
Cet article ne s'appuie pas, ou pas assez, sur des sourcessecondaires ou tertiaires().
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Asanga (Aryasanga),IVe siècle,moinebouddhistegandhârais, originaire de Puruṣapura (actuelPeshawar,Pakistan) est l’un des fondateurs de l’écoleCittamātra[1] avec son demi-frèreVasubandhu etMaitreyanatha[2]. Ce dernier auteur est en général assimilé par la tradition bouddhique au bodhisattvaMaitreya, qui serait selon ce point de vue l'inspirateur d'Asanga.
Le nomsanskrit « Asaṅga » signifie« non attachement », rendu en chinois parWuzhuo (Wúzhuó 無著, « sans attache ») ou « bodhisattva Wuzhuo » (Wúzhuó púsà 無著菩薩); son nom chinois en transcription phonétique du sanskrit — Asengjia (Asēngjiā 阿僧伽) — n'est quasiment plus utilisé. Son nom en japonais estMujaku (également sans attache, avec la particulemu privatif).
Les ouvrages qui lui sont attribués (bien qu'ils soient dictés par Maitreyanātha), une fois traduits en chinois et entibétain, ont exercé une influence importante sur lebouddhisme mahāyāna, et particulièrement levajrayāna. Selon la tradition dubouddhisme tibétain, leGuhyasamāja tantra lui aurait été révélé parMaitreya, le futur Bouddha.
Les sources concernant la vie d’Asanga sont la biographie de Vasubandhu rédigée par Paramārtha (Zhēndì 真諦 499-569), traducteur et représentant de l’école yogācāra enChine (Pósǒupándòu fǎshī zhuàn 《婆藪槃豆法師傳》), leDàtáng xīyóujì(《大唐西遊記》) relatant le voyage deXuanzang (Xuánzàng 玄奘 600-664), ainsi que des auteurs tibétains ; ces sources concordent rarement dans les détails.
Les dates de sa naissance et de sa mort sont incertaines. Il serait né entre le milieu duIIIe siècle et leVe siècle (peut-être vers 320 et mort vers 390) à Puruṣapura (actuellePeshawar) dans leGandhâra d'une famille de brahmanes[1], sous le nom de Vasubandhu faux Vasubandhu est son demi-frère !!!Kanushika. Plus tard, il prit le nom d’Asanga, « l’homme sans entrave », lors de son admission dans l’ordre desmoines. Quand il fut plus âgé, ses disciples lui donnèrent par admiration le nom de Āryāsanga (« noble sans attache »). Ses ouvrages sont nombreux, le plus connu et le plus commenté étant leYogacharya Bhumishastra[3].
Il fonda l’école bouddhiste Yogacharya (Cittamātra) qui semble, au début, avoir tenté la fusion du bouddhisme et du système philosophique duYoga. Il voyagea beaucoup et joua un rôle capital dans la réforme du bouddhisme. Sa réputation était importante et son nom est cité avec ceux deNagarjuna et d'Aryadeva : ils furent nommés les trois soleils du Bouddhisme, du fait qu’ils ont permis son rayonnement[3].
Les sources tibétaines donnent une version probablement symbolique de ses origines, qui fait de sa mère une moniale (bhikhunī) du nom de Prasannashila. Consciente de vivre dans une période dedéclin du bouddhisme et mue par le désir de contribuer à son maintien, elle aurait abandonné le célibat pour mettre au monde deux fils, Asanga né d’un roi (caste deskshatriyas), puis Vasubandhu né d’unbrahmane, alors qu’Asanga était déjà moine ou novice. Ils auraient de plus un jeune frère du nom de Virincivatsa. Certains affirment que Vasubandhu (« haute parenté, bonne famille ») était une appellation commune aux trois frères mais que seul le second l'aurait conservée, l’aîné et le benjamin étant connus sous leur nom religieux. Selon les sources chinoises, Vasubandhu et Asanga sont tous deux desbrahmanes degotra Kaushika, et leur mère se nomme Virinci.
Selon Paramārtha, Asanga appartenait à l’écoleSarvāstivādin (Sarvāstivāda)[4], la mieux implantée dans le Gandhara, mais selon leDàtáng xīyóujì il aurait suivi une branche dissidente, Mahishasaka, détachée du Sarvāstivāda auIer siècle av. J.-C., dont le courantdharmaguptaka est un embranchement. Il eut sans doute pour maître Maitreya ou Maitreyanātha, se convertit aumahāyāna (« Grand véhicule »)[2] et y rallia son jeune frère Vasubandhu. Il serait mort à soixante-quinze ans, après avoir produit et commenté de nombreux ouvrages.
Les sources font des événements de sa vie un récit grandement légendaire dans lequel Maitreyanātha est assimilé au bodhisattvaMaitreya : désespéré par son manque de progrès dans la compréhension de la non-substantialité, Asanga aurait songé à se suicider. Unarhat nommé Pindola, ayant perçu sa détresse, vint tout exprès de Purvavideha, l’un des quatre continents de la géographie mythique indienne, situé à l’est du montMeru, pour lui en expliquer le principe. Asanga parvint finalement à comprendre, mais, au bout d’un certain temps, ressentit l’insuffisance duhīnayāna et désira comprendre la notion de la vacuité (śūnyatā) selon le mahāyāna. Sa pratique de l'ascèse lui permit de déployer des pouvoirs acquis grâce auxquels il parvint au cielTusita, où Maitreya lui enseigna le mahâyâna — en particulier la doctrine yogacara —[1] et la notion de vacuité du Grand véhicule[4] ainsi que laméditation qui développe l'entendement et la mémoire. Grâce à cette méditation, il fut en mesure de comprendre pleinement lessutras les plus difficiles du mahāyāna[4], comme l’Avatamsaka. Il prit alors le nom d’Asanga, « sans attachement ». Il continua par la suite de recevoir l’enseignement de Maitreya, partageant son temps entre Jambudvipa, continent central, et le cielTuṣita.
Une variante de la rencontre entre Asanga et Maitreya est particulièrement répandue du fait de son aspect imagé: dans sa recherche de la compréhension de la vacuité, Asanga aurait médité douze ans durant dans une grotte[1], sollicitant en vain l'apparition de Maitreya. Sortant pour la première fois après toutes ces années, il aperçut un chien couvert de plaies infestées de vers qui, malgré son état, s'efforçait de trotter crânement. Poussé par la compassion, Asanga s’agenouilla pour nettoyer ses blessures. Alors qu'il allait les essuyer, il fut pris decompassion pour les vers eux-mêmes, et décida de les enlever avec la langue, parce qu'ainsi il risquerait moins de les blesser. Et lorsqu’il se releva, Maitreya était devant lui. Asanga lui demanda pourquoi il avait attendu douze ans pour paraître ; le bodhisattva lui révéla alors qu’il était à ses côtés depuis le début, mais que son niveau de développement spirituel n’était pas assez avancé pour qu’il le voie. Il l'avait pourtant aperçu sous une forme imparfaite, celle de ce chien qui lui avait permis de développer pleinement sa compassion. Pour mieux lui montrer que la réalité dépend entièrement de la conscience, Maitreya se jucha sur ses épaules et lui demanda de marcher jusqu’au village. De tous ceux qu’ils croisèrent, personne ne s’aperçut de rien, à part une vieille femme qui lui demanda : « Qu’est-ce que vous faites avec ce chien malade sur les épaules ? »
Dans l'ensemble duYogācāra-bhūmi śastra, les deux sections intituléesYogācāra-bhūmi etBodhisattva-bhūmi furent reprises en ouvrages indépendants : le premier texte donne une importante présentation de la méditation (dhyana), tandis que l'autre développe la pratique des sixparamitas (perfections) du bodhisattva, et son chapitre consacré à la moralité (shila) a eu une influence particulièrement marquée. Ces textes ont profondément marqué le développement du bouddhisme, en particulier enInde, auTibet etAsie de l'Est[1].
D'une manière générale, Asanga se distingue par l'étendue de ses intérêts et de ses connaissances. Il est ainsi un penseur influent du bouddhisme de par ses apports philosophiques via le Yogacara; il a joué un rôle de premier plan dans le développement de la pensée duTathagarbha (en particulier dans le traitéRatna-gotra-vibhaga), et dans la présentation de la pratique bouddhique (à travers leYogācāra-bhūmi)[1],