Pour les articles homonymes, voirArques.
| l'Arques | |
La vallée de l'Arques, tableau deFrits Thaulow. | |
Le bassin-versant de l'Arques et de ses affluents. | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 6 km |
| Bassin | 1 050 km2 |
| Bassin collecteur | l'Arques |
| Débit moyen | 10,2 m3/s (Dieppe (exutoire)) |
| Régime | pluvialocéanique |
| Cours | |
| Origine | confluence de l'Eaulne, laBéthune et laVarenne |
| · Localisation | entreArques-la-Bataille etMartin-Église |
| · Altitude | 4 m |
| · Coordonnées | 49° 53′ 31″ N, 1° 07′ 50″ E |
| Embouchure | laManche |
| · Localisation | port deDieppe |
| · Altitude | 0 m |
| · Coordonnées | 49° 56′ 10″ N, 1° 05′ 01″ E |
| Géographie | |
| Pays traversés | |
| Département | Seine-Maritime |
| Régions traversées | Normandie |
| Principales localités | Dieppe |
| Sources :SANDRE:« G2--0200 »,Géoportail,OpenStreetMap | |
| modifier | |
L'Arques est unfleuve côtier du nord de la France se jetant dans laManche àDieppe ; son cours réduit de 6 km est entièrement sis enNormandie dans le département de laSeine-Maritime. L’Arques présente la particularité d’être l’exutoire de trois rivières drainant la partie orientale duPays de Caux et le nord duPays de Bray, étant ainsi à la tête d’un réseau hydrographique dendritique très caractéristique, dont le bassin versant, peu peuplé à l'exception de la région dieppoise, dépasse les 1 000 km2 de superficie.
Le nom du cours d'eau fut donné, à une date indéterminée duMoyen Âge, en référence à un pont à trois arches l'enjambant : le motarque est la formenormanno-picarde équivalente au français arche[1].
Le cours de l’Arques commence sur le territoire de la commune d’Arques-la-Bataille avec la confluence de trois rivières - l'Eaulne (46 km), laBéthune (61 km) et laVarenne (40 km) – nées dans le pays de Bray. Le fleuve prend alors une direction nord-ouest longeant la zone industrielle deRouxmesnil-Bouteilles, puis, canalisé, pénètre dans l'espace portuaire de Dieppe, suit parallèlement le bassin de Paris avant de se jeter dans le bassin du Canada[2]. Il faut cependant noter que pour leservice d'administration nationale des données et référentiels sur l’eau (SANDRE), l'Arques est un fleuve côtier, long de 67 km, incluant le cours de la Béthune[3]. Les cartes de géographie, tout comme les populations locales, ne reconnaissent pas cette démarche.
« Véritable manche d’un trident formé par l’Eaulne, la Béthune et la Varenne » comme le rappelle Pierre-Jean Thumerelle[4], l’Arques bénéficie d’unbassin versant de 1 050 km2 qui lui procure un débit annuel moyen de 10,2 m3/s à son exutoire (données de l’Association régionale de l’environnement en Haute-Normandie ouAREHN)[5]. Avec cette superficie, ses 153 km de cours d'eau cumulés (un linéaire total de 305 km si l'on tient compte des sous-affluents), le bassin de l'Arques représente le plus important système hydrographique du littoral de la Manche entre les estuaires de laSeine et de laSomme et supporte une population de 75 000 habitants (soit une densité de 71, bien inférieure à celle du département de Seine-Maritime qui est de 198)[5].
Dans le cadre d’unrégimepluvialocéanique, le débit connaît des variations annuelles limitées mais le cours d’eau peut exceptionnellement, après de violentespluies orageuses, sortir de son lit et provoquer desinondations.

L’histoire de l'Arques est tout aussi récente que sa géographie et ne remonte qu’auXIe siècle. En effet, jusqu’à cette date, l'Eaulne, la Béthune et la Varenne, se réunissaient sur le territoire de l’actuelle ville d’Arques-la-Bataille pour former un largeestuaire. Ce dernier était fréquenté par des pêcheurs locaux ou des marins de passage qui y trouvaient un mouillage sûr[6].
Formé sur le modèle des estuaires picards d’unpoulier (partie de la côte d'un estuaire qui tend à avancer en une pointe degalets plus ou moins recourbée, sous l'effet de l'accumulation par lescourants littoraux) et d’unmusoir (partie de la côte d'un estuaire qui tend à être rongée à biseau par l'érosion marine[7], l’embouchure commença à se combler, une flèche littorale (le poulier) constituée de galets barrant l’extrémité de la vallée. C’est sur cette avancée que les Normands, présents en ces lieux depuis le début duXe siècle, décidèrent de fonder un port qu’ils nommèrent Dieppe en référence à cet estuaire (deep signifiant profond en anglo-saxon[8])[9]. Sur les terres humides bordant l’estuaire encadré de coteaux hauts d’une centaine de mètres, desmarais salants furent exploités durant le Moyen Âge et alimentaient en sel presque toute la Normandie auXIIIe siècle.
La vallée de l'Arques vit se dérouler, en septembre1589, labataille d'Arques durant laquelleHenri IV défit les troupes de laLigue commandées parCharles de Mayenne au pied duchâteau éponyme[10].

L’Arques coule au milieu d’une vallée fortement urbanisée et industrialisée mais les paysages de la première partie de son cours sont encore ceux de prairies consacrées à l’élevage et de nombreuxétangs.
En dépit de conditionsa priori peu favorables, le fleuve possède uneichtyofaune assez riche caractérisée par la présence de poissons migrateurs tels que latruite de mer (deuxième cours d’eau de Haute-Normandie après laBresle pour leur nombre) et lesaumon ; on peut également y rencontrer d’autres espèces comme l’anguille et latruite fario[11]. Une Association pour la pêche et la protection du milieu aquatique ou AAPMA, laGaule Arquoise fondée en1938, propose des parcours depêche dans la vallée[12]. L’Arques est aussi marquée par la présence de quelques indésirables ; la prolifération derats musqués et deragondins compromet en effet la stabilité des berges et met en péril certains ouvrages de protection. Des campagnes de piégeage sont organisées pour réguler le nombre de ces animaux occasionnant de graves dégâts[11].
La qualité de l’eau de l’Arques est loin d’être satisfaisante, tout particulièrement dans la dernière partie de son cours. Le fleuve, drain des trois rivières qui le forment, victime, dès Arques-la-Bataille, d’une pollution agricole diffuse (produits phytosanitaires,engrais), reçoit ensuite les effluents industriels des usinesNestlé (toutefois équipée d’une station d’épuration spécifique) et Saipol-Comexol ainsi que les eaux pluviales de l’agglomération dieppoise dont certaines contiennent deshydrocarbures, des métaux lourds et des matières organiques. Même si la qualité écologique de l’Arques s’est améliorée depuis1996, les études récentes montrent la persistance d’unepollution chronique issue de rejets directs d’eaux usées domestiques[13].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Sur les autres projets Wikimedia :
Les coordonnées de cet article : |
Cours d'eau principaux desbassins versants Seine-Normandie | |
|---|---|
| Vallées d'Oise | |
| Vallées de Marne | |
| Seine amont | |
| Rivières d’Île de France | |
| Seine aval | |
| Bocages normands | |