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Art Blakey est avecKenny Clarke etMax Roach un des inventeurs du style de batteriebebop moderne, et fut l'un des piliers du genrehard bop. Lui et son groupe,The Jazz Messengers, continuent aujourd'hui encore d'avoir une grande influence sur le jazz, non seulement de par le style puissant,bluesy etfunky du batteur, mais également pour avoir « lancé » de nombreux jeunes futurs grands noms du jazz, plusieurs décennies durant.
Art Blakey[1] est né à Pittsburgh[2] d'une famille modeste et très croyante, on ne sait presque rien de ses premières années. Blakey a appris à jouer du piano alors qu'il était adolescent et a joué au piano (et plus tard à la batterie) dans des clubs de jazz le soir tout en travaillant dans les aciéries le jour. Sa carrière de musicien commence à16 ans aux environs de 1935. Il aurait commencé par jouer du piano au Democratic Club avant de se consacrer à la batterie au début des années 1930 pour éviter de se trouver en concurrence avec un autre pianiste,Erroll Garner.
En 1937, ayant fait la connaissance deChick Webb, batteur de talent et leader d'une formation, Art Blakey suivra celle-ci en tournée comme simple homme à tout faire. En 1938, il retourne à Pittsburgh pour tenter de monter sa propre formation.
À partir de 1939, Art Blakey joue dans les orchestres deMary Lou Williams[3],Fletcher Henderson, etBilly Eckstine. Il se convertit à l'Islamahmadiyya durant un long séjour enAfrique de l'Ouest, à la fin desannées 1940 et prend le nom d'Abdullah Ibn Buhaina (d'où son surnom « Bu »). Cette visite africaine est toutefois sujette à polémique, certains affirmant que Blakey n'a jamais été absent des États-Unis aussi longtemps.
En 1954, le nomJazz Messengers est employé pour la première fois pour désigner lequintet, désormais composé de Blakey, Silver,Hank Mobley,Kenny Dorham etDoug Watkins. En1956, ils enregistrent un album éponyme pour le labelColumbia. Silver ayant quitté le groupe, celui-ci devient ensuite Art Blakey and theJazz Messengers, un nom qu'il gardera jusqu'à la mort du batteur.
L'orchestre traversera de nombreux changements de composition, deux d'entre eux parmi les plus célèbres comprenantWayne Shorter au saxophone tenor. Sans oublier la collaboration du trompettiste Lee Morgan en 1958 sur l'albumMoanin, ainsi que surA night in Tunisia. D'abord au sein d'un quintet de1959 à1961, puis d'unsextet, de1961 à1964 qui comprend également letrombonisteCurtis Fuller. Pendant ses engagements au sein desJazz Messengers, Shorter joue le rôle de directeur musical du groupe, et certaines de ses compositions, telles queLester Left Town, resteront des éléments essentiels du répertoire des Messengers. Parmi les autres musiciens ayant laissé une marque durable sur lesJazz Messengers, on trouve notammentBobby Timmons, compositeur deDat Dere etMoanin',Benny Golson, compositeur deAlong Came Betty etAre You Real, et, plus tard, Bobby Watson. Sous l'influence de Wayne Shorter, le groupe s'aventure dans lefree jazz desannées 1960, enregistrant des faces qui portent la marque évidente de l'influence des albums deJohn Coltrane sur le labelImpulse!, comme surFree for All (1964).
Au cours de sa carrière, Art Blakey a enregistré des dizaines d'albums, modifiant sans cesse la composition desJazz Messengers pour intégrer de jeunes et prometteurs musiciens. Après avoir éprouvé quelques difficultés à traverser la mode dujazz fusion dans lesannées 1970, le groupe fut à nouveau rajeuni grâce à l'avènement au début desannées 1980 d'un jazz « néotraditionnaliste », incarné notamment par le trompettisteWynton Marsalis, qui fut un temps directeur musical du groupe. Art Blakey persévéra dans cette veine après le départ de Marsalis, donnant leur chance à de nombreux « jeunes lions » commeTerence Blanchard,Donald Harrison etKenny Garrett.
Après avoir mis fin aux tournées desJazz Messengers à la fin desannées 1980, Art Blakey mourut àNew York en1990, laissant derrière lui l'un des héritages les plus riches de l'histoire du Jazz. Ayant notamment contribué à propulser au premier plan labatterie, à l'origine instrument purement accompagnateur, pour en faire un instrumentsoliste et directeur, il exerce aujourd'hui encore une grande influence sur les nouvelles générations de « hard-boppers ». Il a également joui, durant toute sa carrière, d'une immense popularité enFrance, apparaissant notamment avec lesJazz Messengers dans le film deRoger VadimLes Liaisons dangereuses 1960 en1959.