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Armistice du 11 novembre 1918

49° 25′ 39″ N, 2° 54′ 23″ E
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
(Redirigé depuisArmistice de 1918)

Page d’aide sur l’homonymie

Voir aussi l'Armistice de Thessalonique, signé le, l'Armistice de Moudros, signé le, et l'Armistice de Villa Giusti, signé le.

Photo prise juste après la signature de l'Armistice avec au premier plan de gauche à droite l'amiral britannique George Hope, le général de division Maxime Weygand, l'amiral britannique Rosslyn Wemyss, le maréchal Foch et le capitaine de la Royal Navy Jack Marriott
Le versh 30 du matin[1], juste après la signature du traité, à la sortie du « wagon de l'Armistice » :de gauche à droite au premier plan, l'amiral britanniqueHope (en), legénéralWeygand, l’amiral britanniqueWemyss, lemaréchalFoch (avec une canne et un képi ), lecapitaine de la Royal NavyMarriott (en).

L'armistice de 1918, signé le àh 15[2],[3], met provisoirement fin aux combats de laPremière Guerre mondiale (1914-1918). Prévu pour durer36 jours, il est ensuite renouvelé. L'armistice reconnaîtde facto la victoire desAlliés et la défaite de l'Allemagne, mais il ne s'agit pas d'unecapitulation au sens propre[4].

Lecessez-le-feu est effectif à11 h[2],[3], entraînant dans l'ensemble de laFrance des volées de cloches et des sonneries declairons, et annonçant la fin d'une guerre qui a fait pour l'ensemble des belligérants plus de18,6 millions de morts, d'invalides et demutilés, dont8 millions de civils. Les représentants allemands et alliés se réunissent dans unwagon-restaurant aménagé provenant du train d'état-major dumaréchalFoch, dans laclairière de Rethondes, enforêt de Compiègne.

La guerre entre lesAlliés et leReich est terminée officiellement le avec letraité de Versailles[4].

Chronologie

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La fin des espoirs allemands

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Première page duRire rouge le (parAbel Faivre).

LaPremière Guerre mondiale avait officiellement débuté le par la déclaration de guerre de l'Autriche-Hongrie à laSerbie.

Signé le, letraité de Brest-Litovsk, conduisant à la reddition de laRussie, met fin aux combats sur lefront de l'Est et permet à l'armée allemande de concentrer de nombreuses unités sur lefront de l'Ouest .

Néanmoins l'échec des offensives allemandes en et obligent les forces allemandes à reculer avec de lourdes pertes, sur l'ensemble du front franco-belge. Le, àSpa, l'état-major allemand fait savoir à l'empereur que la guerre est perdue, mais niGuillaume II, ni les chefs militaires ne veulent assumer la responsabilité de la défaite.

Dans le même temps, une série d'offensives de l'Entente sur lesfronts d'Orient etd'Italie dont labataille décisive de Vittorio Veneto entraînent lacapitulation des alliés de l'Allemagne. Lesarmistices sur les fronts d'Orient créent une « énorme brèche » (Ludendorff) que l'Allemagne n'est pas en mesure de colmater.

Dans le même temps, sur le front belge, les Franco-Belges lancent une attaque versBruges et enfoncent le front allemand[5]. Bruges était libérée le.

L'agitation grandit dans les troupes allemandes et à l'arrière. Durant le mois d', les Allemands et leprésident américainWilson échangent des notes dans lesquelles ce dernier est chargé, dans la lignée de sesquatorze points proposés en dans un discours retentissant, de prendre en main le rétablissement de la paix. Une note deRobert Lansing promet une« égale association aux négociations de paix » si les Allemands déposent les armes. Ultérieurement, les juristes, notammentnazis, dénoncent latrahison de cette promesse lors dudiktat de Versailles[6].

Le,Erich Ludendorff etPaul von Hindenburg sont au quartier général de l'armée allemande àSpa, en vue de discuter de la situation sur le front ouest ; à18 h ils décident d'organiser l'armistice. Le diplomatePaul von Hintze avertit leKaiser Guillaume II, qui se trouve alors àKiel[7].

Le, Paul von Hintze serend à Spa. Guillaume II retourne àBerlin où il est rejoint par le chancelierGeorg von Hertling démissionné le jour même. Le soir, Paul von Hintze retourne à Berlin avec le major von dem Bussche, qui doit exposer la situation auReichstag[8].

Le, Erich Ludendorff envoie un télégramme au cabinet impérial :« Envoyer immédiatement un traité de paix. La troupe tient pour le moment, mais la percée peut se produire d'un instant à l'autre[9]. »

Le, Guillaume II nommeMax de Badechancelier du Reich, sans parvenir à enrayer la défaite : de nombreux marins et soldats refusent d'aller au combat, en particulier àKiel.

Le, àh du matin,Maurice Hacot, habitant d'Auchel et caporal affecté au centre radio-télégraphique de latour Eiffel reçoit unmessage morse émis de Spa enBelgique. Il s'agit de la demande d'armistice de l'État-major[10] allemand. Il transmet le message au colonelFerrié[11].

Arrivée de la délégation allemande

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La mission parlementaire allemande repart vers ses lignes le. Devant la voiture, arrêtée àFourmies, le capitaine allemandvon Helldorf.

Le,Matthias Erzberger[3], représentant du gouvernement allemand, part de Spa pour négocier l'armistice. Il atteint et traverse la ligne de front àLa Flamengrie (Aisne) sur la route d'Haudroy àLa Capelle. Il est accompagné d'un diplomate, le comtevon Oberndorff, d'un attaché militaire parlant couramment français, le généralvon Winterfeldt, d'un interprète, le capitainevon Helldorf, d'un sténographe et deux autres militaires, le capitaineVanselow et le capitaine d'état-majorGeyer[12],[4].

L'ensemble de la délégation allemande est dirigée vers la villa Pasques, àLa Capelle[13] pour préparer les négociations de l’armistice[14]. C'est le caporalPierre Sellier, originaire deBeaucourt (Territoire de Belfort) qui, ce jour-là, fut le premier clairon à sonner le premier cessez-le-feu[15],[13]. Sous la responsabilité ducommandant de Bourbon Busset, les six voitures traversent la zone dévastée du Nord de la France, s'arrêtent àHomblières pour se restaurer, puis vont vers lagare de Tergnier où les attend un train affrété qui les mène vers un lieu de rencontre jusque-là tenu secret, unefutaie de la forêt de Compiègne. Le site abrite deux petites voies ferrées parallèles, utilisées pour l’acheminement des pièces d’artillerie sur rail destinées au tir de longue portée sur les lignes allemandes et où ont été acheminés deux trains, letrain du maréchal Foch et le train aménagé pour la délégation allemande qui arrive sur place le àh 30 du matin. Commence alors pour les Allemands ce queMatthias Erzberger décrira plus tard dans ses mémoires comme un « véritable calvaire »[16].

Les négociations

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À10 h, les plénipotentiaires allemands sont reçus par lemaréchal Foch. L'ambiance est glaciale. Sans attendre, le maréchal interpelle les visiteurs :« Qu'est-ce qui amène ces Messieurs[12] ? »Erzberger lui demande quelles sont ses propositions.« Je ne suis autorisé à vous les faire connaître que si vous demandez un armistice. Demandez-vous un armistice ? » répond le maréchal[17].

Les Allemands se concertent avant de répondre par l'affirmative :« Nous le demandons. »[12]

Un texte est alors distribué aux parlementaires allemands, avec un délai de trois jours pour réfléchir[17].

Durant les trois jours, les Allemands n'ont en réalité que peu d'occasions de véritablement négocier. Ils doivent rapidement se plier aux conditions développées dans le texte qui leur a été soumis. Ce texte, qui fixe des conditions jugées humiliantes par les Allemands[18] (voirles principales clauses), avait été établi en dernier lieu par Foch, au titre de commandant suprême des forces alliées, après un mois de positions divergentes de Wilson,Clemenceau,Orlando etLloyd George.

Les négociations voulues parFriedrich Ebert ont surtout pour objectif de limiter les conditions de l'armistice imposées à l'Allemagne. En effet la nouvelleRépublique de Weimar souhaite garder suffisamment de moyens et de ressources techniques, humains ou militaires pour garantir l'intégrité et le maintien du régime politique allemand contrela révolution spartakiste. Les Allemands négocient par exemple le nombre de mitrailleuses que doit livrer le gouvernement allemand aux forces alliés. Après négociations, celui-ci passe de 30 000 mitrailleuses à 25 000 mitrailleuses, tout comme le nombre de camions qui passe de 10 000 à 5 000 après les négociations[19].

En parallèle, Erzberger tente de négocier une prolongation du délai, sans succès face à Foch[12].

Pendant ce temps, la situation politique évolue en Allemagne. Le, le prince de Bade conseille auKaiser d'abdiquer. Dans un premier temps, celui-ci refuse. Après avoir envisagé de prendre lui-même le commandement de l'armée, il est néanmoins contraint à l'abdication par ses généraux et part en exil auxPays-Bas. Afin d'éviter une prise de pouvoir par lesspartakistes, les socialistes modérés proclament la république et forment un gouvernement[17]. Cetévénement est un élément de pression supplémentaire vis-à-vis des délégués allemands réunis dans le wagon de Rethondes. Le lendemain, le nouveau chef du Gouvernement allemand,Friedrich Ebert, signe un pacte avec les dirigeants de son Armée et implore son représentant à Rethondes de clore sans tarder les négociations.

L'Armistice

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Première page duNew York Times le.

Le, àh 15 du matin,Erzberger emmène une dernière fois la délégation allemande dans le wagon français. Pendant près deh, les Allemands négocient en essayant d'obtenir des atténuations sur chacun des34 articles que compose le texte. Entreh 12 eth 20 du matin, l'armistice est signé avec une application sur le front fixée à11 h du matin[2], et ce pour une durée de36 jours qui sera renouvelée trois fois dans la mêmevoiture àTrèves (prolongation d'un mois le puis reconduction le et le pour une durée illimitée)[3],[20].

Dans les capitales européennes, c'est le soulagement. À Paris, un million de personnes descendent dans la rue pour célébrer l'armistice. Malgré la défaite, celui-ci est également fêté à Berlin par la population allemande, pour qui il signifie la fin des souffrances[17]. Dans ses mémoires,Erzberger écrit : « Toutes les gares étaient pleines de monde parce qu'on avait su que nous retournions en Allemagne. L'animation et la joie régnaient partout[16]. »

Le soir du,Georges Clemenceau confie avec lucidité augénéral Mordacq :« Nous avons gagné la guerre et non sans peine. Maintenant il va falloir gagner la paix, et ce sera peut-être encore plus difficile[21]. »

Le lendemain de l'armistice, après avoir félicité les négociateurs, lemaréchal von Hindenburg fait proclamer un dernier message à l'armée allemande dans lequel il évoque déjà à demi-mot la thèse du « coup de poignard » dans le dos qui aurait été porté à l'armée par les civils[12].

Au vu du déni de défaite en Allemagne qui devait alimenter la contestation nationaliste de larépublique de Weimar, un courant historiographique français, représenté en particulier par Guy Pédroncini[22], relayant la position du général Pétain, devait considérer que l'armistice du 11 novembre avait été prématuré[23].

À la suite de cet armistice est signé letraité de Versailles, le. Ce traité, dont les clauses furent très critiquées en Allemagne, sera une des causes de laSeconde Guerre mondiale.Matthias Erzberger sera assassiné par des nationalistes en 1921.

Tableau représentant la signature de l’armistice de 1918 dans le wagon-salon du maréchal Foch.De droite à gauche, legénéral Weygand[a], lemaréchal Foch (debout) et les amiraux britanniquesWemyss etHope (en) (assis), le ministre d’État allemandErzberger (en manteau sombre, de dos), lecapitaine de la Royal NavyMarriott (en) (debout en arrière-plan), leGeneralmajorWinterfeldt de laDeutsches Heer (avec le casque à pointe), le comteOberndorff des Affaires étrangères (en manteau clair un chapeau à la main) et leKapitän zur SeeVanselow de laKaiserliche Marine (tête nue en arrière-plan).

Le choix du lieu

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L'état-major souhaite un lieu isolé des regards capable d'accueillir deux trains : un pour les Alliés et l'autre pour les Allemands. L'ancien épi de tri désaffecté du Francport est redécouvert par hasard. Il convient parfaitement. Il est proche de la gare deRethondes[24], ce qui permet de ravitailler en eau les machines qui sont en permanence maintenues en chauffe, et il est assez éloigné pour permettre des discussions loin des regards. Les journalistes sont tenus volontairement à l'écart. Un chemin encaillebotis est installé entre les deux trains pour permettre les déplacements des plénipotentiaires. L'Armistice est signé dans le wagon-restaurant du train français. Ce dernier est ensuite transformé en musée. L'armistice du, cette fois-ci demandé par la France à l'Allemagne après labataille de France, fut signé par la volonté d'Hitler dans cette mêmevoiture historique placée exactement au même endroit qu'en 1918, selon le désir d'Hitler, montrant ainsi sonesprit de revanche envers la France, qui, selon lui, avait humilié l'Allemagne à la fin de laPremière Guerre mondiale. Hitler se venge ainsi dudiktat de Versailles. En 1940, le Führer le fait emmener à Berlin où il est évacué dans une ville voisine (Ohrdruf) lors de l'avancée des armées alliées. Il sera détruit par accident sur une voie de garage dans la gare de Crawinkel. Une reconstitution a été réalisée dans un wagon identique (le VR 2439) et est aujourd’hui présentée en forêt de Compiègne[25].

Participants

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Alliés

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Les militaires

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Le secrétariat du maréchal Foch

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Allemands

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Du côté allemand, le représentantplénipotentiaire est civil, assisté de conseillers militaires :

Le, àSpa,Erich Ludendorff demande au gouvernement allemand de solliciter un armistice en raison d'une situation militaire tous les jours plus préoccupante, pouvant aboutir à unecapitulation inconditionnelle. Il est démis de ses fonctions par l'empereurGuillaumeII le, ce renvoi étant le fruit de l'opposition du général à la demande duprésident américainWoodrow Wilson qui exige une capitulation militaire sans conditions. LeCommandement militaire suprême allemand (représenté par les deux grands chefs militaires, le maréchalvon Hindenburg et le généralissimeGroener), refusant également d'endosser la responsabilité de la défaite, passe la main au pouvoir civil (plus précisément au secrétaire d'État membre du parti du centre catholiqueMatthias Erzberger) pour signer l'armistice qui est en fait une capitulation ne disant pas son nom. Ce stratagème permet à l'armée allemande de ne pas se présenter comme vaincue devant la nation et à Ludendorff de forger laDolchstoßlegende (la « légende du coup de poignard [dans le dos] ») pour disculper les militaires[30].

Les principales clauses

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Sur les autres projets Wikimedia :

Dernière page de la convention d'armistice du.
L'Armée allemande repasse le Rhin à Coblence ().

La convention originale est consultable sur le site duService historique de la Défense en version numérisée[31].

Retour à Berlin des troupes allemandes après la signature de l'armistice.
  • A) Sur le front d'occident
    • I) Cessation des hostilités, sur terre et dans les airs, six heures après la signature de l'armistice.
    • II) Évacuation immédiate des pays envahis :Belgique,France,Luxembourg, ainsi que de l'Alsace-Moselle, réglée de manière à être réalisée dans un délai de quinze jours à dater de la signature de l'armistice. […]
    • IV) Abandon par les armées allemandes du matériel de guerre en bon état. […]
    • V) Évacuation des pays de la rive gauche du Rhin par les armées allemandes. Les pays de la rive gauche du Rhin seront administrés par les autorités locales, sous le contrôle des troupes d'occupation des Alliés et des États-Unis. […] [qui] assureront l'occupation de ces pays par des garnisons tenant les principaux points de passage du Rhin (Mayence,Coblence,Cologne) avec, en ces points, destêtes de pont de30 kilomètres de rayon. […]
    • VI) Dans tous les territoires évacués par l'ennemi, toute évacuation des habitants sera interdite ; il ne sera apporté aucun dommage ou préjudice à la personne ou à la propriété des habitants. Personne ne sera poursuivi pour délit de participation à des mesures de guerre antérieures à la signature de l'armistice. Il ne sera fait aucune destruction d'aucune sorte. […]
    • VII […] Il sera livré aux puissances associées : 5 000 machines montées et 150 000 wagons en bon état de roulement […] et 5 000 camions automobiles en bon état. […]
    • X) Rapatriement immédiat, sans réciprocité, dans des conditions de détail à régler, de tous lesprisonniers de guerre, y compris les prévenus et les condamnés, des Alliés et des États-Unis. […] Le rapatriement desprisonniers de guerre allemands sera réglé à la conclusion des préliminaires de paix.
  • B) Dispositions relatives aux frontières orientales de l'Allemagne.
  • C) Dans l'Afrique orientale.
    • XVII) Évacuation de toutes les forces allemandes opérant dans l'Afrique orientale dans un délai réglé par les Alliés. […]
  • F) Clauses navales.
  • G) Durée de l'armistice.
    • XXXIV) La durée de l'armistice est fixée à trente-six jours, avec faculté de prolongation.

Derniers morts au combat

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Le dernier jour de guerre fait près de 11 000 tués, blessés ou disparus sur le front ouest, soit plus que lors d'une opération majeure comme leJour J en 1944 (si ne sont comptabilisées que les pertes alliées). Certains soldats perdent la vie lors d'actions militaires décidées par des généraux informés de la signature de l'armistice[32]. Par exemple, le général Wright de la89e division américaine prend la décision d'attaquer le village deStenay afin que ses troupes puissent prendre un bain, ce qui engendre la perte de300 hommes[32].

Il n'existe pas de certitude précise sur le dernier soldat allemand tué, même si l'on parle de 4 000 soldats allemands morts ce jour. Certaines sources évoquent un lieutenant Tomas tué après l'heure de l'armistice fixé à onze heures, qui se serait approché des lignes américaines pour parlementer. Les Américains, non informés de l'heure exacte de la cessation des hostilités, auraient ouvert le feu et l'auraient tué[33],[34].

Le dernier soldat belge mort au combat est un sous-officier de24 ans,Marcel Toussaint Terfve, originaire deLiège[35]. Touché au bord ducanal de Terneuzen, près deGand, par une balle au poumon gauche à10 h 42, il meurt à10 h 45, soit15 minutes avant l'heure du cessez-le-feu[35].

À10 h 45 du matin également,Augustin Trébuchon est le dernier soldat français tué ;estafette de la9e compagnie du415e régiment de la163e division d'infanterie, il est tué d'une balle dans la tête alors qu'il porte un message à son capitaine[36].

Le dernier Britannique,George Edwin Ellison (en) est tué àh 30 alors qu'il fait une reconnaissance non loin deMons enBelgique. Le dernier soldat canadien estGeorge Lawrence Price, deux minutes avant l'armistice. Il est d'abord enterré àHavré avant d'être transféré àSaint-Symphorien (Belgique), au cimetière militaire. La pierre tombale d'Havré est exposée aumusée d’Histoire militaire de Mons.

Enfin l'AméricainHenry Gunther est généralement considéré comme le dernier soldat tué lors de la Première Guerre mondiale,60 secondes avant l'heure d'armistice, alors qu'il chargeait des troupes allemandes étonnées parce qu'elles savaient le cessez-le-feu imminent[32],[37].

La date de décès des morts français du est antidatée au par les autorités militaires[38]. Pour les autorités militaires, il est impossible ou trop honteux de mourir le jour de la victoire[36],[32].

Événements ultérieurs

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Hommages et commémorations

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Jour de l'Armistice, Paris.Aquarelle deFrank Boggs, 1918.

La commémoration du 11 novembre enFrance s'inscrit dans la continuité de l'érection de monuments à la mémoire des morts de laguerre franco-allemande de 1870 : 900 monuments, nés d'initiatives privées, apparaissent entre 1870 et 1914 et leur inauguration est l'occasion de fêtes civiques (remise de médailles aux vétérans, banquets de régiments) qui deviennent de véritablesfêtes de la Revanche à la suite de la défaite de 1870[39]. Ces fêtes mémorielles sontrépublicanisées avec la loi du sur la « conservation des tombes des militaires morts pendant la guerre de 1870-1871 » qui permet à l'État d'acheter les parcelles de cimetières ou d'exproprier les terrains où se trouvent ces tombes[40]. Les fêtes de la Revanche qui prennent de l'ampleur jusqu'à laGrande Guerre (et même pendant à travers la « Journée des orphelins de guerre », la « Journée des Poilus », la « Journée ducanon de 75 », la « Journée des régions dévastées », la « Journée franco-belge, etc.[41]) sont ainsi l'acte fondateur du 11 novembre en France[39]. Une première fête de lavictoire de la Marne en 1915[42] complétée en 1919 par l'anniversaire de laseconde victoire de la Marne àDormans[43] constituent aussi une préfiguration du 11 novembre.

Bleuet de France,.
La statue du maréchal Foch dans la clairière de Rethondes, clichéde 1940.
Le coquelicot (en anglais : lepoppy), symbole des soldats morts au combat, pour leCommonwealth.

En 1920 apparaît l'idée de rendre hommage aux soldats de la Grande Guerre morts pour la France mais non identifiés[44]. À la suite d'une loi votée à l'unanimité par le Parlement, la dépouille mortelle d'un soldat parmi plusieurs autres, choisi dans lacitadelle deVerdun, est placée, le, dans une chapelle ardente à l'Arc de triomphe[44]. Le le soldat est inhumé sous l'Arc de triomphe dans latombe du Soldat inconnu[44]. Ce n'est que trois ans plus tard, le, qu'est allumée, parAndré Maginot[44],ministre de la Guerre, laflamme qui ne s'éteint jamais[44], donnant au tombeau du Soldat inconnu une forte portée symbolique et politique.

Le est unjour férié en France (jour du Souvenir depuis la loi du)[44]. Une cérémonie est dès lors organisée dans chaque commune. Des citoyens, associations et hommes politiques marchent en procession derrière la fanfare de cuivres jusqu'aumonument aux morts. Une fois le cortège devant, se déroule un véritable cérémonial : discours du maire, dépôt de gerbes,appel nominatif des morts,sonnerie aux morts,minute de silence[45],[39]. Le, le président de la RépubliqueValéry Giscard d'Estaing, au nom de l'amitié franco-allemande, annonce la suppression de la fête nationale du au profit d'une « Journée de l'Europe » et le regroupement de la célébration de toutes les guerres, tous les morts et toutes les victoires, le. C'est à la demande du présidentFrançois Mitterrand que cette commémoration et ce jour férié seront rétablis, par la loi du[46]. Avec la mort du dernierpoilu françaisLazare Ponticelli en 2008 et dudernier vétéran de la Grande GuerreClaude Choules le, le président de la RépubliqueNicolas Sarkozy rend hommage, le, non plus uniquement aux combattants de la Première Guerre mondiale mais aux treize militaires français morts en Afghanistan, les derniers soldats en date « morts pour la France », à l'instar duMemorial Day américain. Il annonce le dépôt d'un projet de loi pour faire de cet anniversaire une journée « de commémoration de la Grande Guerre et de tous les morts pour la France », choix entériné par leParlement le[47]. Son successeurFrançois Hollande choisit la continuité mémorielle en honorant le la mémoire de tous les soldats décédés en opération[48].

Désormais, le rituel classique observé par le président de la République française qui porte en cette journée leBleuet de France à la boutonnière, est de déposer une gerbe tricolore devant la statue deGeorges Clemenceau, symbole de la victoire de laGrande Guerre, puis de remonter lesChamps-Élysées escorté par les cavaliers de laGarde républicaine, passer lestroupes en revue sur laplace Charles-de-Gaulle, puis se recueillir sur la tombe du Soldat inconnu sous l'Arc de triomphe[49]. La transformation du sens du est symptomatique à plusieurs égards. D'un côté, elle pourrait contribuer à relativiser, voire à trahir, la dette particulière de la nation française à l'égard desPoilus tombés sur leschamps de bataille, comme à ceux de laSeconde Guerre mondiale dont la commémoration du tend à être absorbée dans celle du.« D'un autre côté cependant, cette réforme mémorielle en dit long sur le sens originel de cette mémoire obligée qui a valeur paradigmatique. Tout se passe comme si toute mémoire combattante officielle devait se problématiser et se ritualiser dans la matrice des commémorations du 11 novembre[50] ». Cependant, cette commémoration voit à la fin duXXe siècle son caractère rassembleur et unitaire s'affaiblir en raison de la multiplication des commémorations et de la disparition progressive des témoins directs de la Grande Guerre[51].

LeRemembrance Day (également appeléVeterans Day ouPoppy Day) est la journée d'hommage annuelle observée dans les pays duCommonwealth pour commémorer les sacrifices de laPremière Guerre mondiale ainsi que d'autres guerres. La Belgique porte aussi le coquelicot lors des cérémonies de commémoration.

EnPologne, cette commémoration coïncide avec lafête nationale de l'indépendance. AuxÉtats-Unis, sa commémoration a été étendue à tous lesvétérans de guerre.

L'Allemagne ne pouvant commémorer ce jour de défaite, leVolksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge (Service pour l’entretien des sépultures militaires allemandes) fondé en 1919 propose en 1920 leVolkstrauertag (Jour national de deuil pour les soldats allemands morts à la guerre) dont la première cérémonie a lieu en 1926 et est fixée le deuxième dimanche avant lepremier dimanche de l'Avent.

Centenaire de l'armistice

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Plaque commémorative à Compiègne.

Les commémorations ducentenaire de l'armistice de 1918 ont lieu principalement au mois de novembre de l'année 2018, marquant ainsi les cent ans de la fin de laPremière Guerre mondiale.

En France, ce centenaire donne lieu à une série de manifestations culturelles. À Paris, de nombreux chefs d'État ou de gouvernement sont invités, à l'occasion d'une « rencontre pour la Paix ».

Article détaillé :centenaire de l'armistice de 1918.

Les autres armistices de la Première Guerre mondiale

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Le 15 décembre 1917, armistice entre la Russie et l'Allemagne.

Le est conclu l'armistice de Thessalonique entre lesAlliés et leroyaume de Bulgarie mettant fin au conflit sur le front d’Orient[4].

Le, c'est l'armistice de Moudros entre les Alliés et l'Empire ottoman allié de l'Allemagne[4].

Le est signé l'armistice de Villa Giusti (près dePadoue) entre leroyaume d'Italie et l'Autriche-Hongrie alliée de l'Allemagne (entrée en vigueur le 4 novembre)[4].

Article détaillé :Première Guerre mondiale – Derniers mouvements et armistices.

Honneur

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L'astéroïde(1464) Armisticia, découvert le, le jour du21e anniversaire de l'armistice de 1918, a été nommé en référence à cet armistice dans un espoir de paix alors que laSeconde Guerre mondiale avait débuté[52].

Notes et références

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Notes

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  1. Il est probable que le képi porté par le général Weygand est une représentationa posteriori de l’artiste car une photographie (voirsupra), prise à la descente du wagon, montre le général avec un calot ; et la coutume du militaire est de ne se déplacer qu'avec une seule coiffure légère (képi, calot, béret…) surtout en période de conflit où l'élégance n’est pas le souci premier et en tenant compte qu'un képi ne se range pas facilement sans dommage.

Références

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  1. (de) « Der Waffenstillstand im Wagen von Compiègne 1918 », sureisenbahn.tv(consulté le) — le document joint en allemand mentionneh 30 ; il s'agit probablement de l'heure allemande de l'époque..
  2. ab etc« Wagon de l'Armistice, Rethondes », sur le site cheminsdememoire.gouv.fr.
  3. abc etd« 11 novembre 1918 – Un armistice met fin à la Grande Guerre », sur le site Herodote.net, consulté le 18 janvier 2010.
  4. abcde etfjcpiot, « 11 novembre 1918 : la fin de la Grande Guerre, vraiment ? - Déjà-vu », surblog.franceinfo.fr,(consulté le)
  5. voir aussien:Battle of Courtrai (1918)
  6. Johann Chapoutot, « Les juristes nazis face au traité de Versailles (1919-1945) »,Relations internationales,no 149,‎,p. 73-88(lire en ligne)
  7. Foch et la bataille de 1918 d'André Laffargue, p. 334.
  8. Ludendorf, général Buat, Paris, 1958, p. 302.
  9. Meine Kriegserrinerungen de Ludendorff, Paris, 1910,p. 486.
  10. Lexique des règles typographiques en usage à l'Imprimerie nationale, Imprimerie nationale,, 196 p.(ISBN 978-2-7433-0482-9),p. 79 et 133
  11. La Voix du Nord du.
  12. abcd eteGérard Courtois,Le calvaire de Rethondes,Le Monde du,p. 32-33.
  13. a etbFrédéric Plancard,« Le clairon de l’Armistice », 8 novembre 2008, sur le site deL'Est républicain, estrepublicain.fr, consulté le 9 novembre 2009.
  14. Article de Benjamin Mériau,La Voix du Nord, 8 novembre 2009.
  15. Musée de l'Armée, « Clairon de l'Armistice du 11 novembre 1918 »
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Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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