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Ariel Sharon

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Pour les articles homonymes, voirSharon.

Ariel Sharon
אריאל שרון
Illustration.
Ariel Sharon en 2002.
Fonctions
Premier ministre d'Israël
[N 1]
(4 ans, 9 mois et 28 jours)
Élection6 février 2001
PrésidentMoshe Katsav
GouvernementSharon I etII
Législature15e et16e
PrédécesseurEhud Barak
SuccesseurEhud Olmert
Ministre des Affaires étrangères

(7 mois et 24 jours)
Premier ministreBenyamin Netanyahou
PrédécesseurDavid Lévy
SuccesseurDavid Lévy
Ministre des Infrastructures nationales

(1 an, 11 mois et 28 jours)
Premier ministreBenyamin Netanyahou
PrédécesseurYitzhak Levy
SuccesseurEli Suissa
Ministre de la Construction et de l'Aménagement

(2 ans, 1 mois et 2 jours)
Premier ministreYitzhak Shamir
PrédécesseurDavid Lévy
SuccesseurBinyamin Ben-Eliezer
Ministre du Travail, du Commerce et
de l'Industrie

(5 ans, 5 mois et 7 jours)
Premier ministreShimon Peres
Yitzhak Shamir
PrédécesseurGideon Patt
SuccesseurMoshe Nissim
Ministre de la Défense

(1 an, 6 mois et 9 jours)
Premier ministreMenahem Begin
PrédécesseurMenahem Begin
SuccesseurMenahem Begin
Biographie
Nom de naissanceAriel Scheinermann
SurnomArik
Le Lion du désert
Le Bulldozer
Roi d'Israël[1]
Date de naissance
Lieu de naissanceKfar Malal (Palestine
mandataire
)
Date de décès (à 85 ans)
Lieu de décèsRamat Gan (Tel-Aviv,Israël)
NationalitéIsraélienne
Parti politiqueLikoud(1977-2005)
Kadima(2005-2006)
ConjointMargalit Sharon(† 1962)
Lily Sharon(† 2000)
Diplômé deUniversité hébraïque de
Jérusalem

Université de Tel Aviv

Signature de Ariel Sharonאריאל שרון

Image illustrative de l’article Ariel Sharon
Premiers ministres d'Israël
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Ariel Sharon (enhébreu :אריאל שרון), néAriel Scheinermann le àKfar Malal (Palestine mandataire) et mort le àRamat Gan (Israël), est ungénéral ethomme d'Étatisraélien,Premier ministre d'Israël de 2001 à 2006.

En 1954, il commande l'Unité 101 qui est responsable dumassacre de Qibya en représailles à l'assassinat de deux Israéliens. L'ensemble du village jordanien de Qibya est détruit et 70 personnes y sont tuées.

Il s'illustre militairement au cours desguerres israélo-arabes de1948,de Suez,des Six Jours etdu Kippour. Il participe avec ses troupes à la conquête duSinaï lors de laguerre des Six Jours en 1967 et en 1973, lors de laguerre de Kippour, il isole laIIIe armée égyptienne, ce qui apporte la victoire aux Israéliens.

Après sa retraite militaire, Ariel Sharon entame une carrière politique au début des années 1970 en cofondant leLikoud. Il exerce ensuite plusieurs fonctions ministérielles, de 1977 à 1992 et de 1996 à 1999. En tant que ministre de la Défense, il lance l'invasion du Liban en 1982. Lacommission Kahane conclut en 1983 à sa responsabilité indirecte dumassacre de Sabra et Chatila, ce qui le contraint à démissionner. Au gouvernement, Ariel Sharon autorise l'implantation de colonies israéliennes enCisjordanie et dans labande de Gaza.

Dirigeant du Likoud à partir de 1999, il devient Premier ministre en, après le déclenchement de laseconde Intifada. Reconduit à la suite desélections législatives de 2003, il met en œuvre en 2004-2005 leretrait israélien unilatéral de labande de Gaza. Il quitte alors le Likoud, qui s'était divisé sur cette mesure, et crée un parti centriste,Kadima.

En, tandis qu'il est pressenti pour obtenir un troisième mandat auxélections législatives anticipées, il est victime d'une graveattaque cérébrale. Plongé dans uncoma artificiel, il est démis de ses fonctions de Premier ministre en. Il meurt en 2014, après huit ans passés dans le coma.

Ses défenseurs louent sa stature de « grand homme d'État[2] » et son « pragmatisme[3] », tandis que les critiques qui lui sont destinées évoquent sa « logique de guerre[4] » et les « crimes » qui lui sont attribués[5].

Origines et jeunesse

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Ariel Scheinermann naît le àKfar Malal (Palestine mandataire).

Son père, Shmouel Scheinerman, est technicien agronome originaire deBrest-Litovsk ville de l'Empire russe puis de laPologne reconstituée. Sa mère, Véra, est médecin originaire deMoguilev (actuelleBiélorussie)[6].

Dans leur enfance, ses parents sont marqués par lespogroms antijuifs de 1903-1905 dans laRussie tsariste. Ils émigrent enPalestine en 1920, et s'installent en 1922 dans lemoshav (village agricole) de Kfar Malal, où naît Ariel Sharon, qui a une sœur aînée, Youdith.

Ariel Sharon entre dans le mouvement de jeunesse paramilitaireGadna, puis s'implique dans l'organisation d'autodéfenseHaganah, avant qu'elle ne se fonde dansTsahal après lapremière guerre israélo-arabe.

À la suite des instructions de David Ben Gourion, qui veut que les officiers militaires prennent des noms hébreux[réf. nécessaire], il choisit de se faire appeler « Sharon », qui est sa région de naissance.

Carrière militaire

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Guerre de 1948

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Lors de laguerre israélo-arabe de 1948, il est commandant de détachement dans la brigade Alexandroni de laHaganah. Il est gravement blessé lors de la premièrebataille de Latroun contre laLégion arabe.

En 1949, il est promu commandant de compagnie et en 1951, officier dans les services de renseignement.

Commandant de l’Unité 101

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Réunion de l'état-major israélien (1957) : le lt col. Ariel Sharon (à gauche) est assis à côté deDavid Ben Gourion (au milieu), alors Premier ministre d'Israël. Ben Gourion avait une affection privilégiée pour Ariel Sharon en qui il voyait l'incarnation du « nouvel homme israélien »[7].

Après des études à l'université hébraïque de Jérusalem,Moshe Dayan lui demande de reprendre du service actif en prenant le commandement de l’Unité 101, la première unité des forces spéciales israéliennes.

Selon Uzi Benziman, journaliste deHaaretz, Sharon prit une part importante dans la formation de cette unité. Selon lui, en1952, Ariel Sharon aurait cherché à monter sa propre unité de commandos spécialisés dans les opérations de représailles mais sa hiérarchie s'y serait opposée. Il aurait alors monté une embuscade dans leno man's land sans en informer sa hiérarchie. Ainsi, selon Benziman, Sharon participa à cette époque à une opération au cours de laquelle deux femmes palestiniennes ont été abattues près d'un puits ce qui déclencha des tirs de mortier de l'arméejordanienne sur des villages israéliens[8]. Sharon aurait réitéré ses souhaits, critiquant l'état-major, qui faisait preuve selon lui de trop de « retenue face aux Arabes ».David Ben Gourion lui demande finalement de prendre la tête d'une unité qui agira au-delà de la ligne d'armistice[9].

L'unité 101 sous son commandement entreprit une série de raids de représailles contre laJordanie, qui occupait alors laCisjordanie.

Le, l’Unité 101 (ou Force 101) commandée par Ariel Sharon est accusée d'avoir perpétré unmassacre lors du raid de Qibya, situé en territoire sous contrôle de laJordanie, en représailles d'une incursion palestinienne enIsraël. Selon les témoignages, soixante-neuf civils sont tués dans le dynamitage de leurs maisons, principalement des femmes et des enfants.

Ariel Sharon écrira dans son journal qu'il avait reçu des ordres lui demandant d'infliger de lourdes pertes aux habitants deQibya : « Les ordres étaient tout à fait clairs : Qibya devait être un exemple pour chacun ». Sharon déclarera avoir cru les maisons vidées de leurs habitants, son unité ayant mené, d'après lui, les vérifications nécessaires avant d'actionner les détonateurs[10]. Cette version israélienne a été remise en cause par le contre-amiral Vagn Bennike, observateur de l'ONU, arrivé sur les lieux le lendemain du massacre, qui dénonça le mode opératoire de l'Unité 101 lors de son intervention sur les habitations, consistant systématiquement à faire feu sur les maisons, empêchant ainsi les occupants d'en sortir, et les livrant de fait à une mort certaine[11].

Invasion de l’Égypte

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En 1956, durant lacrise du canal de Suez, les Israéliens coopèrent à la tentative de prise de contrôle ducanal de Suez par les corps expéditionnairesfranco-britanniques à la suite de sa nationalisation parNasser. Ariel Sharon commande la202e brigade parachutiste et se distingue au sein de l'état-major par la promptitude avec laquelle les forces qu'il dirige entrent dans leSinaï.

Le890e régiment de parachutistes, lâché au-dessus du « Parker's Memorial », arrive aucol de Mitla tenu par une garnison constituée principalement de douaniers et de gardes-frontière,soudanais en majorité. La garnison est en fuite et le col n'est plus défendu. Un massacre de prisonniers aurait eu lieu au cours de ces opérations. Les troupes de parachutistes commandées parRafaël Eytan (dépendant du commandement d'Ariel Sharon) sont accusées d'avoir exécuté plus de 200 prisonniers égyptiens et civils soudanais capturés et de les avoir jetés dans des fosses communes[12],[13]. La responsabilité directe d'Ariel Sharon n'a néanmoins jamais été établie pour ces événements.

En 1957, il part pour un an à l'École militaire deCamberley auRoyaume-Uni. À son retour, il étudie le droit à l'université de Tel-Aviv.

Guerre des Six Jours et pacification de Gaza

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Lors de laguerre des Six Jours de 1967, qui fera la renommée de l'armée israélienne, il commande une des divisions qui participent à la conquête duSinaï. Ariel Sharon y acquiert un grand prestige auprès de ses hommes et de l'opinion publique israélienne. Le commandement reconnaît en lui un grand stratège mais n'apprécie pas son indiscipline.

En 1971, Ariel Sharon prend en charge le commandement du front sud (Sinaï) et en particulier de la zone le long ducanal de Suez (ligne Bar-Lev). Sharon s'oppose à la construction deligne Bar-Lev antichar après la guerre. Il sera également chargé de mettre un terme aux attaques palestiniennes dans labande de Gaza.

L’armée israélienne va mettre quatre années à pacifier Gaza. Des groupes de combattants des Forces populaires de libération, duFatah et duFront populaire de libération de la Palestine (FPLP) harcèlent les forces d’occupation. Les bulldozers de Sharon détruisent en partie les camps de réfugiés, des dizaines de milliers d’habitants sont chassés, des milliers d’habitations détruites. La mort de deux chefs emblématiques de la résistance, Ziad al-Husseini pour les Forces populaires de libération, le 21 novembre 1971, et Mohammad al-Aswad, surnommé le « Guevara de Gaza », pour le FPLP, le 9 mars 1973, marque la fin du mouvement. Les massacres de 1971-1972, après ceux de 1956, s’inscrivent dans la mémoire des Palestiniens et renforcent le sentiment nationaliste[14],[15].

Guerre du Kippour

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Ariel Sharon, blessé lors de la guerre du Kippour en 1973, avecMoshe Dayan.

En 1973, Ariel Sharon démissionne de l'armée pour se lancer en politique. Quand l'Égypte et laSyrie lancent à la fin de l'année une attaque surprise contreIsraël (le jour de la fête juive duYom Kippour), Ariel Sharon est rappelé d'urgence sur le front sud dont il vient d'abandonner le commandement et y prend la tête d'une division blindée. Lors de laguerre, il augmente encore son prestige auprès de l'opinion publique et confirme ses talents de tacticien, à la suite notamment de plusieurs manœuvres qui permettent à l'armée israélienne de franchir le canal de Suez, puis d'encercler et d'isoler laIIIe armée égyptienne, ce qui apporte la victoire aux Israéliens.

Plus tard, en 1977, le président égyptienAnouar el-Sadate, en visite àJérusalem après avoirsigné la paix avec Israël, promettait en plaisantant à « Arik » une fessée pour une prochaine visite éventuelle sans invitation.

Parcours politique

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Débuts

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En 1973, Ariel Sharon participe à la fondation de l'alliance politique de droiteLikoud, qui devient un parti politique en 1988. Il est élu à laKnesset, qu'il quitte l'année suivante.

De juin 1975 à mars 1976, Sharon devient un assistant spécial du Premier ministre Yitzhak Rabin. En 1977 il tente de revenir au Likoud et de remplacerMenachem Begin à la tête du parti. Il tente ensuite en vain de rejoindre le Parti travailliste et le Mouvement démocratique centriste pour le changement. Il forme alors sa propre liste, Shlomtzion, qui remporte deux sièges à la Knesset lors des élections suivantes. Immédiatement après les élections, il fusionne Shlomtzion avec le Likoud et devient ministre de l'Agriculture.

Député et ministre de l'Agriculture

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Lorsque Sharon rejoint le gouvernement de Begin, il a assez peu d'expérience politique. Pendant cette période, il soutient le mouvement messianiqueGush Emunim.

En tant que ministre de l'Agriculture en 1977, il soutient l'expansion des implantations agraires juives enCisjordanie et àGaza. Sous sa houlette, entre 1977 et 1981, plus de 25 000 Juifs s'installent dans les territoires occupés.

Il est réélu député à la Knesset sans interruption entre 1977 et 2006.

Ariel Sharon (à droite) avec le Premier ministre israélienMenahem Begin, en 1977.

Ministre de la Défense

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En 1981, il devient ministre de la Défense. Pendant laguerre Iran-Irak, il prend contact avec l'Iran, alors considéré comme la partie faible du conflit, afin de lui proposer des contrats d’armements. Israël choisit de favoriser le prolongement de la guerre afin de voir deux ennemis s'affaiblir et de détourner l’attention de l’opinion publique internationale du problème palestinien. Le pays devient alors le cinquième ou sixième plus grand exportateur d'armes au monde (ces exportations constituant la première source de recettes d’Israël)[16]. En 1982, Ariel Sharon révèle les accords avec l'Iran et affirme qu'il s'agissait d'« activités limitées, principalement indirectes et non secrètes ». Il se plaint des tentatives pour présenter Israël en un État prêt à vendre des armes à tout prix[17]. L'année suivante, il déclare que les ventes s'effectuaient avec le consentement des États-Unis[18].

Dans les mois qui suivirent sa nomination au ministre de la Défense, Israël s’engagea dans de nombreuses opérations militaires contre des camps de réfugiés palestiniens au Liban dans l’objectif d’amener l'Organisation de libération de la Palestine à répliquer et procurer à Israël un prétexte justifiant l'invasion duLiban. En particulier, un « Front pour la libération du Liban des étrangers », nom sous lequel agissait les services secrets israéliens, revendique des attaques à la voiture piégée provoquant des centaine de morts. Plusieurs projets d'assassinat deYasser Arafat sont aussi élaborés mais ne peuvent être exécutés[19].

En 1982, il dirige les opérations d'évacuation duSinaï, notamment de la ville deYamit, dont quelques centaines de colons israéliens refusaient l'ordre d'évacuation. L'armée les évacue de force et fait démolir les logements. La diffusion de l'évacuation à la télévision marque l'opinion publique israélienne.

Massacres de Sabra et Chatila

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Article détaillé :Massacre de Sabra et Chatila.
Le ministre israélien de la Défense, Ariel Sharon, aux portes de Beyrouth le, la veille dumassacrede Sabra et Chatila.

En 1982, l'armée israélienneenvahit le Liban, alors enguerre civile, pour en chasser l'OLP. Avec l'aide desmilices chrétiennes phalangistes, elle prend rapidement le contrôle du Sud Liban et de Beyrouth-Est. Le, Ariel Sharon envoie les phalangistes libanais pénétrer dans les camps de réfugiés palestiniens deSabra etChatila, dans une zone occupée par l'armée israélienne, pour y combattre les militants palestiniens[20],[21]. Sur place, les miliciens en profitent pour venger l'assassinat de leur leader,Bachir Gemayel, tué deux jours plus tôt par un chrétien pro-syrien. Entrés dans les camps sans résistance, les phalangistes y massacrent pendant deux jours, entre 800[22] et 3 500 civils[23], essentiellement des femmes, des enfants et des vieillards[22].

Plus de 400 000 Israéliens manifesteront la semaine suivante contre ce massacre, alors qu'Israël occupe le Liban[24]. Le, lacommission d'enquête officielle dirigée par le président de la Cour suprême, le jugeYitzhak Kahane, publie son rapport, dans lequel elle évoque la « responsabilité indirecte » d'Ariel Sharon, qui n'aurait « pas ordonné que les mesures adéquates soient prises pour empêcher d'éventuels massacres »[25],[26]. Ariel Sharon est alors contraint à démissionner de son poste de ministre de la Défense le. Il demeure toutefois au sein du cabinet commeministre sans portefeuille jusqu'au, et reste membre de la commission ministérielle de la défense nationale[27].

Autres ministères

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Caspar Weinberger et Ariel Sharon, en 1982.

Ariel Sharon négocie en 1983 un accord militaire avec leZaïre, alors dirigé parMobutu, pour former et équiper la garde présidentielle de ce dernier[28].

De 1990 à 1992, il est ministre du Logement et de la Construction, ainsi que président du Comité ministériel sur l'Immigration et l'Absorption. À la suite de la chute de l'Union soviétique et des vagues d'immigration depuis laRussie, il initie et mène à bien un programme incluant la construction de 144 000 appartements pour absorber les immigrants à travers le pays.

De 1992 à 1996, pendant la période desaccords d'Oslo, il est membre du Comité de la Défense et des Affaires étrangères de la Knesset.

Ariel Sharon est nommé, en 1996, ministre de l'Infrastructure nationale, et est impliqué dans la stimulation d'entreprises conjointes avec laJordanie, l'Égypte et lesPalestiniens. Il est également président du Comité ministériel pour l'avancement desBédouins.

En 1998, il est nommé ministre des Affaires étrangères et dirige les négociations avec l'Autorité palestinienne.

Ariel Sharon en 1998.

En tant que ministre des Affaires étrangères, Ariel Sharon rencontre des dirigeantsaméricains,européens, palestiniens et arabes pour faire avancer leprocessus de paix. Il collabore auFlagship Water Project fondé par lacommunauté internationale pour trouver une solution à long terme à lacrise de l'eau dans la région et servant de bases à des relations pacifiques entreIsraël, laJordanie et les Palestiniens.

Il prend la tête duLikoud en 1999, à la suite de la démission deBenjamin Netanyahou et de l'élection au poste de Premier ministre d'Ehud Barak. Il reste à la tête du parti jusqu'en 2005. Il est également membre du Comité de la Défense et des Affaires étrangères à laKnesset.

Le 28 septembre 2000, en campagne électorale, il se rend sur l'esplanade des mosquées/mont du temple, le troisième lieu saint de l'Islam. Cette visite est interprétée comme une provocation par les Palestiniens qui réagissent en commençant laseconde Intifada[29],[30].

Premier ministre

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Article détaillé :Élection du Premier ministre israélien de 2001.
Ariel Sharon en 2001.

Le, en préparation à la campagne électorale, il déclare dans une assemblée auNew York Post :« Je suis pour une paix durable… Unis, je pense que nous pouvons gagner la bataille de la paix. Mais cela doit être une paix différente, une paix avec reconnaissance totale des droits des Juifs dans leur seule et unique terre ; une paix avec la sécurité pour des générations et une paix avec Jérusalem unifiée en tant que capitale éternelle et indivisible du peuple juif dans l’État d’Israël pour toujours. »

Il précise à plusieurs reprises la nature de son engagement politique. Il déclare en avril 2001 au quotidienHaaretz :« la guerre d'indépendance d'Israël n'est pas terminée […] Toute ma vie s'est passée dans ce conflit […] Combattre a été et restera la charge de ma génération. […] Telle sera la charge des générations à venir »[31].

En 2001, Ariel Sharon estélu au poste de Premier ministre de l'État d'Israël et promet un programme portant principalement sur la sécurité contre leterrorisme palestinien. En avril 2002, il lance l'opération Rempart en Cisjordanie à la suite de l'attentat du 27 mars 2002 à l'hôtel Park de Netanya et initie la traque de terroristes palestiniens. Plusieurs centaines de civils sont tués lors de ces opérations, ce qui mèneAmnesty International à dénoncer descrimes de guerre.

Ariel Sharon est reconduit en mars 2003, à l'issue d'élections anticipées intervenues en raison du départ des travaillistes du gouvernement, le[32].

Mahmoud Abbas,George W. Bush et Ariel Sharon, le 4 juin 2003.

Il stoppe toute négociation avecYasser Arafat qu'il considère responsable des attentats en Israël et lance une campagne de répression contre les groupes palestiniens. Il entame également la construction d'unebarrière séparant Israël, dontJérusalem, de laCisjordanie. En 2004, peu après le décès deYasser Arafat, il entame des pourparlers de paix avec le nouveau chef de l'Autorité palestinienne,Mahmoud Abbas. Il est, avec l'armée israélienne, responsable de plusieurs tentatives d'enlèvements, de répressions et d'assassinats envers le dirigeant palestinienYasser Arafat, lors que ce dernier estassigné à résidence dans laMouqata'a pendant ces dernières années[33].

Le président des États-Unis,George W. Bush, et Ariel Sharon en 2004.

Parallèlement, Sharon annonce sa détermination à effectuer unplan de désengagement des territoires occupés à Gaza. Le, il tient un discours à laKnesset où il déclare : « En tant que quelqu’un qui a combattu dans toutes les guerres d’Israël et appris de ses expériences personnelles que sans la force appropriée, nous n’avons pas une chance de survivre dans cette région qui ne montre aucune pitié envers les faibles, j’ai aussi appris par expérience que l’épée seule ne peut résoudre cette dispute amère pour cette terre»[34]. Ledésengagement se déroulera du 15 août au.

Ariel Sharon etVladimir Poutine en 2005.

Après l'opposition d'une partie des membres duLikoud à ce retrait, Sharon doit composer une alliance avec leParti travailliste deShimon Peres. L'élection d'Amir Peretz à la place deShimon Peres en novembre 2005 menace la coalition. Ariel Sharon demande au présidentMoshe Katsav de dissoudre le Parlement, puis il démissionne du Likoud le. Il crée alors son propre parti,Kadima (« En Avant »), de sensibilité decentre droit, que Shimon Peres rallie en vue desélections générales anticipées prévues en mars 2006. Il évoque à l'occasion que ce parti a pour but de suivre la « feuille de route » et qu'il ne remet pas en cause l'évacuation déjà réalisée des colonies de la bande de Gaza (évoquant même l'éventualité d'évacuations de colonies deCisjordanie).

Sur le plan économique, il accentue les réformes structurelles. Tandis que l’État renforce ses dépenses pour la défense, la colonisation et la construction d'un mur de séparation, le budget social est réduit de façon draconienne[35].

Selon Laura Raim duMonde diplomatique, le système de garderie se détériore significativement, les allocations familiales sont réduites et des emplois publics sont supprimés, ce qui ferait d'Israël un des États « développés » les plus inégalitaires[35].

Le à minuit, après constatation trois mois plus tôt de son inaptitude à gouverner en raison de soncoma, il perd officiellement son poste de Premier ministre, conformément à la loi israélienne, qui impose une période d'intérim maximale de 100 jours[36]. Le poste reste vacant le temps qu'Ehud Olmert forme un gouvernement et soit investi à son tour le même jour.

Attaques cérébrales et coma

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En décembre 2005 et janvier 2006, Ariel Sharon, âgé de 77 ans, est victime de deuxattaques cérébrales, la première mineure, l'autre beaucoup plus grave, puisqu'elle le plonge dans lecoma et marque la fin de sa carrière politique.

Première de couverture de l'ouvrageCinq ans plus tard (2011).

Dans la soirée du, à trois mois des élections annoncées pour lesquelles il part grand favori, Ariel Sharon est hospitalisé d'urgence à l'hôpital Hadassah Ein Karem deJérusalem, après avoir été victime d'uneattaque cérébrale. Le 20 décembre, après avoir passé une série d'examens médicaux, Ariel Sharon quitte l'hôpital. Le directeur de l'hôpital explique que les médecins ont retiré uncaillot de sang qui gênait sacirculation sanguine et qu'il n'aura pas de séquelles. Uneintervention cardiaque est toutefois prévue dans les semaines suivantes.

Ariel Sharon est de nouveau hospitalisé dans l'urgence le àJérusalem, après avoir subi une nouvelle attaque cérébrale, qualifiée de « sérieuse » par son médecin personnel. Il est opéré dans la nuit du 4 au, puis placé dans un « coma profond sousrespiration artificielle » afin de « maintenir une faible pression dans la boîte crânienne ». Ses pouvoirs sont transférés au vice-Premier ministre,Ehud Olmert, qui remporte lesélections législatives du 28 mars 2006, de manière cependant moins marquée que prévu.

Transféré au centre médical pour hospitalisation de longue duréeChaim Sheba, il est pendant des années dans un état « grave mais stable », bien qu'il n'ait plus besoin d'aide respiratoire[37] et réagisse à certainsstimuli[38]. Alimenté par une sonde, il ne pèse plus que 50 kg en 2013[37], alors qu'il pesait près de 115 kg avant de tomber dans le coma. Le choix de le débrancher n'a pas été envisagé durant toutes ces années de coma car, dans la tradition juive, un individu est toujours considéré comme en vie tant que son sang continue à couler dans ses veines : à ce titre, l'euthanasie passive est assimilée à un assassinat[39].

Mort et funérailles

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Le, après huit années de coma, la radio militaire israélienne indique qu'il est victime de graves problèmesrénaux et que son état de santé s'est brusquement dégradé à la suite d'une intervention chirurgicale[40]. Le lendemain, le directeur de l'hôpital Chaim Sheba annonce que plusieurs de ses organes centraux sont touchés[41]. Il meurt le suivant, à l'âge de 85 ans[42],[43].

Desfunérailles nationales sont organisées en son honneur. Le, sa dépouille est exposée auParlement, àJérusalem. Une cérémonie funèbre a lieu le, dans le bâtiment de la Knesset, en présence de dignitaires étrangers, dont le vice-président américainJoe Biden, le Premier ministre tchèqueJiří Rusnok, le ministre des Affaires étrangères russeSergueï Lavrov, son homologue allemandFrank-Walter Steinmeier et les anciens Premiers ministres britanniqueTony Blair et néerlandaisWim Kok.

Il est ensuite inhumé dans sa ferme, dans le désert duNeguev, au sud d'Israël, auprès de son épouse, Lily. Peu après la fin de la cérémonie, deuxroquettes sont tirées depuis labande de Gaza et s'abattent non loin sans faire de dégâts. L'armée israélienne avait envisagé l'éventualité de ce type d'attaques pour ses funérailles et avait sécurisé la cérémonie en installant des batteries anti-missilesDôme de fer. L'armée israélienne riposte par une frappe sur Gaza, blessant une femme et ses quatre enfants[44].

  • Joe Biden lors des funérailles d'État d'Ariel Sharon.
    Joe Biden lors des funérailles d'État d'Ariel Sharon.
  • Tombes d'Ariel et Lily Sharon.
    Tombes d'Ariel et Lily Sharon.

Idéologie

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Partisan de l'expansion territoriale de l’État israélien afin de constituer le « Grand Israël », Ariel Sharon a soutenu les activités duGoush Emounim et activement encouragé lacolonisation de la Cisjordanie. Appartenant à l'aile droite du Likoud, il était résolument hostile à tout processus de paix avec les Palestiniens et à la perspective d'un État palestinien indépendant[45].

Détail des mandats et fonctions

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  • - : ministre de l'Agriculture
  • - : ministre de la Défense
  • - : ministre sans portefeuille
  • - : ministre de l'Industrie et Commerce
  • - : ministre du Logement et de la Construction
  • - : ministre des Infrastructures nationales
  • - : ministre des Affaires étrangères
  • - : Premier ministre

Notes et références

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  • Notes
  1. Ehud Olmert assure l'intérim du au.
  • Références
  1. Danièle Kriegel, « Israël : Ariel Sharon, le roi méprisé et adulé », surlepoint.fr,(consulté le).
  2. Élie Barnavi, historien et ancienambassadeur d'Israël en France, évoque dansLe Figaro daté du une grille d'analyse qu'il juge, pour sa part, « simplificatrice » qui prévalut longtemps en France à propos du conflit au Moyen-Orient et à propos de Sharon. D'après lui, c'est cette grille qui empêcha de voir en Sharon un grand homme d'État tandis que l'historien pense que : « depuis Ben Gourion, jamais Israël n'avait eu une telle figure tutélaire. Sharon a su allier deux qualités : l'aptitude à “cogner” et celle d'initier du nouveau, de permettre un nouveau commencement. »
  3. L'écrivain israélienAbraham Yehoshua écrit dans l'édition deLibération du : « le tournant significatif qu'il [Sharon] a pris l'an dernier, et surtout, sa capacité à démanteler des colonies, dont il était le bâtisseur le plus acharné, l'ont rendu acceptable aux yeux du camp de la paix, et c'est pourquoi la crainte est née que ses successeurs n'aient pas la même énergie à démanteler des colonies qui représentent l'obstacle principal (plus que le terrorisme palestinien) à un accord au Proche-Orient. »
  4. À propos de la politique d'Ariel Sharon entre son élection au poste de Premier ministre en février 2001 et sa réélection en 2003,Dominique Vidal, journaliste et historien français, écrit dansLe Monde diplomatique du : « […] Mais M. Ariel Sharon a transformé cette répression en une véritable guerre, avec la complicité d'une administration Bush dont il a progressivement gagné les faveurs. Pour lui, l'Autorité palestinienne doit disparaître afin qu'une solution politique redevienne possible : il faut donc, martèle leLikoud, éradiquer le terrorisme par la force. Une “logique” que, mois après mois, chaqueattentat-suicide est venue conforter. »
  5. Dominique Vidal : « Le tour de force du Premier ministre, c'est justement d'avoir fait oublier, dans ce domaine aussi, son bilan de faillite : à son arrivée pouvoir, il y a deux ans, l'Intifada avait fait 50 morts israéliens ; on en compte aujourd'hui près de 700 (et près de 2 100 Palestiniens). Pour ne rien dire de l'économie, plongée dans sa première récession depuis 1953. Ni de l'isolement régional d'Israël, dont la normalisation avec le monde arabe, en cours depuis lesaccords d'Oslo (1993), n'a pas résisté à la réoccupation des territoires autonomes.
  6. portrait sur le site du Centre des Affaires publiques et de l'État
  7. Luc Rosenzweig,Ariel Sharon, Perrin, 2006,p. 107.
  8. Uzi Benziman,Sharon: an Israeli Caesar, 1985, page 39
  9. Uzi Benziman,Sharon: an Israeli Caesar, 1985, page 42
  10. Ariel Sharon, Warrior: The Autobiography of Ariel Sharon (New York: Simon & Schuster Inc., 1989), p. 88.
  11. E.H. Hutchison et Uri Milstein, Chomsky, p. 383.
  12. Ronal Fisher,Mass Murders in 1956 Sinai War, notamment basé sur un article de Maariv du 17 août 1995.
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Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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