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Askar Akaïev

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Askar Akaïev
Illustration.
Askar Akaïev en 2016.
Fonctions
Président de la République kirghize

(14 ans, 4 mois et 26 jours)
Élection12 octobre 1991
Réélection24 décembre 1995
29 octobre 2000
Premier ministreNasirdin Isanov
Andrei Iordan(intérim)
Tursunbek Chyngyshev
Almanbet Matoubraimov(intérim)
Apas Jumagulov
Kubanychbek Jumaliyev
Boris Silayev(intérim)
Jumabek Ibraimov
Boris Silayev(intérim)
Amangeldy Muraliyev
Kourmanbek Bakiev
Nikolaï Tanaïev
SuccesseurIchenbaï Kadyrbekov(intérim)
Kourmanbek Bakiev
Biographie
Nom de naissanceKourmanbek Salievitch Bakiev
Date de naissance(81 ans)
Lieu de naissanceKyzyl-Baïrak,RSS Kirghizistan (URSS)
Nationalitésoviétique(jusqu'en 1991)
kirghize(depuis 1991)
Parti politiqueIndépendant
ConjointMaïram Akaïeva
EnfantsBermet Akaïeva
Diplômé deuniversité de Moscou
ProfessionIngénieur,mathématicien

Signature de Askar Akaïev

Image illustrative de l’article Askar Akaïev
Présidents de la République kirghize
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Askar Akaïevitch Akaïev (enkirghize et enrusse : Аскар Акаевич Акаев), né le àKyzyl-Baïrak enRSS du Kirghizistan, est unhomme politique etchercheur kirghize,président duKirghizistan du, peu avant l'indépendance officielle du pays, au, jour de son renversement lors de larévolution des Tulipes.

Sa présidence, d'abord considérée démocratique contrairement à celle des autresÉtats post-soviétiques d'Asie centrale, est marquée par d'importantes réformes politiques et économiques : uneconstitution est rédigée, lapropriété foncière privée établie, l'économie est libéralisée et lesentreprises publiques privatisées. Il tente d'apaiser les tensions interethniques qui ont cours dans son pays et aspire à ce que le Kirghizistan devienne une terre de coopération entre laRussie et lesÉtats-Unis.

Au fil des années, par diverses modifications constitutionnelles, il tente d'augmenter l'emprise dupouvoir présidentiel sur l'État et devient de plus en plus fréquemment accusé decopinage en raison de ses tentatives d'installer au pouvoir des personnes qui lui sont sympathiques. L'opposition et les médias sont de plus en plusréprimés et de lafraude électorale est détectée. En mars 2005, de sérieux doutes quant à la validité de résultats électoraux déclenchent la révolution des Tulipes, un soulèvement populaire qui chassera Akaïev du pouvoir.

Biographie

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Premières années

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Issu d'une famille de fermiers, Askar Akaïevitch Akaïev naît le 10 novembre 1944 àKyzyl-Baïrak, dans ledistrict de Kemin, au centre-nord de laRSS kirghize. Après avoir travaillé dans une usine de métal, il déménage àLéningrad et étudie à l'Université d'État en technologie de l'information, mécanique et optique (ITMO) où il en ressort diplômé en mathématiques, génie et science informatique en1967[1]. Après l'obtention de son diplôme, il continue ses recherches et est professeur dans cette université jusqu'en1976. C'est dans cette ville qu'il y rencontre celle qui deviendra sa femme en1970, Maïram Akaïeva. En 1976, ils repartent vers le Kirghizistan et Akaïev est admis comme professeur à l'Institut polytechnique Frunze (en)[2]. Il devient membre duParti communiste en1981[3]. Après avoir obtenu un doctorat, être admis à l'Académie kirghize des sciences (en) puis en devenir le président[1],[3], il devient en1989 député duSoviet suprême de l'Union soviétique, l'organe législatif de l'URSS, pour le sud du pays. Allié deMikhaïl Gorbatchev, qu'il supporte lors ducoup d'État de 1991[2], il est alors considéré comme libéral[4].

Vie politique

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Mise en place de l'indépendance

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Le, leSoviet suprême de la RSS kirghize (en), l'organe législatif de la république socialiste soviétique kirghize – en plein processus d'accession à l'indépendance –, déclenche desélections indirectes pour la nouvelle fonction deprésident de la RSS[1].Askar Akaïev etNasirdin Isanov, l'un des politiciens les plus brillants et prometteurs du Kirghizistan moderne, se qualifient pour le second tour. Akaïev remporte finalement la majorité des voix parlementaires et, à la fin de 1990, il nomme Isanov commevice-président. Isanov devient premier ministre en janvier 1991, mais meurt dans des circonstances suspectes quelques mois plus tard. Akaïev est soupçonné d'avoir joué un rôle dans l'accident de voiture l'ayant tué, car Isanov était contre l'installation de l'entrepriseCenterra Gold dans le pays, en violation des cadres juridiques et qui était perçue comme menaçant les intérêts nationaux. Akaïev a alors cherché une entreprise privée.[réf. souhaitée]

Avec le Soviet suprême de la RSS kirghize, il déclare le l'indépendance du pays qui devient laRépublique kirghize. Le, Akaïev est réélu sans opposition, mais avec cette fois le titre du nouvel État indépendant deprésident de la République kirghize. Contrairement aux autres ex-républiques soviétiques d'Asie centrale, le Kirghizistan sous Akaïev entame un tournant politique et économiquelibéral[5]. Il se distinguera par ailleurs des autres futurs dirigeants d'Asie centrale en ce qu'il n'est pas un haut placé de l'appareil soviétique, il fait plutôt son entrée sur la scène politique à l'aube de la chute du régime[2]. Il se dira partisan du libéralisme et de lapropriété privée[3].

Akaïev et les autres dirigeants d'Asie centrale lors d'une rencontre de laCEI vers 1991.

Le, Akaïev arrive àAlma-Ata et participe à la création de laCommunauté des États indépendants (CEI) avec d'autres présidents des anciennes républiques soviétiques. Destraités et accords internationaux y sont signés afin de baliser les modalités de l'indépendance du pays et de sa participation à la CEI. Le, il se rend ausiège de l'Organisation des Nations unies (ONU) pour assister au vote sur l'admission du Kirghizistan à l'ONU.

Réformiste et démocrate

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Dans ses premières années à la présidence, Akaïev se distingue en Asie centrale par ses propositions deréformes qu'il soumet à la population pour approbation au moyen deréférendums. Les exercices menés enjanvier etoctobre 1994, en1996 et en1998 en sont des exemples et servent à baliser les pouvoirs présidentiels et parlementaires, amender laconstitution du pays, introduire lapropriété foncière privée et augmenter laliberté de presse. Ces référendums sont aussi utilisés pour accroître le pouvoir présidentiel et ainsi augmenter son emprise sur l'État[2].

Le pays demeure cependant en proie à d'importantes difficultés internes. Les problèmes économiques qui s'accentuent particulièrement dès la fin de la première moitié des années 1990, l'insuffisance des forces de sécurité intérieure et untaux de criminalité élevé compromettent la stabilité du pays. Incapable de former uneforce militaire crédible pour son pays, Akaïev recourt à l'assistance de la Russie pour assurer sa sécurité extérieure. Vers 1992-1993, l'opinion publique à l'égard d'Akaïev change : les rumeurs denépotisme et decopinage augmentent, vu les nombreuxhauts fonctionnaires originaires de sa région, et les preuves decorruption et d'incompétence des autorités croissent[2].

C'est sous la présidence d'Akaïev qu'est adoptée une nouvelleconstitution le, éliminant les dernières structures communistes de l'ère soviétique. Certains volets de celle-ci faisaient l'objet de contestations de groupes d'opposition, notamment sur le statutlaïc de l'État, que certains auraient remplacé par une primauté de l'islam, et sur lekirghize commelangue officielle, que certains auraient mis à statut égal ou quasi-égal avec lerusse en considération despopulations non-kirghizophones. Lapropriété foncière privée et le rôle du président dans la structure de l'État ont également fait l'objet de débats. Akaïev promeut alors unsystème de gouvernement présidentiel où la présidence est placée à l'extérieur destrois pouvoirs de l'État et agit comme un superviseur de ceux-ci garantissant leur bon fonctionnement. La constitution sera finalement rédigée comme telle, entraînant plus tard des oppositions croissantes contre le président[2].

Ses velléités de mener des réformes sont freinées par un parlement hostile, notamment des représentants issus de l'ancienne élitecommuniste. Akaïev tente alors d'imiter la stratégie de 1992 deBoris Elstine en nommant comme dirigeants des politiciens lui étant sympathiques, et ce, aux niveaux desprovinces, districts et villes. Les accusations de népotisme deviennent rapidement source d'embarras pour son gouvernement. En janvier 1994, via unréférendum, il fait dissoudre le parlement notamment en y faisant évacuer les communistes de l'appareil étatique[2].

Au niveau économique, il lance des réformes économiques visant à privatiser lesentreprises publiques, introduire une nouvellemonnaie nationale et libéraliser des lois sur le commerce et l'investissement. Les impôts, tarifs douaniers et réglementations d'import-export sont assouplis afin d'attirer les investissements étrangers. Se butant à l'opposition issue de l'ère soviétique, les résultats de ces mesures restent mitigés. Fin1993, environ 4 450 entreprises d'État sont totalement ou en partie privatisées, représentant 33 % du total des actifs fixes des entreprises. Après avoir adopté une loi permettant le rachat d'actions en1994, il a été estimé que 65 % de la production industrielle provenait d'entreprises non étatiques à la fin de l'année, et ce, à la grande satisfaction duFonds monétaire international et de laBanque mondiale. Le pays est même le premier État issu de l'ex-URSS à intégrer l'Organisation mondiale du commerce en1998. Il reçoit aussi une aide économique considérable qui n'aide cependant le pays à attirer des investissements étrangers et améliorer l'économie. Le pays s'endette lourdement, incapable de rembourser ses prêts et maintenir l'économie sans aide extérieure. Le niveau de vie des Kirghizes diminue après l'indépendance, alors que les actifs finissent par être possédés par des proches du président[2].

Akaïev etGeorge W. Bush aubureau ovale en 2002.

Son mandat sera également caractérisé par des efforts afin d'apaiser les frictions interethniques entreKirghizes et la minoritéouzbèke qui forme 30 % de la population[3]. Peu après lesattentats du 11 septembre 2001, il permet auxÉtats-Unis d'utiliser une base aérienne à l'aéroport de Manas pour laguerre d'Afghanistan, mais s'assure de maintenir de bonnes relations avec laRussie, par exemple en lui proposant en2003 d'ériger l'une de ses bases aériennes à 30 kilomètres de la base américaine, et ce, dans l'objectif de faire du Kirghizistan une terre de coopération entre les puissances russe et américaine[5],[6]. Il visite par ailleurs leprésident américainGeorge W. Bush àWashington en septembre 2002[2].

Akaïev sera reconduit dans ses fonctions en1995 et2000 avec plus de 70 % des voix lors de scrutins de moins en moins démocratiques[1], mais « relativement » libres pour cette région du monde. Il sort victorieux de l'élection présidentielle de décembre 1995 avec 71,6 % des voix[7], qui sera jugée libre et équitable par les observateurs internationaux, malgré les protestations de certaines personnalités politiques ayant affirmé avoir été illégalement empêchées d'y participer. Les parlementaires nouvellementélus en février 1995 avaient proposé de soumettre à la population via référendum la possibilité de prolonger le mandat d'Akaïev jusqu'en 2000 au lieu de le contraindre de se présenter à sa réélection, tel que l'avaient fait les présidents desKazakhstan etOuzbékistan voisins. Akaïev juge cependant peu judicieux d'accepter cette proposition, vu la dépendance forte du pays aux prêts des banques et gouvernements occidentaux, vigoureusement opposés à l'annulation des élections de 1995[7]. Il devient alors le seul président d'Asie centrale post-soviétique à se présenter à sa réélection à la fin de son mandat constitutionnel[2].

Le dérapage autoritaire s'accentue lors desélections législatives de février 2000, remportées par les communistes avec 26,4 % des voix suivis des forces pro-Akaïev avec 16,3 % des voix, où un total de 11 partis politiques sur 27 sont autorisés à concourir, et ce, parfois en raison de détails techniques mineurs. Quant à elle, l'élection présidentielle d'octobre 2000 est caractérisée par un total de 14 candidats exclus pour des raisons politiques et des cas debourrage d'urnes et d'intimidation d'électeurs[2].

Tournant autoritaire

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D'abord vu comme le président le plus démocratique des pays d'Asie centrale[4],[7], Akaïev durcit peu à peu la nature de son pouvoir dès la deuxième moitié des années 1990. Ce changement est la conséquence de facteurs externes (tentatives de déstabilisation de l'Ouzbékistan, conséquences de laguerre civile tadjike et lutte contre les sanctuaires duterrorisme islamiste dans les régions montagneuses) et internes (goût du pouvoir etnépotisme). Par exemple, en1999-2000, le pays est déstabilisé par de nombreux enlèvements exécutés par desfondamentalistes islamiques à l'encontre d'étrangers dans les cols de hautes montagnes à la frontière avec l'Ouzbékistan[2]. Des journalistes sont réprimés, desopposants politiques emprisonnés et des amendements constitutionnels sont promus par son parti afin de renforcer le pouvoir présidentiel au détriment du parlement[5]. Ces répressions culminent lorsque six manifestants sont tués par la police en2002 et que ne sont pas traduits en justice les auteurs de ces morts, ce qui ternit irréversiblement l'image du président[4]. Fin 2002, devant des manifestations demandant sa démission, il promet de ne pas chercher à renouveler son mandat en cours qui s'achève en. En2003 cependant, Akaïev obtient du Parlement une immunité à vie contre toute poursuite judiciaire et un nouveau renforcement des pouvoirs présidentiels[5].

Manifestations et démission

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Article détaillé :Révolution des Tulipes.
Akaïev en 2007.

Le, après deux semaines de manifestations contre les résultats desélections législatives de février-mars remportées largement par les supporteurs du président et soupçonnées d'irrégularités[4], le président est chassé du pouvoir par une foule de manifestants ayant pris d'assaut le siège du gouvernement àBichkek. Akaïev quitte alors le pays vers leKazakhstan voisin, dans un premier temps, puis vers laRussie après l'accord donné par leprésidentVladimir Poutine[3]. Il démissionne de ses fonctions de président le. Lui succèdera à la présidence de la République, le dirigeant politiqueKourmanbek Bakiev, actif durant laRévolution des Tulipes et désigné à cette fonction par le parlement.

Après la politique

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Depuis son exil, Askar Akaïev est professeur et chercheur à l'Institut Priroguine de recherches mathématiques de l'université de Moscou. Lors desaffrontements Kirghizistan-Tadjikistan de 2022, Akaïev a commenté l'invasion du territoire kirghize par le Tadjikistan, accusant le président tadjikEmomali Rahmon d'acte d'agression soigneusement planifié. Akaïev a qualifié Rahmon d'ingrat et a rappelé qu'il y a 30 ans, pendant laguerre civile au Tadjikistan, le Kirghizistan avait fourni « la plus grande aide et le plus grand soutien politique, moral et humanitaire au peuple frère du Tadjikistan »[8],[9].

Famille

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Akaïev est marié à Maïram Akaïeva avec laquelle il a deux fils et deux filles. Son fils Aïdar Akaïev et sa fille Bermet Akaïeva sont tous deux élus députés au cours des élections contestées du printemps 2005. Cependant, Bermet est déchue de son siège le.

Publications

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Notes et références

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  1. abc etd(en) Human Rights Watch, « A Look At President Askar Akaev's Career And Election - Human Rights Watch Background Document », surwww.hrw.org,(consulté le)
  2. abcdefghijk etl(en) Jeffrey Hays, Facts and Details, « Kyrgyzstan under Askar Akayev », surfactsanddetails.com(consulté le)
  3. abcd eteBourse des voyages, « Biographie : Askar Akaïev - Hommes politiques Kirghizistan », surguides.bourse-des-voyages.com(consulté le)
  4. abc etdLe Nouvel Obs, « Askar Akaïev », surnouvelobs.com,(consulté le)
  5. abc etd(en) Encyclopedia.com, « Akayev, Askar Akayevich », surencyclopedia.com(consulté le)
  6. Le Nouvel Obs, « Askar Akaïev », surnouvelobs.com,(consulté le)
  7. ab etcArnaud Ruffier, Denis Sinor et Julien Thorez, Encyclopædia Universalis, « Kirghizstan : Le Kirghizstan indépendant », suruniversalis.fr(consulté le)
  8. https://kaktus.media /doc/467447_askar_akaev:_emomali_rahmon_okazalsia_neblagodarnym_liderom_nacii.html
  9. https://eadaily.com/ru/news/2022/09/20/askar-akaev-vtorzhenie-tadzhikskoy-armii-v-kirgiziyu-bylo-splanirovano-rahmonom

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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