Arbonne est située au sud-ouest du territoire français, à l’extrême ouest du département desPyrénées-Atlantiques et à moins de 20 km de lafrontière entre l'Espagne et la France[Note 1]. Elle est frontalière de deux villes côtières ayant une façade sur legolfe de Gascogne, Biarritz et Bidart, mais montre malgré cette proximité un profil résolument rural, proche qu’elle est de deux autres villages de l’intérieur, Arcangues et Ahetze. En revanche, il n’y a pas de point de contact entre les territoires deSaint-Pée-sur-Nivelle et d’Arbonne ; il s’en faut de quelques dizaines de mètres, au sud-est de la commune[1].
Les limites communales de Arbonne et celles de ses communes adjacentes.
Le relief du territoire communal est constitué de plaines et de coteaux, bordé de vallées peu encaissées[BA 1]. La couverture géologique présente un faciès deflysch indifférencié,strates degrès surmontées d'une strate deschistes argileux, sur une grande partie du territoire. Cette configuration entraîne une sensibilité à l'érosion par ruissellement pluvial, une faible perméabilité ainsi qu’une instabilité liée à de potentiels glissements de terrain et des mouvements des argiles par gonflement ou par retrait[M 1]. Une veine de calcaire dit d'Ablaintz — du nom d'un lieu-dit de la commune voisine d'Arcangues — traverse le territoire de la commune d'est en ouest en sonmitan, sur une largeur de 500 mètres. Le sous-sol du nord de l'aire considérée se caractérise par la présence de sables et d'argile. Ailleurs, le sous-sol est principalement constitué de calcaire deBidache, hors la veine mentionnée ci-dessus[3].
La superficie de la commune est de1 059 hectares ; son altitude varie entre 5 et 94 mètres[4].
Le moulin de Bassilour àBidart, sur l'Uhabia, à quelques mètres de la frontière avec Arbonne.
Le réseau hydrographique qui couvre le territoire communal est très ramifié, avec des cours d'eau au creux destalwegs, et quelquesexsurgences à proximité des lignes decrête[M 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (62,2 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (23 %), zones agricoles hétérogènes (21,3 %), forêts (20,2 %), prairies (17,8 %), zones urbanisées (16,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,1 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le bourg s’est formé autour du triptyque traditionnel basque église-fronton-mairie, qui s’est développé le long de l'actuelle D255. Il appartient à la zonerurbaine[Note 6], à la fois rural et se tournant à marche forcée vers l’urbanisation de la zone côtière[21].
La majorité de la population se concentre, en dehors du bourg lui-même, en quelques quartiers tels Diharcenia, Hourmalague, et le Hameau d'Arbonne. Plus de30 lieux-dits sont identifiés sur les cartesIGN, de l’ancienne maison infançonne Perukain et son moulin, au hameau Menta[Note 7]. D’un statut de bourg résidentiel qui, dès le milieu duXIXe siècle abrita de magnifiques propriétés[22], Arbonne est devenue une cité-dortoir, voyant la grande majorité de sa population active travailler sur la côte toute proche[BA 2].
Alors que de 1990 à 2000, les constructions s'effectuaient au rythme modéré de9 à 10 logements par an, la diversification vers le collectif a généré une forte croissance, d'en moyenne42 logements par an durant la période s'étendant de 2001 à 2007, avec un pic de69 logements en 2003. La crise économique jouant à plein à partir de 2008, le rythme est revenu proche de celui constaté avant 2000, avec13 logements annuels en moyenne de 2008 à 2011[M 1]. L’Insee confirme la frénésie constatée au début du siècle ; en 2009, le nombre total de logements dans la commune était de 847, alors qu'il était de 586 en 1999[Insee 2].
Parmi les logements étudiés par l’Insee en 2009, 84,3 % étaient des résidences principales, 13,3 % des résidences secondaires et 2,4 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 84,2 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 15,2 % des appartements[Insee 3]. La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 80,1 %, en légère baisse par rapport à 1999 (81,6 %). La part de logements HLM loués vides était de 3,8 % contre 0,0 %, leur nombre étant en forte augmentation, 27 contre 0[Insee 4].
Le style architectural est celui duLabourd, avec des fermes dont l’entrée est orientée à l’est, alors que leur façade ouest n’est percée que de petites fenêtres pour la protéger des pluies maritimes, et avec desmaisons de bourg traditionnelles aux murs blancs appareillés de pans de bois apparents, peints le plus souvent en rouge brun ou en vert[23],[24].
Leplan local d'urbanisme (PLU) de la commune, élaboré depuisdécembre 2010, a été approuvé lors de la réunion du conseil municipal du25 juin 2013[M 2]. Il s'appuie sur unschéma de cohérence territoriale datant de 2006, au sein de l'agglomération Sud Pays basque, et unprogramme local de l'habitat de 2009, prévoyant de respecter les proportions de 15 % delogements locatifs sociaux et 20 % de logements en accession sociale[25],[M 1]. Les perspectives de développement auxquelles le PLU doit répondre se réfèrent à la population constatée en 2011, soit environ 2 000 habitants et à la croissance démographique annuelle moyenne enregistrée de 1999 à 2011 qui s'est élevée à environ 50 habitants par an. L'extrapolation de cette croissance sur la période2012 - 2022 conduit à considérer de500 à 600 habitants supplémentaires et engendre un besoin en logements annuels de17 à 20 sur la période considérée, en considérant le ratio de trois habitants par logement[M 1].
L'autorouteA63 (sectionLandes -Biriatou), dessert Arbonne à partir du péage deLa Négresse, quartier de Biarritz qui amène directement à la localité.La commune est également desservie par la route départementaleD 255, qui mène de Biarritz àSaint-Pée-sur-Nivelle. LaD 655, partant de laD 255, amène au centre d’Ahetze après 4,5 km de route sinueuse.
Leréseau interurbain des Pyrénées-Atlantiques desservait Arbonne, où étaient implantés plusieurs arrêts de laligne 880 exploitée par la société de transports en communLe Basque bondissant[M 4]. Au6 novembre 2014, le réseauTransports 64, successeur de celui-ci, ne dessert pas la commune. Celle-ci, depuis son entrée dans l'agglomération Sud Pays basque, relève de cette dernière en ce qui concerne l'organisation des transports urbains, mais n'est desservie que depuis avec la ligne 23 du réseauHegobus, devenu depuis le réseauTxik Txak.
L'agglomération Sud Pays basque a commencé la mise en place, à partir de fin 2013, d'un réseau d'auto-stop organisé, dit « covoiturage instantané », sur plusieurs de ses communes, dont Arbonne. Quatre points-stops ont donc été aménagés sur le territoire de la commune[26].
L'arrêté préfectoral du9 juillet 2003 a défini unplan de prévention du risque inondation pour les communes d'Arbonne et de Bidart, pour organiser la prévention contre les débordements de l'Uhabia[30]. Pour Arbonne, il concerne la zone du moulin de Ziburia, ainsi que les habitations isolées et les terres agricoles à proximité du fleuve et de son tributaire principal, l'Alhorgako erreka[M 5].
L'arrêté du15 mai 2008, portant reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, inclut Arbonne au titre de mouvements de terrain différentiels consécutifs à la sécheresse et à la réhydratation des sols de janvier 2005 à mars 2005[31]. Il fait suite à des événements survenus du1er juillet 2005 au30 septembre 2005. Des inondations et coulées de boue ont également eu lieu enmai 2005, justifiant un arrêté de catastrophe naturelle en date du12 juin 2007. Enfin, outre la tempête denovembre 1982, la commune a été affectée par des inondations et des chocs liés à l'action des vagues par deux fois au cours des dernières années, endécembre 1999 et enjanvier 2009.
La localité est située dans unezone de sismicité modérée deniveau 3 sur une échelle de1 à 5[32].
LeLivre d’or de Bayonne oucartulaire de Bayonne, ouvrage de l’abbé Jean Bidache publié en 1896, consiste en une sélection de textes sur une période qui s’étale duXe siècle auXIVe siècle. On y relève de façon constante les deux formes, latine — latin liturgique — pourNarbona et gasconne — gascon officiel — pourNarbon(n)e[HL 1]. L’ouvrage mentionne à trois reprises la forme latine, l’une en 1186 dans un texte réglant la nomination des titulaires de cures (« Episcopus autem in reliquis quatuor, per se, Capellanos instituat, scilicet in Ecclesiis de Narbona, de Bearriz, de Pagasu, de Bassessarri ») ; une nouvelle fois, en 1188, précisant que le chapelain d’Arbonne percevrait les revenus de la paroisse (« super capellaniam vero de Narbona ») ; enfin en 1194 unebulle pontificale précise l’emprise territoriale du diocèse (« Ecclesiam de Narbona »)[Note 8]. Les textes en gascon sont également explicites. Ainsi en 1256, un témoinJ. de Narbone est mentionné ; en 1266 encore, parmi les occupants de logements versant lecens aux chanoines de Bayonne, on trouveNe Grazide de Narbone et N’Escarmonde de Narbone ; enfin un mémoire de 1349 signale le passage à Arbonne du vicomte de Sault, malade,« … e bingo lo vescomte a Narbonne… »)[Note 9].
Les archives de Bayonne, regroupées en deux recueils, l’un nomméRegistres gascons, et l’autreRegistres français, sont également des sources intéressantes. Dans les Registres gascons, il est fait mention en 1482 deMossen de Narbonne, puis en 1516 des« … parropis de Narbonne, de Bidart det d’Arcangos… », et enfin en 1517 des« …parropians… de Narbone… »[Note 10].Il faut attendre 1584 pour trouver, dans les Registres français cette fois, la première mention du toponyme sans le « n » initial :« … au lieu et paroisse d’Arbone audict païs de Labourt… »[Note 11]. Cette graphie est proche de celle utilisée enbasque,Arbona, langue qui est restée longtemps orale, ne laissant pas de trace écrite connue du vocableArbona avant leXIXe siècle[HL 2],[33].La forme avec « n » initial reste encore utilisée auXVIIe siècle comme l'atteste un testament de 1624 :« Domeingx Daguerre, dame de la maison Saint-Pol … en la paroisse de Narbonne… »[HL 2].
La loi du4 mars 1790[34], qui détermina un nouveau paysage administratif de la France en créant des départements et desdistricts, décida de la naissance du département desBasses-Pyrénées en réunissant leBéarn, les terres gasconnes deBayonne et deBidache, et les trois provinces basques françaises. Pour ces dernières, trois districts furent créés :Mauléon,Saint-Palais etUstaritz, qui remplaça le bailliage duLabourd. Le siège d'Ustaritz fut transféré presque immédiatement à Bayonne. Son Directoire incita un grand nombre de municipalités à adopter de nouveaux noms conformes à l'esprit de la Révolution. Ainsi Arbonne s'appelaConstante du25 janvier 1794 au15 mars 1795, dans une commune comprenant égalementArcangues etBassussarry[35], Ustaritz devintMarat-sur-Nive,ItxassouUnion,Saint-Étienne-de-BaïgorryThermopyles,Saint-PalaisMont-Bidouze,Saint-Jean-Pied-de-PortNive-Franche,LouhossoaMontagne-sur-Nive,Saint-Jean-de-LuzChauvin-Dragon,AinhoaMendiarte etSouraïdeMendialde.
Pour ce qui est de l'étymologie du toponyme,Jean-Baptiste Orpustan reste très réservé, ne trouvant pas d'étymon satisfaisant[36], alors que Brigitte Jobbé-Duval propose une originebasque donnant « lieu des souches[37] ».Son nombasque actuel estArbona et legentilé estArbonar[38],[39].
Les plus anciens seigneurs d’Arbonne dont le nom nous soit parvenu proviennent de la famille de Sault, vicomtes du Labourd.Pierre-Arnaud (notéPer-Arnaut) de Sault devient seigneur d’Arbonne en 1190, par son mariage avec Raymonde deSaint-Pée, fille et héritière de Raymond-Arnaud, seigneur de Saint-Pée d’Ibarren[HL 4],[PY 1]. De par sa naissance Pierre-Arnaud est également seigneur d’Hasparren. Il prête allégeance en 1238 àThibaut Ier de Navarre, puis se joint en 1242 àHenri III d'Angleterre dans sa guerre contreSaint Louis. Défait à labataille de Taillebourg le21 juillet 1242, il est gardé en otage par le roi d’Angleterre, et meurt en 1247. Se succèdent alors à la tête des seigneuries de Sault et de Saint-Pé, et en conséquence d’Arbonne, ses fils Arnaud, Guillaume-Arnaud, et enfinPierre-Arnaud II[HL 5].
À la fin duXIVe siècle, la seigneurie échoit à la famille de Saint-Julien (originaire d’Ahaxe enBasse-Navarre), par le mariage de la dernière héritière de Sault (et d’Arbonne) à Loup de Saint-Julien. Jean, leur fils vend la seigneurie d’Arbonne à Jean d’Amezqueta le24 avril 1408[HL 6].Ce dernier, qualifié de baron d’Arbonne, acquiert la seigneurie d’Arbonne, de même que les maisons Sarria et Amisola d’Ahetze pour la somme de 1 390 livres de Guyenne[HL 6]. Vassal du roiHenri IV d'Angleterre, il reçoit en 1417 l’office de prévôt et péager deDax et celui de bailli d’Hastingues.Jean de Lancastre le charge en 1430 de négocier une alliance avecJean II de Castille. Sa fille Jeanne hérite à la mort de son père de la seigneurie d’Arbonne[HL 7]. De son mariage avec Gracian de Luxe, naît une fille, Gracianne, qui épousera vers 1470 Pero de Salazar.
L’héritière née de l’union de Pero de Salazar et de Gracianne de Luxe, Jeanne de Salazar, est mariée à Jean d’Etchecon, dit de Chicon, un seigneur originaire deBussunaritz, qui devient donc seigneur de Saint-Pée et d’Arbonne[HL 8]. Il est également bailli et gouverneur du Labourd, par ordre deFrançoisIer en date du7 décembre 1516[PY 2].
Lapeste, qui se déclare àUrrugne en 1516, atteintArcangues l’année suivante, ayant son foyer dans la maison Gastellur[HL 9]. Les textes n’indiquent pas si Arbonne est touchée directement, mais l’interdiction de toute relation avec la proche paroisse d’Arcangues a dû affecter en premier lieu la localité.
Jean de Chicon demeure bailli jusqu’en 1536, ayant durant son administration à affronter l’invasion espagnole de 1523, qui se dirigeant vers Bayonne sans parvenir à s’en emparer, dévaste la campagne alentour. On le retrouve encore le1er juillet 1530, sur le ponton de laBidassoa où doit s’effectuer l’échange entre FrançoisIer et sa rançon de 1 200 000 écus d’or, placée sous la garde du bailli du Labourd[HL 10].C’est encore lui qui, le26 novembre 1539, doit assisterCharles Quint traversant le Labourd pour se rendre auxPays-Bas. Remarié à Isabeau de Gramont, il lègue au mari de leur fille Françoise, Jean de Caupenne, baron d’Amou, sa charge de bailli du Labourd, qu’Henri II confirme par lettres patentes datées du26 avril 1548[HL 11]. Le nouveau seigneur de Saint-Pé et d’Arbonne doit à son tour faire face aux invasions espagnoles de 1542 et de 1558. À son décès, il lègue ses seigneuries et sa charge de bailli à son fils Charles. Cette charge de bailli est confirmée parCharles IX le20 juillet 1565. Charles de Caupenne reçoit en 1568 le cordon de l’ordre de Saint-Michel pour services rendus comme commandant de deux compagnies enGuyenne[HL 11]. Assiégé par les troupesprotestantes deJeanne d'Albret,reine de Navarre, àNavarrenx, il doit capituler et est fait prisonnier. De son mariage en 1565 avec Marguerite de Bezolles, originaire deCondom, naît Jean-Paul de Caupenne, qui à son tour hérite des seigneuries de Saint-Pée et d’Arbonne et de la charge de bailli du Labourd, confirmée par lettres patentes en date du14 août 1590 d’Henri IV[HL 12]. Il devient également vice-amiral de Guyenne, à la tête de 1 000 hommes d’armes.
C’est durant l’exercice de sa charge de bailli qu’interviennent les procès en sorcellerie orchestrés en Labourd parle conseiller de Lancre. Arbonne ne semble pas avoir être inquiétée directement par cet épisode tragique, auquel met fin l’intervention deBertrand d'Eschaud, évêque de Bayonne[HL 12].
Du mariage de Jean-Paul de Caupenne avec Jeanne de Baylenx de Poyanne naît Jean IV de Caupenne, baron d’Amou et seigneur de Saint-Pée et d’Arbonne, à son tour bailli du Labourd, confirmé parLouis XIII le31 mai 1621[HL 13].À la tête de 1 000 hommes d’armes, le bailli du Labourd doit affronter l’invasion espagnole qui franchit la Bidassoa le18 octobre 1636 et dévaste la province. Les populations d’Arbonne, Arcangues,Ahetze etBassussarry désertent en masse leurs villages. Les Espagnols sont contraints à la retraite le29 octobre 1637. À la mort de Jean IV de Caupenne, son fils Léonard, né de son mariage avec Madeleine de Massiot, hérite à son tour des charges et biens familiaux à l’âge de17 ans[HL 14]. L’usurpation de la charge de bailli par le seigneur d’Urtubie (Urrugne) est à l’origine d'une guerre civile locale. En 1656, Martin de Chourio (notéXurio enbasque), notaire àAscain et syndic général nommé par lebiltzar du Labourd prend la tête des partisans de la maison de Saint-Pée, et s’oppose à Jean d’Arcangues, procureur du roi aubailliage du Labourd, qui soutient la maison d’Urtubie, en la personne de Salvat de Gamboa. Chourio prend et met à sac le château du procureur du roi, en représailles aux sanctions disciplinaires décidées par ce dernier. Recherché, Chourio entraîne alors une armée de 3 000 hommes en une véritable guerre fratricide qui ne cesse qu’un an plus tard avec le décès naturel de l’insurgé à Ascain[46].L'intervention deLouis XIV, lors de son mariage àSaint-Jean-de-Luz en 1660, en faveur d’Urtubie, met fin à la succession héréditaire de la charge de bailli dans les maisons de Saint-Pée et d’Arbonne.
Jean de Caupenne lègue en 1703 à son fils Jean, issu d’un premier mariage avec Marie de Gassion — fille deJean de Gassion, ses seigneuries d’Amou, d’Arbonne de Saint-Pée et d’Arritzague[HL 15]. Celui-ci, lieutenant-colonel durégiment de cavalerie de Germinon, les lèguera à son tour à son fils Jean-Baptiste, qui,chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis pour ses hauts faits durant labataille de Fontenoy, obtient la charge de lieutenant du roi à Bayonne[HL 16].Le dernier seigneur d’Arbonne, Anne Henri Louis de Caupenne, naît en 1741, du mariage de Jean-Baptiste de Caupenne et de Charlotte de Menou[HL 16].
À la suite de l’adoption le12 juillet 1790 par l’Assemblée nationale constituante du décret portant sur laConstitution civile du clergé, réorganisant leclergé séculier français, le curé d’Arbonne, Laurent Duhart, ainsi que son vicaire, Guillaume d’Etchepare, refusent de prêter allégeance à la Nation. De façon assez brève, c’est le curé d’Arcangues, Martin Doyarçabal, qui assure la responsabilité spirituelle de la paroisse d’Arbonne. Celui-ci abdiquera à la fin de l’année 1793 et l’église d’Arbonne est alors fermée. Trois cloches sont alors démontées et envoyées à l’arsenal Sainte-Claire de Bayonne. Elles retrouveront leur place après la Révolution[HL 18].
Les terres d’Arbonne sont vendues par les héritières de Caupenne, Zoé-Magdeleine et Adèle, en 1793[HL 19], alors que le décret du6 pluviose an II (25 janvier 1794) réunit Arbonne àArcangues etBassussarry en une commune unique sous le nom deConstante.Le premier conseil municipal de Constante se réunit le23 mars 1794 à son siège d’Arcangues, sous la présidence de Dominique Duhart, d’Arcangues, maire désigné par lereprésentant du peuple, rassemblant sept notables d’Arcangues, deux de Bassussarry et trois d’Arbonne[HL 18].Les communes reprendront leur autonomie le15 mars 1795[HL 18].
En 1794, au plus fort de laTerreur, et à la suite de la désertion de quarante-sept jeunes gens d'Itxassou, leComité de salut public — par son arrêté du13 ventôse an II ou3 mars 1794 — fait arrêter et déporter une partie des habitants (hommes, femmes et enfants) d'Ainhoa,Ascain,Espelette, Itxassou,Sare etSouraïde, décrétées, comme les autres communes proches de la frontière espagnole, « communes infâmes »[47]. Cette mesure est étendue àBiriatou,Cambo,Larressore,Louhossoa,Mendionde etMacaye.Les habitants sont« réunis dans diverses maisons nationales, soit dans le district d'Ustaritz, soit dans celles de la Grande Redoute, comme de Jean-Jacques Rousseau »[48]. En réalité, ils sont regroupés dans les églises, puis déportés dans des conditions très précaires àBayonne,Capbreton,Saint-Vincent-de-Tyrosse et àOndres. Les églises désaffectées, dont celles d’Arbonne et d’Arcangues, accueillent momentanément les populations en transit[HL 20]. La situation s’éternisant, la municipalité deConstante décide d’employer les déportés à des travaux agricoles, pour pallier l’absence de la main d’œuvre locale réquisitionnée pour les besoins desguerres de la Révolution française[HL 21]. L’église rouvre ses portes au culte après l’adoption de la loi du11 prairial an III (30 mai 1795). La guerre en Espagne se prolongeant, de nouvelles réquisitions sont appelées, concernant l’approvisionnement en fourrage et le transport des blessés.Constante fournit enjuillet 1794 163 hommes à l’armée combattant dans lavallée du Baztan, dont 20 sont tués ou blessés[HL 21].
Le8 novembre 1813, de violents combats opposant les troupes duduc de Wellington à la tête de l’armée de coalition anglo-hispano-portugaise, à celles françaises dumaréchal Soult, se déroulent autour de l’église d’Arbonne. En se retirant, les troupes des deux bords se livrent à des pillages. Le préfet Charles-Achille de Vanssay écrit d’ailleurs le9 octobre 1813 au ministre de l’Intérieur dans les termes suivants :« Nos soldats partout, pillent en se retirant (…) ils ont pillé le château d’Urtubie et Urrugne (…) ainsi que les communautés d’Arcangues et d’Arbonne »[49].L’occupation d’Arbonne dure jusqu’enjanvier 1814.
Village rural, Arbonne pénètre à petits pas dans la vie moderne. Les indices de l’existence d’une première école dans la localité datent de 1852. En provenance d’Ustaritz, une délégation de la congrégation des Filles de la Croix ouvre en effet deux classes, l’une en français et l’autre enbasque[MM 1]. L’école estlaïcisée le8 octobre 1887 à la suite de la promulgation deslois Jules Ferry. Une école privée est alors construite et ouvre ses portes le3 décembre 1888[MM 2] ; elle portera le nom d’école Saint-Laurent à partir de 1961. La première cabine téléphonique est installée en 1907 et l’éclairage public en 1912. Il faut attendre 1953 pour que la mairie possède sa propre ligne téléphonique[HL 22].
36 Arbonars laissent la vie lors des combats de laPremière Guerre mondiale[HL 23]. Le recensement précédent la grande guerre relève 788 habitants. C’est donc 4,5 % de la population qui perd la vie au combat dans le conflit, presque1 individu sur 20.
Arbonne présente un profil politique contrasté, privilégiant les candidats de droite auxélections présidentielles et auxélections législatives. En revanche, l’édition de 2010 desélections régionales voit la victoire d’un candidat degauche, et depuis 2008, lesélections municipales ont porté au pouvoir une listeSans étiquette. Les électeurs ont moins voté pour le candidat de gauche que le reste du département lors des dernières électionsrégionales (50,77 % pourAlain Rousset dans les Pyrénées-Atlantiques[53] contre 37,28 % à Arbonne). D’autre part, les partis politiques basques ne sont pas représentés lors des scrutins locaux.
Lors du second tour de l'élection présidentielle de 2007,Nicolas Sarkozy,UMP, élu, avait obtenu 57,99 % des suffrages etSégolène Royal,PS, 42,01 % des suffrages ; le taux de participation était de 87,41 %[83].
Lors du second tour de l'élection présidentielle de 2012,François Hollande,PS, élu, avait obtenu 47,47 % des suffrages etNicolas Sarkozy,UMP, 52,53 % des suffrages ; le taux de participation était de 86,12 %[84].
Lors des élections municipales de 2008, 13 conseillers municipaux ont été élus dès le premier tour et 6 au second ; le taux de participation du second tour était de 78,59 %[86]. Marie-Josèphe Mialocq est élue maire de la commune.
Lors des élections municipales de 2014, les19 conseillers municipaux ont été élus au second tour, avec un taux de participation de 82,75 % ; la listeLDIV présentée obtient deux sièges auconseil communautaire[87]. Marie-Josèphe Mialocq est réélue à la tête de la municipalité. Elle sera une nouvelle fois réélue avec 100 % des voix le 15 mars 2020 mais l'élection a été annulée par le Conseil d'Etat le 31 mars 2021.
La commune adhère ausyndicat mixte Bizi Garbia pour le traitement et la valorisation des déchets ménagers et assimilés. Depuis 1982, le centre d'enfouissement technique retenu est celui deSaint-Pée-sur-Nivelle. Le syndicat gère quatre déchèteries, situées àArcangues,Bidart,Saint-Jean-de-Luz et Saint-Pée-sur-Nivelle[M 6]. Les ordures ménagères sont ramassées deux fois par semaine.
Arbonne a engagé, aux côtés du syndicat mixte Bizi Garbia, une démarche volontaire de tri sélectif. Cinq points d’apport ont été mis en place, dont un système enterré de réception des déchets. Ils récoltent séparément les emballages en verre, ceux en plastiques, les cartons, les emballages métalliques et les papiers et autres journaux et magazines[M 6]. Une borne de ramassage des textiles a également été installée.
La gestion des eaux, que ce soit l’assainissement des eaux usées, la maîtrise de l’écoulement des eaux pluviales, ou la production le transport et la distribution d’eau potable, entre dans le cadre des compétences optionnelles de l’agglomération Sud Pays basque[90].
En outre sous la coordination de l’État, Arbonne, en collaboration avec les communes d’Ahetze, Arcangues,Bidart,Guéthary et Saint-Pée-sur-Nivelle, a lancé l’élaboration d’un contrat de bassin centré sur l’Uhabia, avec trois thématiques : l’amélioration de la qualité de l’eau, la préservation du patrimoine naturel et la protection des biens et personnes en zone inondable[M 7].Cette démarche s’articule autour d’une structure de gestion opérationnelle, lesyndicat intercommunal à vocation multiple (SIVOM) de l’Uhabia créé en 2004.
Le contrat de bassin, dans son introduction, stipule que :
« Le Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau Adour-Garonne 2010-2015 révisé dans le cadre de l’application des objectifs de la directive cadre sur l’eau du 23 octobre 2000 (2000/60/CEE), identifie l’Uhabia comme une masse d’eau (FRFR272) dont l’état écologique est mesuré médiocre en raison d’une pollution principalement organique. À cela s’ajoute une pollution d'origine bactériologique qui vient dégrader la qualité des eaux de baignade engendrant lors des épisodes pluvieux des fermetures préventives de plages sur la commune de Bidart. Cette dégradation de la qualité des eaux et des milieux est préjudiciable pour le développement de ce territoire. Les activités économiques (tourisme balnéaire, industrie de la glisse, plaisance,...) du littoral basque sont particulièrement dépendantes du bon état sanitaire des eaux de baignade[M 5]. »
Lors des élections municipales de 2020, la liste élue n'a pas signé le Pacte de Métamorphose de Bizi! qui engage les signataires à agir pour la transition dans les domaines de la mobilité, de l'alimentation, de l'habitat, de l'énergie et de l'économie locale et circulaire. Néanmoins, au vu de la taille de cette commune,Bizi! a choisi de la suivre tout de même. A l'issue du rapport de suivi 2021, la commune s'est vu attribuer un score de métamorphose de 0 sur 4[92] et lors du rapport de mi-mandat en 2023, le score était de 0,1 sur 4[93].
Arbonne appartient à la strate des communes ayant une population comprise entre 2 000 et 3 500 habitants. Le tableau ci-dessous montre le résultat comptable par habitant sur dix années (période 2004 - 2013), ainsi que le solde de financement des investissements, toutes données comparées à la moyenne de la strate.
Comptes de la commune d’Arbonne de 2004 à 2013. Résultats exprimés en €/habitant.
Années
Résultat comptable
Besoin () ou capacité () de financement des investissements
Capacité d'autofinancement (CAF)
Arbonne
Moyenne de la strate
Arbonne
Moyenne de la strate
Arbonne
Moyenne de la strate
2004
55
188
50
8
55
193
2005
60
213
24
12
60
219
2006
44
148
20
5
44
151
2007
126
148
61
9
150
152
2008
109
147
45
10
112
151
2009
81
142
231
9
84
147
2010
86
143
213
7
93
150
2011
106
160
8
0
112
168
2012
74
176
41
18
78
187
2013
42
163
168
14
46
173
Sources des données : les comptes des communes - Arbonne[94].
Strate : communes de 2 000 à 3 500 habitants appartenant à un groupement fiscalisé.
Analyse des équilibres financiers - Arbonne - 2013.
En milliers d’euros
En euros par habitant
Moyenne de la strate
Opérations de fonctionnement
Total des produits de fonctionnement = A
1 272
615
899
Dont :
Impôts Locaux
509
246
354
Autres impôts et taxes
79
38
44
Dotation globale de fonctionnement
224
108
183
Total des charges de fonctionnement = B
1 185
573
736
Dont :
Charges de personnel
399
193
335
Achats et charges externes
275
133
221
Charges financières
48
23
28
Contingents
81
39
35
Subventions versées
57
28
41
Résultat comptable = R (A-B)
87
42
163
Opérations d'investissement
Total des ressources d'investissement = C
1 021
494
440
Dont :
Emprunts bancaires et dettes assimilées
0
0
79
Subventions reçues
167
81
69
FCTVA
114
55
40
Retour de biens affectés, concédés, etc.
0
0
0
Total des emplois d'investissement = D
672
325
454
Dont :
Dépenses d'équipement
298
144
360
Remboursement d'emprunt et dettes assimilées
374
181
67
Charges à répartir
0
0
0
Immobilisation affectées, concédées, etc.
0
0
0
Besoin ou capacité de financement résiduel de la section d'investissement = E (D-C)
−348
−169
14
Autofinancement
Excédent brut de fonctionnement
141
68
198
Capacité d'autofinancement (CAF)
96
46
173
CAF nette du remboursement en capital des emprunts
−279
−135
106
Endettement
Encours de la dette au 31/12
1 012
489
724
Annuité de la dette
419
202
94
Avance du Trésor au 31/12
0
0
0
Fonds de roulement
437
211
291
Sources des données : les comptes des communes - Arbonne[94].
Strate : communes de 2 000 à 3 500 habitants appartenant à un groupement fiscalisé.
Les remarques suivantes sont toujours faites en comparant Arbonne aux autres communes de la même strate (communes de 2 000 à 3 500 habitants)[Note 13]. La séquence des données montre une situation financière moins favorable que la moyenne de la strate, le résultat comptable annuel se positionnant sous le résultat moyen de la strate ; le taux de la taxe d’habitation est significativement inférieur au taux moyen de la strate ; le poids de l'impôt foncier, tant pour les propriétés bâties que non-bâties, est nettement inférieur à la moyenne ; l'annuité de la dette par habitant (202 €) est plus du double de la moyenne de la strate.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[96]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[97].
Comme indiqué précédemment au paragrapheTemps modernes, la population s’élevait à 1 050 habitants en 1750[HL 3]. Les guerres avec l’Espagne et l’exode rural ont fortement contribué à une érosion importante de la population qui, à l’orée duXIXe siècle comptait moins de 600 habitants. De 1800 aux années précédent laSeconde Guerre mondiale la croissance est constante, s’approchant des 1 000 âmes en 1936 et retrouvant presque son niveau de 1750. L’après-guerre montre un nouveau décrochement important, qui atteint un niveau plus bas dans lesannées 1950. L’exode rural et le développement des activités balnéaires deBiarritz et deBidart sont passés par là. La barre des 1 000 habitants est à nouveau franchie à la fin desannées 1970, et en30 ans, la population double, atteignant et dépassant les 2 000 âmes vers 2010. Le saut de plus de 35 % entre 2004 et 2012 s’explique par les pressions importantes provoquées par la demande en logements de la population côtière, la localité devenant de plus en plus une cité dortoir[21].
La commune d’Arbonne est rattachée à l’académie de Bordeaux[99]. Elle dispose de deuxécoles primaires, une école publique (l'école Marguerite Schwab) et une privée catholique (l'école Saint-Laurent), proposant chacune une section bilingue français-basque. Ces écoles ont la particularité de proposer un enseignement bilingue en immersion durant les deux premières années de maternelle pour l'école privée et durant les trois années de maternelle pour l'école Marguerite Schwab[100],[M 8].
Lescollèges etlycées les plus proches se situent à Biarritz qui offre l'accès à deux collèges publics (collèges Villa-Fal et Jean-Rostand) et à un collège privé (collège de l'Immaculée-Conception) et au lycée André-Malraux, lycée d'enseignement général de la commune. Un lycée technologique et professionnel, nommé Biarriz-Atlantique et orienté vers l'hôtellerie et le tourisme, est installé dans le quartier deLa Négresse[101]. Les enfants d’Arbonne peuvent également poursuivre le cycle d’études secondaires àSaint-Pée-sur-Nivelle, où se trouvent le collège Arretxea et le lycée agricole privé Saint-Christophe[102].Le lycée René-Cassin de Bayonne propose unBTS pour les métiers de l'image et du son dans son antenne située à Biarritz[103].
Arbonne célèbre la saint Laurent, par des fêtes de quatre jours mêlant le sacré et le profane. Depuis quelques années la période des fêtes est anticipée à la dernière semaine de juillet[108].Une première fête dugâteau basque a été célébrée en août 2014, et a donné lieu à un concours réunissant des pâtissiers amateurs.
La commune dispose deux médecins généralistes, de trois infirmières, d’un ostéopathe, d'un kinésithérapeute ainsi que d'un dentiste, réunis au centre du village[M 9].
Les habitants d’Arbonne ont également accès aux services de santé des communes voisines, Bayonne, Biarritz et Saint-Jean-de-Luz. L’offre ducentre hospitalier de la Côte Basque, principalement établi sur Bayonne et Saint-Jean-de-Luz, se complète de plusieurs cliniques, dont la polyclinique d’Aguiléra à Biarritz et celle, Côte-Basque-Sud, de Saint-Jean-de-Luz.
Trois associations depelote basque, Arbonnarak, Lau Herri, et Pilota Lagun, rassemblent les amateurs de ce sport traditionnel, qui attire les femmes autant que les hommes (Elorri Borda et Maritxu Housset du club Arbonnarak sont championnes de France 2013 de paleta gomme creuse enNationale A[109]). L’Arbona Football Club et deux clubs de gymnastique (Gym Arbonne-Ahetze et Polysports) complètent l’offre sportive sur la localité[M 10],[110].
En 2011, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 1 296 personnes, parmi lesquelles on comptait 72,0 % d'actifs dont 66,9 % ayant un emploi et 5,1 % de chômeurs[Insee13 1].
On comptait 591 emplois dans la zone d'emploi, contre 565 en 1999. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 871, l'indicateur de concentration d'emploi est de 67,8 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre moins d'un emploi par habitant actif[Insee13 2],[Note 15].
Au31 décembre 2011, Arbonne comptait 167 établissements : 27 dans l’agriculture-sylviculture-pêche, 8 dans l'industrie, 37 dans la construction, 63 dans le commerce-transports-services divers et 18 étaient relatifs au secteur administratif[Insee13 3].En 2013, 16 entreprises ont été créées à Arbonne[Insee13 4], dont 11 par desautoentrepreneurs[Insee13 5].
Le tableau ci-dessous détaille les établissements actifs par secteur d'activité au regard du nombre de salariés[Insee13 6] :
Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2011.
L'examen de ce tableau amène quelques remarques[Note 13] : l'essentiel de l'activité économique est assuré par des entreprises dusecteur tertiaire ; l'agriculture (et pour mémoire, la pêche, compte tenu de la localisation d’Arbonne), jadis activité dominante de la localité, représente encore aujourd’hui une part importante de la vie économique de la localité ; moins de 5 % de l'activité est assuré par des entreprises du secteur industriel, qui reste concentré sur des structures de moins de dix salariés, tout comme les activités liées à la construction ; l'administration publique, l’enseignement, la santé et l’action sociale forment une activité qui regroupe plus de 15 % des entreprises.
En préalable à la révision de sonPLU, la municipalité a engagé un dialogue avec les représentants locaux du secteur agricole, afin d'établir un état des lieux de la réalité agricole à Arbonne et de pouvoir élaborer une stratégie de gestion et d’aménagement du territoire agricole communal. Le projet agricole qui en est issu a été présenté et approuvé au début de l’année 2012[M 11]. Les actions de fond qui constituent le projet agricole permettront de préserver l’activité d’élevage et d’améliorer la diversification et la valorisation des produits locaux. Elles devront s’attacher à sécuriser les terres exploitées et permettre une meilleure maîtrise du foncier, tout en améliorant les accès et les déplacements[M 12]. Le territoire communal a été divisé en trois zones. Au centre-ouest s’étend une zone dite « espace agricole préservé », espace peu morcelé, qui est aujourd’hui le seul entièrement consacré à l’agriculture. La zone dite « cœur agricole » couvre tout le sud du territoire ; elle concentre l’essentiel des sièges et des terres d’exploitation, mais se révèle très morcelée et donc menacée. Enfin le nord-est offre une aire qualifiée de « potentiel agricole », caractérisée par de grandes parcelles mécanisables, mais éloignée du centre du bourg et donc menacée par l’urbanisation[M 12].Deux actions immédiates ont été entreprises, l’une concernant l’installation d’un nouvel agriculteur et l’élargissement de la gamme des produits locaux, et l’autre la protection des sols agricoles contre l’érosion liée au ruissellement de surface dans le bassin de l’Uhabia[M 11].
L’unique commerce de bouche de la localité est, aujourd’hui, une boulangerie-pâtisserie, la boucherie-charcuterie et la supérette ayant disparu au début desannées 2000. Les habitants d’Arbonne ont aujourd’hui accès aux services de deux salons de coiffure et d’une esthéticienne[M 13]. Un marché traditionnel se tient chaque dimanche sur la place du village[M 14].
L’artisanat est également actif dans la localité, puisque l’on compte en 2014 pas moins de deux charpentiers, un cuisiniste proposant également l’installation de salles de bain, un élagueur, quatre électriciens, un maçon, deux menuisiers, six plombiers-chauffagistes, trois peintres et cinq jardiniers[M 13].
En 2012, la crèche municipaleKilika (« chatouille »), pouvant accueillir près de vingt enfants, a ouvert ses portes à Arbonne[M 15].
En 2014, l'offre touristique proposée sur Arbonne se répartit entre trois hôtels et quatre restaurants[M 13]. Cinq établissementschambres d'hôtes et treizeGîtes de France[114] viennent compléter les capacités d’accueil de la localité.
Chapelle de la Vierge-de-Toutes-les-Grâces de Xantxienea
La benoîte (andere serora enbasque) faisait office, dans de nombreuses paroisses du Pays basque, de gardienne laïque de l'église et du cimetière. En contrepartie de sa charge que, par contrat agréé par l'évêque, elle accomplira toute sa vie durant, elle reçoit des redevances en nature et des rétributions lors des offices religieux, et bénéficie d'une maison, la benoîterie[117].
Pierre de Rosteguy de Lancre déclarait à leur propos, en 1609 lors de sa mission de sinistre mémoire en Labourd, à la tête de la commission d'enquête demandée parHenri IV pourpurger le pays de tous les sorciers et sorcières sous l'emprise des démons, la benoîte était, dans l'exercice de ses fonctions, une manifestation du satanisme :
« Il y a aussi en toutes les grandes églises du pays, une femme qu'ils appellent la bénédictine, qui fait fonction de marguiller, je trouve qu'elle s'approche de trop des prêtres libertins […], ici elle garde l'autel, blanchit et accommode les nappes et baille les fraises blanches aux petits saints qui sont sur l’autel […][118],[119]. »
Les galeries de bois surplombent encore aujourd’hui la nef. Sur deux étages, elles parcourent les murs nord, ouest et sud et sont accessibles par un escalier situé aux deux extrémités de la nef, pour atteindre le premier étage, et au fond de la nef pour accéder au second. Les parties principales de la balustrade sont richement décorées par des sculptures[JI 5]. Despatères ont été fixées sur les murs des galeries auXVIIe siècle pour accrocher les bérets[JI 6]. Le plafond de la nef est peint d’étoiles bleues et rouges, sur un fond bleu lasuré[JI 6]. L’église recèle unePietà duXVIe siècle, en bois plâtré polychrome[22],[JI 7]. Cette statue est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[M 17].
L’église d’Arbonne est citée dans le titre de l’introduction à la monographie écrite parLouis-Lucien Bonaparte sur les dialectesbasques,Observations sur le formulaire deprône conservé naguère dans l'église d'Arbonne[126].D'après laCarte des Sept Provinces Basques du prince Louis-Lucien Bonaparte, le dialectebasque parlé à Arbonne est lehaut-navarrais septentrional.
Un groupe homogène de21 stèles est représentatif de « l’école d’Arbonne », de style typiquementlabourdin, et plus particulièrement « Bas-Adour », et perpétuée par des générations de tailleurs de pierre du village — les plus anciennes pierres tombales du cimetière sont datées de 1590 et 1594 —, qui se caractérise par une division de l’espace générée par un axe vertical[M 17].En outre, la bordure de la partie circulaire est constituée de trois séries concentriques de triangles àtaille à facette et l’essentiel du disque central comporte les monogrammesIHS et M, abréviations ettranslittérations deJésus etMarie[MD 2]. La lettre « H » du monogramme IHS est surmontée d’une croix, dont les extrémités s’achèvent enfleur de lys, et dont le sommet touche la bordure. Troisrosaces, associées à la croix, affirment enfin le principetrinitaire[MD 3]. Étant donné la constance des dimensions des stèles du groupe de « l’école d’Arbonne », que ce soit le diamètre — entre36 et 39 cm — le rapport entre celui-ci et la largeur du col de la stèle — de l’ordre de 2,1 — ou l’épaisseur moyenne du disque — 13,5 cm, on constate également l’affirmation d'une forme stéréotypée qui vient s’ajouter à l’homogénéité de l’imagerie[MD 3].
La morphologie paysagère de la localité se décline en quatrebiotopes. Des formations boisées sont réparties dans les zones collinaires, se caractérisant par deschênaies atlantiques, en alternance avec deslandes, des formations boisées s'étendent dans les fonds des vallons, et enfin des pâturages et des prairies de fauche se partagent le reste du territoire[M 1].
L’ancienne benoîterie est aujourd’hui, et depuis sa restauration dans lesannées 1990 à l’initiative de l’associationAndereseroraenia, un lieu d’exposition pour des artistes invités par l’association. Le rez-de-chaussée leur est ouvert, alors que l’étage recueille archives et photos[M 16].
Situé également sur la place Harismendy, l’ancienpresbytère est depuisseptembre 2012 la nouvelle adresse de la bibliothèque municipaleIbiliburu (« voyage des livres »). Celle-ci est gérée par l’association desAmis de la bibliothèque, et, outre des ouvrages détenus en propre, reçoit un important support de la bibliothèque départementale sous forme de prêts de livres. Elle fait également partie d’un réseau de lecture publique opérationnel, coordonné par la bibliothèque deSaint-Jean-de-Luz, auquel adhèrent également les centres d’Ascain,Ciboure,Guéthary,Saint-Pée-sur-Nivelle etSare[M 19].
Le Bil-Toki est un bâtiment qui, à l’origine destiné à des manifestations sportives (pelote basque), peut depuis 2012 accueillir jusqu’à 200 spectateurs dans de bonnes conditions visuelles et acoustiques pour des spectacles variés, tels des représentations de danses[M 20].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Bayonne (partie française) comprend deux villes-centres (Anglet etBayonne) et26 communes de banlieue.
↑Mot-valise créé à partir derural et d'urbain, apparu en France en 1976 d'après le titre de l'ouvrage deG. Bauer et J-M. Roux,La rurbanisation ou la ville éparpillée, Seuil, Paris 1976.
↑Les citations mentionnées dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 12 apparaissent respectivement dans le Livre d’or aux pages 69, 72 et 108.
↑Les citations mentionnées dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 12 apparaissent respectivement dans le Livre d’or aux pages 152, 220 et 227, et enfin 173.
↑Les citations mentionnées dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 12, 13 apparaissent respectivement dans les Registres gascons aux pages 182, 96 et 132.
↑La citation mentionnée dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 12, 13 apparait dans les Registres français à la page 384.
↑Outils de pierre néandertaliens (- 80 000 / - 45 000 correspondant à la période Moustérien – Glaciations de Riss et de Würm II).
↑a etbCes remarques ne résultent pas d'une étude statistique des données présentées ; elles n'ont qu'une valeur indicative.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑L'indicateur de concentration d’emploi est égal au nombre d’emplois dans la zone pour100 actifs ayant un emploi résidant dans la zone.
↑La citation mentionnée dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 66 apparait dans leLivre d’or de Bayonne aux pages 69 et 70.
↑La citation mentionnée dans l’ouvrage collectif, rédigé sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 66 apparait dans leLivre d’or de Bayonne aux pages 108 à 110.
↑Cette stèle est référencée sous lenuméro 62 parMichel Duvert dans l’ouvrage collectif, sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 159.
↑Michel Duvert, dans l’ouvrage collectif, sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 161, souligne que cette stèle est en fait d'un style rattaché à celui de l'école d'Arbonne, compte tenu du détail végétal introduit au verso (non disponible dans la galerie de photos). Sur cette seconde face, la fougère qui est positionnée à gauche du monogrammeIHS est un élément marquant des maîtres de la côte.
↑Cette tombe de sandalier porte lenuméro 13 dans la section écrite parMichel Duvert, pour l’ouvrage collectif, sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 176. La stèle présente les caractéristiques de la vallée de laNive. La lettre « H » est stylisée afin de former la structure trinitaire en combinaison avec le « I ».
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑ab etcEugène Goyheneche,Le Pays basque : Soule, Labourd, Basse-Navarre, Société nouvelle d’éditions régionales et de diffusion, Pau,(BNF34647711),p. 580.
↑Alain Lassié,Etxea ou la maison basque, Les cahiers de la culture basque, 1980,p. 85 à 110.
↑Danielle Abizu inOuvrage collectif, sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Ascain, Ekaina,,p. 296.
↑Philippe Veyrin,Les Basques : de Labourd, de Soule et de Basse-Navarre, leur histoire et leurs traditions, Grenoble, Arthaud 1975, 366 p.(ISBN978-2-7003-0038-3,BNF34554156), page 187.
↑Charles-Achille de Vanssay,Bulletin du Musée basque,vol. 35,,p. 14 cité par Hubert Lamant-DuhartinOuvrage collectif, sous la direction de Hubert Lamant-Duhart,Arbonne, Arbona, Ekaina,,p. 204.
La version du 24 novembre 2014 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.