L'architrave (surlignée en jaune) d'un entablementionique issu d'un monument grec.
Unearchitrave, également appeléeépistyle par lesAnciens, est la partie de l'entablement qui porte immédiatement sur les chapiteaux descolonnes, ou autre points d'appui, dans l'architecture de la Grèce et de laRome antique, et les styles modernes qui s'en inspirent. L'architrave désignait à l'origine, dans une architecture primitive en bois, la poutre maîtresse couchée horizontalement sur les colonnes ou piliers, afin de les relier les uns aux autres. Si dans les monuments antiques en pierre, l'architrave pouvait être souvent formée de longues pierres disposées horizontalement depuis l'axe d'une colonne jusqu'à l'axe de la colonne voisine, les bâtisseurs à partir de laRenaissance privilégièrent l'emploi declaveaux cunéiformes appareillés avec soin, se soutenant mutuellement[1].
Une architrave se décompose le plus souvent en bandes, appelées fasces[2]. L'architrave de l'entablementdorique romain comporte généralement deux fasces surmontées d'un réglet, l'architraveionique en comprend trois couronnées par un talon et un réglet, l'architravecorinthienne compte également trois fasces, séparées entre elles par une baguette ou un chapelet, couronnées d'un quart-de-rond ou d'un talon et d'un réglet. L'architrave de l'entablement dorique grec tout comme celui de l'entablement toscan ne comportent quant à eux pas de fasce. Ces règles sont théoriques, et n'ont pas toujours été suivies scrupuleusement, ni par les bâtisseurs romains, ni par les architectes reprenant les codes desordres architectoniques à partir de laRenaissance[3].
Une corniche-architravée est un entablement constitué uniquement d'une architrave et d'unecorniche[3].
Yves Pauwels, « Les dessous de l'architrave : une singularité de l'architecture française à la Renaissance », dansBulletin monumental, 2018,no 176-1(ISBN978-2-901837-71-8),p. 31-38.
J. Justin Storck,Le Dictionnaire pratique de menuiserie, ébénisterie, charpente.