
Cet article adopte un point de vue régional ou culturel particulier et nécessite uneinternationalisation().
Pour un aperçu plus général, voirFilm d'art.
Unesalle de cinéma « art et essai » est une salle dont la programmation promeut lecinéma d'art et d'essai.
La situation est très contrastée selon les pays : ces salles font partie de réseaux organisés en Allemagne, Belgique, France, Hongrie, Italie, Suisse, etc. mais sont souvent très isolées ailleurs. Ces réseaux sont ensuite regroupés au niveau international dans laConfédération internationale des cinémas d'art et d'essai.
EnFrance, il s'agit en outre d'unlabel officiel de l'État qui est obtenu si la salle répond à certains critères spécifiques, ce qui lui permet ensuite d'obtenir unesubvention gérée par leministère de la Culture.
De manière générale, on parle indistinctement de « salle de cinéma d'art et essai » ou de « salle de cinéma d'art et d'essai ».

Les établissements de spectaclescinématographiques d’art et d’essai ont été définis et classés par le décretno 91-1131 du[1] et consolidé par le décretno 2002-568 du[2] duministère de la Culture (ces décrets ont été abrogés et intégrés dans le code du cinéma par le décretno 2014-794 du relatif à la partie réglementaire du code du cinéma et de l'image animée[3]).
La commission du cinéma d'art et essai[4] duCentre national du cinéma et de l'image animée (CNC) est présidée par un membre du CNC et est composée de : un vice-président ; deux membres de droit représentant l’État (ministères chargés respectivement de la Culture, de l'Économie et des Finances) ; neuf membres représentant la profession (exploitants desalles de cinéma,producteurs,distributeurs,réalisateurs d'œuvres cinématographiques) ; un membre représentant lacritique ou une personnalité qualifiée en matière d’œuvres cinématographiques de courte durée ; six personnalités qualifiées[5].
Les cinémas d'art et d'essai sont des salles de spectacles cinématographiques dont les programmes intègrent une proportion significative (variable en fonction de la taille de l'unité urbaine) d'œuvres cinématographiques présentant l'une au moins des caractéristiques suivantes[6] :
Peuvent être exceptionnellement comprises dans les programmes cinématographiques d'art et d'essai :
La recommandation des œuvres classées « art et essai » est établie par un collège de cent membres (réalisateurs, producteurs, distributeurs) votant individuellement[réf. souhaitée].
En1925 est créé à Paris,rue des Ursulines, un nouveau type desalle de cinéma pour la projection des films d’avant-garde : leStudio des Ursulines, précurseur des salles « art et essai ».
Le classement des salles « art et essai » est établi par le directeur général duCNC, sur avis des sept commissions régionales puis de la commission nationale (définie ci-dessus) qui assure l’harmonisation des propositions.
Il repose sur des critères extrêmement précis concernant la diversité de la programmation « art et essai » — proportion de séances de films différents recommandés par rapport aux séances totales, de 70 % pour des communes de plus de 100 000 habitants (dans desunités urbaines de plus de 200 000 habitants) à 15 % environ pour les communes rurales[7]. Sont pris en compte par un coefficient majorateur ou minorateur[8] : le contexte géographique et sociologique ; la politique d’animation ; l’environnement cinématographique ; le travail en réseau ; la politique de diffusion ducourt métrage…
Trois labels peuvent être attribués aux salles selon leur programmation[9] : « Jeune public », « Patrimoine et répertoire » et « Recherche et découverte ».
En 2019, 1 221 cinémas ont été classés « art et essai », soit 60 % des cinémas français, qui se répartissent ainsi sur le territoire :
| Paris | 39 |
| Banlieue Parisienne | 123 |
| Hauts-de-France | 46 |
| Normandie | 59 |
| Bretagne | 96 |
| Pays de la Loire | 86 |
| Centre-Val-de-Loire | 40 |
| Grand-Est | 64 |
| Bourgogne-Franche-Comté | 61 |
| Auvergne-Rhône-Alpes | 186 |
| Provence-Alpes-Côte d’Azur | 93 |
| Nouvelle-Aquitaine | 172 |
| Occitanie | 151 |
| Corse | 3 |
| Guyane | 1 |
| La Réunion | 1 |
| Total | 1 221 |
|---|
Parmi ces cinémas, 835 ont obtenu au moins un label (68,4 %), dont 267 les trois labels « Recherche et découverte », « Jeune public » et « Patrimoine et répertoire ».
Les commissions « art et essai » réexaminent tous les deux ans les demandes de classement de tous les cinémas[9]. Le classement « art et essai » permet aux établissements de bénéficier d'une subvention afin de mener à bien leur mission culturelle ; la liste des bénéficiaires fait l'objet d'une publication[11].
À la suite d'une réforme intervenue en 2017, le montant de l'enveloppe annuelle allouées aux cinémas qui bénéficient de ces subventions est passé de 15 à 16,5 millions d'euros[12].
La plupart des cinémas qui obtiennent le classement art et essai sont regroupés au sein de l'Association française des cinémas d'art et d'essai (AFCAE), créée en1955 par des directeurs de salles et des critiques, et qui a obtenu un statut officiel en1959 grâce auministre de la Culture. Comptant à ses débuts cinq salles adhérentes, elle regroupait 1 065 établissements classés « art et essai » en 2006. Près de vingt associationsdépartementales etrégionales en font également partie.
L'AFCAE participe également à un mouvement international, laConfédération internationale des cinémas d'art et d'essai (CICAE), qui fédère trois mille « écrans ».
Le réseau des salles de proximité et « art et essai » entend contribuer à préserver unlien social dans les zones insuffisamment desservies par le cinéma commercial et assurer la pluralité de la diffusion considérée comme indispensable à la pluralité de lacréation. Le fil conducteur des défenseurs du cinéma d'art et d'essai est la défense du cinéma en tant qu'expression artistique singulière, dans un esprit d'indépendance par rapport aux lois dumarché.