Commune rurale duHaut-Anjou, Armaillé se situe dans une vallée entre deux lignes de crête où coule laVerzée, qui permit dans le passé d'alimenter des industries locales, comme destanneries ou desmoulins. Bourg agricole ancien, siège d'une famille de chevalerie, le bourg subit dès leXIXe siècle unexode rural qui continue encore au début duXXIe.
Armaillé fait partie de l'unité paysagère du Segréen, et plus particulièrement de la sous-unité paysagère du Pouancéen, qui se caractérise par un paysage vallonné, aux ondulations orientées d'est en ouest où le maillagebocager tend à se densifier au fur et à mesure que l'on descend dans les vallons[1]. Sur le plan géologique, la commune se trouve sur un terrain schisteux, de formation silurienne provenant dumassif armoricain.
La commune se situe entre deux lignes de crête. Au nord, l'altitude est comprise entre 94 et 98 mètres, et descend progressivement jusqu'au bourg même de la commune, qui se situe à 45 mètres. Le terrain remonte ensuite vers la seconde crête, au sud, culminant à 89 mètres, puis redescend une nouvelle fois, vers la commune deSaint-Michel-et-Chanveaux[2].
La commune est traversée d'ouest en est par laVerzée. La rivière est rejointe par le ruisseau des Rochettes, qui forme une partie de la frontière ouest de la commune avecLa Prévière. D'autres ruisseaux, coulant en intermittence, peuvent rejoindre la rivière. Celle-ci forme plusieurs étangs au niveau du Domaine du Château du Bois-Geslin, ainsi qu'un plan d'eau devant le bourg, créé par la retenue d'eau de l'ancien moulin. La limite sud de la commune, avecSaint-Michel-et-Chanveaux est délimitée par le ruisseau du Merdereau[2].
Au, Armaillé est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].Elle est située hors unité urbaine[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Segré-en-Anjou Bleu, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[10]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[11],[12].
Aucunsite préhistorique ne se trouve sur la commune, cependant, le menhir de Pierre-Frite, le troisième le plus élevé du département[14], se trouve à proximité, à la frontière sud, mais sur le territoire deSaint-Michel-et-Chanveaux.
Il est possible qu'à l'emplacement actuel du bourg d'Armaillé se soit tenue une motte féodale puis une résidence seigneuriale, sur la rive droite de la Verzée, où se trouve une cave souterraine. Un des premiers seigneurs du fief fut Hervé d'Armaillé, fils d'Hervé deMartigné, premier seigneur dePouancé, et frère vassal de Gautier Hai, successeur de leur père à Pouancé[15]. La fondation de l'église date certainement d'avant leXIe siècle. Jean d'Armaillé, bienfaiteur desDominicains d'Angers, meurt en1246. AuXVe siècle, la famille d'Armaillé quitte l'ancien château pour s'établir auBois-Geslin, où ils en font construire un nouveau[16].
La paroisse envoie deux représentants auxÉtats généraux de 1789, le notaire et le tanneur. En 1790, la paroisse est transformée en commune et intégrée dans lecanton de Pouancé. En 1792, le curé d'Armaillé refuse deprêter serment et s'exile àJersey suivi de sonvicaire. Un curé constitutionnel vient le remplacer, mais ne reste en fonction que deux mois. Son remplaçant abandonne à son tour[16]. La même année, le 20 mai, une vingtaine d'hommes de laGarde nationale de Pouancé arrivent à Armaillé et arrêtent le maire et une habitante[18]. En 1793, lors de lalevée des 300 000 hommes, des hommes des communes alentour entrent dans le bourg et désarment les officiers municipaux et les habitants patriotes[19].
La fermeture en 1855 des forges de Tressé, sur la commune de Pouancé, entraine un exode de la population. En 1875, l'ancienne église est détruite pour en construire une nouvelle, destyle néogothique. En 1912 sont construits, à la sortie du bourg, la mairie et le groupe scolaire. Lors de laPremière Guerre mondiale, Armaillé perd 22 de ses habitants. L'électricité est établie en1924. LaSeconde Guerre mondiale voit la mort de 3 habitants[16].
Dans sonDictionnaire Historique, Géographique et Biographique de Maine-et-Loire,Célestin Port livre le compte de la population d'Armaillé sous l'Ancien Régime. La population est exprimée en « feux », c'est-à-dire en foyer de famille. Pour estimer le nombre d'habitants, il faut appliquer un coefficient multiplicateur de 5. Entre1720 et1726, la paroisse comptait 176 feux, pour794 habitants[16].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[25]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[26].
En 2022, la commune comptait 317 habitants[Note 3], en évolution de +1,28 % par rapport à 2016 (Maine-et-Loire : +2,12 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement jeune.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 37,6 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (37,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 21,6 % la même année, alors qu'il est de 25,6 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait164 hommes pour153 femmes, soit un taux de 51,74 % d'hommes, largement supérieur au taux départemental (48,63 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[29]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,0
90 ou +
0,0
3,6
75-89 ans
3,2
17,6
60-74 ans
18,8
19,4
45-59 ans
16,9
24,8
30-44 ans
20,1
13,3
15-29 ans
15,6
21,2
0-14 ans
25,3
Pyramide des âges du département deMaine-et-Loire en 2021 en pourcentage[30]
Seule une école publique dépendant de l'académie de Nantes accueille les enfants de maternelle et primaire. Les collèges se trouvent àPouancé et les lycées se situent àChâteaubriant ouSegré.
Il n'y a pas de médecin ni d'infirmier installé à Armaillé. Les plus proches sont basés àPouancé, de même que l'hôpital. Les cliniques les plus proches se situent àChâteaubriant, de même que le service maternité.
La commune dispose pour unique équipement sportif d'un terrain de football, d'une bibliothèque pour équipement culturel et d'une salle de fête d'une capacité de 100 personnes. Un commerce fait office de café-tabac et de dépôt de pain[31]. Pour le tourisme, la commune est affiliée à l'office de tourisme de l'Anjou bleu (office de tourisme de destination). Unechambre d'hôtes et un gîte rural se trouve sur la commune[32]. Armaillé a obtenu une fleur auconcours des villes et villages fleuris.
Selon l'INSEE, la commune compte en 2009, hors exploitations agricoles, quatre entreprises dont une dans la construction et trois dans le commerce, le transport, la réparation automobile et les services divers[34].
Sur 39 établissements présents sur la commune à fin 2015, 51 % relèvent du secteur de l'agriculture (pour une moyenne de 11 % sur le département), 8 % du secteur de l'industrie, 5 % du secteur de la construction, 31 % de celui du commerce et des services et 5 % du secteur de l'administration et de la santé[35].
On compte 33 exploitations agricoles en 2000[34]. Le nombre d'exploitations diminue entre 1988 et 2000, passant de 37 à 33, mais la superficie cultivée augmente sur cette même période, passant de1 431 hectares (moyenne39 hectares par exploitation) à1 569 hectares (48 hectares par exploitation). Vingt-six exploitations élèvent desbovins, le nombre de tête baissant légèrement de 2 770 à 2 743 entre 1988 et 2000, et vingt-cinq desvolailles, dont le nombre baisse également de 5 691 à 5 111 sur la période[34].
Armaillé comporte plusieurs monuments à découvrir :
Église Saint-Pierre-Saint-Paul.
Ex-voto du lavoir.
Ancienne minoterie.
Leprieuré de la Primaudière est un ancienprieuré fondé en1207 par accord entre le seigneur dePouancé, Guillaume de La Guerche, et Geoffroy, seigneur deChâteaubriant. L'ordre de Grandmont s'y établit. Le prieuré a pour particularité d'être établi au-dessus de la Nymphe, le cours d'eau séparant l'Anjou de laBretagne. Vendu commebien national sous laRévolution française, la nef de la chapelle est convertie en verrerie, puis en étable. Actuellement, la nef a été restaurée et est accessible au public, tandis que les anciens communs sont propriété d'un privé. Seule la nef de l'édifice et une moitié des communs se trouvent sur la commune d'Armaillé, le reste faisant partie deJuigné-des-Moutiers[F 1].
Lechâteau du Bois-Gélin est une demeure duXVIe siècle, qui devient la maison seigneuriale de la famille d'Armaillé. Il sera vendu plus tard à Jacques de la Forest et appartiendra auXXe siècle àLouis de Broglie. Le château s'articule autour d'un logis flanqué de deux pavillons à pignon pointus au nord, eux-mêmes flanquées d'une tourelle. Les douves sont encore présentes[F 1].
Le lavoir d'Armaillé datant duXIXe siècle possède encore unex-voto scellé dans la maçonnerie. Originellement placé sur un acacia avec une Vierge, la niche conserve l'inscription « Jésus, Maria, 1756. Prions les. Cette croix et cette Vierge ont été données par un homme qui a failli se noyer et les a fait faire en 1767. »[F 2].
L'ancienne minoterie, installée sur la Verzée, a été construite vers1863. En1869, la cheminée en brique est construite. Originellement haute de 28 mètres, elle a été depuis tronquée de la moitié de sa hauteur[F 2].
L'église Saint-Pierre-Saint-Paul remonte à1875, payée par une souscription publique, par la commune, lafabrique et l'État. Le monument est destyle néogothique, avec un nef formée de voûtes en ogives surbaissées donnant sur untransept et un chœur. Dans un bras du transept se trouve un autel dédié àsainte Apolline. Plusieurs statues se trouvent dans le transept ou le chœur. Lors du réaménagement de l'édifice en1928, la dalle funéraire de François de la Forest d'Armaillé, daté de1662 est descellée pour être placée à l'entrée de l'église. Lors de ce déplacement, deux cœurs en fer, relié par une tige, ont été retrouvés. Ces cœurs sont ceux de François et de son épouse Françoise Le Chat (fille de Pierre Le Chat et de MarieAyrault). Ils sont aujourd'hui exposées dans unoculus vitré, dans l'église[F 2],[16].
↑Son nom a été donné à un parc de la commune, le Jardin Pierre Adam.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Département de Maine-et-Loire - DIREN Pays de la Loire - DDE Maine-et-Loire,Atlas des paysages de Maine-et-Loire, Angers, Le Polygraphe Éditeur,, 205 p.(ISBN2-909051-22-6),p. 164.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le).
↑Pierre-Louis Augereau,Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Le Coudray-Macouard, Cheminements, 2004-2005(ISBN978-2-84478-338-7,BNF39295447),p. 22.
↑Bernard M. Henry,L'Anjou Préhistorique et Archéologique : Quatre mille ans d’histoire, Angers, G. H. Rossard (Librairie Sainte-Croix),, 192 p.(BNF34551477),p. 46.