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Arme biologique

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Symbole international du risque biologique.

Unearme biologique est unearme utilisant des organismes (germes pathogènes ou autres) destinés à affaiblir les armées ou les populations ennemies par la propagation de maladies pouvant être mortelles ou simplement incapacitantes. Leur potentiel de nuisance est tel qu'elles ont été classées dans lesarmes de destruction massive.

Les armes biologiques comprennent les armesbactériologiques et les armesvirologiques.

Historique

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Antiquité

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La première mention documentée sur l'usage d'une arme biologique date deauMoyen-Orient : lesHittites laissent volontairement dans leurs villages pillés des béliers contaminés par la bactérieFrancisella tularensis de latularémie[1].

EnChine, l'envoi de cadavres depestiférés dans les villes assiégées constitua sans doute aussi un des premiers exemples d'arme bactériologique, bien que personne ne sût à l'époque ce qu'était une bactérie[Quand ?].

Homère raconte dans l’Iliade et l’Odyssée que durant laguerre de Troie, l'extrémité des flèches et des lances était enduite de poison. Durant lapremière guerre sacrée, les Athéniens empoisonnèrent l'eau de la ville assiégée de Cirrha, près deDelphes, avec l'hellébore.

Le commandant romainManius Aquilius empoisonna lui aussi les puits d'eau des villes assiégées aux alentours de

Certains considèrent aussi l'utilisation de serpents venimeux contre les Romains parHannibal comme une arme biologique[réf. nécessaire].

Moyen Âge

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Au cours duMoyen Âge, en Europe occidentale, on faisait de même en contaminant les puits par des excréments. Les techniques depoliorcétique pouvaient intégrer le lancement, par-dessus les murs d'enceinte des villes assiégées, de barils contenant desexcréments ou descadavres enputréfaction dans le but de démoraliser l'ennemi ainsi que d'y propager des maladies[réf. nécessaire].

L'emploi de cette technique est illustrée par lesiège de Caffa (l'actuelleThéodosie enCrimée) en 1346. Cecomptoirgénois de lamer Noire était en effet assiégé par une armée ditetatare, dirigée par le généralKiptchäk khän Jambeg. Uneépidémie grave éclata durant l'été 1346 dans les rangs des assaillants, à la plus grande joie des défenseurs du port qui y virent leur salut. Mais le général tatare retourna cette situation à son avantage en décidant de catapulter derrière les murs de la ville les cadavres pestiférés de ses soldats, provoquant ainsi rapidement la mort de la plupart des assiégés. La célébrité de cet épisode vient du fait que les historiens pensent que ce sont les navires génois de retour de Caffa qui propagèrent une maladie qui décima près de la moitié des Européens à partir de 1347 : lapeste noire.

Révolution industrielle

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Chercheurs travaillant dans un laboratoire duUnited States Army Biological Warfare Laboratories (en),Fort Detrick, (Maryland) dans les années 1940.

À la fin duXIXe siècle, alors que laFrance pleure l'Alsace et la Moselle perdues, l'humoristeAlphonse Allais relance l'idée d'une guerre bactériologique : « au lieu de déclarer la guerre aux Allemands, on leur déclarera lapeste ou lecholéra ! ». Les premières recherches scientifiques sont engagées parLouis Pasteur qui, après avoir élaboré sa« théorie des germes », expérimenta la destruction des lapins par le microbe ducholéra des poules dans la propriété de laveuve Pommery en 1887. S'ensuivent des recherches militaires sur les armes chimiques et biologiques.

Les protagonistes de laGrande Guerre utilisent surtout lesgaz chimiques, l'arme biologique, pas encore au point, n'étant utilisée que de façon anecdotique contre le parc animalier. Il existe des preuves de l'utilisation des chevaux par les Allemands comme cobayes pour leurs armes biologiques etchimiques. Les agents déployés sur le territoire américain sont suspectés d'avoir infecté lamorve à des troupeaux entiers de bovins etéquidés destinés à partir pour la France. Des tactiques similaires sont utilisées par les Allemands contre les Russes, provoquant une détérioration de leur capacité à déplacer leur artillerie sur le front oriental[2], et par les Français contre les Allemands avec lamaladie du charbon et lamorve[3].

Les services vétérinaires des armées françaises et allemandes ont comptabilisé respectivement 60 000 et 30 000 cas de morve chez leurs chevaux durant la durée de la guerre sans qu'il soit possible de déterminer quelle est la part de l’origine naturelle et celle de l’origine volontaire.

On sait, en revanche, que les épidémies qui se déclarent à bord de navires de transport voguant vers les ports alliés obligent ceux-ci à faire demi-tour avec, entre autres, 1 500 chevaux malades vers le Portugal, ou 4 500 mulets vers l’Argentine[4].

Le programme de guerre biologique de l'Union soviétique était principalement basé sur le programme bactériologique préexistant de l'Empire russe, qui a commencé en 1885 avec la création de la première station bactériologique russe. L'Union soviétique a officiellement lancé son programme de guerre biologique en 1928, mais les preuves semblent conclure que le programme avait commencé officieusement au plus tard en 1924[5].

Le est signé leprotocole de Genève qui prohibe l'emploi à la guerre de gaz asphyxiants, toxiques ou similaires et de moyens bactériologiques. Cependant il n'interdit pas les recherches. Ainsi la France crée une« Commission de bactériologie » en 1921 pour établir une politique de guerre biologique. Le Royaume-Uni se dote d'une unité spéciale sur les armes biologiques, à Porton Down en 1940 : il réalise des tests sur l'île Gruinard, enÉcosse, qui est contaminée en 1942 par lamaladie du charbon (5 millions de tourteaux comprenant de l'anthrax furent produits) qui y persista les48 années suivantes. LesÉtats-Unis créent un centre de recherche en 1943 et dès l'année suivante, une installation d'essai sur site était opérationnelle. En Union soviétique, un programme d'armement biologique débute dès 1927. Il fournit toute une série d'agents pathogènes capables de provoquer latularémie, letyphus ou lafièvre Q mais qui ne seront pas utilisés pendant laSeconde Guerre mondiale.

Lors de l'expansion de l'empire japonais pendant laguerre sino-japonaise (1937-1945),Hirohito autorise par mandat impérial la création d'uneunité de recherche bactériologique qui pratiqua des expérimentations sur des milliers de cobayes humains. Ces armes furent employées àmaintes reprises enExtrême-Orient par l'armée impériale jusqu'à la fin de laSeconde Guerre mondiale notamment lors de labataille de Changde[6].

L'Allemagne nazie crée en 1943 un petit centre de recherche d'armement biologique àPosen, centre qui sera repris par les soviétiques en 1945. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, la faisabilité des armes biologiques est clairement établie.

Controverse durant la Guerre de Corée

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Lors de laguerre de Corée, dans une note datée du, le secrétaire d'État américain à la Défense, Robert Lovett, demanda auxchefs d'état-major interarmes (Joint Chiefs of Staff) de fournir des directives « pour l'emploi d'armes chimiques et bactériologiques »[7]. Selon laChine et laCorée du Nord, ces armes auraient été utilisées par les Américains sur une grande échelle dès le début de l'année 1952[8]. L'utilisation de l'arme biologique fut mise en cause, à tort, le lorsque le ministre des Affaires étrangères nord-coréen,Pak Hon-yong, accusa officiellement les Américains d’avoir répandu en Corée du Nord des « insectes-vecteurs » diffusant lapeste, lecholéra et « d’autres maladies ». Deux jours plus tard,Zhou Enlai porta la même accusation et, le 8 mars, il affirma qu’entre le et le des avions américains avaient répandu à soixante-huit reprises des insectes porteurs degermes pathogènes sur laMandchourie.

Le, le secrétaire d’État américain Dean Acheson sollicita officiellement leComité international de la Croix-Rouge (CICR) de mener une enquête dans les régions signalées par lesNord-Coréens et lesChinois. Le CICR présenta sa requête le même jour à la Corée du Nord et à la Chine, puis de nouveau le, le et le. Ses démarches ne reçurent jamais de réponse de la part des autorités chinoises et nord-coréennes[9]. Les États-Unis soumirent alors auConseil de sécurité des Nations unies un projet de résolution en vertu de laquelle leCICR serait invité à mener des investigations en Chine et en Corée du Nord. Malgré dix voix sur onze en faveur de la motion américaine, le projet de résolution ne put être adopté, l'URSS y mettant sonveto. Après une nouvelle initiative américaine à l’ONU, en, elle se déclara prête à retirer ses accusations, à condition que les États-Unis, de leur côté, renoncent à demander une investigation. Dès lors, il paraissait clair que les allégations de la Corée du Nord reposaient sur des preuves forgées de toutes pièces. Ce fut effectivement le cas. En effet, des documents soviétiques publiés en 1998 évoquent une mise en scène macabre organisée par les Nord-Coréens et leurs conseillers soviétiques. Ainsi, le 18 avril 1953, lelieutenant-général V. N. Razuvaev, ambassadeur soviétique en Corée du Nord, informaBeria, membre duPolitburo et chef de la Sécurité d'État, le futurKGB, qu’en février/, « en collaboration avec des conseillers soviétiques, un plan d’action avait été imaginé par le ministère de la Santé nord-coréen » et que, par la suite, les mesures suivantes furent prises : mise en quarantaine de régions qu’on prétendait infectées de la peste ; enfouissement de cadavres dans des fosses communes, puis révélation de ces charniers à la presse internationale ; envoi à Pékin de « matériel » en vue de son exhibition, avant l’arrivée prévue des deux commissions internationales[10] autorisées à l'examiner[11],[12].

Le, leKremlin chargea l’ambassadeur soviétique àPékin, V. N. Kuznetsov, de transmettre le message suivant àMao :« Le gouvernement soviétique et le Comité central du PCUS furent induits en erreur. La diffusion par la presse d’informations concernant l’utilisation par les Américains d’armes bactériologiques en Corée était basée sur des informations fallacieuses. Les accusations contre les Américains étaient fausses[13]. » Et, à l’intention du chargé d’affaires soviétique en Corée du Nord :« Nous recommandons que la question d’une guerre bactériologique […] ne soit plus abordée au sein d’organisations internationales et d’organes de l’ONU. […] Les ouvriers soviétiques impliqués dans la fabrication de la prétendue preuve d’un emploi d’armes bactériologiques seront sévèrement punis[13]. »

La thèse chinoise et nord-coréenne fut reprise en 1998 par deux historiens canadiens, Stephen Endicott et Edward Hagerman, professeurs à l'Université York (Toronto) et auteurs deThe United States and Biological Warfare. Secrets from the Early Cold War and Korea (Indiana University Press, Bloomington et Indianapolis, 1998), puis de nouveau dans un article publié dans la collectionManières de voir duMonde diplomatique (août-septembre 2003). Dans cet article, MM. Endicott et Hagerman disent s'être appuyés sur des archives américaines « dévoilées parcimonieusement » (cf. plus bas le commentaire du professeur Ed Regis) et sur des documents provenant des archives gouvernementales et militaires de Pékin[7]. Ils citent par ailleurs un extrait d’une lettre du envoyée à M. Endicott par M. John Burton, chef démissionnaire du département australien des Affaires étrangères en 1952 et membre de laInternational Scientific Commission ayant examiné le « matériel » bactériologique fourni par les Chinois (cf. plus haut le rapport de Razuvaev à Beria).« Je suis allé en Chine en 1952, écrit John Burton, pour évaluer les affirmations sur la guerre bactériologique. Sans détailler les preuves, je suis revenu convaincu que les officiels chinois croyaient que celles-ci étaient concluantes. À mon retour, Alan Watt, mon successeur comme chef du département australien des affaires étrangères, m'a informé que, à la lumière de mes déclarations, il avait cherché des réponses à Washington et qu'il avait été informé que les Américains avaient utilisé des armes biologiques en Corée, mais uniquement à titre expérimental »[7].

Les documents d'archives américains et les témoignages recueillis par les professeurs Endicott et Hagerman font état d'un programme complet d'armes biologiques : « bombes à plumes », porteuses de spores du charbon céréalier,aérosols provoquant l'infection des voies respiratoires, « insectes vecteurs » pouvant diffuser le choléra, la dysenterie, la typhoïde et le botulisme. Ces armes devaient être opérationnelles pour le, « avec des capacités […] susceptibles d’être mises en œuvre dès le mois de mars 1952 ».« Est-ce que les Américains se sont livrés en Corée à des expériences destinées à tester l’efficacité de ces armes ? » se demandent MM. Endicott et Hagerman. La réponse est positive, disent-ils, « selon des documents conservés dans les archives gouvernementales et militaires chinoises » et selon le rapport d’un expert canadien qui concluait que, « malgré quelques anomalies, les indices chinois étaient fiables. » MM. Endicott et Hagerman admettent cependant que « parmi les réfutations les mieux connues » des accusations chinoises et nord-coréennes figure « un rapport rédigé par trois savants canadiens à la demande du gouvernement américain[7]. » Dans un article paru le dans leNew York Times, Ed Regis, professeur à la Rutgers University et auteur deThe Biology of Doom: The History of America's Secret Germ Warfare Project (New York: Henry Holt and Company, 1999), souligne que, dans leurs travaux, Endicott et Hagerman reconnaissent implicitement que vingt années de recherches ne leur ont pas permis de découvrir un seul document d’archives américain qui prouverait une utilisation quelconque de l'arme bactériologique en Corée et en Chine. Ils acceptent les documents de circonstance fournis par les Chinois et les Nord-Coréens sans la moindre analyse quant à leur fiabilité, dit le professeur Regis, alors qu'on sait pertinemment que les Chinois et les Nord-Coréens récrivaient l’histoire dans un butpropagandiste, et qu’ils avaient les moyens, les motifs et l’occasion de forger des preuves. Par conséquent, conclut-il, l’allégation extrêmement contestable d’Endicott/Hagerman (« their extraordinary dubious claim ») équivaut en fait à une disculpation de l’accusé. Leshistoriens ont mis en évidence que la guerre bactériologique américaine n'a jamais existé et qu'elle a été montée de toutes pièces par le journaliste australienWilfred Burchett, qui était un agent d'influence travaillant pour le compte de l'URSS[14] (voir la maîtrise d'histoire de Bertrand Maricot, sous la direction de J.-F. Sirinelli et I. Yannakakis,La guerre bactériologique en Corée et les intellectuels français, Lille 3, 199 pages, 1993). Le journaliste françaisPierre Daix a démontré dès1976, dans son ouvrageJ'ai cru au matin, comment l'Australien avait construit cette affaire. Peut-être même d'après Ivan Cadeau qui donne raison à la thèse d'un montage communiste, des prisonniers de guerre américains ont-ils été torturés par les Sino-Nord-Coréens pour les obliger à avouer le forfait[15]. Malgré tout Ivan Cadeau relève que« la défense américaine est mise à mal par la position ambigue des États-Unis sur la question des armes bactériologiques »[16] et que« Leur refus de signer les protocoles de Genève du 17 juin 1925 interdisant l'emploi des gaz et autres armes chimiques et bactériologiques fournit un prétexte commode aux communistes en même temps qu'il est de nature à entretenir le soupçon chez certains de leurs alliés »[16]. En 1950 le secrétaire de la DéfenseLouis Arthur Johnson reconnaît que les États-Unis mènent des recherches sur les armes bactériologiques ; le31 octobre 1951 le général MacAuliffe déclare que« l'emploi de l'arme bactérienne constitue une manœuvre idéale, car on peut l'utiliser sans que cela se remarque »[16]. D'autres officiels et militaires américains avaient affirmé« que cette arme a la particularité de ne s'attaquer "qu'aux" (sic) vies humaines, épargnant les infrastructures »[16]. Et autre fait qui nuance la version du montage communiste délibéré, les Sino-Nord-Coréens et leurs alliés exploitaient les complicités américaines d'après-guerre avec les criminels de guerre de l'Unité 731 de l'armée impériale japonaise et de son chef, qui procédèrent à des essais bactériologiques en 1939 contre les troupes soviétiques, puis à la fin de la guerre contre les populations chinoises[17].

Guerre froide

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Durant les premières décennies de laguerre froide, les grandes puissances ont continué leurs recherches dans ce domaine jusqu'à l'arrêt unilatéral desÉtats-Unis en 1968 (Richard Nixon considère que son arsenal nucléaire est suffisant pour se protéger ou attaquer) et la signature de laConvention sur l'interdiction des armes biologiques le (entré en vigueur le 26 mars 1975). Cependant, des programmes d’armes biologiques se poursuivent toujours, comme en témoigne l'usine de production d'armes bactériologiques de Sverdlovsk (actuellementEkaterinbourg) qui laisse échapper de l'anthrax le ;l'épidémie fait entre 66 et600 morts selon les sources.

Les soviétiques ont en effet lancé dès1973 un immense programme secret de recherche et d'essai en arme biologique[5] nomméBiopreparat[18],[19]. Il fut de très loin le plus important de l'Histoire. A son pic dans les années 1980, l'Union soviétique avait une production annuelle des agents suivants :

  • 1 500 tonnes de tularémie
  • 4 500 tonnes d'anthrax
  • 150 tonnes de VEE
  • 1 500 tonnes de peste
  • 100 tonnes de variole
  • 2 000 tonnes de morve
  • 250 tonnes de Marburg

Contre moins de6 tonnes tout agents confondu par an dans les années 1960 aux États-Unis[20].

Entre1975 et1983, des cas d’intoxication causés par ce que l’on a nommé la « pluie jaune (en) », basé sur de lamycotoxine T2 ont aussi été constatés enAsie du Sud-Est, auLaos et auCambodge.

Le projet d'État « Coast », mené parWouter Basson (surnommé « Docteur la mort »), à l'encontre des populations noires enAfrique du Sud dans lesannées 1980 n'est révélé que 10 ans plus tard[21],[22].

Des inspections des Nations unies enIrak, menées dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu ayant mis fin à laseconde guerre du Golfe, ont révélé un programme de guerre biologique d’envergure, à un stade déjà avancé. Le gouvernement irakien avait des stocks considérables d'armes biologiques :anthrax,aflatoxine et de bactériesClostridium perfringens pouvant causer lagangrène et laricine et des recherches furent également effectuées sur la bactérieSalmonella et lecholéra selon une révélation aux inspecteurs de l'ONU du docteur Dr Rihab Taha, chef du programme d'armes biologiques irakien pendant7 ans, jusqu'en 1995[23],[24].

D'après legroupe Australie, en 1992, le président russeBoris Eltsine a admis que l’Union soviétique avait mené un programme d’armes biologiques massives au cours des vingt années précédentes. Une grande partie de ses stocks ont été détruits dont 100 à300 tonnes de bacilles de charbon en 2003 àKantubek par leDefense Threat Reduction Agency (« agence de réduction des menaces ») dudépartement de la Défense des États-Unis[25].

Des rapports suggèrent que plusieurs pays continuent d’entreprendre recherche et développement dans les armes biologiques offensives.

En 2019, des discussions sont en cours aux États-Unis pour savoir si lamaladie de Lyme a été utilisée comme arme biologique[26],[27].

Arme biologique à destruction ethnique

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Delaware

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Une correspondance avec son subalterne, le colonelHenri Bouquet, mercenaire d'origine suisse, révèle qu'en 1763 le général britanniqueJeffery Amherst, assigné auxTreize colonies, suggéra de distribuer des couvertures infectées par lavariole (petite vérole) à des membres de la tribu desDelaware durant lesiège de Fort Pitt[28]. Il n'est pas certain que cette idée ait été réellement mise en œuvre ; si des couvertures ont été distribuées, ce n'est vraisemblablement pas sur ordre d'Amherst. Une épidémie de variole s'est effectivement répandue parmi les Amérindiens à cette époque, mais les épidémies étaient courantes depuis l'arrivée des colons. Le phénomène s'est produit dans plusieurs autres régions sur d'autres continents (entre autres en Nouvelle-Zélande) dans des conflits impliquant l'armée britannique. Des militants anticolonialistes sont allés jusqu'à parler deguerre biologique[29],[30].

Projet Coast

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Article détaillé :Projet Coast.

LeProjet Coast[31]était un programme d'armes bactériologiques et chimiques secret-défense du gouvernement d'Afrique du Sud durant l'apartheid[32]. Ce programme visait à contrôler la démographie de la population noire d'Afrique du Sud en créant des poisons bactériologiques ne s'attaquant qu'à la population noire[33]. Ce programme était dirigé parWouter Basson (surnommé « Docteur La Mort »)[34].

Plusieurs « dirty tricks » (« jeux sournois » ou « sales coups ») ont été observés entre 1970 et 1990, avec du poison retrouvé sur des T-shirts, dans de la nourriture, sur des enveloppes, des cigarettes, du botulinum dans le lait, des tournevis et des parapluies empoisonnés ou du paraboxon[Quoi ?] dans du whisky[réf. nécessaire].

En 1983, un poison créé en vue de tuer une partie de la population noire est terminé et déclaré opérationnel, de grandes réserves de ce poison sont faites, elles seront d’après des sources officielles toutes détruites à la fin de l'apartheid, en revanche d'autres personnes affirment que le gouvernement desÉtats-Unis aurait racheté ces réserves de poison[32],[35].

Un poison capable de stériliser les femmes (à destination des femmes noires) a aussi été créé durant le Projet Coast[36],[32].

Bibliographie

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Notes et références

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  1. (en) Siro IginoTrevisanato, « The ‘Hittite plague’, an epidemic of tularemia and the first record of biological warfare »,Medical Hypotheses,vol. 69,no 6,‎,p. 1371-1374(lire en ligne)
  2. (en) Karen Judson,Chemical and Biological Warfare, Marshall Cavendish,coll. « Open for Debate »,, 144 p.(ISBN 978-0-7614-1585-5,lire en ligne),p. 68
  3. Philippe Jurgensen,L'erreur de l'Occident face à la mondialisation, Odile Jacob, 2004,(ISBN 2738114024 et9782738114020),p. 365
  4. Antoine Reverchon,« Entre 1914 et 1918, Allemands et Alliés se sont livrés une guerre bactériologique », surLe Monde,(consulté le).
  5. a etb(en) Ioannis Nikolakakis,1 Spyros N Michaleas, George Panayiotakopoulos, Theodore G Papaioannou, Marianna Karamanou, « The History of Anthrax Weaponization in the Soviet Union »,Cureus,‎(lire en ligne).
  6. (en) Daniel Barenblatt,A plague upon Humanity, HarperCollins, 2004,p. 220-221.
  7. abc etdStephen Endicott et Edward Hagerman,armes biologiques de la guerre de Corée, dans :Manière de voir 70, août-septembre 2003, éditions duMonde diplomatique,pp. 10-13
  8. L’unité 731 japonaise de guerre biologique - Frank Brunner, interet-general.info
  9. Le Comité international de la Croix-Rouge et le conflit de Corée, Recueil de Documents, vol. II,pp. 84-109
  10. une délégation de juristes membres de laInternational Association of Democratic Lawyers et uneInternational Scientific Commission for the Investigation of the Facts concerning Bacterial Warfare in Korea and China
  11. (en) « April 18, 1953 Explanatory Note from Lt. Gen. V.N. Razuvaev to L.P. Beria »[PDF], surWilson Center(consulté le).
  12. (en) Cold War International History Project, Virtual Archive :Explanatory note from Lt. Gen. V. N. Razuvaev to L. P. Beria
  13. a etbCold War International History Project, Virtual Archive :Resolution of the Presidium of the USSR Council of Ministers. Date : 05/02/1953
  14. Jean-François Revel,La nouvelle censure : Un exemple de mise en place de la mentalité totalitaire, Paris,Éditions Robert Laffont,coll. « Hors Collection »,1er octobre 1977(ISBN 978-2-221-03607-5,présentation en ligne). Lire aussi :Jean-FrançoisRevel,L'obsession anti-américaine : son fonctionnement, ses causes, ses inconséquences, Paris, Plon,, 299 p.(ISBN 978-2-259-19449-5,BNF 38883321),p. 20
  15. Cadeau 2013,p. 285-286.
  16. abc etdCadeau 2013,p. 287.
  17. Cadeau 2013,p. 287-288.
  18. « Guerre chimique et bactériologique », surFrance Culture,(consulté le)
  19. (en) JeanneGuillemin,Biological Weapons: From the Invention of State-sponsored Programs to Contemporary Bioterrorism,Columbia University Press,, 258 p.(ISBN 978-0-231-12942-8,lire en ligne),p. 99-105
  20. (en) Thomas A. Johnson,The War on Terrorism: A Collision of Values, Strategies, and Societies, CRC Press Inc,, 392 p.(lire en ligne),p. 85.
  21. « Wouter Basson, le Mengele sud-africain (rediffusion du 10 décembre 2005) », surFrance inter,(consulté le)
  22. (en) « Wouter Basson's sentencing postponed again »,Mail & Guardian,(consulté le)
  23. (en)Iraqi bio-scientist breaks silence, surBBC News, 9 février 2003
  24. (en)4 Nations Thought To Possess Smallpox Iraq, N. Korea Named, Two Officials Say,The Washington Post, 5 novembre 2002
  25. (en) Brian Hayes, « What we did...for our Nation (Part1) », surlifeonpoint.blogspot.fr,(consulté le).
  26. « Aux Etats-Unis, les élus veulent savoir si l’armée a utilisé des tiques comme armes biologiques »,Le Monde
  27. (en) OwenDyer, « US Pentagon is told to investigate claims that Lyme disease is escaped bioweapon from cold war »,BMJ,vol. 366,‎, l4784(ISSN 0959-8138 et1756-1833,PMID 31324616,DOI 10.1136/bmj.l4784,lire en ligne, consulté le)
  28. Voir l'entrevue deDenis Vaugeois par Fabien Loszach (ledevoir.com du lundi 24 août 2009).
  29. Karim Benessaieh, « Amherst mérite-t-il sa rue? », surLa Presse,(consulté le)
  30. (en) Peter d'Errico, « Jeffrey Amherst and Smallpox Blankets », surumass.edu(consulté le)
  31. « http://www.hns-info.net/article.php3?id_article=9424%7Bfr%7D »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  32. ab etc(en)1-92-9045-144-0-en[PDF], surunidir.org
  33. « Africa | Apartheid government sought germs to kill blacks », surBBC News,(consulté le)
  34. « http://www.liberation.fr/monde/0109447004-afrique-du-sud-un-poison-nomme-basson »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  35. Gould Chandré, Hecker Marc, « Armes chimiques et biologiques : leçons d'Afrique du Sud »,Politique étrangère, 2005/1 (Printemps), p. 109-121. DOI : 10.3917/pe.051.0109. URL : https://www.cairn.info/revue-politique-etrangere-2005-1-page-109.htm
  36. http://www.camer.be/index1.php?art=5081&rub=13:1, surcamer.be

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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