En2001, elle se réfugie plusieurs mois enAutriche après avoir reçu des menaces par courriers électroniques. Les messages affirment qu'un officier de police, Sergueï Lapine, qu'elle accuse de commettre des atrocités contre des civils, a l'intention de se venger. Sergueï Lapine avait été interpellé en2002 à propos de ces accusations, mais les charges contre lui avaient été abandonnées l'année suivante. Celles-ci sont reprises en 2005 et Sergueï Lapine est condamné à une peine de onze années d'emprisonnement.
Anna Politkovskaïa est détenue plusieurs jours en février2001 par les forces russes enTchétchénie dans la région deChatoï (sud de la Tchétchénie) pour avoir« enfreint les règlements en vigueur pour les journalistes », alors qu'elle effectue une enquête sur un centre de détention de l'armée. Elle dit avoir étémenacée de viol et de mort, et qu’on s’en prendra à ses enfants, fait remarquer la Fondation internationale des femmes œuvrant dans les médias (International Women's Media Foundation, IWMF). Elle reçoit en2002 le prix Courage en journalisme de l’IWMF. Elle s'engage dans de nombreuses affaires, notamment en défendant les victimes de la guerre enTchétchénie.
Elle participe aux négociations lors de laprise d'otages du théâtre Doubrovka en2002 àMoscou. Lors de laprise d'otages de l'école n°1 deBeslan en2004, Anna Politkovskaïa est empoisonnée[1], probablement en buvant un thé, dans l'avion qui l'amène à Rostov-sur-le-Don, sur la route deBeslan pour participer aux négociations avec les preneurs d'otages. Elle tombe gravement malade et ne participe donc pas à ces négociations. La nature du poison n'a jamais été déterminée, les analyses de sang ayant été détruites « par mégarde ». La journaliste considère avoir été victime des services spéciaux, qui voulaient à tout prix l'empêcher de se rendre à Beslan.
Son dernier ouvrageDouloureuse Russie, est paru en septembre2006 aux éditions Buchet-Chastel. Dans ce livre, véritable réquisitoire contre la politique deVladimir Poutine enRussie aujourd'hui, la journaliste prédit que si une révolution éclate en Russie, elle ne sera ni orange, ni de velours, mais rouge comme le sang.
Anna Politkovskaïa restera synonyme des annéesPoutine et des guerres de Tchétchénie. Elle aura sans relâche dénoncé les dérives du pouvoir russe. Elle était connue pour sa couverture critique des campagnes du pouvoir russe enTchétchénie. Ironie du sort - Politkovskaïa a été assassinée le, le jour de l'anniversaire de Vladimir Poutine (né le).
Née à New York de parents diplomates soviétiques, Anna Politkovskaïa possédait également la nationalité américaine.
Anna Politkovskaïa est assassinée le àMoscou, le jour de l'anniversaire deVladimir Poutine. Son corps a été découvert dans la cage d'escalier, devant l'ascenseur de son immeuble, dans le centre de Moscou, rue Lesnaïa, a expliqué à l'Associated Press l'officier de permanence au commissariat central de la capitale russe. UnpistoletMakarov 9 mm — une arme couramment utilisée par les forces de l'ordre — et quatredouilles sont retrouvés à ses côtés[4]. Ces informations sont relevées parInterfax[5],Associated Press,Reuters, puisAFP[6].
Anna Politkovskaïa, mère de deux enfants (une fille, Vera, et un garçon, Ilia), avait dénoncé à plusieurs reprises les violations des droits de l'Homme par les forces fédérales en Tchétchénie, ainsi que la milice deRamzan Kadyrov. Elle dénonçait également la dégradation des libertés publiques et la corruption dans l’ensemble de la Russie[7].
Selon l'agence de presseInterfax[8], c'est une voisine qui a découvert son corps dans l'ascenseur de son immeuble le samedi à17 h 10. Le tueur avait le code de la porte d'entrée et connaissait les habitudes de la journaliste qui était écoutée et suivie par leFSB. Depuis plusieurs jours, il la suivait avec des complices. Ils ont été filmés par deux caméras de surveillance[4].
Vladimir Poutine ne réagit que le10 octobre à l'occasion d'un voyage officiel en Allemagne, il déclare que« quel que soit l'auteur du crime et ses motivations, nous devons déclarer que c'est un crime horrible et cruel. Bien sûr, il ne doit pas rester impuni »[11]. Par ailleurs, il estime que cet assassinat est plus préjudiciable aux autorités établies à Moscou et en Tchétchénie que les publications de Politkovskaïa, car leur influence sur l'opinion russe est selon lui « insignifiante »[12].
En visite à Helsinki le, Vladimir Poutine appelle à conjuguer les efforts dans la lutte contre les meurtres commandités, au lieu de les politiser.
Sergueï Iastrjembski, représentant spécial du président russe, qualifie de« coïncidence inquiétante » les décès d'opposants au régime russe en place avec la tenue de forums internationaux où le président de la fédération de Russie participe. Il déclare notamment :« Un nombre manifestement excessif de coïncidences de morts retentissantes de personnes qui, de leur vivant, se sont positionnées en opposants au pouvoir russe en place, avec les manifestations internationales auxquelles participe le président de la fédération de Russie est pour le moins inquiétant ».
Sergueï Iastrjembski, conseiller du président Vladimir Poutine, dit ne pas être partisan de ce qu'il appelle la théorie des complots. Il ajoute :« Quoi qu'il en soit, on a bien l'impression d'être en présence d'une campagne bien orchestrée ou même de tout un plan de dénigrement continu de la Russie et de sa direction »[13].
Sean McCormack, porte-parole dudépartement d'État des États-Unis : « Les États-Unis sont choqués et profondément attristés par la nouvelle du meurtre brutal de la journaliste russe indépendante, Anna Politkovskaïa, une journaliste d'investigation, infatigable et hautement respectée, ayant travaillé sous la pression constante de menaces de mort. Les États-Unis demandent de toute urgence au gouvernement russe de mener une enquête immédiate et exhaustive afin de retrouver, poursuivre et juger tous les responsables de ce meurtre haineux. » (Déclaration,)
Alou Alkhanov, le président tchétchène : « Bien que notre approche sur les événements enTchétchénie fût complètement différente, Anna Politkovskaïa n'était pas indifférente au sort du peuple tchétchène. Mes collègues et moi regrettons sincèrement ce qui est arrivé et transmettons nos condoléances à sa famille et ses amis. Une enquête doit être ouverte et tous ceux qui sont derrière doivent être punis. On ne doit pas tuer les journalistes[14]. »
Thomas Hammarberg,commissaire aux droits de l'homme du Conseil de l'Europe : « Ce meurtre est le signal d'une crise majeure concernant la liberté d'expression et la sécurité des journalistes en Russie[15]. » Les autorités russes ne sont jamais parvenues à enquêter sur des « tentatives de meurtre » visant Anna Politkovskaïa et des « menaces » d'attenter à sa vie, regrette le commissaire. « Maintenant, elles n'ont plus d'excuses pour enquêter en profondeur sur les circonstances de sa mort et de punir ceux qui ont commis ce crime déplorable. » Se déclarant « triste et en colère », il salue en Anna Politkovskaïa « un des plus importants défenseurs des droits de l'homme dans la Russie d'aujourd'hui ». « Si tout le monde ne partageait pas ses analyses, personne ne remettait en cause son professionnalisme, son courage et son engagement personnel pour faire la vérité sur des questions politiques controversées. Sa mort est une grande perte pour la Russie et pour la cause des droits de l'homme[16]. » (Communiqué,).
Terry Davis, secrétaire général du Conseil de l'Europe : « Je suis très inquiet quant aux circonstances dans lesquelles cette journaliste d'un courage et d'une détermination exceptionnels a perdu la vie ». « Ses reportages ont permis à la population russe, mais aussi au monde entier d'avoir un regard indépendant sur le sort des gens ordinaires piégés dans le conflit enTchétchénie » et « nous perdons une voix forte, de celles qui sont nécessaires dans toute démocratie authentique. » Terry Davis considère comme étant « essentiel que les circonstances de son décès soient rapidement éclaircies et de façon convaincante[17] (Communiqué,). »
En France, le ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a fait part de sa « vive émotion » et de sa « profonde tristesse ». « La brutalité même de ce crime horrible bouleverse tous ceux qui sont attachés à la liberté de la presse », souligne le ministre dans un communiqué. « Nous souhaitons que les autorités russes mettent en œuvre au plus vite tous les moyens nécessaires pour faire la lumière sur cet assassinat et identifier les coupables », a ajouté le ministre des Affaires étrangères pour qui « ce crime ne peut rester impuni[18] ». Lors du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, Dominique de Villepin a fait part de sa « très profonde émotion », en rendant hommage à « une femme remarquable, une grande journaliste ». « Le combat qu'elle menait pour cette liberté d'informer était un combat essentiel », a-t-il souligné.
Lundi, le président de laRépublique française,Jacques Chirac, se disant profondément ému et choqué par l'assassinat de Madame Anna Politkovskaïa, a demandé à l'ambassadeur deFrance enRussie, M.Jean Cadet, de remettre le lendemain en son nom un message de condoléances et de solidarité à ses enfants. Il souhaite que toute la lumière soit faite sur ce crime odieux qui porte gravement atteinte à la liberté de la presse. Mais l'ambassadeur ne s'est pas déplacé pour les obsèques, se contentant de s'y faire représenter (Le Figaro du).
LeParlement européen observe une minute de silence à l’ouverture de sa session plénière le à Strasbourg. Le président de l'assembléeJosep Borrell, demande aux autorités russes « de trouver les auteurs et la cause de ce décès »[19]. Mais, soutenu principalement par le groupe socialiste, et dans une moindre mesure par le groupe PPE-DE, il refuse de mettre à l’ordre du jour, en dernière minute, une résolution sur la situation des droits de l’homme en Russie comme le demandait notamment le groupe des Verts.
Mikhaïl Gorbatchev, ancien président d'Union soviétique, qualifie l'assassinat d'Anna Politkovskaïa de « coup contre toute la presse démocratique et indépendante[20]. »
Reporters sans frontières : « Nous sommes abasourdis par cette nouvelle tragique, qui est annoncée le jour même de l'inauguration àBayeux, par l'organisation, du Mémorial des reporters, bâti pour rendre hommage aux journalistes tués dans le monde depuis 1944. Les meurtres de nos confrères (...) doivent faire réaliser à la communauté internationale à quel point il est urgent d'agir pour assurer la protection des reporters. »
« Il est temps aujourd'hui de passer des mots aux actes pour que les incidents macabres que nous avons connus aujourd'hui ne puissent plus se reproduire. C'était l'une des rares journalistes indépendantes en Russie et elle s'était fait un nom. Elle voyageait souvent en Tchétchénie et avait publié un livre », a déclaré à ParisJean-François Julliard, deReporters sans frontières (RSF).
« À chaque fois que la question se posait de savoir s'il y avait un journaliste honnête en Russie, le premier nom qui venait à l'esprit était pratiquement toujours celui de Politkovskaïa », selonOleg Panfilov, directeur du Centre pour le journalisme dans des situations extrêmes, qui lui rendait hommage, lui aussi basé à Moscou. Selon lui, elle avait reçu des menaces à plusieurs reprises et des inconnus avaient tenté il y a plusieurs mois de pénétrer dans la voiture que sa fille Vera conduisait.
Vitali Tretiakov, rédacteur en chef du journalNovost : « Il est évident que la première version qui vienne à l'esprit est celle d'un meurtre lié à ses activités professionnelles. »
« Aujourd'hui, nous ne savons pas qui l'a tuée », écrit l'équipe deNovaïa Gazeta sur son site Web, en avançant tout de même deux scénarios. « C'était soit une vengeance deRamzan Kadyrov, dont elle a beaucoup parlé et écrit, ou de ceux qui voulaient que le soupçon tombe sur lui », écrit le bi-hebdomadaire. L'hebdomadaire en ligne a par ailleurs déclaré qu'il publierait certaines de ses notes et de ses photographies.
« Ce qui vient immédiatement à l'esprit, est qu'Anna avait beaucoup d'ennemis », notaitJoel Simon, directeur exécutif duComité pour la protection des journalistes (CPJ). « Anna était une héroïne pour beaucoup d'entre nous, et elle nous manquera », a-t-il ajouté. « Aucun de ces meurtres n'a fait l'objet d'une enquête correcte », ajoute Simon. « Nous savons que cela crée un environnement dans lequel ceux qui auraient voulu mener à bien ce meurtre pourraient avoir l'impression qu'il n'y aurait guère de conséquences. » Selon le CPJ[21], Anna Politkovskaïa est au moins la13e journaliste victime d'un assassinat de ce type depuis l'arrivée au pouvoir du président Vladimir Poutine.
Buchet-Chastel, éditeur d'Anna Politkovskaïa : « Elle dérangeait beaucoup de monde en Russie, surtout dans les hautes sphères, elle ne voulait pas d'une Russie bâtie sur le sang et le mensonge[22]. »
Alexeï Venediktov, rédacteur en chef de la radioÉcho de Moscou, a déclaré à l'agenceAssociated Press qu'Anna Politkovskaïa était « un reporter infiniment honnête (...) Chacun des faits (qu'elle relatait) était le fruit d'une enquête. C'était aussi une médiatrice et une militante des droits de l'Homme. On avait confiance en elle. Elle était unique. »
Bernard-Henri Lévy, dans un texte publié le, désigne le meurtre d'Anna Politkovskaïa comme « une tragédie et un signe. » Une tragédie, parce qu’elle était « l’une des rares journalistes indépendantes de son pays » et « ce témoin des guerres tchétchènes, ce témoin vivant d’un esprit de dissidence redevenu, comme dans les années Brejnev, le cauchemar du régime » qui « manquera cruellement à la Russie et au monde. » Un signe, parce que sa mort suspecte s’ajoute à une longue liste d’autres meurtres de journalistes, "prouvant ainsi que la Russie ne s’est pas, ainsi qu’elle le prétend, « rouverte à la démocratie, aux droits de l’homme, à l’information, à la presse libre[23]. »
Tatiana Lokchina, directrice de l'ONG Demos et auteur de nombreux rapports sur les violations des droits de l'Homme en Tchétchénie: « Elle a écrit tant de choses la mettant en danger, elle était devenue si célèbre ces dernières années, qu'il semblait qu'elle était intouchable. Elle ne disait pas se sentir menacée. Pour la Tchétchénie, c'est une grande tragédie, c'était une des dernières journalistes à couvrir la guerre, à rapporter avec constance les violations des droits de l'Homme. Elle critiquait beaucoupKadyrov, elle était l'une des rares à se le permettre. »
Amnesty International a exprimé sa « colère après le meurtre à Moscou d'Anna Politkovskaïa, visée en raison de son travail de journaliste[26]. »
LaFédération internationale des droits de l'homme (FIDH), rappelle que la journaliste avait été « victime de représailles dans le cadre de son travail au cours de ces dernières années. Les autorités russes, doivent se conformer aux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits de l'Homme, afin de garantir en toutes circonstances les libertés d'expression et de la presse[27]. »
Le procureur général de Russie,Iouri Tchaïka, supervise l'enquête sur ce meurtre, confiée au service des affaires particulièrement graves du Parquet général de Russie. Les enquêteurs privilégient l'hypothèse selon laquelle sa mort est liée à ses activités professionnelles. Le le procureur général Tchaïka a déclaré que l'« affaire Politkovskaïa » a été élucidée. Auparavant, il a annoncé l'arrestation de dix suspects dont les noms n'ont pas été divulgués. Le Parquet déclara cependant être en train de rechercher le commanditaire du meurtre[28].
L'enquête sur l'assassinat de la journaliste a été close en par lamise en examen de quatre suspects, dont trois originaires deTchétchénie, les frères (Roustam, Djabraïl et Ibraguim) Makhmoudov, et un officier duFSB, Sergueï Khadjikourbanov. Seuls les exécutants ont été identifiés, aucun commanditaire n'a été retrouvé ni inculpé. Le principal exécutant de l'assassinat, identifié, demeure en fuite[29]. En s'est ouvert leur procès. Le, le tribunal militaire de Moscou a acquitté les suspects[30].
En 2010, la Cour suprême russe a cassé le verdict d'acquittement et a renvoyé l'affaire au parquet. L'enquête a été rouverte avec les mêmes suspects. Roustam Makhmoudov a été reconnu coupable d’avoir abattu la journaliste dans le hall de son immeuble, et purge une peine à perpétuité[31]. Sergueï Khadjikourbanov a été condamné à 20 ans de prison, mais gracié en 2023 et libéré pour avoir signé en 2022 un contrat pour participer à laguerre contre l'Ukraine[31].
Le, l'ancien lieutenant-colonel Dmitri Pavlioutchenkov a été condamné à 11 ans de camp à régime sévère par un tribunal militaire de Moscou pour avoir organisé l'assassinat d'Anna Politkovskaïa. Il a reconnu l'avoir prise en filature, et avoir remis l'arme au tueur. Auparavant, le chef mafieux tchétchène Lom-Ali Gaïtoukaïev a été condamné pour avoir recruté son neveu Makhmoudov[32],[33]. Il est mort en prison en 2017[31]. Les commanditaires de l'assassinat restent inconnus, mais selon le journalNovaïa Gazeta, ils seraient des dignitaires tchétchènes liés au clan de l'actuel présidentRamzan Kadyrov[34].
Le, laCour européenne des droits de l'homme, saisie par la famille d'Anna Politkovskaïa, a condamné la Russie sur différents points concernant l'enquête sur son assassinat. Par 5 voix contre 2 (celles des juges russe etslovaque), la CEDH a estimé qu'il y avait eu violation de l'article 2 de laConvention européenne des droits de l'homme, sur le droit à la vie. Bien que la Cour souligne que l'enquête a abouti à des condamnations, elle relève notamment que, dans un homicide de ce type, on ne peut toutefois pas considérer que l'enquête a été appropriée si aucun effort n'a été fait pour identifier le commanditaire du meurtre[35].
Le journal russe d'oppositionNovaïa Gazeta a publié jeudi une ébauche du dernier article de la journaliste Anna Politkovskaïa, où elle accusait les forcestchétchènes de recourir à la torture contre des civils ou des rebelles. Le bi-hebdomadaire a publié à partir des notes laissées par la journaliste une pleine page sur la politique antiterroriste de torture dans leCaucase du Nord. L'article, intitulé « Nous te nommons terroriste », n'est pas complet, puisque Anna Politkovskaïa n'a jamais pu le finir, et reprend essentiellement la lettre d'un prisonniertchétchène qui affirme que des hommes des forces de l'ordre lui ont soutiré des aveux de « terrorisme » après l'avoir longuement torturé. Le journal publie également quatre photos, floues, tirées d'une vidéo montrant un homme qui a été, selonNovaïa Gazeta, arrêté par des policierstchétchènes, puis tué.
Après sa mort, son journalNovaïa Gazeta avait écrit qu'« il s'agissait d'une vengeance deRamzan Kadyrov, sur lequel elle a beaucoup écrit et parlé, ou bien (d'une vengeance de la part) de ceux qui veulent que les soupçons se portent sur le Premier ministre tchétchène », Ramzan Kadyrov.
Ce dernier a déclaré mercredi qu'il n'avait pas commandité le meurtre de la journaliste, affirmant qu'elle ne le « dérangeait » pas. Le président russeVladimir Poutine a également exclu toute implication du Premier ministre tchétchène dans l'assassinat.
Le samedi, la Secrétaire d'État américaineCondoleezza Rice a profité d'une visite àMoscou consacrée au dossier nord-coréen pour mettre l'accent sur les atteintes aux libertés en Russie en rencontrant la famille et les collègues de la journaliste assassinée Anna Politkovskaïa[réf. nécessaire].
Deux ans plus tôt, en mars 2023, la famille d'Anna Politkovskaïa critique le scénario du film, le jugeant éloigné de la réalité et« grossièrement imprécis » avec des« inexactitudes importantes ». Dans leur communiqué, le veuf d'Anna Politkovskaïa et ses deux enfants ajoutent qu'ils n'ont pas participé à la production ni donné aux producteurs l'autorisation d'utiliser leurs noms dans le film[42].