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Arlequin

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Pour les articles homonymes, voirArlequin (homonymie).

Arlequin
Statuette d'Arlequin en plâtre peint provenant du Théâtre Séraphin et conservée au musée Carnavalet, à Paris
Statuette d'Arlequin en plâtre peint provenant du Théâtre Séraphin et conservée aumusée Carnavalet, à Paris

OrigineItalie
SexeMasculin
EspèceHumaine
Activitévalet
EntourageColombine,Polichinelle
Première apparitionXVIe siècle
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Arlequin (enitalien :Arlecchino) est unpersonnage type de lacommedia dell'arte qui est apparu auXVIe siècle enItalie, aumasque noir et dont le costume est fait delosanges multicolores. Ceux-ci représenteraient les multiples facettes d'Arlequin, ainsi que sa pauvreté.

Niche avec une statue diteL'arlequin, rue Louis-Romain àAngers (Maine-et-Loire).

Origines

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Étymologie

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La plupart des sources indiquent que le mot italienArlecchino, d'où est issue la forme du français moderneArlequin, est lui-même un emprunt au français. En ancien français, lamesniee Hellequin « suite, escorte de Hellequin » est mentionnée dès leXIe siècle, puis sous différentes formesHalequin « génie malfaisant » auXIIIe siècle[1].Harlequin est un nom de personne dans les archives de Dijon en 1324.Harlequin auXVIe siècle s'applique à un personnage de théâtre, mot repris par l'italien sous la formeArlecchino qui n'apparait pas dans cette langue avant la Renaissance, bien qu'un personnage nomméAlichino soit mentionné parDante dès leXIIIe – XIVe siècle. Le moine anglo-normandOrderic Vital désigne lecortège sauvage par l'expressionfamilia Herlechini auXIIe siècle[1], nom qui proviendrait de celui du roi de la mythologie germanique occidentale*Her(e)la kuning (non attesté), traduit parHerla rex en latin, vieil anglais*Herla cyning « Herla king », avecHerla auquel correspond le vieux haut allemandHerilo (nom du roi Herilo) qui remonte à un plus ancien*χarila(n) « chef de l'armée ». Ce serait une appellation du dieuWotan[1],[2]. Au contraire,Maurice Delbouille suggère que le choix du nom deHerla, peut-être création individuelle et arbitraire, a pu être déterminé par l'existence de la famille d'anthroponymes et de mots à radicalherl-, telHerlwin >Herluin, impliquant les notions de « tapage » et de « vagabondage » (ancien françaisharele « tumulte »,herler « faire du tapage »,herle « tumulte, tocsin »)[1],[3],[4]. Dans cette perspective, l'élément-quin pourrait être semblable à celui attesté dans des anthroponymes anglo-scandinaves ou anglo-saxons que l'on rencontre dans latoponymie normande, dontHennequeville (Calvados,Heldechin villa[m] 1025 ? etHeldechinville en 1057 - 1066)[5];Sorquainville (Seine-Maritime,Soartichin villa 1032 - 1035) ouHarcanville (Seine-Maritime,HarkenvillaXIIe siècle)[6], dont l'élément*kin représente l'ancien scandinavekyn « kinship, clan, dynastie » et le vieil anglaiscyne « royal »,cyn(n) « famille, race, classe (sociale), genre » devenukin en anglais moderne.

L'auteur soufisteIdries Shah a argumenté que ses origines seraient avant toutsoufies[7],[8]. Selon lui les maîtres soufis classiques étaient connus pour porter une robe rapiécée cousue à partir d'étoffes de différentes couleurs dès leXIe siècle. Le motarlequin serait issu de l'arabeaghlaq — le nom alors donné à ces maîtres qui enseignaient par l'humour et la dérision — dont le pluriel estaghlaquin, prononcé gutturalement comme la jota espagnole, qui aurait donné le nomarlequin. Shah défend cependant que l'enseignement de la sagesse par l'humour, un des traits du personnage d'Arlequin, est une constante de lasagesse universelle. Cette étymologie n'est par ailleurs soutenue par aucun travail dephilologie, puisqu’arlequin (arlecchino) est une forme moderne altérée d’attestations plus anciennes comportant un H- initial et un e-, dont la signification est proche et l'évolution sémantique pertinente.

Origines italiques

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Elles relèveraient des « sannions » ou « bouffons » qui jouaient lesfables atellanes, ainsi nommées de la ville d'Atella, d'où ils étaient venus, vers les premiers temps de laRépublique romaine, pour ranimer les Romains découragés par unepeste affreuse.

Cicéron, émerveillé de leur jeu, s'écrie :« Quid enim potest esse tam ridiculum quam sannio est ? Sed ore, vultu, [imitandis moribus,] voce, denique corpore ridetur ipso[9] » (de Oratore, lib. II, cap. 64). Le costume de ces mimes, tout à fait étranger aux habitudes grecques et romaines, se composait d'un pantalon (et non d'unetoge) de diverses couleurs, avec une veste à manches, pareillement bigarrée, qu'Apulée, dans sonApologie, désigne par le nom de centunculus, habit de cent pièces cousues ensemble. Ils avaient la tête rasée, ditVossius, et le visage barbouillé de noir de fumée :Rasis capitibus et fuligine faciem obducti. Tous ces traits caractéristiques se trouvent dans des portraits peints sur des vases antiques sortis des fouilles d'Herculanum et dePompéi ; et l'on peut en conclure que jamais descendant de noble n'a offert une ressemblance de famille aussi frappante que celle qui existe entre Arlequin et ses aïeux[10].

Quant à la personnalité d'Arlequin, elle fut sans doute empruntée aux personnages d'esclaves des comédies latines (celles dePlaute etTérence, eux-mêmes très inspirés par les spectacles comiques latins pré-classiques), au caractère souvent très proche (goinfres, poltrons, fanfarons, paresseux, lascifs…), aucune trace textuelle d'atellane n'ayant subsisté après la disparition de l'Empire romain.

Sur scène

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Arlequin etColombine,1721-1736
parJean-Baptiste Pater
Musée d'art d'El Paso

Le personnage d'Arlequin n'a pas été créé par l'acteur italienDomenico Biancolelli. On en trouve la trace en Italie dès leXVIe siècle. En France, les comédiens duduc de Mantoue, parmi lesquels un acteur se fait appeler Arlequin, sont invités par la reine Marie de Médicis dès 1606[11], mais ils se font prier et ne se rendent en France qu'en 1608. Arlequin n'est pas au rendez-vous, immobilisé dit-on, par une maladie[12].

Employé dans beaucoup de pièces decommedia dell'arte, il est un personnage indispensable à celle-ci. Sa fonction est celle d'un valet comique. Il est connu pour sa bouffonnerie. Contrairement àBrighella, il fait preuve de peu d'intelligence, il est bête, famélique, crédule et paresseux. Il est toujours en quête de nourriture et pour en trouver, il est capable d'inventer toutes sortes de stratagèmes, pirouettes ou acrobaties, mais le reste du temps, il cherche avant tout à dormir et éviter le moindre effort. Il était souvent représenté une bouteille à la main, ce qui signifiait que le spectateur ne devait pas tenir compte de ses paroles.

Arlequin joue le rôle de l'humble serviteur, comme dansArlequin, serviteur de deux maîtres, deCarlo Goldoni. Il peut aussi être l'amoureux deColombine et par conséquent un rival dePierrot. Il apparaît en France à l'époque deMolière, où ses caractéristiques évoluent. Il devient ainsi dans les pièces deMarivaux, comme dansl'Île des esclaves, un valet en apparence naïf et sensible, mais qui laisse entendre l'intelligence et la ruse d'une soumission feinte.La dramaturgie de Marivaux développe, par l'intérêt porté au langage (et à ce qui lui est corollaire), lecaractère du personnage Arlequin.[pas clair]

Dans la rue

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De tous temps, auxcarnavals et auxcharivaris, sera associée la diabolique figure de « Hellequin », allitération de « Helleking » (roi de l'Enfer).

L'Arlequin est encore un personnage duCarnaval de Binche, duCarnaval de Malmedy en Belgique et du carnaval de Nivelles.

Œuvres où figure Arlequin

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Au théâtre

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Illustration d'Arlequin Mercure Galant d'Anne Mauduit de Fatouville de laComédie-Italienne

Le personnage d'Arlequin est une figure récurrente non seulement de lacommedia dell'arte, mais duthéâtre européen, qui traverse tant les frontières et les langues que les époques. Parmi les œuvres dramatiques majeures où il apparaît, on peut compter :

  • parmi le répertoire traditionnel de lacommedia dell'arte :
    • Les Deux Arlequins,
    • Arlequin Phaéton,
    • Arlequin défenseur du beau sexe,
    • Arlequin misanthrope,
    • L'Arlequinade,
    • Les Aventures d'Arlequin,
    • Le Désespoir d'Arlequin ;
  • une pièce italienne attribuée à la troupe desGelosi :Compositions rhétoriques de M. Don Arlequin (1572).
  • les pièces françaises deJean-François Regnard :
    • La Descente d'Arlequin aux enfers (1689),
    • Arlequin homme à bonne fortune (1690) ;
  • Arlequin vu parMaurice Sand, 1860.
    de nombreuses pièces françaises d'Anne Mauduit de Fatouville de laComédie-Italienne :
Claude Gillot etAntoine Watteau,Arlequin Empereur dans la Lune, vers 1707-1709.

Dans la musique et dans la danse

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Opéra

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Arlequin deCézanne (1888),National Gallery of Art.

On le retrouve particulièrement dans les opéras italiens tels que :

Il donne son nom à la troisième pièce duCarnaval op.9 pour piano deRobert Schumann et auMenuet d'Arléquin, pièce pour pianoforte deRuggero Leoncavallo. Dans l'art de ladanse, la figure d'Arlequin est particulièrement mise en valeur dans le ballet de1900Les Millions d'Arlequin deMarius Petipa, sur une musique deRiccardo Drigo.

Musique

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Dans la peinture

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Le personnage d'Arlequin est un sujet privilégié de la peinture lorsqu'elle emprunte aux autres arts et s'inspire du monde du théâtre. Un des plus célèbres tableaux de cette lignée est l’Arlequin de1888 dePaul Cézanne.Maurice Sand, fils de l'écrivaineGeorge Sand, fera son portrait parmi toute une célèbre galerie de représentations de personnages de lacommedia dell'arte, dont l'univers le fascinait. De nombreux tableaux dePablo Picasso représentent également des Arlequins, comme l'Arlequin assis.

En littérature

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Arlequin irrigue toute la littérature occidentale et au-delà. La poétesseAndrée Chedid lui dédiera notamment auXXe siècle le poème éponyme « Arlequin », publié dans son recueilTextes pour un poème, Poèmes pour un texte[13].

La figure d'Arlequin se retrouve particulièrement enlittérature destinée à l'enfance et à la jeunesse, comme dans les ouvrages suivants :

Bibliographie

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  • Maurice Sand,Masques et bouffons (comédie italienne), Paris, Michel Lévy frères, 1860.
  • Jacques Bril,Le Masque, ou le Père ambigu, Paris, Payot, 1983(ISBN 2228131806 et978-2228131803)
  • François Moureau,De Gherardi à Watteau : présence d'Arlequin sous Louis XIV, Paris, Klincksieck, 1992.
  • Michèle Clavilier, Danielle Duchefdelaville,Commedia dell’arte : le jeu masqué, Grenoble, Presses universitaires de Grenoble, 1994 (2013)(ISBN 978-2-7061-0552-4)
  • Karin Ueltschi, La Mesnie Hellequin en conte et en rime. Mémoire mythique et poétique de la recomposition, Paris, Champion, « Nouvelle Bibliothèque du Moyen Âge », 2008.

Articles connexes

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Notes et références

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  1. abc etdSite du CNRTL : étymologie d’Arlequin[1]
  2. Jacques Bril,Le Masque, ou le Père ambigu, Paris, Payot,(ISBN 2-228-13180-6 et978-2-228-13180-3,OCLC 12178343,lire en ligne),p. 64-66
  3. Notes de philologie et de folklore,La légende d'Herlequin, Bulletin de la société de langue et de littérature wallonne, tome 69,p. 105-131.
  4. La Mesnie Hellequin : horde composée de monstres et de revenants, de créatures infernales et de femmes nues, venant harceler les vivants. Elle donne dans lacommedia dell'arte, naissance à une personne totalement différente : Arlequin dont les habits et la fantaisie semblent tourner en dérision le monde des cauchemars dont il est issu.
  5. Jean Adigard des Gautries, « Les noms de lieux du Calvados attestés entre 911 et 1066 (suite) » inAnnales de Normandie, 1953, Volume 3, Numéro 3-1,p. 26 (lire en ligne)[2]
  6. Françoisde Beaurepaire (préf. Marianne Mulon),Les Noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, Paris, A. et J. Picard,, 180 p.(ISBN 978-2-7084-0040-5,OCLC 6403150,BNF 34633052),p. 91 et 153
  7. Idries Shah,Los Sufis, Editorial Kairós, 2007,p. 433.
  8. Andrew Gerstle,Recovering the Orient: Artists, Scholars, Appropriations, Routledge, 1995,p. 80[3].
  9. Texte latin pris surle site de l'Académie de Nice. On peut traduire par :« En effet, qu'est-ce qui peut être aussi comique que l'est un bouffon ? C'est qu'il nous fait rire par sa bouche, par sa figure, par ses parodies, par sa voix, par tout son corps enfin. ».
  10. P.M. Quitard,Dictionnaire étymologique, historique et anecdotique des proverbes et des locutions proverbiales de la Langue Française.p. 77. Paris, 1842. P. Bertrand, éd.
  11. BnF, Manuscrit 500 Colbert 87, fol. 80 v°.
  12. A. Baschet,Les Comédiens italiens…,p. 152.
  13. Andrée Chedid,Textes pour un poème ; suivi de, Poèmes pour un texte : 1949-1991, Paris, Gallimard,, 574 p.(ISBN 978-2-07-289143-4 et2-07-289143-4,OCLC 1151388393,lire en ligne),p. 40

Liens externes

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