Sur le plan historique et culturel, Arthez-de-Béarn fait partie de laprovince duBéarn, qui fut également unÉtat et qui présente une unité historique et culturelle à laquelle s’oppose une diversité frappante de paysages au relief tourmenté[5].
Réseaux hydrographique et routier d'Arthez-de-Béarn.
La commune est drainée par laGeüle, l'Aubin, le Lech, le ruisseau de Clamondé, un bras de l'Aubin, un bras du Ruisseau l'Aubin, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 20 km de longueur totale[7],[8].
Le val de Leyre et du Clamondé est un site naturel remarquable géré par leconservatoire d'espaces naturels d'Aquitaine[20] depuis 2004. Situé en bordure du ruisseau du même nom, au cœur d'un paysage bocager, ce vallon regroupe des milieux humides de grande qualité abritant des espèces rares et protégées. Classé site prioritaire au niveau régional ce site renferme de véritables trésors écologiques.
Au, Arthez-de-Béarn est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[21].Elle est située hors unité urbaine[1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[1]. Cette aire, qui regroupe 227 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[22],[23].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,6 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (69,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (43,4 %), forêts (25,1 %), prairies (16,5 %), zones agricoles hétérogènes (9,7 %), zones urbanisées (3,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (2,1 %)[24]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Arthez-de-Béarn.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie[28]. 80,4 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (59 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national)[Carte 2]. Depuis le, en application de laloi ELAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 5],[29].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Selon la classification de 2018, la commune d'Arthez-de-Béarn est classée en zone 2, à savoir zone à potentiel radon faible mais sur lesquelles des facteurs géologiques particuliers peuvent faciliter le transfert du radon vers les bâtiments[30].
Son nombéarnais estArtés.Michel Grosclaude[33] indique que le toponymeArthez pourrait être formé du radical méditerranéenarte (« chêne vert » puis « broussailles »), et du suffixe collectif basque-etz. Il propose donc le sens « végétation de broussaille ».
Andreou désigne une ferme que le dictionnaire dePaul Raymond signale en 1863[25] sous le terme deTuron d’Andreu. Le même dictionnaire mentionne le hameauAriteigt.
Le toponymeArrac est mentionné en 1376[25] (montre militaire de Béarn[36]) ainsi que sous la formeArracq en 1863[25].
Aulet est une ferme déjà citée en 1385[25] (censier de Béarn[35]) sous le nom d'Aulher.
Le Bédat etBergoué sont des hameaux signalés en 1863 par le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque[25].
Bourdet désigne un écart d’Arthez, qui apparait sous la graphiele Turon de Bourdé dans le dictionnaire de 1863[25].
Cacareigt (voir plus basla houn de Cacareigt dans la sectionPatrimoine environnemental) était, en 1863[25], un hameau d’Arthez, tout commeCanarde[25].
Le toponymeCagnez apparaît sous les formesAucagnes (1683[25], réformation de Béarn[37]) etLe Cagnès (1777[25],terrier d'Arthez[38]).
Le toponymeCastetbieilh apparaît sous les formesCatetebiel etCastegbielh (respectivement[25] 1220 et 1372, titres de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[31]) etLo loc de Castet-bielh (1385[25], censier de Béarn[35]).
La ville se développa autour du couvent des Augustins. Arthez de Béarn était une place forte auMoyen Âge (on peut encore voir les traces des remparts, surplombés par la place de l'église). Le village faisait partie du réseau de fortifications du Béarn (voirGaston Fébus).
Les Guerres de Religion firent disparaître les églises de Notre-Dame et de la Trinité, le temple protestant lui-même n'est qu'un souvenir.
En 1385, Arthez dépendait du bailliage de Pau et la seigneurie appartenait à la maison deGramont[25]. La commune était le chef-lieu d'une notairie comprenant Arracq, Cagnez, Castetbieilh (qui dépendait de lacommanderie hospitalière de Caubin et Morlàas), Caubin, Marcerin,Mesplède, N'haux etUrdès[25].
La dernière héritière de cette baronnie seraDiane d'Andoins dite "Corisande", maîtresse et inspiratrice dans sa marche vers le trône d'Henri de Navarre, bientôtHenri IV.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[44]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[45].
Arthez-de-Béarn dispose de deux écoles primaires, l'une laïque et l'autre privée (école Saint-Joseph) et d'un collège (collège Corisande-d'Andoins[48]).
Une école de musique est également présente à Arthez ainsi qu'une école des jeunes sapeurs pompiers[49].
Les lavoirs de la houn de Caubin.Le réservoir de la houn de Caubin.La houn du Hau, le lavoir circulaireLe réservoir de la houn Grôsse.La façade et le robinet de la houn d'Arget.Le réservoir de la houn de Pau.
Si on considère la position topographique d'Arthez-de-Béarn, c'est certainement grâce à la présence de nombreuses sources sur ses hauteurs que le village a pu se développer dès le Moyen Âge. Jusque dans les années 1950 l'eau n'arrivait pas encore au robinet dans les maisons. Aujourd'hui ensablées, perdues sous les ronces et oubliées, qu'elles soient des fontaines aménagées par les anciens ou seulement des bonnes sources naturelles connues et utilisées, elles portent le même nom en béarnais (forme locale de l'occitan)la houn. Certaines sont assorties de lavoirs et/ou d'abreuvoirs ; elles pouvaient être abritées par des auvents en bois.
Il y a huit anciennes fontaines publiques aménagées (classées d'est en ouest) :
la houn de Caubin
Situé à côté de la chapelle de Caubin, tout le site est recouvert par les ronces, comprenant plusieurs bassins, lavoirs et abreuvoir. La citerne de captage de la source est un ouvrage qui fut réparé avec une petite voûte en béton armé, en partie brisée. Le réservoir est rempli de vase mais on peut apercevoir à l'intérieur un soubassement assez ancien fait avec la même pierre jaune que l'on retrouve sur le haut de murs de la chapelle, utilisée lors de sa première restauration après les guerres de Religion ;
la houn dou Hau (quartier Bergoué versant nord)
Avec un abreuvoir et un lavoir circulaire. La partie du lavoir est couverte par une dalle en béton de construction récente, circulaire avec des planches à laver en pierres de taille. La citerne de captage, voûte plein cintre, est un ouvrage de construction assez ancienne et traditionnelle soignée, de même type que la plupart des autres fontaines énumérées ici, c’est-à-dire, un soubassement, en vieilles pierres taillées, faisant office de réservoir, coiffé d'une voûte maçonnée entuilons assemblés au mortier de chaux. L'ouvrage est, la plupart du temps, encastré dans le talus d'une part, et d'autre part terminé par un pignon de façade en pierres avec le robinet public, au-dessus duquel se trouve une petite porte de visite du réservoir ;
la houn de Cacareigt (quartier Bergoué versant sud)
Elle possède des lavoirs, mais pas d'abreuvoir. Elle est située derrière la mairie, sur le chemin de ronde historique, totalement ensablée, de construction ancienne et traditionnelle soignée, avec une voûte en ogive surbaissée, seule la partie haute de la citerne émergeant encore du sol. Il en est de même pour les lavoirs situés de l'autre côté du chemin ;
la houn d'Arget
Elle ne présente ni lavoir ni abreuvoir. Elle est située derrière l'ancien temple (antérieurement couvent des Augustins), en contrebas du chemin de ronde, complètement perdue sous les ronces et envasée à hauteur du robinet. De construction fort ancienne et traditionnelle soignée, la voûte interne du réservoir est très particulière, en forme d'ogive lancéolée fortement accentuée, bombée en fer à cheval à la base et inversée au sommet. Les premiers vers d'un poème malicieux composé autrefois par une Arthézienne lors d'une "espérouquère" de quartier rappellent que :
« Cette fontaine s'appelle Arget, Elle est bordée de deux petits prés, Ils sont un peu ombrageux... » ;
la houn de Cantina
Elle ne possède pas de réservoir. La fontaine est publique, mais les lavoirs, que tout le monde utilisait librement, étaient situés de l'autre côté de la route, en contrebas, sur un terrain privé. La fontaine est toujours visible, située sur le bord de la départementale, dans la côte de Cantina, à l'entrée sud du village. Jusqu'au début des années 1970, en cas de coupure d'eau persistante, les Arthéziens venaient s'y approvisionner ;
la houn de Pau
Elle est située au quartier le Bourdalat, un peu à l'écart, entre le croisement de la route de Mesplède et le chemin du Canaillou. Elle possède un lavoir autrefois couvert par un auvent sommaire, mais pas d'abreuvoir. La citerne est de construction ancienne et traditionnelle soignée, avec une voûte en pyramide ;
Elle est située au quartier le Bourdalat derrière la gendarmerie. Elle est la plus ancienne de toutes les fontaines, répertoriée pour sa valeur historique. Lelivre terrier de 1777 mentionnela hon deus cagots et curieusement lecadastre napoléonien de 1814la fontaine du Cagot comme s'il n'en restait alors plus qu'un seul. Tout le site est ensablé, le sol étant aujourd'hui à raz le bord du double bassin primitif. Divisée aux deux tiers, un tiers, seul le plus grand, celui de gauche, subsiste. En face, la citerne de captage de la source a totalement été enfouie, seul le linteau de l'ouvrage est à peine visible. À côté, les bassins du lavoir, plus récents et autrefois couverts par un bel ouvrage de charpente traditionnelle, sont également enfouis, seule la planche à laver émergeant encore du sol. Cette fontaine est mentionnée en 1863[25], dans le dictionnaire topographique Béarn-Pays basque, sous la graphiela fontaine du Cagot. Leterriez d'Arthez[38] indique, quant à lui, en 1777[25],la hon deus Cagots.
Quelques sources naturelles d'usage populaire :
la houn de Coudole ;
la houn de Counte (quartier N'haux) ;
la houn de Guichot (à Canarde) ;
la houn de Lagourgue (à Baleix) ;
la houn dou Mount (haut de Puyet - abreuvoirs) ;
la houn dou Palouquè ;
la houn de Pérès (se jette dans un ruisseau nommé "Hasa dou Bascou") ;
la houn de Pénégre (principale source du Bourdet, affluent de l'Aubin dans la plaine de N'haux) ;
la houn de Peyroulet (fontaine naturelle) ;
la houn dous arrousès ;
la houn dou Roy.
Cette dernière doit son nom à une légende. Ce serait l'endroit où la garde du roi faisait s'abreuver les chevaux lors des parties de chasse. Un peu à l'écart du Cami-Salié originel (chemin du sel protohistorique), elle se situe à l'extrême sud d'Arthez-de-Béarn, sur une parcelle aujourd'hui du site du bassin d'écrêtage des crues de la Geüle. À noter que la source fut captée (ainsi que celle du Palouquè) dans les années 1950 pour la construction du premier réseau d'adduction d'eau courante à Arthez-de-Béarn. Depuis lors, l'eau arrive au robinet dans les habitations. Un ouvrier qui participa à la construction de l'ouvrage aujourd'hui démoli, affirmait que l'exsurgence y était si large et si abondante, que seule une petite partie fut réellement captée. En effet, le savoir populaire enseigne que la Geüle toute proche où se jette la source du roy, n'a jamais connu de sècheresse complète en aval de cet endroit. Une autre particularité vient de la dialectique locale ancestrale qui rapporte avec précisionla houn dou roy et non pasrey ce qui devrait être, pourtant, la traduction exacte du motroi.
Il existe également quatre anciens puits publics, tous condamnés, sur l'axe de la carrère :
le vieux puits du centre, sur la place de la Mairie, qui n'a jamais été vu en service ;
le puits du Bourdalat, à proximité de la porte des Augustins ;
le puits du Palais, au coin de la place des Ormeaux, fonctionnel jusque dans les années 1980.
le puits du Bergoué, en face la maison Lamigou sur le bord de la route (recouvert par le bitume).
La chapelle de Caubin, issue de lacommanderie de Caubin, arbore un chevet semi-circulaire, avec mur-fronton en vigie et un toit plat comme une passerelle. La chapelle est classée au titre desmonuments historiques[52]. Elle recèle un monument funéraire[53] présumé de Guilhem Arnaud (baron d'Andoins mort en 1301), classé à titre d'objet et datant du début duXIVe siècle.
Face à la chapelle de Caubin, on peut voir unoratoire, construit selon la méthode traditionnelle en galets du gave reliés par du mortier.
Roger Vandenberghe (1927-1952), sous-officier ayant servi notamment pendant laguerre d'Indochine ; il est confié à 8 ans à deux familles de paysans d'Arthez-en-Béarn, où il grandit jusqu'à son engagement dans la résistance;
Les armes d'Arthez-de-Béarn seblasonnent ainsi[54] :D'or au lion rampant de sinople, qui est d'Andoins ; au chef cousu du même à trois pals de gueules, qui est de Foix.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).