| Archidiocèse de Gênes (la)Archidioecesis Ianuensis | ||
Cathédrale Saint-Laurent de Gênes. | ||
| Informations générales | ||
|---|---|---|
| Pays | Italie | |
| Archevêque | Marco TascaOFM Conv | |
| Langue(s) liturgique(s) | italien | |
| Superficie | 967 km2 | |
| Création dudiocèse | IIIe siècle | |
| Élévation au rang d'archidiocèse | 20 mars1133 | |
| Patron | Jean le Baptiste | |
| Province ecclésiastique | région ecclésiastique de Ligurie | |
| Diocèses suffragants | Albenga-Imperia Chiavari La Spezia-Sarzana-Brugnato Savone-Noli Tortone Vintimille-San Remo | |
| Adresse | Piazza Matteotti 4, 16123 Genova | |
| Site web | site officiel | |
| Statistiques | ||
| Population | 800 574 hab. (2016) | |
| Population catholique | 672 482 fidèles (2016) | |
| Pourcentage de catholiques | 84 % | |
| Nombre deparoisses | 278 | |
| Nombre deprêtres | 273 | |
| Nombre de diacres | 30 | |
| Nombre de religieux | 280 | |
| Nombre de religieuses | 1 029 | |
Localisation du diocèse | ||
| (en) Notice surwww.catholic-hierarchy.org | ||
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L'archidiocèse de Gênes (en latin :Archidioecesis Ianuensis ; en italien :Arcidiocesi di Genova) est unarchidiocèse métropolitain de l'Église catholique en Italie appartenant à larégion ecclésiastique de Ligurie.
Il est situé sur deux provinces : la plus grande partie est dans laVille métropolitaine de Gênes, le reste de cetteville métropolitaine est géré par les diocèses dePlaisance-Bobbio,Savone-Noli,Tortone,Chiavari, ces trois derniers étantsuffragants de Gênes tout comme les diocèses d'Albenga-Imperia, deLa Spezia-Sarzana-Brugnato et deVintimille-San Remo. Une autre parcelle de l'archidiocèse est sur une partie de laprovince d'Alexandrie, dont le reste est géré par les diocèses d'Asti, d'Acqui, d'Alexandrie et deCasale Monferrato.
Son territoire est de 967 km2 divisé en278paroisses regroupées en 27archidiaconés. L'archevêché est àGênes avec lacathédrale saint Laurent ; dans la même ville, l'église della Santissima Annunziata di Portoria (it) garde les reliques de sainteCatherine de Gênes ; l'église Santa Maria di Castello possède le corps dubienheureuxSébastien Maggi[1]; l'église della Santissima Concezione (it) descapucins conserve lachâsse de saintFrançois-Marie de Camporosso ; lessœurs de Notre Dame du refuge du Mont Calvaire ont dans leur chapelle le corps de sainteVirginie Centurione Bracelli, qui est leur fondatrice, ainsi que celui de labienheureuseMarie Repetto, une sœur de la congrégation ; les restes de labienheureuseEugénie Ravasco sont dans la chapelle desFilles des Sacrés Cœurs ; le bienheureuxThomas Reggio, archevêque de Gênes, est dans un tombeau de marbre dans la chapelle dessœurs de Sainte Marthe dont il est le fondateur ; enfin, saintAugustin Roscelli, fondateur dessœurs de l'Immaculée Conception de Gênes est dans l'église Santa Maria del Prato (it).
La ville de Gênes a cinqbasiliques mineures :Saint François de Paule (it)[2],Notre-Dame du Mont (it) qui surplombe la ville[3],Sainte Marie de la vigne[4],Sainte-Marie-Immaculée etNotre-Dame-de-Assomption[5]. Trois autres basiliques se trouvent dans l'archidiocèse : l'Enfant-Jésus àArenzano qui est un lieu de culte à l'Enfant Jésus de Prague[6],Notre-Dame-de-Assomption (it) àCamogli[7] et labasilique Notre-Dame de la Garde àCeranesi[8]construite à la suite d'une apparition de la Vierge.
Les origines du christianisme à Gênes et dans son arrière-pays sont incertaines. Une tradition tardive attribue l'évangélisation de la ville à saintNazaire (it) qui, à son retour des Gaulois où le papeLin (67-76) l'avait envoyé, s'arrête avec saint Celse à Gênes et y annonce l'évangile. Il est plausible qu'une communauté chrétienne est présente dans la ville avant même l'époque deConstantin Ier en raison des contacts maritimes et terrestres avec les Gaulois et avec Milan. En fait, le diocèse est attesté pour la première fois en 381, lorsque l'évêque Diogène participe auconcile d'Aquilée avec saintAmbroise, archevêque de Milan, dont le diocèse génois est suffragant. Pascasio, deuxième évêque génois historiquement documenté, participe au synode de Milan en 451.
En 568, lesLombards, qui pratiquent l'arianisme, occupent Milan. L'archevêqueHonoré (it), accompagné de prêtres et de laïcs les plus influents de la ville, s'enfuit et se réfugie à Gênes, qui devient le siège des métropolites milanais jusqu'en 643, lorsque la zone côtière ligure est également occupée par les Lombards. Pendant cette période, qui dure plus de sept ans, les archevêques milanais sont également évêques de Gênes. Le premier évêque génois, après le retour de l'archevêque de Milan sur son siège, est JeanIer qui prend part auconcile de Rome de 680 organisé par le papeAgathon contre lemonothélisme.
La chronologie des évêques génois duVIIe siècle auXe siècle est incertaine. Parmi les évêques duhaut Moyen Âge, on peut citer Pierre qui participe au synode milanais en 864 pour la réforme de la discipline ecclésiastique ; Sabbatin qui accueille le papeJean VIII à Gênes ; Théodolphe, qui restaure de nombreuses églises dans la seconde moitié duIXe siècle après lepillage subi par les Arabes ; il crée aussi un groupe de clercs qui l'aide à prendre soin des âmes et dont dérive lechapitre, et fonde le premier monastère bénédictin génois. Au début duXIe siècle, l'évêque Landolf procède à latranslation desreliques de saintSyr dans l'église saint Laurent, qui à l'époque de son prédécesseur est devenue la nouvelle cathédrale du diocèse, consacrée par le papeGélase II en 1118.
Gênes est élevé au rang d'archidiocèse métropolitain le 19 mars 1133 par labulleIustus Dominus du papeInnocent II avec comme suffragants les diocèsesCorse deMariana,Nebbio etAccia ; et les diocèses continentaux deBobbio et Brugnato. Entre leXIIe siècle et leXIIIe siècle, le diocèse d'Albenga et le nouveau diocèse de Noli sont agrégés à la province ecclésiastique génoise. En 1163, l'archevêque Ugone della Volta reçoit le titre de légat transmarin du papeAlexandre III. Après lequatrième concile du Latran de 1215, on célèbre le premier synode à Gênes en présence des évêques suffragants. Le territoire diocésain est organisé enpiève, dont dépendent de nombreuses chapelles rurales, puis organisées en paroisses. Entre 1200 et 1300, le désir de prévalence et d'autonomie du chapitre de la cathédrale conduit à des conflits avec les archevêques ; de plus, les désaccords internes du chapitre causent souvent l'intervention duSaint-Siège dans les nominations épiscopales.
Parmi les archevêques de cette période, on peut citer particulièrementJacques de Voragine (1292-1298), éruditdominicain, écrivain ecclésiastique, vénéré commebienheureux après sa mort. Guido Scetten (1358-1368), homme de culture, ami dePétrarque, est responsable de la fondation de l'abbaye de la Cervara où le papeGrégoire XI est accueilli lors du retour de la curie ppontificale d'Avignon à Rome. La célébration d'un synode de réforme et de réorganisation de l'église génoise est due à l'archevêque Andrea della Torre (1368-1377), qui touche lessacrements, laliturgie, la moralité avec l'introduction de normes contre l'usure.
AuXVe siècle, les contrastes entre l'autorité civile et ecclésiastique génoise s'accentuent. Dans leschisme occidental, l'Église génoise reste fidèle à la papauté de Rome, mais cette fidélité est compromise par la soumission de Gênes à la France (1396-1409), fidèle au pape d'Avignon. L'antipapeBenoît XIII reste dans la ville et l'archevêque Pileo de Marini (1400-1429) le rejoint. Il n'est pas rare que les autorités de la ville interviennent pour forcer la main à la nomination des prélats, ce qui a pour conséquence qu'ils ne sont souvent pas à la hauteur du poste.
L'étendue exacte de l'archidiocèse n'est pas claire. AuXIIe siècle, le fleuveLerone (it) sépare Gênes du diocèse de Savone ; l'arrière-pays est probablement délimité par le bassin versant des Apennins. DuXIIe siècle auXVe siècle, des modifications territoriales sont apportées, sanctionnées par les papes ; en 1133, certaines paroisses duVal Petronio (it) et du hautVal di Vara (it) sont cédées au diocèse de Brugnato ; en 1162, les paroisses dePorto Venere, auparavant dépendant deLuni (it), et le monastère de l'île Gallinara qui était sous juridiction d'Albenga, passent à l'archidiocèse génois qui, à la fin duXIIe siècle, a également le contrôle deBonifacio et de quelques autres îles adjacentes, au sud de la Corse ; en 1248, Gênes s'agrandit avec cinq paroisses prises dans le diocèse de Tortone ; enfin, en 1430, l'île de Capraia est également attribuée à l'archidiocèse.
Leprotestantisme n'a aucun effet à Gênes, bien que la nécessité de réformer la vie et les structures ecclésiales est forte. Les évêques du début duXVIe siècle ne sont intéressés par aucun changement ; parmi ceux-ci en particulier lecardinalInnocent Cybo, archevêque pendant trente ans (1520-1550) qui se distingue par son absence et son manque d'intérêt. Dans la seconde moitié duXVIe siècle, des réformes commencent, voulues et établies par leconcile de Trente. En 1574, Cipriano Pallavicino organise un synode provincial, où la superstition et la corruption sont principalement combattues ; en 1582, une visite apostolique, demandée par le papeGrégoire XIII, met en évidence les carences et les dysfonctionnements de l'organisation diocésaine ; entre 1588 et 1619, trois synodes diocésains sont célébrés pour la réforme de la vie ecclésiastique ; la réforme des anciens instituts religieux présents dans l'archidiocèse et l'introduction de nouveaux ordres et congrégations, y compris lescarmes déchaux de sainteThérèse d'Avila et lesjésuites, sont importantes.
Une grande figure auXVIIe siècle est celle deStefano Durazzo (1635-1664) dont le travail se concentre essentiellement sur quatre points: l'évangélisation de la ville, des villages côtiers et de l'arrière-pays ; réforme du clergé et du séminaire ; action de bienfaisance, en particulier pendant la période de peste ; l'accroissement et l'éducation de la piété populaire avec la tentative de réguler l'activité des confréries. Les œuvres qu'il met en place sont nombreuses, il fait deux fois une visite pastorale de l'archidiocèse ; fonde l'institut des missionnaires urbains ; célèbre un synode en 1643 ; fonde un nouveau séminaire en 1656 et 34 nouvelles paroisses ; institue des missions populaires et confie la formation des clercs à lacongrégation de la Mission.
Au début duXVIIIe siècle, l'archidiocèse compte environ trois cents paroisses dont trois sont situés en dehors du territoire diocésain :Portovenere, Bonifacio en Corse etTabarka enTunisie. Parmi les archevêques duXVIIIe siècle, Giuseppe Maria Saporiti (1746-1767) est particulièrement connue, il est le premier à écrire des lettres pastorales ; il voit la formation des prêtres de son archidiocèse à travers une spiritualité d'inspiration française plus attentive et publie le premiercatéchisme de l'Église génoise. À la fin duXVIIIe siècle, les diocèses de Savone, Albenga, Vintimille et Tortone sont affectés à la province ecclésiastique génoise. Pendant une certaine période, au début duXIXe siècle, le diocèse de Nice fait également partie de la métropole de Gênes. Enfin, à la fin du siècle, le diocèse de Chiavari devient suffragant du siège génois. Lors de la période d'occupation française de larépublique de Gênes, l'archevêque Giovanni Lercari est exilé ; son successeur estGiuseppe Spina, qui prend part aurégime concordataire français de 1801. À la suite de sa politique pro-bonapartiste, il fait amende honorable dans la cathédrale le 8 décembre 1814.
AuXIXe siècle, les archevêques génois s'engagent principalement dans la revitalisation du diocèse, avec la convocation de synodes et de visites pastorales, tout en recherchant une conciliation entre les catholiques intransigeants, qui à Gênes avaient leur propre quotidien, "Le catholique" , et les catholiques plus ouvertement libéraux ; et essayent d'atténuer la controverse entre les mouvements cléricaux et anticléricaux. Sous l'épiscopat d'André Charvaz, les œuvres caritatives s'intensifient, la fondation d'écoles catholiques d'enseignement primaire et professionnel, la création d'un séminaire diocésain pour les missions étrangères. La fin du siècle voit deux grands évêques à Gênes. Salvatore Magnasco, qui participe auConcile Vatican I, fait reconstruire le sanctuaire de la Madone de la Garde, favorise grandement la presse catholique, et publie un catéchisme pour les enfants. Il est remplacé par le bienheureuxTommaso Reggio, politiquement plus conciliant et en faveur d'un rapprochement entre l'État et l'Église, qui se distingue par la création de nombreuses paroisses, par la célébration d'un synode diocésain (1896) et visite deux fois son archidiocèse.
Dans la crisemoderniste du début duXXe siècle, lebarnabite génoisGiovanni Semeria est injustement accusé, et l'archevêque Edoardo Pulciano est également critiqué pour sa faiblesse face aux modernistes ; homme austère et intransigeant, il fonde de nouvelles paroisses et surtout la revue diocésaine. Après sa mort, une période de crise s'ouvre pour l'archidiocèse avec des répercussions politiques au niveau national. En fait, l'archevêque Andrea Caron, dont la nomination est dans une politique anti-moderniste, se voit refuser l'exequatur gouvernemental et ne peut jamais prendre possession du siège génois ; l'archidiocèse est en fait dirigé par levicaire général Giacomo De Amicis, à qui il est notifié en 1912, uninterdit d'administrer lesconfirmations et conférer lesordres sacrés sur tout le territoire diocésain. Du 5 au 9 septembre 1923, Gênes accueille le septièmecongrès eucharistique national italien, auquel participe le cardinalGaetano De Lai en tant quelégat du pape.
Pendant la période fasciste, le cardinalCarlo Dalmazio Minoretti apparaît comme un évêque social et antifasciste. Il réorganise les paroisses du centre historique et en fonde de nouvelles, travaille pour la fonction sociale de la paroisse, avec des théâtres, des oratoires, des clubs ; il travaille pour le développement de l'action catholique et de lafédération des universitaires catholiques italiens ; pendant ce temps, d'importantes personnalités de la vie ecclésiale italienne d'après-guerre se forment au séminaire de l'archevêque :Giacomo Lercaro, Emilio Guano,Giuseppe Siri,Franco Costa.Pietro Boetto, dans les années difficiles de la Seconde Guerre mondiale, organise le secours matériel, reçoit des réfugiés et cache des Juifs dans son palais épiscopal ; cela lui vaut le titre de « défenseur de la ville » par les autorités civiles de la ville. L'après-guerre est marquée par l'épiscopat de Giuseppe Siri, archevêque pendant plus de quarante ans.
Le 7 octobre 1975, la paroisse deCapraia Isola est cédée audiocèse de Livourne avec effet au 1er janvier 1977. L'archidiocèse de Gênes est uni le 30 septembre 1986 au diocèse de Bobbio, en vertu du décretInstantibus votis de lacongrégation pour les évêques ; la pleine union conduit à la création de l'archidiocèse de Gênes-Bobbio. Dès 1973, l'archevêque de Gênes est administrateur apostolique du siège de Bobbio. Avec cette union, l'archidiocèse est étendu territorialement jusqu'aux provinces de Pavie et Parme. Mais du point de vue pastoral cette union n'est pas très heureuse. En effet, le 16 septembre 1989, avec le décretPastoralis collocatio de la même congrégation pour les évêques, les territoires de l'ancien diocèse de Bobbio sont séparés de l'archidiocèse de Gênes-Bobbio et unis à Plaisance pour former le diocèse de Piacenza-Bobbio. En même temps, l'archidiocèse de Gênes reprend son nom primitif. Du 15 au 18 septembre 2016, il est de nouveau le siège du congrès eucharistique national italien auquel participeMgrAngelo Bagnasco,archevêque de Gênes et légat du pape pour ce congrès.