Aramon est une commune rurale qui compte 4 082 habitants en 2022, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Elle est dans l'unité urbaine d'Aramon et fait partie de l'aire d'attraction d'Avignon. Ses habitantssont appelés les Aramonais ou Aramonaises.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (40,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (41,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (30,8 %), zones agricoles hétérogènes (23,3 %), cultures permanentes (17,2 %),eaux continentales[Note 6] (14,1 %), zones urbanisées (8,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,3 %), forêts (3 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La commune fait partie duterritoire à risques importants d'inondation (TRI) d'Avignon – plaine du Tricastin – Basse vallée de la Durance, regroupant90 communes dubassin de vie d'Avignon,Orange et de la basse vallée de laDurance, un des31 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur lebassin Rhône-Méditerranée[17]. Il a été retenu au regard des risques de débordements duRhône, de laDurance, de laCèze, duLez (84), de l'Ardèche, de l'Eygues, du Rieu (Foyro), de laMeyne, de l'Ouvèze, des Sorgues, des rivières du Sud-Ouest dumont Ventoux, de laNesque, duCalavon et de l'Èze. Les crues récentes significatives sont celles d'octobre 1993 (Rhône-Lez), de janvier et novembre 1994 (Rhône, Durance, Calavon, Ouvèze), de décembre 1997, de novembre 2000, de mai 2008 (Durance), de décembre 2003 (Rhône, Calavon), de septembre 1992 (Ouvèze), de septembre 2002 et de 2003 (Aygue, Rieu Foyro), de septembre 1958, de septembre 1992 (Ardèche), de septembre 1993 (Èze). Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue detemps de retour de10 ans à30 ans), moyen (temps de retour de100 ans à300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[18],[19]. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1987, 1991, 1993, 1994, 2002, 2003, 2010 et 2011[20],[15].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux d'Aramon.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 89,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (67,5 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 499 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1499 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 90 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[21],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[22].
Paul Fabre donne comme origine du nom du village le nom de personne germaniqueAramund[27]. Ce nom est lui-même formé de deux composantes, dont la seconde paraît de signification assurée (mund, "protection") tandis que la première pourrait représenterara, "aigle",era, "honneur" ou bien encorehari, "armée"[28],[29]. Selon cette hypothèse, ce nom se serait donc attaché à ce lieu au cours de la période wisigothique ou franque, entre lesVe et Xe siècles de notre ère.
Cependant, la découverte àCollias, sur le site du sanctuaire antique de la Combe de l'Ermitage, d'une plaque de pierre dédiée au dieuAramo conduit Michel Christol, Jean-Luc Fiches et Dominique Rabay à rapprocher le nom d'Aramon de celui de cette divinité indigène, dont cette dédicace, qu'ils proposent de dater de la seconde moitié duIer siècle, constituerait la seule attestation épigraphique[30]. Le nom d'Aramon daterait donc au moins de la période gallo-romaine, voire d'une période antérieure.
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La présence humaine lors de la Préhistoire est attestée par les découvertes archéologiques de vestiges des premiers âges (outils taillés dans de gros galets, tessons de céramique phocéenne). L’occupation du site est certain, au pied du mont Couvin emplacement idéal, exposé au sud et protégé en partie du mistral et qui a dû attirer très tôt les populations primitives, au bord du fleuve nourricier et des Paluns, étang très poissonneux. À l’époque de la Gaule transalpine les Volques Arekomiques s’y établirent, leur capitale étant Nîmes, ils étaient d’origine celtique.
La richesse d’Aramon était due à son port sur le Rhône avec la proximité d’Avignon et des terres papales, et celle deBeaucaire dontla célèbre foire attirait l’Europe marchande. Un péage situé sur l’Ile de Carlamejean, face au village, obligeait les bateliers à payer une taxe sur les marchandises transportées, et en particulier sur le sel qui voyageait des salins de Camargue jusqu’en Savoie. Cette taxe se partageait entre le roi et les co-seigneurs.
Aramon souffre terriblement du conflit entre catholiques et protestants. La ville change de mains plusieurs fois. Les protestants qui y étaient établis sont chassés en 1563. Ils reviennent avec mille soldats cernant la ville (on peut voir les traces de balles sur les murs de la clastre).
En 1567, les protestants sont chassés, et une garnison catholique de 60 soldats s’installe alors dans la ville. Sous Sully de 1589 à 1610, la population s’accroît, puis sous Colbert, grâce à sa politique énergétique, la richesse d’Aramon est alors grande grâce à son port, et à l’amélioration des voies de communication. La foire de la Saint-Martin est créée en 1703. Elle existe encore de nos jours.
En 1629, la peste revient et dure 7 mois. Le pays fut ravagé au point de perdre les 2/3 de ses habitants. À la suite de ce fléau, tout semble accabler le village : les inondations, un hiver terrible qui vit geler les oliviers, richesse du pays, la misère pour les habitants.
La centrale thermique EDF d'Aramon dont la cheminée, qui culmine à250 mètres de haut, constitue la plus haute structure de la région Languedoc-Roussillon.
Avec Napoléon, et bien que n’étant pas bonapartiste, Aramon retrouve peu à peu sa prospérité. Mais de nouveau, les catastrophes fondent sur le village : tragiques inondations, nombreux incendies, hiver rude et terrible qui détruisit ce qui restait des oliviers et une grande partie des récoltes. Après les terribles inondations de 1856, les digues établies par Pitot sur les anciens remparts furent exhaussées et on construisit le magnifique quai en pierre.
La création de la ligne de chemin de fer de Nîmes au Teil en 1878 fut le départ de la nouvelle prospérité d’Aramon. La culture des céréales fit place aux cultures maraichères et fruitières. Un marché quotidien d’avril à novembre fut créé. L’artisanat aussi prospéra avec des ateliers de vannerie utilisant l’osier récolté sur les îles du bord du Rhône, et aussi une chaiserie. L’évolution des techniques à la fin duXIXe siècle fit péricliter des industries et le village connut l’exode de sa population active.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[34]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[35].
En 2022, la commune comptait 4 082 habitants[Note 8], en évolution de −4,13 % par rapport à 2016 (Gard : +2,97 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 2 630 personnes, parmi lesquelles on compte 74,2 % d'actifs (64,2 % ayant un emploi et 10,1 % de chômeurs) et 25,8 % d'inactifs[Note 11],[I 8]. Depuis 2008, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est inférieur à celui du département, mais supérieur à celui de la France.
La commune fait partie de la couronne de l'aire d'attraction d'Avignon, du fait qu'au moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle[Carte 3],[I 11]. Elle compte 2 123 emplois en 2018, contre 1 986 en 2013 et 2 010 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 1 711, soit unindicateur de concentration d'emploi de 124,1 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 56,5 %[I 12].
Sur ces 1 711 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 656 travaillent dans la commune, soit 38 % des habitants[I 13]. Pour se rendre au travail, 86,8 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 2,9 % lestransports en commun, 7,1 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 14].
318 établissements[Note 12] sont implantés à Aramon au. Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 13],[I 15].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
318
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
23
7,2 %
(7,9 %)
Construction
60
18,9 %
(15,5 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
83
26,1 %
(30 %)
Information et communication
4
1,3 %
(2,2 %)
Activités financières et d'assurance
8
2,5 %
(3 %)
Activités immobilières
5
1,6 %
(4,1 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
58
18,2 %
(14,9 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
43
13,5 %
(13,5 %)
Autres activités de services
34
10,7 %
(8,8 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 26,1 % du nombre total d'établissements de la commune (83 sur les 318 entreprises implantées à Aramon), contre 30 % au niveau départemental[I 16].
La commune est dans lavallée du Rhône, unepetite région agricole occupant la frange est du département du Gard[39]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 14] sur la commune est la culture de fruits ou d'autres cultures permanentes[Carte 4].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 90 lors du recensement agricole de 1988[Note 16] à 69 en 2000 puis à 35 en 2010[41] et enfin à 26 en 2020[Carte 5], soit une baisse de 71 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 61 % de ses exploitations[42],[Carte 6]. Lasurface agricole utilisée sur la commune a également diminué, passant de988ha en 1988 à580ha en 2020[Carte 7]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 11 à22ha[41].
C'est une culture ancestrale et traditionnelle. L'olivier, comme la vigne, caractérise ce paysage méditerranéen. Grâce à monsieur Picholini installé à Collias, depuis des siècles, la « picholine » a aidé à maintenir les racines méditerranéennes du pays. Elle a obtenu une Appellation d'Origine Contrôlée (AOC) qui valorise sa typicité gustative. À la suite du travail des confiseurs, elle est consommée verte. Dès le mois de décembre, au moulin, les fruits sont triturés pour en extraire l'huile qui a également obtenu une AOC. Sa notoriété lui est acquise par ses arômes fruités et son ardence typique.
Les fruits sont abondants sur ces terres argilo-calcaires : raisins, pêches, kiwis, melons, poires, tomates, cerises, pommes, abricots, figues… Mais aussi les légumes : asperges, haricots, salades, aubergines, courgettes, potirons, courges, ainsi que l'oignon de Vers-Pont-du-Gard, oignon doux qui a su garder sa typicité comme son grand frère des Cévennes. La multiplicité des productions agricoles a permis le développement d'un savoir-faire de transformation des produits : boissons à base d'abricots, de miel… des gâteaux typiques au goût de fruits…
Dès le printemps très fleuri (acacias, thym, romarin…), les abeilles se démènent pour apporter à la ruche des nectars aux parfums caractérisés : épicé, poivré, floraux, fruité… Malgré les fortes chaleurs, l'activité apicole continue pendant l'été pour aboutir en novembre à une floraison exclusivement méditerranéenne. Celle de l'arbousier qui offre un miel intense en parfum, arôme de torréfaction et une amertume persistante.
Gédéon de Fay de Peraut, neveu de l'évêque d'UzèsPaul-Antoine de Fay de Peraut (vers 1580-1633), fut prieur de l'église Saint-Pancrace d'Aramon; il fonda la chapelle de Saint-François de Sales et y fut enterré.
Joseph Domergue, curé doyen d'Aramon de 1691 à 1728, mort à Avignon en 1729. Il est l'auteur des paroles deLa Marche des rois, cantique populaire de Noël.
Henri Pitot (1695-1771), ingénieur hydrodynamicien.
↑Dans les sites Natura 2000, lesÉtats membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[8].
↑Les ZNIEFF detype 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF detype 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[25].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑La part des ménages fiscaux imposés est le pourcentage des ménages fiscaux qui ont un impôt à acquitter au titre de l'impôt sur le revenu des personnes physiques. L'impôt à acquitter pour un ménage fiscal correspond à la somme des impôts à acquitter par les foyers fiscaux qui le composent.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[40].
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑M. Christol, J.-L. Fiches, D. Rabay, « Le sanctuaire de la Combe de l'Ermitage à Collias (Gard) »,Revue archéologique de Narbonnaise,no 40,,p. 15-32(lire en ligne).
↑Michel Provost (s. dir.),Carte archéologique de la Gaule : Le Gard 30/2, Paris, Editions de la Maison des sciences de l'Homme,, 400 p.(ISBN978-2-87754-065-0).
↑Section du Gard rhodanien,« Aramon », surgardrhodanien.pcf.fr(consulté le),PCF, 8 novembre 2011, consulté le 21 décembre 2013.