Āsana (IAST;आसन ensanskritdevanāgarī) est un terme sanskrit désignant une posture ou un exercice corporel et correspondant dans lesYoga Sūtra dePatañjali au troisième membre (aṅga) duYoga[1]. LaHaṭha Yoga Pradīpikā (texte de base duhaṭha yoga, composée parSvātmārāma) donne la description de plusieurs āsana. C'est ce Yoga qui est le plus répandu enOccident[2].Āsana traduit littéralement « le fait de s'asseoir » ou la « manière d'être assis ». Dans le Yoga, ce terme a le sens de « posture rituelle »[3]. Dans le sens non philosophique et courant, ce terme sanskrit a le sens de « posture », de « manière d'être assis » ou encore de « siège » ou de « situation »[4].
Les plus anciennes représentations d'āsana ont été trouvées dans les ruines de la cité deMohenjo-Daro, au Pakistan, fondée trois mille ans avant notre ère. Parmi les objets mis au jour lors de ces fouilles, des sceaux illustrés de personnages dans des postures appelées āsana, ressemblant à celles du haṭha yoga ont provoqué un débat, sans qu'il y ait de certitude à ce sujet, sur la possibilité que les āsana aient existé avant leur mention dans le Yogabhāṣya[5],[6],[7],[8],[9]. Selon Mikel Burley, de l'université de Leeds,« une autre erreur consiste à penser que le haṭha yoga est relativement récent dans la tradition indienne. […] On trouve en fait des postures au sein de la cultureHarappan […]. Ceci démontre que les pratiques classiques du haṭha yoga reposent sur des traditions plus anciennes[10]. ».
Āsana est un mot de la languesanskrite, qui se note « आसन » en écrituredevanāgarī.
Ce substantif neutre est un dérivé primaire (kṛt) d'une racine verbale (dhātu) qui, suivie d'un suffixe (pratyaya), permet de construire des noms d'action[11]. Le suffixe « -ana », qui suit une racine au degré plein, signale une action considérée comme « le fait de faire » ce que le sens sémantique de la racine évoque[12].
Exemples :manana est « le fait de penser »,nayana « le fait de conduire ».
Āsana se construit sur la racine verbaleĀS- signifiant « s'asseoir »[13]. Ce verbe se conjugue à la voixātmanepadam, que le français nomme « le moyen » :āste se traduit par « il s'assied »[14]. Ce verbe suit la deuxième classe de la conjugaison athématique, cette classe est dite radicale car le thème du présent, auquel se joignent les désinences personnelles, est identique à la racine[15].
Āsana est littéralement « le fait de s'asseoir ou d'être assis »[16]. La traduction par « siège »[17],[18] se réfère aussi au « fait de siéger », dont le synonyme « posture assise[19] » s'abrège souvent en « posture[20] » dans les ouvrages consacrés au yoga. Un sens plus large se traduit par « mode de s'asseoir »[16] ou « mode de station assise »[21].
La seconde section desYoga Sūtra de Patañjali, leSādhanapāda, est consacré à la pratique du yoga, leKriyā yoga. Cepāda dénombre au verset 29 les huit membres du yoga (Aṣṭāṅga), à savoir l'observance descinq vertus (Yama)[22], la discipline morale (Niyama), la posture assise (Āsana), le contrôle de la respiration (Prāṇayāma), le retrait des sens (Pratyāhāra), la concentration (Dhāraṇā), la méditation (Dhyāna) et la contemplation (Samādhi). Plus loin sont décrites, aux versets 46 à 48, les qualités exigées d'un āsana« ferme et agréable »[23].
Dans le premier chapitre de laHaṭha Yoga Pradīpikā intitulé « Pratique des āsana » (Prathamopadesa) sont exposées quatorze postures ou āsana.Āsana désigne aussi une position favorisant la concentration puis laméditation dans lehaṭha yoga.
Variées, elles comportent souvent certains degrés de difficulté dans leur abord. Le but est d'entretenir le corps physique et d'équilibrer les énergies sur les sept niveaux de l'être. Un bon exemple est laSalutation au Soleil (Sūryanamaskāra).
Encore dénommées postures méditatives, beaucoup d'entre elles sont pratiquées lors de laméditation. Leur but est de capter les énergies cosmiques par l'intermédiaire des centres de force et de revigorer l'être.
Certaines postures sont adoptées spontanément ou réussies facilement dans certaines conditions psychophysiologiques alors que leur contreposture s'avère pénible, éprouvante, etc.
Il paraît important que soit préservé l'équilibre d'une séance : posture et contreposture doivent se succéder harmonieusement.
↑Donald Moyer,Yoga Journal,(présentation en ligne),p. 22 « We can trace the beginnings of Hatha Yoga back to the Indus Valley »
↑Stella Kramrisch,The Presence of Siva, Princeton University,(présentation en ligne),p. 10« La posture yogique ou āsana dans chacun des cas (sceaux) est indiscutable. »
↑Matthew Clark,The Origins and Practices of Yoga : A Weeny Introduction, Lulu,(présentation en ligne),p. 4« concernant les origines du Yoga, une des découvertes les plus commentées, est celle des sceaux montrant des personnes assises dans ce qui semble être des postures de yoga […] certains érudits ont supposé qu'un ancien courant du yoga a existé bien avant toute trace écrite. »
↑Ces cinq vertus sont : la non-violence (Ahiṃsā), la sincérité (Satya), la probité (Asteya), la chasteté (Brahmacarya) et l'absence de convoitise (Aparigraha).