Ce sont des plantes àrhizomes,herbacées etpérennes, atteignant 20 à 60 cm de hauteur, avec des feuillessagittées de 10 à 55 cm de long. La floraison est unespathe colorée, ce qui inclut qu'elle peut être blanche, jaune, brune voire violette. Les fleurs sont produites dans unspadice. Les fruits sont desbaies en grappe et sont orange ou rouge vif.
La plupart émettent une odeur plus ou moins prononcée de charogne ou de fumier qui attire desmouches et favorise ainsi leur pollinisation. Arum rupicola est pollinisé par des diptères hématophages (cératopogonidés etsimuliidés). On a observé jusqu’à 600 de ces insectes par spathe. Quelques espèces par contre répandent une odeur agréable :Arum balansanum,Arum creticum etArum gratum. L’odeur deArum balansanum rappellerait celle du calvados... Quelques autres, dontArum hygrophyllum etArum euxinum – deux espèces des milieux humides – n’ont pas d'odeur perceptible.
L'Arum blanc des fleuristes, utilisé dans les bouquets de mariée et les décorations d'église — appelé aussiCalla, nom que Linné lui a originellement donné — n'est pas unArum, mais unZantedeschia, espèceZantedeschia aethiopica — dénomination incorrecte sur le plan géographique, puisqu'il est originaire d'Afrique du Sud.
François Couplan,ethnobotaniste, en2009 rappelle que le fruit, en dépit d'un goût d'abord agréable, est toxique (en raison de sa teneur ensaponines). Le rhizome et les feuilles crues le sont également, mais peuvent être rendus comestibles par une préparation adéquate.
Rhizomes : selonFrançois Couplan[3], en Europe, les tubercules de l'Arum tacheté (ou pied de veau,A. maculatum) et ceux de l'Arum d'Italie (Arum italicum), dès l'antiquité, ont servi d'aliments, promus par Discoride et Parmentier pour leurs vertus alimentaires, utilisés pour produire du pain et des gâteaux. En Bosnie, on en faisait encore récemment des bouillies et galettes. L'Arum d'Italie était cultivé à Guernesey pour produire de la fécule, vendue en Angleterre comme "Portland Sago"[3].
Leur richesse en cristaux d'oxalate de calcium les rend très irritants, voire toxiques, s'ils sont mangés crus ; de plus, comme le reste de la plante, le tubercule contient dessaponines et une essence âcre[3]. Ces tubercules doivent être rendus comestibles par une cuisson dans plusieurs eaux, cuisson qui peut parfois nécessiter plusieurs heures[3]. Un passage à haute température dans le four aurait peut-être le même effet, et plus rapidement, note François Couplan[3].
Feuilles : celles de l'Arum tacheté étaient consommées, au moins dans le sud-est de l'Europe, comme lesrhizomes, après une longue cuisson dans plusieurs eaux. EnTurquie par exemple, on la mange encore dans desomelettes ou avec leboulghour, et auLiban les feuilles d'une espèce locale (Arum palaestinum) sont séchées et mangées ou cuites aprèsmacération dans uneeau salée[3]. EnSuisse (Canton de Soleure), elles sont encore mangées, dans unesauce blanche, au printemps, avalées rapidement car piquant la gorge, elles sont supposées offrir une cure "dépurative"[3]. Dans certaines zones rurales, les feuilles sont utilisées, par macération, pour teinter en vert certaines boissons alcoolisées[3].
La feuille était utilisée, après macération dans de l'eau-de-vie, en application sur les plaies pour les désinfecter et accélérer la cicatrisation, usage encore pratiqué en Suisse et en Toscane, notait en 2009 F. Couplan[3].
Toutes les parties de ces plantes crues sontvénéneuses.
La toxicité provient principalement de la teneur de la plante en cristaux insolubles d'oxalate de calcium, responsables d'un effetcaustique. Unesaponine ou un alcaloïde toxique sont également présents dans la plante et pourraient renforcer l'effet toxique des cristaux d'oxalate. Les arums contiennent également desalcaloïdes apparentés à laconicine (aroïne,arodine etaronine)[réf. souhaitée].
Lamastication de feuilles ou de fruits entraîne une sensation immédiate de brûlure bucco-pharyngée accompagnée d'hypersalivation et d'œdème local, voire d'un piqueté hémorragique. L'œdème du pharynx, s'il est important, peut gêner la déglutition et la ventilation. L'ingestion déclenche des douleurs digestives, desvomissements etdiarrhées[réf. souhaitée].
« Ses volets étaient toujours fermés ; elle ne recevait pas de courrier et sa porte s’ouvrait seulement pour des traiteurs qui livraient des repas tout préparés ou des fleuristes qui, chaque matin, apportaient des monceaux delys, d’arums[4] et detubéreuses. » (Georges Perec,La vie mode d'emploi)