Il fait ses études aucollège d'Eton puis àChrist Church College (Oxford) où il étudie les langues orientales (persan et arabe). Très doué pour les langues, il parlait couramment le français et l'allemand, appris dans son enfance.
Il renonce à une carrière militaire à cause d'une mauvaise vue, mais réussit à s'engager en1917.
Il est nommé ministre des Affaires étrangères en. Partisan d'une attitude de fermeté face aux dictatures, il démissionne en et se rapproche deWinston Churchill. Il est quasiment l'un des seuls députés conservateurs avec lui à critiquer l'attitude passive et pacifique deChamberlain au moment de la signature desaccords de Munich. Cela lui vaudra d'être nommé secrétaire d'État aux Dominions dans le gouvernement le puis secrétaire d'État auWar Office, le, avant d'être désigné comme le dauphin officieux de Churchill en privé le, puis officiel dans une lettre que Churchill, en partance pour Washington, adresse au roi le : Churchill y demande àGeorge VI de prendre Eden comme premier ministre s'il lui arrivait quelque chose pendant le voyage[4].
Ministre de la Guerre en 1940, puis secrétaire aux Affaires étrangères (Foreign Office) de la fin 1940 à 1945 dans le cabinet de Churchill, il renforce les liens avec lesAlliés et soutient legénéral de Gaulle, avec qui il a eu de bons rapports pendant la guerre, et qu'il défendit toujours devant Churchill et — surtout — devantRoosevelt. Le Général lui rendit ce bel hommage :« Ce diplomate, entièrement dévoué aux intérêts de son pays, ne méprisait pas ceux des autres et restait soucieux de morale internationale au milieu des brutalités cyniques de son temps. » (Mémoires de guerre, t. I,p. 198).
En décembre 1942 il explique au Parlement britannique que :"Les autorités allemandes ne se contentent pas de refuser les droits humains les plus élémentaires aux personnes de race juive dans tous les territoires sur lesquelles elles ont imposé leur règne barbare. Elles sont en train de mettre en œuvre les déclarations de Hitler d'exterminer le peuple juif"[5].
Après la victoire des travaillistes aux élections de 1945, il devient, aux côtés de Churchill, l'un des chefs de l'opposition conservatrice.
Il est nommé ministre des Affaires étrangères en 1951.
Enavril 1953, il subit unecholécystectomie à Londres mais l'opération chirurgicale échoue et il doit être réopéré peu après[7]. La deuxième opération n'est guère plus concluante, Eden ayant été décrit comme « à deux doigts de la mort » à plusieurs reprises pendant l'intervention[7]. Il est finalement emmené par avion àBoston (auxÉtats-Unis) enjuin 1953 pour être à nouveau opéré par un chirurgien réputé[8], malgré les réticences de Churchill qui redoutait que cela ne donne une mauvaise image de la chirurgie britannique et duNational Health Service[7].
Ses rapports avec lesÉtats-Unis furent quelquefois tendus. Il se plaignit ainsi que le gouvernement américain espérait que les anciens territoires coloniaux britanniques,« une fois libérés de leurs maîtres, deviendraient dépendants économiquement et politiquement des États-Unis[10]. »
En, partageant la même analyse queGuy Mollet sur la nationalisation parNasser ducanal de Suez, il engage le Royaume-Uni dans l'expédition militaire de Suez aux côtés de la France, mais doit mettre fin aux opérations sous la pression des Américains. Le, il se retire de la vie politique officiellement pour raisons de santé, mais en réalité parce qu'il subissait une durable impopularité due à l'échec de l'expédition de Suez et est remplacé parHarold Macmillan. Il se consacre alors à l'écriture.
Jusqu'alors appelé Sir Anthony Eden, il est élevé à lapairie le 12 juillet 1961 avec les titres de vicomte Eden et comte d'Avon[11], le 12 juillet 1961, et il est faitchevalier de la Jarretière.
Eden a été chancelier de l'université de Birmingham de 1945 à 1957. Il parlait le français parfaitement ainsi que le persan, l'arabe, l'allemand et le russe. Lors de la Conférence de Genève, en 1954, il parla en français avec le Premier ministre chinois,Chou-En laï.
Deux de ses frères sont morts au combat durant la Première Guerre mondiale, John en 1914 et Nicholas William en 1916, à l'âge de seize ans[12]. Son fils aîné Simon (1924-1945) est tué pendant les dernières semaines de la Seconde Guerre mondiale, alors qu'il était navigateur d'un appareil de la RAF survolant laBirmanie. Son fils puîné était mort juste après sa naissance, en 1928. Son fils benjaminNicholas (1930-1985),2e et dernier comte d'Avon, sera ministre deMargaret Thatcher, mais il mourra prématurément du sida. Eden divorce de sa première femme Béatrice (1905-1957) pour épouser en 1952 une nièce de Winston Churchill,Clarissa (1920-2021).
Il tombe gravement malade alors qu'il était en visite chez son vieil ami,Averell Harriman, ancien conseiller de Roosevelt pendant la guerre et doit être rapatrié d'urgence en Angleterre ; il meurt le dans son manoir d'Alvediston, dans leWiltshire.
Anthony Eden est l'auteur deMémoires, traduits en français chez Plon en 1960. Il y traite de la Corée, de l'Indochine, de Trieste, du Proche-Orient, de la construction européenne et de l'affaire de Suez. Malgré le titreLa vérité sur l'affaire de Suez, Anthony Eden omet toute référence à l'alliance secrète formée par leRoyaume-Uni et laFrance avecIsraël lors desProtocoles de Sèvres. Il maintient, malgré l'évidence, que les gouvernements britannique et français sont intervenus pour séparer les troupes israéliennes et égyptiennes dans leSinaï.