Ash-Shura (arabe :سُورَةُ ٱلشُّورَىٰ,français :La Consultation) est le nom traditionnellement donné à la42esourate duCoran, lelivre sacré de l'islam. Elle comporte 53versets. Rédigée en arabe comme l'ensemble de l'œuvre religieuse, elle fut proclamée, selon la tradition musulmane, durant lapériode mecquoise.
Bien que le titre ne fasse pas directement partie du texte coranique[1], la tradition musulmane a donné comme nom à cette sourateLa Consultation[2], tiré du verset 38 :
36. Tout ce qui vous a été donné [comme bien] n’est que jouissance de la vie présente ; mais ce qui est auprès d’Allah est meilleur et plus durable pour ceux qui ont cru et qui placent leur confiance en leur Seigneur,
37. qui évitent [de commettre] des péchés les plus graves ainsi que les turpitudes, et qui pardonnent après s’être mis en colère,
38. qui répondent à l’appel de leur Seigneur, accomplissent la Salât,se consultent entre eux à propos de leurs affaires, dépensent de ce que Nous leur attribuons.
Selon certains auteurs, cette sourate est composée à la fois d’éléments mecquois et d’éléments médinois[Note 1].Blachère a remarqué que certains passages, remarquables par leur irrégularité, sont « truffés d’ajouts et de retouches ». Ce texte contient des graphies particulières aux versets 30 et 34, ce qui illustre que l’orthographe n’était pas fixé au début de la mise par écrit du Coran mais qu’il n’a été sacralisé que plus tardivement[9]. Comme pour le reste du Coran, il est impossible de retrouver le contexte exact de composition de cette sourate, ni facile d'en retracer l'histoire de la composition[9].
Ce passage est une polémique contre l’associationisme (chirk). PourBlachère, le milieu du verset 13 est uneinterpolation médinoise, le texte original ne renvoyant qu’àNoé. Pour Boisliveau, il se pourrait que ce nom soit une réinterprétation et serait à lire comme « ce qu’il a prescrit par voie d’inspiration »[9].
On observe dans ce passage une opposition entre lekitab et lequran, le premier ayant été envoyé aux ancêtres des interlocuteurs et le second au prophète contemporain,Mahomet. Cette opposition ici présente ne peut être généralisée auCoran[9].
↑Les islamologues ont utilisé plusieurs approches pour tenter de dater les différentes sourates duCoran. Paret etNeuwirth appartiennent à l’« école allemande » qui, à la suite deNöldeke, s’appuie sur la chronologie traditionnelle et sur un récit « laïcisé » des traditions musulmanes. Autrefois dominant dans lesétudes islamologiques, ce paradigme nöldekien n'est plus qu'« en partie présent ». Les auteurs duCoran des historiens appartiennent davantage à l’autre courant (dit « sceptique ») qui prend davantage en compte une critique des sources traditionnelles. Voir :Historiographie de l'islam et du Coran
↑En 2019, seuls deux ouvrages peuvent être considérés comme des commentaires scientifiques et continus du texte coranique. Il s'agit duCommentary on the Qur'an de Richard Bell publié en 1991 (aujourd'hui daté) et duCoran des historiens publié en 2019. L'ouvrage de Paret s'inscrit, avec ceux deBlachère, Khoury et Reynolds, dans un ensemble de traduction avecapparat critique. Voir :Sourate
↑G. Dye « Le Coran et son contexte Remarques sur un ouvrage récent », Oriens Christianusno 95, 2011,p. 247-270.
↑E. Stefanidis, « The Qur'an Made Linear: A Study of the Geschichte des Qorâns' Chronological Reordering »,Journal of Qur'anic Studies, X, II, 2008,p. 13.
↑abc etdA.S. Boisliveau, "Sourate 42",Le Coran des Historiens, t.2b, 2019, 1385 et suiv.