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Arthur de Gobineau

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Arthur de Gobineau
Arthur de Gobineau en 1876.
Fonctions
Ambassadeur de France en Suède
-
Conseiller général de l'Oise
Canton de Chaumont-en-Vexin
-
Jean-Baptiste Frion(d)
Ministre plénipotentiaire
France
-
Maire de Trie-Château
-
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
TurinVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Nom de naissance
Joseph Arthur de GobineauVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Ariel des Feux, Ariel Des FeuxVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Louis de Gobineau(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Marie Caroline Hippolyte de Gobineau(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Clémence Gabrielle Monnerot(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Diane de Guldencrone
Christine de Gobineau(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Distinctions
Prix Bordin()
Grand prix des Meilleurs romans du XIXe siècle(d) (Les Pléiades)()Voir et modifier les données sur Wikidata
Blason de la famille de Gobineau
Œuvres principales

modifier -modifier le code -modifier WikidataDocumentation du modèle

Arthur de Gobineau, dit lecomte de Gobineau, né le àVille-d'Avray et mort le àTurin, est undiplomate,écrivain ethomme politiquefrançais.

Né d'une famille aristocratique decomtes sous l'Ancien Régime, il est partisan dulégitimisme et adversaire de laRévolution française, de l'orléanisme, et de ladémocratie. Il est l'auteur d'une œuvre littéraire d'inspirationromantique (nouvelles etromans), d'essaispolémiques et de travaux historiques etphilologiques sur l'Iran ancien.

Il est surtout connu aujourd'hui pour sonEssai sur l'inégalité des races humaines (1853-1855) dans lequel il reprend l'idée d'Henri de Boulainvilliers que la noblesse française descend des envahisseurs germaniques, par opposition au peuple d'ascendance gallo-romaine, pour justifier leurs privilèges historiques de vainqueurs. Dans cet ouvrage, Gobineau plus largement reprend à son compte la théorie raciale de hiérarchisation des groupes humains, tout en déplorant que les « races » ont été selon lui suffisamment mélangées pour ne plus se différencier, faisant ainsi perdre à la race blanche sa « vitalité ». SonEssai est largement rejeté comme étant de lapseudoscience par l'érudition moderne.

Les écrits de Gobineau, qui trouvent peu d'écho dans la France post-révolutionnaire acquise à l'abandon des privilèges et des traditions de l'Ancien Régime, alimentent en revanche dans d'autres pays, notamment enAllemagne (avec lemouvementvölkisch), les théoriespseudo-scientifiques alléguant le mythe de larace aryenne.

Biographie

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La jeunesse (1816-1849)

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Joseph Arthur de Gobineau[note 1] est né dans unefamille de noblesse de robe d'origine bordelaise. Son arrière-grand-père, Pierre Joseph de Gobineau (1696-1788) et son grand-père, Thibaut Joseph de Gobineau (1729-1795)[1], ont exercé des charges à laCour des aides de Guyenne et auParlement de Bordeaux. Son père, Louis de Gobineau (1784-1858), étant cadet, fit une carrière militaire, et se compromit sous l'Empire pour sessympathies légitimistes : sa participation à l'évasion dePolignac en1813[Information douteuse] lui valut d'être emprisonné àSainte-Pélagie, dont il ne fut libéré qu'à lapremière Restauration (1814). ÀBruxelles auprès deLouis XVIII durant lesCent-Jours, il est nommé à son retour capitaine d'infanterie de laGarde royale[1]. La mère d'Arthur, Anne-Louise-Madeleine de Gercy, est la fille de Jacques-Philippe de Gercy (1753-1796), dernier directeur desfermes deBordeaux[2], et d'unecréole deSaint-Domingue.

Les tribulations de l'enfance (1816-1835)

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LeWasserschloss d'Inzlingen (Allemagne), où Gobineau réside avec sa mère de septembre à décembre 1830.

L'enfance et la jeunesse d'Arthur Gobineau, qui est un enfant fragile et nerveux, sont marquées par la discorde régnant entre ses parents et l'instabilité de sa vie familiale. Son père est rapidement éloigné de sa famille par les nécessités de sa charge : il participe à l'Expédition d'Espagne de 1823, puis commande la place espagnole de laSeu de Urgel de 1823 à 1828. Sa mère mène dès lors une existence très indépendante auprès du précepteur d'Arthur et de sa sœur Caroline, Charles Sotin de La Coindière (qui est aussi un de ses nombreux amants[3]), fils d'un ministre de la Police duDirectoire,Jean-Marie Sotin de La Coindière. Ayant commis plusieurs escroqueries, elle s'enfuit àInzlingen, aupays de Bade, à l'été 1830[4] ; une demande d'extradition ayant été formulée par la justice française, la « famille » s'installe en décembre 1830 àBienne, où Arthur est inscrit auGymnasium. Il y perfectionne son allemand et, semble-t-il, est initié aupersan[5]. L'arrivée en Suisse des émigrés polonais vaincus dans l'insurrection de novembre 1830 ouvre à sa mère de nouvelles possibilités, qui décident son départ pour laPologne fin 1832. Arthur est donc renvoyé chez son père, mis à la retraite en 1831 à cause de son antipathie pour lamonarchie de Juillet et installé àLorient. De 1833 à 1835, destiné lui aussi à une carrière militaire, Arthur de Gobineau fréquente lecollège royal de Lorient, dont il semble avoir été renvoyé pour indiscipline et pour les sympathies légitimistes de son père[6]. C'est à cette époque que se développe sa sensibilitéorientaliste, dans la moderomantique qui prévaut alors, même si l'on peut douter de la légende familiale qui le dit capable, si jeune, de traduireFirdousi.Il forme également des projets de mariage avec son amie Amélie Laigneau[pertinence contestée].

Les années de formation (1835-1840)

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Fin septembre 1835, après avoir échoué au concours d'entrée àSaint-Cyr, ce dont il semble se satisfaire[7], il rêve de monter à Paris, ambitionnant une carrière littéraire. Il s'y installe dès 1835 grâce à un vieil oncle paternel, célibataire,voltairien et bon vivant[6], Thibaut-Joseph (un ancien ami deTalleyrand), qui le loge dans une mansarderue Saint-Benoît, lui allouant pour un an une maigre pension et le fait entrer comme surnuméraire (non rétribué) à la Compagnie française d'Éclairage par le Gaz durant l'hiver 1835-1836. Si Arthur de Gobineau ne semble pas douter de son génie, ce n'est qu'avec difficulté qu'il parvient à faire publier dansLa Mode un extrait du premier poème qu'il écrit alors,Dilfiza.

La situation de Gobineau se précarise lorsque, en septembre 1836, son oncle lui coupe les vivres. Mobilisant ses relations dans la presseultra, il parvient à placer des articles, dont tous ne sont toujours pas identifiés à ce jour. Ce travail et ces soucis ne sont pas sans le décourager quelque peu. Il parvient pourtant à employer utilement les années suivantes en étudiant lalangue et lalittérature persanes auprès deQuatremère, qui lui confie la traduction de laGeschichte der Ost-Mongolen d'Isaac Jacob Schmidt (en) (elle-même première traduction de la chroniqueErdeni-yin tobči). Cette compétence lui permet d'orienter sa production dans un sens plus conforme à ses ambitions littéraires. Dès 1838, à l'invitation deBerryer qui lui ouvre sa nouvelle (et éphémère) revueFrance et Europe, il publie dans ce domaine un article remarquable : « Du mouvement intellectuel de l'Orient », puis une série de monographies de vulgarisation surRumi,Hafiz,Djami, etSaadi. Cependant, cinq ans après son arrivée à Paris, il ne peut s'estimer satisfait de sa condition :« Paris, c'est l'enfer »[8], écrit-il à son père et sa sœur. Il a définitivement rompu avec sa mère qui, rentrée àParis, le calomnie dans les salons qu'elle fréquente ;la mère d'Amélie Laigneau répugne à un mariage avec ce jeune homme exalté et sans situation ;[pertinence contestée] les protections dont il dispose aufaubourg Saint-Germain ne parviennent pas à lui procurer mieux qu'unesinécure à l'administration desPostes en janvier 1839 ; enfin, les divisions et l'échec duparti légitimiste, lors desélections de 1839, le navrent et le confirment dans sa tendance à lamisanthropie.

Les premiers succès d'un polygraphe (1840-1849)

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Ainsi, au début de 1840, Gobineau est-il à bien des égards un jeune homme déçu et blessé. D'une part, son cercle de relations s'élargit. Chez Madame de Serre, veuve d'Hercule de Serre, ancien ministre deLouis XVIII, il fait la connaissance de jeunes gens qui lui ressemblent : entre autres le jeune Hercule de Serre, neveu du précédent,Maxime Du Camp, et le peintreGerman von Bohn qui lui fera bien connaîtreAry Scheffer. Ensemble, ils fondent un club, lesScelti (les « Élus ») ouCousins d'Isis ; ils projettent un roman collectif, un essai, uneRevue de l'Orient qui faillit aboutir[9]. D'autre part, il parvient enfin à publier, dans laRevue des Deux Mondes, un important et remarqué article politique sur le premier président de laGrèce indépendanteJean Capodistrias, dans lequel il nie la filiation entre Grecs anciens et modernes et prend position en faveur desTurcs contre l'expansionnismerusse en Orient. Par la suite et jusque vers 1848, il fournira régulièrement des articles de politique intérieure et étrangère à différentes publications commeLa Quotidienne,L'Union catholique ou laRevue de Paris, et est même nommé en 1842rédacteur en chef deL'Unité. En 1848-1849, il fonde et codirige avecLouis de Kergorlay uneRevue provinciale de tendance monarchiste et décentralisatrice[10].

Cependant, sa réussite l'autorise désormais à développer plus librement ses projets littéraires. Ce domaine occupe évidemment son activité de journaliste, et il publie à partir de 1842, notamment dansLe Commerce, divers travaux de critique et d'histoire littéraires surHoffmann,Quinet,Musset,Gautier,Heine,Balzac,Stendhal ; une série sur les critiques contemporains le fâche durablement avec eux, particulièrement Gautier etJules Janin. Dans deux articles plus théoriques parus en 1845 (« Une littérature nouvelle est-elle possible ? » et « Des buts techniques de la littérature »), il s'inscrit en faux contre l'accusation de décadence lancée à la littératureromantique, affirmant des positions simultanément modernistes etformalistes.

Il s'essaie aussi à la création littéraire proprement dite. Deux pièces dethéâtre (Les Adieux de Don Juan, publié àcompte d'auteur en 1844, etAlexandre le Macédonien, de 1847, resté inédit de son vivant), plusieurs nouvelles (Le Mariage d'un prince en 1840,Les Conseils de Rabelais etScaramouche en 1843,Mademoiselle Irnois en 1847) et quatreromans-feuilletons (Le Prisonnier chanceux en 1846,Nicolas Belavoir etTernove en 1847,L'Abbaye de Typhaines en 1849) témoignent de ses efforts. De cet ensemble, la critique distingue seuleMademoiselle Irnois, nouvelle« balzacienne »[11],« naturaliste »[12], témoignant d'une« admirable maîtrise de la technique du roman-feuilleton »[13].

Cette période ne laisserait pas de donner une impression de disparate et d'éparpillement, si la protection deTocqueville n'avait pas valu à Gobineau une formidable accélération de sa carrière. Après leur rencontre en 1843, peut-être dans le salon deCharles de Rémusat, Tocqueville, séduit par la vivacité d'esprit du jeune homme[14], le chargea de rédiger à son service un panorama de la philosophie morale anglaise et allemande[15]. Il s'ensuivit une longue correspondance dans laquelle Gobineau peut affronter ses idées à celles d'un contradicteur politique (Tocqueville est démocrate) avec qui il entretenait néanmoins une relation d'amitié, de confiance et de respect mutuel. En juin 1849, lorsqu'il est nommé ministre des Affaires étrangères dans lesecond cabinet d'Odilon Barrot,Tocqueville se souvient de son protégé et en fait son chef de cabinet. Le gouvernement est renvoyé dès octobre par le présidentLouis-Napoléon Bonaparte, mais Gobineau est reclassé comme premier secrétaire de lalégation de France àBerne : c'est le début de sa carrière diplomatique. Il y part dès novembre, accompagné de sa femme Clémence Monnerot (1816-1911), créole de laMartinique qu'il a épousée en 1845, et de leur filleDiane, née en 1848.

Portrait de la comtesse de Gobineau parAry Scheffer (1850).

Le diplomate (1849-1877)

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La Suisse, l'Allemagne, et l'Essai sur l'inégalité des races (1849-1855)

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D'abord nommé premier secrétaire de la légation, où il s'ennuie (excepté durant les quelques mois de 1851 où il occupe l'intérim duministre de France àHanovre), il trouve le temps de rédiger les premiers volumes de sonEssai sur l'inégalité des races humaines, qui paraissent en 1853. Alors qu'il est nommé secrétaire de la représentation française auBundestag de la Confédération germanique en 1854, ses ouvrages lui valent l'estime d'Anton von Prokesch-Osten, délégué autrichien auprès de la même instance, et une des rares amitiés fidèles qu'il honora toujours.

La découverte de la Perse (1855-1863)

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En décembre 1854, il est nommé premier secrétaire de la légation française enPerse que commandeProsper Bourée[16]. Il donne d'abord de son voyage, effectué par mer deMarseille àBusheyr, puis en caravane jusqu'àTéhéran, un récit dansTrois Ans en Asie (un autre écho se lit, vingt ans plus tard, dans sa nouvelleLa Vie de voyage). Puis, laissé seul par Bourée (envoyé en mission auprès du roi de Grèce) et par sa femme (revenue accoucher en France de sa deuxième fille, Christine), seul responsable de la légation, il se fait« plus Persan que les Persans ». Sa maîtrise de la langue, sa remarquable adaptation à des conditions de vie très exotiques lui apportent l'estime de la population et des notabilités locales. Entouré de savants, il entame l'étude de l'histoire perse et tente le déchiffrement desécritures cunéiformes, sur lesquels il fournit une théorie qui fait alors (et fait encore) l'hilarité des spécialistes. C'est néanmoins sans regrets que, rappelé, il quitte la cour de Perse en 1858.

Il reste alors un certain temps sans affectation définitive. Espérant leconsulat général de France àTanger afin de compléter sa connaissance du monde musulman, il refuse en janvier 1860, au risque d'être destitué, une nomination comme premier secrétaire à lalégation de France à Pékin. En mars de la même année, il est envoyé àTerre-Neuve comme chargé de mission afin de délimiter, en concertation avec deux commissaires britanniques, les zones des pêcheries demorue respectivement réservées aux pêcheurs français et anglais. De ce voyage de six mois, qui conduit Gobineau àSaint-Pierre,Sydney (sur l'île du Cap-Breton, où il visite laforteresse de Louisbourg),Truro etHalifax enNouvelle-Écosse, puis tout autour de Terre-Neuve avant de se fixer àSaint-Jean, il tire un récit,Voyage à Terre-Neuve et une nouvelle,La Chasse au caribou. Il semble également que sa mission ait été conduite avec succès et au bénéfice des pêcheurs français : une petite baie de Terre-Neuve porte le nom d'« Anse de Gobineau »[17].

En 1861, il est renvoyé enPerse, cette fois comme ministre de France de plein droit. Ce second séjour, effectué seul et abrégé au possible, voit cependant un développement très fécond des travaux esquissés jusqu'alors : non seulement, en vain, sur les cunéiformes, mais aussi sur les doctrines persanes. Son essai surLes Religions et les philosophies dans l'Asie centrale, paru en 1865, demeure une source fondamentale sur leBabisme, dont il connut de très près les premières manifestations, et avec lequel il sympathisa activement.

Le château deTrie, propriété de Gobineau de 1857 à 1878.

Athènes, Rio et Stockholm (1864-1876)

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À son retour en Europe, Gobineau croit pouvoir connaître une certaine aisance. Sa femme a, durant son absence et grâce à l'héritage de l'oncle Thibaut-Joseph qui est mort en 1855, acquis lechâteau de Trie, àTrie-Château, ancienne propriété desducs de Longueville, où a séjournéRousseau en 1767 et 1768. Il conserve cette propriété jusqu'en 1878, est éluconseiller municipal de Trie en 1860, puis nommémaire de 1863 à sa démission en 1870 ; sous laTroisième Républiqueet donc au suffrage universel[pertinence contestée], il est également éluconseiller général ducanton de Chaumont-en-Vexin en 1870[18].

En 1864, la nomination de Gobineau commeministre plénipotentiaire de France enGrèce est une consécration. Il s'agit d'un poste délicat, dans un pays dont la stabilité politique demeure fragile, deux ans après larévolution qui renversa le roiOthonIer ; d'autre part, il y retrouve l'objet de ses premières préoccupations politiques. C'est àAthènes qu'il passe la période la plus heureuse de sa vie : choyé par le nouveau roiGeorgesIer, il y tient le salon le plus prestigieux de la capitale, et y fait la connaissance d'un jeune admirateur,Robert Lytton, secrétaire à la légation britannique, fils de l'écrivainEdward Bulwer-Lytton et appelé à une brillante carrière. Son travail sur l’Histoire des Perses (dont les deux volumes paraîssent en 1869) progresse ; il renoue avec la poésie en composantL'Aphroëssa ; inspiré par les modèles classiques qui l'entourent, il s'essaie à lasculpture que, en dépit d'un talent très médiocre, il continue d'exercer jusqu'à la fin de sa vie. Il met également la dernière main à un essai philosophique, le brefMémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle auquel il travaille depuis l'achèvement de l'Essai sur les races, et qu'il parvient non sans difficulté à publier dans laZeitschrift für Philosophie und philosophische Kritik deI. H. Fichte grâce à l'appui de son correspondantAdelbert von Keller[19].

Son séjour est également égayé par son marivaudage auprès des jeunes Zoé et María Dragoúmis (filles de l'homme d'ÉtatNikólaos Dragoúmis, sœurs du futur Premier MinistreStéphanos Dragoúmis et tantes de l’écrivainÍon Dragoúmis), avec qui il entretient une volumineuse correspondance[20]. Mais son intransigeance et son indocilité commencent à le desservir : trop ouvertement favorable aux Turcs lors de larévolte crétoise de 1866-1869, en dépit des mises en garde et des menaces duministère français des Affaires étrangères, il perd progressivement la confiance du roi de Grèce. En mai 1868, il fait arrêter et expulser autoritairementGustave Flourens, révolutionnaire français insurgé aux côtés des Crétois ;cette attitude n'est pas étrangère à son rappel d'Athènes[Information douteuse], qu'il quitte en septembre 1868.

Pedro II du Brésil, admirateur et ami de Gobineau.

Gobineau avait annoncé son désir d'être envoyé àConstantinople ou au moins dans une cour allemande ; sa nomination àRio de Janeiro, où il arrive le 20 mars 1869, signifie une vraie disgrâce. À sa grande surprise, il y est chaleureusement accueilli par l'empereur duBrésilDom Pedro II, lecteur et admirateur enthousiaste, qui lui fait partager son intimité. Ce pays trop lointain et trop neuf est pourtant peu fait pour lui plaire. La situation politique, qui voit les derniers jours de laguerre de la Triple Alliance, ne l'intéresse pas. Méprisant la société locale (à l'exception d'Auréa Posno, la jeune épouse du consul de Hollande, à qui il écrira des dizaines de lettres restées inédites« où s'exprime une sensualité faussement chaste »[21]), il s'ennuie profondément en dépit de l'amitié de l'empereur, et connaît unedépression que dissimulent mal les épisodes comiques de ses lettres aux sœurs Dragoúmis. Un incident est révélateur de cette tension : à l'opéra de Rio, il agresse à coups de poing une notabilité locale qui l'avait bousculé. L'empereur reçoit avec bienveillance sa version des évènements et, soucieux de l'état de Gobineau, à qui il conserve son amitié, lui obtient un congé après moins d'un an de séjour. Au cours de cette période difficile, Gobineau a néanmoins terminé sa nouvelle sur la Grèce,Akrivie Phrangopoulo et, dans la seule journée du 16 décembre 1869, écrit la nouvelleAdélaïde, demeurée inédite jusqu'en 1913 mais parfois considérée comme un chef-d'œuvre[22].

Arrivé en France peu de temps avant l'invasion prussienne de 1870, il la vit et la raconte de façon extrêmement pittoresque, placé qu'il est aux premières loges par sa qualité de maire et de conseiller général. Monté à Paris durant lesiège, il y séjourne sous laCommune, qu'il envisage, curieusement, non sans une certaine sympathie, et y demeure après laSemaine sanglante, afin de se ménager les bonnes grâces du nouveau régime et d'éviter un renvoi au Brésil. Cependant, craignant des émeutes locales à Trie, il a obtenu que sa femme et sa fille cadette se réfugient àCopenhague, auDanemark, chez sa fille ainée où elles sont installées le 9 avril 1871 après un voyage mouvementé.

Après de longs atermoiements qui le mènent au bord de la mise à la retraite d'office, voire de la révocation, Gobineau est finalement nommé ministre plénipotentiaire enSuède le 14 mai 1872. C'est son dernier poste : il n'est jamais nomméambassadeur. C'est à ces quelques années que, stimulé par l'exaspération de ses tensions avec sa famille, et surtout par l'amitié amoureuse qu'il entretient avec lacomtesse de La Tour, épouse du ministre d'Italie àStockholm, et qui demeure auprès de lui jusqu'à ses derniers jours, on doit les œuvres majeures de Gobineau : le romanLes Pléiades et lesNouvelles asiatiques. Son amitié avec la comtesse semble cependant plus ancienne, puisqu'elle est présente au Brésilet au Japon[pertinence contestée] aux côtés de son époux.

Le misanthrope errant (1877-1882)

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Arthur de Gobineau en 1864.[réf. nécessaire]

Mis à la retraite en mars 1877 à la suite d'une vacance quelque peu prolongée consacrée à accompagner Dom Pedro II au cours de son voyage en Europe, il quitte Stockholm et la diplomatie. C'est le début d'une vie errante menée jusqu'à sa mort, et qui le voit hésiter continuellement entre le château deChaméane[23], propriété auvergnate de la comtesse de La Tour ; l'Italie, où il va de ville en ville à la recherche d'un climat favorable et de commanditaires pour ses travaux de sculpteur ; et l'Allemagne, où il visite des amis (dont lesWagner, rencontrés en 1876 àRome) et prend les eaux afin de soigner les maladies nerveuses qui l'accablent de plus en plus douloureusement.

Ces difficultés ruinent progressivement ses facultés créatrices. Sa sculpture n'excéda jamais le médiocre. Ses travaux historiques, concentrés dans l'Histoire d'Ottar-Jarl qui prétend retracer la propre généalogie de Gobineau depuis le dieuOdin, sombrent dans l'invraisemblance. Ses projets d'articles ne sont plus que des ébauches négligées. Sa poésie, qui ne fut jamais brillante, le requiert de façon prépondérante : il consacre ses derniers efforts au vaste poème épiqueAmadis, partiellement posthume. Son caractère de plus en plus heurté l'éloigne progressivement de ses proches, dont seuls les plus fidèles parviennent encore à s'en accommoder : il mourut définitivement brouillé avec ses filles et son épouse, et près de la rupture avecRichard Wagner, dont l'antisémitisme, lamisogynie et lemessianisme lui sont insupportables.

C'est dans un ultime caprice qu'il connaît sa mort subite : décidant brusquement de fuir l'automne auvergnat, il quitteChaméane, seul et presque aveugle, s'embarque àSaint-Germain-des-Fossés traverse la France en train et arrive àTurin, où il meurt le 13 octobre 1882, terrassé par une crise d'apoplexie dans la voiture qui le conduisait à lagare pour prendre le train dePise. Il est enterré dans le dénuement au cimetière central de Turin (ampliazione I,arcata 87), où le régime fasciste installe en 1932 une plaque en son honneur :« Il tempo e gli eventi ne esaltano la figura di presago pensatore » (« Le temps et les évènements exaltent en lui la figure du penseur visionnaire »).

La pensée et l'œuvre

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Sa pensée

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L'Essai sur l'inégalité des races humaines

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Article détaillé :Essai sur l'inégalité des races humaines.

L'Essai sur l'inégalité des races humaines se présente sous la forme d'une longue récapitulation de l'histoire des civilisations humaines, ordonnée par le concept de « race » et marquée par une philosophie de l'histoire à la foisdéterministe et pessimiste[24]. Gobineau y postule l'existence de trois races primitives, dont les métissages, nécessaires selon lui à l'épanouissement des civilisations, conduisent toutefois inéluctablement en retour à la décadence de l'espèce humaine.

Ces« trois éléments purs et primitifs de l'humanité »[25], que sont pour Gobineau lesraces jaune,blanche etnoire, sont conçus comme fondamentalement inégaux, non pas tant de manière quantitative que qualitative[26].

La race blanche se voit octroyer« le monopole de la beauté, de l'intelligence et de la force »[27] et, au sein de cette race blanche, la« race ariane », placée au-dessus de toutes les autres, fait l'objet d'un éloge tout particulier[28]. Dans sa description de la race noire, il « accumule », selonPierre-André Taguieff,« sans la moindre distance critique, les préjugés et les stéréotypes négrophobes les plus bestialisants et criminalisants »[29]. Sur le plan de l'intelligence, il lui attribue des« facultés pensantes […] médiocres ou même nulles ». Elle possède l'avantage dans le domaine des sens, où certaines de ses facultés, « le goût et l'odorat principalement », sont développées« avec une vigueur inconnue aux deux autres ». « Mais », ajoute Gobineau,« là, précisément, dans l'avidité de ses sensations, se trouve le cachet frappant de son infériorité »[30]. Avec la race jaune, enfin,« le Créateur n'a voulu faire qu'une ébauche »[31]. Gobineau souligne« en toutes choses », leurs« tendances à la médiocrité ». Notant qu'ils sont« supérieurs aux nègres », il assigne aux« jaunes » la place de la« petite bourgeoisie que tout civilisateur désirerait pour base de sa société »[32], industrieuse mais trop limitée pour la créer ou en prendre la tête.

Placée au sommet de la hiérarchie des races primitives, la race blanche se voit dénuée selon Gobineau d'un principe indispensable à l'épanouissement des civilisations, et plus particulièrement des arts, celui des sensations. Pour acquérir cette propriété,« cachée dans le sang des noirs »[33], le métissage, auquel la nature civilisatrice de la race blanche la pousse infailliblement, s'avère indispensable : si la race blanche est dépourvue des qualités sensuelles, la race noire manque pour Gobineau des « aptitudes intellectuelles » nécessaires à« la culture de l'art »[34]. Ce métissage a toutefois son envers : il« mène les sociétés au néant auquel rien ne peut remédier »[35]. Aboutissement de cette perte de vitalité causée par le métissage, la« démocratie égalitaire » apparaît comme le produit d'une passion pour l'égalité vers laquelle tendent naturellement les peuples dégénérés par les « apports des races étrangères »[36]. Lerégime démocratique est ainsi désigné par Gobineau comme le cimetière des civilisations, dont la valeur dépend essentiellement de caractères héréditaires corrélés aux propriétés du sang[37].

Gobineau adopte l'idéologie de la religion chrétienne selon laquelle tous les êtres humains partagent les ancêtres communs d'Adam et Eve, et cela implique l'idée que lemonogénisme prévaut plutôt que lepolygénisme. Il note dans l'Essai sur l'inégalité des races humaines que le métissage entre les différentes races était inévitable et que cela causerait un chaos de relations interraciales[38]. Il a non seulement continuellement écrit que les Blancs étaient exceptionnels par rapport à toute autre race, mais il renforce l’idée que les femmes asiatiques et noires avaient un pouvoir d'attraction sexuelle spécial sur les hommes blancs[39]. Son explication supplémentaire de cette affirmation est que chaque fois que les Blancs étaient à proximité des personnes Noires et des Asiatiques, cela entraînait un métissage et cela était dû au fait que les hommes blancs étaient séduits par des races autres que les femmes blanches, accusant dès lors systématiquement les femmes non-blanches d’attirer les hommes vers eux. Ce genre de rhétorique et d'idéologie promeut leracisme scientifique en France et autour du monde, et continue de soutenir l'idée que les races sont séparées génétiquement, tout en faisant honte aux relations interraciales[40]. Gobineau place non seulement une emphase sur son interprétation de l'infériorité des Noirs et des Asiatiques, avec les femmes en particulier, mais il affirme en outre que les Juifs ne sont pas toujours soumis au métissage, mais même ainsi, sont considérés comme un facteur préjudiciable à la dégradation potentielle de l'Europearyenne[41].

Postérité

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L'interprétation de l'Essai est extrêmement disputée : quand certains tendent à le ranger dans le seul champ de la littérature, le désignant comme une longue variation, qualifiée d'épopée[42], sur le postulat inébranlable de la décadence de l'humanité, d'autres insistent sur son rôle dans la filiation des théories racistes.

L'ambition de Gobineau est de« faire entrer l'histoire dans la famille des sciences naturelles »[43] ; il développe ainsi une sorte de« matérialisme biologico-historique »[44] qui rejette la catégorie humaniste abstraite de l'Homme pour faire de la race le déterminant principal du comportement humain[45]. Sa théorie ne reçoit toutefois pas un accueil favorable des tenants de l'anthropologie physique qui dénoncent des développements fantaisistes et sans rigueur, eux qui entendent fonder la« science des races » sur les méthodes dessciences naturelles. Dans sa lettre à Gobineau du 17 novembre 1853, Tocqueville se montre particulièrement visionnaire et juge que la doctrine développée par Gobineau aboutit à untrès grand resserrement, sinon à une abolition complète de la liberté (...)Ne voyez-vous pas que de votre doctrine sortent naturellement tous les maux que l'inégalité permanente enfante, l'orgueil, la violence, le mépris du semblable, la tyrannie et l'abjection sous toutes ses formes ?[46].

Largement ignorées lors de la parution de l’Essai en France[47], c'est en Allemagne que les théories de Gobineau suscitent le plus d'intérêt. Introduites parRichard Wagner dans sa revueBayreuther Blätter (en), elles connaissent un certain écho dans les milieux wagnériens, notamment après la traduction de l'Essai parLudwig Schemann (1899-1902). Le philosopheHouston Chamberlain, tout en s'emparant de son idée derace aryenne, se démarque toutefois d'une théorie qui lui paraît manquer de rigueur et qui, surtout, ne permet pas de fonder la politique de« régénération raciale » dont il se fait le promoteur. L'Essai de Gobineau, qui fait de la décadence de l'espèce humaine un destin inéluctable et même déjà partiellement accompli, ne contient aucun programme qui pourrait inspirer directement les politiqueseugénistes ou d'hygiène raciale de l'époque, lesquelles s'imposent dans l'esprit des idéologues allemands et trouvent leur application dans lespolitiques nazies[28].

L'anthropologueJoseph Anténor Firmin publie un ouvrage de réfutation des thèses de Gobineau dès 1885.

En 1885, l'anthropologue haïtienJoseph Anténor Firmin, qui a intégré l'année précédenteSociété d'anthropologie de Paris, publieDe l’égalité des races humaines. Anthropologie positive, qui est une tentative de réhabilitation de la grandeur historique de la race noire depuis l'Égypte antique jusqu'à la fondation d'Haïti, en réaction à l'ouvrage d'Arthur de Gobineau paru quelques décennies plus tôt[48].

La thèse de Michel Lémonon surLe Rayonnement du gobinisme en Allemagne[49] montre qu'en réalité, ce sont les œuvres littéraires de Gobineau qui assurent sa notoriété dans ce pays à une époque où elles sont totalement ignorées en France. LesNouvelles asiatiques et surtoutLa Renaissance connaissent des dizaines d'éditions des années 1890 aux années 1920, et leur diffusion approche voire dépasse les 100 000 exemplaires. Elles connuaissent par ailleurs de nombreuses adaptations scéniques voire lyriques[50], qui font de Gobineau un véritable auteur populaire. En dépit des efforts de Schemann, l'Essai n'a quant à lui pas dépassé les 4 000 exemplaires en 1939 - une grande partie d'entre eux ayant par ailleurs été achetés par son association, laGobineau-Vereinigung, afin de les offrir aux lycées allemands.

Dans le contexte du développement de la penséevölkisch, les efforts publicitaires de Schemann doivent toutefois faire de Gobineau une figure tutélaire de l'idéologie racialiste, au prix de déformations ou de simplifications de sa théorie initiale[51].Otmar von Verschuer, principal théoricien despolitiques racistes du Troisième Reich loue ainsi son génie dans l'application de« la science raciale à la constitution historique des peuples et des États »[52]. En France, le crédit dont Gobineau jouit en Allemagne contribue à son rejet par les nationalistes qui, commeCharles Maurras, voient en lui un avatar du « germanisme », si ce n'est du « pangermanisme ». Un mouvement inverse s'opère pendant l'Occupation chez lescollaborationnistes français qui tentent d'attribuer à la France, via la figure de Gobineau, la paternité du racisme allemand.

Après une vague de rééditions et de publications dans les années 1920 et 1930, la réception de Gobineau en France est donc brutalement compromise par son association au nazisme. Une tentative de réhabilitation naît progressivement après-guerre à l'instigation d'écrivains commeJean Mistler puisJean Gaulmier. Ce dernier, fondateur avec A. B. Duff de la revue académiqueÉtudes gobiniennes et coordinateur desŒuvres de Gobineau dans laBibliothèque de la Pléiade (3 volumes, 1983-1987), anime des recherches universitaires transdisciplinaires qui donnent lieu à une série de thèses ayant profondément renouvelé et approfondi la connaissance de son œuvre et de sa pensée. Cette démarche tend à réduire l'importance du thème de la race dans la pensée de Gobineau (insistant notamment sur son absencetotale[Information douteuse] d'antisémitisme), et à le comprendre comme un motif relevant de l'imaginaire de l'auteur (comme le présentent les travaux de Pierre-Louis Rey[53]).

L'interprétation de l'Essai sur l'inégalité des races humaines continue de faire débat. Le philosopheChristian Delacampagne émet ainsi de « sérieuses réserves » quant à la réhabilitation de Gobineau. Elle minore selon lui le fait que Gobineau est le premier auteur de cette importance chez qui le racisme constitue le centre de gravité de la pensée, et qui consacre« la pièce majeure de sa production à l’exposé d’une théorie raciste »[54]. Sur la même ligne, le philosophe Jean-Paul Thomas estime pour sa part que« le racisme de Gobineau est éclatant, manifeste et central »[55]. Pierre-André Taguieff remarque qu'il apporte une« contribution décisive au racisme biologique » et à la construction du mythe aryen[28].Léon Poliakov, commentant un ouvrage de Jean Boissel, l'un des principaux défenseurs de Gobineau, juge enfin que la« détestable gloire posthume » de Gobineau n'est« pas entièrement imméritée ». Moins que la hiérarchisation des races, très commune à l'époque de rédaction de l'Essai, ce sont l'« horreur des métissages », l'« eschatologie crépusculaire »,« le culte […] d'une race d'homme immaculée et blanche » et lenéopaganisme de Gobineau qui peuvent expliquer l'attrait qu'il a exercé sur les théoriciensnazis[56].

L'ethnologueClaude Lévi-Strauss estime de son côté dansRace et Histoire que, dans le système de Gobineau, les races ne sont« pas tellement inégales en valeur absolue que diverses dans leurs aptitudes particulières ». Il reproche cependant à Gobineau sonbiologisme[57]. L'historien des sciencesAndré Pichot réfute au contraire que la notion de race chez Gobineau ait la moindre valeur biologique, et qu'on puisse en déduire des implications politiques[58].

Conceptions politiques

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Philosophie religieuse

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Œuvre littéraire

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La production proprement littéraire de Gobineau se répartit en deux périodes, l'une précédant, l'autre suivant sa carrière de diplomate.Il ne saurait être considéré comme anodin qu'un esprit d'une indépendance aussi ombrageuse n'ait su pleinement s'exprimer qu'au mépris de tout plan de carrière[réf. nécessaire].

La première période, de 1840 à 1849, est celle d'une jeunesselaborieuse et velléitaire à la fois,[réf. nécessaire] adonnée à la production de feuilletons dont peu ont su impressionner favorablement la postérité. De cet ensemble, dont il demeure probablement des débris encore inconnus semés parmi la presse de l'époque, se dégagent néanmoins quelques nouvelles et quatre romans. Ceux-ci, s'ils brillent davantage par leurs défauts que par leurs attraitset fournissent un vaste sujet d'épanchement aux contempteurs de Gobineau[réf. nécessaire], n'en possèdent pas moins quelques charmes mêlés.On[Qui ?] a su reconnaître auPrisonnier chanceux (1847)des qualités picaresques[réf. nécessaire] ; àTernove (1848) etL'Abbaye de Typhaines (1849),en dépit de leurs maladresses et d'un certain ennui, un vrai souci documentaire[réf. nécessaire] ;Nicolas Belavoir (1848), de loin le plus long,frappe par la manière dont son principal défaut, la manie feuilletonnière de tirer à la ligne, est renversé par l'auteur en un humour absurde s'illusionnant extrêmement peu sur l'intérêt du récit[réf. nécessaire]. Les nouvelles de cette époque présententun reflet aggravé de cette qualité inégale : si la plupart sont d'une lecture particulièrement difficile et ne présentent plus d'autre intérêt que biographique sur leur auteur, quelques-unes figurent, d'ores et déjà, parmi les productions les plus significatives de Gobineau[réf. nécessaire]. L'une des premières,Scaramouche (1843) a connu un certain succès, corroboré par le commentaire qu'en faitLouis Aragon dansJe n'ai jamais appris à écrire, ou les incipit. Une des dernières, surtout,Mademoiselle Irnois (1848), a connu un succès durable.Cette période est également celle de la production d'un théâtre et d'une poésie également médiocres et déconsidérés par la critique[réf. nécessaire].

Ce n'est pas avant 1869, dans l'ennui de son séjour à Rio de Janeiro que Gobineau renoue avec la prose romanesque. Sa nouvelleAdélaïde, écrite en une journéeest parfois considérée comme son chef-d'œuvre[réf. nécessaire] quoiqu'elle ne soit paru que de façon posthume. Péripétie concentrée sur la jalousie entre deux femmes, pleine de cruauté, de bravache et d'humour, elle ne révèle pas encore de traces de cet exotisme qui est la marque de la production de la deuxième période romanesque de Gobineau. Celle-ci, courant jusqu'à sa mort, cristallise en effet les impressions de vingt ans d'errance, comme l'indique le titre des deux recueils publiés alors :Souvenirs de voyage (1872) etNouvelles asiatiques (1876), distincts par l'occasion de leur réunion mais essentiellement solidaires dans leur contenu. Ces neuf nouvelles sontpeut-être la quintessence du génie littéraire de Gobineau[réf. nécessaire] :de la grâce de sa capacité d'émerveillement devant le monde, de son romantisme désuet tout entiché d'amour courtois, et aussi de l'âpreté de son élitisme[réf. nécessaire].Excepté dans la moquerie, l'ordinaire n'y connaît aucune part, et les passions s'y déchaînent avec noblesse[réf. nécessaire] ;c'est assez dire que les théories raciales de Gobineau n'y ont que très peu de part[réf. nécessaire], et ne se signalent à l'occasion que mêlées d'une certaine ironie guère plus insistante que le souci de la« couleur locale ». Plus entier, plus violent, plus maladroit aussi, le romanLes Pléiades (1874) se veut lathéorie littéraire de l'individualisme élitiste[réf. nécessaire].Charge brutale contre la démocratie et la modernité[réf. nécessaire], il affirme l'amour comme la valeur supérieure des « fils de Roi ». Aucune des tentatives postérieures ne semble avoir été menée à son terme, excepté l'ensemble de « scènes historiques » deLa Renaissance (1877), qui figura jusqu'en 1934 au programme d'étude de l'enseignement secondaire allemand, et peut-être le romanLes Voiles noirs, dont le manuscrit inédit a disparu dans l'incendie duchâteau de Chaméane en 1944.

On cite souvent les noms deBalzac et deStendhal au sujet de l'œuvre romanesque de Gobineau.[réf. nécessaire] Mais, etbien qu'il se veuille quelquefois leur émule[réf. nécessaire], il ne conserve du premierque la volonté de peindre le monde bourgeois[réf. nécessaire], et du secondl'enthousiasme romantique[réf. nécessaire]. En réalité, il semble que ce soit à son talent d'écrivain voyageur, loué parNicolas Bouvier, qu'il faille recommander sa mémoire.Dans la liberté du voyage, Gobineau a su exprimer un humour très particulier, mêlé d'outrage et de délicatesse désespérée ; un talent picaresque extrême ; et une ouverture à l'existence et à l'être même des choses sans précédent dans la littérature française, et où il ne connaîtra pas de suivant[réf. nécessaire] avant les romans deVictor Segalen et surtoutEcuador d'Henri Michaux.

Fonds Gobineau

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Mathilde de La Tour hérite de la propriété des manuscrits de Gobineau, qui sont mis en valeur parLudwig Schemann, disciple de Wagner et fondateur en 1894 de la Société Gobineau (Gobineau-Vereinigung). En 1903, laBibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg acquiert le fonds ; un cabinet en son honneur y ouvre ses portes en 1906 et reste ouvert jusqu'en 1945, à l'inverse du musée projeté par le médecin et patriote strasbourgeois Pierre Bucher.

Œuvres

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Les trois volumes desŒuvres de Gobineau publiés sous la direction deJean Gaulmier (Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1982-1983) regroupent :Scaramouche,Mademoiselle Irnois,Essai sur l'inégalité des races humaines (tome 1),Mémoire sur l'état social de la Perse actuelle,Trois Ans en Asie,Les Religions et les philosophies dans l'Asie centrale,Souvenirs de voyage,Adélaïde (tome 2),Nouvelles Asiatiques,Les Pléiades,La Renaissance (tome 3).

Publications en revue

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Essais

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Histoire :

  • Essai sur l'inégalité des races humaines, tomes I et II (1853),III,IV, V et VI (1855). Les livres 1 à 6 sont disponibles sous format word et PDF ici :Uqac.ca
  • Mémoire sur l'état social de la Perse actuelle (1856)
  • Histoire des Perses, Paris,Plon, 1869
  • Ce qui se passe en Asie (1877 ; édition posthume, Paris, Cahiers libres, 1928)
  • Histoire d'Ottar Jarl, Pirate norvégien, conquérant du pays de Bray, en Normandie et de sa descendance, Paris, Didier et Cie, 1879.

Philosophie :

Philologie :

  • Lecture des écritures cunéiformes (1858)
  • Traité des écritures cunéiformes (1864).

Pamphlets :

  • Ce qui est arrivé à la France en 1870 (1870, posthume ; Klincksieck, 1970)
  • La Troisième République et ce qu'elle vaut (1877, posthume).

Œuvres littéraires

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Romans et nouvelles :

  • Ternove - Méline, Cans et Cie Bruxelles, 1848[59]
  • Adélaïde (1869, posthume)
  • Souvenirs de voyage :Le Mouchoir rouge,Akrivie Phrangopoulo,La Chasse au caribou (1872 ; Folio-Gallimard, 1985)
  • Les Pléiades (1874 ; Folio-Gallimard, 1997)
  • Nouvelles asiatiques :La Danseuse deShamakha[60],L'Illustre Magicien,Histoire de Gambèr-Aly,La Guerre des Turcomans,Les Amants de Kandahar etLa Vie de voyage (1876 ; P.O.L., 1990 ;Les Éditions du Sonneur, 2007)
  • La Renaissance, scènes historiques (1877 ; GF-Flammarion, 1980).

Récits de voyage :

Poésie :

  • La Chronique rimée de Jean Chouan et de ses compagnons (1846)
  • L'Aphroëssa (1869)
  • Amadis (1876)
  • Amadis (1887, rééd. intégrale, partiellement posthume)
  • Tre poemi inediti (Firenze, Olschki, 1965).

Théâtre :

  • Les Adieux de Don Juan (1844)
  • Alexandre le Macédonien (1847, posthume).

Critique :

  • Études critiques 1842-1847 (Klincksieck, 1984).

Roman épistolaire :

  • Lettres à deux Athéniennes (Castalie, Librairie Kauffmann, 1936).

Adaptations cinématographiques et télévisées

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Correspondance

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  • (à sa fille)Lettres à la princesse Toquée (Seuil, 1988)
  • 23 Lettres persanes (1850-1857) publiées par A. B. DUFF, Tiré à part de la Revue de Littérature comparée, (Boivin et Cie, Libraires-Editeurs, Paris,n°1 et 2, 1952)
  • (à sa sœur)13 Lettres persanes (1862-1863) publiées par A. B. DUFF (Mercure de France, Paris, 1957)
  • (à sa sœur)Correspondance (1870-1882) (Mercure de France, 1958)
  • (aux sœurs Dragoúmis)Lettres à deux Athéniennes (Athènes, Castalie, 1935)
  • Gobineau et le comte de Prokesch-Osten,Correspondance (Plon, 1933)
  • Gobineau et D. Pedro II,Correspondência (São Paulo, Raeders, 1938)
  • Alexis de Tocqueville,Œuvres complètes, IX,Correspondance avec Gobineau (Gallimard, 1959)
  • Gobineau et Richard Wagner,Correspondance (Nizet, 2001).

Prix

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Archives

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Les manuscrits de Gobineau, dont un certain nombre d'inédits, figurent pour la plupart dans les collections du fonds Gobineau[1] de laBibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, et de laBibliothèque nationale de France à Paris. Une grande partie d'entre eux fut détruite par l'incendie du château deChaméane, en 1944.

Notes et références

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Notes

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  1. Son acte de naissance ne porte pas de particule, mais il s'agit d'une erreur de l'état-civil : sa sœur Caroline, née en 1820, est biende Gobineau.

Références

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  1. a etbPierfit, « Généalogie d'Arthur de Gobineau », surgw.geneanet.org(consulté le)
  2. Alaind’Anglade, « Jacques-Philippe de Gercy, dernier directeur des fermes du roi à Bordeaux (1753-1796) »,Revue historique de Bordeaux et du département de la Gironde,vol. 3,no 3,‎,p. 201–228(DOI 10.3406/rhbg.1954.1721,lire en ligne, consulté le)
  3. Bernard Dunant, "Il y a un siècle mourait Gobineau",Histoire magazine 33, novembre 1982, p. 9.
  4. Sur les agissements d'Anne-Madeleine de Gercy, voir M.-L. Concasty, « Quand Maxime du Camp ne mentait pas »,Études Gobiniennes, Paris, Klincksieck, 1968-1969.
  5. Selon le témoignage de sa sœur Caroline, que cite et discute Jean Boisselin Gobineau, Paris, Berg international, 1993,p. 49.
  6. a etbBernard Dunant, "Il y a un siècle mourait Gobineau",Histoire magazine 33, novembre 1982,p. 10.
  7. Toujours d'après sa sœur Caroline, à qui il écrira le 30 juin 1840 :« Si je désire vivement ne pas partir du monde sans savoir ce que c'est qu'un champ de bataille, je désire plus vivement encorene pas être esclave. » (Cité par Boissel,op. cit.,p. 52).
  8. Lettre à son père et à sa sœur, 16 février 1840. (Cité in Boissel,op. cit.,p. 56).
  9. Sur les « Scelti », cf. Léon Deffoux, « En marge desAdieux de Don Juan », inTrois aspects de Gobineau, Paris, Crès, 1929.
  10. Cf. J. Gaulmier, « Gobineau, la décentralisation et laRevue provinciale »,Études gobiniennes, Paris, Klincksieck, 1971.
  11. Jean Gaulmier,in Gobineau,Le Mouchoir rouge et autres nouvelles, Paris, Garnier, 1968.
  12. Jean Boissel, « Gobineau »,Œuvres, I, Paris, Gallimard, « Bibliothèque de la Pléiade », 1982,p. 1198.
  13. Ibid.,p. 1206.
  14. « Vous avez des connaissances variées, de l'esprit beaucoup, les manières de la meilleure compagnie, ce à quoi on ne peut s'empêcher d'être sensible, quelque démocrate qu'on soit. » (Tocqueville à Gobineau, le 8 août 1843).
  15. Ce travail, intituléCoup d'œil sur la philosophie morale, paraîtra en 1959 seulement dans A. de Tocqueville,Œuvres complètes, IX, Paris, Gallimard.
  16. « La France et l'Iran : des relations économiques et financières à reconstruire », sursenat.fr(consulté le)
  17. J. Boissel,Gobineau, biographie,op. cit.,p. 158.
  18. Sur Gobineau à Trie, cf. Léon Deffoux, « En marge d'Ottar-Jarl »,Trois aspects de Gobineau, Paris, Crès, 1929.
  19. Sur les difficultés de cette publication, voir l'avant-propos d'A.B. Duff à l'édition française duMémoire sur diverses manifestations de la vie individuelle, Paris, Desclée de Brouwer, 1935.
  20. Une partie de cette correspondance a été publiée par N. Méla sous le titreLettres à deux Athéniennes, Athènes, Kauffmann, 1936.
  21. J. Boissel,Gobineau, biographie, op. cit.,p. 218.
  22. J. Boissel,Gobineau, biographie, op. cit.,p. 214.
  23. Voir une description du château sur le sitePassion Chateaux.
  24. Taguieff,p. 46.
  25. Gobineau, Essai sur l'inégalité des races humaines, édition Jean Boissel, inŒuvres, vol. I, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1983, p. 280 ; Taguieff, p. 38.
  26. Claude Lévi-Strauss,Race et Histoire,Race et Culture, réédition Albin Michel, 2002, p. 32.
  27. Gobineau, p. 344. Cité in Taguieff,p. 38.
  28. ab etcTaguieff (2002),p. 44.
  29. Taguieff, p. 39.
  30. Gobineau, p. 339-340. Cité dans Taguieff (2002), p. 39.
  31. Gobineau, p. 559. Cité dans Taguieff (2002), p. 40.
  32. Gobineau, p. 340-341. Cité dans Taguieff (2002), p. 41.
  33. Gobineau, p. 472. Cité dans Taguieff, p. 48.
  34. Gobineau, p. 476. Cité dans Taguieff, p. 50.
  35. Gobineau, p. 344-345. Cité in Taguieff, p. 52.
  36. Gobineau, p. 163. Cité in Taguieff, p. 54.
  37. Taguieff (2002), p. 46.
  38. JohnNale, « Arthur de Gobineau on Blood and Race »,Critical Philosophy of Race,vol. 2,no 1,‎,p. 106–124(ISSN 2165-8684,DOI 10.5325/critphilrace.2.1.0106,lire en ligne, consulté le)
  39. (en) « Race - Gobineau’s Essay on the Inequality of Human Races », surEncyclopedia Britannica(consulté le)
  40. (en) « (PDF) Social Darwinism, Scientific Racism, and the Metaphysics of Race », surResearchGate(consulté le)
  41. (en) GregoryBlue, « Gobineau on China: Race Theory, theYellow Peril and the Critique of Modernity »,Journal of World History,vol. 10,no 1,‎,p. 93–139(ISSN 1527-8050,DOI 10.1353/jwh.2005.0003,lire en ligne, consulté le)
  42. Jean Gaulmier:Le Spectre de Gobineau, Pauvert, 1965.
  43. Taguieff,La couleur et le sang : doctrines racistes à la française, Mille et une nuits, 2002, p. 37.
  44. Taguieff (2002), p. 36 et s. Taguieff s'appuie ici sur l'introduction de Jean Boissel àGobineau polémiste. Les races et la République, Paris, Jean-Jacques Pauvert, 1967.
  45. Taguieff (2002), p. 37.
  46. « Correspondance entre Alexis de Tocqueville et Arthur de Gobineau, »,Revue des Deux Mondes,vol. 5ème période, tome 40,‎, p. 49-85(ISSN 1639-6073 et2101-0609,lire en ligne, consulté le)
  47. On lira avec intérêt, voir amusement, le récit de la découverte de Gobineau en France, rapporté par Rémy de Gourmont àPaul Léautaud qui le relate dans son Journal littéraire en date du 19 septembre 1905 (à la fin de la journée).
  48. « Décolonisations (1/3) - L'apprentissage - Regarder le documentaire complet », surARTE(consulté le).
  49. Michel Lémonon,Le Rayonnement du gobinisme en Allemagne (thèse de doctorat d’État en Histoire), Strasbourg,
  50. Arthur de Gobineau,Œuvres, Paris,Éditions Gallimard,, « Adaptations scéniques »,p. 1218
  51. Taguieff (2002), p. 76.
  52. Cité in Taguieff (2002), p. 77.
  53. Pierre-Louis Rey,L'Univers romanesque de Gobineau, Paris,Éditions Gallimard,
  54. Christian Delacampagne (2000), p. 159.
  55. Les fondements de l'eugénisme, Presses universitaires de France, 1995, p. 20.
  56. Léon Poliakov, « La réévaluation d'Arthur de Gobineau »,Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 1975, Volume 30,no  4, p. 852-853[lire en ligne].
  57. Claude Lévi-Strauss,Race et Histoire, Paris,Éditions Gallimard,coll. « Folio Essais »,,p. 9-10
  58. André Pichot,La Société pure, de Darwin à Hitler, Paris,Flammarion,coll. « Champs »,,p. 308-317
  59. Tome 1,tome 2 ettome 3 disponibles dans Gallica.
  60. VoirDanseuses de Şamaxı.
  61. http://www.academie-francaise.fr/node/16848.

Voir aussi

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Bibliographie

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La bibliographie gobinienne est pléthorique. Outre les dix volumes d'Études gobiniennes parues sous la direction de Jean Gaulmier (Klincksieck, 1966-1978), on peut consulter :

Sur les théories raciales de Gobineau
  • Claude Lévi-Strauss,Race et Histoire, 1958.
  • Pierre-André Taguieff,La couleur et le sang. Doctrines racistes à la française, 1996.
  • Frédéric Monneyron/Gérard Siary,L'Idée de race. Histoire d'une fiction, Paris, Berg International, 2012.
  • Aurélien Aramini,« Un échange inédit entre Gobineau et Gorresio. « Orientalistes mutanda mutandis » », dans Aurélien Aramini et Elena Bovo (dir.),La pensée de la race en Italie : Du romantisme au fascisme, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté,(ISBN 978-2-84867-621-0,DOI 10.4000/books.pufc.5263Accès libre,lire en ligne),p. 215-220.

Liens externes

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