Son territoire représente une superficie de 10 000 kilomètres carrés et accueille une population qui dépasse légèrement le million d’habitants et qui régresse. La langue officielle est l’espagnol. L’asturien, aussi appelébable, nejouit pas d’un statut officiel, mais bénéficie d’une protection du Statut d’Autonomie des Asturies[1].
Les principales populations asturiennes se concentrent dans la zone centrale de la principauté, depuis la côte à l’intérieur en suivant les vallées rocheuses. La ville la plus peuplée estGijón, avec 273 744 habitants, suivie de la capitale de la communauté autonome, Oviedo, avec 215 167 habitants et d'Avilés, qui compte 75 877 habitants. Cette dernière ville a une zone métropolitaine de 130 000 habitants et est à la tête d’une région comptant près de 200 000 habitants. Les autres communes ou « conseils » les plus peuplées sontSiero (51 792 hab.),Langreo (avecLa Felguera etSama) « Llangréu », (38 262 hab.) et Mieres (36 574 hab.). Les données proviennent de l’Institut national de la statistique d’Espagne (INE) et datent de 2022.
Après la mort du roiPélage (Pélage le conquérant ouDon Pelayo) vers l'an737, leterritoire asturien s’étend jusqu’à sa frontière traditionnelle entre les rivièresEo etAsón.
C'est sur la carte géographique éditée en1700 par Charles Hubert (premier géographe du roi d'Espagne) que l'on commence à appeler « principauté des Asturies » les deux Asturies toujours divisées.
Les contours actuels se dessinent à l'implantation en1835 de la division provinciale calquée sur le modèle français, amenant au même moment la disparition des Asturies de Santillana, ce qui fait que le territoire partant de la rivièreDeva s'intègre à la province de Santander, l'actuelleCantabrie.
Le climat des Asturies est océanique, très humide toute l'année avec des hivers très doux et des étés moins chauds que dans le reste de l'Espagne. Les gelées sont très rares en plaine, de même que les jours de canicule.
L'historiographe espagnolGil González de Ávila a prétendu que l'un desécuyers deMemnon, venant d'Orient, portait le nom d’Astyr ouAstur. De ce nom proviendraitAsturica Augusta, le nom antique de lacité romaine qui précéda la ville d'Astorga enCastille et aussi le nom du peuple desAstures[2].
Occupée par des groupes d’humains depuis lePaléolithique inférieur, les Asturies se caractérisent durant lePaléolithique supérieur par des peintures rupestres à l’est du territoire. AuMésolithique on vit se développer une culture nouvelle, l’Asturien ; puis s’est introduit l’âge du bronze, caractérisé par lesmégalithes et lestumuli. À l’âge du fer, le territoire fut soumis à l’influence culturellecelte. Le peuple des Astures comprenait des tribus comme les Lugons (en latin,Luggoni), les Pésiques (Paesici), et d’autres qui peuplèrent tout le territoire asturien decastros, des villages fortifiés. L’emploi d'une langue celtique à l'époque antique sur le territoire est attestée aujourd’hui par des noms de rivières, de montagnes, de lieux, ainsi que par lesethnonymes. Selon le linguiste catalanJoan Coromines, le nord-ouest de la péninsule Ibérique conserve le plus grand nombre de mots préromains des langues ibéro-romanes[réf. nécessaire].
Sous le règne d'Alphonse II le Chaste (791-835), le royaume néo-wisigoth des Asturies s’appuie toujours sur les lois deReceswinthe (653-672), leLiber Iudiciorum, et sur une noblesse de fidèles et d’hommes libres entretenus par le roi ou payés par des dons de terre révocables. Le roi, toujours à court de soldats, n’hésite pas à donner des armes à tout homme libre et à l’intégrer dans sesgardingos. Il accorde à ces hommes libres des terres vacantes à défricher, dont ils deviennent propriétaires au terme de trente ans de mise en valeur (contrat de pressura). La haute vallée duMinho et la haute vallée de l’Èbre se repeuplent.
L’isolement dont lacordillère Cantabrique fut l'objet durant les siècles médiévaux fait que les références historiques restent maigres.
C’est à la suite de la rébellion du fils d’Henri II de Trastamare que s’est établie la principauté des Asturies. S’il y eut plusieurs tentatives d’indépendance, les plus connues furent celles du comte Gonzalo Peláez ou de la reine Urraca (l’Asturienne), qui malgré des victoires importantes, furent mises en échec par les troupes castillanes. Les rois de Castille considérant les nobles asturiens comme peu loyaux, décident de déclarer tout le territoire des Asturies comme de « realengo », c'est-à-dire soumis directement à l'autorité du roi. Apparaît alors (1388) le titre de prince des Asturies, à l'imitation du Dauphiné français et de la principauté de Galles, pour mieux en assurer le contrôle. Il ne s'agit pas d'un « titre d'honneur », mais d'un mécanisme de domination.
AuXVIe siècle, la population atteint pour la première fois 100 000 habitants, chiffre qui se multiplie avec l'arrivée, le siècle suivant, dumaïs américain.
Le, l'Assemblée générale de la principauté des Asturies déclare la guerre à laFrance et se proclame souveraine en levant sa propre armée et en envoyant des ambassadeurs à l'étranger, devenant par là le premier organisme espagnol officiel à entreprendre cette démarche. De février 1810 à août 1811, elle est gouvernée par une assemblée élue, la Junte supérieure, première expérience derégime parlementaire en Espagne : celle-ci qui administre un territoire en partie envahi, veille à nourrir la province en important du grain de l'étranger, place sous séquestre les biens de l’Église et ceux desafrancesados. Elle tente d'obtenir des subsides desCortes de Cadix pour ravitailler les troupes mais, malgré le soutien du généralFrancisco-Xavier Losada, n'a que peu d'autorité sur la population et l'armée[3].
Sous la Seconde République espagnole, le, une grève générale pour protester contre le gouvernement de laCEDA, dégénère en de graves affrontements. L'armée est envoyée pour réprimer la révolte, sous le commandement du généralDoval, chef de laGarde civile, assisté de ses deux adjoints les lieutenants-colonelsLópez de Ochoa etYagüe ; contrairement à la légende, le généralFranco n'était pas sur place et est resté à Madrid d'où il supervise les opérations. Les ouvriers asturiens portent la grève plus loin et font une vraie révolution, appelée la « Commune asturienne », déclarant la « République des ouvriers et paysans des Asturies ». Isolés, ils sont finalement défaits. Franco décide de planifier les opérations militaires comme dans une guerre coloniale, en y envoyant laLégion Étrangère et lestroupes arabes du Maroc, réputées pour leur férocité. Il eut besoin de plus de 40 000 hommes (Guardia Civil,Guardia d'Asalto,armée africaine, infanterie et marine). La répression est terrible : 3 000 morts, 7 000 blessés, 30 000 emprisonnés (beaucoup d'entre eux furent aussi torturés), et plusieurs milliers mis au chômage. Sur les quarante condamnations à mort prononcées, quatre sont effectivement exécutées.
Laguerre civile entraîne la division des Asturies en deux camps. La capitale,Oviedo, est prise par les insurgés, tandis que le reste est sous le contrôle de la République. La Galice, la Castille et la Navarre sont prises par lestroupes nationalistes, de telle sorte qu'apparaît le Front Nord, c'est-à-dire une région constituée par les Asturies, la province de Santander et le Pays basque, qui restent fidèles à la légalité, mais isolées du reste du territoire républicain. Les troupes navarraises avancent sur le Pays basque, affrontant une forte résistance, mais leParti nationaliste basque cherche une reddition unilatérale avec les Italiens par le biais duVatican durant le printemps de 1937. Les troupes franquistes lancent ensuite leurcampagne du nord et avancent vers Santander à partir du sud. Étant la province la plus petite et la moins peuplée, la résistance y est impossible. Dans le Pays basque, la moitié orientale (Guipuzcoa et Alava) est déjà dans les mains des insurgés. Le chef du gouvernement basque,José Antonio Aguirre, ordonne auxgudaris (quinze bataillons) de se concentrer dans la région de Santoña (province de Santander). Les Basques négocient une paix séparée avec les Italiens duCorpo Truppe Voluntarie (accords de Santoña, août 1937). Le général Franco n'en respecte pas les conditions.
Quelques troupes basques et de Santander se replient vers les Asturies. Le Pays basque tombé, Santander, la plus grande partie de Léon, de la Galice et la mer sont sous le contrôle de la marine franquiste et les Asturiens sont isolés. Pour mieux gérer la situation, on met en place le « Conseil Suprême des Asturies et de Léon », plus tard nommé le « Conseil Souverain ». Le président asturien,Belarmino Tomás, tente de faire reconnaître l'indépendance des Asturies par laSociété des Nations, ce qui irrite le gouvernement républicain espagnol[4]. L'affaire n'arrive pas à être traitée devant l'organisation internationale, très probablement à cause de l'intervention duParti socialiste, auquel appartenait Belarmino Tomás. C'est la troisième fois que les Asturies déclarent leur indépendance depuis l'époque lointaine du Royaume Asturien.
Pendant deux mois, les Asturies résistent avec une grande ténacité, assaillies à l'ouest par les troupes galiciennes (lesMariscos), par le sud, et par l'est (Brigadas Navarras). L'aviation de Franco fait de grands ravages. Des avions allemands, sous le commandement d'Adolf Galland, futur as de laSeconde Guerre mondiale, attaquent la ville de Gijón et l'est des Asturies. Dans labataille de l'Est ou d'El Mazuco, les avions de laLuftwaffe (Légion Condor) pratiquent une nouvelle méthode, le bombardement massif avec des bombes explosives aussi bien qu'incendiaires (testées précédemment àGuernica).
L'avance implacable des troupes de Franco fait que des milliers de personnes, civils et combattants, se replient vers Gijón. Beaucoup essayent de s'enfuir par la mer, mais le blocage maritime rend cette fuite presque impossible. Quelques-uns arrivent enBretagne, dans les ports deLorient,Nantes ouSaint-Nazaire en particulier. Les autorités françaises reconnaissent comme gouvernement légitime le Conseil Souverain des Asturies. Les réfugiés obtiennent de la nourriture et des soins médicaux et finalement un train est mis à leur disposition. Des combattants asturiens traversent la France jusqu'en Catalogne, où ils continuent le combat jusqu'à la fin de la guerre civile.
D'autres combattants restent sur place sans pouvoir faire autre chose que poursuivre la lutte de guérilla, ce qui va donner lieu à l'apparition du maquis, qui durera jusqu'aux années 1950.
« La guerre civile espagnole ne fut pas un évènement spontané ; ni la conséquence intrinsèque du régime républicain ; ni une malédiction tombée du ciel. Elle fut provoquée par uncoup d’État déclenché par un groupe de militaires de haut rang, dirigé par le généralEmilio Mola, le « Directeur », qui n’hésita pas à lancer les troupes sous ses ordres contre l’Espagne fidèle au gouvernement de la République. Son éclatement ne surprit personne. Ce fut le dernier acte d’un long processus commencé avec la révolution d’octobre 1934 dans les Asturies, suivi par les élections de février 1936 qui divisèrent l’Espagne en deux blocs antagonistes quasiment équilibrés. La bourgeoisie, qui avait frémi d’horreur lors des évènements de 1934, en était arrivée à penser qu’une dictature militaire valait mieux que la « chienlit rouge » qui gouvernait le pays.
Deux évènements corollaires provoquèrent l’étincelle qui allait conduire à la guerre civile. Le 12 juillet, un lieutenant de la Garde d’assaut, José Castillo, fut abattu par des phalangistes en plein centre de Madrid. Le 13 juillet, en représailles, un groupe de gardes d’assaut républicains enleva et assassina le députéCalvo Sotelo, chef de l’opposition parlementaire, proche des courants fascisants. La classe dirigeante et les milieux d’affaires, horrifiés par cet évènement, encouragèrent les éléments les plus conservateurs de l’armée à intensifier les préparatifs pour un soulèvement.
L’insurrection fut déclenchée à Melilla le 17 juillet 1936, quelques heures avant la date prévue. L’avion du vieux général Sanjurjo, le professionnel des pronunciamientos qui devait prendre la tête du soulèvement, s’écrase peu après son décollage près de Lisbonne, laissant le champ libre au général Franco. Le 18 au matin, le général Franco proclame la loi martiale dans l’archipel des Canaries avant de partir à bord de l’avion le Dragon Rapide pour le Maroc où il devait prendre la tête du soulèvement. Le même jour l’insurrection militaire s’étend à toutes les régions d’Espagne[5]. »
Très affectée par la reconversion industrielle desannées 1990, la principauté tente actuellement de mettre en valeur son patrimoine touristique et naturel.
L’espagnol est la langue officielle des Asturies. L’asturien est également employé et, même s’il n’est pas officialisé, il bénéficie d’une protection spéciale avec l’accord du Statut d’autonomie des Asturies.
L’asturien est une langue qui dérive du latin (comme la langue espagnole) et qui trouve son origine dans lalangue romane utilisée dans les royaumes des Asturies et deLeón.
Le premier texte connu est laNodicia de Kesos, qui date de974, encore en latin, mais contenant des traces du roman asturien primitif. Le premier document écrit dans les règles en asturien est le « Fueru d'Avilés » de1085.
L'asturien possède quelques variantes à l'intérieur de la principauté. Il existe également des variétés de la même racine asturléonaise dans les anciennes zones de domination duroyaume des Asturies, par exemple dans les provinces deLeón, deZamora ou deTras-os-Montes auPortugal.
Depuis laTransition il existe un mouvement social qui tente de faire revivre le dialecte et de le réintégrer en tant que langue officielle. En1981 se crée l’Académie de la langue asturienne, institution de la principauté des Asturies dont le but est l’étude, la promotion et la défense de l’asturien.
Aujourd'hui, la langue la plus utilisée est lecastillan, la seule qui soit officielle. L'asturien n'est pas beaucoup parlé et est en voie d'extinction.
Selon le statut d’autonomie des Asturies, pour raisons administratives, la Communauté est divisée en78communes qui ont la même valeur légale qu’une municipalité. L’organisme plus petit que la commune est la paroisse civile qui n’a pas forcément de rapport avec la paroisse ecclésiastique. À l’intérieur de ces paroisses se distinguent les différents quartiers.
Du point de vue judiciaire, les Asturies se divisent en dix-huitdistricts judiciaires, comptant des juges de première instance à la tête de chacun d’entre eux.
Du point de vue sanitaire, les Asturies comptent huit zones sanitaires, deux districts sanitaires,66 espaces de santé de base et quinze espaces spécialisés[8].
L'économie de la principauté des Asturies, communauté autonome espagnole, repose sur un secteur primaire en perte de vitesse qui occupe près de 6 % de la population active avec l'élevage bovin, l'agriculture (maïs, pomme de terre, pomme) et la pêche.
Le secteur secondaire emploie 30 % de la population active, particulièrement dans les domaines de la sidérurgie, de l'agroalimentaire, de l'acier, de l'armement, de la chimie, des équipements de transport, etc. Suit, en étant significative, l'extraction du charbon bien qu'elle ne jouisse plus de son rôle prépondérant d'autrefois.
Le secteur tertiaire concerne quant à lui 65 % de la population active et cette part va en augmentant, effet symptomatique de la concentration de la population dans les centres urbains et de l'importance qu'a acquis le tourisme dans la région ces dernières années. Malgré la délocalisation qui a frappé la communauté ces dernières décennies, le revenu par habitant a augmenté au-delà de la moyenne nationale pour s'établir à 22 046 € en, soit une progression de 5,7 % par rapport à l'année précédente.
Croissance par commune : vert : croissance, rouge : diminution de la population. Données (INE 2004-2005)
La population asturienne a le plus fort taux de mortalité enEspagne (12 pour mille) et le plus bas taux de natalité (6 pour mille), c'est pourquoi la population diminue depuis 1987, alors que celle des villes ne diminue pas. Le dépeuplement des zones minières est significatif. La communauté est celle qui a connu la plus forte baisse de population de toute l'Espagne en perdant 82 000 habitants depuis 1978 et la deuxième province après celle d'Ourense[9].
Gaiteros, ou joueurs degaïta (cornemuse) à un mariage dans la ville d'Oviedo.
La musique et la danse traditionnelles sont centrales dans le paysage culturel asturien. L'instrument le plus caractéristique est la « gaïta asturiana », cornemuse a un seul tube (roncon). Elle s'utilise dans de nombreuses danses traditionnelles, comme laJota asturienne, et s'accompagne souvent d'un tambour, bien qu'il arrive aussi qu'elle soit accompagnée par d'autres instruments tels que la clarinette ou l'accordéon.
Le chant traditionnel le plus représentatif de la principauté est la « tonada asturiana », ou « asturianada », chant folklorique lyrique. Son origine n'est pas connue et ne fait l'objet d'aucun écrit avant 1885. On peut toutefois penser que, à l'instar du flamenco en Andalousie, la « asturianada » ait des racines populaires.
Étant à l'origine des divinités mineures, les créatures mythologiques gagnent en importance au fil des siècles. Les légendes sont transmises oralement de génération en génération au Moyen-Âge, malgré l'Inquisition, qui menace le paganisme et toute croyance se démarquant du catholicisme. Ces croyances sont à nouveau menacées au moment de larévolution industrielle, et en particulier lors des années les plus restrictives imposées par lefranquisme. La migration des jeunes populations vers les grandes villes contribue à l'abandon de la pensée magique, des anciennes croyances et des coutumes. Au décès de Franco et à la fin du régime franquiste, divers écrivains et historiens sauvent de l'oubli ces légendes et mythes. Les créatures mythologiques principales persistant jusqu'à aujourd'hui sont les suivantes :
La Xana est l'équivalent d'unenymphe d'une beauté extraordinaire aux traits nordiques. Elle est décrite comme ayant les cheveux blonds, les yeux clairs, et la peau blanche. Elle porte un voile transparent. Elle vit à proximité des points d'eau, comme les rivières, les fontaines, les puits ou encore les chutes d'eau. Elle y garde des trésors enfouis sous l'eau. Elle se peigne les cheveux à l'aide de peigne en or. pour captiver les hommes par son charme. Bien que bienveillante en général, elle peut se révéler vindicative avec ceux qui envahissent son territoire.
El Nuberu exerce un contrôle sur les tempêtes, les nuages et l'orage. C'est l'équivalent duZeus grec ou duJupiter romain dans la mythologie asturienne. Il est caractérisé par une longue barbe épaisse, des yeux ardents, des oreilles pointues et a des cheveux blancs. Il porte une cape noire, un grand chapeau à larges bords et tient un bâton à la main. Il peut être très hostile vis-à-vis des gens qui saccagent les cultures, mais peut aussi être très bienveillant vis-à-vis de ceux qui apportent leur aide pour cultiver la terre, en leur offrant le don d'être « tempestariu », c'est-à-dire capables de chasser les tempêtes. Il est ambivalent, car il peut aussi bien créer la pluie, la neige et la grêle qui ruinent les cultures, que les favoriser en rendant les sols fertiles grâce à la pluie qu'il peut faire tomber. Son pouvoir le plus redoutable est celui de créer un brouillard très épais, qui provoque la perte des bergers et de leurs bétails.
El Cuélebre, serpent géant ailé de la mythologie asturienne. Sculpté dans le bois par Eliseo Nicolás Alonso (1955-2012).
El Cuélebre est un serpent ailé gigantesque qui vit au plus profond des caves et qui garde les trésors ou les Xanas. Comme il ne meurt pas naturellement, ses écailles deviennent extrêmement épaisses et impénétrables au fil du temps, et des ailes de chauve-souris apparaissent. Il émet des sifflets agaçants. Il ne s'éloigne jamais vraiment de l'endroit qu'il garde, mais quand il le fait, il se nourrit de bétail ou d'hommes. Il peut être tué si on le nourrit d'une pierre brûlante ou de pain dans lequel sont cachées des épingles. Le matin de la fête de San Juan, il devient léthargique et perd momentanément ses pouvoirs.
La Ayalga
C'est une femme mortelle, qui est victime d'un sort ou d'une malédiction qui la condamne à vivre dans des cavernes et des gouffres remplis de trésors, gardés par los Cuélebres. Le sort lui confère également certains pouvoirs surnaturels, tels que la capacité à comprendre les animaux et les plantes. En raison de sa captivité, elle exprime une extrême tristesse en chantant des chansons mélancoliques, tout en étant surveillée par los Cuélebres. Pour briser le sortilège, un homme doit tuer le Cuélebre qui la surveille, ou la toucher avec une branche de saule. La nuit précédant la fête de San Juan, elle essaie d'attirer des hommes avec des lumières bleues qui jaillissent à l'entrée de la grotte où elle vit. Si son sauveur accepte de l'épouser, le sort est conjuré et fait de lui le propriétaire du trésor de la grotte dans laquelle elle était confinée.
La Llavandera est une femme âgée et ridée, d'apparence désagréable, qui s'apparente à laBanshee irlandaise. Elle lave ses vêtements dans la rivière la nuit. Il est facile de l'entendre, mais très difficile de l'apercevoir car elle n'aime pas être observée. Celui qui parviendra à la voir devra l'aider à laver ses vêtements. S'il refuse, il sera noyé dans la rivière ou abattu à coups de pelles par toutes les Llavanderas. La Llavandera a un rôle positif à jouer dans la lutte contre les incendies de forêt en détournant les cours d’eau. Elle déteste profondément les jeunes, en particulier ceux qui ne respectent pas les traditions.
La Güestia est le nom donné à un groupe d'âmes en peine, vêtues d'un linceul blanc à capuche qui errent la nuit. Elles portent toutes une bougie, qui ne peut pas toujours être vue. Leur présence est perceptible de par l'odeur marquée de cire qui se dégage à leur passage et le vent qui se lève dans leur sillage. Elles se déplacent généralement par huit, en marchant deux par deux. Le groupe quitte le cimetière en prononçant des prières ou en chantant des chants funéraires. Sur leur passage, les chants des animaux de la forêt cessent, alors que les chiens aboient excessivement et les chats s'enfuient, terrorisés. La Güestia a pour mission d'annoncer aux gens leur mort à venir, qui se produit à la troisième visite des âmes. Celles-ci sont en fait les proches déjà décédés de la personne à qui la mort est annoncée, pour l'accompagner dans son voyage.
El Busgosu est un être hybride de la forêt, mi-homme et mi-bouc. Son visage, son torse et ses bras sont humains alors que ses pattes et ses cornes sont celles d'une chèvre. Il est le Seigneur de la forêt et de tout ce qui l'habite. Il est un ennemi féroce des bûcherons et chasseurs. Il les persécute, en les faisant chuter des falaises. Il enlève les femmes pour les emmener dans sa caverne, et il est impossible à rattraper.
Personnes portant le costume traditionnel au « Día de Asturias », festival folklorique de la ville de Gijón.
Les Asturies ont conservé une variété de costumes traditionnels, variant de par leurs caractéristiques et notamment leurs couleurs, signes d'appartenance aux diverses zones géographiques des Asturies. Ces costumes ne sont aujourd'hui portés qu'à l'occasion de festivités folkloriques, ou par des groupes de danse ou musique traditionnelles.
Celui porté par la femme s'appelle « llanisca », alors que celui porté par l'homme s'appelle « porruanu ». Ils sont tous deux fabriqués avec des tissus protégeant du froid du nord de l'Espagne. Le lin ou le chanvre sont utilisés pour les sous-vêtements, et la laine pour les vêtements extérieures. Des tissus plus sophistiqués et plus fins sont aujourd'hui utilisés. Leur confection est une part importante de l'artisanat de la ville deLlanes.
Lallanisca, tenue des femmes, se compose d'une chemise blanche à manches longues, d'un corsage et de la "dengue", une sorte de cape ornée de perles posée sur les épaules et croisée à hauteur de poitrine. La jupe peut être de différentes couleurs mais le vert et le rouge prédominent. On lui superpose un tablier noir. Des espadrilles despart ou des « madreñes »,sabots de bois, servent de chaussures.
Leporruanu, tenue des hommes, se compose d'une chemise blanche avec un gilet et une ceinture rouge à la taille. La partie inférieure est caractérisée par un caleçon ou un pantalon assorti au gilet. L'une des pièces les plus importantes du costume régional des hommes est le « montera », un bonnet spécialement conçu pour protéger de la pluie.
L'art roman est très présent aussi, et notamment des monuments tels que le monastère de San Pedro de Villanueva, dans la ville de Cangas de Onís.
L'art gothique est peu présent, bien que certains monuments en héritent, comme la cathédrale deSan Salvador, à Oviedo.
L'art baroque est observé de par les palais, comme ceux de Camposagrado et de Velarde. Au sein de ce dernier se situe le musée des Beaux-Arts des Asturies.
Hórreo asturiano, ou grenier asturien, caractéristique de l'architecture populaire
En 1985, l'UNESCO classe au patrimoine mondial certains monuments des Asturies.
En ce qui concerne l'architecture populaire,elhórreo asturiano, ou grenier asturien, est très répandu. C'est une sorte de bâtiment agricole à usage degrenier, servant austockage des céréales après la récolte, surtout pour le maïs etlas fabas, variété de haricots blancs. Il se compose d'une chambre étroite, en longueur, laissant passer l'air mais isolée du sol pour protéger le grain de l'humidité et des animaux. Lapanera en est l'évolution, pouvant dépasser cent mètres carrés de surface couverte.
Centre culturel international Oscar Niemeyer, dans la ville d'Aviles.
Aux Asturies se situe l'unique œuvre architecturale d'Oscar Niemeyer, architecte brésilien, en Espagne : lecentre culturel international Oscar Niemeyer. Il est symbolique des Asturies, selon le choix par vote des lecteurs du journalEl Comercio. Ce projet a été offert à la principauté par l'architecte, récompensé par le prix des Arts du prince des Asturies, en 1989. Le centre a été conceptualisé comme un lieu ouvert, d'éducation, de culture et de paix.
La gastronomie peut parfois s'apparenter à la cuisine normande ou bretonne. Le plat le plus caractéristique est lafabada, ragoût à base de haricots blancs, accompagnés dechorizo, demorcilla, et de tocino, sorte de bacon. Un autre plat typique est l'empanada asturiana.
Service de lasidra, cidre asturien
Il existe plus d'une dizaine de fromages artisanaux. Lecabrales, fromage fort à pâte persillée élaboré avec du lait cru de vache ou avec un mélange de deux ou trois sortes de lait, en est le plus connu.
Parmi les desserts, les plus traditionnels et importants sontl'arroz con leche (riz au lait) et lescasadielles (sorte de crêpes fourrées aux noix préalablement broyées, auxquelles on ajoute du sucre et qu'on arrose d'anis). Au moment du Carnaval, on mange lefrixuelo, sorte de beignet frit à base de farine, lait et sucre, qu'on saupoudre de sucre.
La boisson typique est lasidra (cidre). Elle est servie en tenant la bouteille à bout de bras. Ainsi, lorsque le liquide atteint le verre, l'apparition de petites bulles d'air contribue à donner tout son arôme au cidre. Elle se sert dans un verre unique, que se passent les buveurs. La quantité de cidre versée dans un verre est très petite. Cela ne semble pas compatible avec le partage du verre par plusieurs personnes. En effet, pour éviter que le cidre ne se dégaze trop vite, les consommateurs boivent de petites gorgées (il est fréquent que le reste, dégazé trop vite, soit jeté avant de reverser à nouveau le cidre dans le verre). Ce verre est très large, afin que le buveur puisse apprécier toute la senteur du cidre.
Severo Ochoa : prix Nobel de médecine, obtenu en 1956, pour ses recherches sur la synthèse de l'ARN
Luis Enrique : ancien joueur de football, ancien entraîneur de l'équipe nationale d'Espagne, de l'AS Roma, Celta Vigo, FC Barcelone et actuel entraîneur du Paris Saint Germain (PSG)
↑Renaudet Augustin, André Fugier,La Junte Supérieure des Asturies et l'invasion française (1810-1811), compte-rendu. In: Bulletin Hispanique, tome 33, n°4, 1931. pp. 363-364. [www.persee.fr/doc/hispa_0007-4640_1931_num_33_4_2433_t1_0363_0000_2].