Capture de l'Arche d'alliance par lesPhilistins, fresque de lasynagogue de Doura Europos. Deux scènes rappelant la pratique de la déportation[1] ou de la mutilation des statues de divinités des peuples vaincus selon leur degré d'hostilité ou devassalité[2].
L'Arche d'alliance (enhébreu אֲרוֹן הָעֵדוּת,Aron ha'Edout, « Arche du témoignage ») est une relique sacrée centrale de latradition judaïque, mentionnée dans laBible hébraïque comme un coffre construit selon des instructions divines données àMoïse sur lemont Sinaï[3]. Réalisée en bois d'acacia et recouverte d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur, l'Arche est rectangulaire et est surmontée d'unpropitiatoire flanqué de deuxchérubins sculptés en or, leurs ailes déployées et formant un trône symbolique pour laprésence divine[4]. L'Arche était destinée à contenir lesTables de la Loi contenant leDécalogue, mais certains textes duNouveau Testament suggèrent qu'elle aurait aussi abrité d'autres objets sacrés, comme un vase contenant lamanne ou lebâton d'Aaron.
Dans laBible, l'Arche d'alliance est décrite comme un objet de pouvoir spirituel et symbolique, représentant l'alliance entreDieu et lepeuple d'Israël. Elle joue un rôle actif dans les récits de l'Exode et de la conquête de laTerre promise. Portée par des prêtreslévites à l'aide de barres en bois recouvertes d'or insérées dans des anneaux fixés à ses côtés, elle précédait lesIsraélites dans leurs déplacements et était associée à des événements miraculeux. Parmi les récits notables, l'Arche aurait provoqué la séparation des eaux duJourdain, permettant au peuple d'Israël de le traverser à pied, et causé la chute des murailles deJéricho lors d'un siège. Elle symbolisait également la présence divine lors des batailles, offrant victoire ou protection.
Après l'installation des Israélites en Terre promise, l'Arche fut déposée dans leTabernacle, une tente sacrée, avant d'être placée dans leTemple de Salomon àJérusalem, dans leSaint des saints[5]. Cependant, le sort de l'Arche demeure mystérieux après ladestruction du Premier Temple par lesBabyloniens en 586 av. J.-C. Aucune trace historique ou archéologique certaine de l'Arche n'a été retrouvée, ce qui a donné lieu à d'innombrables théories. Certains suggèrent qu'elle aurait été cachée à Jérusalem avant la destruction du Temple, transportée enÉthiopie, ou détruite.
L'Arche d'alliance qu'abritent successivement letabernacle de l'Exode puis leSaint des saints duTemple de Jérusalem se nomme enhébreuאָרוֹן (Arôn),« coffre, caisse »[6], terme utilisé 202 fois dans 174 versets de l'Ancien Testament[7]. Ce n’est pas le même terme que celui utilisé pour l'Arche de Noé et pour le panier deYokébed déposantMoïse sur le Nil. Dans ce cas, le mot hébreu estתֵּבָה (tebah),« sanctuaire, sarcophage ». Ces deux termes ont été traduits dans laVulgate par un seul mot enlatin,arca, signifiant « meuble, armoire, caisse, coffre », mais aussi « sarcophage, cercueil », et qui a donné « arche » en français par confusion avec le latinarcus, « arc, voûte »[8].
Selon un des récits bibliques, l'Arche d'alliance est en bois d'acacia[9] recouverte d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur[10] et sur elle il y a tout autour une bordure d'or[11]. Ses dimensions, comme demandées par Dieu à Moïse dans le livre de l'Exode 25,10-11, sont de deuxcoudées et demie pour sa longueur, une coudée et demie pour sa largeur, une coudée et demie pour sa hauteur[12]. Elle a quatre pieds au-dessus desquels sont mis quatre anneaux d'or[13]. Des barres en bois d'acacia recouvertes d'or sont passées dans les anneaux pour la porter[14]. Un couvercle (propitiatoire) d'or pur[15] est placé dessus[16]. Deux chérubins en or battu sont aux deux extrémités du couvercle, ont leurs ailes déployées vers le haut, couvrant le coffre, et ont leurs faces tournées l'une vers l'autre[17]. L'Arche d'alliance, les anneaux, les barres, le propitiatoire et les deux chérubins sont fabriqués selon ce récit, parBéséléel[18].
La description de l'arche se trouve dans laBible :
« Ils feront donc une arche en bois d'acacia, longue de deux coudées et demie, large d'une coudée et demie, haute d'une coudée et demie. Tu la plaqueras d'or pur ; tu la plaqueras au-dedans et au-dehors et tu l'entoureras d'une moulure en or. Tu couleras pour elle quatre anneaux d'or et tu les placeras à ses quatre pieds : deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre. Tu feras des barres en bois d'acacia, tu les plaqueras d'or. et tu introduiras dans les anneaux des côtés de l'arche les barres qui serviront à la porter. Les barres resteront dans les anneaux de l'arche, elles n'en seront pas retirées. Tu placeras dans l'arche la charte que je te donnerai. Puis tu feras un propitiatoire en or pur, long de deux coudées et demie, large d'une coudée et demie. Et tu feras deuxchérubins en or ; tu les forgeras aux deux extrémités du propitiatoire. Fais un chérubin à une extrémité, et l'autre chérubin à l'autre extrémité ; vous ferez les chérubins en saillie sur le propitiatoire, à ses deux extrémités. Les chérubins déploieront leurs ailes vers le haut pour protéger le propitiatoire de leurs ailes ; ils seront face à face et ils regarderont vers le propitiatoire. Tu placeras le propitiatoire au-dessus de l'arche et, dans l'arche, tu placeras la charte que je te donnerai. »
De la sortie d'Égypte jusqu'à l'entrée des Israélites dans lepays de Canaan, l'Arche est portée par lesLévites, qui marchent à trois journées devant les autres tribus. Elle fait partie du cortège qui permet la traversée duJourdain sous la direction deJosué puis de celui qui permet de faire tomber les murailles deJéricho, lors de sa conquête racontée dans leLivre de Josué.
Après l'installation desIsraélites dans l'Israël antique, l'Arche demeure àGuilgal, puisSilo etKiryat-Yéarim (Premier livre de Samuel,1S 7,1). Avant la traversée du Jourdain, elle est àShittim[19] (Abel-Shittim) située dans les plaines désertiques deMoab[20]. Après la traversée du Jourdain, l'Arche d'alliance est à Guilgal[21] à la limite orientale de Jéricho. Le peuple emmène l'Arche d'alliance et prend la ville de Jéricho[22] mais est mis en échec devant la ville de Hai[23] et Josué tombe la face contre terre devant l'Arche d'alliance[24]. Après enquête et punition, le peuple peut s'emparer de la ville de Hai[25]. L'Arche d'alliance est à Sichem et le peuple se tient de part et d'autre de l'Arche d'alliance, une moitié du côté du mont Garizim et l'autre moitié du côté du mont Ebal[26] lors du renouvellement de l'alliance par Josué.
L'Arche d'alliance est àBéthel[27] etPhinées, le petit-fils d'Aaron, est devant elle[28] avant la guerre benjaminite.Samuel est couché dans le temple où se trouve l'Arche d'alliance[29] àSilo[30]. Les Philistins battent Israël[31] et le peuple va chercher l'Arche d'alliance àSilo avec Ophni et Phinées, les deux fils du prêtreÉli[32]. Les Philistins rebattent Israël[33] à Eben-Ezer,prennent l'Arche d'alliance(en) et tuent Ophni et Phinées[34]. À l'annonce de cet événement funeste, le prêtreEli meurt[35].
Les Philistins emmènent l'Arche d'alliance d'Eben-Ezer àAshdod dans le temple deDagon[36], mais des malheurs frappent les Philistins qui emmènent alors l'Arche d'alliance àGath[37], puis à la suite de nouveaux malheurs la transportent àAccaron[38]. L'Arche d'alliance demeure 7 mois dans la campagne des Philistins[39] qui décident de l'envoyer àBethsamés[40] en Israël. L'Arche d'alliance est déposée sur la grande pierre[41] dans le champ de Yoshoua le Beth-Shémite[42]. Des hommes de Bethsamés sont tués[43] et les habitants décident d'envoyer l'Arche d'alliance sur la colline deKiriath-Jearim[44] prèsdu village éponyme[45]. Cependant, selon Christophe Lemardelé, si l’on traduit littéralement1 Samuel 7,1 en se fondant sur l’hébreu du textemassorétique, et non sur le grec de laSeptante comme le font l’ensemble des spécialistes qui lisent « colline » (bounos), on comprend que l'Arche fut portée jusqu'àGibea(en) (gb')[46], là où le futur roi Saül la retrouve en1 Samuel 14,18 (texte massorétique) pour vaincre les Philistins[47].
L'Arche d'alliance demeure dans un sanctuaire sur cette colline[48] dans la maison d'Abinadab sur la colline[49] pendant 20 ans[50]. Le roi David va chercher l'Arche d'alliance à Qiriath-Yéarim dans la maison d'Abinadab sur la colline[51], la fait transporter à l'écart dans la maison d'Obed-Edom le Guittite[52] pendant 3 mois[53]. Elle est enfin conduite àJérusalem parle Roi David[54], dans un tabernacle. À la suite de la révolte de son filsAbsalom, le roi David fuit Jérusalem et franchit l'ouadi de Qidrôn[55]. Les prêtres Tsadoq et Abiathar emmènent l'Arche d'alliance mais le roi David demande que celle-ci soit ramenée à Jérusalem[56]. Après la construction du premier temple, elle est placée dans lesaint des saints par leroi Salomon.
Les murs deJéricho s'écroulent au septième passage de l'Arche d'alliance précédée par les sept trompettes.Miniature deJean Fouquet.
L'arche s'insère ainsi dans différents récits de la Bible qui s'appréhendent dans leurs propres contextes narratifs et socio-historiques selon l'exégèse historico-critique : originellement[57], l'« arche de YhWh » est une sorte depalladium, statue sacrée transportable (comme les sanctuaires itinérants des nomades et les étendards de guerre assyriens) manifestant la présence divine lors des guerres israélites contre les Assyriens et les Philistins. Les migrations de l'arche dans différents sanctuaires pourraient ainsi rappeler que ceux-ci abritaient dans des villes philistines (Ashdod,Gath,Accaron,Bethsamés) l'arche prise comme butin de guerre. Ce sanctuaire mobile, consistant peut-être en deux représentations — héritage polythéiste — deYhwh et de sa parèdreAshera[58] présents aux côtés de l'armée lors des conflits militaires, a été transformé par les récits et la théologiedeutéronomistes plus tardifs (successeurs du mouvement autour duroi de JudaJosias au sein duquel se développe l'aniconisme) en « arche d'alliance », coffre conservant les deuxtables de la loi[59] qui manifeste la présence divine en tant que guide (lors de l'Exode d'Israël hors d'Égypte et la conquête deCanaan)[60], et est porté par lesLévites. L'historiographie deutéronomiste, tout en travaillant à la légitimation du Temple de Jérusalem, témoigne de la reconnaissance par leroyaume de Juda de l'importance de sanctuaires dans leroyaume d'Israël (synthèse idéologique et théologique des rédacteurs bibliques auVIe siècle av. J.-C. qui intègrent les traditions des ex-Israélites formant un élément majeur de la population du royaume du sud)[61]. Les textes et la théologiechronistes en font un objet liturgique porté par leskohanim (les prêtres) avec, selon les auteurssacerdotaux, une fonction d'expiation rituelle[62], puisque l'« arche de témoignage » dans leSecond Temple de Jérusalem est couverte d'unekapporet, « propitiatoire » (plaque d'or posée comme un couvercle sur le coffre contenant les tables[63] de fondation)[64],[65].
Avec la disparition duroyaume d'Israël en 720 av. J.-C. et l'affaiblissement de l'Assyrie sous l'effet de la menace babylonienne, l'expansion du royaume de Juda est marquée par le développement du culte national et royal. La « réforme d'Ézéchias » tente de démanteler les sanctuaires unificateurs (sanctuaires frontaliers deGuilgal entre latribu de Benjamin etcelle de Juda, deBéthel,amphictyonie deSilo)[66] puis surtout la « réforme deJosias » mettant en place une centralisation politique et religieuse, fait dutemple de Jérusalem le seul sanctuaire légitime du royaume, fondé sur la vénération unique de YHVH et dans lequel est placé le coffre[67]. Après laprise de Jérusalem par le roi de l'Empire néo-babylonienNabuchodonosor II en 586 avant J.-C., l'arche disparaît dans les récits bibliques[68] et elle n'est pas dans la liste[69] des objets pris dans letemple de Salomon[70]. L'Arche d'alliance n'est pas non plus dans la liste des objets ramenés de Babylone après l'exil[71]. De fait, nul ne sait ce qu'il est advenu de l'Arche d'alliance après la chute du temple de Salomon : perte ? Vol ? Destruction ? Déportation comme butin de guerre ? Cette disparition a ainsi donné lieu à diverses spéculations et revendications[72] :
Selon le Livre des Maccabées et le Livre de Jérémie
Si l'on se limite aux textes bibliques, d'après le canon des écritures juives, il semblerait que l'Arche, après avoir résidé de nombreuses années dans letemple de Salomon, ait purement et simplement disparu.
On sait, parle témoignage du général romainPompée[réf. nécessaire], qu'il n'y avait plus d'arche dans le second temple. Il trouva lesaint des saints totalement vide. Toutes sortes d'hypothèses ont été émises à ce sujet : certains pensent qu'elle aurait été dissimulée par les prêtres quelque part, dans un des tunnels souterrains duMont du Temple, ou dans un autre endroit tenu secret jusqu'au moment propice de sa réapparition, lors de la construction duTroisième Temple.
« Il y avait dans cet écrit qu'averti par un oracle, le prophète se fit accompagner par la tente et l'arche, lorsqu'il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté, contempla l'héritage de Dieu.
Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme de grotte et il y introduisit la tente, l'arche, l'autel des parfums, puis il en obstrua l'entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu'apprenant, Jérémie leur fit des reproches : Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu'à ce que Dieu ait opéré le rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde.
Alors le Seigneur manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour que le saint lieu fût glorieusement consacré. »
On remarque que ce rôle attribué au prophète Jérémie dans le sauvetage de l'arche est en contradiction avec le désintérêt que le prophète marque pour l'arche puisqu'elle ne sera plus nécessaire lors des temps messianiques, la présence de Dieu remplaçant les symboles visibles[84] :
« Alors, quand vous serez devenus, à cette époque, nombreux et prospères dans le pays, déclare l'Éternel, on ne dira plus : Arche de l'Alliance du Seigneur ! La pensée n'en reviendra plus à l'esprit, on n'en rappellera plus le souvenir ni on n'en remarquera l'absence : on n'en fera plus d'autre. »
Le verset suivant (« En ce temps-là, on appellera Jérusalem le trône de l’Éternel »Jr 3,17) suggère que de retour d'exil à Babylone, les Hébreux ont substitué à l’Arche d'alliance, désormais disparue, Jérusalem vue comme nouveau« trône deYhwh »[85].
Il est possible que cette tradition vienne d'une confusion entre l'arche et son contenant : chaque église éthiopienne est construite sur le modèle dutemple de Jérusalem, possédant en son centre le saint des saints, le « maqdas », salle ouverte qu'aux prêtres et possédant un coffre en bois ou en pierre, letabot qui conserve une réplique de l'Arche. Selon le témoignage de plusieurs gardiens de la chapelle de la tablette, la relique ne serait pas l'Arche mais un tabot vénéré depuis des siècles, consistant en une grande tablette blanche qui pourrait être unepierre d'autel(en) sacrée[89].Actuellement, elle serait conservée dans la« chapelle de l'Arche d'alliance », située dans un enclos séparé de l'église Sainte-Marie-de-Sion, sous la protection d'un gardien nommé à vie par son prédécesseur, qui est le seul autorisé à la voir et qui ne sort jamais de l'enceinte. Ni l'empereur d'Éthiopie (assassiné en 1975), ni le président de la République d'Éthiopie, ni même le chef de l'Église orthodoxe éthiopienne ne sont autorisés à la voir. La version de la tradition éthiopienne se heurte au fait que l'Arche d'alliance était encore à Jérusalem sous le règne du roi Josias[68].
Selon latradition islamique, lesexégètes ont longuement écrit sur ce « coffret », qui serait une caisse en bois précieux serti d'or et contenant la copie authentique de laTorah (at-Tawrat).
C'est sur ce critère et cette législation authentiquement divine qui devaient mettre un point final aux discussions meurtrières qui divisaient les Juifs d'époque et leur apporter ainsi la « paix » dont ils avaient tant besoin.
C'est à cette copie que leCoran fait allusion quand il demande aux Juifs d'apporter leur Livre pour voir s'il n'est pas en accord avec ce que le Coran leur dit. L'Arche d'alliance contenant lePentateuque deMoïse (Torah) fut par la suite enlevée aux Juifs par lesPhilistins après une guerre meurtrière.
« Et leur prophète leur dit : « Le signe de son investiture sera que le coffre [l'Arche d'alliance] va vous revenir ; objet de quiétude inspiré par votre Seigneur, et contenant les reliques de ce que laissèrent la famille de Moïse et la famille d'Aaron. Les Anges le porteront. Voilà bien là un signe pour vous, si vous êtes croyants. »[90] »
sa taille était réduite (elle tenait dans un coffre) ;
son poids était proche de 160 à 200livres, puisqu'il fallait quatre hommes pour la porter ;
sa nature physique interne est inconnue, mais on trouve un texte décrivant un risque mortel à son contact[93].
Selon lelivre des Rois[94],« il n’y a rien dans l’arche, sinon les deux tables de pierre déposées par Moïse à l’Horeb ». Ce récit de l'auteurdeutéronomiste suggère que les deux tables remplacent peut-être deux pierres sacrées, comme on le trouve aussi dans des coffresbédouins pré-islamiques[95]. Ce passage est peut-être à rapprocher de la pratique dans certaines tribus arabes de remplacer les deux déessesAl-Lat etUzza par des copies du Coran[95].
Selon leLivre des Chroniques, chapitre 13,« ils arrivèrent à l’aire de Kidon, et Uzza étendit sa main pour saisir l’arche, parce que les bœufs avaient bronché. Et la colère de l’Éternel s’embrasa contre Uzza, et il le frappa, parce qu’il avait étendu sa main sur l’arche ; et il mourut là, devant Dieu ».
Selon l'Épître aux Hébreux (He 9,4),« il y avait dans l’arche un vase d’or contenant la manne, le bâton d’Aaron qui avait fleuri, et les tables de l’Alliance ».
L'absence de restes matériels a permis de donner libre cours à l'imagination[96]. Ainsi, l'écrivainoccultisteJean Sendy écrit dansLune, clé de la Bible en 1968 (en pleine période deconquête de la Lune) que l'Elohim biblique désigne des anges qui seraient des extra-terrestres ayant colonisé la Terre avant de repartir sur la Lune au moment du Déluge et où ils auraient mis à l'abri l'arche[97]. Le, l'archéologue amateur Tom Crotser prétend avoir retrouvé l'arche dans un tunnel sous lemont Pisga(en) relié à un monastère franciscain, découverte réfutée par l'archéologueSiegfried Horn[98]. Le, l'aventurierRon Wyatt déclare avoir retrouvé l'arche dans une cavité souterraine du site de laTombe du jardin. Il prétend y avoir également trouvé des traces du sang du Christ. L'absence de publication et d'artefact présenté à la communauté scientifique fait que cette dernière n'accorde aucun crédit à ce qu'elle considère comme des élucubrations grotesques[99],[100].
L'Arche d'alliance est un objet de mystère historique dans le romanLa Découverte du ciel (1992) de l'écrivain néerlandaisHarry Mulisch[101] ; elle constitue un fondement de l'intrigue. Elle est également l'objet de recherche d'un archéologue dans le roman policierL'Arche d'Alliance (2010) de Sarah Frydman[102].
Dans la série téléviséeSupernatural, à l'épisode 14 de la saison 11 (The Vessel), un morceau de l'Arche d'alliance est l'un des objets qui contient la puissance deDieu.
À la fin de la saison 1 de la sérieThe Order l'Arche d'alliance apparaît.
DansBloodrayne, on la trouve dans une caisse au complexe situé en Argentine (la même que dansIndiana Jones) placée dans une cellule ; elle apparait en cassant cette caisse.
DansThe Saboteur, une série de missions a pour but de récupérer pour les services secrets anglais une caisse volée par les nazis ; même si l'on ne la voit pas et que son nom n'est pas prononcé, il est grandement sous entendu qu'il s'agit de l'Arche d'alliance.
DansReturn of the Obra Dinn le pouvoir mystique à l'origine de l'intrigue est présenté comme un coffre de bois et d'or, attirant des créatures légendaires tels des sirènes, un kraken et autre. Une fois ouvert, ce coffre rempli de "vif-argent" (ancien nom du mercure) deverserait un flot de feu capable de bruler un homme en quelques secondes, sous-entendant grandement que cet artefact serait l'Arche d'alliance.
DansCivilization VI, l'Arche d'alliance fait partie des reliques disponibles.
↑Les Philistins, reconnaissant la puissance de l’arche, la déportent, à l'instar dessoldats assyriens qui transportant des statues de divinités capturées dans des villes ennemies. Ils« la mettent sur un chariot neuf tiré par des vaches qui allaitent et qui n’ont pas porté de joug, ce qui souligne le caractère rituel du procédé. C’est une sorte de divination à l’aide des vaches. L’idée est sans doute que si des vaches qui allaitent et que l’on sépare de leurs petits s’avancent malgré tout en direction du territoire des Hébreux, c’est qu’elles sont conduites par la volonté divine ». CfThomas Römer, « L’arche de Yhwh : de la guerre à l’alliance »,Études théologiques et religieuses,t. 94,,p. 105
↑Mutilation de la tête (décapitation), des mains. Cf Mark A. Brandes, « Destruction et mutilation des statues en Mésopotamie »,Akkadica 16, 1980, p. 28-41
« Et Il [Dieu] a écrit sur les tables, de la même écriture que la première fois […] et le Seigneur m'a remis les tables […] je les ai mises dans l'arche »
↑Thomas Römer,« Les rôles et fonctions de l’Arche dans la Bible hébraïque », dansPaul Béré,Carrefour des Exégètes, Abidjan – Rome, Presses de l’ITCJ - Gregorian & Biblical Press,,p. 206.
↑Christophe Lemardelé, « In Search of a King: Saul between David and Samuel. Textual, Literary, and Ritual Elements »,Zeitschrift für Altorientalische und Biblische Rechtgeschichte,no 27,,p. 311-328(lire en ligne)
↑Selon lePremier livre de Samuel (1 Sam 4,1 - 7,1) considéré comme un récit biblique primitif indépendant issu du royaume israélite du Nord, document dans lequel se trouve la tradition la plus ancienne de l'arche. Cf Patrick D Miller, Jimmy Jack McBee Roberts,The Hand of the Lord: A Reassessment of the Ark Narrative of 1 Samuel, Johns Hopkins University Press, 1977, p. 6
↑Ces représentations ont donné lieu à diverses spéculations se basant sur la lecture des textes bibliques et la culture matérielle telle que l'archéologie en Israël(en) la reconstitue, remettant en cause lemonothéisme et l'aniconisme comme deux composantes anciennes de la religion israélite : deuxbétyles, deux statues anthropomorphes ou zoomorphes (taureaux ?) Cf J. A. Emerton, « Yahweh and His Asherah: The Goddess or Her Symbol? »,Vetus Testamentum, Vol. 49, Fasc. 3, 1999, p. 315-337 ; Saul Mitchell Olyan, « Asherah and the Cult of Yahweh in Israel »,Scholars Press, 1988, 100 p.
↑Cette synthèse qui émane des milieux prophétiques, sacerdotaux et deutéronomistes, aboutit à des textes qui apparaissent comme un compromis entre la vision royale et les influences du sacerdoce héréditaire, des prophètes, et de l'assemblée du peuple(en) capables de faire et défaire les rois lors des crises politiques.
↑Ces pierres ou tablettes de fondation« contenaient des inscriptions royales décrivant la construction du temple ou du palais et étaient déposées dans des coffres ». VoirThomas Römer, « L’arche de Yhwh : de la guerre à l’alliance »,Études théologiques et religieuses,t. 94,,p. 97.
↑Thomas Römer, « L’arche de Yhwh : de la guerre à l’alliance »,Études théologiques et religieuses,t. 94,,p. 95-108(lire en ligne).
↑2R 18,4. Cette dispersion des sanctuaires de la campagne, auxquels se rattachent des prophètes mentionnés dans la Bible et des lévites (clergé peut-être moins royaliste que souhaité à Jérusalem, continuant de pratiquer des rites traditionnels cananéens et d'honorer des divinités étrangères), s'explique par le systèmepolitique proche de laféodalité de l'Europe médiévale :« Ne disposant pas d’une administration proportionnellement aussi développée que dans le royaume de Juda, le roi d’Israël était conduit à laisser une plus grande autonomie aux chefs des provinces et aux gouverneurs des villes ». CfAndré Lemaire,Histoire du peuple hébreu, Presses universitaires de France,,p. 50-51.
↑« La réforme religieuse de Josias, roi de Juda, vers 620 avant notre ère, marque un tournant essentiel. Les Assyriens avaient annexé Israël, le grand royaume du Nord, en 722. La monarchie judéenne avait mieux résisté, mais son territoire était considérablement amputé. Josias va vouloir consolider une royauté et une identité affaiblies et il a pu bénéficier du déclin des Assyriens, menacés par les Babyloniens dès 630. Josias centralise le culte : il élimine tous les cultes associés à Yahvé, notamment celui d’Ashéra, la déesse qui était sa compagne jusqu’alors. Le Temple de Jérusalem devient le seul lieu de culte du royaume. On rédige le Deutéronome censé présenter la Loi de Yahvé telle qu’elle a été révélée au Sinaï à Moïse, dont la légende s’élabore alors. Et, pour faire accepter ces réformes, les scribes judéens vont axer leur propagande sur la piété et la fidélité des rois à ce texte »,« L'arrivée de l'Arche à Qiryat Yéarim : aspects bibliques et archéologique et son transfert à Jérusalem - Ép. 8/8 - L'Arche d'alliance : mythes, histoires et histoire », surFrance Culture(consulté le).
↑Jean Villette,Les portails de la cathédrale de Chartres, Editions J.M. Garnier,(ISBN290897410X),p. 183.
↑Le coffre médiéval, posé sur un char à bœufs guidé par un ange, est ouvert sur les Tables de La Loi, le pot de manne, l'huile d'onction et la baguette d'Aaron. Sous l'un des socles où l'arche est représentée, on lit l'inscription gravée enonciale gothique : HIC AMMTVP. (pour: amittitur) ARCHA (pour: arca) CEDERIS (pour: federis), signifiant « Ici, ils — Les Philistins — renoncent à l'arche et la laissent ». Les amateurs d'ésotérisme préfèrent utiliser les fautes dulapicide pour traduire « Ici est enterrée l'Arche d'alliance ». Cf.Jean-Pierre Adam,Le passé recomposé : chroniques d'archéologie fantasque,Seuil,,p. 1988.