La fonction exercée par Richelieu auprès de Louis XIII est souvent désignée par l'expression de « Premier ministre », bien que le titre ne soit utilisé à l'époque que de façon officieuse pour désigner le ministre principal du roi dont l'action englobe aussi bien des dimensions politiques, diplomatiques, militaires et coloniales que culturelles et religieuses.
Réputé pour son habileté voire pour son caractère jugé retors, souvent critiqué pour sa fermeté intransigeante, il rénove la vision de laraison d'État et en fait la clef de voûte de ses méthodes de gouvernement et de sa conception de la diplomatie et de la politique. En lutte à l'extérieur contre lesHabsbourg, et à l'intérieur contre la noblesse et lesprotestants, il réprime sévèrement tant lesduels meurtriers que les révoltes antifiscales paysannes. Il s'illustre également dans des affaires demeurées fameuses, telle l'Affaire des démons de Loudun.
Richelieu est considéré comme l'un des fondateurs majeurs de l'État moderne en France. Son action est un long combat pour un renforcement du pouvoir royal.
Par son action, lamonarchie s'affirme sous une nouvelle forme qui sera plus tard désignée par le terme d'absolutisme, et ce, de manière triomphante sous le gouvernement personnel deLouis XIV (1661-1715), puis de manière plus apaisée sous celui ducardinal de Fleury (1726-1743).
UneIsabelle, inconnue des historiens jusqu'en 1901[9], serait une sœur ignorée[10] dont l'existence et l'identité furent contestées[11]. Celle-ci a épousé en 1613, sans l'accord de sa famille, un certain Louis Pidoux, médecin. Ceux-ci vécurent enFranche-Comté pour échapper à l'ordonnance de Blois de 1579 et Isabelle mourut en 1648.
Il est aussi question d'une « Marguerite » dans les registres des naissances de l'église de Braye-sous-Faye, paroisse du château de Richelieu en Poitou, mais, faute d'éléments, on peut penser que cette enfant est morte en bas âge.
Alors que le jeune Armand n'est âgé que de cinq ans, son père, capitaine des gardes d'Henri IV, meurt le de fièvre pernicieuse. Il laisse une famille endettée mais la générosité royale lui permet d'éviter les difficultés financières. Antérieurement, pour la récompenser de la participation de François du Plessis à son service durant lesguerres de Religion, le roiHenri III avait donné vers 1584 l'évêché deLuçon à sa famille[12]. Celle-ci en perçoit ainsi pour son usage privé la plus grande partie des revenus, ce qui mécontente les chanoines qui auraient préféré que ces fonds fussent utilisés pour l'Église[13].
À l'âge de neuf ans, le jeune Armand est envoyé àParis, par son oncleAmador de La Porte, en septembre 1594 aucollège de Navarre, pour étudier laphilosophie, lelatin, legrec et l'hébreu, plus la grammaire et les arts. À sa sortie du collège on lui confère le titre de« Marquis de Chillou »[14], de l'ancienne possession desseigneurs de Chillou àJaulnay, arrondissement deChinon, dont Richelieu est le lointain descendant[15] ; titre qu'il portera également plus tard à l'Académie française fondée par ses soins (1635). Il reçoit ensuite une formation à l'Académie équestre deMonsieur de Pluvinel, qui forme lesgentilshommes à la carrière militaire. Il y apprend l'équitation, mais aussi lavoltige équestre, l'escrime, ladanse, lalittérature, lesmathématiques, la bague, la quintaine et ledessin. Il vit alors la vie typique d'un officier de l'époque, le médecinThéodore de Mayerne devant le traiter pour unegonorrhée en 1605[16]. En 1599, il y rencontraFrançois Leclerc du Tremblay (le Père Joseph), ancien élève au Collège de Navarre, venu annoncer à ses anciens professeurs son intention d'abandonner sa vie militaire et ses titres, pour se consacrer à sa vocation decapucin.
« Il ne feint certes pas la maladie, ce névrosé dont l'hypersensibilité aiguë, la tension nerveuse extrême, les accès incontrôlés de colère, de larmes, de mélancolie, de dépression même sont le lot quotidien. Ces intrigues toujours renaissantes qu'il lui faut surmonter et cette patience à laquelle il lui faut se contraindre sont, assurément, usantes pour cet émotif qui a su acquérir un contrôle de soi apparent plus ou moins durable. »
De son protégé,Marie de Médicis, qui s'y connaît elle aussi en la matière, affirme :« Il pleure quand il veut », suggérant une duplicité que son pieux biographeAntoine Aubéry transformera en qualité, ses larmes marquant« une tendresse de cœur et une compassion naturelle »[17], en tous les cas une aptitude à ressentir et exprimer des émotions grâce à laquelle on peut mieux comprendre cet obsédé de la raison[18].
Destiné au métier des armes, Richelieu se trouve dans l'obligation en 1605 de se tourner vers une carrière religieuse : son frèreAlphonse-Louis du Plessis refuse l'évêché de Luçon (gardé depuis 20 ans dans la famille) pour devenirmoine en entrant à laGrande Chartreuse, et la famille refuse de perdre ce qu'elle considère comme une importante source de revenus. Il est frêle et maladif (migraines dues peut-être à des crises d'épilepsie et à la tuberculose en fin de vie[19]) : la perspective de devenirévêque ne lui déplaît nullement. Les études universitaires l’attirent : il commence des études dethéologie en 1605 pour obtenir sondoctorat à laSorbonne en 1607.
Prêtre sans vocation mais attaché à ses devoirs[20], il est nomméévêque de Luçon le par le roiHenri IV, et se rend àRome où il reçoit l'investiture canonique le des mains ducardinal de Givry[21]. SelonTallemant des Réaux, il aurait triché sur son âge (il a 21 ans, alors que l'âge requis pour être évêque est de 26 ans)[22] et, après un aveu supposé du nouvel évêque devant lepapePaul V, celui-ci aurait commenté d'une simple phrase :« S'il vit longtemps, ce garçon sera un grand fourbe ! »[22].Michel Carmona estime néanmoins que l'anecdote, pour plaisante qu'elle soit, n'est pas conforme à la réalité : Richelieu s'étant précisément rendu àRome pour obtenir une dispense liée à son jeune âge, il ne pouvait guère mentir sur celui-ci[21].
Il rencontre le chapitre de Luçon àFontenay-le-Comte le et ne se rend àLuçon que l'année suivante. Peu après son installation dans sondiocèse, il montre son caractère de réformateur catholique en étant le premier évêque en France à mettre en œuvre les réformes institutionnelles que leconcile de Trente avait prescrites entre 1545 et 1563.
Richelieu devient alors l’ami deFrançois Leclerc du Tremblay (plus connu sous le nom de « Père Joseph »), un moinecapucin, devenant son confident le plus proche. Cette intimité avec Richelieu (qu’on appelait« Son Éminence ») et la couleur grise de sonfroc vaut au Père Joseph le surnom d'Éminence grise. Richelieu l'emploie par la suite souvent comme émissaire et agent à l’occasion de tractations diplomatiques.
Pendant cette période, Richelieu commence également à s'entourer de familiers qui lui resteront fidèles toute sa vie. Les secrétairesDenis Charpentier et Michel Le Masle, ainsi que le médecin François Citoys furent recrutés en 1608-1609[23],[24].
Richelieu assista le père Humblot dans la conférence religieuse tenue àChâtellerault entre le 8 et le, contre lepasteurdauphinoisDaniel Chamier et le ministre Le Faucheur. Le but de la dispute est d'obtenir la conversion d'une demoiselle noble locale nommée La Foulenne[25]. Richelieu est donc déjà engagé à lutter contre leprotestantisme avant son ascension politique.
Le 24 août 1614, à bientôt 29 ans, grâce à l'appui du secrétaire particulier de la régente Marie de Médicis,Denis Bouthillier, il se fait élire député du clergé poitevin auxétats généraux deParis (27 octobre 1614 au 23 février 1615), puis porte-parole du clergé[27].
Le, l'exécution de Concini, à l'initiative deLouis XIII et duduc de Luynes, entraîne la mise à l'écart de la reine mère de l'entourage du roi. Louis XIII, croisant Richelieu auLouvre, lui dit :« Eh bien ! Luçon, me voici hors de votre tyrannie ! »[32]. Sa disgrâce ne fut toutefois pas aussi importante que celle deClaude Barbin (jeté en prison) etClaude Mangot (gardé à vue chez lui) et il ne fut pas inquiété de poursuites judiciaires. Richelieu doit suivre la reine mère en disgrâce àBlois. Il essaie dans un premier temps de s'entremettre entre la reine mère et le duc de Luynes, puis se retire le dans sonchâteau de Richelieu sans en avertir Marie de Médicis, de plus en plus méfiante envers son chef de Conseil. Affligé, voyant sa carrière politique perdue, il y rédige son testament[16]. Le roi le bannit même le àAvignon où il loge à l'hôtel de Beaumont en entraînant dans sa disgrâce son frère aîné Henri et son beau-frèreRené de Vignerot de Pont-Courlay qui l'accompagnèrent dans le Sud[33]. Il y consacre la majorité de son temps à écrire, composant par exempleL’Instruction du chrétien[16].
Marie de Médicis, en résidence surveillée auchâteau de Blois, s'en échappe dans la nuit du 21 au 22 février 1619 avec la complicité duduc d'Épernon et prend la tête d'une rébellion aristocratique. Luynes fait alors appel à Richelieu qu'il charge de négocier un accommodement entre la mère et le fils. Il réussit à rapprocher Louis XIII et Marie de Médicis, fait conclure letraité d'Angoulême du et organise la première réconciliation auchâteau de Couzières le[34], acquérant une réputation de fin négociateur. Marie de Médicis, insatisfaite, relance la guerre (« deuxième guerre de la mère et du fils »). Richelieu se trouve cette fois-ci clairement dans le camp des rebelles mais joue la prudence, ce qui lui permet, après la défaite de la coalition nobiliaire, de participer à la réconciliation solennelle auchâteau de Brissac, le, après le traité d'Angers trois jours plus tôt.
Même si Luynes se rapproche de Richelieu en mariant son neveu M. de Combalet à sa nièce Marie-Madeleine de Vignerot d'Aiguillon, Louis XIII et son favori agissent en sous-main contre lui. Alors que legalero - chapeau de cardinal - lui a été promis contre son arbitrage, ce sontLa Valette etBentivoglio qui sont nommés par le papePaul V, sur proposition de laFrance, le 11 janvier 1621. Finalement, la mort de Luynes emporté par la fièvre pourpre (15 décembre 1621) crée un vide politique qui profite à Marie de Médicis. Celle-ci est de nouveau admise au Conseil du roi (31 janvier 1622) et obtient du nouveau papeGrégoire XV lecardinalat pour son protégé, qui est nommé le 5 septembre 1622 et intronisé àLyon le 12 décembre 1622[34]. La même année, Richelieu devenu cardinal est suggéré par Marie de Médicis au jeune roi. Cependant Louis XIII — qui garde un amer souvenir deConcino Concini — refuse dans un premier temps de faire appel au cardinal. Ce n'est que le que Richelieu entre de nouveau au Conseil du roi, avec la protection de la reine mère. Cette nomination marque un tournant décisif dans le règne de Louis XIII.
Carte postale de François Flameng,Le 1er mai 1625, le cardinal de Richelieu pose la première pierre de l'église de la Sorbonne.
L'année1624 marque assurément la fin d'une première partie de sa biographie, sa longue marche vers le sommet de l'État. Au sortir d'une rude traversée du désert, le jeune évêque devenu cardinal puis ministre est un homme mûr de près de quarante ans[35] et, si le pouvoir est à portée de main, la majeure partie de sa vie est à présent derrière lui.
D’abord méfiant, Louis XIII accorde ensuite sa confiance à Richelieu[37].
À la tête duparti dévot,Marie de Médicis finit par s’offenser de la volonté de Richelieu de contrer l’hégémonie de la maison catholique des Habsbourg : il est prêt dans cet objectif à s’allier avec des États protestants. Au cours de lajournée des Dupes (1630), elle exige du roi la destitution du cardinal qu’elle juge trop indépendant. Ce dernier, qui doit tout à la reine mère, se croit perdu. Son ami le cardinal de La Valette le retient de prendre la fuite. Mais le roi confirme sa confiance à Richelieu : ce sont Marie de Médicis et lechancelierMichel de Marillac qui doivent partir. L’exil de lareine mère confirme l'abandon d'une politique qui, pour assurer le triomphe ducatholicisme enEurope, consentait à laisser le premier rôle à l’Espagne. Marie de Médicis ne pardonnera jamais à sa « créature » de l'avoir trahie[16].
En1625, Richelieu s’adresse au roi en son conseil pour le mettre en garde« que c'était chose certaine que tant que le parti deshuguenots subsisterait en France, le Roi ne serait absolu dans son Royaume »[38]. Or, à la suite de l'édit de Nantes, lesprotestants de France forment un État dans l’État : ils ont leurs assemblées politiques, une organisation territoriale et leurs places fortes militaires. Leur métropole est la ville deLa Rochelle qui s’est de fait depuis un demi-siècle affranchie de l’autorité royale. Quand Richelieu accède au pouvoir, le roi a mené plusieurs campagnes militaires contre les protestants, mais vainement, étant mal servi par son favoriCharles d'Albert de Luynes. Le cardinal va poursuivre la politique du roi avec une volonté inflexible.
Dans un contexte de tension entre laFrance et l'Angleterre, cette dernière encourageant la sédition des réformés, la ville de La Rochelle entend préserver ses libertés, notamment celle d’entretenir directement des relations avec des puissances étrangères, en particulier l’Angleterre. Richelieu décide de soumettre définitivement la ville. Il entreprendle siège et ne recule devant aucun moyen : une digue de 1 500 mètres est édifiée qui bloque toute communication de la ville avec la mer. Le siège prend alors une tournure dramatique : La Rochelle résiste pendant plus d’une année au prix de la mort des quatre cinquièmes de sa population. La reddition de la ville (28 octobre 1628) sonne le glas de l’autonomie politique et militaire des protestants. Louis XIII confirme cependant la liberté de culte par l’édit de grâce d’Alès (1629).
Par ailleurs, le climat religieux de l'époque est à l’heure d’une contre-offensive du catholicisme. C’est laContre-Réforme : Louis XIII est profondément catholique depuis toujours, contrairement à son père Henri IV qui s’est converti du protestantisme au catholicisme pour accéder au trône. Il impose en 1620 le rétablissement du culte catholique dans la province protestante duBéarn (dans laquelle il avait été interdit depuis 1570, par décision deJeanne d'Albret, la grand-mère protestante de Louis XIII). Richelieu lui-même inaugure l'église Saint-Louis del'ordre des Jésuites àParis.
Dans ses mémoires, Richelieu défend sa politique en soutenant qu'il y avait nécessité absolue à mettre au pas tous ces« Grands qui, abusant des biens que le Roi leur a faits et de la puissance qu'ils tiennent de Sa Majesté, ne s'en sont servis que pour se rendre criminels »[39]. Aussi, face à la noblesse turbulente et ses prises d'armes régulières, Richelieu répond par la fermeté : il supprime les hautes charges que les grands seigneurs exercent auprès du roi et fait démanteler plus de 2 000 châteaux forts qui ne sont plus utiles à la défense du royaume (notamment Pamiers et Mazères).
Le cardinal de Richelieu.
Il donne davantage de pouvoir auxIntendants qui sont envoyés pour faire appliquer les décisions royales dans lesprovinces. Les assemblées provinciales (les États) sont parfois supprimées. L'institutionnalisation de cette intendance de police, justice et finances, permet d'imposer à partir de 1635 le« tour de vis fiscal » qui suit l'entrée en guerre de la France, considéré comme abusif et qui accroît l'impopularité de Richelieu à cette époque[40].
Les gouverneurs des provinces, parfois de puissants notables, sont surveillés et Richelieu n'hésite pas à sévir avec les plus grands : il fait décapiter leduc de Montmorency, gouverneur du Languedoc, qui prend les armes avecGaston d'Orléans, frère du roi, en 1632 et défend les réclamations de la province. Il finit par assigner à résidence dans la forteresse deLoches le vieuxduc d’Épernon, gouverneur de Guyenne et fidèle deMarie de Médicis qui rapportait les effets négatifs sur la population des prélèvements fiscaux croissants du pouvoir central. Il n'hésite pas à s'appuyer sur des réseaux mouvants d'alliances et de factions locales en tissant un jeu de relations parfois complexes avec lesparlements et la noblesse de robe[41].
Par ailleurs, Richelieu doit déjouer les nombreuses intrigues organisées par tous ceux que son action gêne, notamment la reine mèreMarie de Médicis et le frère du roiGaston d'Orléans. Les comploteurs ne craignent pas d'envisager l'assassinat du cardinal ou de faire appel aux puissances étrangères. Mais les conspirations menées par lecomte de Chalais en 1626 et lemarquis de Cinq-Mars en 1642 sont des échecs éclatants, les protagonistes étant exécutés (Chalais,Cinq-Mars), mis en prison (maréchal d'Ornano,César etAlexandre de Vendôme) ou disgraciés (laduchesse de Chevreuse, laprincesse de Conti, lemaréchal de Bassompierre) par Louis XIII. Seul le principal bénéficiaire et complice de ces complots, le frère du roi, Gaston, s'en sort sans trop de dommages ; il perd toutefois ses droits à larégence.
Profondément affecté par la mort, le, de son frère Henri au cours d'unduel, Richelieu réprime avec la plus grande sévérité cette pratique et fait mettre à mort les nobles pris en flagrant délit de se battre. Le sont exécutésFrançois de Montmorency-Bouteville et son cousin François de Rosmadec, comte de Chapelles, meurtriers en duel du marquis de Bussy d'Amboise.
Après avoir rétabli l’autorité du roi en France, Richelieu entreprend de rabaisser les prétentions de la maison d’Autriche en Europe. LesHabsbourg ont réussi grâce à une heureuse politique patrimoniale à réunir sous leur coupe un grand nombre d’États européens :Autriche,Bohême,Espagne,Milan,Naples,Pays-Bas,Portugal. Au nom d’uncatholicisme militant, ils cherchent à établir leur autorité enAllemagne et à y réduire les Étatsprotestants lors de laguerre de Trente Ans (1618-1648).
Louis XIII déclare la guerre à l’Espagne en 1635. Les premiers temps de guerre sont difficiles : la chute deCorbie sur laSomme en 1636 laisse craindre une attaque sur Paris. Richelieu est effondré mais Louis XIII organise la défense de la capitale. À partir de 1640, l’effort de guerre fait basculer le sort en faveur de la France. Richelieu qui s'est attribué le titre de « Grand Maître et Surintendant de la Navigation » développe une armée de terre mais aussi unemarine de guerre permanente. Il accroît considérablement les prélèvements fiscaux, entraînant de nombreuses révoltes de la paysannerie qui sont durement réprimées.
Richelieu exploite le manque de cohésion au sein de lamonarchie espagnole. LaCatalogne fait sécession en 1640. Peu après, lePortugal restaure son indépendance, mettant fin à l'Union ibérique à laquelle il avait été contraint soixante ans auparavant sous le règne dePhilippe II d'Espagne.
Le grand dessein fait partie de l'arsenal d'attributs ordinaires et glorieux dont on gratifie les grands politiques. Ainsi, Richelieu aurait été le champion de la conquête des « frontières naturelles »[43], inscrivant la France dans les limites de mers, fleuves et montagnes[44]. L'idée, en réalité, est étrangère à un temps qui s'accommode fort bien de la diversitépolitico-géographique : le souci stratégique de Richelieu est non de tracer des frontières géographiquement cohérentes, mais bien davantage de « s'ouvrir des portes » vers l'extérieur grâce à la possession deplaces fortes enclavées en territoire étranger ; de là l'importance que tiennentPignerol,Saluces,Philippsburg ouVieux-Brisach dans les négociations.
Cette stratégie constitue le lieu commun d'une diplomatie d'Ancien Régime[45] soucieuse de mettre le pays à l'abri de l'invasion, comme de lui permettre de porter ses armes à l'extérieur. Plus récemment,Henri Hauser a découvert chez le cardinal-ministre un autre grand dessein : ouvrir à la France des routes économiques nouvelles destinées à assurer sa prospérité[46]. Mais, pour réelle, originales et intéressantes qu'elles eussent été, ces visées restèrent, à l'instar de la réforme intérieure du royaume, en lisière de ses préoccupations[47].
Cette politique de gloire sera la matrice de toutes les violences : violences militaires ; violences économiques ; violence de la réduction à l'obéissance, et ainsi violence de la loi. Voici quelles sont les futures œuvres de Richelieu, serviteur zélé de cet État et de ce roi avide de gloire, un cardinal-ministre tel que l'image nous en a été transmise par ses adversaires et confortée par la littérature romantique —« l'homme à la main sanglante, à la robe écarlate » deVictor Hugo, qui passe, impitoyable, à l'arrière-plan de la scène deMarion Delorme.
Car c'est bien le cardinal-ministre qui assura la transition, à travers un État de guerre de plus en plus gourmand en hommes et en argent, de la royauté du roi de justice héritée deSaint Louis à la monarchie administrative deLouis XIV etColbert et à l'État dit « de finances ». À plus court terme, pourtant, en récompense d'années de sacrifice et d'efforts, ce sera une guerre à poursuivreet un problème financier insupportable aux populations que Richelieu et Louis XIII lègueront àMazarin[non neutre][51].
Richelieu est aussi célèbre pour le soutien qu’il apporte aux arts ; le fait le plus connu est la fondation en 1635 de l'Académie française, société responsable des questions concernant la langue française.
Les exigences de sa politique ont rendu le cardinal tellement impopulaire qu'à l'annonce de sa mort, le peuple allume des feux de joie pour fêter l'événement[54],[55].
Richelieu recommande au roi celui qui sera son successeur,Jules Mazarin, dont la trajectoire sera similaire à la sienne. Les deux cardinaux auront passé le même temps au pouvoir ; Richelieu d'avril 1624 à décembre 1642, Mazarin de janvier 1643 à mars 1661. Le premier a subi l'orage denovembre 1630, le second la tempête de laFronde entre 1648 et 1652. Tous les deux sont parvenus aux affaires grâce à l'appui desreines mères. Passablement désargentés, dans un pays que la guerre saignait à blanc, tous deux ont édifié d'immenses fortunes.
Il laisse à sa mort une fortune de 20 millions delivres. C'est davantage qu'Henri II de Bourbon-Condé, qui pourtant avait reçu l'héritageMontmorency, dont la fortune n’excédait pas 15 millions de livres à sa mort.Mazarin entendit faire mieux[58].
le roiLouis XIII qui reçut, définitivement, lePalais-Cardinal (offert dès 1636 mais dont Richelieu avait conservé l'usufruit) et son mobilier, l’hôtel de Sillery,1 500 000 livres en monnaie, le granddiamant blanc Richelieu, la « chapelle d'or et de diamants » ;
Jean Armand de Maillé de Brézé, fils d'Urbain ci-après et neveu maternel de Richelieu, qui hérita de plus de 1,7 million de livres sous diverses formes ;
Le corps du cardinal est inhumé dans lachapelle de la Sorbonne, puis dans uncaveau sous unmausolée enmarbre de Carrare commandé par son héritière laduchesse d'Aiguillon, sculpté parFrançois Girardon à partir de dessins deLe Brun ; il ne fut achevé qu’en 1694. Ce monument funéraire supporte un groupe sculpté représentant le cardinal demi-couché, une main sur son cœur et sur le cordon de l’Ordre du Saint-Esprit, l'autre ouverte sur le livre, les yeux tournés vers l’autel et le Créateur, s'abandonnant dans les bras de l'allégorie de la Piété et à ses pieds l'allégorie dela Doctrine chrétienne (ou de la Science ?)[précision nécessaire] également affligée de sa mort. Sur les côtés, deux anges portent ses armoiries, qui se trouvent reproduites sur lesvitraux des trois fenêtres qui éclairent le porche intérieur. Au-dessus de lui pend, à trente pieds de hauteur, le chapeau rouge authentique du cardinal orné de glands de la même couleur. Selon la légende, lorsque le cordon lâchera, le chapeau tombera et l’âme du cardinal montera au Paradis[62].
Le, lesrévolutionnaires saccagent son tombeau malgré l'intervention physique d'Alexandre Lenoir. Ils exhument le corps, puis le décapitent ; le reste du corps est soit jeté à laSeine soit placé dans un des caveaux de la Sorbonne faisant office de fosse commune avec ceux de plusieurs membres de sa famille, dont le Maréchal de Richelieu. Cette profanation suscite un trafic dereliques sans que l'on puisse attester leur authenticité, tels la tête, des cheveux et un petit doigt du cardinal[63]. La tête en partiemomifiée aurait été emportée par un nommé Cheval, bonnetier ou épicierrue de la Harpe qui, laTerreur finie, peut-être repentant, offre avec insistance la partie antérieure[64] à l'abbé Boshamp[65] lequel, à sa mort en 1805, la lègue à son tour àNicolas Armez, maire dePlourivo. Son petit-neveuLouis Armez, député desCôtes-du- Nord apporta parfois la tête momifiée à Paris pour la montrer à ses collègues de l'Assemblée nationale.
En 1846, la tête est prêtée au peintre Bonhomé pour réaliser un portrait en pied du cardinal pour leConseil d'État. Mise à l'abri àSaint-Brieuc où elle est exposée tous les ans lors de la remise des prix du collège, la relique revient à la Sorbonne le 15 décembre 1866 lors d'une cérémonie funèbre en présence deVictor Duruy, ministre de l'Instruction publique et d'une délégation de l'Académie française[66].
En 1896,Gabriel Hanotaux, ministre des Affaires étrangères et biographe du cardinal, s'empare du crâne pour l'examiner une dernière fois, en faire des photographies et des moulages[67],[68], avant de le placer dans un coffret scellé et de le faire recouvrir d'une chape de ciment armé, dans un lieu tenu secret à proximité du tombeau[69].
Le, la tête est inhumée de nouveau dans la chapelle et soncénotaphe replacé à sa place originelle, au centre du chœur, lors d'une cérémonie officielle en présence deJacques Duhamel, ministre de la Culture, des corps constitués et d'une délégation de l'Académie française[70].
Même si Richelieu est principalement connu pour son implication dans les politiques du Royaume, il était d'abord un ecclésiastique. Sa pensée théologique peut être comprise au travers des quelques ouvrages qu'il a écrits avant et après sa nomination comme cardinal, eux-mêmes influencés par la doctrine duconcile de Trente adoptée quelque vingt ans avant sa naissance.
À l'image de sonTestament politique (1688), sa pensée spirituelle est condensée dans leTraité de la perfection du chrétien, publié après sa mort. Son contenu diverge peu des enseignements du concile de Trente. Sa seule originalité à l'époque était d'affirmer la nécessité du pardon entier en cas d'attrition, c'est-à-dire à quelqu'un voulant se repentir d'une faute sous l'effet de la honte ou de la crainte de l'Enfer, et non par amour sincère envers Dieu (ce qui est lacontrition). Cette position diverge légèrement de celle du concile, qui déclara que l'attrition était une« contrition imparfaite » pouvant mener à la rémission du péché mais pas ausacrement de pénitence[71]. À l'opposé, les théologiensjansénistes dont l'abbé de Saint-Cyran, défendaient la thèse du regret authentique comme condition nécessaire aupardon. L'imbrication du domaine religieux dans des intrigues politiques a pu laisser croire que la position du cardinal visait à s'assurer de la conscience et de la confiance du catholiqueLouis XIII (mais dont la moralité ne semblait guidée que par la peur de l'enfer) dans certaines de ses impitoyables manœuvres. Quoi qu'il en soit, l'historienneFrançoise Hildesheimer interprète plutôt la croisade du cardinal pour l'attrition comme une façon pour lui de se déculpabiliser de sa carrière dans les plus hautes sphères de l'État, d'être en paix avec son âme de chrétien[72].
Les phrases suivantes sont extraites desMémoires du cardinal de Richelieu et de sonTestament politique.
Triple portrait du Cardinal de Richelieu par Philippe de Champaigne, Londres,National Gallery.
« La politique consiste à rendre possible ce qui est nécessaire. »
« Plus on est honoré et respecté, plus il faut faire l'humble et le respectueux. »
« Des petites étincelles naissent les grands embrasements. »
« Faire une Loi et ne pas la faire exécuter, c'est autoriser la chose que l'on veut défendre. »
« Il faut dormir comme un lion, sans fermer les yeux. »
« Il ne faut pas se servir des gens de bas-lieu : ils sont trop austères et trop difficiles. »
« L'autorité contraint à l'obéissance, mais la raison y persuade. »
« La méthode ne vaut que par l'exécution. »
« Sire, il est question de couper la gorge aux duels, ou bien de couper la gorge aux lois de Votre Majesté. »
« Les rois n'ont pas de pieds pour marcher en arrière. »
« Nul ne voit jamais si clair aux affaires d'autrui que celui à qui elles touchent le plus. »
« Perdre bientôt la mémoire d'un bienfait est le vice des Français. »
« Pour perdre un rival, l'artifice est permis : on peut tout employer contre ses ennemis. »
« Poursuivre lentement un dessein, et le divulguer, est identique à parler d'une chose pour ne pas la faire. »
« Qui a la force a souvent la raison, en matière d'État. »
« Savoir dissimuler est le savoir des rois. »
« Le secret est l'âme des affaires. »
« Donnez-moi deux lignes de la main d'un homme, et j'y trouverai de quoi suffire à sa condamnation. »
« Les dépenses les plus nécessaires pour la subsistance de l'État étant assurées, le moins qu'on peut prélever sur le peuple est le meilleur. »
« Il en est des États comme des corps humains : la bonne couleur qui apparaît au visage de l'homme fait juger au médecin qu'il n'y a rien de gâté au-dedans. »
« Il faut écouter beaucoup et parler peu, pour bien agir au gouvernement d'un État. »
« Il n'y a pas au monde de nation si peu propre à la guerre que la nôtre. »
« En matière d'État, il faut tirer profit de toutes choses, et ce qui peut être utile ne doit jamais être méprisé. »
« En matière de crime d'État, il faut fermer la porte à la pitié. »
« Si Dieu défendait de boire, aurait-il fait ce vin si bon ? »
« Quand une fois j'ai pris ma résolution, je vais droit au but et renverse tout de ma robe rouge. »
« Les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. »
Pour le cardinal de Richelieu, l'expulsion des morisques fut« la proposition la plus audacieuse et la plus barbare dont fasse mention l'histoire de tous les siècles passés »[73].
Brève et facile instruction pour les confesseurs, 1610[76].
La Défense des principaux points de la foi catholique contre la lettre des quatre ministres de Charenton, 1617[77].
Œuvres théologiques, 1647.
Tome I « Traité de la perfection du Chrétien », Paris, Honoré Champion éd., 2002, 500 p.[78]
Tome II « Traité qui contient la méthode la plus facile et la plus assurée pour convertir ceux qui se sont séparés de l’Église », Archives de sciences sociales des religions, juin 2007, document 138-75.
Succincte narration des grandes actions du RoyLouis XIII[79].
Mémoires, nouvelle édition, 10 vol., Paris, Société de l’histoire de France, 1908-1931.
Testament politique.** édition critique, introd. et notes par L. André ; préface de Léon Noèl, de l'Institut. Paris, Robert Laffont, 1947.
Mémoires, par le Cardinal de Richelieu. Réédition, éditions Paleo, coll.Sources de l'histoire de France.
Testament politique, par le Cardinal de Richelieu.*Marie-CatherineVignal Souleyreau,Le Cardinal de Richelieu à la conquête de la Lorraine : correspondance, 1633, Paris, L'Harmattan,, 783 p., broché(ISBN978-2-296-11566-8,OCLC613308516,BNF42193346).
Marie-Catherine Vignal Souleyreau,Le Trésor pillé du roi : correspondance du cardinal de Richelieu, année 1634, 2 vol., L'Harmattan, Paris, 2012.
Marie-Catherine Vignal Souleyreau,Le cardinal de Richelieu à la conquête de la Lorraine : Correspondance, 1633, Paris, L'Harmattan, 786 p.(ISBN978-2-296-11566-8,BNF42193346).
Provenant de récupérations autoritaires comme de prospections et d'achats systématiques, la bibliothèque de Richelieu est considérée par ses contemporains comme le plus grand rassemblement de livres réalisé. Elle nous est connue par les inventaires qui en ont été dressés à sa mort, qui recensent 6 135 volumes conservés auPalais-Cardinal, et 250 auchâteau de Rueil.
Au terme de l'étude qu'il lui a consacrée,Jörg Wollenberg(de) a ainsi pu conclure que« la bibliothèque du Palais-Cardinal reflète […] l'intention du cardinal de l'emporter sur ses adversaires par la supériorité de ses arguments démonstratifs… Il s'agissait d'une source d'informations, d'un lieu où se documenter pour préparer, fonder et justifier des objectifs à long terme »[80]. C'est un fait : les livres et manuscrits dont aime à s'entourer Richelieu ne sont pas matière à une instruction désintéressée, mais bien davantage des instruments de documentation, de réflexion et de décision[81]. À cette fin, est proposé au prince un répertoire des livres utiles pour l'exercice de la souveraineté, établissant en outre une sorte de service réciproque entre l'État absolu qui met en œuvre le pouvoir et la bibliothèque publique qui permet l'accès au savoir[82].
Docteur de la Sorbonne en 1606[83], élu le proviseur de la Maison et Société deSorbonne, Richelieu entreprend un ambitieux programme de rénovation du collège et de sachapelle pour lequel il a dépensé500 000 livres[84] et où il est enterré.
En 1624, Richelieu achète l’hôtel Forget de Fresnes (ancien hôtel de la famille d'Angennes de Rambouillet) qui présente pour lui le double avantage d’être proche du Louvre et d’être bordé par un fragment de l’enceinte de Charles V qui peut, s'il est démoli, fournir un grand espace en pleine ville derrière son hôtel. C'est le cas en 1633, un brevet royal lui donnant la propriété des terrains. Il entreprend alors, en faisant appel à l’architecteJacques Lemercier à partir de1627, la transformation de l’hôtel en un véritable palais, lePalais-Cardinal, avec des appartements somptueux et une salle de théâtre qui demeurera longtemps la plus belle de Paris. Sauval[85] a laissé des témoignages précis sur les décors du palais, en particulier la célèbregalerie des Hommes Illustres qui comportait, accompagnés de quatre statues et trente-huit bustes de marbres antiques, vingt-cinq portraits (dont celui deLouis XIII et le sien) peints parPhilippe de Champaigne etSimon Vouet.
En 1631, au faîte de sa puissance, il obtient du roi l'autorisation de construire enTouraine lechâteau et la cité fortifiée deRichelieu, en lieu et place du domaine de ses ancêtres où il vécut sa prime enfance. Il en confie la réalisation à son architecte favoriJacques Lemercier et y fait travailler les plus grands artistes de son temps. Si le château, très admiré de ses contemporains, a en grande partie disparu, la ville, conçue comme une cité idéale à deux foyers, est considérée aujourd'hui comme l'un des chefs-d'œuvre de l'urbanisme occidental duXVIIe siècle.
En 1633, Richelieu acquiert àRueil lechâteau du Val, qu'il aménage à grand frais pendant des années pour en faire un véritable palais et qui devient sa résidence favorite. Loin des cabales et du bruit de la ville, il est idéalement placé sur la route entre Paris etSaint-Germain-en-Laye, où le roi aime aller chasser.
Trois sources, jamais attestées ni documentées par les historiens, prêtent des liaisons au cardinal : lesHistoriettes deTallemant des Réaux où il affirme que« le Cardinal aimait les femmes ; mais il craignait que le roi soit médisant »[86],Galanterie des rois de France d'Henri Sauval et l’album dumaréchal de Bassompierre.
Le cardinal de Richelieu aimait beaucoup leschats. Il fit installer unechatterie au Palais-Cardinal même, et les diverses chroniques rapportent qu'il avait toujours un chat sur ses genoux tandis qu'il travaillait, tout vêtu de rouge, à son bureau. On lui doit d'avoir beaucoup contribué à les faire considérer comme desanimaux de compagnie. À sa mort, il en possédait quatorze, la plupart despersans au poilAngora, dont les noms sont parvenus jusqu'à nous : Félimare, Lucifer, Ludovic-le-Cruel, Ludoviska, Mimi-Piaillon, Mounard-le-Fougueux, Perruque, Rubis-sur-l'ongle, Serpolet, Pyrame, Thisbe, Racan, Soumise et Gazette[92].
↑MaxGallo,Richelieu, la foi dans la France, Villeneuve d'Ascq & Mayenne,XO éditions,, 370 p.(ISBN978-2-84563-381-0), 1 "1585-1608", « 1 (pages 22à24) ».
↑Gabriel Hanotaux, Auguste de Caumont duc de La Force,Histoire Du Cardinal de Richelieu, Plon,,p. 65.
↑Mentionnée pour la première fois en1901 par Oscar de Poli dansNotice historique et généalogique sur la famille Pidoux, qui précise n'avoir trouvé aucun document original à l'appui de ses dires.
↑Pierre Grillon, spécialiste de Richelieu et éditeur desPapiers de Richelieu, écrit à ce sujet :« L'histoire s'écrit avec des documents authentiques et des témoignages contrôlés, et non avec des affirmations ou des hypothèses dépourvues de fondement […] M. Pidoux de la Maduère affirme qu'un de ses lointains parents, nommé Louis, avait épousé, en juin 1613, une sœur inconnue du cardinal de Richelieu […] Ce silence général observé par les contemporains sur une prétendue« sœur ignorée » du cardinal de Richelieu ne peut avoir qu'une explication : c'est que cette sœur n'a jamais existé, si ce n'est dans l'imagination de ceux qui ont« arrangé », en 1749, la copie de l'acte de mariage de Louis Pidoux de la Maduere. »Pierre Grillon,Précision de Pierre Grillon sur la famille de Richelieu.
↑Pouvoir et fortune de Richelieu. In-12. Éditions Pluriel, Paris, 1987. Thèse de Joseph Bergin, préface de Pierre Goubert.
↑Jacques-Xavier Carré de Busserolle (1823-1904),Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, Impr. de Rouillé-Ladevèze, Tours, 1878-1884.
La vue 349, dans la reproduction sur Gallica, correspond à la page 345 du tome 1.« Il alla à Rome et y fut sacré évêque (en 1607). Le PapePaul V lui demanda s'il avoit l'âge ; il dit que ouï, et après il lui demanda l'absolution de lui avoir dit qu'il avoit l'âge, quoiqu'il ne l'eût pas. Le Pape dit : « Questo giovane sarà un gran furbo » ».
↑Maxim Boyko, « Premier secrétaire, informateur et intime serviteur. Denis Charpentier à la tête du cabinet privé du cardinal de Richelieu »,Histoire, économie & société, 2020/2 (39e année),p. 4-22(lire en ligne)
↑Émile Kappler,Les conférences théologiques entre catholiques et protestants en France auXVIIe siècle, Paris, Honoré Champion,
↑Michel Popoff,Armorial de l'ordre du Saint-Esprit, d'après l'œuvre du père Anselme et ses continuateurs, Le Léopard d'or,,p. 35.
↑Marie-Catherine Vignal Souleyreau,Richelieu ou la Quête d'Europe, Éditions Flammarion,,p. 27.
↑Pierre-Jean Dufief,L'Écrivain et le Grand Homme, Librairie Droz,,p. 169.
↑Jérémie Ferrer-Bartomeu, « Quand le pouvoir vint à l’écrit. Les bureaux des secrétaires d’État de Villeroy à Richelieu »,Genèses,,p. 11-33(lire en ligne)
↑Armand Jean du Plessis Richelieu (duc de),Mémoires du cardinal de Richelieu, Commentaire analytique du code civil,(lire en ligne), p. 356.
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↑Guy Saupin,La France à l'époque moderne, Armand Colin,,p. 142.
↑Servanton,Mathieu, « Factions et robes rouges : parlements et politique provinciale de Richelieu à la Fronde (1624-1654) »,http://www.theses.fr/,(lire en ligne, consulté le).
↑Le roi de guerre : Essai sur la souveraineté dans la France du Grand Siècle, Éditions Payot & Rivages, 2021, 560 p.,(ISBN978-2-2289-2948-6).
↑« Il faut quitter toute pensée de repos, d'épargne et de règlement du dedans du royaume »,Testament politique.
↑« selon qui la guerre, bien qu'étantla ruine finale, reste tout aussi inévitable », Gaspar de Guzman, Comte d'Olivarès,Mémoire pour interdire l'entrée des tissus étrangers.
↑La moustache est caractéristique mais la pointe de la barbichette manque, le médecin de Richelieu ayant raconté qu'elle avait été coupée quelques jours avant sa mort, car le cardinal en mettait partout dessus lorsqu'il mangeait alité.
↑Marie-Louise Marchand-Thébault,Histoire de l'Université de Paris, Chancellerie des Universités de Paris,,p. 152.
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Gabriel Hanotaux,Histoire du cardinal de Richelieu, Plon, Paris, 1932.