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Armée rouge

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Forces armées de l'Union des républiques socialistes soviétiques
(ru)Вооружённые силы Союза Советских Социалистических Республик
Image illustrative de l’article Armée rouge
Emblème de l'Armée rouge.

Créationjanvier 1918
Dissolution1992
PaysRépublique socialiste fédérative soviétique de Russie
puis
Drapeau de l'URSSUnion soviétique
AllégeanceParti communiste de l'Union soviétique etNKVD[1]
Fait partie deForces armées de la russie soviétique(d) et armée soviétique(en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Composée deForces terrestres
Forces aériennes
Force de défense anti-aérienne
Forces navales
Troupes aéroportées
Forces des fusées stratégiques
Couleurs
Nommée en l’honneur deRed(d)Voir et modifier les données sur Wikidata
ÉquipementInfanterie, blindés et artillerie,aviation,marine
GuerresGuerre civile russe,
Invasion soviétique du Xinjiang (1934),
Campagne de Pologne (1919),
Campagne de Pologne (1939),
Campagne de Finlande (1939),
Campagne de Mandchourie (1939),
Invasion anglo-soviétique de l'Iran,
Seconde Guerre mondiale,
Campagne d'Afghanistan (1979)
CommandantÉtat-majorStavka
Commandant historiqueLéon Trotski
Mikhaïl Frounze
Kliment Vorochilov
Semion Timochenko
Joseph Staline
Nikolaï Boulganine
Alexandre Vassilievski
Gueorgui Joukov
Rodion Malinovski
Andreï Gretchko
Dmitri Oustinov
Sergueï Sokolov
Dmitri Iazov
Evgueni Chapochnikov
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L'Armée rouge (enrusse :Красная армия, ou plus exactementРабоче-крестьянская Красная армия,Rabotche-krestianskaïa Krasnaïa armia, « l'Armée rouge des ouvriers et paysans ») est l'armée mise sur pied dans l'ancienEmpire russe par le nouveau pouvoirbolchévique, à la suite de larévolution d'Octobre, afin de combattre lacontre-révolution desArmées blanches soutenues par les puissances étrangères (France,Royaume-Uni,Tchécoslovaquie,États-Unis,empire du Japon). Le terme« rouge » a uneconnotationrévolutionnaire.

En1946, un an après la fin de laSeconde Guerre mondiale, cette armée, tout en gardant en Occident le surnom d'Armée rouge, prend le nom officiel d'Armée soviétique (Советская армия,Sovietskaïa armia), qu'elle conservera jusqu’à ladislocation de l'Union soviétique endécembre 1991 lorsqu'elle deviendra lesForces armées de la fédération de Russie.

Débuts pendant la guerre civile

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Articles détaillés :Révolution russe,Guerre soviéto-ukrainienne etGuerre soviéto-polonaise.

Après le renversement dugouvernement provisoire d'Alexandre Kerensky, dans la nuit du 24 au 25 octobre (6 au 7 novembre dans notre calendrier grégorien) 1917, les bolchéviks ne disposent que des volontaires de laGarde rouge et de quelques unités d'élite comme lesTirailleurs lettons, pour asseoir leur pouvoir politique. Au vu des leçons de laCommune de Paris, les bolcheviks veulent disposer d'un instrument militaire puissant, pour combattre les forces qui leur sont hostiles.

L'un des nombreux monuments dédiés à l'Armée rouge.

Dès le 15 janvier (28 janvier) 1918, un décret duConseil des commissaires du peuple transforme la Garde rouge enArmée rouge des ouvriers et paysans, et le 23 février, ont lieu les premières levées de masse àPetrograd etMoscou et le premier combat contre l'armée impériale allemande sur lefront de l'Est. Le 23 février devient un jour férié enUnion soviétique, celui des défenseurs de la patrie.

Amélioration de l'armée par Trotski

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Cette nouvelle force armée n'est pour l'instant qu'une levée de volontaires, menée au combat par des officiers élus, certes motivée politiquement, mais dépourvue d'expérience militaire[2].

L'Armée rouge des ouvriers et des paysans (ou RKKA en russe) voit sa naissance officielle par décret le 28 janvier 1918.

Les premières expériences dites des Gardes Rouges en février 1918, une milice basée sur le volontariat composée de paysans et d'ouvriers avec un commandement élu et devant pratiquer laguérilla s'avèrent en réalité rapidement inaptes au combat face à l'armée impériale allemande aguerrie[2].

L'homme qui va donner l'impulsion pour l'organiser et la rendre efficace au combat seraLéon Trotski, commissaire à la guerre de1918 à1924. Il est chargé par Lénine d'équiper, d'organiser et de diriger cette nouvelle entité dont la raison d'être, pour le pouvoir bolchévique est de devenir le bras armé du parti. Armée aussi bien de classe que révolutionnaire, dans son fonctionnement comme de ses objectifs, elle doit être de ce fait, placée sous tutelle permanente du pouvoir soviétique[2].

Trotsky réinstaure la peine de mort en cas de désertion, réintroduit les peines sommaires et créé les bataillons chargés d'empêcher les retraites sans ordre et les paniques[3].

Leservice militaire est rendu obligatoire de 18 à40 ans, par le décret du et on crée des commissaires militaires ouvoenkomat (военный комиссариат, военкомат) pour encadrer cette mobilisation. Pour pallier le manque d'expérience des cadres, on leur adjoint des spécialistes militaires ouvoenspetsy (« военный специалист »), sélectionnés par une commission spéciale dirigée parLev Glezarov (Лев Маркович Глезаров). Ces adjoints sont souvent recrutés parmi les anciens officiers de l'armée impériale russe, libérés à cet effet, mais dont on s'assure de la loyauté par une étroite mise sous tutelle et sous contrôle decommissaires politiques[4] et des prises d'otage parmi les familles et les proches. Après le ralliement d'Alexeï Broussilov en 1920, la pratique se généralisera et l'effectif atteindra les 315 000 en août.

De l'expérience des gardes rouges n'est conservé que l'absence de marque de hiérarchie, les statuts et grades étant supprimés, le terme d'officier étant remplacé par celui de commandant[2].

Pendant la guerre civile, lorsqu'en avril 1918 l'instruction devient obligatoire, l'Armée rouge devient l'un des principaux instruments d'alphabétisation. Dès 1919, elle compte 1 200 clubs de lecture et 6 200 cercles politiques, scientifiques ou agricoles[5].

Article détaillé :Voenspetsy.

Grâce à ce système et à sa supériorité numérique, l'Armée rouge, prend définitivement l'ascendant sur lestroupes blanches, malgré les 700 000 hommes dont ils disposaient en 1919 et l'intervention des puissances étrangères[4].

A l'est, après l'évacuation de l'armée japonaise en octobre 1922, elle contrôle enfin l'étendue du territoire restant de l'ancienne Russie tsariste, mettant fin à la guerre civile.

En 1921, l'Armée Rouge, décisive, permet la reconquête de la Géorgie et de l'Ukraine qui avaient opté pour l'indépendance avec l'effondrement de l'empire russe en 1918.

Cependant à l'Ouest, laguerre soviéto-polonaise de 1920 marque un coup d'arrêt brutal de l'extension de la révolution bolchévique avec une défaite de l'Armée rouge devant la capitale polonaise,Varsovie, avec lemiracle de la Vistule[2],[4].

Lutte durant la guerre civile

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Article connexe :Guerre civile russe.
Drapeau du commandant en chef suprême des forces armées de l'URSS.
1919 – division de Taman.
Étendard de la première division de l'Armée rouge du Caucase, 1921, au musée historique deMaïkop.
Cliché pris àMoscou le lors du congrès du Parti communiste : on y aperçoitVorochilov,Lénine etTrotski entourés de soldats ayant maté larévolte de Kronstadt.

Au début de 1919, l'Armée rouge compte 42 divisions d'infanterie dotées de fusils, de mitrailleuses de type « Maxim », de revolvers et de grenades à main ; la cavalerie compte 40 000 sabres ; il y a 1 700 pièces d'artillerie ; les forces blindées se développent et comprennent un train blindé (une locomotive blindée +2 wagons blindés + 2 ou3 plates-formes de contrôle) et aussi des détachements de 150 automobiles blindées ; l'aviation est pourvue d'environ 450 avions ; la marine (sans compter les marines fluviales) est forte de2 navires de ligne,2 croiseurs,24 torpilleurs,6 sous-marins,8 poseurs de mines et11 transports de troupes. Ces armements proviennent pour une grande partie de l'arsenal de l'ancienne armée impériale, mais aussi de matériel pris aux Allemands et à l'Autriche-Hongrie, ou acheté grâce à l'or de la banque nationale roumaine déposé à Moscou en 1916.

Au printemps 1919, l'Armée rouge est déjà une force considérable avec 1 800 000 hommes aguerris, dont 400 000 bien armés ; plus de 50 000 d'entre eux sont membres du parti bolchevik et 7 000 sontcommissaires politiques.

Les troupes blanches, quant à elles, alignent 700 000 soldats et sont soutenues par les puissances étrangères. À cette époque, les Blancs occupent la quasi-totalité des régions agricoles et minières de Russie. Malgré cette situation précaire et bien qu'en infériorité numérique sur le front sibérien (100 000 hommes), l'Armée rouge arrive à repousser les forces deKoltchak (mars 1919). Celui-ci réussit cependant à prendreOufa sur son front ouest (). LaVe armée rouge perd à cette occasion 50 % de ses effectifs. Avec les défaites et la faim, des mutineries éclatent, soutenues par les opposants aux Bolcheviks (les paysans fournisseurs qualifiés de « koulaks » et lessocialistes révolutionnaires démocrates). Mais l'Armée rouge reçoit de Moscou des renforts d'ouvriers, de cheminots et de vivres : elle arrive à contenir Koltchak et à mater les révoltes en son sein. En avril, sur le front sud-est, les troupes blanches d'Orenbourg visentKazan etSamara, afin de rejoindre les armées de Koltchak sur laVolga, maisFrounze rétablit habilement la situation de l'Armée rouge, les armées blanches à contrario, agissant de manière dispersée et sans coordination[4].

Répression contre-révolutionnaire

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Si l'Armée rouge a indéniablement sauvé larévolution bolchevique, elle se révèle aussi, pendant la guerre civile, un redoutable instrument répressif déjà employé contre les diverses sections du peuple russe qui n'acceptent pas le pouvoirbolchevik ou qui nourrissent un projet de société différent. De très nombreux paysans fuient dans les forêts pour éviter l'enrôlement dans les troupes rouges ou blanches, mais aussi les violentes collectes forcées des deux armées. Ils constituent des « armées vertes » qui affrontent alternativement ou simultanément l'Armée rouge et les armées blanches. Des milliers de révoltes paysannes de toute envergure seront réprimées par l'Armée rouge, pourtant constituée aux quatre cinquièmes de paysans.

En 1921,Toukhatchevski réprime de manière brutale et n'hésite pas à bombarder les populations aux gazs chimiques pour mater lagrande révolte des campagnes de Tambov et qui regroupent 50 000 paysans en armes[4],[2].

En 1920, les troupes de Trotski se retournent contre leur ancien allié, l'anarchiste ukrainienNestor Makhno, et mettent fin brutalement à l'expérience de laMakhnovchtchina. C'est aussi à l'Armée rouge qu'il revient de faire cesser l'indépendance tout juste conquise de certaines portions de l'ancien empire des tsars : elle permet notamment de rattacher de force à la nouvelleUnion soviétique les éphémères États d'Arménie (1921) et deGéorgie (1922), pourtant internationalement reconnus[4].

En mars 1921, alors que la guerre civile n'est pas terminée, les marins deKronstadt, au nombre ee 15 000 et qui s'étaient précédemment distingués dans la lutte révolutionnaire,se soulèvent contre les communistes, et exigent la fin du parti unique et le retour au pouvoir des soviets et aux libertés de larévolution de Février. Parallèlement à la tonalité socialiste des revendications, les chefs des insurgés dontPetrichenko entreront en contact avec les armées blanches et l'émigration dans l'espoir d'un soutien militaire contre les bolcheviks[4].

Du côté de l'Armée rouge, le généralToukhatchevski qui n'a pas 30 ans, pilote à nouveau la répression. En mars 1921, l'île de Kronstadt est prise au cours d'un assaut qui fait plusieurs milliers de morts dans l'Armée rouge et chez les marins, des centaines d'entre eux sont fusillés sur place sans jugement tandis que sept camps de concentration sont créés pour interner leurs proches[5],[4].

Entre-deux-guerres

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LeIIIeCongrès des Soviets examina la création d'une base économique saine pour bâtir la défense de l'URSS. Cela passe d'abord par doter l'Armée rouge de matériel moderne[6]. Le défi est important : non seulement l'URSS doit se doter d'une armée fiable, non seulement elle doit mettre à jour son équipement suranné, mais en plus elle devra tout au long de l'entre-deux-guerres rattraper les avancées technologiques prises par les autres pays.

Budget militaire

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Article connexe :Dépenses militaires de l'Allemagne et l'URSS de 1928 à 1939.

Si, à la fin de la guerre civile, la jeune URSS avait réduit sonbudget de la défense à environ 12 à 16 % de son budget, celui-ci remonta progressivement, et en 1937, l’URSS consacre 26,4 % de sonPIB pour sa défense[7] soit 17,48 milliards deroubles. Ce chiffre dépassant les40 milliards de roubles en 1940.

Amélioration de l'équipement

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Au sortir de la guerre civile, les effectifs de l'Armée rouge sont très importants. Cependant, de nombreux problèmes se posent quant à l'armement et l'équipement, en particulier l'absence de matériel moderne comme deschars d'assaut, uneartillerie efficace et une aviation de combat. De 1920 à 1925, l'Armée rouge avait dû se contenter de ce qui restait de l'armement de l'ancienne armée tsariste : un armement faible et en retard[8]. Pour remédier à cela, le Soviet militaire créa la Commission aux inventions militaires (1924) qui met au point un nouvel équipement moderne. L'effort pour se doter de ces équipements va être lancé lors dupremier plan quinquennal de1928 (1928-1932) et poursuivi lors des deux suivants (1933-1937 et1938-1941).

Les clauses secrètes dutraité de Rapallo signé en 1922 entraine une collaboration militaire avec larépublique de Weimar qui durera jusqu'en 1933 avec entre autres l'installation de camps d'entraînement de laReichswehr en URSS dont une école des gaz de combat àSaratov, une d'aviation près de Lipetsk et un centre d'études et d'entrainement des chars de combat à Kazan.

Infanterie

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Article connexe :Fusilier#URSS/Russie.
Attaque de fantassins armés deSVT-40 en 1941.
(crédit photo :Max Alpert).

L'infanterie est alors dotée du fameux fusilMosin-Nagant introduit en 1892 et amélioré en 1930. De nouvelles armes sont introduites : lefusil-mitrailleur Degtiarev (1927), lefusil automatique Simonov (1936) amélioré et remplacé par leSVT-38 et SVT-40 en 1938, la mitrailleuse lourdeDegtiarev-Chpaguine (voir plus bas), les nouveaux modèles de cartouches Degtiarev, etc. Les savants V. Degtiarev, V. Fedorov,G. S. Chpaguine,F. Tokarev etSergueï Gavrilovitch Simonov se signalent par leur brio. Certains modèles de fusils sont au moment de leur sortie d'usine considéré comme les meilleurs modèles au monde, tel lefusil-mitrailleurDegtyarev DP 28 de 1927. De 1930 à 1939, la production annuelle passe de 174 000 à 1 174 000 fusils.

La première mitrailleuse lourde soviétique est mise au point par Degtiarev et Chpaguine en 1938. Elle est nommée aussiDShK. Le modèle est amélioré par Degtiarev en 1939 et va servir de base pour les mitrailleuses d'avions et de chars. De 1930 à 1939, la production annuelle passe de41 000 à 74 500 mitrailleuses.

Arme blindée

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Avant 1929, il n'y a pratiquement pas de blindés ou d'unités motorisées, on recensait seulement 200chars de combat et automobiles blindées en 1928. Lecheval reste l'arme mobile par excellence. Pour changer cela, en 1929 une Direction de la mécanisation et de la motorisation de l'Armée rouge est créée, dans le cadre du Commissariat du peuple aux Affaires militaires et navales. En 1929, les premiers engins, lesT-18, voient le jour. En 1931, le Soviet militaire révolutionnaire décide la mise au point de prototypes d'un char très léger, un char moyen, un char lourd, un char poseur de pont. De 1931 à 1935, l'Armée rouge est dotée deschenillettesT-27, des chars légersT-24 (24 exemplaires) etT-26, des blindés rapides à roues et à chenillesBT, des chars moyensT-28, plus tard des chars lourdsT-35 et amphibiesT-37. De 1928 à 1933, 5 000 chars sont construits. De 1933 à 1938, 10 000 blindés de tous types sont construits. La production annuelle passe de 740 en 1930 à 2 271 en 1938. Bien que peu maniables et peu blindés, ces véhicules sont remarquables pour leur puissance de feu et leur vitesse de déplacement.

Chaque division obtient dès le début des années 1930 un bataillon de chars et dès 1932, soit3 ans avant la premièrePanzerdivision, deux corps mécanisés sont mis sur pied[7].

Aviation

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Au début de 1921, des dizaines de millions de roubles-or furent affectées au développement de l'aviation. Au printemps 1923, fut créé l'association des amis de l'aide volontaire à la flotte aérienne qui en deux ans réunit 6 millions deroubles-or (1925) qui permirent la création de 300 avions[9]. La Commission aux Inventions militaires (1924) créa leTsAGI (institut central d'aérohydrodynamique), où les ingénieursNikolaï Polikarpov,Andreï Tupolev etMiassichtchev travaillent et créent des prototypes dechasseurs et debombardiers. Parmi ces modèles, le TB-1 se distingue par ses performances en vol et surpasse tous les modèles étrangers.Constantin Tsiolkovski et Tsander travaillent déjà sur les moteurs à réaction et sur ce qui deviendra l'astronautique. D'autres savants s'illustrent : N. Tikhomirov et F. Tokarev notamment[10]. Vers 1928, la flotte aérienne ne compte que 1 000 avions, en majorité des vieux modèles. En 1930, le Soviet militaire révolutionnaire adopte le programme de construction de différents types d'avions pour les forces terrestres et la marine, de ballons et d'appareils de reconnaissance avec appareils photos performants. La priorité étant accordée au développement des chasseurs et des bombardiers. En 1932, un plan de défense de l'espace aérien du pays est adopté. Des bombardiers stratégiques sont mis au point. En 1933, des corps d'armée aériens de bombardiers sont constitués.

Marine

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LaMarine soviétique tient une place tout à fait particulière au sein de l'armée soviétique. Elle est à la fois un corps d'élite et un corps à part : depuis le rôle décisif joué par les marins deCronstadt en 1917 (et même avant en 1905) jusqu'à celui de la flottille de laVolga àStalingrad en 1942. En 1922, leKomsomol (les Jeunesses communistes) fut chargé de parrainer la flotte de guerre. Trois appels successifs de volontaires ont donné à la marine 8 000 Komsomol. La flotte de guerre est alors constituée de trois flottes : laflotte de la Baltique, laflotte de la Mer noire, des bâtiments dans la mer de Barentz, la mer Caspienne et la mer Blanche et quelques flottilles de lac et de fleuves (Volga, Don, etc.). En mer Baltique, le navire de ligneRévolution d'Octobre (ex-Gangout) fut modernisé et reconstruit, ainsi que7 torpilleurs d'escadre. Le croiseurProfintern fut terminé. En mer Noire, le croiseurUkraine Rouge et près de60 bâtiments de guerre et auxiliaires ont dû être remis en état. Dans son ensemble, la reconstruction et la modernisation de la marine de guerre ne fut achevée qu'en 1928[9].

Artillerie

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L'artillerie avait l'avantage d'être une arme connue depuis longtemps et rustique (pas besoin de carburant), tout en bénéficiant continuellement des progrès de la science moderne. C'est pourquoi le pouvoir soviétique a toujours eu foi en elle, et l'a toujours privilégié par rapport aux armes nouvelles telles les armées blindées ou même l'aviation. Mais dans ce secteur, l'équipement était périmé puisqu'il datait de l'époque du Tsar. La Commission des inventions militaires (1924) créa pour cela des bureaux spécialisés dans l'étude et les projets des matériels d'artillerie. Les savants Krylov et Tchalpyguine travaillent pour l'artillerie dans le cadre du « Kosartop » (Commission d'expérimentation spéciale pour l'artillerie).

En 1927, un canon de 76 mm et un canon anti-aérien équipe chaque régiment. Les progrès sont timides. Vers la fin desannées 1920, on ne compte que 7 000 pièces, et qui en plus sont des canons de petits calibres en majorité. Au milieu de 1929, le Soviet militaire prévoit l'amélioration du matériel sur 5 ans (plan quinquennal). Il s'agissait d'augmenter la précision, la portée et la cadence de tir. On créa des usines pour les nouveaux canons et les nouvelles munitions ; on forma des ingénieurs et techniciens qualifiés. De 1928 à 1933 la production fut multipliée par 6 pour les gros calibres et par 35 pour les petits calibres. À partir de 1937 plusieurs usines mécaniques sont reconverties pour la fabrication du nouveau matériel de l'artillerie. La production globale passe de 2 000 pièces par an en 1930-1 à plus de 12 500 en 1938. Les pièces d'artillerie en service passent de 17 000 à 56 000 de 1934 à 1939. L'innovation n'est pas en reste : le canon-obusier de 152 mm est créé et le canon de 122 mm est perfectionné (en 1937) ; l'obusier de 122 mm est créé (en 1938). De 1933 à 1937 (2e plan quinquennal), l'infanterie est dotée de mortiers de 50 mm.

Cavalerie

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Parachutistes sur unTupolev TB-3 en 1930.

C'est un point souvent oublié, mais lacavalerie restait l'arme terrestre par excellence de l'Armée rouge. Elle était auréolée de la gloire acquise dans les victoires décisives des années de la guerre civile (1918-1921). Les plus grands officiers et les plus décorés (commeBoudienny par exemple) y avaient servi. Servir dans la cavalerie était une marque de distinction et un honneur. La question qui se pose dans lesannées 1920 pour les officiers de cavalerie est :« quel rôle pour la guerre future ? » Les officiers sont lucides : les chars sont destinés à remplacer les chevaux. Cela dit, ils restent conscients que dans la Russie actuelle, les chevaux gardent une grande utilité ; la cavalerie a aussi l'avantage d'une grande expérience ; et les armées blindées restent au niveau expérimental à cette époque. C'est pourquoi, malgré la pensée que les blindés remplaceront les chevaux dans l'avenir, la cavalerie garde une importance de premier plan. Les années 1930 sont celles de la mutation : les officiers de cavalerie (telsJoukov) sont invités à suivre des cours de perfectionnement et à se familiariser avec les unités blindées. Cela leur sera d'une grande utilité durant la bataille deKhalkin Gol et la Seconde Guerre mondiale.

L'Armée rouge va pendant cette période devenir une armée de pointe dans certains domaines, comme l'emploi deparachutistes ou de blindés. Certaines de ses réalisations peuvent être considérées comme les meilleures de leur époque, comme lechasseurI-16 ou bien encore les chars rapides de lasérie BT. Pour rattraper le retard, tout est bon pour les Soviétiques : achat de matériel étranger, coopération avec les Allemands, espionnage… Le résultat est cependant certain, l’Armée rouge alignant au milieu desannées 1930 plus de chars et d'avions que toute autre armée au monde : soncomplexe militaro-industriel est alors établi.

Amélioration de l'encadrement

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Réforme de 1931

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Les officiers de l'Armée rouge sont formés dans les écoles militaires (de blindés, d'artillerie, d'aviation, services techniques) jusqu'en 1931. Vers 1922, on en compte à peu près 200 dans tout le pays. En 1924, ces écoles accueillaient 25 000 élèves officiers. Dès 1920, on pouvait compter 24 000 officiers sortis de ces formations. Au milieu de 1931 le Soviet suprême décide de doubler ces effectifs et de réorganiser ces écoles et de les renommer Académies : Académie militaire technique, Académie de la mécanisation et de la motorisation, Académie d'artillerie, Académie de chimie militaire, Académie militaire électrotechnique, Académie du génie militaire et une nouvelle école est créée : l'Académie des transports militaires. La formation des cadres supérieurs est également améliorée : le nombre des établissements d'enseignement militaire supérieur (ex. : Académie de Frounze, Académie militaire politique) est presque doublé et le nombre d'auditeurs passe de 3 200 en 1928 à 16 500 en 1932. Les heures de cours passent de 6 à8 heures par mois en 1929, puis à42 heures par mois en 1932. Au cours de tir et de combat s'ajoutent les cours sur l'instruction technique pour étudier le matériel et l'armement nouveau.

Néanmoins, dans les années 1930, l'armée soviétique souffre d'une carence profonde en officiers éduqués. En effet, les anciens officiers de l'armée impériale russe ont disparu au cours des années 1930 notamment au cours desgrandes purges, tandis que l'industrie et l'administration ont drainé à partir de 1928 la majorité des hommes ayant reçu une éducation. Il en résulte une baisse drastique du niveau scolaire de recrutement essentiellement assuré parmi les paysans russes. En 1936, une enquête révèle que 50% des commandants de bataillon ne savent pas lire une carte et ne maitrisent pas le russe à l'écriture[3].

Réformes organisationnelles

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La structure de l'Armée rouge, forgée au cours de la guerre civile, possède de ce fait quelques spécificités. La méfiance des bolcheviks envers les cadres de l'ancienne armée du Tsar a provoqué l'abolition du terme d'officier et desinsignes de grades, au profit de celui de commandant. Les rangs sont purement fonctionnels. On trouve ainsi des commandants de division, équivalent des généraux de division. En1924, un nouveau système hiérarchique parallèle est mis en place. Il s'appuie sur quatorze catégories de service, obtenues en fonction de l'expérience et de la qualification des cadres et s'étendant de K1 à K14. Par la suite, certaines appellations traditionnelles, comme celle delieutenant seront remises à l'honneur, le. Au cours de cette réforme, les catégories de service sont abandonnées pour des grades mélangeant appellations fonctionnelles et traditionnelles. Le, les désignations de « général » et « amiral » sont réintroduites. Début 1942, elles sont aussi appliquées aux corps techniques et administratifs. Seuls subsistent encore les rangs de commissaires qui seront abolis en octobre. Finalement, au début de 1943, le terme d'officier est à nouveau utilisé, les épaulettes remises au goût du jour et les derniers grades fonctionnels (encore en usage dans les corps médical et vétérinaire) transformés en grades classiques. Depuis 1943, les grades ont peu évolué dans l’Armée rouge et ils restent en vigueur dans l’Armée russe. Cependant les grades fonctionnels, comme commandant de bataillon, restent souvent utilisés dans un cadre informel.

Dans lesannées 1920, les Soviétiques développentl’art opérationnel, entre la tactique et la stratégie et théorisent labataille en profondeur, visant à pénétrer les défenses adverses jusqu’à 100 kilomètres ou plus pour désorganiser le dispositif adverse, ce que les Allemands appelleront laBlitzkrieg. Pour ce faire, ils préconisent l’emploi de moyens modernes, les chars, les avions et lesparachutistes, dans le cadre de groupements combinés[7].

Tensions en Chine et menace japonaise

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Photo en noir et blanc d'hommes en uniforme avec au second plan des chars de combat.
Officiers, soldats et blindés soviétiques lors de labataille de Khalkhin Gol en 1939.

L'Armée rouge intervient ponctuellement plusieurs fois dans une Chine affaiblie par les conflits internes. En 1929, leconflit sino-soviétique permit à l'URSS de retrouver ses droits sur lechemin de fer de l’Est chinois.

L'intervention de l’empire du Japon enMandchourie au début des années 1930 provoque une montée de tension entre l'Union soviétique et les Japonais. Les Soviétiques et laMongolie vont alors décider d'une coopération dans le domaine de la défense qui sera formalisée dans le traité d'amitié de dix ans, signé le. Après plusieurs incidents de frontière, la tension finira par déboucher, enaoût et, sur un conflit ouvert, àKalkhin-Gol, où les forces soviétiques commandées parJoukov vont infliger une lourde et humiliante défaite aux forces nippones. C'est au cours de ces batailles dans les plaines deMongolie que les Soviétiques utilisèrent, pour la première fois, de fortes unités de chars de combat, brigades blindées indépendantes, et mirent au point une tactique de combat spécifique basée sur une intensive coopération entre les forces blindées et l'artillerie de campagne.

C'est aussi au cours de ces combats que l'aviation soviétique développa de nouvelles tactiques d'utilisation des forces aériennes comme force d'appui des troupes au sol, qui mèneront ultérieurement à l'utilisation de l'aviation d'assaut et la mise au point de l'Iliouchine Il-2 (Sturmovik). Ce revers subi par l'Armée de terre impériale nippone explique, sûrement en grande partie, la réticence du Japon à attaquer l'Union soviétique au cours de laSeconde Guerre mondiale. En effet, à la suite de cette défaite, le Haut-commandement japonais vit un regain de l'influence des autorités de la Marine impériale pour laquelle l'objectif prioritaire était de s'emparer des territoires de l'Asie du Sud-Est et de son énorme potentiel énergétique en pétrole et matières premières qui faisaient tant défaut auJapon. D'où le changement des buts stratégiques japonais et le glissement de son opposition auxÉtats-Unis, en lieu et place de l'Union soviétique.

Grandes purges

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Articles détaillés :Grandes Purges etProcès de Moscou.

SousStaline à la fin desannées 1930, l'Armée rouge fit l'objet de purges politiques très importantes, notamment durant lesprocès de Moscou. Entre juin1937 et juillet1938 ont été exécutés :

  • 3maréchaux sur 5 ;
  • 14 généraux d'armée sur 16 ;
  • Tous les amiraux (8 sur 8)
  • 60 généraux de corps d'armée sur 67 ;
  • 136 généraux de division sur 199 ;
  • Tous les commissaires politiques d'armée (11 sur 11[11]) ;
  • 20 000 à 30 000 officiers intermédiaires.

À quoi il faut ajouter les11 commissaires adjoints à la Défense et98 des108 membres dusoviet militaire suprême. On découvrit même un nid de douze « espions contre-révolutionnaires » dans lesChœurs de l'Armée rouge.

Parmi les cadres les plus expérimentés, les maréchaux Toukhatcheski, Bliukher et Egorov, et parmi les théoriciens, le général Sviétchine[3].

Selon l'historien Nicolas Werth, ce serait 75 000 des 80 000 officiers de l'Armée rouge qui auraient été tués pendant les Grandes Purges.

Tout l'encadrement est décimé jusqu'à hauteur parfois de 90% ce qui contribue à une véritable perte de compétences[3].

SelonNicolas Werth, ainsi que selon les historiens russes modernes tels Pavel Polian ouViktor Zemskov, lesgrandes purges décapitèrent l'état-major de l'Armée rouge et en diminuèrent considérablement la capacité de riposte à la veille de laSeconde Guerre mondiale, mais l'historiographie pro-stalinienne antérieure (et parfois plus récente) tend à relativiser l'ampleur de la purge en affirmant sans preuves et contre toute vraisemblance[12] qu'une partie importante des officiers purgés auraient été descommissaires politiques et non des cadres militaires proprement dit, voire à considérer (en s'appuyant sur l'opinion deGoebbels[13] et sur les laudateurs de Staline) que cela aurait abouti à une « bonne » réorganisation. Il n'en reste pas moins clair que les promoteurs des blindés, derrièreMikhaïl Toukhatchevski, furent éliminés en priorité, tandis que survivaient les défenseurs inconditionnels de la cavalerie (Semion Boudienny,Kliment Vorochilov,Grigori Koulik). Les divisions blindées existantes furent dissoutes pour n'être rétablies qu'à la veille de l'invasion. La recherche sur de nouveaux armements comme le radar fut très perturbée par les arrestations, de même que les services de renseignements militaires. Au printemps1941, le maréchalGrigori Koulik, très proche deStaline, combattait encore les canons antichars, leT-34 et lesKatioucha (« orgues de Staline ») et préférait ouvertement l'artillerie hippomobile aux roquettes. Il voulait même revenir à un modèle de canon en vigueur pendant laGrande Guerre et fit arrêter et torturer le ministre de l'Armement,Boris Vannikov, qui avait osé le contredire. L'historienBartolomé Bennassar estime même que la réticence des commissaires russes à utiliser pleinement leurs blindés, en1937, pendant laguerre d'Espagne, parce que leur usage était trop lié au proscritToukhatchevski, empêcha laRépublique espagnole d'exploiter des succès militaires et lui fit perdre ses dernières chances de l'emporter encore surFranco.

Seconde Guerre mondiale

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Article connexe :Femmes soviétiques pendant la Seconde Guerre mondiale.

Organisation avant 1941

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Dans les années 1930, l'armée soviétique souffre d'une carence profonde en officiers éduqués. En effet, les anciens officiers de l'armée impériale russe ont disparu au cours des années 1930, tandis que l'industrie et l'administration ont drainé à partir de 1928 la majorité des hommes ayant reçu une éducation. Il en résulte une baisse drastique du niveau scolaire de recrutement essentiellement assuré parmi les paysans russes. En 1936, une enquête révèle que 50% des commandants de bataillon ne savent pas lire une carte et ne maitrisent pas le russe à l'écriture[3].

De 1939 à 1941,161 divisions sont formées et l’armée passe de1,5 million d’hommes à4,2 millions. En septembre 1939, les 4 corps mécanisés existants sont dissous parGrigori Koulik qui démantela l'armée blindée. Il faut attendre ladéfaite de la France pour en créer de nouveaux 8. Quand, à l’automne 1940, le nombre de Panzerdivision double, 20 nouveaux corps voient le jour pour atteindre un total de 29 en juin 1941[7].

Campagne polonaise de septembre 1939

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Articles détaillés :Invasion soviétique de la Pologne etOccupation des pays baltes.

Conformément au protocole secret duPacte germano-soviétique, l'Armée rouge franchit la frontière polonaise, le et ce, sans déclaration de guerre préalable[4].

Il semblerait que 466 516 hommes aient pris part à cette opération. Durant cette campagne, elle rencontre peu de résistance. Les pertes seraient de 1 475 tués et 2 383 blessés. Les Soviétiques annonceront avoir désarmé 452 536 hommes, mais il semble cependant que beaucoup aient été des miliciens. Des sources polonaises modernes comme laWielka Encyklopedia PWN parlent d'environ 240 000 prisonniers. Les troupes soviétiques, respectant le traité avec les Allemands, s'arrêtent sur laligne Curzon et une parade militaire commune a lieu àBrest-Litovsk, le 23 septembre. Lescrimes de guerre de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale ont longtemps été occultés, comme celui deKatyn.

En parallèle, l'Armée rougeoccupe et annexe les pays baltes également entre le 12 et quasiment sans combats, situation obtenue par des ultimatums et une série d'élections parlementaires truquées permetttant l'irruption de gouvernements prosovétiques grâce aux partis communistes directement aux ordres de Moscou[4].

Guerre d’Hiver

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Article détaillé :Guerre d'Hiver.

La guerre contre la Finlande débute le et l'Armée rouge, pourtant trois fois supérieure en nombre, va être tenue en échec pendant plusieurs mois par les forces finlandaises. Souffrant de déficiences de leurs équipements et d'un commandement médiocre, mais aussi du climat hivernal très rigoureux, les forces soviétiques échouent devant laligne Mannerheim, jusqu'au 5 mars1940 malgré un rapport favorable de trois contre un[2].

Cependant les pertes sont tellement importantes, officiellement 48 000 tués, maisNikita Khrouchtchev par la suite avancera le chiffre de 270 000 tués, 139 000 pour l'historiographie moderne, que l'Union soviétique renonce à envahir complètement laFinlande. Cette dernière échappe par sa résistance au sort d'annexion des Pays Baltes, et signe la paix de Moscou, le 12 mars, et se voit amputée principalement du territoire de laCarélie[4].

Beaucoup verront dans cette contre-performance, une conséquence des purges, laissant l'Armée rouge mal commandée et mal équipée, donc vulnérable. Cependant, les leçons de cette guerre ne seront pas perdues pour les Soviétiques qui commenceront à réformer l'Armée rouge. De nouveaux matériels, comme la série des charsKV-1, trouvent leur genèse dans cette guerre mal menée.

En parallèle, les alliés et les Allemands, Hitler en tête, sont convaincus de la faible valeur de l'armée russe[2].

Grande Guerre patriotique

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Articles détaillés :Controverse des plans d'offensive soviétiques,Opération Barbarossa,Front de l'Est (Seconde Guerre mondiale),Crimes de guerre de l'Armée rouge pendant la Seconde Guerre mondiale etFront (unité soviétique).
Uniforme soviétique pendant la Seconde Guerre mondiale. L'arme est un pistolet-mitrailleurPPSH.
T-34 chargés de fantassins et des pièces d'artillerie dupremier front ukrainien en 1943.

La refonte de l'Armée rouge est une œuvre de longue haleine. Si bien que, le, lorsque leTroisième Reich encouragé par cette faiblesse apparente décide d'envahir l'Union soviétique en lançant l'opérationBarbarossa, elle est bien loin d'être achevée. Les nouveaux matériels existent, mais ils sont mal connus des troupes. De grandes unités mécanisées sont en formation, au vu des résultats de laBlitzkrieg allemande à l'ouest, mais elles manquent de cohésion et d'expérience. Un grand quartier-général, laStavka, est recrée sur ordre de Staline le.

Le rapport de forces est de plus très en défaveur pour les Soviétiques : sur leurs 303 divisions et leurs 29 brigades, seules 166 divisions et9 brigades, soit2,9 millions d'hommes, sont déployées dans les districts militaires de l'ouest face à l'Axe qui totalise 5,5 millions d'hommes regroupés en 181 divisions et 18 brigades. Il convient toutefois de relativiser ce rapport de forcea priori défavorable, l'Armée rouge alignant près de 20 000 chars, dont 12 000 T-26, armés d'un canon de 45 mm aux performances balistiques plus que correctes pour l'époque. Le mauvais emploi de ces masses de matériels n'empêcha pas la débâcle malgré quelques succès locaux. Combiné à la surprise stratégique et tactique, à l'expérience et les tactiques supérieures de la Wehrmacht, l'effet sur l'Armée rouge est désastreux : elle doit reculer de plusieurs centaines de kilomètres vers l'intérieur de son territoire et perd un effectif et un matériel considérables lors de grands encerclements, tout au long de l'été 1941. Elle reçut de l'aide matérielle et logistique des Alliés avec le programme américainLend-Lease à partir de 1942.

Affiche conçue par les Alliés pendant la Seconde Guerre mondiale montrant le soldat soviétique comme un ami.
Timbre de 2012 rendant hommage àMarina Raskova, pilote soviétique et fondatrice de trois régiments d'aviation féminins de l'Armée rouge durant la Seconde Guerre mondiale.

En dépit de ces pertes colossales, d'une aviation anéantie dans les premières semaines de guerre, l'Armée rouge parvient à survivre en tant que force combattante et même à contre-attaquer à plusieurs reprises vers la fin de l'été et pendant l'automne, comme àSmolensk et àRostov. Cette résistance va permettre, associée à une politique traditionnelle russe deterre brûlée, l'arrivée de l'hiver et l'allongement des lignes de communications allemandes, de mener unecontre-offensive victorieuse, devant la capitale même de l'Union soviétique,Moscou. Le rapatriement des forces aguerries déployées enExtrême-Orient, grâce à l'assurance deRichard Sorge de la neutralité japonaise, y jouera un rôle déterminant. Cependant, l'offensive est poursuivie trop loin et trop longtemps du fait de l'insistance deStaline, provoquant de nombreuses pertes inutiles. Si bien qu'au printemps, l'Armée rouge se retrouve à nouveau en position de faiblesse. Profitant de cette opportunité, les forces de l'Axe reconstituées attaquent la partie sud du front pour couper laVolga et s'emparer duCaucase et de ses riches champspétrolifères. Seule une résistance héroïque, lors de labataille de Stalingrad sauvera l'Union soviétique d'une défaite peut-être fatale. Néanmoins, les forces soviétiques plus expérimentées et mieux commandées vont passer à la contre-offensive avec l'arrivée de l'hiver 1942. Au cours de l'opérationUranus, elles encerclent alors la6e armée allemande et une partie de la4e armée blindée. Cette victoire, prélude à une offensive générale, rejette les Allemands pratiquement sur leur ligne de départ du début de l'été. Seul le coup de force deVon Manstein, pendant latroisième bataille de Kharkov, sauvera legroupe d'armées Sud de l'anéantissement et permettra de stabiliser le front. La Wehrmacht tentera alors de reprendre l'initiative lors de labataille de Koursk, mais cette tentative tournera court et l'Armée rouge attaquera à son tour, rejetant les Allemands jusqu'auDniepr.

Désormais, le cours de la guerre est joué sur le front est. La supériorité numérique soviétique se fait de plus en plus sentir, l'URSS alignant en début d'année environ6 millions de soldats contre les2,8 millions d'hommes de laWehrmacht (2,5 millions en Europe de l'Ouest), appuyés par une force blindée rénovée et composée de chars T-34 de conception moderne et 10 000 avions de l'armée de l'air soviétique contre les 2 000 appareils de laLuftwaffe sur ce front[14].

Fantassin etcanon anti-char de 45 mm M1937 (53-K) en 1943
PhotoIsrael Ozersky.

L'offensive d'été soviétique de 1944 coïncidant avec le débarquement des alliés occidentaux en France réclamé depuis 1943 pour soulager l'Armée Rouge, elle provoque l'effondrement du centre du front, suivi par une autrepoussée vers le sud qui provoque le retournement de laRoumanie et de laBulgarie.

L'Armée rouge, prise d'abord au dépourvu, dut faire d'énormes sacrifices lors de laSeconde Guerre mondiale, avec 12 millions de soldats tués et 15 millions blessés amplifiés par les méthodes de commandement inventés par Trotsky et industrilialisé par Staline avec l'ordre "pas un pas en arrière" interdisant tout retrait sous peine de fusillade sans procès par les brigades du NKVD placées sur les arrières des troupes. Ces sacrifices et les innombrables souffrances de la population civile avec, 15 millions de civils tués, permirent de stopper les armées allemandes à l'est. Cette victoire assure à l'Armée Rouge à l'époque une grande popularité dans le monde tout en renforcant le regime soviétique[4],[2].

Elle a participé à tous les combats sur lefront de l'Est, du au, notamment labataille de Stalingrad (durant l'hiver1942-1943) et labataille de Berlin (au printemps 1945). À la fin de cette campagne, l'artillerie représente la moitié des effectifs de l'Armée de terre soviétique, cela montre l'importance accordée à cette arme.

Elle s'est fait néanmoins remarquer par sa brutalité et lescrimes de guerre qu'elle a fait subir aux populations civiles allemandes des régions qu'elle a conquises, en grande partie par vengeance des innombrables crimes et mauvais traitements que les autorités allemandes avaient fait subir à la population soviétique (les soldats des premier et second fronts d'Ukraine, selon le nom donné en 1943, sont originaires pour une bonne part, en 1945, des régions dévastées par la Wehrmacht et la SS).

Opérationtempête d'août

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Article détaillé :Invasion soviétique de la Mandchourie.

Elle a ensuite déclenché une offensive éclair contre l'Armée impériale japonaise le, attaquant d'abord leMandchoukouo (en Mandchourie) puis s'emparant en10 jours desîles Kouriles que les Japonais revendiquent depuis.

Guerre froide

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Articles détaillés :Guerre froide,Arsenal nucléaire de la Russie,Armée de terre soviétique etGroupement des forces armées soviétiques en Allemagne.
Quelques-uns des milliers de T-72 de l'Armée rouge lors de la célébration de la révolution d'Octobre en1983
Quelques-uns des milliers deT-72 de l'Armée rouge lors de la célébration de la révolution d'Octobre en 1983.

Pour marquer la transition définitive de l'Armée rouge d'une milice révolutionnaire en armée d'un État souverain, cette dernière devient l'Armée soviétique en1946. La démobilisation à la fin de la guerre fait passer les effectifs de treize à cinq millions d'hommes. Elle conservera ce niveau d'effectifs, oscillant au gré des estimations entre trois et cinq millions, jusqu'à sa dissolution en1991, la loi soviétique obligeant tous les jeunes hommes valides à servir au moins deux ans sous les drapeaux.

Tracteur-érecteur-lanceur deRSD-10 Pioneer plus connu en Occident sous lecode OTAN « SS-20 ».

Le souvenir cuisant de l'invasion allemande va influencer la politique de l'URSS après guerre. Les États de l'Europe de l'Est libérés par l'Armée rouge vont être maintenus par la force sous domination soviétique pour constituer une zone tampon destinée à protéger le territoire de l'URSS contre une nouvelle invasion venue de l'ouest. Cette volonté défensive se matérialisera avec la création dupacte de Varsovie, en réaction à celle de l'OTAN. Cette association d'États, bien qu'ayant une vocation défensive, adopte la doctrine militaire de l'Armée rouge qui recommande la prééminence de l'action offensive, y compris dans ce cas, allant jusqu'à la possibilité de lancer des attaques préventives, pour porter la guerre chez l'adversaire plutôt que de la subir sur son propre territoire, un des plans de 1979 prévoyait une offensive deSept jours jusqu'au Rhin. La volonté de maintenir à tout prix ce glacis défensif en Europe de l'Est mènera aux interventions militaires, lors des années 1950 et 1960, enRDA en 1953, enHongrie durant l'insurrection de Budapest en 1956 et enTchécoslovaquie lors duPrintemps de Prague en 1968.

En outre, lecomplexe militaro-industriel nécessaire au maintien de ces gigantesques forces conventionnelles, parallèlement au développement deforces nucléaires non moins importantes qui à partir des années 1970 deviendront, et de loin, les plus importantes du monde, pèsera lourd sur l'économie déjà fragile du pays absorbant jusqu'a 28% du PIB dans les années 1980[2].

En plus des centaines de milliers d'hommes sur le pied de guerre dans les pays satellites d'Europe de l'Est dont le plus importantcontingent est stationné en Allemagne de l'Est, l'Armée rouge dut déployer un important dispositif le long de lafrontière avec la république populaire de Chine à la suite de larupture sino-soviétique, où desconflits frontaliers en 1969 avec l'Armée populaire de libération firent des centaines de victimes de part et d'autre. L'Armée rouge intervint durant la guerre froide pour soutenir les gouvernements alliés à l'URSS de plusieurs manières, intervention dans laguerre civile chinoise puis défense aérienne de larépublique populaire de Chine en1950 (officiellement936 morts entre 1945 et 1950), appui aérien massif durant laguerre de Corée (315 morts), conseillers militaires et instructeurs durant laguerre du Vietnam (16 morts auViêt Nam et 5 auLaos), intervention en Algérie (25 tués), intervention dans les guerres israélo-arabes et défense aérienne de l'Égypte (le, cinqMiG-21 soviétiques furent abattus et deux pilotes tués lors d'une bataille aérienne contre Israël)[15] avec officiellement49 morts en Égypte-Israël et 35 au Liban/Syrie, engagements de forces régulières (parachutistes entre autres) enÉthiopie contre laSomalie et les rebelles anticommunistes à la fin desannées 1970 (33 tués), enAngola (11 tués) etMozambique (8 tués), etc.. Bilan officiel de 2012 a prendre avec prudence[16]

Guerre d'Afghanistan

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Article détaillé :Guerre d'Afghanistan (1979-1989).

En1979, l'Union soviétique intervient dans laguerre civile faisant rage enAfghanistan. Après la mise en place, par un coup de force, d'un gouvernementlaïc favorable à leurs intérêts, les forces soviétiques se retrouvent harcelées par desguérillas souvent inspirées par le fondamentalisme musulman, et aidées financièrement et militairement par les États-Unis, la Chine et d'autres nations à partir duPakistan. Les hésitations du pouvoir soviétique à déployer un effectif suffisant, supérieur aux 80 000 à 100 000 hommes alors envoyés, rendit la situation militaire insoluble, permettant aux résistants afghans de pratiquer une guerre d'embuscade et de maintenir leurs routes d'approvisionnement vers lePakistan, bénéficiant par la suite de l'appui de Etats-Unis qui les alimentent en missiles anti aériensStinger qui déciment les hélicoptères soviétiques[4].

Bien que les pertes, du fait de la supériorité matérielle de l'Armée rouge, soient restées assez légères, avec 1 670 tués par an, la guerre devient très impopulaire en URSS même. Avec l'arrivée de laglasnost, les médias soviétiques parlèrent de pertes importantes et la guerre donna naissance à un syndrome afghan, assez similaire à celui vécu par l'US Army lors de laguerre du Viêtnam. Ce malaise, s'ajoutant à la pression internationale qui dégrade sérieusement l'image de l'URSS à travers le monde et au coût financier élevé de la guerre, obligeaMikhail Gorbachev à ordonner leretrait de toutes les forces soviétiques d'Afghanistan, en1989, après une guerre longue de neuf ans[4].

Fin de l'URSS et de l'Armée soviétique

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Articles détaillés :Événements de janvier etJanvier Noir.
Soldat soviétique en mars 1992.

De1985 à1990, Mikhail Gorbachev s'applique à réduire les effectifs et le poids économique de l'armée. Il décide le retrait des forces soviétiques d'Afghanistan[4].

De plus, Mikhail Gorbatchev soucieux de rétablir les liens avec l'Occident après la gravecrise des euromissiles, et abandonnant lemessianisme idéologique lié à la propagation du communisme, instaure une nouvelle politique visant à cogérer avec les Etats-Unis les affaires du monde afin de sortir de l'opposition idéologique issu dujdanovisme[4].

Il rompt avec le schéma idéologique de laguerre froide et abandonne la course aux armements, charge trop lourde pour l'économie soviétique, moins souple que son homologue américaine et qui y sacrifie le bien être de la population notamment au niveau de l'agriculture. Il laisse désormais aux différents gouvernements socialistes en place la nécessité de faire face à leur destin. À charge pour ces derniers de répondre aux revendications notamment sur leslibertés fondamentales de plus en plus importantes des populations civiles au sein des différents pays composant l'empire soviétique depuis 1945 comme la Pologne avec le mouvementSolidarność et celui de laVoie balte dans les années 1980[4].

Cette politique deglasnost et deperestroika permet de manière inattendue la libéralisation que le mouvement communiste avait auparavant empêchée comme en1956 avec l'insurrection de Budapest et1968 avec leCoup de Prague. En parallèle, en signe de détente, il décide malgré l'opposition de la vieille garde conservatrice du parti communiste, le retrait de 500 000 soldats stationnés dans les pays duBloc de l'Est[4].

L'ensemble de ces actes politiques va provoquer le retrait successif des forces armées soviétiques dupacte de Varsovie des différents pays à partir de l'année1991.

Le pacte de Varsovie, qui avait été renouvelé en 1985, voit sa dissolution actée le.

En URSS, après le mouvement de laVoie Balte du, laLituanie fut le premier des pays baltes en à choisir la voie de la sécession en proclamant son indépendance suivit rapidement par l'Estonie et la Lettonie. Progressivement les autres démocraties populaires duBloc de l'Est annoncèrent leur intention de faire de même, ce qui mena à une période de tension et l'établissement de l'état d'urgence au milieu de l'année 1991 avec tentative de blocus économique menée par les autorités soviétiques[4].

Le, une tentative decoup d’État de la vieille garde communiste tourna court en août, faute de détermination de la part des insurgés. L'armée déployée dans les rues deMoscou ne semble pas avoir reçu l'ordre de tirer sur la population, mais simplement de protéger celle-ci en se déployant. Le seul incident eut lieu au cours d'un jet decocktail Molotov sur un char qui provoqua une mort accidentelle.

Après l'échec de cette réaction, l'autorité de l'Union soviétique sur les républiques laissa de fait place à lasphère d'influence russe, et le 8 décembre, le document entre laRussie, l'Ukraine et laBiélorussie, déclarant la dissolution de l'URSS et la création de laCommunauté des États indépendants (CEI) fut signé.

L'Armée soviétique fut alors partagée entre les différents nouveaux États, selon l'origine territoriale des contingents. Fin1992, les reliquats de l'Armée soviétique stationnés dans les républiques avaient été transformés en armées russes (par exemple, la14e armée du généralAlexandre Lebed àTiraspol) et les dernières forces basées enEurope de l'Est et dans lespays baltes furent retirées progressivement de 1991 à 1995.

Néanmoins, la Russie exploita la station radarSkrunda-1 jusqu'à sa mise hors service le 31 août 1998. Le gouvernement russe doit ensuite démanteler et retirer l'équipement radar ; ce travail est achevé en octobre 1999, date à laquelle le site est rendu à la Lettonie. Le dernier soldat russe quitte alors la région, marquant la fin symbolique de la présence militaire russe sur le sol balte[17].

Les militaires russes, de loin les plus nombreux, constituèrent alors lesforces armées de la fédération de Russie qui hérita de la majorité de l'équipement, en particulier la totalité de l'arsenal nucléaire de l'ex-Armée soviétique.

Statistiques et comparaisons

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Effectifs soviétiques en 1991

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Outre les effectifs des branches de l’armée soviétique, il faut compter sur 230 000 paramilitaires duKGB et 350 000 paramilitaires duministère de l'intérieur[18] :

Effectifs 1991Missiles stratégiquesArmée de terreDéfense aérienneForce aérienneMarineTotal des effectifs
Active164 0001 400 000475 000420 000450 0002 909 000
Réserve502 0002 750 000750 000725 000512 0005 239 000
Total668 0004 150 0001 225 0001 145 000962 0008 148 000

Comparaison armée soviétique/forces armées des États-Unis en 1991

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Voici la comparaison des effectifs et des matériels conventionnels entre les deux puissances en 1991 :

CatégorieUnion soviétiqueÉtats-Unis
Effectifs d'active3 400 0001 985 555[19]
Réserve militaire5 240 000nc
Paramilitaire580 000-
Chars54 50018 000
VTT/VCI86 00034 000
Artillerie/Mortiers/LRM64 00012 000
Batteries de missiles sol-air8 5001 200
Hélicoptères terrestres4 5009 000
Avions de combat tactiques4 9007 000
Bombardiers moyenne portée400-

Comparaison des forces nucléaires stratégiques soviétiques et des États-Unis

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Voici les forces nucléaires stratégiques des deux supergrands en 1990, les armes tactiques n'étant pas comptabilisées[20]. LesTroupes des missiles stratégiques détenant la majorité de l'arsenal de l'armée soviétique.

DateICBM, SLBM et bombardiers lourdsICBM lourdsOgives (ICBM, SLBM et bombardiers lourds)Ogives (ICBM et SLBM)Ogives (ICBM sur lanceurs mobiles)Ogives (ICBM lourds)Puissance (ICBM et SLBM) (Mt)
Limites imposées parSTART-1
1 6001546 0004 9001 1001 5403 600
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis
2 246010 5638 210002 361,3
Drapeau de l'URSSUnion soviétique
2 50030810 2719 4166183 0806 626,3

Évolution de la densité d’une division de l'armée soviétique ou l’art de la dispersion

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Si toute action offensive implique de fortes concentrations de troupes, la menace desarmes de destruction massives durant la guerre froide exige en contrepartie la plus large dispersion des hommes après l’occupation du terrain. C’est la raison essentielle pour laquelle, d’une part, la taille de la division a grossi (15 000 hommes au lieu de 5 000 hommes), alors que la densité d’occupation est passée de 500 à8 hommes seulement au kilomètre carré.

1945196519751985
Surface occupéekm × 3 km35 km × 25 km30 km × 20 km60 km × 30 km
Densité
(hommes/km2)
50010208
Taille de la division
(hommes)
5 0008 50012 50015 000
Objectif de la journée (km)2035-4035-4060-70

Notes et références

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  1. L'autorité descommissaires politiques affectés à l'Armée rouge était supérieure à celle des militaires même haut gradés : cf. Steven J. Zaloga & Ron Volstad,(en)The Red Army of the Great Patriotic war1941-1945 inOsprey Military etRobert Service,(en)Comrades: Communism, a World History, Pan Books, 2007.
  2. abcdefghi etjJean Lopez, « Dossier : la guerre russe, la puissance, la misère et la gloire : L'expérience soviétique »,De la guerre : la guerre comme vous ne l'avez jamais lu, Paris, Perrin & Ministère des armées,no 4,‎,p. 60-67(ISBN 978-2-262-10603-4)
  3. abcd eteJean Lopez, « La guerre russe : La puissance, la misère et la gloire : Masse et violence »,De la guerre : la guerre comme vous ne l'avez jamais lu, Paris, Perrin & Ministère des armées,no 4,‎,p. 68-77(ISBN 978-2-262-10603-4)
  4. abcdefghijklmnopqr etsSabine Dullin,L'ironie du destin : une histoire des russes et de leur empire (1853-1991), Paris, Payot,, 299 p.
  5. a etbNicolas Fornet, « En 1917, priorité à l’éducation des masses »,Le Monde diplomatique,‎(lire en ligne, consulté le).
  6. Joukov,Mémoires,p. 146.
  7. abc etdPhilippe Naud, « Naissance d’une super-puissance, l’URSS de 1941 à 1945 »,Væ Victisno 65, novembre-décembre 2005.
  8. Joukov,p. 146.
  9. a etbJoukov,Mémoires,p. 147.
  10. Joukov,Mémoires,p. 148.
  11. Quid 2006,p. 1960.
  12. Lescommissaires politiques étaient le lien essentiel entre le régime et son armée : même le PCUS a été purgé, seul leNKVD, dont relevaient les commissaires politiques, était jugé politiquement fiable par Staline : Boris Souvarine,Staline : Aperçu historique du bolchévisme, Champ libre/Gérard Lebovici, 1985(ISBN 978-2851840769).
  13. « Nous croyions que Staline ruinerait l'Armée rouge. C'est le contraire qui est vrai. Le bolchevisme peut ainsi tourner toute sa force contre son ennemi » :Joseph Goebbels,1943.
  14. Claude Huan,La marine soviétique en guerre, Economica, 1991(ISBN 2-7178-1920-7),p. 186.
  15. (fr)Shalmon, Ciel de gloire.
  16. « Implication des troupes russes dans des conflits à l'étranger », surRIA Novosti,(consulté le).
  17. (en) « Russia Pulls Last Troops Out of Baltics », surthemoscowtimes.com,(consulté le)
  18. « La force mécanisée du Pacte »,Ligne de Front,no 3H,‎,p. 47.
  19. (en) « Active Duty Military Personnel, 1940–2011 », surinfoplease.com,(consulté le).
  20. (en)START au1er septembre 1990, fas.org.

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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