Elle se décline en plusieurs courants et l'on peut distinguer :
la phase dupalladianisme, la plus ancienne, qui se développe dans les campagnes de la Grande-Bretagne sous l'impulsion d'Inigo Jones et deChristopher Wren. Elle s'applique plutôt à des édifices isolés, ruraux et de forme ramassée. Son influence est plus italienne qu'antique.
lestyle néo-grec (Greek Revival en Angleterre) dont le principal artisan en France estAnge-Jacques Gabriel, premier architecte du roi sous Louis XV.
L'Allemagne, avec ses nombreuses principautés, fut très tôt un foyer du néo-classicisme et se couvrit de châteaux néo-classiques, alors que les architectes s'inspiraient de leurGrand Tour en Italie.
La région de Bruxelles-capitale contient probablement le plus grand ensemble d'habitations particulières individuelles néo-classiques d'Europe[réf. nécessaire], particulièrement à la suite de la démolition des remparts de la ville (boulevards de la « Petite Ceinture »), et le cœur des communes de Saint Josse Ten Noode, d'Ixelles, de Saint Gilles et le front de la commune de Bruxelles intra-muros.
Le néo-classicisme eut un succès important auxÉtats-Unis sous l’impulsion deThomas Jefferson. En architecture il donna lieu à une interprétation spécifiquement américaine, appelée « style fédéral », caractérisée par une ornementation classique et des surfaces douces et arrondies, ainsi que par l'utilisation de fenêtreselliptiques. Jefferson a par exemple dessiné la demeure de saplantation de Monticello dans un espritpalladien évident (équilibre, raison, ruralité). Il travailla également pour des édifices publics comme leState Capitol Building (Richmond (Virginie)). Ses travaux restent marqués par l'idéologie de la République et de la démocratie dont le modèle reste Athènes.
Le néo-classicisme architectural français s'est développé via plusieurs facteurs :
le développement des fouilles archéologiques en Italie avec la découverte dePompéi et d'Herculanum à la fin des années 1730, puis dans le sud de la France.
l'approfondissement de la connaissance de l'Antiquité, grâce aux publications savantes, étrangères ou françaises (Recueil d'antiquités (1752-1765) ducomte de Caylus,Ruins of Palmyra (1753),Ruins of Balbec (1757) deRobert Wood,Ruins of Paestum (1758-1768) deThomas Major d'après les dessins de l'architecte italienGiovanni Battista Borra,Ruines des plus beaux monuments de la Grèce (1758) deJulien-David Le Roy).
le développement d'un goût pour le pittoresque et d'un goût pour le sublime (cf. goût des ruines, tableaux deGiovanni Paolo Panini, d'Hubert Robert, gravures deGiovanni Battista Piranesi achetées par les Français ou rapportées par les voyageurs).
le développement du voyage en Italie des architectes, au contact des ruines antiques et des édifices de l'architecture Renaissance dePalladio,Raphaël,Vignole.
Le goût pour l'antique et le retour au classicisme s'expriment aussi bien dans l'architecture religieuse que dans l'architecture civile, l'architecture privée - souvent via le modèle réinterprété de l'architecture privée dePalladio connue via son traité desQuattro Libri dell'architettura (Venise, 1570) -, la décoration intérieure et l'art des jardins. À côté des exemples des églisesSaint-Sulpice,Sainte-Geneviève, des sites et bâtiments publics comme l'Hôtel de la Monnaie, l’Hôtel de Salm ou l'École de chirurgie à Paris, leGrand Théâtre et laplace de la Bourse à Bordeaux, de très nombreux édifices privés ont été construits dans ce style : les hôtels Alexandre, d'Hallwyll, de Thélusson, deBourbon-Condé, deMasseran, deMontesquiou à Paris, les maisons Carré de Baudouin, Huvé, Rousseau aux alentours de la capitale, de nombreux hôtels à Bordeaux, La Rochelle, lamaison de l'armateur au Havre, sans compter les ensembles immobiliers comme lePalais-Royal à Paris ou le quartier Graslin à Nantes.
usage d'ornements sculptés inspirés de l'antique : frises de grecques, de postes, rinceaux, festons, palmettes, etc.
mise en valeur de la surface minérale de l'édifice, soit que le mur soit nu ou traité en bossage (façade sur Seine dupalais Bourbon, bossage du soubassement des hôtels jumeaux de laplace de la Concorde)
Dans le domaine des jardins, ce sont les exemples de jardins appelés anglo-chinois qui se développent à la veille de la Révolution : parc deDésert de Retz,parc de Méréville, parc de Maupertuis, jardin duHameau de la Reine à Versailles parRichard Mique, jardin dudomaine de Montreuil parJean-Jacques Huvé, parc Monceau pour le duc d'Orléans. Contrairement à la symétrie des dessins deLe Nôtre, ces jardins allient une nature qui se veut non domestiquée à des morceaux d'architecture fantaisistes ou d'aménagements pittoresques (grottes factices, cours d'eau, cascades, fausses ruines gagnées par la végétation, etc.).
Les principaux représentants du néo-classicisme architectural français à la veille de la Révolution ont étéAnge-Jacques Gabriel,Jacques-Germain Soufflot,Étienne-Louis Boullée etClaude Nicolas Ledoux. Les édifices respectifs des deux derniers, réalisés ou bien restés à l'état de projet utopique (cénotaphe à Newton de Boullée, projet de cité idéale à Arc-et-Senans de Ledoux[3]), ont influencé les architectes et théoriciens duXXe siècle.
La Révolution, entendue comme la période allant de 1789 au Coup d'État du 18 Brumaire (1799), et le Premier Empire (1804-1815) ont marqué une étape importante dans le néo-classicisme architectural français. Ils ont encouragé l'expression d'une sensibilité grandiloquente, le recours à un vocabulaire ornemental encore plus inspiré de l'antique que sous le règne de Louis XVI, allant même chercher des éléments d'ornements dits « étrusques » ou « pompéiens », ou crus tels…
Sous la Révolution, le goût pour l'antique s'est exprimé essentiellement dans l'architecture appelée « éphémère » (architecture de fêtes publiques et de cérémonies, décors de salles de spectacles ou de salle de réunions publiques : Tribunat, Conseil des Cinq-Cents, etc.)[4], et dans les concours publics lancés pour édifier des monuments commémoratifs : concours de l'An II[5], projet de colonnes ou d'obélisques départementaux à la gloire des armées révolutionnaires, de fontaines publiques, etc.
Architecture georgienne en vogue uniquement en Grande-Bretagne sous les règnes des quatre George (1715-1820) ; elle s'applique aux demeures privées, mais aussi à des aménagements urbains relativement étendus.
En Italie, l'architecture néo-classique est dans la péninsule, comme dans tous les pays occidentaux, la phase de l'histoire de l'architecture qui, après l'époque du baroque et du rococo, s'est orientée vers l'âge classique de la Grèce et de la Rome antiques en en reprenant les idéaux et les apparences formelles.
Le bâtiment de l'ancienne bibliothèque, KhersonRue Teatralna, KropyvnytskyïThéâtre, Kropyvnytskyï
Un exemple frappant est l'ensemble du patrimoine architectural de la ville deKropyvnytskyï dans le style du néo-classicisme. L'attraction principale est la rue Teatralna, où se trouve le premier théâtre ukrainien, également construit dans ce style en 1867[6],[7].
Saint-Pétersbourg : le centre historique de la ville est majoritairement construit en style classique, appeléStyle Empire enRussie impériale, on peut distinguer:
François Macé de Lépinay, "Autour de la 'Fête de la Fédération' : Charles Thévenin et la Révolution, 1789-1799",Revue de l'Art,no 83, 1989,p. 51-60.
Mark Deming, "Louis XVI en l'Île : contributions à l'étude des places royales parisiennes à la fin de l'Ancien Régime",Revue de l'Art,no 83, 1989,p. 86-92.
Georges Teyssot, Carlos Sambricio et alii, "L'architecture néo-classique en Europe : essai de bibliographie depuis 1980",Revue de l'Art,no 83, 1989,p. 93-112.
Louis Visconti, 1791-1853, Paris, DAAVP,.
Les Vaudoyer, une dynastie d'architectes, Paris, Réunion des Musées Nationaux,.
Jörg Garms,Recueil Marigny : projets pour la place de la Concorde, 1753, Paris, Paris Musées,.
Italia antiqua : envois de Rome des architectes français en Italie et dans le monde méditerranéen auxXIXe etXXe siècles, Paris, ENSBA,.
Daniel Rabreau,La saline royale d'Arc-et-Senans : un monument industriel allégorie des Lumières, Paris, Belin,.
Les Gabriel, Paris, Picard,.
Pierre Mardaga,Recueils d'Italie : les modèles italiens dans les livres d'architecture français, Bruxelles, Mardaga,.
Jean-Marie Pérouse de Montclos,Jacques-Germain Soufflot, Paris, Monum-Éditions du patrimoine,.
Pierre Pinon,Louis-Pierre et Victor Baltard, Paris, Monum-Éd. du patrimoine,.
Daniel Rabreau,Claude-Nicolas Ledoux, Paris, Monum-Éditions du patrimoine,.
Anthony Vidler,Ledoux, Paris, Hazan,.
Claude-Nicolas Ledoux et le livre d'architecture en français ; Étienne-Louis Boullée : l'utopie et la poésie de l'art, Paris, Monum-Éditions du patrimoine,.
Robin Middleton,Jean Rondelet : the architect as technician, New Haven, Yale University Press,.
Pierre Pinon,Pierre-Adrien Pâris (1745-1819) architecte, et les monuments antiques de Rome et de la Campanie, Rome, École française de Rome,.