Cette ville, dont les habitants sont appelés Arlésiens, a plus de 2 500 ans. Ville emblématique de la Gaule chrétienne, elle fut l'évêché d'Hilaire d'Arles et de Césaire d'Arles. Des monuments remarquables ont été construits pendant l’Antiquité à l’époque romaine, comme le théâtre antique, les arènes, lesAlyscamps, les thermes deConstantin ou encore le cirque romain. En 2004, un bateau antique, lechalandArles-Rhône 3 datant de laRome antique est découvert dans leRhône entre les deux ponts de la ville. Il est aujourd’hui exposé aumusée départemental d’Arles antique, agrandi pour mettre en valeur cette découverte et permettre son exposition. En 2007, c’est un buste en marbre ressemblant àJules César qui est découvert dans leRhône, lui aussi exposé dans le même musée. En raison de son important patrimoine, la cité est classéeVille d'art et d'histoire et sesmonuments romains et romans sont inscrits sur la liste dupatrimoine mondial de l'humanité depuis 1981, parl'UNESCO.
Ouverte autourisme qui est la première activité de la ville[2], elle accueille de nombreuses festivités tout le long de l'année : lesFeria d'Arles en avril et septembre, lesRencontres internationales de la photographie, lesSuds, Arelate, le Festival du dessin ainsi que les Calend'Arles en hiver.
La ville d’Arles se trouve dans leSud-Est de la France. Les campagnes arlésiennes sont très étendues et représentent la majeure partie du territoire communal. Elles sont organisées en quatre ensembles naturels bien distincts : au nord, la plaine du Trébon et lesAlpilles, à l’est, laCrau et au sud, laCamargue dont la commune d’Arles possède la plus grande partie de la superficie (avec lesSaintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu’Arles qui s'étend sur 758,93 km2).
La ville d’Arles est fortement marquée par la présence du Rhône qui coupe la ville en deux et qui reste, encore même de nos jours, une menace comme lors de la crue de 2003.
Son territoire comprend trois espaces naturels remarquables : au nord lesAlpilles, au sud laCamargue dont elle possède la plus grande partie de la superficie (avec lesSaintes-Maries-de-la-Mer, troisième plus vaste commune de France métropolitaine, moitié moins étendue qu’Arles) et à l'est laCrau avecSaint-Martin-de-Crau qui faisait partie de la commune d'Arles jusqu'en 1925[5].
Il s’agit essentiellement d’une zone rocailleuse vallonnée avec un habitat clairsemé, principalement orientée vers le tourisme et des productions agricoles comme les plantations d’oliviers.
LaCrau est située à l’est d’Arles et s’étend jusqu’à l’étang de Berre. C'est une zone alluviale constituée par laDurance avant que celle-ci ne soit capturée par leRhône vers.
La Crau arlésienne comprend les villages de Pont-de-Crau,Raphèle etMoulès et jouxte à l’est la commune deSaint-Martin-de-Crau. Elle s’étend sur environ20 000 hectares de terres agricoles consacrés aux cultures maraîchères et fruitières, à la production de foin et à l’élevage ovin.
Elle est constituée de trois Camargues bien distinctes : la Camargue (proprement dite), la petite Camargue et le plan du bourg.
LaCamargue est comprise entre les deux bras du Rhône (le delta du Rhône).
La petite Camargue est située dans le département du Gard, à l'ouest du Rhône.
Le plan du bourg se situe dans le département des Bouches-du-Rhône à l'est du grand Rhône.
Véritable île, la Camargue ne dispose que de six ponts et deux bacs qui la relient au Languedoc et au reste de la Provence : le pont deSaint-Gilles, le pont de l'A54 entre Fourques et Arles, les deux ponts deFourques, les deux ponts d'Arles au nord, lebac du Sauvage sur lePetit Rhône et lebac de Barcarin sur leGrand Rhône (pour lequel un projet de pont se fait toujours attendre[6]). Un septième pont, le pont deSylvéréal (à la limite sud de Vauvert) permet la traversée du Petit Rhône.
En raison des risques d'inondation, l'habitat camarguais est clairsemé, constitué principalement de mas et de quelques villages pour la plupart très anciens bâtis sur lességonnaux ou des buttes artificielles datant généralement de l'époque romaine. L'agglomération la plus importante Salin-de-Giraud, la seule à avoir une vocation industrielle, est récente : elle n'a été créée qu'en 1856 pour loger la population exploitant lessalins.
La Camargue arlésienne est structurée du nord-ouest au sud-est en fonction de la nature des terrains et de leur salinité. On trouve ainsi des terres céréalières, maraîchères et d'élevage, des rizières, des zones marécageuses, des salins et les lagunes côtières. L'avenir économique de cette région dépend de l'aménagement de la Camargue : la gestion des ressources, notamment de l'eau douce du Rhône entre des acteurs aux intérêts parfois opposés (producteurs de riz et exploitants des salins, par exemple), en sera un défi majeur.
L’histoire géologique des territoires arlésiens commence avec les formations sédimentaires déposées à la fin dusecondaire qui constituent l’ossature desAlpilles et de laMontagnette.
À l’ère tertiaire, l’ouverture de l’axe rhodanien fracture ces structures. Ce fossé rhodanien permet plusieurs invasions marines et le dépôt de sédiments aux faciès variés, tels les grès jaunes, riches en coquilles, du quartier de l’Hauture. Sur une période s'étendant entre 6 et 5 millions d’années, les assèchements successifs de lamer Méditerranée entraînent une érosion considérable tout autour de ce qui sera l'emplacement de la cité, puis le dépôt de nouveaux sédiments.
Auquaternaire, l’émersion définitive du golfe rhodanien laisse place aux dépôts caillouteux fluviatiles, notamment ceux de laCrau apportés par laDurance qui s’écoulait jusqu’à[réf. nécessaire] dans le golfe de Fos avant sa capture par le Rhône. La physionomie du delta avec laCamargue actuelle est très récente[réf. souhaitée]. Initialement plus à l’ouest, les bras du Rhône se sont progressivement déplacés vers l’est façonnant un littoral très mouvant[8].
Cette histoire explique les principales structures du territoire arlésien. Les contreforts des Alpilles au nord-est de la ville datent ainsi du secondaire ; la butte sur laquelle est construite la cité antique, du tertiaire ; et le reste de son territoire, du quaternaire, en distinguant la Crau au sud/sud-est formée par la Durance, et la plaine du Trébon au nord et la Camargue au sud-ouest, par le Rhône. Parmi ces derniers territoires, ceux à l’extrémité du delta sont très récents, datant parfois de moins de deux siècles.
LeRhône traverse la ville d'Arles en y entrant par le nord-ouest et en sortant par le sud-ouest. Son régime hydraulique est caractérisé par des maxima automnaux liés aux pluies méditerranéennes, et printaniers en raison de la fonte des glaces. L'hiver présente souvent des débits soutenus, mais moins marqués et le régime hydraulique minimum est estival.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique :Beaucaire (période 1920-2005)
Ruines du pont romain dit de « Constantin ».Le pont de Trinquetaille construit en 1875 et peint parvan Gogh en 1888.
En raison du bassin fluvial du Rhône, il en résulte un régime hydrologique complexe, et une grande diversité dans la formation des crues et leur déroulement. On distingue les types de crue suivants[9] :
les crues océaniques, dans lesquelles la Saône joue un rôle prépondérant ;
les crues méditerranéennes extensives (janvier 1994), avec une forte contribution des affluents méditerranéens de rive gauche (Durance, notamment) ;
les crues cévenoles (septembre 2002) avec un rôle prépondérant des affluents méditerranéens de rive droite (Ardèche, Cèze, Gardon) ;
En, une importante inondation, de type centenaire, touche la commune avec des conséquences économiques pour de nombreuses entreprises, dont la fermeture de l’usine Lustucru, marque dePanzani[10]. En effet, à la suite d'une rupture de digues, près de 7 000 habitants ont été évacués et plus de 3 800 logements et 353 entreprises inondés. C'est principalement le nord de la ville qui a été affecté, notamment les quartiers du Trébon, Monplaisir et la zone industrielle Nord[11].
Arles pourrait devenir la ville la plus aride de France à l'horizon 2050 selon l'hebdomadaireMarianne avec 243 jours de sécheresse annuels. Elle devrait perdre une partie de ses terres cultivables dans les prochaines décennies[13].
Au, Arles est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].Elle appartient à l'unité urbaine d'Arles, une agglomération inter-régionale dont elle estville-centre[24],[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction d'Arles, dont elle est la commune-centre[Note 2],[25]. Cette aire, qui regroupe 4 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[26],[27].
La commune, bordée par lamer Méditerranée, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[28]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d’urbanisme le prévoit[29].
Après l’installation en 1251 de lapremière dynastie Angevine en Provence, le déclin de la cité et surtout la terriblepeste de 1348 stoppent brutalement le développement de la communauté. Pendant plus de deux siècles, la ville va vivre enfermée dans ses murs avec comme principales préoccupations urbanistiques, l’amélioration du bâti religieux et l’entretien des remparts sollicités jusqu’auxguerres de Religion.
À compter de 1679, une politique d’alignement est entreprise par les consuls. Cette politique d’alignement qui se poursuit jusqu’à laRévolution, modifie considérablement l’aspect du centre-ville. Après laRévolution, la ville redécouvre ses monuments qui sont progressivement dégagés. Elle s’agrandit au-delà de son enceinte médiévale, s’industrialise et se dote de nombreux équipements publics lui permettant de se transformer, passant d'un gros bourg agricole à une ville ouvrière, puis touristique. LeXIXe siècle voit ainsi la réalisation d’importants travaux d’aménagement urbain : dégagement et restauration des monuments romains[Note 4] dès les années 1820-1830, construction d’édifices publics[Note 5] et de nouveaux ponts sur le Rhône, aménagement de lieux publics[32], réalisation des infrastructures ferroviaires de la ligne PLM vers 1845-1850, édification des quais après les inondations catastrophiques de 1841 et 1856 et percement de voies nouvelles[Note 6].
À la date du, les projets définis par la municipalité s'articulent autour d’une meilleure adaptation de la cité aux voies de circulation automobile, d'un développement des activités et des zones d’habitation, et d'une amélioration des équipements.
Après les inondations importantes de 2003 dont a été victime la ville, des travaux considérables ont été menés pour ériger des infrastructures adaptées afin d'éviter de nouvelles catastrophes de ce type. C'est dans ce but que le « Plan Rhône » a été lancé[33]. Ce dernier, qui s'est étalé sur plus de 10 ans, aura coûté pas moins de 30 millions d'euros.
On peut citer ainsi
Les Minimes : un vaste projet d'aménagement avec la création d'un quartier de l’image, sur 5 hectares.
Métamorphose de l'ancien collège Mistral, qui accueillera une maison de santé, 69 logements et des espaces pour les associations de la ville. (image ci-contre)
Réhabilitation du marais de Beauchamps, un vaste espace qui sera aménagé en jardin au portes de la ville..
Projet d'hôtel de luxe sur les anciens terrain de laSNCF à côté de la gare maritime, à l'étude.
Renouvellement urbain dans le quartier de Grillfeuille.
Renouvellement urbain dans le quartier du Trébon.
Aménagement des papeteries Étienne, un site de 24 hectares à l'étude.
la création d'une autoroute de contournement de la ville avec à terme la possibilité de réaménager laroute nationale 113 en voie urbaine pour supprimer la coupure entre le centre-ville et les quartiers périphériques (image ci-contre)
les aménagements des entrées de la ville : désenclavement des quartiers et nouvelles activités.
Travaux important de modernisation duCentre Hospitalier (CH d'Arles) avec la création d'un centre de consultation et l'agrandissement de locaux. (image ci-contre)
Les Arlésiens privilégient la voiture particulière (13 095), la marche (1 861) et les deux roues (981). Détail intéressant : un nombre important d'Arlésiens (977) travaillent sur le lieu même de leur résidence.
Arles est reliée àNîmes et àMarseille dans le sens ouest-est par l'autorouteA54 (E80), qui est entrecoupée entre Arles etSaint-Martin-de-Crau par la voie rapideN 113. Au nord, la route nationaleN 570 permet d'accéder àAvignon et à l'autorouteA7.
Depuis le, le réseauEnvia géré parTransdev Arles (Transdev) remplace le réseau STAR (Keolis) qui fut créé en 1984, et les lignes interurbaines gérées par l'agglomération. Le nouveau réseau se compose de 6 lignes pour Arles indicées de 1 à 3 pour les lignes «essentielles» et de 4 à 6 pour les lignes «locales», 3 lignes interurbaines «Agglo» vers Salins-de-Giraud,Saint-Martin-de-Crau etTarascon (10, 20, 30), de trois navettes à Arles,Tarascon etSaint-Martin-de-Crau appelées «Navia» (A, T, S) et d'un service de transport à la demande, «Envia à la demande». Une gare routière est colocalisée avec la gare SNCF. Une seconde gare routière se trouve en partie sur le boulevard Georges Clemenceau et la place Gabriel Péri.
La gare d'Arles, située au nord de la ville dans le quartier du Trébon, a pour origine une intervention de l'écrivain-députéLamartine. Bâtie en 1848 lors de la création de la ligne Avignon - Marseille, elle a perdu la majorité de son trafic ferroviaire grandes lignes, depuis la création de laligne à grande vitesse (LGV) Méditerranée.
Cependant plus récemment, les toponymistes et spécialistes du celtique ancien reconnaissent un composé celtiqueAre-late, basé surare « devant, près de » (voirArmorique) etlate « marais » cf. galloisllaid « boue », bretonlez « boue » et vieil irlandaislaith « marais, boisson », d'où le sens global de « (lieu situé) devant les marais »[37]. On rapproche le celtique*lati (>-late) du vieux haut allemandletto « limon » et du latinlatex « liquide », entre autres[37]. Cette appellation convenait effectivement au site de la Arles antique qui était entouré de marais[37].
On trouve également cette racinelate dans d’autres toponymes attribués à des bourgs situés dans des zones de marais, notamment en Provence ou en Languedoc-Roussillon :Lattara du nom deLatera, le site archéologique proche de la ville deLattes[38],[39], par référence aux terrains marécageux qui entourent la cité.
Comme pourles plou- et les gui-bas bretons, on dit et entend parfois « en Arles » :Son influence s’étend en Arles et en Provence.
Cet usage, commun à Arles et àAvignon, remonte sans doute au temps où Arles n’était pas seulement une ville, mais un royaume. Il s’explique aussi par la fréquence de l’expressionle pays d’Arles, souvent employée dans la région à cause de l’étendue de la commune. Lorsqu’on ne parle que de la ville d’Arles elle-même, la forme qui tend actuellement à s'imposer est « à Arles », mais cela n'empêche nullement « en Arles » d'être un archaïsme et un particularisme régional non condamnés par l'Académie française elle-même ; elle s'en explique d'ailleurs sur son site :
« On ne saurait condamner les tournures en Arles, en Avignon, bien attestées chez les meilleurs auteurs, et qui s’expliquent à la fois comme archaïsme (l’usage de « en » au lieu de « à » devant les noms de villes, surtout commençant par une voyelle, était beaucoup plus répandu à l’époque classique) et comme régionalisme provençal. Il semble cependant que cet emploi de « en » soit en régression. Rien ne justifie qu’on l’applique à d’autres villes : on ne dira pas « en Arras », « en Amiens », etc.[40]. »
En outre, leprovençal ayant horreur duhiatus, des lettreseuphoniques sont fréquemment utilisées :à z'Ais (à Aix),à n'Avignoun (à Avignon),à n'Arle (à Arles)[41]. Les expressions « en Arles » comme « en Avignon » peuvent également venir d'une adaptation de cette formulation.
Oppidum celto-ligure, le site d’Arles est fréquenté par des commerçants méditerranéens. Les Grecs fondentMarseille en et créent un comptoir sur le Rhône vers qui deviendra une colonie appeléeThéliné[42].
Après l’écrasement de la confédération en, les Romains s’installent enProvence. Arles se trouve probablement rattachée à laGaule narbonnaise fondée en, bien que certains historiens incluent dès cette époque la cité arlésienne dans la zone d’influence de Marseille.
Carte de l’Europe en 476 avec la Provence wisigothique, après la chute de l’Empire romain.
Elle bénéficie pendant presque trois siècles de plusieurs plans d’urbanisme successifs au cours desquels elle s’embellit de ses nombreux monuments et se protège avec ses remparts.
Le christianisme s’installe dans la cité et son premierévêque historiquement connu,Marcianus, est mentionné dès 254 dans une lettre desaint Cyprien.
Après les destructions des années 250-270, que la tradition historique impute auxAlamans, le développement urbain ne reprend qu’au début duIVe siècle, sous l’empereurConstantin, avec une nouvelle croissance politique et administrative, la cité devenant alors une résidence de l’empereur. Il y séjourne à plusieurs reprises et y organise leconcile de 314.
Probablement en 407, l’administration impériale déplace lapréfecture du prétoire des Gaules - située jusqu’alors àTrèves -, à Arles qui connaît en conséquence une véritable renaissance politique puis ecclésiastique un siècle exactement aprèsConstantinIer. Toutefois, ce nouveau rôle n’exclut pas les menaces d’invasions des fédérésWisigoths installés enAquitaine depuis 418. Finalement, après de nombreuses tentatives, Arles est prise parEuric et devient ville wisigothique en 476.
Après une situation confuse au début duVIe siècle, Arles passe sous protectoratostrogoth en 508, puis devient ville franque en 536[43]. Elle subit lapeste de Justinien dès 543 ainsi que de nombreux sièges. Elle est investie à plusieurs reprises notamment en 570, 574, 587 et la population se regroupe alors dans une enceinte réduite. On signale également une crue dévastatrice en 580 et des famines, en particulier celle de 585.
Le siècle suivant, la cité est administrée par les représentants des branchesmérovingiennes, soit dans le cadre d’une Provence unifiée, soit de manière individualisée par un duc. On a longtemps cru (thèse de Pirenne aujourd'hui dépassée) à un arrêt du commerce. Dès la fin duVIIe siècle, le commerce entre l’Occident et l’Orient méditerranéen est le fait de négociantsjuifs, probablement desRadhanites, seuls liens entre l’Islam et laChrétienté, qui utilisent les ports francs d’Arles et deMarseille[44]. On sait aujourd'hui que le commerce continue après les Sarrasins.
Vers le milieu des années 710, des troubles sont signalés[45], suivis à partir des années 720 par des raidssarrasins. Après la révolte en 735-739 du ducMauronte allié auxMaures, Arles etAvignon sont pillées et mises au pas avec rigueur par lepouvoir carolingien. Toutefois à la fin du siècle, larenaissance carolingienne aurait été traduite dans la cité par le développement du commerce et la remise en culture du territoire.
Les voyages desVikings : celui de 859-860 en Méditerranée.
Mais dès la mort deCharlemagne, l’histoire d’Arles s’inscrit dans le processus de désagrégation de l’Empire carolingien. Au gré des successions apparaît un territoire autonome appelé royaume de Provence. Des ducs turbulents dirigent alors successivement la région d’Arles pillée en 842 et 850 par lesSarrasins[46] puis en 859 par lesNormands. Finalement le,Boson se fait couronnerroi de Provence et de Bourgogne. Ayant prisVienne pour capitale, il doit alors affronter l'opposition de son frère Richard le Justicier, installé à Autun. Boson manque de légitimité. Sonfils Louis, aveuglé en 905 par son ennemi Bérenger d'Italie, prend pour régent Hugues d'Arles.
Au début duXe siècle,Hugues d'Arles s’installe dès 911 à Arles dont il fait la capitale du royaume dont il est régent pour Louis l'Aveugle. Il s'en désintéresse après 926, lorsqu'il devient roi d'Italie. La Provence a donc un roi aveugle et un régent absent. La couronne de Louis, décédé en 928, est remise à Raoul, roi de Francie occidentale (923-936). Après la mort d’Hugues en 948, on voit apparaître sous l’autorité distante deConradII, laIre dynastie descomtes de Provence, avec le comteGuillaumeIer, qui en chassant lesSarrasins en 973, s’émancipe de la suzeraineté du roi de Bourgogne. Dès 980, la paix revenue apporte les conditions d’un renouveau économique et la renommée du comte, un éphémère rayonnement politique.
Après les tensions et les conflits des années 1015-1040, les défrichements reprennent, essentiellement sous la forme d'assèchements de marais, notamment autour de l’abbaye de Montmajour, comme ceux sur lesquels les moines et la ville d’Arles s’opposent avant de conclure un compromis en 1067 et enCrau où en 1073, selon un document, les moines deSaint-Victor peuvent assécher les marais deVaquières[59]. La ville s’ouvre aux commerçants italiens, qui remplacent les marchands juifs (Radhanites) des siècles précédents à l’époque oùGênes etPise deviennent des puissances en Méditerranée[60].
LeXIIe siècle arlésien est occupé par des péripéties complexes où s’affrontent Gênes et Pise et où s’opposent lesfamilles de Barcelone et deToulouse soutenues par leurs alliés arlésiens respectifs[61]. Dans ce contexte d’instabilité politique lié en partie à l’installation contestée en 1112[62] de la2e dynastie des comtes de Provence qui sera une des causes desguerres baussenques, Arles voit naître dès 1131 un mouvement d’émancipation urbaine appeléconsulat[63]. Préoccupation de l’empereurFrédéric Barberousse[64] qui s’y fait sacrer roi d’Arles en 1178, la ville en contrepartie perd vers 1180 son rôle de capitale comtale au profit d’Aix jugée moins turbulente. En prolongement de la prospérité précédente Arles bénéficie durant ce siècle d’un développement économique avec notamment l’essor de ses activités maritimes et le commerce du sel et du vermillon qui enrichit la caste des chevaliers urbains. Sur le plan juridique, de nouvelles techniques apparaissent[65] et sur le plan religieux, la ville accueille dès les années 1140 lesordres militaires et s’embellit de nombreuses églises romanes.
Le mouvement d’émancipation urbaine se poursuit auXIIIe siècle toujours favorisé par l’empereur germanique et contrarié par de nouveaux acteurs tels l’Église confrontée auxAlbigeois, les princes franciliens et la royauté française. Ainsi après les conflits de 1203-1218 liés au contexte de la premièrecroisade des albigeois, la cité s’oriente en 1220 vers un type de gouvernement particulier, lapodestarie qui encourage l’extension territoriale de la communauté. Arles entre alors en conflit avec la ville de Marseille, qui elle aussi essaye d’agrandir son territoire. En 1235-1238 avec laconfrérie des bailes puis en 1246-1250 lorsque la cité alliée à Avignon, Marseille etBarral des Baux fonde une ligue. Entre-temps, la ville d'Arles est placée sous celle de Tavez, où siège labaillie[66]. Les cités-États profitent de la vacance du nouveau comte de ProvenceCharles d’Anjou, parti en croisade (1247-1250), et Arles revendique une autonomie à tendance anticléricale. L’archevêque d’ArlesJean Baussan, menacé, doit s’exiler àSalon, avant de capituler le 30 avril 1251 devant Charles d’Anjou. Les Capétiens après avoir mis en place une administration efficace et tatillonne[67], partent en Italie accompagnés de la noblesse arlésienne en 1265. Sur le plan politique, 1251 marque une rupture. La ville perd ses consuls remplacés par des fonctionnaires comtaux, ainsi que tous ses biens. Elle conserve toutefois quelques privilèges qu’elle va désormais défendre âprement. Et sa noblesse, autrefois fière, va désormais rechercher les honneurs en Italie, centre du nouveau pouvoir comtal. LeXIIIe siècle arlésien est également celui desordres mendiants qui s’installent en nombre dans la ville : lesTrinitaires en 1200, lesDominicains en 1231. La présence de ces ordres doit s’examiner en perspective des troubles politico-religieux agitant la Provence et le comté de Toulouse. Le papeGrégoire IX, se méfiant du manque d’efficacité pastorale des évêques, confie ainsi l’Inquisition dès sa création par labulleExcommunicamus (1223) aux Dominicains, deux ans après la mort du fondateur de l’Ordre. Enfin, sur le plan économique la prospérité continue et à la fin du siècle Arles atteint son optimum démographique du Moyen Âge avec environ 15 000 habitants.
Commencé en 1306 avec l’accueil des juifs chassés duLanguedoc[68], le Moyen Âge tardif arlésien se termine par le pogrom de 1484[69] suivi de l’expulsion des juifs de la cité[70], après le rattachement de la ville au royaume de France en 1483.
Après l’installation de laIre dynastie Angevine en 1250, la cité subit un reflux général : d’abord politique au profit d’Aix, capitale du comté, puis ecclésiastique au profit d’Avignon[71] et enfin commercial au profit d’Avignon et deMarseille. Ce phénomène se trouve amplifié à compter des années 1340-1350 par un effondrement démographique lié à la trilogie célèbre : guerres, pestes et disettes. Pour Arles, la disette est un accident, lapeste un mal périodique[72] et la guerre une menace permanente, venant du continent auXIVe siècle[73] puis de la mer jusqu’à la fin des années 1460[74]. Ainsi Arles estassiégée en 1368 parDuguesclin représentant les intérêts du CapétienLouis d’Anjou, prise en[75] par lesTuchins lors de laguerre de succession de lareine Jeanne et menacée à plusieurs reprises auXVe siècle par les galères catalanes. Le, entre deux conflits,CharlesIV roi de Bohême, voulant restaurer le royaume d’Arles, s’y fait couronner roi dans lacathédrale Saint-Trophime.
L’annexion d’Arles à la France se fait sans difficulté et en 1536 les Arlésiens témoignent de leur attachement à leur récente patrie en arrêtant la seconde invasion de la Provence deCharles Quint.
La paix revenue, Arles s’enrichit grâce à son vaste terroir progressivement remis en culture. C’est de cette époque que datent les premières tentatives modernes de dessèchement des marais et d’irrigation avec notamment lecanal de Craponne creusé dans les années 1550[Note 10]. Cette période de prospérité se traduit par le développement artistique de la cité. Plusieurs monuments publics[Note 11] et des hôtels particuliers destyle Renaissance sont alors édifiés. Toutefois cette prospérité s’achève au début des années 1560 avec lesguerres de Religion[Note 12]. Ces troubles religieux et politiques, ponctués par la visite royale deCharlesIX et de sa mèreCatherine de Médicis en ne prendront fin qu’avec le couronnement d’HenriIV[Note 13]. À cette guerre civile se rajoutent des calamités naturelles, pestes[Note 14] et inondations.
Après toutes ces épreuves, la situation financière d’Arles est catastrophique et la cité doit dès lors se résoudre à vendre une partie des biens communaux.
Arles, la place de la République avec l’hôtel de ville et l’obélisque.
La vente par la ville d’une partie de son immense territoire fait apparaître enCamargue de vastes domaines fonciers qui participent à la reconquête agricole de ce terroir déserté depuis des décennies. Vers 1625, des conditions climatiques favorables permettent un accroissement de la production et relancent l’idée de l’assèchement des marais[Note 15]. En retour à l’enrichissement des classes nobles et bourgeoises, les arts se développent[Note 16] et la ville se pare d’un grand nombre d’hôtels particuliers. De même, des modifications notables sont apportées aux établissements religieux[80]. Dans ce renouveau architectural émerge le nouvel hôtel de ville[81] achevé en 1675[82], puis à compter de 1679, les consuls entreprennent une politique d’alignement qui modifie considérablement l’aspect du centre-ville.
Déchue de tout rôle politique, Arles ne brille plus que par l’éclat de sonarchevêché. L’élan pastoral impulsé par leconcile de Trente est relayé dans la cité par des archevêques actifs. Il en résulte une multiplication de congrégations religieuses tandis que la poussée démographique incite à une rénovation des paroisses.
Au tournant du siècle, Arles va renouer avec un épisode de tensions et de catastrophes avec les risques d’invasion des troupes duduc de Savoie[Note 17], l’, les intempéries et les inondations des années 1700 et 1710 et surtout lapeste de 1721 qui emporte plus de 40 % de la population[83].
Toutefois, à partir de 1725 l’agriculture bénéficie de conditions plus clémentes et la ville continue son embellissement architectural. La noblesse fait un accueil favorable aux modèles parisiens et les hôtels de grandes familles arlésiennes sont alors construits tels que ceux de Quiqueran de Beaujeu ou du Roure. Cet embellissement se retrouve également dans la construction publique[Note 18]. Cette richesse s’accompagne de quelques crises de subsistance comme celle du qui éclate à la suite d’une pénurie de blé générée par la spéculation.
Dans les dernières années de l’Ancien Régime, la ville se tourne vers l’industrie[Note 19],[Note 20]. L’activité portuaire liée pour l’essentiel au trafic de bois, pierres, charbon, fourrages et blés, assure également la prospérité de la ville.
Le prieuré d'Arles date de 1562 après le saccage de celui deSaint-Gilles lors desguerres de religion. Initialement c'était une commanderie dédié àsaint Thomas créée en 1358 après la destruction de lacommanderie de Trinquetaille fondée auXIIe siècle dans le faubourg de Trinquetaille. Il s'agissait d'un hospice et une commanderie construits autour d'une église dédiée à Saint-Thomas, elle disparait auXIVe siècle.
L'ensemble des bâtiments, saisis en 1792, sont vendus, en plusieurs lots entre 1796 et 1827, àJacques Réattu, collectionneur et peintre, comme biens nationaux. La municipalité de la ville d'Arles en fait un musée en 1868 qui porte aujourd'huison nom. Au cours des siècles, réaménagé et embelli, le prieuré constitue l'un des plus importants ensembles d'architecture de la Renaissance d'Arles.
L'ancien prieuré est partiellement classé au titre des monuments historiques par arrêté du[84].
En 1788-1789, un rude hiver plonge dans une profonde misère une population accablée par l’impôt[réf. nécessaire]. Des émeutes éclatent, et après avoir récusé leurs députés aux États Généraux, les Arlésiens se rendent maîtres de la municipalité. Le ils déposent leurs consuls et un nouveau conseil est formé, composé de représentants de la noblesse, du clergé, de la bourgeoisie et de diverses corporations.
Dès les premiers mois de la Révolution,Pierre Antoine Antonelle, d’origine aristocratique et chef mythique desMonnaidiers (partisans de la Révolution) devient le plus important protagoniste de la Révolution française à Arles. Élu le maire de la ville, grâce aux voix des artisans et des marins, et farouchement anticlérical, il s’oppose dans la cité à l’archevêqueJean Marie du Lau d'Allemans et à ses partisans, lesChiffonistes. Au cours de son mandat, le village deFontvieille devient commune autonome par déduction du territoire arlésien.
Dans ce climat de violence quotidienne, les deux clans s’affrontent. Les élections de donnent la victoire à la Chiffone emmenée par le nouveau mairePierre Antoine Loys. Les monnaidiers pourchassés quittent la ville pour se cacher en Camargue et les vainqueurs transforment la ville en camp retranché royaliste.
Le, Arles est déclarée en état de rébellion contre la République. Une armée de Marseillais se met alors en route et entre le dans une ville désertée durant la nuit par les chiffonistes. En punition des sentiments légitimistes de la cité, laConvention nationale condamne la ville d’Arles à raser ses remparts, ce qui ne sera réalisé que partiellement.
Port encore important[86] au début duXIXe siècle, Arles perd dès 1848 son monopole de la navigation sur le Bas-Rhône à cause des chemins de fer (lignePLM) et se vide ainsi de ses marins qui représentaient avec leurs familles près du tiers de la population. La ville trouve cependant un second souffle dans l’industrie. Les ateliers des chemins de fer qui recouvrent lesAlyscamps attirent dès 1848 une nouvelle population. Un peu plus tard, des ateliers de construction navale apparaissent àBarriol. La population rurale, qui constituait encore 40 % des habitants de la ville vers 1850, quitte la cité vers les exploitations agricoles. En moins d’un demi-siècle, Arles devient une ville ouvrière.
En parallèle, dès les années 1830, la cité se transforme en se dotant de nouveaux équipements[87]. La ville se développe également en périphérie par extension de faubourgs et son territoire est mis en valeur. En 1856, des industriels bâtissentSalin-de-Giraud au sud de la commune pour l’exploitation du sel puis en 1892, deux lignes de chemin de fer sont créées pour le développement de laCamargue[88].
L’ancien Hôtel des Postes, édifié en 1898.Le pont de Trinquetaille détruit par les bombardements de 1944 (Carle Naudot).
Le début duXXe siècle, marqué par les crises vinicoles et laguerre de 1914-1918, voit un retrait des cultures sur le territoire arlésien au bénéfice de l’élevage. La ville qui célèbre le poète dufélibreFrédéric Mistral et sonMuseon Arlaten, se dote de quelques grands hôtels, notamment sur la place du Forum, qui préfigurent l’orientation touristique de la cité. Au Sud de la ville, apparaît le quartier Chabourlet, un nouveau quartier à l’architecture inspirée du styleArt floral.
En 1944, les bombardements de laSeconde Guerre mondiale[89] détruisent plus d’un quart de son habitat, principalement dans les quartiers deTrinquetaille, de laCavalerie et du Trébon, c’est-à-dire autour des ponts et de la gare ferroviaire. La reconstruction est dirigée par les architectesPierre Vago et Jacques Van Migom. Sur le plan agricole, lariziculture se développe enCamargue dès la fin des années 1940.
Très éprouvée dans les années 1980 par des suppressions d’emplois industriels, la ville s’oriente vers des activités culturelles et acquiert une forte notoriété dans les domaines liés à l’image. LesRencontres internationales de la photographie, créées en 1970, deviennent une manifestation internationale et des maisons d’éditions - littéraires et musicales -, s’installent dans la cité (voir partieÉconomie).
Les Ateliers du chemin de fer désaffectés pendant 10 ans ont vu naître un projet dans les années 1990 pour les réhabiliter.
En 2010, lagrande halle est rénovée mais il faut attendre fin 2013 pour voir apparaître un projet concret:Luma Arles. La fondation Luma dirigée par la milliardaire suisseMaja Hoffmann fait acquisition d'un parcelle de10 hectares du site auprès de l'Agence Régionale d'équipement et aménagement (AREA-PACA).
Le projet prévoit la rénovation des bâtiments existants et la réalisation d'un nouveau bâtiment dessiné parFrank Gehry un architecte mondialement connu qui a déjà réalisé le bâtiment de laFondation Vuitton àParis, dans le but de réaliser un campus culturel international.
Le chantier est lancé officiellement le où la première pierre est posée. La tourGehry devrait atteindre le seuil de 57 mètres ce qui en fera le point culminant de la ville. Elle est de style déconstructiviste en acier, verre et béton et devrait s'achever en 2018. L'ouverture est prévue pour le 26 juin 2021.
Le coût est estimé à 150 millions d'euros, un investissement aux retombées économiques importantes.
La charge demaire perpétuel dontLouisXIV établit lesoffices dans toutes les villes du royaume est créée en 1693 puis supprimée en 1708, date à laquelle réapparaissent les consuls. La fonction de maire est rétablie à laRévolution et depuis 1790, les maires sont élus. Parmi les curiosités de la vie politique locale,Pierre Antoine Antonelle, le premier maire élu (1790-1791) de la cité, présente la particularité d'être à la fois aristocrate etjacobin. Plus récemment, la ville traditionnellement à gauche élit en 1983 un maire de droite peu de temps après le basculement à gauche de la France. Et en 1995 un phénomène similaire, cette fois-ci en sens inverse, se reproduit. De 2001 à 2020, la ville est représentée par un élu communiste et figure ainsi parmi les villes de plus de 50 000 habitants dirigées par lePCF.Le mandat du socialiste Charles Raymond Privat (1947-1971) qui a duré 24 ans est le plus long de l'histoire d'Arles.
Dès l'an 310, Arles, villeimpériale, compte plus de 10 000 habitants et un siècle plus tard, devenue préfecture des Gaules, au moins 40 000 habitants. Ce chiffre ne sera plus dépassé jusqu'au début des années 1960.
Après laSeconde Guerre mondiale, la croissance démographique est relativement importante, en particulier dans les années 1960 à la suite du rapatriement des Français d’Algérie. En revanche à partir de 1975, contrairement à la majorité des agglomérations voisines qui voient leur population croître, celle d’Arles reste pratiquement stable, reflétant ainsi la relative stagnation économique de la cité. Toutefois une croissance timide se manifeste à nouveau après 1999.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[106],[Note 26].
En 2022, la commune comptait 51 156 habitants[Note 27], en évolution de −3,22 % par rapport à 2016 (Bouches-du-Rhône : +2,48 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Arles, troisième ville desBouches-du-Rhône, n’est avec 19 087 emplois[111] que le cinquième pôle d’emploi du département. Les emplois arlésiens sont en grande majorité des emplois deservices qui représentent en effet plus de 79 % des emplois. L’agriculture intensive et l’industrie en difficulté n’offrent de leur côté qu’un peu plus de 3 900 emplois salariés. Depuis 1999, l’emploi salarié privé progresse plus rapidement. Au début 2007, il y a environ 2 100 entreprises, dont environ 380 établissements secondaires situés dans la commune d’Arles[112]. Sur ce nombre, moins de deux douzaines dépassent les 50 salariés.
L’agriculture de la commune d’Arles constitue un support pour de nombreuses activités industrielles. Elle bénéficie de conditions climatiques exceptionnelles (300 jours d’ensoleillement annuel) et d’un savoir-faire hérité d’une longue tradition.
Elle se caractérise par latraçabilité de sa production (ce qui lui permet d’être dès aujourd’hui en phase avec les attentes des acteurs de la chaîne alimentaire soucieux de sécurité), le choix de laproductivité avec des cultures intensives enCamargue, au nord de la cité entre Arles etTarascon et enCrau du côté deSaint-Martin-de-Crau et le choix de la qualité par desAOC (foin de Crau,taureaux de Camargue) et uneIGP (riz de Camargue). Elle s’organise principalement autour des productions suivantes : les fruits et légumes, le riz et les céréales, le foin de Crau, laviande (taureaux, ovins), la transformation et la conservation.
L’importance des cultures fruitières de la Crau arlésienne (environ3 750 hectares de pêchers et d’abricotiers[113]) et maraîchères, la plupart sous serres, classe ce territoire parmi l’une des principales régions européennes exportatrices de primeurs[114]. Lefoin de Crau, qui bénéficie d’une AOC[114], contribue également à la renommée du territoire d’Arles-Crau. 100 000 tonnes y sont produites annuellement sur environ13 000 hectares de prairies. La Crau depuis toujours terre pastorale, élève aujourd’hui plus de 100 000 moutons qui transhument chaque année de la plaine vers les alpages. La race ovine la plus répandue est leMérinos d'Arles. La renommée de l'agneau Crau-Alpilles tient à son mode d'élevage : en plein air, à l'herbe et aux céréales produites sur place[114].
La commune produit de l'huile d'olive de la vallée des Baux-de-Provence qui est protégée par uneappellation d'origine contrôlée (AOC) depuis un décret pris par l'INAO, le. Les variétés d'olives qui entrent dans son élaboration sont la salonenque, la beruguette, la grossane et la verdale des Bouches-du-Rhône[115]. Elle produit aussi desolives cassées et desolives noires qui relèvent du même décret de l'INAO. Les variétés d'olives cassées proposées à la commercialisation sont la salonenque et la beruguette. Pour les olives noires la seule variété acceptée est la grossane[116],[117].Arles est une commune viticole du vignoble du Rhône, à ce titre elle est autorisée de produire l'IGP Méditerranée et l'IGP Bouches-du-Rhone[118].
Les activités industrielles d’Arles qui représentent environ 2 000 emplois salariés concernent principalement les secteurs de la chimie, des constructions mécaniques, de la papeterie et des industries alimentaires. La commune compte plusieurs zones industrielles, notamment dans le quartier deBarriol, qui accueille également lesChantiers navals de Barriol, en bord duRhône.
En tant que ville touristique, elle bénéficie également d’un équipement commercial important qui propose plus de 2 700 emplois. Toutefois, la Camargue arlésienne, à l'inverse de la ville, ne participe pas encore à cette économie du tourisme. Contrairement à la commune voisine desSaintes-Maries-de-la-Mer, ce territoire n'a pas encore des activités touristiques très développées, car il ne bénéficie ni d'un village littoral ni d'accès très aisés à la mer[121]. Pourtant, sa plage dite d'Arles à proximité duphare de Faraman reçoit un tourisme populaire et le site deBeauduc, composé de cabanes construites illégalement[122], quelques résidents à l'année et des estivants locaux. Cet isolement toutefois a été un argument essentiel lors de la création duparc naturel régional de Camargue, qui attire avec les marais environnants les amateurs ornithologistes.
Arles est le siège de lachambre de commerce et d'industrie du pays d'Arles, situé dans le quartier deBarriol. Elle assure la gestion duport fluvial d'Arles ainsi que du Palais des Congrès qui accueille aussi bien des congrès, séminaires, conventions que des salons professionnels ou grand public. Elle gère aussi plusieurs centres de formation dont l’IRA et Supinfocom situés à Arles.
Source InseeLa population active ayant un emploi s'élève à 16 503 personnes dont 8 047 femmes, ce qui montre un emploi relativement féminisé. Ces emplois situés à 78 % dans la commune correspondent essentiellement à des emplois salariés (14 563). Globalement, la population active ayant un emploi, et ce dans toutes les catégories, a diminué entre 1990 et 1999.
La structure professionnelle de la commune est caractérisée par une proportion d’ouvriers/employés, d'artisans/commerçants/chefs d'entreprise supérieure à celle constatée au niveau national. Par contre, les cadres sont relativement moins nombreux à Arles qu'ailleurs en France (10 % contre 13 %). Enfin, les agriculteurs restent bien représentés, surtout en comparaison du reste du département : 3 % contre 1 %.
Le chômage y reste supérieur à la moyenne nationale même si dans la commune, ce chiffre a connu une baisse sensible pour atteindre 12 % fin 2003[123].
Source : Budget de 2004 sur le site de la mairie d'Arles[127]
Le budget communal de 2004 a été le premier calculé en fonction de l'entrée en exercice de la communauté d'agglomération (Arles-Saint- Martin-de-Crau, Tarascon, Boulbon, Saint- Pierre-de-Mézoargues)[128]. En 2004, le budget se présentait ainsi :
81 millions pour le fonctionnement des services municipaux dont 44 millions en dépenses de personnels, avec comme principaux postes l’éducation-jeunesse-sports (15,3 millions) et la propreté-espaces verts (11,3 millions).
11 millions distribués en subventions et participations diverses
7 millions au titre des charges de santé confiées par la municipalité au Centre communal d'action sociale.
15 millions pour le service de la dette.
Budget Investissement
18 millions au titre des opérations inscrites, dont 8 millions aux projets structurants (Médiapôle, réfection de l'amphithéâtre et duthéâtre antique, nouveau collège Mistral…)
1,4 million au plan sécurité pluvial
7,8 millions en projets de développement et de proximité, dont écoles et voirie.
En, une crue du Rhône a provoqué une importante inondation dans la zone ou se trouve lamaison centrale d'Arles. Les eaux sont montées jusqu'à 2 mètres, inondant le premier niveau des bâtiments. Tous les détenus ont été évacués d'urgence. Les travaux de remises en état et de rénovations sont prévus pour une capacité de 160 détenus.
En 2003-2004, 11 529 Arlésiens étaient scolarisés. Arles compte 40 établissements scolaires - maternelles et primaires -, accueillants 5 000 enfants.La ville est dotée de quatre collèges publics (Ampère, Frédéric-Mistral, Robert-Morel et Vincent-Van-Gogh) et d'un collège privé catholique (Saint-Charles), qui accueillent 2 600 élèves. Sont également présents cinq lycées dont un lycée d'enseignement général (Montmajour), un lycée d'enseignement général et technologique (Louis-Pasquet) et trois lycées professionnels (Charles-Privat, Perdiguier et le lycée privé Jeanne-d’Arc), qui accueillent de 2 000 élèves dont la majorité dans le lycée Pasquet[139].
L’enseignement supérieur arlésien comprend de nombreuxBTS, des formations universitaires (premier et second cycle en droit, conservation du patrimoine, activités culturelles, gestion des eaux et milieux aquatiques), et des écoles spécialisées, dont un Institut de formation en soins infirmiers, l'École nationale supérieure de la photographie[140] etMotion Picture in Arles (MoPA)[141], école du film d’animation et de l’image de synthèse.
En 2014, environ 1 300 étudiants suivent une formation supérieure dans la cité[139].
Sur le plan de la formation, les chiffres de 2011 reflètent une tendance observée depuis longtemps à Arles et dans la région : 24,7 % des Arlésiens âgés de 15 ans ou plus sont sans diplôme et 22 % ont fait des études supérieures courtes ou longues (contre respectivement 24,3 % et 24 % au niveau national en 2013)[109].
La ville d'Arles dispose d'un centre hospitalier et d'une clinique.
Commandé par leministère de la Santé et conçu par les architectesPaul Nelson (1895-1979) avecA. Remondet, P. Devinoy et J.-P. Sabatie, le centre hospitalierJoseph-Imbert[142] remplace l'ancien hôpital de l'Hôtel-Dieu situé dans le centre-ville, qui devient alors l'espace Van-Gogh[143] et abrite désormais la médiathèque de la ville.
Le nouvel hôpital est construit entre 1965 et 1974 sur une parcelle de vingt hectares à environ deux kilomètres du centre historique dans le quartier de Fourchon. Il regroupe sur un même site un hôpital général[144] de 490 lits, un hôpital psychiatrique[145], des services de consultations externes, et un pôle important de « prévention » destiné à l’éducation de la santé : médecine préventive, information médicale et planning familial. Depuis 1996, l'hôpital fait l'objet d'une inscription à l'inventaire des monuments historiques[146].
La ville possède également la clinique Jeanne-d’Arc située dans le quartier des Mouleyrès.
La communauté musulmane d'Arles possède 4 mosquées : une mosquée à proximité des arènes, une mosquée dans le quartier de la Roquette, une mosquéeAn-nassr à proximité du cimetière et une mosquéeRahma dans lequartier Barriol, récemment agrandie et rénovée.
La ville dispose sur le boulevard des Lices d'un commissariat et d'une gendarmerie côte à côte, ainsi qu'un nouveau commissariat de la police municipale équipé d'un centre de surveillance urbain(CSU) sur le même boulevard. La ville possède aussi un garde champêtre pour ses espaces verts.
Le Stade Olympique Arlésien propose à ses adhérents la pratique des épreuves multiples. Le club possède une forte tradition dans le domaine du saut à la perche et des épreuves combinées. Le club organise aussi chaque année un meeting international d’épreuves combinées.
Le patrimoine public historique arlésien se compose essentiellement de monuments romains et médiévaux. Il est complété par quelques réalisations majeures de la Renaissance et de la période classique ; il comprend également des édifices plus contemporains. La plupart sont classés ou inscrits comme monuments historiques et figurent sur la liste dupatrimoine mondial de l'humanité.
La ville possède encore, aux angles des rues les plus anciennes, de nombreuses niches médiévales où se trouvaient autrefois des statues de saints, considérés comme des saints protecteurs. Malheureusement la plupart des statues sont aujourd'hui manquantes.
Quelques niches d'angle
Vierge à l'Enfantà l'angle de la rue Barreme.
Angle de la rue du Forum.
Angle de la rue de la Rotonde.
Statue de saint Roch au 14 rue du Quatre-Septembre.
Commanderie Sainte-Luce (CMH 1977) : quartier de la Cité (Moyen Âge XIIIe/XVe et Renaissance)
Prieuré hospitalier, aujourd’huimusée Réattu (CMH 1958) : quartier de la Cité (Moyen Âge XIVe, Renaissance XVIe et période classique XVIIe)
Chapelle des Porcellet (CMH 1862) : nécropole des Alyscamps (Moyen Âge,XVe siècle)
Église Saint-Césaire, anciennechapelle du couvent des Grands-Augustins (IIMH 1941) : quartier de la Roquette (Moyen Âge vers 1450 etXIXe siècle)
Église des Dominicains, autrefoisNotre-Dame-de-Confort ouéglise des Frères-prêcheurs (CMH 1921) : quartier du Méjan (Moyen Âge, 1484)
Couvent des Cordeliers, dit aussicouvent des Franciscains, actuellementcollège Saint-Charles (IIMH 1995) : quartier de l'Auture (Moyen Âge,XVe,XIXe siècle)
Chapelle de la Genouillade, dite parfoischapelle des Paysans (CMH 1942) : quartier du Mouleyres (Renaissance, 1529)
Église Sainte-Anne, dite autrefoisNotre-Dame-de-la-Principale, puismusée lapidaire d’art païen (CMH 1875) : quartier de la Cité (période classique, 1627)
Chapelle des Trinitaires (IIMH 1959) : quartier de la Cité (période classique, 1630)
Archevêché oupalais épiscopal (CMH 1922,1959) : quartier de la Cité (période classique,XVIIe et XVIIIe siècles)
Chapelle de la Charité (CMH 1927), fait partie avec l’hôtel Jules César ducouvent des Carmélites : quartier de Chabourlet (période classique, 1634 et 1702)
Le patrimoine privé arlésien comprend essentiellement des hôtels particuliers bâtis pour la plupart à laRenaissance ou à lapériode classique. Une grande partie de ces édifices est classée aux monuments historiques (CMH) ou inscrite à l'inventaire des monuments historiques (IIMH).
Principaux édifices du patrimoine privé arlésien :
Hôtel Laval Castellane, autrefois collège des jésuites, aujourd’huiMuseon Arlaten
leMuseon Arlaten fondé parFrédéric Mistral où se trouvent des collections représentatives des arts, de l'ethnologie et de l'histoire du pays d'Arles,
lemusée Réattu qui abrite pour l'essentiel une partie de l'œuvre du peintre arlésienJacques Réattu, des dessins dePablo Picasso et des œuvres de photographes du monde entier
et la Fondation Vincent-van-Gogh où sont exposés des artistes contemporains rendant hommage àVincent van Gogh.
À ces musées urbains, il convient d'ajouter lemusée de la Camargue, situé à une douzaine de kilomètres de la ville, dont les collections retracent l'évolution des activités humaines dudelta du Rhône.
Depuis 1930, la municipalité d'Arles organise l'élection d'une reine d'Arles. La reine d'Arles est la représentante officielle de la culture, de la langue et des traditions du pays d'Arles. Elle personnifie l'Arlésienne par excellence, célébrée par ailleurs notamment dans la musique (Georges Bizet), la poésie et la littérature (Frédéric Mistral). Généralement revêtue du costume traditionnel, elle joue ainsi un rôle dans la plupart des manifestations culturelles de la région. Elle assure aussi la réception d'hôtes de prestige dans la ville d'Arles[155].
Arles est le siège de plusieurs maisons d'édition (Harmonia Mundi,Actes Sud, Picquier, Phonurgia Nova, Les Arêtes), de laradio 3DFM, et accueille l'Université d'été de la radio.
Elle possède deux théâtres, le théâtre municipal d’Arles et celui de la Calade, ainsi que deux cinémas, le Fémina et le cinéma Actes Sud[Note 28].
L'École nationale supérieure de la photographie, fondée en1982, est la seule école d'art en France exclusivement consacrée à la photographie. Installée depuis sa création dans l'hôtel Quiqueran de Beaujeu, rue des arènes, en plein cœur de la ville, l'école déménage en2019 dans un nouveau bâtiment, conçu par l'architecte Marc Barani, sur le site des anciens ateliers SNCF, à proximité immédiate de tour construite parFrank Gehry pour abriter laFondation Luma.
La ville est animée par les fêtes traditionnelles (l'élection de la reine d'Arles, la feria de Pâques, la feria du riz et tous les autres événements taurins, le salon des santonniers), lesrencontres photographiques et de nombreux festivals (festival de musique du monde des « Suds, à Arles »[156], festival de musique Actes Sud, festival du film Peplum[157], festival de photos de nu…). Arles dispose aussi d'un important marché qui se tient deux fois par semaine, le mercredi et samedi, le long des anciens remparts de la ville.
Marius Allard (1871-1895), coureur cycliste professionnel.
Jeanne Calment, née le à Arles (Bouches-du-Rhône) et morte le à l'âge de 122 ans à Arles, ville où elle aura passé l’intégralité de sa longue vie. Elle a été pendant plusieurs années la doyenne de l’humanité et reste en 2022 la personne ayant vécu le plus longtemps au monde (avec certitude).
D’azur auléopard lionné accroupi d’or, la queue remontant entre les jambes, la patte dextre élevée tenant un labarum de Constantin du même chargé d’une inscription desable CIV.AREL[159].
Devise / Cri
Il semble que la devise la plus connue :« AB IRA LEONIS » fut une devise de défi ; la ville menaçait ses ennemis de la colère du lion qui la personnifiait. Certains auteurs admettent que la devise :« AB IRA LEONIS » doit se compléter ainsi :« DEFENDE NOS DOMINE ! » (de la colère du lion [c’est-à-dire de nos ennemis], défendez-nous Seigneur !) Elle devient, dans ce cas, devise d’invocation ; cette interprétation est toutefois minoritaire. On trouve également« ALMA LEONIS URI ARELATENSIS HOSTIBUS EST, NISI AB IRA LEONIS et SENATUS POPULUSQUE FLORENTINUS ». Mais le texte« AB IRA LEONIS, URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS », plus complet, correspond à la devise généralement admise de la ville.Frédéric Mistral la commente et en critique la prétention.
Détails
Le blason d’Arles comporte plusieurs références historiques. Le passé romain de la cité est rappelé par l’étendard tenu par le lion en souvenir de la fondation de la colonie en et par l’inscription « CIVitas ARELatensis » évoquant l’époque deConstantinIer qui fit d’Arles une des capitales de l’Empire.
C’est le premier âge d’or de la « petite Rome des Gaules » qui deviendra un grand centre religieux aux premiers temps de la Chrétienté. De cette période, le blason de la ville a gardé le monogramme du Christ (XP) au sommet de la bannière portée par le lion. Enfin avant de perdre son autonomie en 1251, Arles s’était rapproché deVenise.Le lion d’Arles[Note 29] aurait donc pour origine le fameux lion desaint Marc, emblème de la Sérénissime[160].
Caesar de Nostradamus dans sonHistoire et chronique de Provence[161], parle d’un sceau de cette ville figurant dans une ancienne charte. Ce sceau de plomb porte d’un côté la figure d’un lion contourné, avec cette devise :« NOBILIS IN PRIMIS DICI SOLET IRA LEONIS » ; de l’autre côté, un château à trois tours, celle du milieu plus élevée, avec cette autre devise :« URBS ARELATENSIS EST HOSTIBUS HOSTIS ET ENSIS »[162].
Mémoires historiques et critiques sur l’ancienne République d’Arles d’Anibert, 1779-1781.
Jean-Maurice Rouquette, conservateur des musées d'Arles. Photographie inédites de Zodiaque,Galice romane, Provence romane. La Provence rhodanienne, Zodiaque,, 497 p.
Quarantième de la collection "la nuit des temps". Constitue le numéro spécial de vacances pour l'année de grâce 1974 de la revue trimestrielle "Zodiaque", cahiers de l'atelier du cœur Meurtry, éditée à l'abbaye Sainte-Marie de la Pierre-qui-Vire (Yonne). Traduction allemande de G. Schecber, Traduction anglaise de Alan Mc Leer :Le pays d'Arles : Saint Trophine d'Arles, Autres églises romanes, Montmajour, par J.M. Rouquette, p. 265-411
Charles-Laurent Salch,Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p.(ISBN978-2-86535-070-4,BNF37492829)
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. p. 58-60Arles
Arles et sa région de Jean-Maurice Rouquette. Gründ, 1983
Conservation régionale des monuments historiques (CRMH) et Directions régionales des antiquités historiques (DRAH),Suivez le guide : Monuments Historiques Provence Alpes Côte d’Azur, Marseille, Direction régionale des affaires culturelles et Conseil régional de Provence – Alpes - Côte d’Azur (Office Régional de la Culture), 1er trimestre 1986, 198 p.
Guide présentant l'histoire des monuments historiques ouverts au public en Provence – Alpes – Côte - d'Azur (traduit en allemand et an<<glais). Arles : Théâtre, Thermes de Constantin, Amphithéâtre, Cryptoportiques, Musée Lapidaire, Les Alyscamps, Église Saint-Trophime, Église Saint-Honorat, Musée Arlaten, Hôtel de ville, Ancien Archevêché, Abbaye de Montmajour, p. 94-98.
La Révolution arlésienne, Ville d’Arles, 1989.
Arles de Aldo Bastié, photographies de Henri Daries, Edisud, 1995(ISBN9782857447542)
Crau, Alpilles, Camargue, histoire et archéologie du Groupe archéologique arlésien, 1997(ISBN2-9508483-1-1)
Arles : histoire, territoires et culture, sous la direction générale de Jean-Maurice Rouquette. Imprimerie nationale, 2008.
Beauduc : l’utopie des gratte-plage : ethnographie d’une communauté de cabaniers sur le littoral camarguais, de Laurence Nicolas, Marseille, Images en manœuvres, 2008,(ISBN978-2-84995-120-0)
Charles-Laurent Salch et Anne-Marie Durupt,Nouvel Atlas Châteaux et fortifications des Bouches-du-Rhône (13), Strasbourg, Châteaux-forts d'Europe,, 156 p.(ISSN1253-6008)
N°46/47/48, 2008 Arles, p. 12-19
Arles, décor et sculpture préface de Patrick de Carolis, photographies Hervé Hôte, éditions Honoré Clair 2009.
Max Daniel,1792. Le Diable s'appelait André Pomme, 2013, Les Éditions du Net, 162 p.(ISBN978-2-312-00692-5). Biographie d'un ancien maire d'Arles, pionnier de la laïcité.
Marie-Hélène Morot-Sir auteur "Au cœur de la Nouvelle France" tome I et II, deDe lettres en lettres année 1912 roman se passant à Arles, etOn a volé le Buste de César pièce en un acte et six scènes ayant pour thème les fouilles dans le Rhône, à Arles.
↑Cf. LaTour de l’Horloge couronnée de la fameuse statue de l'Homme de Bronze coulée en1555, laporte de la Cavalerie en 1558…
↑Cf. Principalement entre 1561-1562 où Arles est menacée à ses portes (Saint-Gilles,Beaucaire,Les Baux-de-Provence) et entre 1588 -1594, années au cours desquelles la ville suit le parti de laLigue et la société arlésienne s’entre-déchire dans une véritable guerre civile.
↑Une convention est ainsi passée le, entre les consuls, une association etJean Van Ens, ingénieur hollandais, pour ledessèchement des terres marécageuses. Toutefois diverses difficultés (conception insuffisante, conflits locaux, recrudescence des crues du Rhône) ruinent le succès initial de l’entreprise.
↑La vie artistique et intellectuelle s’inspire de la Cour à la suite du passage du roiLouisXIII en puis, plus tard en 1660, de celui duroi Soleil. C’est de cette époque que date, en1666 la création de la première académie royale de province à l’imitation de l’Académie française.
↑En 1706, puis en 1707 la ville entreprend la réfection des remparts (porte du Marché-neuf et façade du Rhône) sous la direction de M. de Saxy gouverneur du Mont-Royal, contre une invasion possible des troupes duduc de Savoie.
↑Cf. la Grande Boucherie (1724), la Grande Poissonnerie (1728) ou la maison consulaire (1731) sur la place duForum
↑En 1781, le maître verrier J.F. Grignard de la Haye (1745-1793) s’installe à Arles et s’associe avec Pierre Boulouvard, négociant arlésien pour développer la verrerie deTrinquetaille spécialisée dans la production de verre noir.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Comme dans de nombreuses villes, le nombre de salles de cinéma s’est réduit à Arles : on en a compté quatre à la fin des années 1970 (leFémina, l'Odéon, leCapitole et leStudio)
↑En héraldique un léopard, car il a la tête de face.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
(Là s’élève la cité d’Arles, nommée Théliné aux siècles précédents, lorsque le Grec l’habitait)
La plupart des historiens interprètentThéliné commeLa Nourricière; toutefois d’après C.Müller, on a également considéré que le nom deThéliné transmis par Avienus serait grec et qu’il recouvrirait l’appellation locale du lieu ; il s’agirait plus précisément d’une version corrompueTelme, lieu marécageux.
↑Source :P.-A. Février (sous la direction de) -La Provence des origines à l’an mil, p. 446.
↑Source : Parc naturel du Luberon -Autour de l’An Mil en pays de Forcalquier, catalogue d’exposition, p. 5.
↑Édouard Baratier (sous la direction de) -Histoire de la Provence, p. 132 :
Guillaume le Libérateur etRoubaud avaient exercé l’autorité en commun et, pour leurs successeurs, la Provence forme un tout indivis.
À la mort deGuillaumeIer, son fils et son frère, les comtesGuillaumeII etRoubaud de Provence se partagentindivis le comté de Provence.
↑Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet -La Provence au Moyen Âge, p. 22 :
En 1008, à la mort deRoubaud, leur pouvoir n’est plus incarné que parAdélaïde d'Anjou, dont le filsGuillaumeII de Provence (982-1018) est encore trop jeune pour exercer avec autorité la fonction comtale.
↑Les deux branches de la famille comtale sont alors représentées par des filles ou des garçons en bas âge ; et les conseils de régence sont rapidement dépassés par les événements. Le pouvoir comtal vacille notamment, entre 1018 et 1035, devant les révoltes des seigneurs de Fos. Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet -La Provence au Moyen Âge, p. 22.
↑Les différentes factions de la noblesse tentent d’imposer leur loi en recourant au recrutement de guerriers professionnels (cf.Martin Aurell, Jean-Paul Boyer et Noël Coulet -La Provence au Moyen Âge, p. 27). Ainsi à Arles, les couches aisées de la population se militarisent (miles) à l’instar desPorcelet (cf.Martin Aurell -Actes de la famille des Porcelet d’Arles 972/1320, page XLVII) et le bâti de la ville se transforme avec la construction de nombreux bastions privés
↑Des liens sont alors établis directement entre l’Empire et la cité, en dehors des relations avec le comte.
↑L’historien arlésienAnibert voit dans cette crise le ferment des idées d’émancipation de la cité qui se concrétiseront cinquante ans plus tard par leconsulat.Anibert -Mémoires historiques et critiques sur l’ancienne République d’Arles, p. 62.
↑il se place sous la suzeraineté papale reniant ainsi ses liens de vassalité avec l’Empereur
↑Ce n’est qu’après 1096 que l’Église profitant de l’absence des dynasties locales parties encroisade, pourra mettre de l’ordre dans sa hiérarchie.
↑Une charte de l’année 1015 (cartulaire de Saint-Victor) signale la présence de maisons à l’extérieur des murs de la ville, non loin de la porte Saint-Étienne
les Pisans, les Génois et les autres Lombards qui viennent à Arles
↑Principalement l’archevêque ainsi que les Baux et les Porcelet
↑Le àSaint-Victor deMarseille, le comte de BarceloneRaimond Bérenger épouseDouce la fille aînée deGerberge de Provence, comtesse de Provence : c’est le début officiel de ladeuxième dynastie des comtes de Provence. Par ce mariage, à l’initiative supposée de l’Église, le comté de Provence passe grâce à une série de donations, de la comtesse Gerberge de Provence à Raimond Berenger. L’Église profite de l’absence de la maison de Toulouse dont le comte est alors en croisade (le comte Bertrand meurt en Palestine en 1112) pour sécuriser l’héritage de la Provence dans des mains plus dociles en unissant l’héritière de cette province aux comtes de Barcelone.Édouard Baratier (sous la direction de) -Histoire de la Provence, p. 135.
↑Principalement vis-à-vis des grandes communautés, telles Arles ou Marseille, de la noblesse et du clergé
↑Au début duXIVe siècle, la ville d’Arles accueille les juifs chassés du Languedoc. Le rabbin et philosophe juif averroïsteJoseph ibn Caspi (Yossef ibn Kaspi ou Yossef Kaspi) ben Abba Mari, (1279, L’Argentière - 1340) également connu sous son nom provençal de Sen Bonfos ou Don Bonafoux de l’Argentière, s’installe ainsi en Provence d’abord àTarascon en 1306 puis à Arles en 1317. D’après Louis Stouff, la ville aurait alors compris environ 250 feux de confession juive, chiffre qui ne sera jamais plus égalé et qui restera le plus important dans l’histoire d’Arles.
↑Sac de la juiverie d’Arles le. Louis Stouff -Arles au Moyen Âge, p. 221 ; les sources primaires indiquées sont les Archives départementales des Bouches-du-Rhône, 405E 312, f°21.
↑Le, un édit deCharlesVIII ordonne l’expulsion des juifs d’Arles.
↑Arles devient initialement une succursale de la papauté qui s’installe en 1309 àAvignon puis en 1475, la cité voit se réduire son diocèse au profit d’Avignon
1357-1358 : présence des bandes deRoutiers, conduites parArnaud de Cervole dit l'Archiprêtre et appelées par lescomtes des Baux. Ils franchissent leRhône le et ne repartent de Provence qu’en.
1357-1358 : le, pour lutter contre les Routiers, le sénéchal fait appel au comte d’Armagnac qui amène entre Arles etTarascon mille sergents. Leur intervention sera aussi terrible que celle des Routiers.
1361 : les troupes d’Henri de Trastamare venant d’Espagne arrivent jusque sous les murs d’Arles.
1368 : du au, la ville est assiégée sans succès par des troupes conduites parBertrand du Guesclin, représentant les intérêts et les ambitions deLouis d’Anjou en Provence.
1384 : au printemps, le chefTuschin, Étienne Augier plus connu sous le nom deFerragut, s’installe dans lesAlpilles et fait régner la terreur jusqu’au Rhône.
1384 : prise de la ville par les Tuschins avec des complicités internes. Leviguier de la ville est tué. Après quelques heures de troubles, les habitants se révoltent contre les Tuschins et les chassent de la cité. Le lendemain, une répression sévère est menée contre leurs partisans.
1389 :Raimond Roger de Beaufort, dit Raymond de Turenne, fait régner la terreur dans la Provence occidentale ; Arles est rançonnée deux fois, en 1392 et 1396. Finalement les Arlésiens se mobilisent et avec l’aide deLouisII et son frèreCharles de Tarente de retour de Naples en, pacifient définitivement le comté entre 1398 et 1399.
Cette triple séparation (note : entre les chrétiens et les juifs de la ville d’Arles) politique, religieuse, géographique est renforcée par une série d’interdits fréquemment proclamés par les autorités religieuses.
↑Arles est demandeur en main-d’œuvre pour les travaux agricoles et souhaite faire venir des artisans. La cité accueille d’abord des populations de la Provence occidentale, puis du sillon rhodanien jusqu’àGenève et enfin duCantal et de laLozère.
↑La grandepeste venue de Marseille provoque un désastre démographique : elle emporte environ 10 000 habitants sur 23 000. Source :Charles-Roux -Arles, p. 130.
↑On voit s’élever les Haras, le canal d’Arles à Bouc est creusé, la promenade des Lices aménagée, les Arènes et le Théâtre antique ont été dégagés. Les crues des années 1840 et surtout celle de 1856, entraînent la construction de quais qui protègent la ville du fleuve. L’urbanisme duSecond Empire se traduit dans la cité par le percement de nouvelles artères (rue Gambetta…), l’aménagement de deux ponts sur le Rhône,un pour le train en 1868 et l’autre en 1875], pour relier la ville àTrinquetaille en remplacement du pont de bateaux, et la construction de nouveaux bâtiments à usage collectif : poste, écoles, théâtre, magasins
↑En particulier pour le transport du sel, de produits agricoles, de matériaux de construction et de voyageurs. Il y a deux lignes : la première ligne assure la liaison avecSalin-de-Giraud et la seconde avec lesSaintes-Maries-de-la-Mer
↑https://maitron.fr/spip.php?article88679, notice PILLIOL Cyprien [PILLIOL Joseph, Cyprien]. par Gérard Leidet, Antoine Olivesi, version mise en ligne le 12 août 2010, dernière modification le 1er juin 2014.
↑2 194 feux (cf.Louis Stouff,Arles au Moyen Âge, p. 110), soit environ 13 000 habitants
↑910 chefs de feux chrétiens payant le capage (cf.Louis Stouff,Arles au Moyen Âge, p. 110), soit environ 5 000 habitants (impact de lapeste noire de 1348).
↑Correspondant au plus bas de la démographie arlésienne, à la suite des pestes de 1439 et 1442-1443.
↑1087 chefs de feux chrétiens payant le capage (cf.Louis Stouff,Arles à la fin du Moyen Âge, p. 124), soit environ 5 500 habitants
↑Histoire de la Provence, sous la direction d’Édouard Baratier, p. 276
↑Le groupe Solvay est spécialisé dans la production de carbonate de chaux et de principes actifs pharmaceutiques. Le groupe Salins extrait chaque année presque un million de tonnes de sel destiné à l'alimentation humaine, animale ou à l'industrie chimique.
↑La pérennité de cette industrie se pose compte tenu du fait que les sociétés exploitant les salins, propriétaires de milliers d'hectares, pourraient être tentées par une spéculation immobilière.
↑Le remplacement du bac de Barcarin par un pont pourrait bientôt changer cette situation
↑La préfecture maritime a fait détruire une partie de ces constructions en 2005
↑Les données Insee de 2005 indiquent toutefois une remontée du chômage à plus de 14 %
↑Ainsi la taxe professionnelle d'Arles est perçue par la communauté d'agglomération (35,8 millions d'euros) qui en reverse la plus grande partie à la commune (21,3 millions d'euros).