines d'Athribis publié dans laDescription de l'Égypte

La première identification de la cité remonte à l'expédition française d'Égypte, menée parBonaparte en 1798 - 1799, et dont le plan a été dressé dans la monumentaleDescription de l'Égypte qui s'ensuivit. Cette description nous présente un vastetell inexploré, caractéristique des sites du delta et dont seul celui deTanis peut encore nous donner une évocation aujourd'hui.

Le tell d'Athribis comprenait alors à cette époque de nombreux vestiges visibles et qui ont été depuis perdus. Deux voies d'époque romaine le traversaient de part en part délimitant quatre koms dans lesquels les savants de l’expédition ont pu identifier les monuments suivants :

  • les restes d'unepyramide de brique crue, que l'on pense depuis appartenir à une série de monuments similaires que le pharaonHouni de laIIIe dynastie érigea à travers tout le pays ;
  • un aqueduc romain ;
  • un arc de triomphe ;
  • les vestiges du temple d'Horus, comprenant notamment unesalle hypostyle, dont les éléments les plus tardifs relevés remontent au règne dePtolémée XIINéos Dionysos ;
  • des blocs de granit ayant appartenu à un temple deRamsès II, ainsi qu'unetriade en granit de cette époque ;
  • un autre temple réduit à l'état de ses fondations et quelques tambours de colonnes dont les vestiges étaient encore visibles en 1956.

L'ensemble de ces vestiges promettaient de belles découvertes mais le site ne fut que partiellement exploré au début duXIXe siècle, voire complètement ignoré dans les principaux ouvrages répertoriant les sites majeurs du pays.

Le tell fut fouillé initialement parMariette en 1852 qui y découvrit des monuments de différentes époques. Il découvrit entre autres un célèbre buste de l'un destétrarques enporphyre rouge datant duIVe siècle, aujourd'hui exposé auMusée du Caire. En effet, ce buste est d'une facture tout à fait semblable à la statue des tétrarques deVenise, que l'on peut toujours admirer enchâssée dans un angle extérieur de labasilique Saint-Marc deVenise. Or nous savons que cette dernière a été ramenée par les Vénitiens après le pillage deConstantinople lors de laIVe croisade et offerte au saint patron de la Sérénissime en remerciement d'un bon voyage ou d'une bonne fortune. Étrange odyssée de ces statues qui par les hasards de l’archéologie semblent ainsi retrouver leurs origines.

Cartouche deRamsès II. Détail de l'inscription de l'obélisque de Poznań

La démolition des monuments repérés au début duXIXe siècle commença en 1862 lors de la construction de la ligne de chemin de ferAlexandrie -Le Caire tant et si bien que la plupart disparurent irrémédiablement et que seuls trois petits koms subsistent du gigantesque tell qui autrefois recouvrait la ville antique et sont parvenus jusqu'à nous en relativement bon état, grâce à l'installation de cimetière musulman de cette époque.

En 1882, la moitié d'une grande stèle a été dégagée non loin à Benha. Baptisée « stèle d'Athribis », elle relate la victoire deMérenptah sur les envahisseurslibyens en l'an 5 de son règne et confirme ainsi qu'un mois après l'annonce de la mobilisation des troupes ennemies sur les frontières occidentales du pays, le roi réussit à les vaincre et à les repousser, faits qu'il relatera sur de nombreux monuments dont la stèle de la Victoire, oustèle de Mérenptah, découverte dans son temple funéraire deThèbes est un des exemplaires. La stèle d'Athribis, malgré son état fragmentaire, vient donc corroborer à la fois les faits relatés sur d'autres monuments mais aussi la chronologie précise des évènements.

Bien que trouvée dans la localité voisine, cette stèle provient certainement du temple d'Athribis. Elle a eu, pour l'anecdote, une histoire assez rocambolesque depuis sa découverte. Laissée sur le site jusqu'en 1892, il fut décidé finalement de la rapatrier au tout nouveauMusée du Caire, mais, au cours de son transport, elle tomba dans un canal près duCaire. Elle y restera trente-cinq ans jusqu'en 1927, date à laquelle elle fut repêchée, restaurée et enfin exposée au musée.

Le site a été très bouleversé depuis son identification, notamment par les chercheurs desebbakh, cette matière fertile produite à partir des vestiges de briques crues dont regorgent les tells du delta. Il est donc difficile de s'y repérer sur place ou même d'en comprendre les ruines. On citera toutefois dans le kom central un temple de laBasse époque reconstruit ou rénové sousAmasis dont un dépôt de fondation a été mis au jour en 1957 par leCentre polonais d'archéologie méditerranéenne du Caire. C'est à proximité de ce temple que fut découverte en 1924 une cache contenant un trésor de cette période constitué de cinquante kilos d'argent en lingots et en bijoux. Ce trésor est depuis exposé auMusée du Caire.

Au nord du site, une nécropole, toujours de laBasse époque, a été dégagée en 1946 dans l'un des koms subsistant, par l'inspecteur duService des Antiquités égyptiennes,Naguib Farag. Fait remarquable, cette nécropole a livré les vestiges de la tombe de la reineTakhout, épouse royale dePsammétique II. Outre les restes de son sarcophage et de quelques fragments de son mobilier funéraire, une paire de sandale miniature en or y a été trouvée. L'ensemble est également exposé auMusée du Caire. Cette découverte laisse présager qu'une nécropole princière de cette dynastie y avait été aménagée, à moins que cette reine n'ait été elle-même native de la région.Sans doute lesfouilles qui se poursuivent sur le site permettront d'éclairer ce point.

La ville a été prospère sous lesPtolémées. Plusieurs vestiges découverts aux abords du site laissent d'ailleurs supposer que le site fut habité dès leIVe siècle avant notre ère par les troupes macédoniennes qui accompagnèrentAlexandre le Grand dans son périple conquérant et furent laissées stationnées dans la ville car elle représentait alors un site stratégique.

C'est également de cette cité qu'est originaireDjedhor, personnage célèbre pour la statue autobiographique qu'il laissa, sous le règne dePhilippe Arrhidheus. En effet, elle appartient au genre statuaire prophylactique qui fleurit à laBasse époque dans les sanctuaires égyptiens. Ces statues couvertes dehiéroglyphes présentent ainsi tout un corpus de textes magiques destinés à protéger et à soigner. Le plus souvent on les trouve accompagnées d'une image d'unBès panthée ou encore d'une figure d'Harpocrate, divinités réputées particulièrement efficaces dans ce genre de pratique rituelle. Dans le cas qui nous occupe ici, Djedhor s'est fait représenter accroupi, les bras croisés sur une stèle figurant précisément le jeune dieuHarpocrate debout sur deux crocodiles, devant un bassin destiné à recueillir les eaux rituelles qui étaient déversées sur la statue couverte de ces litanies qu'il convenait de réciter en même temps que l'eau était recueillie puis bue par le pèlerin.

Statue en bronze d'époque romaine découverte à Ziphteh près d'Athribis

Ce qui rend cette statue particulière c'est surtout le fait que sur sa base, assez imposante, Djedhor a fait inscrire un texte autobiographique qui nous renseigne de manière plus précise sur les sanctuaires que contenait la cité. Il a également fait figurer ses enfants à ses côtés.De toute évidence cette statue provient d'Athribis et sans doute de l'un des sanctuaires queDjedhor cite dans son texte. Conservée au premier étage duMusée du Caire elle devait avoir un pendant car une base identique acquise en 1919, est conservée à l'institut oriental de l'université de Chicago.

Depuis 1985, l'équipe égypto-polonaise dirigée par le professeurKarol Myśliwiec de l'université de Varsovie, qui fouille le site de la ville gréco-romaine non loin du Kom Sidi Youssef, a notamment mis au jour un atelier de production de figurines en terre cuite remontant précisément à cette période et resté en activité tout au long de la période ptolémaïque et au-delà. Le site a livré plus de 260 figurines qui viennent enrichir de manière inédite le répertoire iconographique déjà à disposition pour l'histoire de l'art de cette époque riche en transformations. Ces figurines représentent la plupart du temps des sujets mythologiques ou prophylactiques qui étaient particulièrement prisés dans le monde antique. En plus de ce quartier artisanal les fouilles ont révélé un établissement de bains ptolémaïques, probablement de destination cultuelle, les vestiges d'un centre cultuel dédié àDionysos et sans doute également àAphrodite tant des statuettes la représentant y ont été mises au jour, ainsi qu'une villa ptolémaïque qui a livré plusieurs statues en marbre, découverte en 1986.

Deux ans plus tard, la même équipe découvre un trésor monétaire datant dePtolémée VI ainsi que de nouvelles terres cuites provenant du quartier artisanal dont les constructions s'étalent entre leIIIe siècle avant et leIer siècle de notre ère et identifié trois ans plus tôt.

Athribis pris surtout de l'importance lors de la domination romaine. Florissante pendant cette période, notamment auIIe siècle de notre ère, les archéologues y ont dégagé la cité.

En 1939, Allan Rowe de l'Institut archéologique de Liverpool, a identifié et fouillé un système de canalisations d'époque romaine, sans doute lié à l'antique aqueduc relevé par les savants de l'expédition d'Égypte. En 1946, peu avant de découvrir la tombe de la reine Takhout, Naguib Farag met au jour un établissement de bains romains. Une décennie plus tard, en 1957, l'équipe duCentre polonais d'archéologie méditerranéenne du Caire découvre un autre établissement thermal de l'époque julio-claudienne, rebâti sous le règne deTrajan puis d'Hadrien et détruit auIIIe siècle pour laisser place à de grandes colonnades en marbre de couleur qui devaient border les fameuses voies romaines qui quadrillaient la cité antique.

Elle était surtout célèbre pendant cette époque pour sa production de céramique et de faïence dont le style égyptisant était très couru àAlexandrie et plus tard dans tout le bassin méditerranéen romain.

Photos

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Notes et références

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  1. Cf.F. Maruéjol Ch.VIII,p. 287.
  2. L'autre lion couché, le plus connu, provient du temple d'Amon deNapata enNubie
  3. A. Cabrolp. 295-297.
  4. Traduction d'A. Varille dansBulletin d'Étudesno 44,p. 46-47.

Bibliographie

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Liens externes

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Nomes
Basse-Égypte
Haute-Égypte
Villes d'Égypte antique par nomes
Basse-Égypte
Haute-Égypte
v ·m
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Événements
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Sources
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