L’archéologue, dans une approchediachronique, acquiert donc l’essentiel de sa documentation à travers des travaux de terrain[N 1], par « opposition » à l'historien, dont les principales sources sont des textes. Mais l'archéologue utilise aussi des documents écrits lorsque ceux-ci sont matériellement disponibles[N 2] tout comme il peut faire appel aux sciences de la vie et de la terre[N 3], regroupées méthodologiquement dans ce qu'on appelle les « archéosciences » (comme l'archéométrie, l'archéologie environnementale, etc.), ou aux autres sciences humaines. L'existence ou non de sources textuelles anciennes a permis d'établir une division chronologique des spécialités archéologiques en trois grandes périodes : l'archéologie de laPréhistoire (absence de sources textuelles), l'archéologie de laProtohistoire (peuples n'ayant pas de sources textuelles mais étant cités dans celles de peuples contemporains) et l'archéologie des Périodes historiques (existence de sources textuelles). Il existe aussi des spécialisations archéologiques faites suivant le type d’artefacts étudiés (céramiques, bâti, etc.), ou à partir de la matière première des artefacts étudiés (pierre, terre crue, verre, os, cuir, etc.).
Le mot « archéologie » vient dugrec ancienarchaiología[N 4] et est formé à partir des élémentsarchaíos « ancien », lui-même issu dearkhê, etlógos « mot, parole, discours, science ». Toutefois, c'est avant tout à l'étude de l'objet fabriqué par l'homme, donc à la technicité, que l'archéologue consacre son travail.
Dans l’« Ancien Monde », l’archéologie a eu tendance à se concentrer sur l’étude des restes physiques, les méthodes employées pour les mettre au jour et les fondements théoriques et philosophiques sous-tendant ces objectifs.
La première attestation d’un récit ou d’une interprétation à proprement parler archéologiques remonte à la période grecque classique, et nous est racontée parThucydide. En effet, lors de travaux à Délos, il mentionne la découverte de tombes anciennes. L’auteur décrivant la scène indique que les défunts étaient probablement des pirates cariens (provenant deCarie du fait des vêtements qu’il était possible de reconnaître dans leur tombe).
« Les habitants des îles, Cariens et Phéniciens, s’adonnaient tout autant à la piraterie ; car c’étaient eux qui avaient occupé la plupart des îles. En voici une preuve : dans la présente guerre, quand les Athéniens purifièrent Délos et qu'on enleva toutes les tombes de l’île, on constata que plus de la moitié appartenait à des Cariens, ainsi que l’attestèrent les armes enfouies avec les morts et le mode de sépulture, encore en usage chez les Kariens d’aujourd’hui. »
— Thucydide, Histoire de la Guerre du Péloponnèse, I, VIII.
Il s’agit de la première réflexion associant directement un contexte funéraire archéologique à une identité culturelle ou ethnique.
La discipline prend sa source dans le monde desantiquaires et dans l'étude dulatin et dugrec ancien, qui l'inscrivent naturellement dans le champ d'étude de l'histoire. Avec la restructuration des réseaux commerciaux de la Méditerranée à la fin du Moyen Âge, les voyages vers diverses destinations redeviennent plus aisés, et se développent des circuits faisant souvent étape dans des régions où des sites archéologiques étaient connus des populations locales.
Cyriaque d'Ancône (Ancône, vers 1391 -Crémone, vers 1455) est unhumanisteitalien, un voyageur et unépigraphiste grâce auquel sont parvenues des copies de nombreuses inscriptions grecques et latines perdues depuis son époque. Il a été appelé « le père de l'archéologie »[1]: il est le premier « savant » à redécouvrir des sites grecs antiques prestigieux tels queDelphes, l'Acropole d'Athènes, leParthénon,Apollonia d'Illyrie,Butrint,Érétrie ouNicopolis d'Épire. ÀRome, il étudia les monuments antiques et copia nombre d'inscriptions[2]. EnÉgypte il put faire l'ascension de lagrande pyramide jusqu'au sommet et rapporta la nouvelle de l'existence de ce monument et deshiéroglyphes égyptiens en Europe[3]. Cyriaque d'Ancône se croyait investi d'une mission : sauver les antiquités, condamnées à disparaître.
Après lui se succèdent d'autres voyageurs, notamment dans le cadre desgrands tours pratiqués par les jeunes aristocraties européennes. Ce grand tour incluait souvent un voyage enItalie, enGrèce, et enTurquie, afin de visiter les hauts lieux de la culture antique, d'en ramener des vestiges éventuels, et de les documenter par des illustrations et des récits. Les fouilleurs recherchent en premier lieu les trésors ou des objets précieux destinés à alimenter les collections privées ou les collections royales[4]. Se développent par ailleurs desmusées, héritiers descabinets de curiosité dont l'objet était d'accumuler des trouvailles rares, précieuses, anciennes, atypiques.
Les musées furent le cadre des premières réflexions sur les cultures matérielles. Les grands noms de cette transition entre antiquaires et archéologues sont par exempleAnne Claude de Caylus, ouJacques Boucher de Perthes. Progressivement se constituent donc non seulement une culture de l'antique, mais aussi une approche de plus en plus scientifique, avec l'invention des trois grands principes de l'archéologie scientifique : chronologie, typologie, stratigraphie.
La découverte du site dePompéi marque un tournant dans l’archéologie. À l’époque moderne, la ville est une première fois découverte entre 1592 et 1600 lors de la construction du canal duSarno. Toutefois, les fouilles commencent en 1748 sous le règne deCharles de Bourbon (1716-1788). Et en 1763, une inscription est découverte ce qui permet l’identification avec certitude de Pompéi. La topographie de la ville est établie progressivement. Cette découverte contribue« à promouvoir une certaine image romantique de l'archéologie, propre à stimuler l'imaginaire et à donner aux objets découverts une nouvelle réalité[4] ».
Entre 1860 et 1875, un changement important s’opère avecGiuseppe Fiorelli qui est des premiers interprètes de la science archéologique[5]. Il met au point de nouvelles méthodes de fouilles ainsi que de présentation du site. Avec lui, les fouilles se font par décapages horizontaux successifs. Cette nouvelle méthode permet à Giuseppe Fiorelli de développer lesmoulages auplâtre. Par ailleurs, il divise le site en neuf régions, chacune subdivisée en îlots, et numérote les propriétés[6].
C’est à la fin duXVIe siècle que l’on collecte des antiquités nordiques et que l’on associe la connaissance des sources avec la pérégrination (trajet complexe d’un lieu à un autre). Johan Bure, fils de pasteur, s’intéresse au déchiffrement des runes dans le climat nationaliste de lacour deSuède. Il les collecte et les analyse systématiquement. Il fait un alphabet précis, propose des règles de transcriptions ainsi qu’un système de datation et enfin, entreprend le relevé systématique des inscriptions en Suède. Johan Bure apporte un soin particulier aux dessins et a une attention envers le matériel épigraphique. Collecter est le but principal de ses excursions, durant lesquelles il découvre un quart des inscriptions connuesà ce jour[Quand ?]. D’autre part, le travail qu’il a mené a permis une transformation de la traditionnelle pérégrination en un relevé méthodique. Ainsi, cela en fait la première entreprise archéologique professionnelle. Le royaume de Suède est le premier État à avoir un service archéologique. EnScandinavie, l’archéologie est perçue comme une part décisive de l’histoire. Cela explique alors pourquoi l’archéologie scandinave est aussi importante et aussi, pourquoi elle évolue rapidement.
Par ailleurs,Ole Worm a aussi joué un rôle important dans cette archéologie. Il met au point une nouvelle science des antiquités grâce à l’association du relevé avec la collection et l’interprétation avec la pérégrination. En 1643, il publie àCopenhagueDanicorum Monumentorum Libri sex, un manuel pratique d’archéologie. Pour lui, afin de classer les objets, il est important de prendre en compte le matériau, la terre, la pierre et aussi d’envisager son utilité. Il définit les objets par fonction : autel, sanctuaire, sépulcres, épigraphes, places publiques. Ole Worm ne se contente pas de classer et d’interpréter, il tente aussi de comprendre les vestiges qu’il trouve et de les relier avec le paysage qu’il observe. De plus, il essaie d’ordonner les connaissances en un système intelligible. Le genre antiquaire qu'Ole Worm met en place, est complètement révolutionnaire pour l’époque. C’est un progrès fondamental dans la pratique archéologique. Ce progrès est alors considéré comme le modèle de la pérégrination archéologique moderne[8].
La fin duXIXe siècle et le début duXXe siècle sont marqués par l'émergence duscientisme, dupositivisme et duconstructivisme, modèles épistémologiques et théoriques rayonnants sur tous les champs de la recherche. Ledarwinisme, ainsi que certains travaux[N 5] ayant prouvé l'antédiluvianité de l'homme repoussent les théoriescréationnistes et permettent à l'archéologie préhistorique de poser durablement les bases d'une réflexion sur l'évolution humaine depuis les origines du genreHomo. Cette période charnière voit notamment naître l'archéologie protohistorique.
La deuxième moitié duXXe siècle est marquée par un grand renouveau théorique : l'archéologie processuelle jette les bases d'une réflexion anthropologique purement archéologique, déconnectée du postulat historique, et régie par la démarche hypothético-déductive. L'archéologie processuelle se construit en réaction à ce premier mouvement, et réintroduit le traitement de la donnée archéologique comme une composante nécessairement historique. L'archéologie des soixante dernières années s'est vue dotée de nombreux moyens techniques et conceptuels nouveaux pour étudier les sociétés du passé. Les progrès enphysique nucléaire l'ont doté de nombreux outils de datation (radiocarbone,rubidium - strontium,argon - potassium), et ont doté les archéologues de méthodesarchéométriques ; le développement des techniquesspectrophotométriques permettent par ailleurs l'acquisition d'informations quantitatives et qualitatives particulièrement pertinentes pour étudier les objets. On peut par exemple déterminer la provenance d'une céramique ou d'un minerai utilisé. Les sciences environnementales et paléoenvironnementales sont aussi intégrées aux recherches archéologiques, donnant naissance à l'archéologie du paysage, l'archéologie environnementale, la géomorphologie archéologique, etc. En archéologie préhistorique, des méthodes spécifiques d'enregistrement ou de fouille ont été développées notamment parGeorges Laplace[10],[11] ouAndré Leroi-Gourhan[12]. Ces chercheurs ont contribué au raffinement progressif de l'archéologie, qui par la fouille, détruit son objet d'étude en même temps qu'elle constitue une donnée archéologique. La nature destructrice d'une opération de fouille archéologique est donc à l'origine du développement de toutes les méthodes de terrain visant à acquérir sans détruire, certaines informations (stratigraphiques, chronologiques, typologiques, architecturales, etc.).
Le développement de l'archéologie urbaine(en) puis de l'archéologie préventive[13], à partir des années 1970 et 1980, a joué un rôle important, tout comme celui de l'archéométrie, dans la nécessité de professionnaliser l'archéologie, afin d'acquérir les données du terrain avec le plus de méthode et de rigueur possible. Certains milieux comme les lacs, ou les forêts se prêtent à des formes particulières d'archéologie (archéologie lacustre ou forestière en l’occurrence[14]). Enfin, les années 1990 ont été marquées par un développement important de l'histoire de l'archéologie, analysant le développement historique de l'archéologie scientifique.
Margaret Conkey etJanet D. Spector (1984) sont considérées comme les premières dans le monde anglophone à appliquer les approches, idées et théoriesféministes à la théorie et la pratique archéologiques[15],[16].
Aux États-Unis et dans un nombre croissant d'autres régions du monde, l'archéologie est généralement dévolue à l'étude des sociétés humaines et est considérée comme l'une des quatre branches de l'anthropologie. Les autres branches de l'anthropologie complètent les résultats de l'archéologie d'une façonholistique. Ces branches sont :
l'ethnologie, qui étudie les dimensions comportementales, symboliques, et matérielles de la culture ;
lalinguistique, qui étudie le langage, y compris les origines de la langue et des groupes de langue ;
L'archéologie traditionnelle est considérée comme l'étude des culturespréhistoriques, cultures qui existaient avant l’apparition de l'écriture. L'archéologie historique est l'étude des cultures qui ont développé des formes d'écriture.
Dorothy Garrod, paléontologue et première femme professeure de l'Université de Cambridge en mai 1937[20].
L'archéologie a été décrite comme un art qui s'assure le concours des sciences pour éclairer les sciences humaines. L'archéologue américainWalter Taylor a affirmé que « l'archéologie n'est ni l’histoire ni l’anthropologie. Comme discipline autonome, elle consiste en une méthode et un ensemble de techniques spécialisées destinées à rassembler, ou à « produire » de l'information culturelle »[21].Quand l'étude concerne des cultures relativement récentes, observées et étudiées par des chercheurs occidentaux, l'archéologie est alors intimement liée à l'ethnographie. C'est le cas dans une grande partie de l'Amérique du Nord, de l'Océanie, de la Sibérie et de toutes les régions où l'archéologie se confond avec l'étude de traditions vivantes des cultures en questions. L'homme de Kennewick fournit ainsi l'exemple d'un sujet d'étude archéologique en interaction avec la culture moderne et des préoccupations actuelles. Lors de l'étude de groupes qui maîtrisaient l'écriture ou qui avaient des voisins qui la maîtrisaient, histoire et archéologie se complètent pour permettre une compréhension plus large du contexte culturel global et l'étude dumur d'Hadrien nous en fournit un exemple. Les études archéologiques fondant leur analogie sur l'observation de cultures encore existantes relèvent de l'ethnoarchéologie. Les travaux en France des époux Pétrequin en sont un bon exemple.
En France la loi de 2003 relative à l'archéologie préventive ouvre ce marché aux entreprises privées dont l'agrément est limité aux opérations de fouilles[22]. Face à l’Inrap et ses 2 000 archéologues qui appartiennent essentiellement à lafonction publique territoriale, il en existe en 2015 une vingtaine de structures privées qui regroupent environ700 archéologues et qui détiennent désormais 50 % du marché[23].
Inscription en latin dans les ruines romaines deTimgad.
La méthode de l'archéologie s'inscrit dans une démarche scientifique, au même titre que les autressciences palétiologiques. Afin d'appréhender les faits et les comprendre, elle doit passer par l'étape d'induction, puis dedéduction et enfin, revenir à l'induction. On fait donc se croiser un processus empirico-inductif avec unprocessus hypothético-déductif, fondés sur la convergence des sources et uneherméneutique.
En découvrant de nouveaux témoins du passé, l'archéologue se doit de pratiquer l'induction. En effet, il faut passer des faits aux idées, des observations aux propositions qui peuvent les justifier, des indices aux présomptions qui les expliquent. En formulant unehypothèse ou en supposant un fait, l’archéologue ne fait donc qu'appliquer une méthodologie scientifique usuelle. Il doit simplement vérifier que le problème nouveau relève de sa compétence, c’est-à-dire avant tout qu’il dispose – ce qui n’est pas toujours le cas – des documents nécessaires, et aussi qu’il présente un intérêt suffisant, c’est-à-dire qu’il ne soit ni trop banal ni trop limité ; ce souci d'efficacité, qui n’a rien, lui non plus, de particulier à l’archéologie, y revêt cependant une grande importance, puisque les documents archéologiques sont chargés de plusieurs limitations.
Le problème retenu et l’hypothèse émise, il reste à vérifier cette dernière. Cette démarche, prônée déjà parFrancis Bacon (Novum Organum Scientiarum, 1620) et exposée avec une grande clarté parClaude Bernard (Introduction à l’étude de la médecine expérimentale, première partie, 1865), consiste d’abord à revenir des idées aux faits, par un mouvement déductif ou unephase hypothético-déductive. Puisqu’on ne peut pas opérer de démonstration directe, ce qui est le privilège desmathématiques, on cherche à vérifier l’hypothèsea posteriori, par son efficacité logique ou sa valeurheuristique. Puis on revient aux idées par une nouvelle induction et, si l’hypothèse se trouve vérifiée, elle devient alors ce que la plupart des sciences appellent une loi, mais que l’histoire et l’archéologie ne peuvent appeler, dans le sens le plus général du terme, qu’un fait historique.
Toutefois, la recherche de la vérification suppose en premier lieu que l’hypothèse soit formulée le plus exactement possible. Comme par définition le chercheur à ce stade ne dispose pas encore de toutes les données nécessaires, il est conduit à s’avancer un peu au-delà de ce qu’il a observé. Cette anticipation de l’expérience consiste en règle générale à décrire les conséquences de l’hypothèse et à prévoir quelle sera leur traduction dans les vestiges archéologiques : car seule cette traduction sera susceptible d’être vérifiée.
Mais l’importance du raisonnement est encore plus capitale à l’étape suivante. Il s’agit en effet de vérifier si, dans les données observables, on retrouve bien la traduction des conséquences que l’on a prévues. Il faut pour cela revenir à lafouille ou, tout au moins, aux documents archéologiques et aux relations qui les unissent. Mais il faut y revenir avec uneméthode : organiser tout un ensemble d’opérations qui permette le contrôle souhaité et donne des résultats clairs. Il ne peut donc pas s’agir de recourir à des recettes préétablies. C’est même très précisément le contraire : il faut imaginer, dans chaque cas, la démarche qui sera à la fois la mieux adaptée au but poursuivi et la plus pragmatique en fonction de l’importance du problème posé. Autrement dit, les techniques particulières qui seront mises en œuvre dans cette démarche n’auront pas d’intérêt par elles-mêmes, mais devront être jugées, comme partout, sur leur efficacité. Celles qui permettront d’obtenir des réponses pertinentes et claires, pour une somme d’efforts proportionnée à l’intérêt de l’entreprise, seront par définition les meilleures.
Au terme du processus, deux possibilités apparaissent :
l’hypothèse est infirmée, elle doit donc être remplacée ou modifiée et de nouveau confrontée à l’observation ;
l'hypothèse est confirmée, il faut alors la transformer en certitude, lui donner le statut de fait établi[24].
L'archéologie représente souvent le seul moyen de connaître le mode de vie et les comportements des groupes du passé. Des milliers de cultures et de sociétés, des millions de personnes se sont succédé au cours des millénaires, pour lesquels il n'existe aucun témoignage écrit, aucune histoire, ou presque. Dans certains cas, les textes peuvent être incomplets ou peuvent déformer la réalité.
Même quand des témoignages écrits existent, ils sont systématiquement incomplets ou plus ou moins biaisés. Dans de nombreuses sociétés, n'étaient alphabétisés que les membres d'uneélite sociale, comme leclergé. Les documents écrits de l'aristocratie se limitent souvent à des textes bureaucratiques concernant la cour ou les temples, voire à des actes notariés ou des contrats. Les intérêts et la vision du monde de l'élite sont souvent relativement éloignés de la vie et des préoccupations du reste de la population. Les écrits produits par des personnes plus représentatives de l'ensemble de la population avaient peu de chance d'aboutir dans lesbibliothèques et d'y être préservés pour la postérité. Les témoignages écrits ont donc tendance à refléter les partis pris, les idées, les valeurs et éventuellement les tromperies d'un petit nombre d'individus, correspondant généralement à une fraction infime de la population. Il est impossible de se fier aux écrits comme seule source d'information. Les vestiges matériels sont plus proches d'une représentation fiable de la société, même s'ils posent d'autres problèmes de représentativité tels que lesbiais d'échantillonnage ou la conservation différentielle.
Au-delà de leur importance scientifique, les vestiges archéologiques peuvent avoir une signification politique pour les descendants des groupes qui les ont produits, une valeur matérielle pour les collectionneurs ou simplement une forte charge esthétique. Aux yeux du grand public, qui bien souvent méconnaît le cadre juridique de la matière (droit de l'archéologie, code du patrimoine), l'archéologie est souvent associée à une recherche de trésors esthétiques, religieux, politiques ou économiques plutôt qu'à une reconstitution des modes de vie des sociétés passées. Ce point de vue est fréquemment conforté dans les œuvres de fiction telles queIndiana Jones et les Aventuriers de l'arche perdue,La Momie ouLes Mines du roi Salomon, fort heureusement très éloignées des préoccupations effectives de l'archéologie moderne.
Cette section contient une ou plusieurslistes. Le texte gagnerait à être rédigé sous la forme de paragraphes synthétiques. Les listes peuvent demeurer si elles sont introduites par une partie rédigée et sourcée, de façon à bien resituer les différents éléments (mars 2024).
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Lechangement climatique cause de nombreux dérèglements environnementaux autour du globe. Ces changements de l’écosystème ont des conséquences directes sur l’archéologie. En effet les sites et vestiges archéologiques sont soumis à des bouleversements tels que la montée des océans, la fonte des glaces[29] et du permafrost, la désertification et l’ensablement, les feux de forets, l’érosion des côtes et enfin l’amplification des tempêtes.
Toutes ces conséquences nuisent à la conservation des sites et vestiges. Par exemple, le site deNunalleq enAlaska (dont le village descendant estQuinhagak) risque de disparaître sous l’effet de l’érosion des côtes causée par la fonte du permafrost. Un autre exemple illustrant l’impact du changement climatique est la ville de Venise et ses vestiges. Ces derniers sont menacés par la montée des eaux ainsi que par l’intensification du phénomène d’aqua alta.
Certains sites archéologiques tentent de trouver des solutions afin de contrer ces différents phénomènes. Ces dispositions cherchent à préserver au mieux et à long terme les vestiges et le matériel archéologique, mais également les sites menacés.
Ces termes importants se rapportant à l'archéologie sont souvent mal utilisés.
Mise au jour : en effet en archéologie on parle demettre au jour des sites, du matériel… Et non pas demettre à jour, souvent employé par erreur ou méconnaissance.Mise à jour s'emploie dans des contextes de réactualisation de quelque chose.
Carroyage : découpage d'un site en zones carrées et identification unique de chacun de ces carrés. Le carroyage permet de bien se situer sur le site et de pouvoir replacer sur des plans le matériel archéologique découvert. Le carroyage est mis en place à l'aide d'unthéodolite.
Inventeur : en archéologie, celui qui découvre un site ou un objet important n'est pas nommédécouvreur - souvent utilisé faussement à la place –, maisinventeur. Ce terme est aussi employé pour les chasseurs detrésor lorsqu'ils en découvrent un.
L'archéologie jouit d'une image favorable auprès du grand public car elle est associée à la notion d'aventure et à des récits de sauvetages et de redécouvertes. Très médiatisés, les archéologues sont souvent représentés comme des héros. Les œuvres de fiction qui les représentent sont certes assez éloignées de la réalité du quotidien des archéologues et de l'image qu'ils ont de leur propre travail[30]. Cette popularité et cette forte présence dans la fiction sont représentées par des figures de héros récurrents commeIndiana Jones au cinéma (apparu pour la première fois dansLes Aventuriers de l'arche perdue deSteven Spielberg en 1981) etLara Croft dans la série de jeux d'action-aventureTomb Raider dont le premier opus sort en 1996. Dans le domaine littéraire, on peut citerAgatha Christie et son romanMeurtre en Mésopotamie qui se déroule sur un chantier de fouille.
↑Le mot est employé dans le sens d’un savoir et d’un discours sur le passé parPlaton dansHippias majeur.
↑Notamment la définition dès 1842 parRichard Owen des premiers dinosaures, la découverte en 1856 de l'homme de Néandertal et l'authentification en 1859 des outils préhistoriques mis au jour parJacques Boucher de Perthes dans des couches géologiques très anciennes de la vallée de la Somme.
↑Laplace, G. (1971) - « De l'application des coordonnées cartésiennes à la fouille stratigraphique »,Munibe, XXIII,p. 223-236.
↑Leroi-Gourhan, A. et M. Brézillon (dir.),Fouilles de Pincevent - Essai d'analyse ethnographique d'un habitat magdalénien (la section 36), Paris, VII° supplément à « Gallia Préhistoire », CNRS, 1972.
↑En France les opérations d'archéologie préventives relèvent de l'Inrap (national de recherches archéologiques préventives), de services de collectivités territoriales ainsi que d'entreprises privées.
↑Gruhier F., « Une nouvelle discipline, l’archéologie forestière : La mémoire des arbres »,Le Nouvel Observateur, octobre 2002,p. 108.
↑Pour aller plus loin sur la méthode scientifique en archéologie, se reporter au livreL'Archéologie, Philippe Jockey, Éd. Belin, 1999 etGuide des méthodes de l'archéologie, Collectif, Éd. La Découverte, 2009.
↑Pour mémoire,Homo sapiens existe depuis au moins 200 000 ans et le genreHomo est apparu il y a plusieurs millions d'années.
Philippe Bruneau et Balut P.-Y.,Artistique et Archéologie, Mémoires d'Archéologie Générale, 1-2, Presse de l'université Paris-Sorbonne, Paris, 1997, 349 p.
Le réseau virtuel de l'archéologie au QuébecCe site permet de connaître les actualités de l'archéologie au Québec et les lieux où se font la recherche et la diffusion de l'archéologie.