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Antijudaïsme

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Ne doit pas être confondu avecAntisémitisme ouJudéophobie.

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Allégorie de la Synagogue (Ecclesia et Synagoga) (aux yeux bandés, lance brisée ettables de la Loi affaissée), une des représentations de l'antijudaïsme médiéval européen (cathédrale Saint-Étienne de Metz).

L’antijudaïsme est l'hostilité à l'égard de lareligion juive. Ce terme peut être employé à propos de l'attitude duchristianisme envers le judaïsme, attitude longtemps marquée par lathéologie de la substitution, elle-même issue de plusieurs courants, dont lemarcionisme et la doctrineaugustinienne du « peuple témoin ».

Au sens strict, l'antijudaïsme ne doit pas être confondu avec l'antisémitisme ou lajudéophobie, bien que tous trois puissent s'influencer mutuellement[1]. L'antisémitisme ou la judéophobie désigne une idéologie hostile vis-à-vis des Juifs en tant que peuple au-delà d'une stricte dimension religieuse. Toutefois, au cours de l'histoire, ces deux notions se sont confondues, ainsi que l'a démontré, par exemple,Jules Isaac dans son ouvrageJésus et Israël.

Définition

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Dans l'Antiquité, l'extrême méfiance desÉgyptiens envers lesHébreux, à certaines époques, se confond avec leur hostilité envers lesPerses. Néanmoins, il existait àAlexandrie et dans certaines régions de l'Orient grec des cas d'hostilité envers les Juifs dont témoigne leContre Apion deFlavius Josèphe. Ces faits historiques ont lieu en dehors de tout contexte chrétien.

Néanmoins,Jules Isaac, dansGenèse de l'antisémitisme, insiste sur le fait qu'il n'existe niantisémitisme ni antijudaïsme avant que lechristianisme devienne la religion dominante dans l'Empire romain, période à partir de laquelle la pratique dujudaïsme était sanctionnée par lapeine de mort.

Par la suite, lesRomains sont venus soumettreIsraël. Tout en étant tolérants sur le plan religieux, ils étaient heurtés par le refus desJudéens d'accepter dans leurTemple toute statue de leur « divin empereur ». Unegrande révolte se déclara en 66, et laJudée fut écrasée par les armées deTitus. Le Temple, qui avait été construit sur les bases duTemple de Salomon, fut détruit (70).

Hadrien écrasa la révolte deBar Kochba, ayant changé le nom de la ville deJérusalem en celui d'Ælia Capitolina.« Hadrien ordonna par décret officiel et ordonnances que toute la nation (juive) soit à tout prix empêchée de pénétrer la région même de Jérusalem si bien que nul ne pouvait apercevoir la terre de ses ancêtres, même de loin. La ville ayant été ainsi désolée et ses enfants exterminés, elle fut remplie d'étrangers »« La province tout entière cessait en 135 de s'appeler Judée (nom romain) pour prendre le nom deSyria Palestina, reprenant l'ancienne dénomination grecque qui faisait référence non pas aux juifs mais à leurs anciens ennemis, les Philistins ».

Les juifs rebelles àRome de leur côté avaient frappé dès le début de la guerre en 132 des monnaies au nom d'un État ayant pour nom (nom juif) « Israël », nom jamais utilisé par les Romains pour désigner les juifs… Avec le temps, et les Juifs ayant manifesté leur intention de rebâtir leur sanctuaire, l'empereurJulien ordonna la reconstruction du Temple de Jérusalem, qui n'eut pas lieu parce que « tous étaient convaincus que le culte des juifs représentait une menace pour le monde romain »[2].

Antijudaïsme chrétien

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Église primitive

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Articles détaillés :Racines juives du christianisme,Christianisme primitif,Concile de Jérusalem etConflit d'Antioche.

Au début du christianisme, la plupart des disciples deJésus de Nazareth étaient des Juifs deGalilée. À l'époque de Jésus, la réalité juive se composait déjà d'une très importantediaspora disséminée dans l'empire romain, de même qu'il existait une importantecommunauté juive hellénisée enJudée. Jésus était juif et parlait l'araméen. Il s'inscrivait dans la tradition juive et pratiquait les rites dujudaïsme.LeNouveau Testament rappelle fréquemment qu'il se réclamait de laTorah[réf. souhaitée].

Ses premiers disciples, surtout ceux de tendance hellénisante, se distanciaient du judaïsme, auquel pourtant ils se sentaient attachés,et firent l'objet d'agressions[réf. nécessaire]. Laconversion de païens a contribué à tendre la situation, au point qu'il fallut réunir leconcile de Jérusalem pour déterminer quelles étaient les pratiquesmosaïques que ces chrétiens étaient tenus de suivre.

De l'Épître aux Galates à la destruction du Temple

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Articles détaillés :Épître aux Galates etÉpître aux Romains.

Les premiers signes de distanciation apparaissent dès le début : l'Épître aux Galates rappelle que l'observance de laLoi de Moïse n'est plus nécessaire et que tous sont appelés ausalut, juifs comme non juifs[3]. Après lapremière guerre judéo-romaine et la destruction duTemple (70 EC), unpharisien,Yoḥanan ben Zakkaï, fonde l'académie de Yabneh et constitue lecanon de la Bible hébraïque. Lesynode de Yavné (90-100) accentue la rupture entre le judaïsme et le christianisme. La réforme et la restructuration de la religion juive sont alors le fait des seulspharisiens.

Le supersessionisme (de Marcion à Justin)

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Marcion,gnostique chrétien très influent et déclaréhérétique postérieurement, rejetait l'ensemble de l'influencejudaïque sur lafoi chrétienne. Dans le corpus de textes écrits qu'il fut l'un des premiers à établir, il excluait donc l'Ancien Testament[4]. SelonJustin (Apol. I 26),Tertullien, puis plus tardÉpiphane, l'influence de cettegnosedualiste fut considérable dans lebassin méditerranéen[5].

La tradition chrétienne veut qu'unsynode se soit réuni àRome sous l'égide dePieIer pour condamner lemarcionisme (144) mais la réalité du christianisme de l'époquedément toute pertinence doctrinale[pas clair]. Le marcionisme déclina dans l'ouest de l'Empire romain auIIIe siècle, puis dans l'est,mais il eut une descendancemanichéenne[réf. nécessaire].

D'une façon parfois moins radicale que lesupersessionisme de Marcion, quelques écrits peuvent témoigner de l'énergie que les chrétiens consacrèrent à relativiser les préceptes de l'Ancien Testament, en concentrant leur critique sur cinq pratiquesjudaïsantes de laLoi mosaïque : lessacrifices, leshabbat, lacirconcision, lejeûne et lesprescriptions alimentaires[6],[7]. On retrouve des mentions de ce type dans plusieurs textes : l'épître de Barnabé[8], le « Dialogue avec Tryphon »[9] deJustin de Naplouse, l’« épître à Diognète »[10], et l’« aduersus Iudaeos » deTertullien[11] ou celui deJean Chrysostome.

Justin de Naplouse et les Pères de l'Église

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Article détaillé :Perfidia judaica.
Juif (portant lejudenhut) représenté comme lebourreau deJésus sur une peinture muralegothique de l'église de Bunge (en) enSuède (XIVe)

Il faudra plusieurs décennies pour que se constitue et se formalise laTradition chrétienne puis, au-delà, lecanon des textesapostoliques.

On trouve pour la première fois, dans un ouvrage de l'apologisteJustin de Naplouse[12], une expression telle que « Verus Israel » qui est souvent considérée comme une source d'antagonisme entrejudaïsme etchristianisme[13].

Ainsi, au cours de la constitution de ladoctrine chrétienne auxIIIe etIVe siècles, lechristianisme s'institutionnalisant se présente comme « l'Israël nouveau », le « véritable Israël ». Dans cetteperspective dogmatique, les Juifs — « l'ancien Israël » — auraient dû reconnaître lanouvelle Alliance. L'évident hiatus finit de consommer la rupture, le judaïsme et ses tenants, considérant Jésus comme un simple mortel, devientde facto unopposant auchristianisme.

Considérée auconcile de Nicée (325) comme l'un des principaux soutiens deConstantinIer pour réorganiser l’État, l'Église aurait, selon certains, absous les Romains de l'exécution duChrist en développant cette théorie du « peuple déicide » fondement de l’antijudaïsme doctrinal[14][source insuffisante].

Sur ce point, les sources les plus fiables actuellement disponibles restent fragmentaires ou incomplètes. Selon certaines études[15][source insuffisante], l'expression les « tueurs de Dieu » (theo-ktonoi) revient17 fois dans l'immensecorpus patristique grec, mais toutefois jamais pour désigner un peuple[16] :theo-ktonoi est d'ailleurs un pluriel, par opposition au singuliertheo-ktonos ; on trouve également d'autres expressions comme« ceux qui ont tué le Seigneur » ou « le Christ » chez un certain nombre d'auteurs chrétiens.

LesPères de l'Église cités par certains historiens[17],[18],[19],[20],[21],[22] pour avoir véhiculé auIVe siècle (ou quelquefois avant) des idées hostiles contre les juifs sont essentiellementEusèbe de Césarée,Grégoire de Nazianze,Grégoire de Nysse,Jean Chrysostome,Astérios d'Amasée,Augustin d'Hippone etMéliton de Sardes[7].Jean Chrysostome écrivit huit discours contre les juifs[23].

Néanmoins leSymbole de Nicée, texte fondateur, ne contient aucune mention hostile relative aux juifs. Notamment lorsqu'il évoque la mort du Christ, celle-ci est attribuée à l'action ou la responsabilité dePonce Pilate (sub Pontio Pilato passus). Dans le corpus patristique latin, le terme « déicide » ne se trouve qu'une fois chezPierre Chrysologue traduisantGrégoire de Nazianze. On le trouve aussi à plusieurs reprises chezAugustin d'Hippone, dans son commentaire sur le psaume 65[24], dansLa Cité de Dieu et dans sonContra Judaeos, où l'accusation de « déicide » se fait de plus en plus virulente au fil des années.

Après leconcile de Nicée et l'adoption duchristianisme comme religion officielle de l'empire romain parConstantinIer, la mention de « juif incroyant » fut introduite dans lecode de Théodose auVe siècle (438)[réf. nécessaire]. Puis, cette idée fut introduite dans laliturgie duVendredi saint, sous la forme de la mention « Oremus et pro perfidis Judaeis ». AuVIIe siècle, le motperfidus a le sens d'« incroyant » ou d'« infidèle »[25] puis il prend une couleur plus péjorative incluant la malveillance[26]. Dans laliturgie, après l'intention où l'on prie pour les Juifs perfides, les fidèles sont invités à s'agenouiller et à prier en silence mais dès la fin duVIIIe siècle - contrairement aux autres intentions qui forment laPrière universelle -, l'agenouillement et la prière silencieuse pour les Juifs furent supprimés (rétablis en 1955)[27]. Les historiensJules Isaac etBernhard Blumenkranz voient dans cette suppression toute l'offense qui aggrave celle des mots et nourrit l'enseignement du mépris[28],[27],[29],[30].

Haut Moyen Âge (476-986)

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Pendant tout le haut Moyen Âge, l'étude duTalmud resta tolérée dans l'Occident chrétien, avec vigilance, et ceci jusqu'auXIIIe siècle.

Les sources concernant la période antérieure aux invasions arabes duVIIIe siècle sont rares. Nous savons que les premières communautés juives s’installèrent enGaule dès la fin de l’Antiquité. Comme lors des conciles d'Elvira (305), de Vannes (465), des trois conciles d'Orléans (533, 538, 541), avec le concile de Clermont (535), l'Église interdit aux Juifs de prendre des repas en commun avec des clercs. Le concile d'Orléans de 538 interdit aux Juifs de se mêler aux chrétiens dujeudi saint au deuxième samedi qui suitPâques. Toutmariage avec un Juif ou une Juive a été prohibé en 533, 535, et 538. Au concile tenu dans la Narbonne wisigothique en 589, on interdit aux Juifs de conduire leurs morts en chantant despsaumes[31].

Césaire d'Arles consacra auxJuifs deuxsermons, tandis qu'Isidore de Séville composa un traitéDe la foi catholique contre les juifs peu après 620.

Certains évêques s'engagèrent dans une politique de conversion. Toutefois, le papeGrégoire le Grand mit en garde deux évêques en 591 contre lesbaptêmes forcés[32].

Certains souverains prirent des mesures contre les Juifs : le WisigothChindaswinthe (641-649) menaça de peine de mort quiconque aurait pratiqué des rites juifs.Chilpéric, en582, ordonna debaptiser de nombreux Juifs.Dagobert aurait décidé d'exiler ceux qui refusaient lebaptême[33].

LesPères de l'Église, notammentAugustin d'Hippone, ont présenté les Juifs comme une preuve vivante du triomphe deJésus, ceux qui, par leur dispersion, par leur abaissement et par leur servitude, témoignent de la vérité de la religion du Christ (la doctrine du « peuple témoin » d'Augustin).

Après les invasions arabes duVIIIe siècle, et avec la naissance de l'empire carolingien, les Juifs furent tolérés. Le droit traditionnel juif continua, comme sous l'Empire romain, à régler les rapports intérieurs de la communauté israélite. Chez les chrétiens, on s'appuyait surtout sur le droit romain quand il s’agissait de protéger les juifs ou de « penser » leur présence au sein d’une société massivement chrétienne. De très violentes persécutions, de la part des musulmans comme des chrétiens (l’Inquisition), accablent bientôt les juifs d’Espagne. Il existait une seulediscrimination juridique sur le nombre de témoins à fournir dans un procès. Les interdictions légales étaient d'origine religieuse et tendaient à diminuer leprosélytisme juif. Il n'y avait pas de limite aux activités des Juifs. Ils bénéficiaient de laliberté de culte.

Seuls certainsclercs, telAgobard deLyon, insistèrent sur la responsabilité des Juifs dans la mort du Christ (« peuple déicide », peuple méprisé), en mettant en garde les chrétiens contre unereligion susceptible de tenter (dans le sens religieux du terme) certains d’entre eux. Les théologiens occidentaux (Pierre Chrysologue,Bède le Vénérable,Paul Diacre…) prenaient des positions souvent modérées à leur égard. Il n'en reste pas moins vrai que, les chrétiens se considérant désormais comme le « vrai Israël », les textes médiévaux reprennent de manière explicite le thème du peuple juif comme peuple-queue, citant souvent le Deutéronome[34].Bède le Vénérable, Jérôme, qui reprend presque littéralementOrigène, Maxime de Turin,Isidore de Séville, Pierre de Blois, Guillaume Durand, Raban Maur,Pierre le Vénérable, et d'autres encore, finissent par rendre classique cette interprétation[35].

Certains personnages commeRaoul Glaber contribuèrent à la diffusion d'idées antijudaïques après l'an mille. De même, les légendes chrétiennes les plus populaires -Évangile de Nicodème,Légende Dorée… - font jouer des rôles antipathiques aux Juifs témoins de la Passion du Christ.

De la première croisade à la Renaissance

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Dans le contexte de l'essor urbain qui marqua l'Europe à partir de la fin duXIe siècle, l’antijudaïsme purement religieux prit une forme sociale. Pendant la périodemédiévale, la grande majorité des juifs vivait dans desvilles. Les villes cathédrales de la chrétienté présentaient des conditions d'urbanisation à long terme de qualité, et constituaient l'asile des implantations et communautés juives les plus importantes[36].

LaPremière croisade poussa vers laTerre sainte des foules considérables de croyants qui voulaient libérerJérusalem des « infidèles » et ouvrir la route vers la Terre sainte fermée par les Turcs. L'enseignement de l'Église interdisait que l'on s'attaquât auxJuifs. Mais le manque de préparatifs et des motifs financiers ont entraîné despersécutions des Juifs. L'amalgame entre « infidèles » et juifs oumusulmans dans l'esprit de certainscroisés s'est accompagné de l'intention de faire payer aux Juifs la mort duChrist. Des incidents graves ont été signalés en décembre 1095 lors du départ de lacroisade dePierre l'Ermite à Rouen et en Champagne. Les communautés juives furent plus éprouvées par Folkmar etEmich de Leiningen lors descroisades dites « allemandes ». Desmassacres de juifs eurent lieu àSpire, àWorms, àMayence (Magenza). L'évêque deSpire offrit un abri auxjuifs de sa ville, qui perdit 14 de ses membres, tandis qu'à Worms, où la communauté ne relevait que de l'Empereur alors en Italie,800 morts furent à déplorer. Les croisés s'attaquèrent auxjuiveries deCologne, de Metz, deTrèves, et de la basse vallée du Rhin. Ces explosions de violence non maîtrisée n'entraient pas dans les plans du papeUrbain II[37].

SelonDominique Iogna-Prat[38], l'idée que les juifs, au Moyen Âge, furent vraiment considérés comme n'appartenant pas à l'espèce humaine« résume fidèlement la substance des propos dePierre le Vénérable, représentant d'un antijudaïsme radical ». Pour l'auteur de l'Adversus Iudœorum inueteratam duritiem, le juif fut comme le« repoussoir qui permet à celui qui l'exclut de cerner son identité »[39]. Pour Pierre Savy, si l'on croit que les Juifs sont unpeuple déicide qui donc a tué le Christ, alors on peut penser que les Juifs veulent répéter ce péché et peuvent profaner leshosties qui incarnent le corps du Christ. Et alors, d'autres « croyances chimériques » peuvent se répandre :les Juifs empoisonnent les puits,se livrent au meurtre rituel, les Juifs ont des cornes, une queue ou des menstruations[40].

Lors de ladeuxième croisade, uncistercien du nom deRadulphe (ou Raoul), qui prêchait lacroisade, invitait ses auditeurs à venger leChrist sur ses ennemis, ce qui engendra des meurtres collectifs dans les Pays-Bas, mais surtout dans la vallée du Rhin, àCologne,Mayence etWorms, en août et septembre 1146, et sans doute àWurtzbourg en février 1147. L'archevêque de Cologne protégea lesjuifs dans son château. L'archevêque de MayenceHeinrichIer Felix von Harburg prévint saintBernard de Clairvaux, qui arriva enRhénanie pour faire cesser les prédications antijuives[41].

Les communautés juives deRhénanie constituaient auXIe siècle le principal centre de peuplement juif en Europe (voirLes juifs de culture allemande). La communauté juive deMayence fut tuée à 90 % lors de lapremière croisade et encore lors de ladeuxième croisade. On se souvient de la déclaration deJean-Paul II àMayence[42]. Cette ville était en effet un centre religieux à la fois pour lachrétienté (la cathédraleromaneSaint-Martin de Mayence était destinée à être une seconde Rome) et pour leJudaïsme :Mayence était uncentre d'étude talmudique, la communauté juive de Mayence était considérée comme la « fille de Sion » et lasynagogue était considérée comme un symbole duTemple de Jérusalem. Dans une chronique sur lemassacre de la première croisade, un auteur juif de Mayence déclare :« Hélas le support puissant est rompu, ce magnifique bâton, la sainte communauté de Mayence, aussi précieuse que l’or »[43]. Ces événements affectèrent à la fin de sa vie letalmudisteRachi, qui était à Troyes sous la protection descomtes de Champagne.

Cela n'a pas empêché que, sur le plan intellectuel, auXIIe siècle, desjuifs participent aux travaux de traduction de l'œuvre d'Aristote, avec des Arabo-musulmans.Pierre Abélard posa les fondements de lascolastique avec des philosophes arabo-musulmans et juifs. Alors qu'au siècle suivant l'antijudaïsme évolua en se durcissant, on découvre dans l'œuvre de saintThomas d'Aquin une réconciliation des pensées musulmanes, juives, et chrétiennes à travers la philosophie d'Aristote ; saint Thomas a développé une théologie de l'adoption filiale des juifs de l'Ancienne Alliance[44].

Par la suite, le monde nouveau né descroisades vit l’essor du grand commerce international et l'arrivée des chrétiens dans les métiers du commerce. Lesjuifs devinrent alors des rivaux dans la vie économique desXIIe etXIIIe siècles, et furent progressivement mis à l’écart de la société chrétienne.

Les enfants juifs (portant lejudenhut) se plaignent deJésus auprès des adultes,Évangile de l'enfance selon Thomas,Klosterneuburger Evangelienwerk,Autriche (v. 1340).

LeIVe concile du Latran (1215) prit des mesures de discrimination contre lesjuifs, comme l'obligation de porter un costume spécial et larouelle ou un signe distinctif infamant comme lejudenhut (dit « chapeau juif »). Les juifs furent alors considérés par leclergé comme responsables collectivement de la mort duChrist. Leprêt à usure devint la cause d'une grande part du sentiment antijudaïque durant leMoyen Âge[45]. En Italie, puis plus tard en Allemagne et en Pologne,Jean de Capistran (1386–1456) excitait les pauvres contre l'usure des juifs[46]. Cependant, en 1247, le pape Innocent IV condamnait l'antisémitisme et les accusations de meurtre rituel portées en Allemagne par des exaltés contre les Juifs :

« Nous avons entendu parler de la situation déplorable des Juifs contre lesquels quelques princes spirituels et temporels et d'autres seigneurs puissants en vos pays et évêchés imaginent toutes sortes de prétextes, afin de les attaquer, de les piller et de les dépouiller de leurs biens d'une manière injuste. Quoique l'Écriture Sainte leur dise:"Tu ne tueras pas" et leur interdise de toucher pendant la Pâque à quelque chose de mort, on leur impute le crime de communier, ce jour-là, avec le cœur d'un enfant tué, et on fait comme si la loi le leur prescrivait, alors que cet acte serait clairement contraire à la Loi… Se prévalant de cette intervention ainsi que de beaucoup d'autres, on les assaille et on les dépouille de tous leurs biens, sans accusation, sans aveu et sans preuve, contrairement à la justice, on les jette dans les geôles, on les opprime, et on condamne beaucoup d'entre eux à une mort honteuse, de sorte que sous ces princes et seigneurs, ils se trouvent dans une situation pire que leurs ancêtres sous les Pharaons d'Égypte, et qu'ils sont contraints à quitter les villes et les lieux où leurs pères habitaient déjà depuis des temps immémoriaux.
Craignant ainsi leur destruction… ils se sont adressés au Saint-Siège… Et Nous ordonnons de rétablir l'état antérieur et de ne plus les importuner à l'avenir d'une façon ou d'une autre. »[47]

La politique duSaint-Siège était assez variable vis-à-vis des juifs. Quand la situation des Juifs devenait intenable, l’Église les prenait sous sa protection pour préserver ou augmenter ses intérêts ; quand ils vivaient dans l’opulence ou simplement en paix, elle édictait à leur encontre des mesures restrictives ou même infamantes dans le jeu de la concurrence d’une puissance à la fois temporelle et spirituelle. Lesdisputations judéo-chrétiennes avaient souvent pour conséquence d'engendrer desaccusations contre les Juifs.

Figurations artistiques

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Ecclesia et Synagoga, façade principale deNotre-Dame de Paris. Le bandeau aveuglant Synagoga, autrefois en tissu, est devenu un serpent, « esprit du mal »[48].

Les représentations artistiques témoignent d'une détérioration très nette de l'image de la synagogue et des Juifs duXIIe au XVe siècle[49],[50]. Les figurations d'Ecclesia triomphante et Synagoga abaissée, notamment sur lesportails descathédrales européennes (Paris,Bordeaux,Strasbourg,ReimsBamberg,Worms,Magdebourg,Minden,Fribourg-en-Brisgau[51],Rochester,Lincoln,Salisbury ouWinchester[52]), « ne se trouvent que dans des villes où il existait, au Moyen Âge, des populations juives nombreuses », préciseViollet-le-Duc[48], et l'art reflétant les passions populaires, les artistes ont le dessein de ridiculiser et rabaisser la Synagogue[53]. L'historien français de l'architecture duXIXe siècle, Daniel Ramée, écrit même dans les années 1840 que s'il connaissait personnellement des « Juifs bons et charitables », néanmoins des cathédrales françaises construites dans les années 1200 ne sont« pas chrétiennes » en raison de« l'élémentphénicien-sémitique, connu sous le nom de juif en Europe ». Pour cet historien de l'art de l'époque deVictor Hugo,Notre-Dame de Paris n'était que trop juive dans sonimagerie[54].

Gravure sur bois allemande montrant unJudensau (« truie juive ») anti-judaïque (XVe).

Le thème récurrent dusupercessionisme (théologie de la substitution) où le christianisme, devenu « verus Israël », remplace le judaïsme, là où laNouvelle alliance marque sa supériorité sur l'Ancienne, s'illustre à travers cette iconographie chargée d'antijudaïsme qui émaille toute l'imagerie médiévale chrétienne à partir duIXe siècle, sous forme de statuettes et de plaques en ivoire, deminiatures dans les manuscrits, de peintures, devitraux et particulièrement desculptures ditesstatuaires monumentales[55]. De fait, la synagogueallégorique figurant les Juifs devient ainsi de plus en plus visible et sa déchéance s'exprime plus nettement à mesure que l'antijudaïsme se fait plus virulent et que la mort deJésus leur est imputée, accusés ainsi dedéicide[49].

Également, à partir duXIIIe siècle, en Allemagne, un motif animalier apparaît pour représenter des Juifs en contact intime avec une truie (Judensau).

Juiveries

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Des quartiers juifs apparurent auXIIIe siècle en Espagne et au Portugal. En France, on parlait dejuiveries ; il y en avait quatre à Paris.

Il y eut plusieursautodafés duTalmud en 1242 (à Paris), 1286 (Honorius IV), 1319 à 1321 (à Paris), 1415 (à Avignon), et 1553 (dans toute l'Italie)[56] (c'est alors qu'apparaît le motghetto).

Accusations diverses et expulsions

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C'est en Angleterre, àNorwich (1144), qu'eut lieu la premièreaccusation de crime rituel contre les Juifs, avec l'affaireGuillaume de Norwich[57], qui fut suivie par d'autres. Les Juifs furent également victimes d'accusations de profanation d'hosties.

EnFrance, ce type d'accusation se manifesta à partir des années 1170-1180. Uneaccusation de crime rituel fut lancée contre les juifs àBlois en 1171. En 1247, le pape dut intervenir contre ces accusations. En 1182,Philippe Auguste procéda à l'expulsion des juifs dudomaine royal, alors limité. Les relations entre juifs et chrétiens se dégradèrent rapidement, aboutissant à la transformation de lasynagogue deParis en église en 1183[58]. Philippe Auguste sut rappeler les juifs pour les besoins du Trésor royal, en raison de leurs compétences dans les questions financières. En effet, les juifs autorisaient leprêt àintérêt aux non-juifs, alors que celui-ci était interdit auxchrétiens.

Nous savons quesaint Louis considérait que les juifs étaient responsables collectivement de la mort duChrist, mais il ne prit pas de mesure physique contre eux. Toutefois, les disputations entre des théologiens chrétiens,Eudes de Châteauroux, proviseur de la Sorbonne, et l'abbéNicolas Donin (ancien rabbin converti au christianisme) et quelques docteurs de la loi israélite se tinrent en 1240 sous la présidence deBlanche de Castille et à la demande même de juifs convertis au christianisme. Ceux-ci, avec l'ardeur des néo-convertis, se plaignaient des invectives contre Jésus-Christ et contre la Vierge que contient leTalmud. Les discussions établirent que le reproche était fondé et aboutirent à une ordonnance royale ordonnant debrûler le Talmud en 1242 à Paris et à la traque des manuscrits hébraïques[59].

En 1254, le projet d’expulsion générale des Juifs du royaume reste lettre morte[60]. En 1306Philippe le Bel expulsa à nouveau les Juifs[61]. La question de savoir siCharles IV a appliqué ou non l'ordre dePhilippe V de bannir les juifs est discutée.

Dans l'Empire, les juifs pouvaient bénéficier, à partir de 1234/1236, de la protection de l'empereur, à condition de payer un impôt (« impôt sur les juifs »), remplacé ultérieurement par des taxes versées à des protecteurs locaux.

Lapeste noire (1346-1350) provoqua une vague d'émeutes antijudaïques, d'abord en Provence, puis dans plusieurs parties de l'Europe. On accusa alors régulièrement lesjuifs d'être responsables de l'épidémie.

Après la peste noire, l'antijudaïsme atteint son paroxysme dans l'Europe dominée par des souverains chrétiens.

Un quartier juif fut construit à Avignon. Lesjuifs comtadins payaient néanmoins cher la protection du pape. Le premierghetto apparut en Italie à Venise auXVIe siècle.Le papePie V avait recommandé que les États limitrophes de sesÉtats pontificaux construisent desghettos[réf. nécessaire].

En 1394, ce fut la dernière expulsion de France parCharles VI. En Alsace, la situation des juifs se détériora à la fin duXIVe siècle. En 1389, un édit de bannissement interdit auxjuifs leur réadmission dans la ville de Strasbourg. Il resta en vigueur jusqu'à laRévolution française.[réf. nécessaire]

Pendant la reconquête de l'Espagne sur les musulmans, les premières persécutions commencèrent en 1391[62].

Inquisition espagnole et décret de l'Alhambra

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L'Inquisition espagnole se mit en place en 1451 et adopta des mesures très sévères vis-à-vis des Juifs convertis, les conversos ouMarranes, qui continuaient à pratiquer leurreligion[63]. En 1492, ledécret de l'Alhambra força les Juifs à choisir entre la conversion et l'exil.

Les juifs espagnols se réfugièrent au Portugal[64], d'où ils furent à nouveau expulsés par un édit de décembre 1496[65].

Dans ces deux pays, les nouveaux convertis d'origine juive, lesMarranes, furent exclus des carrières militaires et ecclésiastiques à partir du milieu duXVe siècle par une série de décrets devant attester la pureté de sang (limpieza de sangre).

En Espagne, dès avant ledécret de l'Alhambra de 1492, fleurit une abondante littérature polémique contre les juifs et contre les juifs convertis : dans leLivre de l'Alborayque, lesconversos sont assimilés à l'Alborayque, étrange bête hybride dotée d'une queue, et que monterait Mahomet. Ainsi commença à se répandre l'idée que les juifs ont une queue. Cette croyance se propagea à l'époque moderne en Allemagne et d'autres pays d'Europe[66].

Martin Luther a d'abord eu une attitude conciliante avec les juifs, estimant que la persécution des Juifs n'était pas conforme aux aspirations chrétiennes. Mais lorsqu'il se rendit compte qu'ils s'opposaient à son enseignement, il écrivit alors :Des Juifs et de leurs mensonges. SelonPaul Johnson, cette œuvre« peut être considérée comme le premier ouvrage d'antisémitisme moderne, et comme un grand pas sur la route de l'Holocauste »[67].

Lecatéchisme promulgué à la suite duconcile de Trente (1566) répondit àLuther sur les causes de la mort deJésus-Christ (voir lecontenu du catéchisme du concile de Trente) : selon ce catéchisme, la crucifixion n'est pas le fait des Juifs mais de l'humanité tout entière depuis le péché originel.Calvin polémiqua aussi contre les Juifs dans son ouvrageAd questiones et objecta Judaei[réf. nécessaire].

En France,Bossuet a tenu également des propos très durs vis-à-vis des juifs dans certains de ses sermons, comme ce qui suit :« C'était le plus grand de tous les crimes : crime jusqu'alors inouï, c'est-à-dire ledéicide, qui aussi a donné lieu à une vengeance dont le monde n'avait vu encore aucun exemple… »[68].Menahem Macina, qui cite Jules Isaac, estime que de tels extraits ont alimenté un sentiment antijudaïque jusqu'auXXe siècle, du fait de leur insertion parAlfred Rébelliau dans la collection « les grands écrivains français »[69].

Siècle des Lumières et Révolution française

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[réf. nécessaire]Despapes continuèrent à promulguer des lois antijuives :Clément XII etBenoît XIV imposèrent le port de larouelle.Clément XIV est plus libéral mais l'édit de 1775 dePie VI rétablit la surveillance dughetto de Rome par l'Inquisition, ainsi que le port de l'insigne.

[réf. nécessaire]À la veille de laRévolution française, les communautés juives enFrance étaient localisées àBordeaux (Sépharades) et enAlsace (Ashkénazes). Les Juifs étaient également enAvignon. Les communautés juives étaient souvent assez mal acceptées. Preuve d'antijudaïsme judiciaire en Alsace,Hirtzel Lévy fut condamné à périr sur la roue le à Colmar pour un crime dont il était innocent.

[réf. nécessaire]Lesphilosophes desLumières étaient en général peu favorables aux Juifs, avec quelques exceptions commeDiderot, qui voyait dans le peuple juif un moyen d'ouverture au monde.

Voltaire, conscient des racines judaïques du christianisme, voyait dans l'attaque du judaïsme et des juifs un moyen de saper les fondements de l'Église catholique.

Le courant général de libéralisation en France auXVIIIe siècle profita aux Juifs. L'abbé Grégoire écrivit en 1787 unessai sur les juifs. Le, grâce àAdrien Duport et à l'abbé Grégoire, l'Assemblée nationale vota le décret d'émancipation des Juifs, qui obtinrent la condition decitoyen à part entière, avant même les prêtres.

Période contemporaine

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En France, l'antijudaïsme s'était propagé dans l'enseignement à partir notamment de quelquesextraits des sermons de Bossuet[70].

La progression desLumières puis leur triomphe allait modifier la question, le christianisme cessant d'être la base de la société. Une partie des élites demeura hostile aux juifs mais sur un fondement différent. Ce renouvellement idéologique ne se diffusa que lentement dans la population. Ainsi dans l'Empire français et malgré le décret de 1791, les Juifs n'étaient pas encore intégrés.Napoléon aurait eu de forts préjugés contre les Juifs, mais son sens de la cause publique et son opportunisme le poussèrent à les intégrer dans la société française[réf. nécessaire]. Malgré l'opposition des députés de l'est, il décida en mai 1806 de convoquer une assemblée de notables, qui seraient choisis« parmi lesrabbins, les propriétaires et autres Juifs, les plus distingués par leur probité et leurs lumières ». Les notables siégèrent durant dix mois ( -), et furent sommés de répondre à un certain nombre de questions qui avaient pour objectif d'établir si les lois juives étaient compatibles avec le droit commun. Les notables répondirent que lejudaïsme prescrivait de tenir« comme loi suprême la loi du prince en matière civile etpolitique », et qu'eux-mêmes s'étaient toujours« fait un devoir de se soumettre aux lois de l'État »[71].

« Toute 'obstination' contre chaque Juif est une 'obstination' contre toute laBible »

— Nahman de Bratslav

Deux décrets deNapoléon de 1808 réorganisèrent leculte[72]. Il fallut encore lutter contre des mesures discriminatoires :Adolphe Crémieux fit supprimer le « serment more judaico » que les juifs devaient prêter en justice selon une procédure infamante (1827-1846)[73].

Dans les vingt dernières années duXIXe siècle, en France, le contexte descientisme transforma l'antijudaïsme enantisémitisme, fondé sur des thèsesracistes selon lesquelles les Juifs sont à jamais inassimilables, en raison de leurs caractéristiques biologiques (ou « raciales ») et psycho-culturelles et, d’autre part, sur le thème d’accusation conspirationniste, les Juifs étant accusés de vouloir dominer le monde, à travers manipulations de l’opinion, complots et bouleversements révolutionnaires, sur fond de domination financière plus ou moins occulte[74]. Ces idéologies renvoyèrent au domaine de la pure imagination la connaissance religieuse et théologique. Elles posèrent les germes de l'oubli duPremier Testament[réf. nécessaire].

En France,Auguste Comte, dans soncalendrier positiviste, prit « un parti pleinement irrévocable » sur Jésus, selon lequel il maintenait son « exclusion totale » de son système de pensée[75]. Puis, il se considéra comme un nouveauPaul de Tarse, qu'il voyait comme le « véritable créateur » du « dogme catholique »[76], « profondément familier avec les penseurs de la Grèce »[77].

Les intellectuels juifs (Marx,Freud,Einstein…) ne formaient qu'une petite partie de ce mouvement général de remise en question, allant de la transformation des évidences aveuglantes à des interrogations angoissantes.[réf. nécessaire]

L'antisémitisme se propageait enEurope de l'Est, avec despogroms enRussie au début duXXe siècle. Il se manifesta en France avec l'affaire Dreyfus (1894-1906), dont les causes profondes furent étudiées notamment parBernard Lazare[78] et dontÉmile Zola se fit l'écho dans la presse. Le dénouement de cette affaire n'a pas empêché que se développent despublications antisémites, tant en France qu'en Allemagne.

Charles Maurras, dont l'idéologie reposait sur une primauté de l'esthétique gréco-latine et s'inspirait dupositivismecomtien, considérait que l'une des tares duchristianisme résidait dans son ascendance juive. Il réussit à séduire un certain nombre de catholiques sur ce critère, malgré les condamnations de l'Action française parPie X (1914) puisPie XI (1926)[79], adoptant les attitudes les plus agressives vis-à-vis des Juifs (« C'est en tant que juif qu'il faut voir, concevoir, entendre, combattre et abattre leBlum »).

Du côté allemand, certains écrits de Luther, d'un antijudaïsme grossier, imprégnaient toujours les milieux protestants mais leracisme allait transformer l'attitude des politiques.Alfred Rosenberg diffusa l'antisémitisme par le biais desProtocoles des Sages de Sion. Il publia en 1930Le Mythe du vingtième siècle qui donnait des bases théoriques à l'idéologienazie (« Il s'agit de créer une Église allemande, ancrée dans les forces issues du sang, de la race et du sol, fondée sur un Nouveau Testament expurgé de superstitions, et libérée de l’Ancien Testament »). Six évêques de la province de Cologne réagirent par une déclaration le, assimilant les erreurs dunazisme à celles de l'Action française (voirLes catholiques allemands face à la montée du nazisme). Aprèsla prise de pouvoir par Hitler, le vote de laloi des pleins pouvoirs (), et leconcordat du 20 juillet 1933, ni cette déclaration, ni la lettre pastorale des évêques allemands de juin 1934, ni l'encycliqueMit brennender Sorge (1937), ne suffirent à endiguerl'emprise du pouvoir nazi entre 1933 et 1938.

Dans l’encyclique « Mit brennender Sorge », du condamnant lenazisme, le papePie XI rappelait le fondement biblique de la foi chrétienne :

« Qui veut voir bannies de l'Église et de l'école l'histoire biblique et la sagesse des doctrines de l'Ancien Testament blasphème le Nom de Dieu, blasphème le plan de salut du Tout-Puissant, érige une pensée humaine étroite et limitée en juge des desseins divins sur l'histoire du monde. (MBS, 16) »,

néanmoins,Jacques Prévotat note en conclusion de son livre l'absence d'un document doctrinal clair de l'Église :

« Pour l'Église, le bénéfice aurait été grand d'uneencyclique, expliquant aux fidèles du monde entier qu'uncatholicisme qui rompt avec l'Ancien Testament, qui veut purifier l'Évangile de ses racines juives, tourne à l'hérésie, que cette hérésie a un nom, celle deMarcion, condamné auIIe siècle. Une encyclique qui aurait repris l'ensemble du problème aurait, de surcroît donné auxthéologiens et aux fidèles les moyens d'affronter, avec une réflexion plus élaborée, le drame dujudaïsme pendant la guerre. »[80]

L'encycliqueHumani generis unitas n'a pu être promulguée en raison de la mort dupapePie XI (1939). La position de l'Église catholique pendant la Seconde Guerre mondiale fut des plus délicates, car ses responsables savaient que toute protestation risquait d'entraîner des représailles. Il n'en reste pas moins que les silences de trop de chrétiens face auxdéportations desJuifs ont interpellé lesconsciences, alors que le drame de laShoah se déroulait sans que l'on en perçût ni l'organisation, ni l'ampleur[81]. Desprêtres figurent dans la liste desJustes parmi les nations. Le PèrePierre Chaillet a publié lesCahiers du Témoignage chrétien — 14 opuscules, qui se succédèrent de novembre 1941 à août 1944 — et a insufflé à laRésistance une dimension spirituelle telle qu'elle a fait dire un jour àMaurice Schumann à la BBC :« Vous avez été notre spirituel ! ». LePère Marie-Benoît (surnommé « le père des Juifs ») a protégé desJuifs àMarseille. Le village deChambon-sur-Lignon est resté célèbre.

Il est à noter que le cardinalHenri de Lubac écrivit en 1988Résistance chrétienne à l'antisémitisme. Souvenirs (1940-1944).

Lesupersessionisme fut abandonné par la plupart des Églises protestantes libérales dans le courant duXIXe siècle, tandis que l'Église catholique romaine ne s'en était pas encore affranchie.[réf. nécessaire]

Maintenant, l'Europe compte 8 % de la population mondiale juive. Notons qu'enFrance, en dépit des mesures dugouvernement de Vichy, environ 72 % des Juifs ont survécu, ce qui est une proportion exceptionnelle si on la compare à celle d'autres pays européens, la moyenne européenne étant d'un peu plus de 33 % (8 % enPologne).[réf. nécessaire]

Antijudaïsme en islam

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Après la Seconde Guerre mondiale

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Article détaillé :Relations entre judaïsme et christianisme.

Le concile Vatican II

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Articles détaillés :Conférence de Seelisberg etNostra Ætate.

Après la tragédie de laShoah, leConseil international des chrétiens et des juifs se réunit en 1947 à laconférence de Seelisberg, en Suisse, pour étudier les causes de l'antisémitisme chrétien, à l'instigation de personnalités juives (dont l'historienJules Isaac) et chrétiennes. C'est lors de cette conférence que Jules Isaac rencontraPaul Démann, qui écrivit entre 1948 et 1965 plusieurs études pionnières sur lesrelations entre judaïsme et christianisme, dontLa catéchèse chrétienne et le peuple de la Bible. Constatations et perspectives (1952).Paul Démann releva des passages antijudaïques dans les manuels d'enseignement religieux qui ont nourri la foi des catholiques de la fin duXIXe siècle aux décennies qui ont précédé leconcile Vatican II, dans le cadre d'une enquête reposant sur l'examen d'« environ 2000 volumes »[82].

Compte tenu des enseignements desPères de l'Église, on considère que l'antisémitisme plonge ses racines dans l'antijudaïsme chrétien, aussi bien catholique qu'orthodoxe ou protestant. L'historien Jules Isaac, artisan de l'amitié entre Juifs et chrétiens, a identifié ces causes dansL'Enseignement du mépris, publié en 1962.

L'Église catholique a reconnu avoir diffusé une culture antijudaïque dans le passé.Jean XXIII a supprimé en 1959 la mention ambiguëpro perfidis Judaeis dans laprière universelle du Vendredi saint, suppression mise en œuvre de façon définitive parPaul VI dans lemissel de 1969[83].

D'une façon plus générale, leconcile Vatican II a entériné l'abandon de lathéologie de la substitution en 1964-1965. Il a jeté les bases dudialogue interreligieux avec la déclarationNostra Ætate (1965), dont le paragraphe 4 porte sur lareligion juive[84].

Tentatives d’interprétations

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Querelle d'héritage

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Après la destruction dusecond Temple (70), une première scission se produit : lesPharisiens sont d'abord considérés par les chrétiens comme des gens attachés aux traditions, sans voir qu'ils transmettaient aussi la loi orale deMoïse[réf. nécessaire]. (C'est-à-dire que les traditions des Pharisiens, dont on parle dans les évangiles, sont appelées par les Juifs la Loi orale, censée provenir en partie de Moise lui-même.)

Ultérieurement, alors que les communautés juives installées enGalilée et enMésopotamie mettent par écrit la loi orale de Moïse (Talmud de Jérusalem auIVe siècle etTalmud de Babylone auVIe siècle), les chrétiens tolèrent généralement les Juifs, mais ils commencent à s'en méfier, considérant que ce peuple a trahi leJésus à travers le personnage deJudas Iscariote[réf. nécessaire].

À la suite deJustin de Naplouse, les chrétiens se présentent comme le « véritable Israël » (« verus Israel »).Francis Deniau pense que l'origine de l'expression se trouverait dans des interprétations desépîtres de Paul : dans l’épître aux Galates 6, 15-16, après avoir affirmé : « lacirconcision n’est rien, ni l’incirconcision ; il s’agit d’être unecréature nouvelle » Paul ajoute : « à tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi qu’à l’Israël de Dieu ». On a souvent opposé cette expression à 1 Corinthiens 10, 18 qui parle de l’Israël selon la chair, en l’interprétant comme le peuple juif, alors que les chrétiens seraient l’Israël de Dieu, le véritable Israël[85].

Les chrétiens considèrent alors le peuple juif comme un peuple-queue, suivant l'interprétation du Deutéronome (Dt 28, 44). Pierre Savy a montré que la croyance selon laquelle les Juifs ont une queue serait une métaphore, conséquence de cette interprétation des textes de la Bible. D'où une tendance à l'animalisation des juifs, voire à leur diabolisation, et à laisser penser que les juifs n'appartiennent pas à l'espèce humaine[86].

Les Juifs commencent épisodiquement à servir deboucs émissaires, soit pour cause de mémoire non assumée par les chrétiens, de rivalité du type de celle qu'on trouve entre frères ennemis se disputant la place principale auprès deDieu le Père, soit pour cause de désaccordsmétaphysiques infranchissables concernant la divinité duChrist et l'universalité de la religion.

Les Juifs, en tant que minorité religieuse au sein de la chrétienté, étaient davantage considérés comme destalmudistes s'opposant au christianisme et à laNouvelle Alliance par des textes tardifs, que comme les grands ancêtres des chrétiens à qui ils auraient transmis leur religion.

Pour les chrétiens, qui cherchaient à appliquer le message du Christ, à partir du moment où avait été annoncée la « Nouvelle Alliance » avec Dieu, supposée remplacer la première, les Juifs, étaient soit des rivaux, les premiers à avoir été distingués parDieu le Père, soit une frange résistante de l'ancien peuple élu, frange ayant trahi son rôle dévolu : ils revendiquaient l'héritage de l'Ancienne Alliance, cette promesse faite àAbraham, cette promesse de Dieu à son peuple recueillant la Loi (avec toutes lesnations au pied duSinaï ; la parole de Dieu s'entendait en toutes leslangues), ainsi que leTalmud, dont l'application s'opposait auchristianisme.

Approche psychanalytique

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SelonCharles Melman, le christianisme a tenté sans cesse de tuer la figure paternelle enviée et haïe de son père juif armé de laLoi et de ses « privilèges » dans un rapport œdipien pour prendre sa place mais réapparaissant obsessionnellement, physiquement, pour lui rappeler la loi transgressée de ne pas tuer, le poussant encore à l'acte[87]. PourJean-Pierre Winter, la piste explorée est celle de la perversion devant l'incomplétude de l'être : l'anti-judaïsme ou l'antisémitisme servent à reconstituer l'unité devant l'autre[87].

Interprétation de la Bible

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LaShoah a poussé certainsexégètes chrétiens à s'interroger sur les causes de l'antijudaïsme jusque dans les textes. Afin de comprendre dans quelle mesure les textes de laBible peuvent être interprétés d'une façon hostile aux Juifs, il est nécessaire de connaître le contexte historique lors de laprédication de Jésus.

Dans sa prédication, Jésus s'est assez souvent opposé auxPharisiens et aux scribes, ce qui l'a conduit progressivement à un conflit avec la hiérarchie religieuse essentiellement concentrée àJérusalem[88]. Lestextes canoniques où l'on trouverait certains propos hostiles aux Juifs ou certaines catégories d'entre eux sont surtout l'évangile selon Matthieu et l'évangile selon Jean, les auteurs étant principalement juifs.

  • Évangile selon Matthieu :
Au chapitre 23, Jésus prononce plusieurs fois l'expression « malheureux êtes-vous, scribes etPharisiens hypocrites ». On peut se reporter à l'analyse qu'en fait Ulrich Luz, qui pense que « la tâche de reprendre de façon critique l'antijudaïsme théologique vise le centre de lafoi chrétienne »[89]. Ce passage ne vise cependant que la mauvaise foi de responsables religieux.
Au chapitre 27, les juifs sont réunis à Jérusalem lors du procès de Jésus.
« Voyant alors qu'il (Pilate) n'aboutissait à rien, mais qu'il s'ensuivait plutôt du tumulte, Pilate prit de l'eau et se lava les mains en présence de la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable de ce sang ; à vous de voir ! » Et tout le peuple répondit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » »[90]. Ce passage souvent cité comme fondateur de l'antijudaïsme et effectivement utilisé par les auteurs antijudaïques comme fondant la responsabilité collectives des juifs dans l'exécution de Jésus, n'est cependant pas recevable dans la logique chrétienne d'une part parce que la théologie enseigne que le Christ est mort pour l'humanité tout entière et qu'il est mort à cause du péché de celle-ci, d'autre part parce qu'un tel cri ne pourrait concerner que les personnes présentes lors du procès et qui ont crié en ayant pleine conscience de rejeter le Christ.
Il s'agit souvent des interventions de l'évangéliste qui dit « les Juifs... » au lieu de « les gens » en réponse à de longs discours de Jésus, ou de la manière dont est relaté le procès de Jésus.
Par exemple :
« Et il leur disait : « Vous, c'est d'en bas que vous êtes, moi, c'est d'en haut que je suis
Vous, c'est de ce monde que vous êtes ; moi, je ne suis pas de ce monde. » »[91]
"Mais Jésus ne se fiait point à eux, parce qu'il les connaissait tous"[92]
"Et il y avait dans la foule une grande rumeur à son sujet. (…)
Cependant personne ne s'exprimait librement sur son compte, par crainte des Juifs."[93]
« Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. »[94]
Ce dernier Evangile de Jean étant le plus tardif - les dernières mains interviennent à l'époque où les chrétiens ont quitté la synagogue au début duIIe siècle -, il semble avoir renoncé à s'adresser aux juifs pour se tourner vers les païens. C'est ainsi qu'on pourrait comprendre son antijudaïsme devenu dangereux par la suite, selon Rudolph Pesch[95]. On peut aussi se reporter à l'analyse de Martinus de Boer[96]. Mais dans la logique de la théologie catholique, tous ces reproches s'adressent non aux juifs en tant que peuple mais en tant que représentants de l'Humanité lorsqu'elle refuse la vérité que le Christ est dit apporter. C'est toute l'humanité qui est accusée par ce passage ; dans le cas contraire, l'Évangile considérerait que l'enseignement du Christ s'adresserait seulement aux Juifs.
En revanche, dans le passage de la Samaritaine, qui se déroule au bord duPuits de Jacob, lieu hautement symbolique de la tradition juive (chapitre 4), Jésus déclare : « Vous adorez ce que vous ne connaissez pas ; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car lesalut vient desJuifs »[97].

Ce passage est à rapprocher du cantique du vieillard Siméon dans lequel l'Évangile présente le fait de voir naître en son sein le Messie, le sauveur du Monde comme "la gloire d'Israël". De la même façon, si le Christ, juif lui-même, critique les juifs, c'est à chaque fois pour leur reprocher, eux qui ont eu les prophètes pour les préparer, de ne pas reconnaître le Messie quand il vient.

Dans les Actes des Apôtres

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Après leconcile de Jérusalem, Paul rencontre des difficultés avec les Juifs, àThessalonique, Bérée,Athènes, et est traduit en justice àCorinthe (chapitres 17-18). De retour àJérusalem, Paul comparaît devant leSanhédrin, où une scission se produit entreSadducéens (qui ne croyaient pas en laRésurrection) et lesPharisiens (qui y croyaient). Une quarantaine de Juifs va trouver les grands prêtres (Ac 23, 12-15). ÀRome, les Juifs sont partagés sur le message de Paul, qui cite Isaïe (Ac 28, 23-28). SelonDaniel Marguerat, lesActes des Apôtres peuvent être interprétés de deux manières différentes[98] (voir aussiPeuple déicide).

Dans les épîtres de Saint Paul

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Saint Paul est quelquefois critiqué pour une violente polémique contre lesJuifs dans lapremière épître aux Corinthiens[99].

« Ceux-ci ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes, et ils nous ont persécutés. Ils déplaisent àDieu et sont ennemis de tous les hommes ».

Paul reproche en effet aux Juifs qu'il estime avoir été préparés par les enseignements des prophètes, de ne pas reconnaître le Messie une fois qu'il est venu et de demander davantage que la logique des enseignements du Christ et leur cohérence avec ceux de l'Ancien Testament. Mais il en a autant pour les Païens :« Les Juifs demandent des miracles et les Grecs cherchent la sagesse : nous, nous prêchons Christ crucifié ; scandale pour les Juifs et folie pour les païens, mais puissance de Dieu et sagesse de Dieu pour ceux qui sont appelés, tant Juifs que Grecs » (1 Co 1, 22-24).

Sa réflexion théologique s'approfondit dans l'épître aux Romains, lorsqu'il déclare[100] :

« J'affirme ceci dans leChrist, car c'est la vérité, je ne mens pas, et ma conscience m'en rend témoignage dans l'Esprit Saint. J'ai dans le cœur une grande tristesse, une douleur incessante. Pour lesJuifs, mes frères de race, je souhaiterais même être maudit, séparé duChrist : ils sont en effet les fils d'Israël, ayant pour eux l'adoption, la gloire, les alliances, la Loi, le culte, les promesses deDieu ; ils ont les patriarches, et c'est de leur race que leChrist est né, lui qui est au-dessus de tout, Dieu béni éternellement[101]. »

Dans l'épître aux Galates,saint Paul affirme[102] :« La circoncision n'est rien, ni l'incirconcision ; il s'agit d'être une créature nouvelle ». Puis il ajoute :« À tous ceux qui suivront cette règle, paix et miséricorde, ainsi qu'à l'Israël de Dieu ». Cette réflexion ne signifie pas un mépris des traditions juives mais est venue à un moment où, des non juifs devenant chrétiens, la question de les circoncire se posait : puisque le christianisme s'appuie sur le judaïsme, doit-on passer d'abord par les traditions juives avant le baptême ? Saint Paul répond que non, on peut devenir chrétien tout de suite, sans un préalable judaïque.

Depuis soixante ans, devant les persécutionsnazies et laShoah, les chrétiens ont repris conscience de ce rappel de Paul :« Les dons et l'appel deDieu sont irrévocables » (Romains 11, 28-29). Les chrétiens ont redécouvert concrètement la présence d'Israël, et redécouvert que la fidélité d'Israël à saTorah avait, aujourd'hui et non seulement dans le passé, un sens spirituel, une signification dans le dessein de Dieu pour le monde[103].

Autres interprétations

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Lathéologie de la substitution qui a longtemps prévalu s'est concentrée sur certains passages duNouveau Testament, pour présenter l'Église comme le « véritable Israël ».

En fait, d'autres théologiens à la suite desaint Ambroise et desaint Augustin, ont proposé d'autres interprétations desévangiles, portant par exemple sur laparabole de l'enfant prodigue, que certains préfèrent appeler la parabole du Père et de ses deux fils, ou du Père prodigue, du fils perdu, du fils retrouvé[104]. Ainsi,saint Augustin compareIsraël au fils aîné de laparabole sorti dans les champs, alors que le fils cadet, l'Église ou les pêcheurs, revient après une période de débauche. Le père représenteDieu qui prie son fils aîné de rentrer, figurant Israël sauvé[105].

Pierre Chrysologue, évêque deRavenne (Ve siècle) commence cinqsermons sur cetteparabole de la façon suivante :

« Aujourd'hui le Seigneur appelle le père et ses deux fils pour nous les présenter afin de découvrir au travers d'une belle image figurative la granderévélation de sa bonté, la cruelle jalousie du peuple juif et le retour du peuple chrétien dans une attitude de suppliant »[106].

Le papeGrégoire le Grand emploie une allégorie à partir du livre de Job[107], tandis queBède le Vénérable utilise aussi laparabole de l'enfant prodigue dans une homélie[108], reprise parPaul Diacre auVIIIe siècle lors de laRenaissance carolingienne.

« Vous êtes nos frères de prédilection, et en un certain sens nos frères aînés »

— Jean-Paul II à lasynagogue deRome, le.

Position actuelle de l’Église catholique

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Les rencontres d'Assise permettent d'approfondir les points de convergence duchristianisme avec les autresreligions.

Depuis25 ans environ, de nombreuses études (voir bibliographie) approfondissent la judéité de Jésus, et remettent en cause un très grand nombre d'idées reçues sur lechristianisme ancien.

En 1986, lepapeJean-Paul II a visité laGrande synagogue de Rome, ce qui fut la première visite d'unpape dans unesynagogue depuis les premiers siècles.

En 1991, lecatéchisme promulgué parJean-Paul II précise (paragraphe 597) :

« LesJuifs ne sont pas collectivement responsables de la mort de Jésus.
En tenant compte de la complexité historique du procès de Jésus manifestée dans les récits évangéliques, et quel que puisse être le péché personnel des acteurs du procès (Judas, lesanhédrin, Pilate) que seulDieu connaît, on ne peut en attribuer la responsabilité à l'ensemble desJuifs deJérusalem, malgré les cris d'une foule manipulée et les reproches globaux contenus dans les appels à la conversion après laPentecôte. Jésus Lui-même en pardonnant sur la Croix etPierre à sa suite ont fait droit à l'ignorance (Ac 3, 17) des Juifs de Jérusalem et même de leurs chefs. Encore moins peut-on, à partir du cri du peuple :« Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mt 27, 25) qui signifie une formule de ratification, étendre la responsabilité aux autres Juifs dans l'espace et dans le temps.
Aussi bien l'Église catholique romaine a-t-elle déclaré auconcile Vatican II : Ce qui a été commis durant laPassion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni auxJuifs de notre temps. (…) Les Juifs ne doivent pas être présentés comme réprouvés parDieu, ni maudits comme si cela découlait de la Sainte Écriture »[109].

En 1993, le Vatican reconnait officiellement l'État d'Israël. Lors desrepentances en 1995 (Églises d'Allemagne et de Pologne), 1997 (Église de France), 1998, et 2000, l'église catholique a reconnu ses fautes envers lejudaïsme.

Article détaillé :Repentance de l'Église.

La reconnaissance de la signification actuelle de la fidélité d'Israël est la voie sur laquelle l'Église catholique romaine s'est engagée, en y découvrant un approfondissement de sa compréhension d'elle-même, de la signification de la bonne nouvelle duChrist, et de l'espérance pour le monde[103].

Selon lepapeBenoît XVI, l'exclamation que Matthieu impute aux habitants de Jérusalem :« Que son sang soit sur nous et sur nos enfants » (Mt 27, 25) ne peut jamais être interprétée négativement :« Ce n'est pas une malédiction, mais unerédemption, un salut ». Car pour le pape, le sang de Jésus« n'exige ni vengeance ni punition, mais est réconciliation ». Il laisse donc entendre que le sang de Jésus a racheté son peuple[110]. Benoît XVI a rappelé la pensée de saint Thomas d'Aquin le :

« Lecalendrier liturgique rappelle aujourd'hui saintThomas d'Aquin, granddocteur de l'Église […] Le rapport entre foi et raison constitue un sérieux défi pour la culture actuellement dominante dans le monde occidental et, précisément pour cette raison, le bien-aiméJean-Paul II a voulu y consacrer uneencyclique intitulée justementFides et ratio, - Foi et raison. J'ai moi-même récemment repris cet argument dans le discours à l'Université de Ratisbonne […] Avec une sagesse clairvoyante, saint Thomas d’Aquin réussit à instaurer une confrontation fructueuse avec la pensée arabe et juive de son temps, au point d’être considéré comme un maître toujours actuel de dialogue avec d’autres cultures et religions[111]. »

En 2021, « gardant le souvenir des victimes de laShoah et des assassinats antisémites de ces dernières décennies », les évêques de France publient la déclaration « Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme sera la pierre de touche de toute fraternité réelle »[112]. Ils décident de confier au Service national pour les relations avec le judaïsme, dirigé par le père Christophe Le Sourt, la rédaction d'un ouvrage pédagogique reprenant les enseignements de l'Église catholique depuis Vatican II et la déclaration Nostra Ætate. L'ouvrage, publié en juin 2023, préfacé par le grand rabbin de FranceHaïm Korsia, s'intituleDéconstruire l'antijudaïsme chrétien et se présente en vingt chapitres traitant chacun d'une thématique de l'antijudaïsme chrétien[113].

En dépit de l'antisémitisme et de l'antijudaïsme chrétiens, les sources juives ont toujours été reconnues dans lechristianisme.

Contentieux judéo-musulman

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Le statut de dhimmi

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Il y a eu des périodes de tolérance relative durant lesquelles les Juifs ont pu prospérer intellectuellement et économiquement de façon significative et exercer une influence politique certaine au sein des gouvernements islamiques. En réalité, et plus souvent qu'on ne le croit, le sort des Juifs n'a pas été toujours enviable. DuMaroc jusqu'enPerse, ils ont subi misères et humiliations, insécurité et violences populaires. Cette période d'adversité, auxXIe etXIIe siècles, a amené un des plus célèbres philosophes juifs duMoyen Âge,Maïmonide, à s'adresser non sans amertume à la « nation d'Ismaël » qui « nous persécute cruellement et qui met en place tous les moyens de nous nuire et de nous avilir ». En fait, l’ « Âge d'Or » des Juifssépharades, qui a coïncidé avec l'apogée de lacivilisation islamique auMoyen Âge, n'a pas été sans provoquer envie et hostilité parmi les musulmans face à l'influence croissante desjuifs et à leurs succès socio-économiques notables.

Il s’agit simplement, au départ, de rivalités et concurrences socio-économiques “rationalisées” justifiéesa posteriori avec des arguments religieux et des fabulations.

Le statut légal des juifs et des chrétiens sous domination islamique dans l'ère prémoderne, était essentiellement celui dedhimmi (« peuple protégé »), dont lesreligions étaient officiellement reconnues par les autorités (en place). En s'acquittant d'une taxe (jîzya), ils pouvaient exercer librement leurreligion, jouir d'un certain degré de sécurité personnelle, et fonder leurs propres organisations communautaires. Mais la protection accordée aux « peuples du Livre » (ahl al-kitab) était accompagnée d'une forme d'assujettissement. La « tolérance » dont ils bénéficiaient était limitée à l'intérieur d'un cadre social étroit qu'ils ne pouvaient transgresser ;discriminations et interdits soulignaient constamment la supériorité et la préséance desmusulmans sur lesJuifs et les chrétiens.

Le coup de génie de l’islam ottoman a été laconversion à l'islam par l’exception de cette taxe d’jîzya dudhimmi (« peuple protégé ») auxchrétiens etjuifs et tout autre non-musulman. Il était interdit auxJuifs de porter des armes, par exemple, ou de monter à cheval. Ils étaient en outre, astreints au port d'un vêtement distinctif (comme en Europe occidentale depuis lequatrième concile du Latran). De plus, ils ne pouvaient pas construire de nouveaux lieux deculte (références : « Canal Science ». « Télé-Science », QC, Canada).

Dans des pays plus éloignés comme leMaroc, l'Iran et leYémen, les Juifs avaient subi des humiliations, été maltraités physiquement et méprisés. Les restrictions liées au statut de dhimmi ont été renforcées et appliquées avec plus de rigueur encore. Les émeutes accompagnées de pillage et de meurtres dirigées contre lapopulation juive étaient plus fréquents dans ces contrées périphériques et cela jusqu'à l'aube duXXe siècle. D'autres régions d'Afrique du Nord connurent des épisodes tragiques durant leXIXe siècle et à des intervalles assez réguliers. À la même époque est apparu le pamphlet diffamatoire accusant lesJuifs d'utiliser lesang d'enfants pour leurs[rituels. Cette monstrueuse calomnie, qui avait fleuri parmi les communautés grecques orthodoxes sous l'Empire ottoman, comme enEurope occidentale, a eu pour conséquence le déferlement depogroms àSmyrne (1872) puis àConstantinople deux ans plus tard. D'autresaccusations de crime rituel commis par lesJuifs avaient été déjà enregistrées àBeyrouth en 1824, àAntioche (1826), àHama (1829), àDamas en 1840 (la sordide affaire de Damas).

Il faut dire toutefois que le sort des Juifs soumis au statut de dhimmi, malgré toutes ses conséquences douloureuses, était, somme toute, plus enviable que celui de leurs coreligionnaires vivant en terreschrétiennes du “Contentieux judéo-catholique romain”. Plus sûrs et plus confiants en eux-mêmes, les musulmans de l'époque médiévale n'éprouvaient pas la même obsession que celle qui habitait leurs homologues chrétiens, refusant de reconnaître lejudaïsme en tant quereligion.

LeCoran met l'accent tout particulièrement sur le fait que les Juifs ont rejetéMahomet alors même (selon des sources exclusivement musulmanes) qu'ils reconnaissaient sa qualité deprophète, par jalousie et par dépit, sous prétexte qu'il n'était pas juif.

Ainsi, se propage, de nouveau, dans lemonde musulman lemythe du complot.

La notion selon laquelle les Juifs sont, par exemple, des « falsificateurs arrogants », ourdissant sans cesse de nouveaux complots, intrigant pour semer la discorde, créer des conflits et des divisions au sein de la communauté musulmane, est considérée comme une évidence en parfaite conformité avec l'enseignement coranique. Seule une adhésion sans faille aux vraies valeurs Islamiques pourra préserver lesmusulmans de la terrible menace que représente l'infiltration impérialiste, judéo-sioniste et occidentale, péril prétendument anticipé et répété dans les textes sacrés duCoran (références : Canal Savoir. « Télé-Savoir », QC, Canada).

La compensation réussie d’unsentiment d'infériorité statutaire a conduit au désir mimétique des rivalités socio-économiques rationalisées dans les antijudaïsmes chrétien et musulman doctrinaux pour inventer une victime émissaire, de l’antijudaïsme à l’antisémitisme jusqu’à l’antisionisme de différentes sources.

  • Source psychologique du contentieux judéo-musulman.

Par la très grande proximité delangue et derite et par le même milieu de vie, il se crée une oscillation indissociable d’effroi-fascination mutuelle du semblable-différent représentatif par la salutation :Salam-Shalom.

Ce « semblable-différent » est peut-être au fondement du contentieux judéo-musulman, plus profond que le contentieux judéo-catholique romain, dans lequel la différence l'emporte sur la similaritélinguistique et rituelle des interdits alimentaires et des ablutions qui se réduisent à un simple « rince-doigt » dans l'Église catholique romaine.

  • Source historique et théologique du contentieux judéo-musulman

L’islam se range de façon incontestable parmi les trois grandesreligionsmonothéistes (fondées sur lafoi en un Dieu unique, aux côtés dujudaïsme et duchristianisme. Mais ce n'est pas, comme on le prétend parfois, une « religion du Livre » (le Livre en question étant laBible). Selon l'islam, la Révélation divine tient en quatre livres successifs : laTorah deMoïse, lesPsaumes deDavid, lesÉvangiles de Jésus, enfin leCoran deDieu lui-même. Chaque livre complète etannule les précédents.[réf. nécessaire]) En accusant les juifs et les chrétiens d'avoir déformés leurs livres, l'islam d'aujourd'hui considère que leCoran est le seul livre révélé à notre disposition. Celui-ci évoque les grandes figures de laBible,Abraham,Moïse et même Jésus etMarie, mais dans des termes qui n'ont, pourRené Girard rien à voir avec le texte biblique : « Dans l'islam, le corpus biblique est totalement remanié pour lui faire dire autre chose que son sens initial. La récupération sous forme de torsion ne respecte pas le texte originel sur lequel, malgré tout, le Coran s'appuie », rappelle le philosophe[114].

Sensible à lathéologie juive,Mahomet s'en inspire au commencement dans ses recommandations sur lejeûne et les interdits alimentaires relatifs au porc. Il adopte lecalendrier lunaire des Juifs, avec des mois réglés sur les cycles de laLune. Il fixe lejeûne pendant la fête juive de l'Expiation. Et il prescrit à ses fidèles de se tourner versJérusalem pour laprière. Il n'empêche que trois des quatre communautés juives de Médine persistent dans leur refus de se convertir à la nouvellefoi. Cesjuifs reprochent en particulier àMahomet de détourner le sens des textes bibliques et osent même se moquer de lui.

Le, une révélation divine enjoint àMahomet et à ses disciples que laprière rituelle se fasse désormais en se tournant non plus versJérusalem mais vers la pierre noire de laKaaba (*), le sanctuaire des idolâtres deLa Mecque. La bataille de Badr est la première bataille victorieuse desArabes musulmans. C'est la revanche de Mahomet contre le clanquraychite qui l'avait contraint à l'exil vers Médine, et eut lieu le. Ce fut une grande victoire pour les musulmans. Les Quraych auront leur revanche un an plus tard lors de labataille de Uhud (625). À son retour triomphal de labataille de Badr,Mahomet ordonne l'exécution de deux prisonniers mecquois qui s'étaient montrés particulièrement virulents à l'égard du Prophète et de ses disciples.

Mahomet remarque par ailleurs que lesjuifs deMédine se sont tenus à l'écart de la bataille. Son dépit à leur égard n'en devient que plus grand. C'est ainsi que de nouvelles révélations divines l'amènent à remodeler lecalendrier. Elles précisent en particulier que lejeûne musulman se pratiquera pendant le mois deramadan, celui durant lequel se déroula la bataille de Badr. Les interdits alimentaires exprimés dans les révélations faites au Prophète restent quant à eux assez semblables à ceux des juifs.

Le fossé se creuse entre les juifs deMédine et la communauté des croyants. Trahisons, violences et médisances alimentent la zizanie, malgré le code de bonne conduite établi lors de l'arrivée deMahomet. Peu après la bataille de Badr, un incident met le feu aux poudres. Une ou plusieurs musulmanes sont molestées au marché par desjuifs de la tribu des Banu-Kainuka. Échauffourée, meurtres de part et d'autre. Le chef de la tribu mise en cause refuse de payer l'amende réglementaire aux parents des victimes musulmanes. La tribu est assiégée par le Prophète et ses disciples et, au bout de deux semaines, contrainte de leur livrer ses immenses biens et d'émigrer.

Un peu plus tard, le, lors de la fameuse bataille d'Ohod entre Mecquois et Médinois, la deuxième tribu juive, celle des Banu-Nadhir, se voit reprocher de soutenir les habitants deLa Mecque. Elle est chassée vers le nord après un long siège et une violente bataille avec lesmusulmans. Tandis que lesmusulmans poursuivent la guerre contre les Koraishites deLa Mecque,Mahomet s'irrite de plus en plus du manque de soutien des juifs deMédine à son égard. La crise arrive à son terme en627, après labataille du Fossé qui met une dernière fois aux prises Mecquois et musulmans de Médine.

Par exemple :

Al-Maidah 60 : Dis : Puis-je vous informer de ce qu'il y a de pire, en fait de rétribution auprès d'Allah ? Celui qu'Allah a maudit (le Juif), celui qui a encouru Sa colère, et ceux dont Il a fait des singes, des porcs (les juifs), et de même, celui qui a adoré le Tagut, ceux-là ont la pire des places et sont les plus égarés du chemin droit.

An-Nisa 155-157 : Nous les avons maudits (les Juifs) à cause de leur rupture de l'engagement, leur mécréance aux révélations d'Allah, leur meurtre injustifié des prophètes, et leur parole : ‹Nos cœurs sont (enveloppés) et imperméables›. En réalité, c'est Allah qui a scellé leurs cœurs à cause de leur mécréance, car ils ne croyaient que très peu.

Al-Maidah 78 : Ceux des Enfants d'Israël qui n'avaient pas cru (les Juifs) ont été maudits par la bouche de David et de Jésus fils de Marie, parce qu'ils désobéissaient et transgressaient.

Hadith : La Dernière Heure ne viendra pas avant que les musulmans combattent les juifs et les musulmans les tueront jusqu'à que les juifs se cachent derrière une pierre ou un arbre. La pierre et l'arbre diront« Musulman, serviteur d'Allah, Il y a un juif derrière moi, vient le tuer », mais l'arbre Gharqad ne dira rien car c'est l'arbre des juifs. ( Muslim 41.6985-6984, 41.6981, voir également Bukhari 4.52.176-177, 4.56.791)

Historique

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Dans l'islam médiéval, les convertis de toutes origines cessaient d’être l'objet de contraintes -le phénomène est toutefois totalement marginal[réf. nécessaire] -, mais juifs ou chrétiens, les non-musulmans restaient desdhimmis, au statut inférieur sans que l'on puisse parler de persécution violente.

Au contraire, lors de laReconquista par les troupes chrétiennes, ces populations juives, accusées d'avoir collaboré, voire favorisé, l'occupation islamique, durent souvent soit se convertir, soit s'exiler, notamment auMaghreb où les populations musulmanes et juives d'Andalousie ont été accueillies pour échapper aux tribunaux de l'Inquisition espagnole. Le décret d'expulsion de 1492 enEspagne (décret de l'Alhambra) chassa les Juifs d'Espagne. Ce décret resta en vigueur officiellement jusqu'en 1967. Lesmusulmans espagnols à leur tour firent l'objet d'un décret d'expulsion en 1610.

L'Empire ottoman accueille également les juifs d'Espagne, duPortugal, deNaples, deMalte, deSicile et deSardaigne expulsés par lesHabsbourg. Les quatre grandes villes de l'Empire ottoman,Salonique,Izmir,Edirne etIstanbul se composent de beaucoup de juifs[115].

Bibliographie

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Sur les causes

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Avant 1960

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Après 1960

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Sur les aspects historiques

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Sur la lecture des textes, aspects théologiques

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Ouvrage pédagogique sur l'antijudaïsme chrétien

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Notes et références

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  1. Paul Démann, « Antisémitisme et conscience chrétienne »,Cahiers sioniens,vol. 1,no 3,‎1er janvier 1948.
  2. MartinGoodman (trad. Michel Bessières, Agnès Botz et Sylvie Kleiman-Lafon),Rome et Jérusalem : le choc de deux civilisations, Paris, Perrin,coll. « Pour l'histoire »,, 711 p.(ISBN 978-2-262-02739-1,OCLC 470782124,BNF 41428756),p. 564, 566, 568 et 575.
  3. Galates 3:28.
  4. MarcelSimon etAndré Benoît,Le Judaïsme et le christianisme antique, d'Antiochos Épiphaneà Constantin, Paris, Presses universitaires de France,coll. « l'histoire et ses problèmes »,, 360 p.(ISBN 978-2-13-045723-7 et2130457231,OCLC 760145910),p. 154.
  5. Aux environs de 208,Tertullien confirmait que« la tradition hérétique de Marcion emplissait l’univers » (Contre Marcion, 5/19), ce qui n’était pas le cas de la Grande Église. AuIVe siècleÉpiphane citait, parmi les lieux « infectés » par le marcionisme, l’Italie, l’Égypte, laPalestine, l’Arabie, laSyrie,Chypre, laPerse (Panarion 42.1).
  6. Dominique Cerbelaud o.p. :Écouter Israël. Une théologie chrétienne en dialogue
  7. a etbSébastienMorlet,« Enjeux, méthodes et arguments de la polémique chrétienne antique contre le judaïsme », dansL’apologétique chrétienne : Expressions de la pensée religieuse, de l’Antiquité à nos jours, Presses universitaires de Rennes,coll. « Histoire »,(ISBN 978-2-7535-6872-3,lire en ligne),p. 35-59.
  8. Barn 2 (sacrifices), Barn 15 (shabbat), Barn 9 (circoncision), Barn 3 (jeûne), Barn 10 (prescriptions alimentaires)
  9. Dial 22 (sacrifices), Dial 21 (shabbat), Dial 16 (circoncision), Dial 15 (jeûne), Dial 20 (prescriptions alimentaires)
  10. Diogn 3, 5-4, 11
  11. adu Iud 5 (sacrifices), adu Iud 4 (shabbat), adu Iud 3 (circoncision)
  12. Justin martyr :Dialogue avec Tryphon
  13. Marcel Simon :Verus Israël.
  14. Juifs et chrétiens au temps de la rupture, le peuple déicide.
  15. Juifs et chrétiens au temps de la rupture ; les références des passages des écrits des Pères de l'Église en question sont indiquées dans les chapitres XIV, XV et XVI du livreJuifs et chrétiens au temps de la rupture, du même auteur, Albert de la Rochebrochard.
  16. Il désigne le plus souvent un pécheur ou un hérétique, comme dans lors duConcile de Trente :« Lorsque nous Le renions par nos actes, nous portons en quelque sorte sur Lui nos mains déicides », ou :« Notre crime à nous dans ce cas est plus grand que celui des Juifs. Car eux, au témoignage de l’Apôtre, s’ils avaient connu le Roi de gloire, ils ne L’auraient jamais crucifié. Nous, au contraire, nous faisons profession de Le connaître ».
  17. Juster (J.), dansLes Juifs dans l'Empire romain, tome I,p. 46.
  18. Jules Isaac, dansJésus et Israël,p. 361, et dansGenèse de l'antisémitisme,p. 158.
  19. Léon Poliakov, dansDu Christ aux juifs de cour,p. 41.
  20. Marcel Simon, dansVerus Israël,p. 246.
  21. Lovsky (F.), dansL’Antisémitisme chrétien,p. 131.
  22. Hans Küng, dansLe Judaïsme,p. 210.
  23. Abbaye Saint-Benoît de Port-Valais, huit discours contre les Juifs, dans l'œuvre deJean Chrysostome.
  24. « Le sang répandu du Seigneur a été pardonné à des homicides, que je ne dis pas déicides, car “s’ils avaient connu le Seigneur de gloire, ils ne l’auraient jamais crucifié ».
  25. Albert Blaise,Dictionnaire latin-français des Pères de l’Église.
  26. Bernhard Blumenkranz,Perfidia,Archivium Latinitatis medii Aevi, Bulletin du Cange, 1952, t. XXII,p. 169-170,en ligne.
  27. a etbBernhardBlumenkranz,Juifs et chrétiens dans le monde occidental, 430-1096, Peeters Publishers,(ISBN 978-90-429-1879-5,lire en ligne).
  28. Jules Isaac,Genèse de l’antisémitisme, Éd. Pocket,coll. « Agora »,p. 289 sqq.
  29. Université de Fribourg Faculté dethéologie,Judaïsme, anti-judaïsme et christianisme: colloque de l'Université de Fribourg, 16-20 mars 1998, Éditions Saint-Augustin,(ISBN 978-2-88011-153-3,lire en ligne).
  30. MgrPierre Mamie,« Une mémoire pour l’avenir : cinquante ans de dialogue entre juifs et chrétiens, les grands textes : réunis à l’occasion du cinquantenaire de la conférence de Seelisberg (30 juillet - 5 août 1947) », dansAlexandre Safranet al., faculté de théologie de l’université de Fribourg,Judaïsme, anti-judaïsme et christianisme (colloque de l’Université de Fribourg, 16-20 mars 1998), éditions Saint-Augustin,(ISBN 9782880111533,présentation en ligne),p. 44.
  31. René Rémond etJacques Le Goff,Histoire de la France religieuse,t. I, Seuil,,p. 81.
  32. René Rémond etJacques Le Goff,Histoire de la France religieuse,t. I, Seuil,,p. 83.
  33. René Rémond etJacques Le Goff,Histoire de la France religieuse,t. I, Seuil,,p. 81-83.
  34. Dt 28, 44.
  35. Pierre Savy, « Les juifs ont une queue »,Revue des études juives,‎,p. 202.
  36. Juifs et villes – Relations et liens Prof.Dr Alfred Haverkamp (Arye Maimon-Institut, Universität Trier).
  37. Jean Richard :Histoire des croisades,p. 41 etp. 51-54.
  38. Dominique Iogna-Prat,Ordonner et exclure, Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme, et à l'Islam 1000-1150, Paris,,p. 275, 319.
  39. Cité parPierre Savy, « Les juifs ont une queue »,Revue des études juives,‎,p. 196(lire en ligne).
  40. Pierre Savy,Histoire du peuple juif dans l'Occident médiéval, MOOC à l'UNEEJ, leçon 4, séquence 5, 2016.
  41. Jean Richard :Histoire des croisades,p. 169-170.
  42. le « peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, qui n'a jamais été révoquée par Dieu », 17 novembre 1980.
  43. Juifs et villes – Relations et liens. Prof.Dr Alfred Haverkamp (Arye Maimon-Institut, Universität Trier).
  44. Luc-Thomas Somme :Fils adoptifs de Dieu par Jésus-Christ. La filiation divine par adoption dans la théologie de saintThomas d'Aquin. Paris, Librairie philosophique J. Vrin, 1997 (408 p.). Collection « Bibliothèque Thomiste », vol. XLIX.
  45. Bernard Lazare :l'antisémitisme, son histoire et ses causes,p. 111-4.
  46. Bernard Lazare, op cit.p. 114-5.
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  48. a etbViollet-le-Duc,Dictionnaire raisonné de l'architecture française duXIe au XVIe siècle - Tome 5, Église personnifiée.
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  69. Menahem Macina,Les frères retrouvés, de l'hostilité chrétienne à l'égard des juifs à la reconnaissance de la vocation d'Israël,p. 69.
  70. Menahem Macina,Les frères retrouvés, de l'hostilité chrétienne vis-à-vis des juifs à la reconnaissance de la vocation d'Israël,p. 68-69.
  71. René Rémond etJacques Le Goff,Histoire de la France religieuse,t. III, Seuil,,p. 343-348.
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  73. René Rémond etJacques Le Goff,Histoire de la France religieuse,t. III, Seuil,,p. 349.
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  99. Le déchirement - Juifs et chrétiens au premier siècle - Remarques sur la polémique antijudaïque dans 1 Th 2, 14-16, pages 99-112, Ekkehard W. Stegemann.
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  108. Bède, Homélie 1, 3, 48. PL 94, col.377, D.
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  112. « Lutter ensemble contre l’antisémitisme et l’antijudaïsme sera la pierre de touche de toute fraternité réelle », sureglise.catholique.fr,(consulté le).
  113. Conférence des évêques de France, Service national pour les relations avec le judaïsme,Déconstruire l'antijudaïsme chrétien, éditions du Cerf, juin 2023, 160 pages,présentation en ligne, avec détail du sommaire en 20 chapitres sur le site du Service national pour les relations avec le judaïsme de la Conférence des évêques de France.
  114. La Vie,p. 50, no. 3039,.
  115. Alexandre Adler :Rendez-vous avec l'islam,p. 169.

Voir aussi

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Unecatégorie est consacrée à ce sujet :Antijudaïsme.

Bibliographie

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  • Conférence des évêques de France,Déconstruire l’antijudaïsme chrétien, Cerf, 2023
  • David Nirenberg,Antijudaïsme, Labor et fides, 2023

Articles connexes

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Liens externes

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