L'orgueil (superbia en latin) est une opinion très avantageuse, le plus souvent exagérée, qu'on a de sa valeur personnelle (à ne pas confondre avec l'égocentrisme) mais aux dépens de la considération due àautrui, à la différence de lafierté[n 1] qui n'a nul besoin de se mesurer à l'autre ni de le rabaisser.
Ainsi une personne arrogante peut se considérer comme étantau-dessus oumeilleur que les autres[1], et peut ne pas tenir compte de leursopinions ousentiment. Caractéristique de la sociétémoderne[2], l'arrogance[3] se reflète comme une qualité interpersonnelle combinée à undésir puissant et presque incontrôlable dedominer ou decontrôler les autres[1].
C'est un manque ou une absence d'humilité, selon le philosopheThéophraste, le mépris detout, sauf de soi-même[4].
Dans lechristianisme il désigne unpéché capital, celui qui donne le sentiment d'être plus important et plus méritant que les autres, de ne rien devoir à personne, ce qui se traduit par un mépris pour les autres et le reste de la création et un rejet de la révélation et de la miséricorde divines. Pour la théologie chrétienne, c'est l'attribution à ses propres mérites de qualités ou de comportements qui sont des dons de Dieu (intelligence, vertus, etc.).
À l'inverse, l'orgueil peut également être perçu par d'autres référentiels culturels ou civilisationnels comme une vertu ou un idéal. À cet égard, on peut citer le code dubushido, qui sous-tend l'organisation duJapon féodal particulièrement durant l'ère Edo, et qui exalte « L'orgueil qui doit être sorti de son fourreau, comme une bonne lame, pour qu'elle ne rouille pas » (Hagakure,Jōchō Yamamoto). Quant àLa Rochefoucauld, dans sesMaximes et réflexions (285), il considère que lamagnanimité est le "bons sens de l'orgueil". Enfin, enEurope, lapériode romantique voit une forme de fascination artistique et littéraire pour l'orgueil et la révolte qu'il peut entraîner, comme le noteAlbert Camus dans ses analyses (dansL'Homme révolténotamment).
SelonArthur Schopenhauer,« l’orgueil est la conviction déjà fermement acquise de notre propre haute valeur sous tous les rapports ; lavanité, au contraire, est le désir de faire naître cette conviction chez les autres et, d’ordinaire, avec le secret espoir de pouvoir par la suite nous l’approprier aussi. Ainsi l’orgueil est la haute estime de soi-même, procédant de l’intérieur, donc directe ; la vanité, au contraire, est la tendance à l’acquérir du dehors, donc indirectement. C’est pourquoi la vanité rend causeur ; l’orgueil, taciturne. Mais le vaniteux devrait savoir que la haute opinion d’autrui, à laquelle il aspire, s’obtient beaucoup plus vite et plus sûrement en gardant un silence continu qu’en parlant, quand on aurait les plus belles choses du monde à dire »[5].
Selon Dominic Moser, l’orgueil est une manière de se satisfaire de soi-même et se mettre dans une position morale plus élevée que celle que l'on a vraiment par rapport à celle que nous avons réellement. Lavanité est davantage un besoin de recevoir de lareconnaissance afin d'être rassuré dans la nature intime de notre être ouégo au moyen de flatteries et compliments provenant d'autre personnes. « Après avoir un certain état d'éveil au cours de la vie, il est difficile de se débarrasser de son propre orgueil et ne pas se glorifier de l'illusion de l'orgueil et de la vanité que les gens ont à notre égard.»[6]
L'orgueil est considéré comme unpéché dans le christianisme.
Dans la premièreBéatitude, l'évangéliste Matthieu rapporte les paroles du Christ : « Heureux les pauvres en esprit : le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5, 3). Dans son évangile, Matthieu rapporte souvent les paroles de Jésus qui reproche auxPharisiens leur orgueil et leur suffisance qui les rend sourds à la révélation de Dieu contenue dans la Bonne Nouvelle[7].
Devant la croix duChrist, expression extrême de son don de soi, il n'y a personne qui puisse s'enorgueillir lui-même, de sa propre justice faite par lui pour lui ! Saint Paul, faisant écho à Jérémie, explicite cette pensée en écrivant : « Celui qui veut s'enorgueillir, qu'il mette son orgueil dans le Seigneur » (1 Co 1, 31 = Jr 9, 22sq) ; ou bien : « Mais pour moi, que la croix de notre Seigneur Jésus Christ reste mon seul orgueil. Par elle, le monde est à jamais crucifié pour moi, et moi pour le monde » (Ga 6, 14)[8].
Dans lelight novel Blood Vampire Aesma's Pride, Aesma est le fils du roi d'Eterna. Enfant, Aesma représente l'orgueil et incarne un "démon" dans la secte des Ophites.
Dans la sérieHazbin Hotel créée parVivienne Medrano, le père de l'Héroïne, Lucifer, est la représentation de l'orgueil.
↑L'orgueil est l'envers de la médaille de lafierté. L'un n'étant pas possible sans l'autre, on[Qui ?] dit que l'orgueil émerge lorsque les circonstances n'emmènent pas l'individu fier où il veut.