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Armand de Caulaincourt

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Armand de Caulaincourt
Illustration.
Portrait en habit de Grand écuyer parFéréol Bonnemaison, en 1808.
Fonctions
Duc de Vicence

(18 ans et 11 mois)
PrédécesseurCréation du titre
SuccesseurAdrien de Caulaincourt
Ministre des Relations extérieures

(4 mois et 17 jours)
MonarqueNapoléonIer
GouvernementPremier Empire
PrédécesseurHugues-Bernard Maret
SuccesseurAntoine de Laforêt

(3 mois et 2 jours)
GouvernementCent-Jours
PrédécesseurCharles-Maurice de Talleyrand-Périgord
SuccesseurLouis Pierre Edouard Bignon
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissanceCaulaincourt (France)
Date de décès (à 53 ans)
Lieu de décèsAncien 2e arrondissement de Paris (France)
SépultureCimetière du Père-Lachaise
Nationalitéfrançaise
PèreGabriel Louis de Caulaincourt
MèreAnne Joséphine de Barandier de La Chaussée d'Eu
ConjointAdrienne de Carbonnel de Canisy
EnfantsAdrien de Caulaincourt
Hervé de Caulaincourt
Professionmilitaire, diplomate
ReligionCatholique romain

Image illustrative de l’article Armand de Caulaincourt
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Armand Augustin Louis,5e marquis de Caulaincourt,1erduc de Vicence, né le àCaulaincourt et mort le àParis, est ungénéral et diplomatefrançais.

Fils et petit-fils de militaire, issu de lafamille de Caulaincourt, uneancienne famille de la noblesse dePicardie, il entre dans l'armée à l'âge de14 ans comme cavalier.Aide de camp de son père,Gabriel Louis de Caulaincourt, puis des générauxAubert du Bayet etd'Harville, il reçoit son premier commandement en 1798 lors de la guerre face à laDeuxième Coalition. Après une première mission diplomatique àSaint-Pétersbourg entre 1801 et 1802, il est nommé successivement aide de camp deNapoléon Bonaparte puis grand écuyer après laproclamation de l'Empire et promu au grade degénéral de division en 1805. Mêlé indirectement à l'enlèvement duduc d'Enghien, il devient l'ennemi des milieux royalistes qui ne lui pardonneront jamais son implication dans cetteaffaire.

Homme de confiance de l'Empereur, Caulaincourt est nomméambassadeur en Russie de 1807 à 1811, période pendant laquelle il noue une amitié sincère avec le tsarAlexandreIer malgré les tensions entre les deux pays. Diplomate habile, il est chargé de mener les négociations de paix lors de l'armistice de Pleiswitz et ducongrès de Prague en 1813, puis lors de lacampagne de France en 1814.Ministre des Relations extérieures de à lapremière abdication de NapoléonIer, il occupe de nouveau ce poste pendant lesCent-Jours. Partisan de la paix et fervent défenseur de l'alliance avec la Russie, ce qui lui vaut des accusations de trahison envers l'Empire, il est néanmoins l'un des plus fidèles serviteurs de NapoléonIer, qui voit en lui« un homme de cœur et de droiture ». Il devient son confident pendant lacampagne de Russie. Reconnu pour sa loyauté, Caulaincourt achève sa carrière politique en même temps que celle de l'Empereur après laseconde abdication.

Biographie

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Jeunesse et engagement dans l'armée

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Né le àCaulaincourt, dans leVermandois, Armand Augustin Louis de Caulaincourt est l'aîné des cinq enfants (deux fils et trois filles[Note 1]) deGabriel Louis,4e marquis de Caulaincourt, officier général, et d'Anne Joséphine de Barandier de La Chaussée d'Eu. Lafamille de Caulaincourt est une famille denoblesse d'ancienne extraction originaire dePicardie, dont la filiation prouvée remonte à 1380[1] et qui s'est élevée dans la noblesse par le mariage de son arrière-arrière-grand-père, François-Armand, premier marquis de Caulaincourt, avec Françoise de Béthune, arrière-petite-fille duduc de Sully, ministre deHenri IV[a 1],[2]. La famille de sa mère, Anne Joséphine, d'origine savoyarde, appartenant encore à la bourgeoisie auXVIIe siècle, s'est élevée plus tardivement dans les rangs de la société française[a 1].

Armand passe son enfance entre le village de Caulaincourt, les villes de garnisons de son père et lechâteau de Versailles, du fait de la présence de sa mère en tant quedame de compagnie de la comtesse d'Artois,Marie-Thérèse de Savoie[a 1],[3]. Il est d'abord instruit par unprécepteur puis effectue des études auCollège des Doctrinaires deLa Flèche[4],[5]. Fils et petit-fils de militaire, Armand de Caulaincourt s'inscrit dans la tradition familiale et s'engage le, à l'âge de14 ans, comme cavalier au sein durégiment Royal-Étranger en garnison àArras. Le colonel en estThéodore de Lameth, un cousin de son père. Après l'intervention de sa mère auprès du ministre de la Guerre, il est nommé sous-lieutenant surnuméraire le puis confirmé dans ce grade le de la même année[a 1].

Son régiment est transféré àDole l'année suivante mais Armand de Caulaincourt le quitte rapidement et revient à Arras pour devenir l'aide de camp de son père, commandant de la place à partir de et qui sollicite le retour de son fils auprès du nouveau ministre de la Guerre,Louis Le Bègue Duportail. Armand partage alors les convictions de son père et comme lui, il estfranc-maçon, membre de la logeLa Candeur[6]. Élevé au grade de lieutenant-général au début de l'année 1792, après avoir prêté serment à la Constitution, Gabriel Louis démissionne pourtant de l'armée au moment de ladéclaration de guerre à l'Autriche. Pour autant, ni lui ni son fils n'envisagent d'émigrer comme le font de nombreux membres de la noblesse d'Ancien Régime à cette époque[a 1].

Aide de camp et séjour à Constantinople

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Portrait peint en couleur d'un homme en tenue militaire.
Caulaincourt sert sous les ordres du généralAubert du Bayet, qu'il accompagne àConstantinople.

Sans emploi après le retour de son père à la vie civile, Armand de Caulaincourt se rend à Paris et s'engage le dans laGarde nationale de son quartier, à lasection de la Croix-Rouge[a 2]. Bien que la Garde ait principalement pour mission de maintenir l'ordre public, l'Assemblée nationale y effectue parfois des levées de volontaires pour renforcer les effectifs de l'armée de ligne. C'est ainsi que Caulaincourt rejoint le le bataillon de réquisition de Paris en garnison àCambrai en tant que sergent-major. Au mois de novembre suivant, il sert au1er bataillon républicain de Paris, toujours à Cambrai, puis intègre le16e régiment de chasseurs à cheval le, en garnison àHesdin. En quelques mois, il gravit les différents grades de sous-officier, d'abord brigadier puis maréchal des logis et enfin maréchal des logis-chef dès le mois de mai suivant[a 2].

Deux escadrons de son régiment sont affectés à l'Armée de l'Ouest pour combattre l'insurrection vendéenne. Selon certaines sources, au cours du voyage pour rejoindre son affectation, il est arrêté commeci-devant et suspect puis emprisonné pendant quelques jours àAngers, mais parvient à s'échapper[7]. L'un de ses biographes, Antoine d'Arjuzon, s'interroge sur la véracité de l'anecdote, dans la mesure où Armand de Caulaincourt lui-même n'y fait pas référence dans sesMémoires[a 2]. Ce dernier sert ensuite sous les ordres deLazare Hoche pour disperser leschouans avant de rejoindre le dépôt de son régiment àSoissons afin d'y assurer l'instruction des recrues[a 2]. Satisfait de ses états de services, Hoche cherche à lui obtenir une promotion auprès duComité de salut public, en vain. C'est en fait grâce à l'intervention du généralAubert du Bayet, commandant de l'Armée des côtes de Cherbourg, que la carrière militaire de Caulaincourt prend un autre tournant. Ce dernier, ami intime de son oncle legénéral d'Harville, obtient qu'Armand devienne son aide de camp à compter du et soit nommé capitaine des troupes à cheval, de même que son frèreAuguste[a 3].

Caulaincourt suit Aubert du Bayet à Paris quand celui-ci est nomméministre de la Guerre en. À titre personnel, il obtient le grade de chef d'escadron le suivant, tout en conservant son poste d'aide de camp. Aubert du Bayet démissionne le[a 3] puis est nommé ambassadeur de France àConstantinople dans le but de renouer les relations entre la France et l'Empire ottoman qui cherche un appui dans salutte contre la Russie. Caulaincourt l'accompagne dans sa mission. La délégation française, qui comprend également les générauxCarra-Saint-Cyr etMenant, est accueillie chaleureusement à Constantinople le suivant[a 4]. Très vite, Caulaincourt se montre insatisfait de sa mission. Dans les lettres qu'il adresse au général d'Harville et à sa femme, il s'indigne de lamisère du peuple ottoman et regrette d'être occupé à des tâches insignifiantes, bien loin des fonctions militaires habituelles d'un aide de camp :« Je ne puis perdre mon temps à rien faire. » Il se plaint également du manque d'action à son poste :« militairement, je crois bien difficile d'être employé utilement ». Par ailleurs, Caulaincourt finit par se brouiller avec Aubert du Bayet et ce dernier le renvoie à Paris six mois plus tard pour accompagner l'ambassadeur ottoman nommé par le sultanSélim III auprès duDirectoire,Morali Seyyed Ali Effendi[a 4].

Retour en France et premiers commandements

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Portrait gravé en buste de Moreau.
Legénéral Moreau, sous les ordres duquel sert Caulaincourt en 1799 et 1800.

À son retour en France, en, il est félicité par le ministre des Relations extérieures,Talleyrand, puis rendu à ses obligations militaires. Il rejoint legénéral d'Harville, inspecteur général de la cavalerie de l'Armée de Sambre-et-Meuse, en tant qu'aide de camp[a 5]. Caulaincourt est alors pleinement satisfait de son emploi, notamment en raison de son goût pour les tâches administratives mais aussi par les nombreux déplacements qu'il doit effectuer. Pour autant, sa promotion n'est pas aussi rapide qu'il le souhaiterait, ce dont il témoigne dans sa correspondance[a 6].

La guerre de laDeuxième Coalition éclate et Caulaincourt reçoit enfin un commandement le en étant nommé chef d'escadron en pied du8e régiment de cavalerie, cantonné àSélestat puis àHuningue lorsque son régiment est affecté à la réserve de cavalerie de l'armée. En, il prend position entre leDanube et lelac de Constance et, s'il n'intervient pas lors de labataille de Stockach au cours de laquelle les troupes françaises sont défaites par l'armée autrichienne de l'archiduc Charles, Caulaincourt obtient sa promotion au grade de chef de brigade le. Il prend le commandement du2e régiment de carabiniers, considéré comme l'élite de la cavalerie, en garnison àLunéville[a 7].

À la fin du mois d', il traverse leNeckar àHeidelberg. Pris à défaut par une partie de l'armée autrichienne, Caulaincourt et son régiment parviennent à se dégager en faisant une soixantaine de prisonniers. Le, àHeilbronn, il est légèrement blessé en venant au secours d'une colonne d'infanterie attaquée par les troupes duprince Hohenlohe. Le, il est blessé plus sérieusement àWeinheim, occupée par leshussards de Szeckler. En compagnie de sonordonnance, il tombe sous le feu d'une patrouille autrichienne. Atteint de deux coups de feu, il tombe de cheval et ne doit son salut qu'à l'intervention du capitaine Guérin, qui défait les Autrichiens. Après cette campagne, Caulaincourt et son régiment prennent leurs quartiers d'hiver àFénétrange, en Alsace[a 7].

En 1800, l'armée française commandée par legénéral Moreau remporte de nombreux succès. S'il n'est pas engagé dans les premiers mois de cette campagne, le2e régiment de carabiniers franchit leDanube le àBlindheim, ce qui vaut à Caulaincourt de recevoir les félicitations dugénéral Lecourbe :« Les carabiniers que vous commandez ont encore justifié dans la journée du 30 prairial […] la haute réputation de bravoure dont ce corps jouit depuis si longtemps. Ils ont enfoncé, culbuté l'ennemi, animés par votre exemple[a 7]. » Il combat ensuite àOhmenheim pour soutenir le1er régiment de carabiniers puis reçoit le commandement de la cavalerie détachée au corps d'armée dugénéral Decaen, avec lequel il entre dansMunich le. Un armistice est signé quelques jours plus tard àParsdorf mais les combats reprennent avant la fin de l'année 1800. Caulaincourt et son régiment se distinguent une nouvelle fois lors de labataille de Hohenlinden, lors de laquelle l'attaque autrichienne est repoussée victorieusement. Le2e régiment de carabiniers participe à la poursuite de l'ennemi en retraite et prend quatre généraux, plusieurs milliers de soldats et quatorze pièces d'artillerie. L'Autriche est vaincue et la paix signée àLunéville au début de l'année 1801[a 7].

Première mission à Saint-Pétersbourg

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« J'ai eu mon audience particulière de Sa Majesté et des impératrices. […] L'empereur m'a traité avec beaucoup de distinction. […] C'est un des plus beaux hommes de l'Europe. Sa figure douce porte l'empreinte de la bonté de son cœur. »

— Armand de Caulaincourt, Lettre du (2 frimaire de l'anX) à la comtesse d'Harville[a 8]

Portrait peint en couleur d'un homme en tenue militaire.
C'est lors de son premier séjour àSaint-Pétersbourg qu'une amitié se noue entre Caulaincourt et le tsarAlexandreIer.

Après la signature dutraité de paix entre la France et la Russie le, négocié parTalleyrand et lecomte de Markoff, Napoléon Bonaparte écrit une lettre autsar AlexandreIer pour le féliciter de cet accord. Armand de Caulaincourt est choisi pour porter cette lettre, une mission qui doit précéder l'envoi d'un ambassadeur français àSaint-Pétersbourg, legénéral Hédouville. À travers cette mission, Caulaincourt n'est chargé d'aucun travail de négociation et son rôle est avant tout mondain, mais elle témoigne de la confiance que lui portent Napoléon et Talleyrand, et détermine les responsabilités qui lui seront confiées quelques années plus tard[8],[a 8].

Caulaincourt arrive à Saint-Pétersbourg le. Il y remplace legénéral Duroc, aide de camp de Bonaparte, envoyé quelques mois plus tôt en Russie pour transmettre les hommages de la France au nouveau tsar. La continuité d'une présence française en Russie est alors nécessaire à Napoléon Bonaparte pour mettre en œuvre une politique de rapprochement avec la Russie contre l'Angleterre, dernière adversaire de la France en Europe. Malgré la signature du traité de paix, cette politique est mise à mal depuis la mort dutsar PaulIer, ouvertement favorable aux Français au contraire des organisateurs de la conspiration qui a conduit à son assassinat et porté Alexandre sur le trône[8].

Armand de Caulaincourt est d'abord reçu par lecomte Panine et leprince Kotchoubeï, puis il obtient une audience auprès d'AlexandreIer au cours de laquelle il est immédiatement fasciné par la personnalité du tsar[8]. Maintenu dans la capitale russe jusqu'à l'arrivée de Hédouville fin, Caulaincourt ne participe pas de façon déterminante aux affaires qui troublent alors la politique européenne, mais il transmet plusieurs rapports à Talleyrand qui témoignent de la position du tsar sur les questions de politique extérieure et sur sa volonté de renouer les liens commerciaux entre les deux pays ainsi qu'au niveau européen. À ce titre, les nominations d'un consul russe àMarseille et d'un consul français enCrimée sont envisagées. Par ailleurs, Caulaincourt est sollicité par le tsar pour discuter du statut des émigrés français en Russie. Il plaide ainsi leur cause auprès de Napoléon qui finit par accorder le retour en France de certains d'entre eux. C'est notamment le cas duduc de Richelieu ou ducomte de Langeron, qui préfèrent cependant rester en Russie[8].

Caulaincourt intervient également pour régler une affaire mineure qui contrarie les relations entre les deux dirigeants. Un journaliste, arrêté à Paris pour avoir publié des pamphlets hostiles à Napoléon, affirme lors de son interrogatoire avoir été payé pour le faire par lecomte de Markoff, ambassadeur du tsar. Ce dernier ayant approuvé la conduite de son représentant,Talleyrand charge Caulaincourt de lui adresser des remontrances tout en traitant l'affaire« avec légèreté et finesse ». Caulaincourt démontre ici son habileté diplomatique en déclarant à AlexandreIer :« le caractère loyal et franc de Votre Majesté est trop connu pour que le gouvernement français ne démêle pas toujours dans la conduite de son ministre ce qui appartient aux intentions et aux instructions de Votre Majesté Impériale d'avec ce qui peut tenir à de petites vues particulières ou à un caractère d'intrigue[8],[a 8]. »

Si son rôle en Russie est avant tout représentatif, il permet cependant à Caulaincourt de nouer un certain nombre de relations au cours des fêtes et réceptions auxquelles il assiste. Il quitte la capitale russe le[8],[a 8].

Aide de camp puis grand écuyer de NapoléonIer

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Portrait en buste de Caulaincourt en tenue de général.
Portrait de Caulaincourt parFrançois Gérard.

De retour à Paris à la mi-août, Armand de Caulaincourt demande immédiatement une permission pour prendre les eaux àWiesbaden afin d'y soigner une jambe douloureuse et de violents rhumatismes. C'est là qu'il apprend sa nomination au poste d'aide de camp deNapoléon Bonaparte le. Il ne prend cependant ses fonctions qu'à partir d'octobre après avoir poursuivi sa cure en Allemagne, en séjournant àAix-la-Chapelle puisMannheim. Il accompagne dès lors le Premier Consul dans ses nombreux déplacements, notamment dans le nord de la France, et voit le rythme de ses promotions s'accélérer. Le, il est nommégénéral de brigade et chargé par Napoléon de la création de la112e demi-brigade àBruxelles, dont le recrutement est effectué parmi les anciens soldats et officiers des neuf nouveauxdépartements belges issus desPays-Bas autrichiens et annexés quelques années plus tôt. Au terme de sa mission, il est rappelé à Paris et nommé inspecteur général des écuries le suivant. À cette époque, il entretient une relation amoureuse avec Prascovia Chouvalova, l'épouse du prince russe Michel Galitzine, qu'il avait rencontrée à Saint-Pétersbourg en 1801[a 9].

Le, quelques semaines après laproclamation de l'Empire, Armand de Caulaincourt est promu grand écuyer au sein de laMaison de l'Empereur. Il reçoit en même temps la présidence du collège électoral duCalvados[5],[9]. En plus du fonctionnement des écuries impériales, il est notamment chargé de l'agenda de l'Empereur, de l'organisation de ses déplacements et de sa sécurité personnelle en campagne. À partir de l'année suivante, il supervise également l'éducation despages affectés au service de l'Empereur, une institution créée sous l'Ancien Régime à Versailles et que NapoléonIer fait revivre mais en y apportant une instruction militaire en plus de celle du service et des bonnes manières. Dans ses différentes fonctions, il est remarqué pour son exigence et l'attention qu'il porte au moindre détail[a 10]. Lors de la préparation dusacre de NapoléonIer, il supervise la préparation des attelages ainsi que la construction ou la restauration des carrosses utilisés lors des cérémonies[10]. Le, Caulaincourt commande les quatre escadrons dedragons qui ouvrent le cortège pontifical entre lepalais des Tuileries et lacathédrale Notre-Dame[11]. Il est ensuite nommégénéral de division le[12].

L'affaire du duc d'Enghien

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Au début de l'année 1804, Napoléon Bonaparte soupçonne leduc d'Enghien et legénéral Dumouriez d'être à l'origine d'un complot royaliste visant à la restauration desBourbons. Suivant les conseils deTalleyrand, le Premier Consul décide d'organiser l'enlèvement du duc d'Enghien, qui réside alors àEttenheim, en territoirebadois[13]. Le, legénéral Ordener reçoit la mission de l'arrêter, tandis qu'Armand de Caulaincourt est chargé de se rendre àOffenbourg pour remettre au baron d'Edelsheim, ministre du prince-électeurCharlesIer de Bade, une lettre de Talleyrand expliquant les raisons de cette opération qui constitue une violation de territoire. Le, Caulaincourt se met en route pourStrasbourg puis, deux jours plus tard, franchit leRhin en compagnie dugénéral Leval et de200 cavaliers. Après la remise de la lettre par le capitaine Berckeim, à la tête d'un détachement, Caulaincourt et ses troupes rentrent à Strasbourg[a 11].

Le, il reçoit du Premier Consul l'ordre de transférer le duc d'Enghien vers Paris, une mission confiée au commandant Charles Popp. Incarcéré aufort de Vincennes, le duc est jugé puis fusillé dans la nuit du 20 au. Caulaincourt n'apprend la nouvelle de l'exécution que le soir suivant en rendant visite àJoséphine de Beauharnais auchâteau de Malmaison. Il exprime alors immédiatement sa réprobation et s'estime floué sur le but véritable d'une mission qui entache son honneur[a 11]. Bien que son rôle soit secondaire dans cette affaire, il est directement mis en cause par lesroyalistes émigrés et reçoit plus tard le surnom de« grand écuyer tranchant »[14],[15].

Ambassadeur en Russie

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Du fait de sa fonction de grand écuyer, Caulaincourt accompagne l'Empereur dans ses différentes campagnes à travers l'Europe. En, il est présent àTilsit mais ne participe pas aux discussions franco-russes qui aboutissent à la signature d'untraité de paix le suivant et qui vise notamment à rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays. Il refuse le poste d'ambassadeur que lui propose Napoléon et c'est finalement legénéral Savary qui est envoyé àSaint-Pétersbourg commeplénipotentiaire afin de contrôler la bonne application des clauses secrètes de ce traité[a 12]. Malgré la bienveillance du tsarAlexandreIer, Caulaincourt est unanimement rejeté par la Cour en raison de son implication dans l'exécution du duc d'Enghien[Note 2]. Après le retour de Savary, il se montre inflexible en refusant une nouvelle fois le poste d'ambassadeur, mais finit par céder à la demande de Napoléon, notamment grâce à l'intervention dugrand maréchal du palais,Duroc[a 12]. Bien qu'il n'ait aucun attrait pour la mission diplomatique qui l'attend et qu'il se montre inquiet de l'éloignement de la France qu'elle implique, Caulaincourt se résigne à ce nouveau travail car il y trouve un moyen de quitter le service militaire et la possibilité de se marier à Adrienne de Canisy[a 12], rencontrée àMunich à la fin de l'année 1805 alors qu'elle vient d'être nommée dame d'honneur de l'impératrice Joséphine[a 10],[Note 3].

Portrait gravé en buste de Caulaincourt.
Caulaincourt par James Hopwood le Jeune (gravure de 1845).

La présence d'un homme de confiance en Russie est d'autant plus nécessaire à Napoléon que dans le même temps, le tsar a nommé lecomte Tolstoï, un homme froid et rigide, ouvertement hostile à l'alliance franco-russe, ambassadeur à Paris[12]. Des moyens considérables lui sont attribués dans le but de séduire la Cour et la bonne société russe. L'ambassade de France en Russie est alors considérée comme la première ambassade d'Europe, tant par les moyens financiers mis en œuvre que par la quantité du personnel envoyé[16],[a 13].

Caulaincourt arrive à Saint-Pétersbourg le et rencontre AlexandreIer trois jours plus tard. Plusieurs missions lui sont confiées par le ministre des Relations extérieuresChampagny. La première est d'obtenir que la Russie déclare effectivement la guerre à l'Angleterre, conformément aux dispositions secrètes du traité de paix de Tilsit, et à la suite de la capture de la flotte danoise par les Anglais. De même, il doit proposer à la Russie de menacer l'Angleterre par une expédition conjointe avec la France en direction desIndes. Cette tâche apparaît bien difficile tant la société russe, et notamment la Cour et la noblesse, sont hostiles à la France[a 13],[12].

Pour autant, les deux souverains ont déjà implicitement remis en cause les accords de Tilsit. Si NapoléonIer n'est pas opposé au maintien de la Russie dans les provinces ottomanes deMoldavie et deValachie, qu'elle s'était pourtant engagée à quitter, il souhaite une compensation afin que« les deux empires marchent d'un pas égal » et porte ses vues sur laSilésie, au détriment de laPrusse. Il demande alors à Caulaincourt d'obtenir une convention interprétative du traité de Tilsit pour fixer ces décisions, ce que le tsar refuse[12]. Malgré leurs désaccords, les deux empereurs manifestent la volonté de préserver leur alliance. À Saint-Pétersbourg, Caulaincourt joue un rôle essentiel dans cette entente et œuvre en ce sens. Il organise des réceptions somptueuses pour tenter de séduire la bonne société russe, tandis qu'AlexandreIer multiplie les gestes amicaux envers lui. Très vite, une amitié sincère se tisse entre les deux hommes[a 14]. Napoléon témoigne sa satisfaction à son ambassadeur en le nommantduc de Vicence le[17]. Les négociations autour des questions turques, qui se poursuivent entre Caulaincourt et le ministre russe des Affaires étrangèresNikolaï Roumiantsev, restent au point mort. Elles permettent néanmoins l'organisation d'uneentrevue à Erfurt entre les deux souverains au mois d'octobre suivant[a 14]. Présent à cette rencontre, Caulaincourt n'influe pas sur les débats qui aboutissent à la signature d'une convention renouvelant l'alliance franco-russe mais qui sonne comme un échec pour Napoléon. Celui-ci admet notamment le maintien des Russes en Moldavie et en Valachie, mais ne parvient pas à convaincre le tsar de s'engager fermement auprès de la France dans un éventuel conflit avec l'Autriche[18].

Peinture présentant plusieurs hommes debout autour d'une table.
Caulaincourt (à l'arrière-plan et au centre du tableau) assiste à l'entrevue d'Erfurt.

À Erfurt, Caulaincourt obtient cependant plusieurs échanges personnels avec l'Empereur, et refuse notamment le poste de ministre des Relations extérieures que ce dernier lui propose. De retour à Saint-Pétersbourg, ses relations avec le tsar sont toujours chaleureuses et Caulaincourt y occupe le premier rang des ambassadeurs. Par ailleurs, il croit pouvoir défendre l'alliance entre les deux pays alors qu'unenouvelle guerre contre l'Autriche se prépare. Lorsque celle-ci éclate en, Caulaincourt presse letsar de tenir les engagements pris à Erfurt, en vain[a 15].

Au début du mois de, Caulaincourt est chargé par Napoléon de demander au tsar la main de sa sœurAnne. L'impératriceJoséphine de Beauharnais ne pouvant avoir d'enfant, la raison d'État pousse Napoléon àdivorcer et se remarier avec une princesse européenne pour assurer la pérennité de la dynastie[19],[20]. Ces négociations sont menées conjointement à celles devant conduire à la signature d'un traité entre la France et la Russie sur la question polonaise. Celui-ci, préparé par Caulaincourt et le ministre Roumiantsev, est ratifié par AlexandreIer le, mais il est rejeté quelques semaines plus tard par Napoléon, après le refus du tsar de lui accorder la main de sa sœur. Un contre-projet préparé par le ministreChampagny doit alors être défendu à Saint-Pétersbourg par Caulaincourt, mais les négociations sont dans l'impasse[a 16]. Alors que les tensions entre les deux pays sont de plus en plus vives, son rôle s'amenuise et ne devient plus que représentatif. Conscient que son influence se délite, souffrant également du climat russe et de l'éloignement de Paris, Caulaincourt demande son rappel à Paris, ce qu'il obtient quelques mois plus tard. Le, NapoléonIer charge lecomte de Lauriston de le remplacer[a 17] et Caulaincourt quitte définitivement Saint-Pétersbourg le suivant[a 18]. Il est reçu par l'Empereur dès son retour le àSaint-Cloud et reprend immédiatement sa charge de grand écuyer qu'il avait conservée nominalement pendant toute la durée de son ambassade[a 19].

De la campagne de Russie à celle d'Allemagne

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Comme avant son départ pour la Russie, Caulaincourt accompagne l'Empereur dans ses déplacements mais leurs échanges sont parfois très vifs : son opposition à la guerre contre le tsar que projette Napoléon est connue de tous et Caulaincourt ne se prive pas de critiquer la position française dans ce conflit[a 20]. Dans les premiers temps de lacampagne de Russie, un petit groupe d'hommes proches de l'Empereur défend l'idée que laGrande Armée cesse de poursuivre les Russes et prenne ses quartiers d'hiver àVitebsk. Parmi eux, Caulaincourt le fait avec« une franchise persistante jusqu'à l'opiniâtreté et impétueuse jusqu'à la violence[21] ». Lors de labataille de la Moskova, qui provoque de lourdes pertes dans les deux camps, il vit un drame personnel lors de la mort de son frèreAuguste, tué au combat[22].

Si Napoléon se félicite des services rendus par Caulaincourt dans ses fonctions de grand écuyer, notamment pour l'organisation d'uneestafette en vue de maintenir la communication avec Paris, il le tient à l'écart sur le plan personnel, lui reprochant son pessimisme permanent[a 21]. Laretraite de Russie rapproche considérablement les deux hommes et Caulaincourt devient le confident de Napoléon, multipliant les entrevues, parfois de nuit[a 22]. Pendant treize jours, au début du mois de décembre, il accompagne l'Empereur dans son retour à Paris, soignant tous les détails de l'organisation pour que celui-ci s'effectue le plus rapidement possible[a 23].

Le, Caulaincourt est nommésénateur. Il est ensuite chargé des négociations de l'armistice avecla Russie et ses alliés, qui est signé àPleiswitz le avec les représentants russe et prussien, Pavel Chouvalov etFriedrich Kleist[23]. Dans le même temps, l'Empereur lui confie à titre provisoire la charge deGrand maréchal du palais après la mort deDuroc à labataille de Bautzen[a 24]. Il la conserve jusqu'au suivant, à la nomination deHenri-Gatien Bertrand.

Pendant ce temps, le, Caulaincourt est nommé ministre plénipotentiaire pour la France aucongrès de Prague, en compagnie ducomte de Narbonne, ambassadeur en Autriche, pour discuter des clauses de paix alors que l'armistice de Pleiswitz est prolongé[a 25]. Il y traite principalement avec l'AutrichienMetternich, chargé de porter également les intérêts russes et prussiens. Malgré plusieurs tentatives de conciliation, les conditions proposées par chacun des deux camps ne sont pas acceptées par l'autre et le Congrès est clos le sans aboutir à un accord. Deux jours plus tard, l'Autriche déclare la guerre à la France[24],[a 25]. Les combats reprennent le et Caulaincourt assiste l'Empereur au plus près dans les derniers mois de lacampagne d'Allemagne, notamment lors de la déroute deLeipzig en octobre qui conduit Napoléon à un nouveau retour en France[a 26].

Ministre des Relations extérieures

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Photographie d'une lettre manuscrite.
Lettre deNapoléon accordant les pleins pouvoirs à Caulaincourt pour négocier avec les Alliés avant son abdication.

Le, Caulaincourt est nomméministre des Relations extérieures, en remplacement du duc de Bassano,Hugues-Bernard Maret[a 26]. Sa marge de manœuvre dans les négociations qu'il mène avecMetternich est très faible : Napoléon n'accepte la paix qu'à condition que la France soit assurée de préserver sesfrontières naturelles, à savoir leRhin et lesAlpes, tandis que les Alliés, et en particulier les Anglais, souhaitent qu'elle retrouve ses frontières de 1792, c'est-à-dire sans la ville d'Anvers[a 27]. Il en est de même lors ducongrès de Châtillon, qui se tient du au et où Caulaincourt est esseulé face aux plénipotentiaires alliés. De son côté, l'Empereur, renforcé par plusieurs succès militaires pendant la durée de ce congrès, refuse de céder sur la question des frontières naturelles. Il s'emporte contre le défaitisme de Caulaincourt. Les discussions s'achèvent une nouvelle fois sans accord[25],[a 28].

Tableau montrant l'empereur assis à un bureau, tendant l'acte qu'il vient de signé à un maréchal se tenant debout, les autres maréchaux l'entourant.
Napoléon signe son abdication à Fontainebleau le 4 avril 1814, tableau deFrançois Bouchot en 1843.

Après lacapitulation de Paris le, Caulaincourt est envoyé à Paris pour tenter une nouvelle fois de négocier la paix avec les Alliés, mais ceux-ci, letsar Alexandre en tête, refusent de traiter avec l'Empereur. Afin de préserver le régime impérial, il avance alors la solution d'une régence de l'impératrice Marie-Louise et d'un couronnement de son filsNapoléon II, mais ne peut s'opposer aux manœuvres deTalleyrand en vue d'uneRestauration des Bourbons, soutenue par lessénateurs et les Alliés[a 29].

De retour àFontainebleau, Caulaincourt passe la nuit du 3 au à s'entretenir avec l'Empereur, déchu la veille par le Sénat, et qui accepte finalement de signer son abdication conditionnelle en faveur de son fils. Caulaincourt,Ney etMacdonald sont chargés de porter cet acte à Paris le jour même mais se heurtent à nouveau au refus intransigeant des Alliés[26] :« Il n'y aura ni régence, ni succession impériale[27]. » Napoléon essaye une nouvelle fois de convaincre ses maréchaux d'attaquer Paris avant de se résigner à signer son abdication sans condition[28].

Le, Caulaincourt et Macdonald signent letraité de Fontainebleau par lequel l'Empereur renonce aux couronnes de France et d'Italie pour recevoir en échange la souveraineté de l'île d'Elbe[26]. Le choix de cette île comme lieu d'exil est soufflé par Caulaincourt au tsar Alexandre en raison notamment de la qualité des ouvrages défensifs de sa principale ville,Portoferraio, ce qui en fait un lieu sûr pour l'Empereur déchu[29]. Dans la nuit du 12 au, Napoléon, apparemment souffrant, fait appeler Caulaincourt pour lui transmettre une lettre adressée à l'impératrice. Caulaincourt comprend que l'Empereur a tenté de se suicider en absorbant du poison et fait appeler son médecin. Pris de vomissements, il est finalement sauvé[a 30],[30].

Première Restauration, les Cent-Jours et le retour de la monarchie

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Portrait peint d'une femme.
Caulaincourt épouse Adrienne de Canisy en 1814.

Caulaincourt cesse toute fonction officielle après le départ de Napoléon pour l'île d'Elbe. Il est rejeté par la plupart des nobles émigrés de retour en France avec laRestauration, notamment lecomte d'Artois, qui lui reproche toujours son implication dans l'assassinat duduc d'Enghien[a 30]. Le, Caulaincourt épouse Adrienne de Carbonnel de Canisy, avec qui il entretient une relation depuis plusieurs années. Un premier enfant,Adrien, naît de cette union le suivant[a 30].

Alors que la nouvelle du débarquement de Napoléon àGolfe-Juan se répand à Paris, Caulaincourt se cache dans un premier temps car il craint des représailles de la part des royalistes : il figure en effet sur une liste de personnalités connues pour leur attachement à l'Empereur, dressée par leduc de Blacas. Le, apprenant que Napoléon se rapproche de la capitale, il quitte Paris en compagnie deCharles de Flahaut pour rejoindre l'Empereur[a 31]. De nouveaux réunis, ils arrivent aupalais des Tuileries que le roiLouis XVIII a quitté précipitamment. Caulaincourt reprend immédiatement ses fonctions de ministre des Relations extérieures, mais sa mission diplomatique est délicate dans la mesure où les puissances alliées ont rappelé leurs ambassadeurs à Paris et qu'elles ne souhaitent aucune discussion ni négociation avec leurs interlocuteurs français. Son soutien fidèle lui vaut les faveurs de l'Empereur, qui le consulte notamment pour établir la liste des membres de laChambre des pairs héréditaires qu'il souhaite créer[a 31].

Le, trois jours après la défaite deWaterloo, Caulaincourt est chargé de prononcer un discours à laChambre des représentants pour présenter la situation diplomatique aux députés. Le lendemain, il porte l'acte d'abdication de l'Empereur à la Chambre, accompagné deJoseph Fouché etDenis Decrès[a 32]. La Chambre décide alors la nomination d'une commission de gouvernement de cinq membres élus par les deux chambres pour assurer le pouvoir exécutif[Note 4] Fouché,Carnot,Grenier,Quinette et Caulaincourt, qui obtient55 voix sur les70 votants à la Chambre des Pairs, forment cetteCommission Napoléon II qui siège du au. Caulaincourt cède alors son poste de ministre des Relations extérieures àLouis Bignon[a 32].

Photographie en couleur d'un monument funéraire. Tombe de Caulaincourt au cimetière du Père-Lachaise
Tombe de Caulaincourt aucimetière du Père-Lachaise.

La commission cesse ses travaux après le retour deLouis XVIII sur le trône. Joseph Fouché, qui en était le président et avait œuvré pour cetteSeconde Restauration, obtient la fonction deministre de la Police. Il dresse immédiatement uneliste de personnalités condamnées pour avoir servi Napoléon pendant les Cent-Jours. Le nom de Caulaincourt y figure, mais il est retiré après l'intervention du tsar AlexandreIer. Par ce geste, ce dernier témoigne de son amitié indéfectible pour l'ancien ambassadeur de France à Saint-Pétersbourg, mais il refuse pourtant de le recevoir alors qu'il réside à l'Élysée depuis la seconde abdication de Napoléon[a 33].

Le retour de la monarchie marque la fin de la carrière politique de Caulaincourt. Dès lors, il partage sa vie entre Paris et sesterres de l'Aisne qu'il s'attache particulièrement à faire prospérer. Son deuxième fils,Hervé, naît le[a 34]. L'année suivante, un ouvrage qui traite de la campagne de 1814 et cite une partie de sa correspondance avec Napoléon pendant lecongrès de Châtillon est publié à Paris. Caulaincourt adresse alors une lettre à plusieurs journaux pour affirmer qu'il n'a communiqué cette correspondance à personne et pour apporter quelques précisions qu'il juge nécessaires à ce qui est présenté dans le livre. Dans cette lettre, il utilise à plusieurs reprises le terme « Empereur » pour désigner Napoléon, ce qui lui vaut d'être inquiété. Les milieux royalistes y voient une atteinte à la personne et à l'autorité du roi. Une action en justice est intentée contre Caulaincourt, mais la Cour déclare finalement qu'il n'y a pas lieu de le poursuivre pour cette qualification inconvenante[a 34].

Atteint d'un cancer de l'estomac, il meurt le à Paris[a 35]. Il est inhumé aucimetière du Père-Lachaise, près du carré desmaréchaux d'Empire[31].

Regards contemporains et postérité

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Personnalité

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Tout au long du règne deNapoléon, Caulaincourt est l'un de ses plus fidèles soutiens. En 1814, après la défaite française lors de labataille de Paris, avecMaret, il est l'un des deux seuls ministres à rester auprès de Napoléon àFontainebleau jusqu'à sonabdication[32]. De même, il accepte immédiatement de reprendre son poste de ministre après le retour de l'Empereur lors desCent-Jours[33].

Quel que soit le jugement que les historiens portent sur les actions et la personnalité de Caulaincourt, tous s'accordent sur la nature de ses motivations. Ils lui refusent la volonté d'un enrichissement personnel ou d'assurer son propre avenir politique, et louent son attachement à la personne de l'Empereur jusqu'à la fin du régime. Sa fidélité ne l'empêche pas pour autant de défendre des vues opposées à celles de Napoléon. En réalité, tout au long de sa carrière diplomatique, Caulaincourt défend le« parti de la paix », une expression qui rassemble les personnalités qui ont tenté de s'opposer aux ambitions hégémoniques de Napoléon. Convaincu que seule la paix et l'équilibre des puissances en Europe peut préserver la puissance française et l'œuvre napoléonienne contre unretour des Bourbons ou des troubles révolutionnaires qui la mettraient en péril, il a souvent cherché à convaincre l'Empereur de la nécessité de signer la paix définitive[34].

L'historien Olivier Varlan affirme que, par son action, Caulaincourt veut avant tout défendre les intérêts de Napoléon et préserver le régime impérial. Lors ducongrès de Prague, Caulaincourt confie au diplomate autrichienMetternich :« Vous ne voyez pas en moi le représentant des lubies de l'Empereur, mais de son intérêt véritable et de celui de la France. […] Ramenez-nous en France par la paix ou par la guerre, et vous serez béni par30 millions de Français, et par tous les serviteurs et amis éclairés de l'Empereur[35] ». Ainsi, Caulaincourt considère que ceux qui confortent Napoléon dans ses ambitions hégémoniques ne sont pas de bons serviteurs. Il justifie en cela les critiques parfois sévères qu'il adresse à Napoléon, de même que les dérives de son action diplomatique. Olivier Varlan oppose ainsi l'éthique de Caulaincourt, fort d'un dévouement et d'un soutien sans faille à l'empereur, à celle d'autres personnalités du régime comme Talleyrand, qui cherchent à assurer leur carrière politique au-delà de la chute de l'Empire par leurs nombreux revirements[34]. Si les discussions entre les deux hommes sont parfois houleuses, Napoléon voit en Caulaincourt« un homme de cœur et de droiture »[36].

L'ennemi des royalistes

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Gravure en noir et blanc d'un homme tirant un mouton et tenant une inscription dans la main.
L'aide de camp « Colin court » ramenant leduc d'Enghien, figuré par un mouton, au passage dupont de Kehl.

La participation de Caulaincourt dans l'affaire du duc d'Enghien, bien qu'indirecte, lui vaut d'être la cible de critiques acerbes de la part des royalistes qui le condamnent presque unanimement[14]. D'autres se montrent plus mesurés, commeFrançois-René de Chateaubriand qui, dans sesMémoires d'outre-tombe, affirme que« Caulaincourt n'est coupable que d'avoir accepté le prix du sang »[37].

Les historiens et biographes de Caulaincourt se sont interrogés sur les raisons qui ont poussé Napoléon Bonaparte à le choisir pour cette mission[a 36]. SiJean Hanoteau, l'éditeur de sesMémoires, considère que sa nomination est le simple fait du hasard, puisque Caulaincourt est l'aide de camp de service le, d'autres penchent pour une simple recommandation de la part deTalleyrand. À l'inverse, Antoine d'Arjuzon considère qu'il s'agit d'un choix personnel du Premier Consul : Caulaincourt ayant effectué une partie de sa carrière militaire en Allemagne sous les ordres de son principal rival, legénéral Moreau, impliqué dans le complot et arrêté quelques semaines plus tôt, ainsi que sous les ordres dugénéral Lecourbe, soutien de Moreau, le désigner serait un moyen de le détacher définitivement de ce clan, en cette période de tension. Ainsi, lacomtesse de Rémusat, reprochant à Bonaparte d'avoir impliqué son aide de camp, rapporte la réponse que lui fait le Premier Consul :« Il ne m'en servira que mieux »[a 36].

La « trahison » de Caulaincourt ?

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En, quandNapoléon rappelle son ambassadeur à Paris, il lui reproche avec véhémence de faire le jeu du tsarAlexandre en soutenant la paix et en affirmant qu'une opération militaire en Russie aurait des conséquences désastreuses. Pendant cette période de disgrâce, qui court jusqu'au déclenchement de la campagne de Russie en, Caulaincourt entretient les relations avec ses amis russes et notamment le diplomateCharles Robert de Nesselrode, qui est alors conseiller d'ambassade à Paris pour la Russie. Ce dernier correspond secrètement avec le comteMikhaïl Mikhaïlovitch Speranski, un proche du tsar, et mentionne à plusieurs reprises ses liens étroits avecTalleyrand, disposé à offrir ses services à la Russie moyennant finances, et avec Caulaincourt, qui« se conduit très bien et de manière à justifier l'estime et la confiance que le tsar a eues pour lui ». C'est sur la base de ces échanges que des historiens, en premier lieuFrédéric Masson etAntoine de Tarlé, ont porté contre lui des accusations de trahison à l'égard du régime. Ils le suspectent notamment de jouer un double jeu et de révéler des informations aux Russes. Au contraire,Jean Hanoteau, qui édite lesMémoires de Caulaincourt en 1933, a démontré en s'appuyant sur la table de déchiffrement des codes qu'utilise Nesselrode dans ses lettres que« loin de divulguer des informations militaires capitales, Caulaincourt s'est donc borné à demander l'envoi à Paris d'un négociateur ferme et prêt à négocier et à conclure sur tout, espérant encore préserver une paix en laquelle plus personne ne croit[38]. »

Une autre accusation de trahison porte sur son attitude lors des négociations de l'armistice de Pleiswitz en 1813. Il y obtient plusieurs entrevues privées avec le représentant russe Pavel Chouvalov et au cours desquelles ses déclarations sont ambiguës : Caulaincourt ne se contente pas d'évoquer l'idée d'une paix séparée avec la Russie, conformément aux consignes données par Napoléon, mais se montre défaitiste quant à l'état de faiblesse dans lequel se trouve l'armée française. Il engage les troupes russes à profiter de cette situation avant que la France ne reçoive des renforts. L'échec de l'armée française lui apparaît alors comme la seule possibilité de conclure la paix au plus vite. Dans sa correspondance avec le tsar, Chouvalov témoigne de sa perplexité à l'égard de l'attitude singulière de Caulaincourt et de ses déclarations répétées. Il s'interroge : ou bien Caulaincourt est sincère dans son désir de paix, ou bien ses déclarations découlent d'une manœuvre de Napoléon qui souhaite que les Russes agissent avant que les troupes autrichiennes ne commencent leurs opérations, fissurant ainsi la coalition que doit affronter la France[39].Alexandre, préférant ne prendre aucun risque, choisit de ne pas accorder d'importance aux révélations de Caulaincourt et assure son soutien indéfectible à ses alliés autrichiens, par l'intermédiaire de Nesselrode[40]. Bien qu'elles n'aient eu finalement aucune incidence sur le cours de la guerre, les insinuations portées par Caulaincourt à Chouvalov lors de leurs entrevues ont eu pour effet d'alimenter les accusations de trahison portées contre lui, comme le montre ce jugement de l'archiviste Paul Bailleu :« Était-ce de la ruse ou de la franchise ? Pour moi, […], je suis tout disposé à croire que nous avons là une nouvelle […] preuve de cette conspiration en faveur de la paix que nous voyons de bonne heure se former autour de l’empereur Napoléon. » Le fait que Caulaincourt ait cherché à taire ses entrevues avec Chouvalov dans sa correspondance tend à prouver que le grand écuyer a outrepassé les limites de la mission que lui a confiée l'empereur. Il apparaît également que les révélations faites par Caulaincourt sont souvent illusoires : les effectifs qu'il donne pour les différents corps sont inexacts, de même que les unités qu'il présente comme isolées ont pour la plupart remporté des succès importants face aux troupes russes et prussiennes dans les jours qui précèdent les négociations. C'est la raison pour laquelle Jean Hanoteau ne souscrit pas à la trahison de Caulaincourt, d'autant plus que le seul témoignage de son attitude ambiguë repose sur la correspondance qu'entretient Chouvalov avec le tsar[41].

Descendance

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Photographie en noir et blanc montrant le portrait en pied d'Hervé de Caulaincourt.
Hervé de Caulaincourt, deuxième fils d'Armand.

Armand de Caulaincourt épouse Adrienne de Carbonnel de Canisy le. Ils ont deux fils,Adrien, né le, etHervé, né le. Ce dernier meurt sans postérité en 1865, tandis que son frère aîné n'a que trois filles, si bien que le titre deduc de Vicence accordé par l'empereur en 1808 s'éteint dès la deuxième génération[42].

Les deux fils d'Armand de Caulaincourt effectuent une carrière politique.Sénateur du Second Empire, Adrien est également conseiller général ducanton de Roisel et président duConseil général de la Somme, tandis que Hervé estdéputé du Calvados sous laDeuxième République puis leSecond Empire.

Œuvres

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Armand de Caulaincourt est l'auteur deEn traîneau avec l'Empereur, un récit tiré des quatorze jours et quatorze nuits qu'il passe avec Napoléon lors de leur retour en France depuis la Russie en 1812. Ce témoignage est réédité en 2002 par les éditionsArléa[43]. Par ailleurs, ses mémoires en trois volumes sont édités à Paris en 1933 parJean Hanoteau[44].

Honneurs et décorations

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Le nom d'Armand de Caulaincourt, de même que celui deson frère, est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile[31]. Une rue de Paris, située dans le18e arrondissement porteson nom[45].

Personnage important de l'Empire, Armand de Caulaincourt apparaît dans la littérature évoquant cette période. Il est l'un des personnages de la pièceNapoléon Bonaparte d'Alexandre Dumas, un drame en six actes publié en 1831[46], de même que dans le romanLa Bataille dePatrick Rambaud, paru en 1997 et qui reçoit lePrix Goncourt et leGrand prix du roman de l'Académie française la même année[47].

Comme les principaux personnages de l'Empire, Armand de Caulaincourt cumule les décorations et les distinctions, qu'elles soient françaises ou étrangères. Il est ainsi[48],[49] :

En juin 2019, ces décorations font l'objet d'une exposition aumusée de la Légion d'honneur, àParis[50].

Cinéma

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  • Napoléon (2002). Le rôle de Armand de Caulaincourt est joué par l'acteur allemandHeino Ferch.
  • Napoléon (2023). Le rôle de Armand de Caulaincourt est joué par l'acteur britanniqueBen Miles.

Notes et références

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Notes

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  1. Augustine-Louise naît le, Augustine-Amicie le,Auguste Jean-Gabriel le et Almerine-Charlotte-Gabrielle le. VoirMémoires du général de Caulaincourt, tome I,p. 14-15.
  2. Présent pendant la durée du procès au fort de Vincennes, Savary aurait refusé de transmettre la lettre du duc qui demandait à être reçu par Napoléon Bonaparte. VoirThierryLentz,Savary, le séide de Napoléon, Éditions Serpenoise,(ISBN 2-87692-146-4),p. 68.
  3. Le mariage ne sera finalement prononcé qu'en.
  4. Trois membres sont élus par laChambre des représentants et deux par laChambre des pairs, dont Caulaincourt.

Références

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  2. abc etdd'Arjuzon 2012,chap. 3 « On ne choisit pas son champ de bataille ».
  3. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 4 « Une amitié durable et utile ».
  4. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 5 « Constantinople ».
  5. d'Arjuzon 2012,chap. 6 « Le chemin du retour ».
  6. d'Arjuzon 2012,chap. 7 « Des moments de doute ».
  7. abc etdd'Arjuzon 2012,chap. 8 « Au combat ».
  8. abc etdd'Arjuzon 2012,chap. 8 « Saint-Pétersbourg ».
  9. d'Arjuzon 2012,chap. 10 « Un séduisant aide de camp ».
  10. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 13 « Le Grand écuyer ».
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  12. ab etcd'Arjuzon 2012,chap. 15 « Un douloureux départ ».
  13. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 17 « Difficultés d'une brillante ambassade ».
  14. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 18 « Dialogue de sourds ».
  15. d'Arjuzon 2012,chap. 18 « L'alliance en question ».
  16. d'Arjuzon 2012,chap. 25 « Impasses ».
  17. d'Arjuzon 2012,chap. 26 « Derniers mois d'une ambassade ».
  18. d'Arjuzon 2012,chap. 27 « Adieux à Saint-Pétersbourg ».
  19. d'Arjuzon 2012,chap. 28 « Une entrevue orageuse ».
  20. d'Arjuzon 2012,chap. 31 « De Dresde aux bords du Niémen ».
  21. d'Arjuzon 2012,chap. 33 « Moscou ».
  22. d'Arjuzon 2012,chap. 35 « Le grand départ ».
  23. d'Arjuzon 2012,chap. 36 « Un périple mouvementé ».
  24. d'Arjuzon 2012,chap. 38 « Un armistice et une controverse ».
  25. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 39 « Un simulacre de congrès ».
  26. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 40 « Ministre des Relations extérieures ».
  27. d'Arjuzon 2012,chap. 41 « Négocier encore ».
  28. d'Arjuzon 2012,chap. 42 « Le congrès de Châtillon ».
  29. d'Arjuzon 2012,chap. 44 « Peut-on faire la paix avec Napoléon ? ».
  30. ab etcd'Arjuzon 2012,chap. 48 « Adieu à Napoléon ».
  31. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 49 « Les Cent-Jours ».
  32. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 50 « La commission de gouvernement ».
  33. d'Arjuzon 2012,chap. 51 « Un adieu à la vie publique ».
  34. a etbd'Arjuzon 2012,chap. 52 « Le gentilhomme campagnard ».
  35. d'Arjuzon 2012,chap. 53 « Une fin douloureuse ».
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  50. « Les décorations de Caulaincourt bientôt au musée »,Musée de la Légion d'honneur,(consulté le).

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Armand de Caulaincourt
Précédé parSuivi par
Création du titre

Duc de Vicence

(1808-1827)
Adrien de Caulaincourt
Gabriel Louis de Caulaincourt
5eMarquisde Caulaincourt
(1808-1827)
Adrien de Caulaincourt
Hugues-Bernard Maret
Ministre français des affaires étrangères
(1813-1814)
Antoine de Laforêt
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord
Ministre français des affaires étrangères
(1815)
Louis Pierre Édouard Bignon
v ·m
Secrétaire d’État
Armes Impériales
Affaires étrangères
Intérieur
Justice
Guerre
FinancesMarc Michel Gaudin, duc de Gaète (1804-1814)
Marine et ColoniesDenis Decrès (1804-1814)
Police
Trésor
Administration de la Guerre
Cultes
Manufactures et Commerce
poste créé en 1812
Jean-Baptiste Collin, comte de Sussy (1812-1814)
(CONSULAT ←)  Gouvernement précédent ••••• Gouvernement suivant (GOUVERNEMENT PROVISOIRE DE 1814 ←)
v ·m
CommissionNapoléonII (22 juin - 7 juillet 1815)
Sous le règne deNapoléon II
Membres de la Commission

Joseph Fouché
Président du Conseil
Affaires étrangèresÉdouard Bignon
FinancesMartin Michel Charles Gaudin
TrésorNicolas François Mollien
IntérieurClaude Marie Carnot
PoliceJoseph Pelet de la Lozère
JusticeAntoine Boulay de la Meurthe
Marine etColoniesDenis Decrès
GuerreLouis Nicolas Davout
(← GOUVERNEMENT DES CENT-JOURS) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (TALLEYRAND →)
v ·m
Gouvernement des Cent-Jours (20 mars - 22 juin 1815)
Sous le règne deNapoléon Ier
Affaires étrangèresArmand de Caulaincourt
FinancesMartin Michel Charles Gaudin
TrésorNicolas François Mollien
IntérieurHugues-Bernard Maret
PoliceJoseph Fouché
JusticeJean-Jacques-Régis de Cambacérès
Marine etColoniesDenis Decrès
GuerreLouis Nicolas Davout
Liste des sous-secrétaires d’État
(← PREMIÈRE RESTAURATION) Gouvernement précédent •••• Gouvernement suivant (COMMISSION NAPOLÉON II →)
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