| Antonio di Rudinì | |
Portrait d'Antonio di Rudinì. | |
| Fonctions | |
|---|---|
| Président du Conseil des ministres d'Italie | |
| – (1 an, 3 mois et 9 jours) | |
| Monarque | HumbertIer |
| Prédécesseur | Francesco Crispi |
| Successeur | Giovanni Giolitti |
| – (2 ans, 2 mois et 19 jours) | |
| Monarque | HumbertIer |
| Prédécesseur | Francesco Crispi |
| Successeur | Luigi Pelloux |
| Ministre des Affaires étrangères du royaume d'Italie | |
| – (1 an, 3 mois et 9 jours) | |
| Prédécesseur | Francesco Crispi (interim) |
| Successeur | Benedetto Brin |
| Ministre de l'Intérieur du royaume d'Italie | |
| – (1 mois et 22 jours) | |
| Prédécesseur | Luigi Ferraris |
| Successeur | Giovanni Lanza |
| – (2 ans, 2 mois et 19 jours) | |
| Prédécesseur | Francesco Crispi |
| Successeur | Luigi Pelloux |
| Ministre de la Justice du royaume d'Italie | |
| – (1 an, 1 mois et 3 jours) | |
| Prédécesseur | Giacomo Giuseppe Costa |
| Successeur | Emanuele Gianturco |
| Préfet de Naples | |
| – (1 an et 8 mois) | |
| Prédécesseur | Massimo Cordero di Montezemolo |
| Successeur | Rodolfo d'Afflitto |
| Député du royaume d'Italie | |
| – (41 ans, 4 mois et 16 jours) | |
| Législature | Xe,XIe,XIIe,XIIIe,XIVe,XVe,XVIe,XVIIe,XVIIIe,XIXe,XXe,XXIe,XXIIe |
| Préfet de Palerme | |
| Prédécesseur | Luigi Torelli |
| Successeur | Enrico Guicciardi |
| Maire de Palerme | |
| – (3 ans, 4 mois et 20 jours) | |
| Prédécesseur | Mariano Stabile |
| Successeur | Salesio Balsano |
| Biographie | |
| Date de naissance | |
| Lieu de naissance | Palerme (royaume des Deux-Siciles) |
| Date de décès | (à 69 ans) |
| Lieu de décès | Rome |
| Nationalité | Italienne |
| Parti politique | Droite historique |
| Père | Francesco Paolo Starabba |
| Mère | Livia Statella |
| Diplômé de | Université de Palerme |
| Profession | Avocat |
| Religion | Catholique |
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Antonio Starabba, marquis di Rudinì (,Palerme -,Rome) est unhomme d'Étatitalien.
Il estmaire de Palerme, député, puisprésident du Conseil italien de1891 à1892 et de1896 à1898.
Antonio Starabba, marquis de Rudinì, est né dans une famille noble sicilienne de rang marquisal, originaire dePiazza Armerina et hostile au régime desBourbons enSicile. En effet, son père, Francesco Paolo Starabba, membre de la famille des princes de Giardinelli, portait le titre de marquis de Rudinì et participa auxsoulèvements siciliens de 1848, présidant le comité de collecte de fonds pour la guerre à venir contre les Bourbons. Sa mère, Livia Statella, était également de noble naissance, fille du prince Antonio Statella de Cassero, ministre puis président du conseil des Deux-Siciles[1].
Très jeune, Antonio Starabba di Rudinì obtient un diplôme de droit à l'université de Palerme, devientavocat et rejoint le groupe des jeunes nobles siciliens qui nourrissent des idées patriotiques favorable à lamaison de Savoie.
C'est pourquoi, en 1859, le jeune Antonio rejoint le comité révolutionnaire qui ouvre la voie aux triomphes deGiuseppe Garibaldi l'année suivante. Le 4 avril 1860, le jeune di Rudinì participe à larévolte de la Gancia organisée à Palerme parFrancesco Riso, et réprimée dans le sang par les forces armées des Bourbons. Le marquis de Rudinì réussit à échapper à l'exécution en embarquant sur un navire français à destination deGênes, où il reste spectateur des événements jusqu'à la conclusion de l'expédition des Mille.
Après la proclamation duroyaume d'Italie le 17 mars 1861, il travaille pendant une courte période àTurin en tant qu'attaché au ministère des Affaires étrangères.
En 1863, il retourne àPalerme où il est conseiller municipal[2] et à la mort deMariano Stabile, maire de la ville dont il est l'un de ses principaux collaborateurs, en août de la même année, il est nommé son successeur, avec le soutien deMichele Amari[3]. Alors âgé de 24 ans, il est le plus jeune maire de la ville[2].
S'inscrivant dans la lignée politique de son prédécesseur, il triple le nombre d'écoles et engage, à l'instar d'autres grandes villes de la Péninsule qui se modernisent, une planification municipale des travaux publics inspirée de lapolitique haussmannienne grâce aux démolitions de quartiers insalubres au profit de nouveaux ensembles immobiliers et au dégagement des décombres des bombardements de 1860. À son initiative, la mairie engage des travaux d'aménagement de la Via Roma, le revêtement en pavés ou graviers du Corso Vittorio Emanuele et plusieurs artères, la reconstruction des trottoirs et des égouts des rues principales, l'édification de maisons pour ouvriers au Noviziato, l'installation de nouveaux marchés couverts Piazza degli Aragonesi et Porta San Giorgio, l'amélioration de l'éclairage urbain par l'usage dugaz en remplacement deslampes à huile, l'aménagement du jardin Garibaldi selon les plans de l'architecteGiovan Battista Filippo Basile, qui emporte également le concours pour leTeatro Massimo Vittorio Emanuele en 1864, alors que pour celui duthéâtre Politeama en 1865 le choix se porte sur l'architecteGiuseppe Damiani Almeyda, après l'attribution du marché à l'entreprise piémontaise du banquier Carlo Gallard[3].
Mais le budget communal, quoique passé de 2,4 millions de lires en 1859 à 4,8 millions lors de son mandat, ne permet pas de couvrir les 3,5 millions de lires de travaux qui doivent être financés par des emprunts d'un total de 6,5 millions de lires contractés auprès de laCassa Depositi e Prestiti et de la société Galland. La charge de ces dettes et des travaux qui alourdit les finances fragiles de la commune est contestée par l'opposant régionalisteGiovanni Raffaele, déplorant que de nouvelles taxes sur les denrées alimentaires fassent augmenter le coût de la vie[3].
Face à ses projets de modernisation urbaine, l'administration Rudinì recueille de l'hostilité de la part de la population[3]. En tant que premier citoyen en septembre 1866, il combat larévolte antiunitaire des sept et demi, provoquée par des éléments de diverses obédiences politiques - indépendantistes, bourbonistes et républicains - qui s'appuyaient sur le mécontentement populaire provoqué par l'introduction de la conscription militaire, d'une fiscalité excessive et de la confiscation des biens des corporations religieuses de l'île. La révolte éclate le 16 septembre: le maire, escorté d'une petite suite de gardes nationaux et de grenadiers, tente d'affronter les émeutiers face à face, mais doit bientôt se retirer à l'hôtel de ville, tandis que son palais dans la ville est incendié. Il parvient à protéger lePalais royal[4]. Quelques jours plus tard, des renforts militaires dirigés par le généralRaffaele Cadorna arrivent et met fin à la rébellion le sang le 22 septembre 1866[5].
Il laisse le poste de maire àSalesio Balsano alors que le courage et le prestige acquis au sein du gouvernement lors de cette action lui valent d'être nommépréfet de Palerme en novembre 1866, poste dans lequel il s'emploie à réprimer lebrigandage dans toute la province sous sa juridiction[6].
Il dénonce devant la commission parlementaire enquêtant sur la révolte de l’année précédente[7], la puissance locale de lamafia, son impunité judiciaire[4] :« celui qui veut demeurer à la campagne doit devenir un brigand. Il ne peut faire autrement : pour défendre sa personne et sa propriété, il est nécessaire qu’il s’assure le patronage des malfaiteurs et que, d’une certaine manière, il s’associe avec eux »[7]. Il décrit l'unité de l'organisation criminelle alors que la croyance répandue la considérait comme un agglomérat de divers gangs indépendants et la porosité des murs de la prison palermitaine del'Ucciardone d'où est gérée l'organisation[4]. Pour autant, comme ses prédécesseurs et ses successeurs, il intègre des responsables mafieux dans le système de lutte contre l'insécurité publique[8], et semble profiter à Caccamo des soutiens du crime organisé[9].
Il démissionne de son poste en protestation du report du projet de loi judiciaire validant les procédures d'exception appliquées en 1866[5].
En 1867, Antonio Di Rudini est élu pour la première fois à laChambre des députés du royaume d'Italie[10], pour la circonscription deCanicattì. Il y siègera durant 41 ans, jusqu'à sa mort[11]. En 1868, il est nommé préfet deNaples, où il fait preuve de remarquables qualités d'administrateur et de fonctionnaire.
Le 22 octobre 1869, il est nommé ministre de l'Intérieur dans lecabinetMenabrea, en remplacement deLuigi Ferraris qui avait démissionné, bien qu'il n'ait que 30 ans. Di Rudinì reste en fonction pendant moins de deux mois, jusqu'au 14 décembre 1869, date à laquelle il se brouille avec l'exécutif. Revenu comme simple député, il se range politiquement du côté de ladroite historique la plus conservatrice, à laquelle il reste fidèle même pendant les années de transformation duPremier ministreAgostino Depretis, à laquelle participe également une partie de la droite historique, dirigée parMarco Minghetti.
Défenseur des intérêts des grands propriétaires fonciers, il adopte, lors de l'élargissement de la base électorale prévue par laloi électorale de 1882, unélitisme politique sur lequel écrira son jeune secrétaire particulier,Gaetano Mosca, car il redoute la perte de pouvoir de l'aristocratie au profit de la bourgeoisie et de la classe moyenne qui prospèrent sur leclientélisme[11].
Il est toujours reconduit à la Chambre, mais sans aucune fonction gouvernementale parlementaire jusqu'au 10 décembre 1890 où il est vice-président de la Chambre, jusqu'au 6 février 1891[12].
Après la mort de Minghetti en 1886, Rudinì devient l'un des dirigeants les plus influents du parti de la droite conservatrice. Dans son opposition au transformisme, il se rapproche de l'opposant de gauche de Depretis, Francesco Crispi, faisant même un meeting commun à Carini à l'occasion deslégislatives de 1886, lui vantant la stature d'homme d’État de l'ancien bras droit de Garibaldi, lequel souligne la participation de di Rudini à la révolution de 1860[13].
À la suite de la mort de Depretis et l'arrivée au pouvoir deFrancesco Crispi le 7 août 1887, di Rudinì renonce à l'opposition systématique aux cadres de lagauche historique opérée par les représentants de la droite après la "révolution parlementaire" de 1876, mais sans soutenir inconditionnellement le ministère. Au contraire, avec son compatriote Crispi, il se livre souvent à de véritables duels parlementaires à la Chambre: dans l'un d'eux, le Premier ministre, dans sa ferveur oratoire, en vient à reprocher à di Rudinì ses actions pendant la révolte de Palerme de 1866.
Lorsque legouvernement Crispi II tombe en janvier 1891 en raison de l'introduction de mesures fiscales trop rigides, le roiUmberto Ier de Savoie confie à di Rudinì, chef reconnu de la droite, la tâche de former un nouveau ministère.

Le nouvel exécutif entre en fonction le 6 février, di Rudinì détenant également le ministère des Affaires étrangères (puis de la Marine et de l'Agriculture, de l'Industrie et du Commerce)[14]. Sa composition reflète l'évolution de l'équilibre politique au sein du Parlement italien : en effet, le nouveau Premier ministre doit former ungouvernement de coalition qui comprend des représentants conservateurs, commeLuigi Luzzatti aux Finances etPasquale Villari à l'Éducation, et une partie de la gauche historique dirigée parGiovanni Nicotera, nommé ministre de l'Intérieur, et qui s'appuie également sur le soutien parlementaire de certains députés radicaux, commeFelice Cavallotti.
Son administration se révèle être l'exact opposé de celle de son prédécesseur : aux dépenses excessives soutenues par le gouvernement Crispi pour les investissements industriels et les projets coloniaux, qui avaient provoqué l'effondrement du budget, il oppose une politique d'"écrémage", visant à réduire les dépenses excessives, notamment militaires.
En politique étrangère, tout en réaffirmant les liens qui unissaient l'Italie àVienne et àBerlin par le biais de laTriple Alliance, il inverse le programme d'expansion coloniale enAfrique. En effet, le Premier ministre négocie avec le gouvernement deLondres, en désaccord avecRome sur la frontière entre l'Érythrée, colonie italienne, et leSoudan britannique, un accord diplomatique signé entre mars et avril 1891, qui fixe les frontières coloniales et sanctionne la renonciation italienne à la ville soudanaise deKassala, occupée quelque temps auparavant par les Italiens, et aux territoires situés au-delà du fleuveMareb.
Toujours en Afrique, le gouvernement italien inverse sa position à l'égard dunégusMénélik II, soutenant les tentatives de son rival,ras Mangascià, de créer une domination personnelle dans larégion du Tigré. Même avec laFrance, avec laquelle les relations s'étaient détériorées pendant le gouvernement Crispi, di Rudinì entame une détente, également pour obtenir un prêt de labanque Rothschild, qui est ensuite refusé après que les Français ont exigé de connaître à l'avance le contenu de l'alliance italienne avec les Empires centraux, que Paris considère comme une menace pour sa sécurité. Di Rudinì non seulement refuse, mais au contraire renouvelle l'alliance avec l'Allemagne et l'Autriche le 5 mai 1891, un an avant l'expiration du pacte, dans lequel l'Italie est mise sur un pied d'égalité avec les deux autres États signataires par le biais d'un texte unique, au lieu des deux précédents traités séparés italo-allemand et italo-autrichien. Un article supplémentaire dans la nouvelle Triple-Entente facilite les ambitions italiennes pourTripoli, dont l'occupation éventuelle par l'Italie, auparavant uniquement possible en cas de menace française, peut désormais avoir lieu sans cette contrainte, sous réserve du consentement allemand.
Les résultats de di Rudinì en matière de politique intérieure étaient plus modestes. L'objectif était d'équilibrer le budget, ce qui ne pouvait être atteint que de deux manières : soit un resserrement budgétaire, soit la réduction des forces armées et des dépenses militaires. La première proposition est combattue par le ministre des finances lui-même,Giuseppe Colombo, qui démissionne le 4 mai 1892 en signe de protestation, tandis que la seconde hypothèse est combattue par les milieux conservateurs de droite et de gauche, ainsi que par les militaires et le roi Umberto Ier lui-même, traditionnellement lié à l'armée. Après la démission de son ministre, di Rudinì présente sa démission et celle de son gouvernement au souverain, obtenant une reconduction avec le consentement des Chambres, mais finalement, le 14 mai 1892, l'exécutif tombe à cause d'un vote contre la Chambre sur les crédits militaires.
Sa place est occupée parGiovanni Giolitti, un nouveau visage de la politique italienne, dont le gouvernement tombe à la suite duscandale de la Banca Romana en décembre 1893, ce qui entraîne le retour au pouvoir du rival de di Rudinì,Francesco Crispi. L'homme politique italien reprend alors ses activités politiques, s'alliant au leader radicalFelice Cavallotti.
Après la crise consécutive audésastre d'Adoua (1er mars 1896), di Rudinì, malgré l'aversion d'Umberto I, qui ne digère pas son désengagement dans la politique coloniale, est nommé Premier ministre le 10 mars. Sondeuxième gouvernement, dans lequel il détient également le ministère de l'Intérieur, compte le généralCesare Francesco Ricotti-Magnani, un vétéran conservateur, comme ministre de la Guerre. Le 14 mars, di Rudinì accorde l'amnistie pour les délits politiques liés aux insurrections deLunigiana et deSicile, durement réprimées par son compatriote Crispi, et entame immédiatement des négociations pour mettre fin à lacampagne d'Afrique orientale. En juillet, il lance un nouvel exécutif, avecLuigi Pelloux comme ministre de la Guerre, qui reste en fonction jusqu'en décembre 1897. Il conclut la paix avec l'Abyssinie par letraité d'Addis-Abeba, signé le 26 octobre 1896 parMénélik II pour l'Éthiopie etCesare Nerazzini pour l'Italie, qui prévoit l'abolition du précédenttraité de Wouchalé et la fixation de la frontière entre l'Éthiopie et l'Érythrée.
Cependant, il compromet les relations avec leRoyaume-Uni en publiant une correspondance diplomatique confidentielle non autorisée dans un livre vert sur la question abyssine; ensuite, pour satisfaire le parti anticolonial, il cède Kassala aux Britanniques en décembre 1897, ce qui provoque une grande indignation en Italie. Sa politique intérieure est marquée par l'endiguement des pressions radicales et de Crispi.
Di Rudini imagine une décentralisation réactionnaire qui supprime l’élection des maires des communes de plus de 10 000 habitants, introduit levote plural pour les chefs de famille et transfère le pouvoir des sous-préfets à un collège de notables locaux. Il fait de sa Sicile natale le terrain d'expérimentation de cette réforme conservatrice par le décret royal du 5 avril 1896 qui instaure un Commissariat civil. Le commissaire civil concentre sur l'île les pouvoirs des ministères de l’Intérieur, de l’Instruction publique, des Travaux publics, des Finances et de l’Agriculture, de l'Industrie et du Commerce. Il peut dissoudre les conseils municipaux, contrôler les associations, suspendre certains fonctionnaires, organiser la sécurité publique. Di Rudini nomme à ce poste le préfet de Milan,Giovanni Codronchi, connu pour sa répression des mouvements sociaux et son opposition à laloi électorale de 1882[11]. Inspiré par leself-government théorisé parJohann Caspar Bluntschli, le projet politique de Di Rudini rejoint un temps celui des progressistes menés parNapoleone Colajanni. Mais contre les ambitions socialistes d'autonomie démocratique et populaire, Di Rudini et Codronchi mettent en place un pouvoir élitairesicilianiste, excluant les classes moyennes. Auxélections de mars 1897, ils parviennent à faire battre en Sicile les partisans de Crispi et les candidats d'extrême gauche qui n'ont plus que 3 des 52 sièges que l'île envoie Parlement, le nombre de nobles représentant 40 % des députés siciliens[11]. Pourtant il quitte le pouvoir sans avoir modernisé les structures politico-économiques de l'île[11].
En dissolvant la Chambre au début de l'année 1897 et en favorisant les candidats radicaux auxélections générales, il a ouvert la voie auxémeutes de mai 1898 àMilan, dont la répression est faite dans le sang, avec l'état de siège à Milan, Naples,Florence etLivourne. Au cours de son second mandat, il change encore plusieurs fois de cabinet (décembre 1897, juin 1898) sans renforcer sa position politique, la dernière fois après les manifestations populaires. Face au massacre de Milan, il est contraint de démissionner en juin 1898 et c'estLuigi Pelloux qui lui succède[11].
Réélu à la Chambre des députés en 1900 et 1904, il s'oppose à la politique de Giolitti[15]. Retiré dans leVillino Rudinì à Rome, qu'il avait commandé à l'architecte sicilienErnesto Basile, le marquis meurt le 7 août 1908, à 69 ans. Il est enterré aucimetière du Verano à Rome.
Peu aimé dans sa ville natale en particulier pour avoir défendu l'ordre gouvernemental contre le peuple lors de la révolte de 1866, il ne bénéficie pas d'un deuil collectif, malgré ses anciennes charges de maire et de préfet et sa carrière nationale, et n'obtient le privilège posthume de donner son nom à une voie de Palerme que plusieurs années après sa mort[3].
Arrière-petit-fils du fondateur dePachino, il a été le promoteur du redressement économique de la zone sud-est de la Sicile, ravagée par lephylloxéra. Il fait venir de nouvelles vignes desÉtats-Unis et construit àMarzamemi la première grande meule industrielle de Sicile, équipée de réservoirs souterrains et d'un système de pompage ultramoderne[16].
Il est déclaréfranc-maçon par le grand maître duGrand Orient d'ItalieErnesto Nathan dans un discours prononcé au Teatro Costanzi le 21 avril 1918[17].
Il était l'un des grands propriétaires terriens de Sicile et gérait ses propriétés selon des principes libéraux, ne rencontrant jamais de problèmes avec la main-d'œuvre agricole. Il se marie en 1864 avec la noble française Maria de Barral, qui lui donne deux enfants : Carlo, qui épousera une fille d'Henry Labouchère, et une fille, Alessandra qui, après avoir été l'amante deGabriele D'Annunzio, deviendra unecarmélite.
De santé faible, Maria de Barral fut hospitalisée pendant un certain temps et mourut le 7 février 1896. Après la mort de sa femme, di Rudinì épouse en secondes noces Leonia Incisa Beccaria de Santo Stefano Belbo, le 30 juillet 1896.