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Arnold Toynbee

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Arnold Toynbee
Arnold Toynbee en 1967.
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 86 ans)
YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Père
Harry Valpy Toynbee(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Sarah Edith Marshall(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Conjoints
Veronica Marjorie Toynbee(d)
Rosalind Murray(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Antony Harry Robert Toynbee(d)
Philip Toynbee(en)
Lawrence Toynbee(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Autres informations
A travaillé pour
Membre de
Distinctions
Œuvres principales
Étude de l'histoire(d)Voir et modifier les données sur Wikidata

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Arnold Joseph Toynbee, né le et mort le, est unhistorienbritannique.

Son analyse en douze volumes de l'essor et de la chute des civilisations,Étude de l'histoire (A Study of History), parue entre 1934 et 1961, est une synthèse de l'histoire mondiale, une « métahistoire » basée sur les rythmes universels de la croissance, de l'épanouissement et du déclin.

Toynbee a produit une théorie générale de l'histoire et de la civilisation. L'histoire comparée est son domaine de prédilection. La question se pose de savoir si Toynbee doit être rangé dans la catégorie des historiens ou des sociologues. Selon Robert Bierstedt, la question « n'est pas de savoir siA Study of History appartient à l'histoire ou à la sociologie mais seulement de savoir si c'est une bonne sociologie ou une mauvaise sociologie »[1]. Interrogé à ce sujet par Matthew Melko dans les années 1960, Toynbee se définissait lui-même comme un sociologue[2].

Biographie

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Fils d'Harry Toynbee et frère deJocelyn Toynbee, Arnold Joseph Toynbee était le neveu d'un grand historien de l'économie, Arnold Toynbee, avec lequel il est parfois confondu. Né àLondres, Arnold junior a fait ses études auWinchester College et auBalliol College. Il y a commencé sa carrière d'enseignant en 1912, qu'il a ensuite poursuivi à l'université de Londres, à laLondon School of Economics, et à l'Institut royal des affaires internationales (RIIA) à Chatham House. Il a été directeur des études au RIIA (1925-1955) et professeur de recherche d'histoire internationale à l'université de Londres.

Il a travaillé auBritish Foreign Office pendant laPremière Guerre mondiale, et fut délégué à la Conférence de la paix de Paris en 1919. Avec son assistante de recherche, Veronica M. Boulter, qui fut aussi sa seconde femme, il était coéditeur du rapport annuel du RIIARevue des affaires internationales. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il a à nouveau travaillé auForeign Office et a participé aux pourparlers de paix après la guerre.

Il a été marié une première fois avecRosalind Murray (en), fille deGilbert Murray ; ils ont eu trois fils, dont Lawrence etPhilip Toynbee (en). Puis il a divorcé et s'est marié avec Veronica Boulter en 1946.

Idées et approche de l'histoire

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L'œuvre de réflexion de Toynbee sur la genèse des civilisations est inclassable. Son approche peut être comparée à celle deOswald Spengler dansLe Déclin de l'Occident. Il n'adhère pas cependant à lathéorie déterministe de Spengler selon laquelle les civilisations croissent et meurent selon un cycle naturel.

Toynbee présente l'histoire comme l'essor et la chute des civilisations plutôt que comme l'histoire d'État-nations ou degroupes ethniques. Il identifie les civilisations sur des critères culturels plutôt que nationaux. Ainsi, la « civilisation occidentale », qui comprend toutes les nations qui ont existé enEurope occidentale depuis la chute de l'Empire romain, est traitée comme un tout, et distinguée à la fois de la « civilisation orthodoxe » deRussie et desBalkans comme de lacivilisation gréco-romaine qui a précédé.

Une fois que les civilisations sont délimitées, Toynbee présente l'histoire de chacune d'entre elles en termes de défis et de réponses. Les civilisations surgissent en réponse à certains défis d'une extrême difficulté et alors que les « minorités créatrices » conçoivent des solutions pour réorienter la société entière.Défis et réponses peuvent être physiques. Ce fut, par exemple, le cas lorsque lesSumériens exploitèrent les marais insalubres du sud de l'Irak en organisant au Néolithique les habitants dans une société capable de mener à bout des projets d'irrigation de grande ampleur.Ils peuvent être sociaux, lorsque par exemple l'église catholique a résolu le chaos de l'Europe post-romaine en enrôlant les nouveaux royaumes germaniques dans une communauté religieuse unique. Quand une civilisation arrive à relever des défis, elle croît. Sinon elle décline.

« Les civilisations meurent par suicide, non par meurtre. »

La minorité dominante ne peut construire l’imposant appareil de l’État universel sans imposer son autorité et exiger la soumission : son action est donc basée sur la force et la répression. En conséquence d’une civilisation qui a cessé de séduire pour contraindre se forment deux types de prolétariats : un prolétariat intérieur constitué des sujets de la minorité dominante et un prolétariat extérieur constitué des peuples primitifs ou barbares sur lesquels la civilisation exerce un attrait. Toynbee souligne également le rôle essentiel de la religion dans la séparation des prolétariats : le prolétariat intérieur crée une religion supérieure, ou Église universelle, tandis que le prolétariat extérieur manifeste son nationalisme par l’intermédiaire de religions dérivées ou de l’hérésie. En fait, face à l’action coercitive de la minorité dominante, l’Église universelle représente l’échappatoire du prolétariat intérieur quand le prolétariat extérieur répond par la violence. Il en résulte un affrontement prolongé opposant l’État universel aux bandes de guerriers barbares.

Toynbee avait une grande admiration pourIbn Khaldoun et en particulier pour leMuqaddima, préface de l'histoire universelle de Khaldoun. Il admirait aussi énormément le prophète Baha'i,Baha'Ullah, tout en mettant en garde les Baha'is, tout comme John Charles Taylor, des dangers d'un fonctionnement sous la forme d'une organisation et non pas à titre individuel (« each individual has to place the plaques ») conformément au message du Prophète[citation nécessaire].

La théorie des cycles, point commun entreSpengler et les auteurs traditionalistes commeJulius Evola, est formellement critiquée par Toynbee, qui lui reproche son aspect mécanique et néo-déterministe. Pourtant, « ruse de la raison » dans le langage deHegel, il apparaît que la théorie des cycles resurgit dans la réflexion mythologisante et spiritualiste de Toynbee, en particulier par son adhésion à une vision platonicienne de cette genèse. La présence englobante de la théorie traditionnelle duYin et duYáng renforce cette ruse de l'esprit. Toynbee se refuse de la même façon à un chiffrage chronologique des trois périodes de la genèse d'une civilisation. Voir dans l'histoire l'incarnation de rythmes dictés par des principes métaphysiques qui qualifient le temps avant de le quantifier le rapproche ainsi malgré tout de la vision mécanique et donc déterministe dont il cherche pourtant à se distancier car dès lors qu'on admet dans le raisonnement des principes à la source de la succession des événements, il en découle naturellement que ces mêmes événements soient déterminés et déterminables à l'avance, la précision chronologique étant réduite à un détail technique finalement (c'est la fondation même de la vision cyclique du temps partagée par les astrologues et que l'on retrouve effectivement chez Platon, minutieusement décrite dans le Timée : "Dieu résolut donc de faire une image mobile de l'éternité ; et par la disposition qu'il mit entre toutes les parties de l'univers, il fit de l'éternité qui repose dans l'unité cette image éternelle, mais divisible, que nous appelons le temps.").

Classification des civilisations selon Toynbee

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« La classification de Toynbee, très historique et faisant une large place aux grandes religions, agents de palingénésie, a pu être critiquée dans son esprit comme dans son détail, notamment quand elle aboutit à individualiser des civilisations "régionales" se réduisant à un peuple, mais elle fournit finalement une morphologie et une typologie méthodologique du phénomène des civilisations, et conduit à une rare vision de synthèse planétaire de la métamorphose des sociétés auxquelles beaucoup d'historiens rendent encore hommage. »

— RolandBreton,Géographie des civilisations, Paris, 2,, 127 p.(ISBN 978-2-13-043707-9,BNF 36652908),chap. 2317

Critiques

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Certains critiques[Qui ?] reprochent à Toynbee l'importance qu'il attribue à la religion par rapport aux autres aspects de la vie lorsqu'il brosse le portrait des grandes civilisations. À cet égard, le débat rejoint celui, plus actuel, sur la théorie deSamuel Huntington sur le "choc des civilisations".

L'approche idéologique de Toynbee a été critiquée parPieter Geyl : « les spéculations métaphysiques sont érigées au rang d'histoire ». Toynbee engagea un dialogue public publié en 1949 (et réédité en 1968) :L'Empreinte du passé : pouvons nous la déterminer ?.

Karl Popper dansMisère de l'historicisme(1944) dénonce la vision historiciste, la méthode "scientiste" que Toynbee utilise dansA Study of History.

Raymond Aron[3],Gilles Deleuze[4], entre autres, furent de ses lecteurs attentifs.

Représentations

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Il est généralement admis qu'Arnold J. est bien le Toynbee mentionné dans lestuiles de Toynbee (en)[réf. nécessaire].

Quelques-unes de ses idées sont représentées dansÀ l'ouest d'octobre, le recueil de nouvelles deRay Bradbury, plus particulièrement dans la nouvelleLe Convecteur Toynbee (The Toynbee convector, 1988), et dans un livre moins connu dont le titre estToynbee 22[Quoi ?].

Publications

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Essais
Publications posthumes
Contributions
  • [collectif] art. "Greece", inThe Balkans: A History of Bulgaria, Serbia, Greece, Rumania, Turkey, Oxford, Clarendon Press, 1915
  • (s/dir.)The Treatment of Armenians in the Ottoman Empire, 1915-1916: Documents Presented to Viscount Grey of Fallodon byViscount Bryce, Hodder & Stoughton and His Majesty's Stationery Office, 1916
  • "The Non-Arab Territories of the Ottoman Empire since the Armistice of the 30th October, 1918" inH. W. V. Temperley (s/dir.),A History of the Peace Conference of Paris, vol. VI, Oxford University Press/British Institute of International Affairs, 1924)
Préface, traduction, édition
  • Greek Civilization and Character: The Self-Revelation of Ancient Greek Society, Dent, 1924
  • Greek Historical Thought from Homer to the Age of Heraclius, with two pieces newly translated by Gilbert Murray, Dent, 1924
  • Albert Vann Fowler (s/dir.),War and Civilization, Selections from A Study of History, New York, Oxford University Press, 1950
  • Twelve Men of Action in Greco-Roman History, Boston, Beacon Press 1952 - extraits deThucydide,Xénophon,Plutarque etPolybe
  • Cities of Destiny, Thames & Hudson, 1967
  • Man's Concern with Death, Hodder & Stoughton, 1968
  • The Crucible of Christianity: Judaism, Hellenism and the Historical Background to the Christian Faith, Thames & Hudson 1969
  • Half the World: The History and Culture of China and Japan, Thames & Hudson, 1973

Références

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  1. (en) Robert Bierstedt, « Toynbee and sociology »,The British journal of sociology, vol.10, n°2,‎,p. 95-104(lire en ligne)
  2. (en) Colin Elman et Miriam Fendius Elman,Bridges and boundaries : Historians, Political Scientists, and the Study of International Relations, Cambridge, Massachusetts, MIT Press,, 430 p.(ISBN 978-0-262-55039-0), p68 (note n°95)
  3. Cf. sa préface àL'Histoire, Elsevier, 1978.
  4. Cf. par exemple le séminaire sur le Cinéma du 14 au 23/03/82 :« Le milieu lance un défi à l’homme... ».
  5. Note du bibliographe :Published on its own, but Toynbee writes that it was« originally written as an introduction to the Survey of International Affairs in 1920-1923, and was intended for publication as part of the same volume ».
  6. A Study of History en ligne.
  7. Conférences données à la Columbia University sur des chapitres inédits deA Study of History.
  8. "La pensée historique de Toynbee" par Jacques Madaule
  9. Note du bibliographe : "Conversations between Arnold Toynbee and his son, Philip … as they were recorded on tape."
  10. Avec l'Institute of Urban Environment of the School of Architecture de la Columbia University.

Voir aussi

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Bibliographie

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  • William H. McNeill,Arnold Toynbee : Une vie (1989)
  • Béatrice Poignonec,Arnold Toynbee : une interprétation de l'histoire (2011)

Article connexe

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Liens externes

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