LesApiaceae, en françaisApiacées, anciennementUmbelliferae, lesOmbellifères, sont unefamille deplantesdicotylédones présentant quatre caractéristiques[1] :
Leurinflorescence, typique, est uneombelle d'où l'appellation d’Ombellifères ouUmbelliferae, nom alternatif ; cependant quelquesespèces[Lesquelles ?] de la famille ne forment pas d'ombelles ;
Feuilles alternes, composées, pennées, aupétiole engainant au niveau des nœuds ;
Tige creuse et dotée de canaux sécréteurs de résines et d'essences odorantes ;
Le nom générique d’Apium (qui désignait dans l'antiquité lecéleri) est originellement utilisé parPline l'Ancien vers50apr. J.-C. pour désigner des plantes ressemblant au céleri[3]. LesApiaceae, décrites pour la première fois par le botanisteJohn Lindley en1836, ont un nom scientifique latin qui dérive du nom dugenre typeApium parsuffixation-āceae, pluriel féminin du latin-āceus « ressemblance »[4].
Umbelliferae (du latinumbella, ombrelle qui vient deumbra ombre) est un nom alternatif de cette famille, basé sur la structure des inflorescences disposées enombelle qui les font ressembler à desombrelles. Cependant, l’appellation n'étant pas basée sur un nom de genre, beaucoup lui préfèrentApiaceae, conformément aucode international de nomenclature botanique,Umbelliferae (Ombellifères) faisant partie des noms ditsnomen conservandum, c'est-à-dire « nom devant être conservé »[Note 1].
En1672 le botanisteRobert Morison publia un ouvrage sur les Ombellifères, premièremonographie consacrée à une famille de végétaux, intituléePlantarum umbelliferarum distribution nova[5].
La famille des Apiacées compte principalement desplantes herbacées annuelles souvent odorantes, bisannuelles ou vivaces, mais aussi quelques arbres et arbustes.
Leurtigenoueuse est souvent cannelée (sillons dans le sens de la longueur, cette forme étant due à des faisceaux decollenchyme sous-épidermiques qui parcourent la tige sur toute sa longueur) et devient généralement creuse par résorption de lamoelle.
Des canaux sécréteurs d'essences et de résines circulent dans les racines et les tiges, faisant de la majorité desApiaceae des plantes aromatiques à l'odeur caractéristique forte lorsqu'on les froisse ou on les broie.
Lesfeuilles sont alternes, sansstipules, àpétiole engainant partiellement la tige, et le plus souventcomposées pennées à folioles finement découpées. Quelques rares espèces ont cependant des feuilles entières (buplèvre par exemple)[8].
Abandonnant lesalcaloïdes et lesiridoïdes auxquels les prédateurs ont eu le temps de s'adapter, cette famille est la première avec lesAsteraceae à développer deux nouvelles classes de repellents, leslactonessesquiterpéniques[9] et les polyacétyléniques (dérivés depolyacétylène et substances biogénétiquement apparentées) qui ont notamment des propriétés cytotoxiques, antimicrobiennes, anti-inflammatoires, neurotoxiques et phototoxiques[10].
L'inflorescence typique des Apiacées, justement appelées ombellifères, est l'ombelle qui peut être simple ou le plus souvent composée d'ombellules. Elle est parfois condensée en un capitule (Panicaut,Astrance). Les ombelles sont souvent munies à leur base d'uninvolucre formé de 1 à 20bractées parfois ramifiées (bractées foliacées) divisées en segments allongés. Ces bractées peuvent devenir épineuses (Panicaut) ou pétaloïdes (Astrance). Lesfleurs, généralement de petite taille due à l'inflorescence relativement condensée, à symétriepentamère, sont le plus souvent blanches ou jaunâtres, quelquefois rougeâtres comme la fleur centrale de l'ombelle de carotte. L'ombelle est en effet souvent polygame, ce qui se traduit par un dimorphisme floral[11] : les fleurs centrales sont bisexuées ou femelles etactinomorphes, les fleurs périphériques sont mâles ou stériles etzygomorphes, avec une corolle plus développée (Berce,Coriandre), contribuant à faire de l'ombelle une simili-fleur. Les périphériques servent essentiellement d'organes d'attraction pour les insectes pollinisateurs et les centrales sont surtout réservées à la reproduction. Lepérianthe est constitué d'uncalice à 5sépales minuscules ou absents[12] (perte évolutive), et d'unecorolle à 5pétales libres caducs, parfois échancrés. L'androcée estisostémone, avec 5 étaminesalternipétales, à filets libres, et avec des anthères à déhiscence longitudinale. Laprotandrie favorise lafécondation croisée. Legynécée comprend deuxcarpelles antéro-postérieurs, soudés en unovaire infère. L'ovaire porte deux styles qui s'élargissent à la base en un disque ou coussinet nectarifère (stylopode). Les fruits secs appelés à tort « graines », sont desschizocarpes qui se scindent en deux à maturité (diakènes), chaque partie (akène souvent suspendu au bout d'une columelle bifide) appeléeméricarpe contenant unegraine. Les méricarpes sont toujours plus ou moins côtelés (5 côtes primaires par méricarpe). Les fruits sont très diversifiés par leurs formes externes : présence de crochets ou d'épines, de protubérances ou de poils, parfois d'ailes, qui sont importants à observer pour la détermination des espèces[8].
Racine de persil.
Ombelle composée.
Le rôle de la fleur centrale stérile, d'un pourpre foncé, reste encore débattu[13].
Ces plantes peuvent être confondues avec desApiaceae toxiques mortelles :Conium maculatum (grande ciguë mortelle à petit dose),Aethusa cynapium (petite ciguë),Cicuta virosa (ciguë aquatique),Oenanthe crocata (œnanthe safranée),Ferula communis (Férule). Unmoyen mnémotechnique de les distinguer en France est :« s'il y a des poils, c'est au poil », les ombellifères toxiques mortelles n'étant pas poilues[15]. Ce moyen mnémotechnique est juste indicatif car les dangers de confusion restent forts et le cueilleur ne doit pas oublier la possible existence d'exceptions : certaines ombellifères poilues, sans être mortelles, sont toxiques (par exemple leschérophylles, dont les feuilles et les tiges sont toxiques, et présentent des poils). Il arrive de plus que les informations rapportant la toxicité de diverses plantes de cette famille, dont les chérophylles, proviennent de confusions avec des Ombellifères toxiques comme la Grande ciguë[16],[17].
L’hyperpigmentation provoquée par l’application de certainesRutaceae etApiaceae riches enfuranocoumarines a été mise à profit par les Égyptiens, la médecineayurvédique etDioscoride pour traiter lepsoriasis, levitiligo et d’autres affections dermatologiques. La médecine contemporaine a repris ces pratiques anciennes pour traiter les mêmes affections. Cette photochimiothérapie (PUVAthérapie) consiste en l’ingestion par le patient d’une dose voisine de 0,6 mg/kg dexanthotoxine et ensuite, il doit être soumis à une exposition contrôlée de rayons UV longs (320-380 nm)(Béani, 1991). Cette pratique n’est pas sans risque et peut être la cause de cancérogenèse, si l’on considère la photosensibilisation de ces furanocoumarines en cas d’exposition solaire(Lindelöfet al., 1991). La présence de ces furanocoumarines dans l’huile essentielle deCitrus aurantium L. ssp.bergamia Engler, a poussé l’Union Européenne, en, à interdire la commercialisation des préparations destinées à accélérer lebronzage et dont la teneur enbergaptène dépassait 0,2 %(Folléa, 1995 ; Bruneton, 2001).
↑Selon le « Code international de Nomenclature botanique »
Art. 21. Les familles sont désignées par le nom d'un de leurs genres avec la désinence -aceœ.
Art. 22. -Toutefois les noms suivants, consacrés par un long usage, font exception à la règle :Compositae (Composées),Cruciferae (Crucifères),Gramineae (Graminées),Guttiferae,Labiatae (Labiacées, labiées ou lamiacées),Leguminosae (Légumineuses),Palmae, Umbelliferae (Ombellifères)
↑Heidi Collombier, « La cuisine Sauvage », 2008-2010(consulté le) :« Tendres et aromatiques, les jeunes feuilles d’égopode font de très bonnes salades, de savoureux légumes cuits à la vapeur ou de succulents soufflés. »
↑Christophe de Hody,Cueilleur urbain. À la découverte des plantes sauvages et comestibles dans la ville,Arthaud,,p. 54.
Léon Géneau de Lamarlière,Recherches morphologiques sur la famille des ombellifères, suivi deRecherches physiologiques sur les ombellifères, Le Bigot Frères, 1893, 200 pages
Paloma Filliat,Les plantes de la famille des Apiacées dans les troubles digestifs, Sciences pharma-ceutiques,(lire en ligne[PDF]).