| Député du Reichstag |
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| Partis politiques | Parti social allemand(en)(- Parti national-socialiste des travailleurs allemands(à partir du) |
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| Personne liée | Kurt Blome (teacher) |
| Condamné pour | |
| Distinctions | Liste détaillée Insigne naval des blessés en noir(d)(avant) Croix d'Honneur des combattants, avec épées() Insigne d'honneur en or du NSDAP() Croix de Danzig(d)() Croix de fer Médaille de service de longue durée du NSDAP SS-Ehrenring |

Arthur Karl Greiser, né le àŚroda enPosnanie (orthographiée Schroda enallemand), mort le àPoznań, est uncriminel de guerre nazi, général SS et membre duparti nazi. Il est président du Sénat de laVille libre de Dantzig entre 1934 et 1939, puisReichsstatthalter etGauleiter duReichsgau Wartheland, jusqu'en, date de sa fuite de Posen (appellation allemande de Poznań), alors que sonGau est envahi par les unités de l'Armée rouge. Capturé par les troupes américaines, impliqué dans la mort de dizaines de milliers de personnes lors de meurtres de masse et de ladéportation des Juifs et Polonais, la systématisation dutravail forcé et lepillage dupeuple polonais, il est jugé en Pologne en 1946, condamné à mort et pendu.
Élu au Sénat deDantzig lors des élections du, il remplaceHermann Rauschning au poste de président duVolkstag durant l'automne 1934[1].
Fort de cette expérience, il est proposé par les militaires pour être responsable de l'administration militaire qui doit se mettre en place dans le district dePoznań lors de laconquête de la Pologne ; son choix est approuvé par Hitler, et il est aussitôt nommé à ce poste[2].
Cependant, son passé à Dantzig le prive de contacts directs avec Hitler, l'obligeant à rechercher les soutiens deHimmler etBormann[3].
À la demande expresse deHimmler, il est nomméGauleiter du nouveauWartheland par le ministre de l'Intérieur[4]. Ce territoire annexé est en effet érigé par le décret de Hitler signé le et destiné à entrer en vigueur le suivant.
Greiser aspire à faire de sonGau un territoire modèle, souhaitant lui donner une image conforme à laWeltanschauung nazie[a],[5].
Greiser cumule les fonctions deGauleiter, au sommet de la hiérarchie du NSDAP, et deReichsstatthalter, représentant de l'État[6].
Gauleiter, il doit cependant composer avec unchef supérieur de la police et des SS,Wilhelm Koppe, dont il reconnaît l'importance dès le[7]. De même, il doit souvent louvoyer entre Koppe, les directives de la hiérarchie SS et la réalité de la circonscription qu'il administre[8].
De plus, il doit s'imposer face aux services centraux de la fonction publique du Reich, parvenant à remplacer les fonctionnaires nommés par le ministre de l'IntérieurWilhelm Frick. Ainsi, dès 1940, il s'oppose à l'arrivée de fonctionnaires du Reich, pour installer à leur place des fonctionnaires du NSDAP[9].
Dirigeant d'unGau peuplé d'une minorité d'Allemands[6], Greiser, appuyé parHimmler, souhaite germaniser la région en une dizaine d'années. Afin de marginaliser les Polonais, il encourage leur exploitation économique, la ségrégation raciale et l'expulsion. Pour cela, il met en place uneVolksliste, la première dans le Reich[10], destinée à classer les populations polonaises selon des critères raciaux et fait approuver par Hitler le principe d'un code pénal spécifique auGau[11].
Dès le mois de, il édicte des ordres visant à expulser vers leGouvernement général la totalité des Polonais résidant dans sonGau, dans le cadre de la réalisation despremiers projets de germanisation de l'Est de l'Europe[7].
Ainsi, sur la base d'un décret du, il met en place uneVolksliste, classant les citoyens allemands de sonGau en plusieurs catégories, selon le degré de proximité avec larace allemande[12]. Contrairement àAlbert Forster, son supérieur àDantzig, il applique la politique de classement de la population avec une grande rigueur[13], ayant fait inscrire, en[à vérifier], 499 500 personnes sur laVolksliste, sur des critères extrêmement sélectifs[10]. À la demande de Himmler, Greiser ordonne de procéder à une expérience de tri racial dans le district deWollstein, aboutissant à déclarer« racialement valables » 7,1 % de la population[14].
Ces mesures suscitent des inquiétudes chez les Polonais. Pour calmer ces appréhensions, il crée en une nouvelle catégorie dans la population polonaise, les« Polonais performants », désignés par leur employeur, recevant des prébendes et de meilleures rations alimentaires[14].
Dans le droit fil de cette politique, leGau est soumis à une intense politique degermanisation. Arthur Greiser, principal représentant du Reich sur place, en est l'un des principaux acteurs.
Celui-ci développe rapidement, dès sa prise de fonctions, une vision de la place au sein du Reich duGau dont il a la charge ; en effet, il aspire à transformer leWarthegau en grenier à blé pour le Reich ; dans cette perspective, il se montre hostile à toute mesure de grande ampleur visant à remettre en cause la structure foncière ou expulser les travailleurs agricoles polonais, n'hésitant pas à s'opposer au service de planification de la SS sur place[15].
Appuyé sur un vétéran duKirchenkampf, il réorganise les relations entre les Églises et l'État ; dès le, il édicte une déclaration en treize points, limitant les capacités d'intervention des Églises dans la vie sociale[4]. Cette déclaration non seulement abroge pour leGau le concordat signé en 1925 entre le Vatican et laRépublique de Pologne, mais aussi empêche l'application du concordat du Reich, signé en 1933[16]. Enfin, il fait intégrer de force dans laHitlerjugend les membres allemands des organisations de jeunesse catholique[4].
De plus, conformément à une directive de Hitler, remettant en cause les compétences du ministre des cultes dans le Warthegau, il dispose de la possibilité de promulguer une réglementation spécifique à son Gau[17].
Enfin, il fait mettre en place des Églises chrétiennes séparées pour les fidèles allemands et les fidèles polonais, permettant la fermeture des églises polonaises, souvent transformées en dépôts de munitions sur ordre de Greiser en personne[18].
Dès sa prise de fonction, Greiser multiplie les vexations à l'encontre des Juifs de sonGau, non seulement ceux qui en sont originaires, mais aussi ceux qui y sont déportés.
Au milieu de l'année 1940, sa politique d'expulsion massive des Juifs originaires de sonGau vers leGouvernement général crée sur ce territoire une situation inextricable, nécessitant la mise en œuvre de projets plus ambitieux, comme leplan d'expulsion des Juifs d'Europe vers Madagascar[19] ; cependant, le projet de déportation ultra-marine ayant été abandonné[b],[20], il approuve la création d'un vasteghetto àŁódź[21].
À partir de 1940, Greiser initie le meurtre de masse des Juifs de sonGau ; en effet, à la faveur de l'action T4 contre les handicapés mentaux, il fait gazer les Juifs des petites communautés rurales de sonGau au printemps 1940[22].
Son zèle exterminateur est également visible dans son traitement des internés psychiatriques. En effet, dès le, les premiers malades sont exterminés dans descamions à gaz après la constitution d'un commando mis en place par Greiser etWilhelm Koppe, l'Höherer der SS und Polizeiführer duWarthegau[c],[22].Heinrich Himmler en outre délègue à Arthur Greiser une part de son autorité sur l'administration ducamp d'extermination de Chelmno[23].
En, dans une lettre à Himmler où il lui annonce la réussite prochaine de l'extermination (à Chelmno) des cent mille Juifs de sonGau, Arthur Greiser propose à Himmler de faire assassiner par le commando responsable de cette opération (et donc par les mêmes moyens, à savoir l'assassinat de masse par gazage) trente-cinq mille Polonais atteints de tuberculose ouverte. Himmler en accepte le principe en, mais revient sur sa décision en décembre de la même année[24].
Au cours de ladéroute allemande de, Greiser, tout en s'opposant à l'évacuation de la totalité de sonGau, prend la fuite le, en prétendant avoir reçu un ordre deHitler[25].
En effet, il ordonne l'évacuation des parties orientales de sonGau le, mais continue d'affirmer, en dépit du bon sens, que leGau serait défendu victorieusement. Toutefois, le, après avoir menti à Hitler sur la réalité de la progression soviétique, il fait déménager les services de son administration, réquisitionnant tous les camions disponibles[25].
L'annonce de cette fuite devant desunités soviétiques, encore éloignées de la ville, génère une critique en règle de son comportement, au sein même duNSDAP,Goebbels allant jusqu'à proposer qu'il soit cité à comparaître devant letribunal du peuple, qui l'aurait condamné à mort. Leministre de la Propagande doit affronter, dans cette circonstance, l'opposition de Hitler, qui a donné l'ordre auGauleiter de quitter Posen[26].
Cette fuite devant les unités soviétiques d'unGauleiter de longue date admiré de Goebbels accélère le discrédit dont souffrent lesGauleiter[26]. Défendu parBormann, il installe les services de sonGau àFrancfort-sur-l'Oder, adressant des rapports de situation à Himmler et Bormann, au moins jusqu'au[27].

Dans sa fuite, il se réfugie dans lesAlpes bavaroises. Capturé par les troupes américaines, il est hospitalisé àKarlsruhe, puis remis aux Polonais.
Il est condamné à mort par leTribunal national suprême de Pologne pour son implication dans la mort de dizaines de milliers de personnes lors de meurtres de masse et de ladéportation des Juifs et Polonais, la systématisation dutravail forcé et lepillage dupeuple polonais. Il tente de nombreux recours, en vain. Il est exécuté parpendaison commecriminel de guerre, dans la cour de la citadelle dePoznań le. Sa deuxième épouse Maria est décédée en 2007.
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