Antoni Franciszek Grabowski (né le et mort le) est un ingénieur chimiste polonais. Surnommé lepère de lapoésie en espéranto. Il a commencé à s'intéresser à l'espéranto dès la publication de la première méthode d'apprentissage (Langue Internationale) et a été le premier à parler enespéranto avecZamenhof. Il a longtemps présidé la Société Polonaise d'espéranto et dirigé la section Grammaire de l'Académie d'espéranto à partir de1908.
En 1886, il apprend levolapük et rejoint le club volapükiste de Vienne[1]. En 1887, il apprend l’espéranto[1]. Il est référencé au numéro 296 dans l’Adresaro[1]. Durant l’été 1887, il achète le livreLangue Internationale, avec lequel il pratiquera l’espéranto en traduisant du russe la nouvelleLa Tempête de neige d’Alexandre Pouchkine[1]. Cette traduction est le premier livre de littérature édité en espéranto[1]. En 1888, il rencontreLouis-Lazare Zamenhof, initiateur de l’espéranto, à Varsovie[1]. La discussion se déroule en espéranto, et est considérée comme la première discussion en espéranto entre deux espérantistes[1].
En 1893, Antoni Grabowski édite la premièreanthologie de poésie en espéranto :La Liro de la Esperantistoj (« La Lyre des Espérantistes »)[2]. Cette anthologie regroupe des poèmes de plusieurs poètes :Vasilij Devjatnin(eo),Edgar de Wahl,Feliks Zamenhof, Mezes Goldberg, I. Seleznev et également quelques uns des siens[2]. La publication a été ignorée et oubliée[2]. Toutefois, de nombreux poèmes étaient déjà publiés dans la revueLa Esperantisto, et la moitié ont été republiées dans laFundamento Krestomatio[2].
Antoni Grabowski travaille comme chimiste àZawiercie, puis àVarnsdorf[1]. À la fin de l’année 1887, il commence à travailler àIvanovo[1]. Après 10 ans, il rejoint sa famille àBrzeziny[1]. En 1904, il déménage et commence à travailler àVarsovie[1]. Il participe à l’unification de la terminologie de la chimie en polonais et écritPri nia kemia terminologio, un document de référence édité à l’occasion du9e congrès des médecins et scientifiques naturels polonais[1]. Il participe à la rédaction d’une gazette scientifique, cofonde la Société de Chimie de Pologne et devient membre de sa commission terminologique[1].
En 1904, il reprend l’espéranto[1]. Il coorganise la société d’espéranto de Varsovie comme une société fille de celle de Saint-Pétersbourg[1]. Il en devient secrétaire général et vice-président, avant que Zamenhof ne lui laisse le poste de président[1]. Il est également président de l’association polonaise d’espéranto de sa fondation en 1908, jusqu’à sa mort en 1921[1]. Il occupe également les postes de secrétaire du premier congrès d’espéranto en 1905, du vice-président du8e en 1912[1]. Il est membre du Comité linguistique dès sa création en 1905, ainsi que de l’Académie d’Espéranto dès 1908, dont il occupe la direction de la section consacrée à la grammaire entre 1908 et 1921[1].
Le plus important est cependant son travail littéraire et principalement ses traductions d'œuvres poétiques. Ses traductions de prose sont relativement peu nombreuses.
Son travail de traduction est beaucoup plus important dans le domaine de la poésie. Son œuvre majeure est l'anthologie de la poésie internationaleParnaso de Popoloj et plus spécialementSinjoro Tadeo, poème épique de Miczkiewscz, dont il a fait une traduction très fidèle. Cette dernière est une des œuvres les plus prenantes de la littérature traduite en espéranto, qui a fait de Grabowski le père de lapoésie espérantophone. Par ce livre, Grabowski est celui qui fit évoluer la langue poétique. Très tôt, il sut reconnaître qu'une langue qui prétend avoir de la poésie ne peut pas être une langue pauvre en mots, et il ne craignait donc pas l'introduction de mots nouveaux. Son aptitude à trouver des mots nouveaux eut des résultats souvent heureux : des 209 néologismes deSinjoro Tadeo, plus de la moitié entrèrent dans lePlena Vortaro de Esperanto (Dictionnaire complet d'espéranto) deSAT et 25 devinrent des mots officiellement reconnus.
Quelques-unes de ses inventions ont été utilisés par lespoètes espérantophones (par exemple l'utilisation deĉi à la place deĉi tiu, la transformation directe de noms ou d'adjectifs en verbes, l'utilisation de la terminaison -e pour utiliser les noms comme adverbes, etc.) . Il savait trouver les rimes avec aisance et maîtrisait parfaitement la technique de la versification.
Antoni Grabowski identifie une pratique de Louis-Lazare Zamenhof consistant en la fabrication de rimes basées sur l’utilisation du même suffixe[3]. Il nomme cette pratiqueadasismo et la condamne